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Parabellum - Jeu 5 Avr - 20:29


Si vis pacem, para bellum
@Julius Gates


Alcide Bellandi ne porte pas le centre-ville dans son coeur. C'est bondé, gris et terriblement rasoir malgré l'agitation générale. D'ordinaire, il aurait dépêché un de ses hommes pour s'économiser cette peine mais aujourd'hui a un goût de nouveauté.

Contre toute attente, le réincarné se fond bien dans ce paysage à défaut de l'apprécier. Armé d'une mallette ne contenant que des papiers sans intérêt, il adopte le pas des piétons pressés et la démarche d'un homme décidé. L'objectif, c'est qu'aucun regard ne le détaille de trop près ni trop longuement. Pour cela, il calque sur son visage la mine mécanique des bureaucrates. Décidément, cette comédie est trop facile à imiter. S'il ne s'était pas lancé dans une carrière militaire et plus tard celle de truand, Alcide se serait essayé au monde de la politique. Ça aussi, ça semble facile : il ne s'agit que d'escroquerie publique !  Et de savoir sourire pour la caméra. À ce jeu-là, Alcide est certain d'avoir toutes ses chances.

Il faudra plus qu'une rangée de dents bien alignées pour amadouer Gates - Alcide le sait. En le rencontrant dans un café huppé, il se rend sur son terrain de jeu - comprenez ici qu'il quitte Little Italy, sa comfort zone. Il préfère les bars ; plus discrets, plus familier, où le mot guindé s'évapore des consciences brumeuses. Et puis, question pratique, il est plus facile de faire disparaître un bonhomme ivre entre deux fûts de bière qu'un avocat dans un salon de thé vegan ! L'établissement en question, le Whole Latte Love Cafe, a été choisi selon deux critères ; son enseigne qu'Alcide juge marrante et son emplacement - à cinq minutes du CBD et toutes ces absurdités de tours de verre. Pas d'excuse de taxi en grève, l'avocat viendra.

Il est 13h50 lorsqu'Alcide franchit le seuil du Whole Latte Love Cafe. Il se présente et choisit de s'installer à une table en retrait, invisible depuis la vitrine. Le don commande un café, l'avale et patiente. L'attente devrait durer dix minutes tout au plus. Pour l'occasion, Alcide porte un costume, tout ce qu'il y a de plus sobre. Il s'agit de se rendre accessible, pas snob. Dans son dos, coincé à la va vite, somnole un Parabellum. 9 mm. Léger, efficace. Moderne. La prudence n'a jamais tué personne.

Les coudes vissés sur la nappe colombe, il aperçoit la silhouette qu'on lui a brièvement décrite. Une tête grise et des lunettes. A son approche, il se redresse et se met sur ses deux pieds. « Maître Gates, dit-il. Alcide a l'intention de jouer le renard de la fable ; si tout ira bien, Julius Gates sera le corbeau de la farce. Il lui tend sa main droite, accompagne le geste d'un léger sourire et s'annonçe. Professionnel. – Alcide Bellandi. Ravi de vous rencontrer. Je crois qu'il était grand temps que nous fassions connaissance. Puis, après s'être assis. – Je vais reprendre un café. Vous me suivez ? »






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Parabellum - Jeu 5 Avr - 21:48


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Lorsque j'ai reçu cette demande de rendez-vous, j'ai haussé un sourcil. Sourcil levé car, en dépit de la parfaite politesse, mon instinct d'avocat, celui qui s'est patiemment développé au cours de ma carrière professionnelle, c'est manifesté. Bellandi... Ce n'est pas un nom dont j'ai déjà eu l'occasion d'avoir dans mon carnet de client. Pourtant, sous ces airs de respectabilité, je n'ai pas eu besoin de plusieurs lectures pour comprendre que ce n'était pas réellement une invitation mais plutôt un ordre de venir voir ce Bellandi. A cette observation, un constat rapide s'impose derechef : c'est un gros poisson d'une mafia qui veut me voir.

Savoir qu'une mafia veut me voir me fait ni chaud, ni froid. Avec le métier tel que le mien à Arcadia, si on est pas mêlé à l'une d'entre elle de près ou de loin à un moment donné, c'est qu'on ne fait pas bien son boulot. Ou qu'on est trop proche de l'une d'entre elle. Au choix. Au vu du nom de mon interlocuteur, je miserai sur la Nuova Camora. Ce serait bien son genre après tout. Regardant à nouveau l'adresse, j'hésite un instant avant de prendre l'arme à feu caché dans mon le faux fond de mon tiroir de bureau. L'endroit a beau être fréquenté par nombre de citoyens lambda et peu propice aux règlements de compte, je préfère assurer mes arrières. Par acquis de conscience, j'envoie un message convenu à Apolinus pour le prévenir que je vais peut-être dans un rendez-vous louche. Même s'il ne travaille plus, je sais que je peux compter sur lui si jamais je devais avoir un soucis.

D'un pas rapide, je quitte le cabinet pour me diriger vers le lieu du rendez-vous. Si j'arrive pile à l'heure, je suis satisfait de voir que Bellandi est venu en avance. Discrètement, j'observe Bellandi. A la louche, je dirais qu'il n'a guère qu'une dizaine année de moins que moi. Je sers fermement la main qu'il me tend. Ma pression est forte sans pour autant lui écraser les doigts.

-En effet, je suis Maître Gates. Le plaisir de vous rencontrer est également le mien.

Je suis la politesse même lorsque je lui rends son salut avec un léger sourire. Pourtant, j'ai silencieusement noté qu'il était grand temps de se rencontrer. Définitivement quelqu'un de la mafia. Il n'y a qu'eux pour estimer que tout le monde leur doit quelque chose même lorsqu'ils sont dans le cas contraire.

-Après vous, Mr Bellandi.

Je le suis silencieusement. Ce n'est que lorsque je m'assoie face à lui que je parviens à comprendre ce qui me turlupinait depuis que je l'ai aperçu. Bellandi est un dieu. Mais lequel ? Je suis interrompu dans mes réflexions par l'arrivée du serveur. Etant habitué des lieux, je ne prends même pas la peine de regarder la carte.

-Je prendrais un expresso avec votre assortiment de pâtisseries de saison. Je ne peux que vous recommander les pâtisseries de la maison, elles sont particulièrement succulentes. Tellement qu'on pourrait les dire divines.

Volontairement, j'ai légèrement insisté sur le divin. Pourtant, si je lui fais savoir que j'ai compris ce qu'il était à défaut de savoir qui il était, je suis déterminé à ne pas lui faciliter la tâche. Joueur cependant, je démarre le premier les hostilités. Déformation professionnelle.

-Votre demande de rendez-vous était pour le moins floue, Mr Bellandi. Croyez-moi, je suis toujours profondément honoré de savoir mon nom est recommandé fort aimablement mais je ne vois guère comment ou devrais-je plutôt dire si je puis vous être utile d'une quelconque manière.
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Parabellum - Dim 8 Avr - 0:54


Si vis pacem, para bellum
@Julius Gates


Monsieur est un habitué, peut-être même un ami de la maison. Alcide ne saurait lui donner un âge, peut-être dix ou seulement cinq de plus. C'est la poigne vigoureuse de l'avocat qui fausse toutes les pistes. De toute façon, ce n'est pas avec un nombre qu'on traite. Tout est une question de potentiel. Un réincarné de dix-sept ans retiendrait tout autant l'attention - si ce n'est plus car fichtrement malléable. Bellandi n'éprouverait aucun scrupule à montrer le chemin à une âme juvénile : il en ferait sa cause, son étendard.

Tandis qu'Alcide réitère sa commande en soulevant brièvement sa tasse vide, Gates loue le plateau de saison. Des pâtisseries on ne peut plus divines, il insiste. Alcide n'est pas quelqu'un de très gâteau. Il esquisse une mimique d'indécision et ajoute un plateau à sa commande. Pour les beaux yeux de l'avocat, il va devoir se forcer à ingérer ces inepties sucrées… Divines, l'adjectif a résonné en lui comme une piqûre lancinante. Mais bon dieu, à quoi joue-t-il ? S'il fait allusion à sa (leur !) part divine, c'est qu'il en sait déjà beaucoup. Beaucoup trop ? Ça déplaît à Alcide, cette ignorance, de ne pas savoir combien de coups il a d'avance. Il a besoin d'assurance pour mener sa barque à bon port. Et ce sentiment de contrôle, il le tire de l'inconscience des autres. (C'est minable, c'est facile ? C'est comme ça, c'est lui !) Pour l'instant, il s'abstient de tout commentaire. En affaires, il ne faut pas laisser transparaître le moindre air précipité. La fébrilité, ça éveille la suspicion. Ou ça la hausse de deux crans. Résultat, la proie s'enfuit en courant.

« Vous êtes devenu une référence à laquelle on n'échappe pas, argue Alcide, le visage détendu. Gates a sûrement une page Wikipédia dédiée à sa carrière, rythmée par ses exploits. – Je sais vers qui me tourner en cas de… difficultés. » Il n'en dit pas plus. Il sous entend seulement qu'il n'a aucun intérêt à défendre - pour l'instant. Les emmerdes ne sauraient tarder. Il formule cette pensée et voilà les pâtisseries qui débarquent.

Il se saisit précautionneusement d'un gâteau à l'aspect drôlement gourmand. Fichtre, ça fait la taille d'une demi madeleine éclopée. Mais en bouche, ça n'a pas le goût d'un étouffe chrétien sous vide ; c'est délicat, ça fait doucement crépiter le palais. C'est équilibré et ça accompage à merveille le café corsé. « Divin, qu'il constate en se tapotant ses lèvres à l'aide d'une serviette signée WLLC. Après une nouvelle bouchée sucrée, il énonce ; – Honnêtement, je ne pensais pas apprécier. Avec les années, j'essaye d'être plus curieux, de m'étonner davantage. Tuer la routine, c'est devenu mon cheval de bataille. »

Une nouvelle pâtisserie se loge dans son gosier. Il s'enfonce dans son fauteuil, les bras gisant sur les accoudoirs. Relax, il ne veut pas que les choses s'enveniment, elles doivent se dérouler patiemment et sans entrave. « Une utilité ? Non, je viens appliquer le proverbe... Sourire. Il décide de larguer la bombe, celle qui dit Je sais. Si vis pacem, para bellum. En ces temps troublés, il est dans notre intérêt commun de collaborer. » Affirmation. Pas de place pour le hasard.






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Parabellum - Dim 8 Avr - 17:24


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Mes yeux scintillent de satisfaction lorsque je semble percevoir une légère hésitation de la part de mon interlocuteur lorsque j'assimile les pâtisseries à quelque chose de divins. Bien sûr, je ne suis pas (encore) omniscient, je ne saurais quel est le fond de sa pensée. Mais les années passées sur les bancs du tribunal m'ont donné une expérience certaine pour décrypter les mouvements imperceptibles. S'ensuit une remarque flatteuse sur mon activité juridique. Modestement, je la balaie d'un revers de main.

-Vous savez, ce n'est qu'un privilège acquis par les années et par un travail de dur labeur. Mais, pardonnez-moi pour ma franchise, je suis navré d'entendre que vous n'avez pas besoin de mes services en cet instant.

Cependant, malgré ma phrase, je ne me décide pas à partir alors que je serais légitimement en droit de le faire. D'une part, si mes suppositions sont exactes, je doute que ce soit pour solliciter mes services d'avocat qu'il veut me voir. D'autre part, il a suffisamment éveillé ma curiosité pour que je sache complètement ce qu'il en retourne. Il est toujours bon de savoir, surtout lorsqu'on est le premier concerné.

Je ne cache pas un sourire satisfait lorsque Bellandi avoue apprécier la recommandation que je lui ai faite. Je suis un gentleman, il aurait été égoïste de ne pas partager cette information avec mon interlocuteur. Non pas que j'ai des intérêts dans ce café (quoique, maintenant que j'y pense, le profit sur investissement pourrait être intéressant) mais parce que j'aime montrer que je ne suis pas uniquement un redoutable avocat d'affaires.

Je fronce pendant une micro-seconde les sourcils lorsque je l'entends inciter sur le mot bataille. Ce mot trouve un écho particulier en moi vu que je suis le dieu de la guerre. Je reste calme lorsqu'il me sort le proverbe. Connaissant mon latin, je n'ai désormais plus de doutes sur le fait que Bellandi sait que je suis Arès. Je n'ai jamais eu aucun problème de le dire à des personnes concernées par le divin mais je serais curieux de savoir comment il le sait. Mais de là à paniquer pour ce simple fait ? Ridicule.

Pendant une longue minute, je me contente de le regarder d'un air pensif. Plus, brusquement, je recommence à bouger afin de prendre l'une de mes pâtisseries. Un sourire légèrement joueur borde mes lèvres.

-Collaborer ? Pour le moment, je ne vois pas pour quelles raisons je prendrais les rênes d'une bataille dont je ne connais rien, même s'il est vrai que je pourrais dire que je les affectionne d'une certaine manière. Ni même pour quelles motivations je le ferais. D'ailleurs, dans le cadre d'une collaboration, il est toujours mieux de savoir avec qui on s'engage. N'êtes-vous pas d'accord avec moi, Monsieur Bellandi ?

Je ne suis pas assez fou pour déclarer dans un lieu public que je suis Arès le dieu de la guerre. Je ne veux guère finir dans un asile ou en retraite forcée car je suis trop âgé. Le principal est que mon interlocuteur comprenne que j'ai compris ce qu'il a voulu dire. Mais aussi, qu'il comprenne que j'attends un minimum de franchise de sa part s'il tient vraiment à cette collaboration.

Je savoure l'une de mes pâtisseries en me retenant de sourire. Il pensait vraiment que j'allais lui donner tout de suite ce qu'il veut ? Je compte bien faire monter les enchères avant de prendre une quelconque décision ! Cependant, j'ai bien pris soin de ne pas le contredire sur l'impératif de cette collaboration, histoire de ne pas froisser son orgueil. Je penche la tête de côté dans une invitation à ce qu'il fournisse la réponse à mon interrogation.
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Parabellum - Mar 10 Avr - 1:33


Si vis pacem, para bellum
@Julius Gates


Navré. Gates est navré. Alcide l'est aussi. Tout ce chemin, toute cette comédie pour un Navré. La prochaine fois, ils se contenteront d'un Skype. Quoique. Ce n'est pas parce qu'on possède l'art de la guerre qu'on dompte celui des logiciels Internet.

Cela dit, l'ancêtre n'a pas tort. Un deal presque honnête requiert deux choses : une table autour de laquelle boire (raté pour cette fois, songe Alcide en enfournant une nouvelle gourmandise) et un peu de dialogue. Du vrai. Qui ne passe pas par quatre chemins. Une fois l'accord passé, on trinque comme il faut à sa santé. C'est toujours le moment le plus réjouissant ; il nous fait oublier les détails du marché, ces petits couacs qu'on a conclu à la hâte. Mais dans un salon de thé, dur dur de s'enivrer.

« En effet. Je me suis emballé, je vous croyais informé, qu'il dit en se rapprochant, avant-bras froissant la nappe, le cou tendu. Pour la discrétion, la proximité, la confidence. Il peut admirer son reflet dans les verres de cet Arès des temps modernes. Et trois tons plus bas, le don poursuit avec calme. – Les affaires d'Arcadia, Mr Gates. Autant votre guerre que la mienne, si ce n'est plus. Tôt ou tard, vous devrez prendre position. Vous le sentez. A cela je réponds : oubliez l'histoire. Arès doit rejoindre les siens et les préparer. Dans cette vie, la fureur de Zeus est endormie. Père et fils feront la paix. (Ils feront semblant. Le temps d'un passage sur Terre. Une bagatelle olympienne.) Que pourrait-il ajouter ? On ne menace pas un avocat d'affaires. Ce serait se tirer une balle dans le pied. Non non, il faut le persuader, lui faire entendre raison avec diplomatie. Sans oublier le sourire ! Ce qu'on rabâche aux gamins trouve finalement son utilité.

– Compte tenu de votre nature, j'ose espérer que vous n'avez pas sympathisé avec d'autres... Mafias. Gangs. Bandes. Ce ramassis d'escrocs qui peuplent la ville, qui souillent les rues, qui blanchissent l'argent tout en défilant en Porsche. J'ose espérer que vous nous avez attendus. A l'idée qu'il se soit fait doubler, Alcide emprunte un ton plus pressant. Comprenez, c'est une nécessité. – La Nuova Camorra vous tend les bras. Et croyez-moi Mr Gates, vous avez besoin d'elle. » Elle vous a cherché. Trouvé. Dans tout ce chaos, elle vous garantira une identité, une force intérieure, des semblables à qui se fier. Vous ne serez plus seul. Vous verrez, entouré de sang neuf, vous rajeunirez.

En attente de réponse, le cinquantenaire se saisit d'un canelet revisité. Froid et pâteux, à gluer les molaires.





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Parabellum - Mer 11 Avr - 17:30


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Avec une certaine satisfaction, Mr Bellandi accepte ma requête de se présenter. Ou plutôt devrais-je préciser, de dire qui il est vraiment. Si j'accepte sans broncher sa soudaine proximité pour dire son secret, je ne peux pas m'empêcher de retenir mon souffle lorsque je comprends. Alors qu'il a repris sa place, je ne peux m'empêcher de cligner stupidement plusieurs fois. Je le regarde comme si je le voyais pour la première fois.

Lui, Zeus ? Sérieusement ? Je n'imagine pas remettre en cause sa parole. Il n'aurait rien à gagner à mentir. En revanche, cela confirme ce que je pensais avant de venir ici : si sa place est à l'égale de celui que Zeus a dans le panthéon, c'est un gros poisson des mafias. Très gros, le poisson. Mais, sérieusement ? C'est lui le réincarné de Zeus ? Depuis que je sais être Arès, j'avais toujours pensé que, logiquement, ce serait moi le cadet de nous deux pour respecter le lien filial. De toutes évidences, je me trompais. Cela dit, cela remet pas mal de choses en perspectives et me donne beaucoup à penser.

Revenant de ma surprise, je parviens à reprendre une expression sereine.

-Disons surtout que vous ne correspondiez pas vraiment à l'idée dont je me faisais. Je vous voyais plus... expérimenté, bien que je ne doute pas que vous le soyez.

Par narcissisme, je n'ai pas utilisé le terme d'âgé ou de vieux. Après tout, ayant fêté il y a peu mes soixante ans, on aurait facilement pu me retourner ce côté négatif mais aussi être perçu comme une injure à l'égard de Mr Bellandi. Cependant, si je ne fais aucune remarque, je n'en ai pas moins entendu la remarque qu'il a fait concernant la fureur de Zeus. Cela fait très grand seigneur que de signifier ne pas avoir d'a priori à mon égard alors que c'est tout à fait normal à mon sens. On ne vient que de se rencontrer après tout !

Je garde mon air impassible lorsqu'il expose clairement la raison de sa venue. Pourtant, je suis intérieurement en ébullition et affreusement tenté d'employer mes dons pour éloigner définitivement Bellandi et reprendre le cours de ma vie sans la Nuova Camora à mes trousses. Pourtant, rationnellement, je sais que utiliser mon talent me sera d'aucune utilité sur le moyen et long terme. Oui, Bellandi sera renvoyé chez lui la queue entre les jambes mais après ? Je devrais faire face à ma mortalité et subir le contrecoup de l'utilisation de mon pouvoir, sans compter qu'un autre membre de la mafia viendra me voir. Si je ne reçois pas une balle de sniper en cadeau d'avoir froissé l'honneur de l'un de leurs chefs. Définitivement, je serais plus perdant que gagnant. Je réponds cependant très rapidement à Bellandi afin de ne pas laisser paraître mes réflexions.

-Je ne vois pas en quoi la liste de mes clients vous regarde...

Ce qui est effectivement le cas. Dans certaines circonstances, je peux me montrer bavard par calcul mais là, j'en ai pas particulièrement envi. Je tourne cependant ma réponse pour éviter un quelconque ennui par la suite.

-Néanmoins, sachez simplement que, depuis quarante ans, personne n'a eu à se plaindre de moi à cause d'une ingérence personnelle dans des querelles qui ne me regardaient pas. D'ailleurs, pourquoi le ferais-je ? Cela serait mauvais pour les affaires.

S'il est suffisamment intelligent, il comprendra que je lui avoue de manière détourné que je n'alloue pas mes services à un groupe particulier. Mais qu'il ne compte pas sur moi pour lui en dire davantage ! Puis, sans faire de détour, je lui expose avec franchise ma pensée quant à sa proposition :

-Et puis, je suis particulièrement curieux de savoir pourquoi j'aurais besoin de vous, Mr Bellandi. Ma situation financière est des plus prospères car beaucoup sont prêts à ne pas regarder sur la dépense pour s'allouer mes services. Je suis dans mon métier depuis quasiment quarante ans, je n'ai pas besoin d'aide pour qu'on m'y installe.

Calmement, j'expose les raisons qui font que je ne suis pas dans la situation de mendier quoique ce soit à la Nuova Camorra. Cela fait plusieurs décennies que je n'ai pas demandé une quelconque aide, encore moins si celle-ci finisse par me prendre quelques plumes au passage, je ne vais pas commencer à le faire aujourd'hui.

-Et puis, je ne suis pas du genre exclusif dans mes clients, si vous voyez ce que je veux dire.

Il ne faut pas me prendre pour un idiot. Si j'accédais effectivement à sa demande, on ne me laissera pas trop le choix quant à l'épuration de mon carnet d'adresse. La perte d'activité serait pour le moins importante.

Néanmoins, ma réponse ne signifie en rien la fin de cette conversation. Elle est voulue comme une proposition pour que Mr Bellandi m'en dise davantage pour que j'accepte. En cet instant, je suis parfaitement à l'aise car cela ressemble énormément à un entretien pour que j'accepte de prendre une affaire. Dans l'attente de la réponse, je déguste une nouvelle pâtisserie, succulente par ailleurs.
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Parabellum - Dim 15 Avr - 17:52




Julius Gates adopte le ton d'un monument : mesuré, inébranlable. L'accent est travaillé comme on sculpte le tympan d'une cathédrale ; fin et bourré de détails pour celui qui sait écouter. Alcide espère être de cette espèce. Dans sa voix, sa posture, sa présence, on décèle l'assurance des années et ce petit quelque chose. Celui qui est là pour suggérer, pour glisser un mais encore. Oui, le réincarné semble fermement campé sur ses positions. Il défend ses valeurs, a son idée de ce qu'on accepte ou rejette. Mais parfois, Maître Gates, on doit tolérer de prendre part à une mascarade, on n'a pas le choix. A la guerre comme à la guerre ! Et selon le don de la Nuova Camorra, l'avocat n'a pas le luxe du choix.

« Ah, M. Gates, vous pointez la raison de ma venue. Quelle coordination ! Nous sommes en quête d'un professionnel. Alors, pourquoi se rallier à nous ? Parce que les temps changent, M. Gates ! Et qu'importe nos âges, nous avons intérêt à nous adapter ensemble contre de nouveaux événements ou... D'autres organisations mafieuses. Justification à mi-voix. C'est un brin prophétique, ça lui donne un air de leader de foule anonyme. Mais il ajoute, sûr de lui. – Et vous devrez prendre parti, défendre un camp... Cette fois-ci, écoutez l'histoire. » Imitez Arès ! Mal aimé mais bien présent. On ne file pas un flingue et une mission suicide suite à la première entrevue, on s'accorde avec les capacités de chacun. Posséder une intelligence aiguisée, savoir quand la boucler ou quand tout déballer, manier les décrets comme des poignards... Tout à fait les capacités du binoclard. Là-dessus, il ne pourra pas se défiler.

Alcide poursuit son argumentation, s'efforce d'adopter un ton diplomate. Faudrait pas que j'me laisse aller, comme le dit la chanson. « Pas d'inquiétude. Vous n'aurez pas à refuser des affaires, qu'importe leur nature et leurs acteurs. Ce serait vous amputer et nous vous apprécions entier. » Soyez nos oreilles dans ces couloirs, ces cabinets de lois. Soyez nos yeux devant ces textes et ces procédures qui nous échappent. Soyez notre voix lorsqu'une accusation sera prononcée à notre égard. Nous, la Nuova Camorra. Greffez-vous à notre organisme, devenez une de nos tentacules. Accédez à ce qu'une part de vous a toujours désiré. Offrez-vous cet équilibre, cette sécurité pour les jours à venir. Pour l'occasion, Bellandi réveille sa faculté. Charisme céleste. Il a rarement joué cette carte avec des monuments de la trempe de Julius Gates. Il s'y risque parce qu'il a besoin de lui.

Pour tenter une vague diversion, Alcide ingère une gorgée de café et sourit. Il se détend, son dos s'enfonce dans celui du fauteuil rembourré. Le Parabellum imite le mouvement et se retrouve comprimé contre sa peau ; son propriétaire sursaute légèrement. Puis profite de cet élan involontaire pour relancer, avenant ; « Nous tenons à entretenir une relation de confiance mutuelle ; il ne s'agirait que de quelques services, rien de contraignant. » A part pour votre morale, mais ça, qui peut bien encore y croire ? L'intégrité est enterrée. Ici c'est la loi du plus fourbe qui l'emporte, plus question de se fier aux Je te promets, je te le jure. Plus personne n'y croit. Le type bien, le mec sans reproche, il n'existe pas. Soit il se cache bien, soit il s'est fait abattre d'une balle perdue. La faute à pas de chance. Alcide crache sur la morale, trop occupé à admirer les pires coups bas. Ce sont eux qui maintiennent le cerveau à flot, qui le stimulent à toujours frapper plus fort. Bref, la vie est une broutille qui ne tient qu'à un fil. Etre pseudo moral n'offre aucun supplément. Vous ne risquez rien à nous rejoindre.

« Nous veillerons à ce que rien de fâcheux ne vous arrive. Cela va de soi. Qu'en dites-vous ? » Il termine sur cette note douce amère et enfourne un petit four appétissant. Oui, promis, aucune agitation si le bonhomme adhère. Ce n'est que du bonus qui implique moins d'emmerdes et un bras plus long dans de nombreux domaines. Echange de bons procédés. Arès doit bien ça à son pater ! La colère de Zeus n'est qu'endormie, et qu'elle le reste ! Car si M. Gates décline le soutien de la Nuova, offert sur un plateau de pâtisseries... que le dieu de la guerre se prépare. Les gros bras qui toqueront à sa porte n'auront pas pris de rendez-vous.




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Parabellum - Dim 15 Avr - 23:27


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Alors que j'écoute avec attention mon interlocuteur, je me rends compte que les négociations vont s'avérer surement ardues si je veux espérer avoir ce que je souhaite. Jamais je ne l'avouerai mais j'apprécie particulièrement cela. Il y avait tellement longtemps qu'on ne m'avait pas tenu la dragée haute en termes de négociations. C'est stimulant de voir que tout n'est pas forcément perdu. A moins que ce soit parce que nous sommes des personnes choisies ? J'aime croire que ce n'est pas forcément le cas. Cela serait affreusement vexant autrement par rapport à tous les procès que j'ai pu gagné par le passé.

Je retiens difficilement un sourire sarcastique compatissant. La Nuova Camorra est à ce point rempli d'incapables pour qu'elle vienne me voir ? Misère ! Heureusement pour elle qu'elle est solidement implantée dans l'esprit du monde judiciaire et policier d'Arcadia. Si ce n'est pas le cas, d'autres auraient eu tôt fait de détruire de l'intérieure leur emprise sur celle-ci. Cependant, je garde mes réflexions pour moi, ne serait-ce pour éviter de me retrouver encore plus compliquée que celle actuelle.

-Et je n'aurais pas eu besoin de prendre parti si vous ne m'aviez pas contacté.

J'ai soufflé cette phrase alors que je suis sur le point de finir mon café. En effet, j'ai toujours pris soin de ne pas déplaire trop à une faction en particulier en demeurant le plus neutre et le plus professionnel possible en toute circonstance. Si je ne peux exclure que Bellandi ne dit pas tout, cette visite ressemble surtout à une volonté de me forcer la main. Plus brusquement que je ne l'aurais voulu, j'ai reposé ma tasse vide sur sa coupole dans un bruit fort. Je prends une profonde inspiration pour éviter de m'aventurer trop dans ce chemin de pensée. J'ai besoin de garder l'esprit clair pour continuer cette discussion et avoir des envies de vengeance ne m'aidera en rien.

Si Mr Bellandi paraît sincère dans son assurance que je n'aurais pas à changer mes habitudes si je devais les rejoindre, mes poings se contractent violemment. Pourquoi devrais-je le croire dans sa sincérité ? Pourquoi devrais-je le croire alors qu'il essaye depuis tout à l'heure de me forcer la main ? Mes pupilles doivent surement se dilater lorsque je comprends que si j'ai pu développé des dons, cela doit être surement le cas pour mon interlocuteur. Bellandi a de la chance que je sois encore suffisamment lucide pour ne pas perdre complètement les pédales et attirent l'attention plus que nécessaire sur nous. Je serais sûrement malade pendant plusieurs jours pour ne pas avoir laisser libre cours à mes envies mais c'est bien mieux que de me faire étriper pour m'être venger sur un gros poisson de la mafia italienne. Respirant difficilement, je finis par dire à Bellandi :

-Qu'est-ce que vous soyez en train de faire, je vous conseille d'arrêter promptement, vous n'êtes pas en train de nous aider !

C'est même tout le contraire. Même si je ne souhaite pas répondre favorablement à son invitation, il y a différentes manières de décliner une invitation et je voudrais pouvoir choisir la plus polie qu'il soit, histoire d'éviter des ennuis plus importants.

Si j'entends les dernières remarques, mes envies de vengeance m'empêchent de répondre correctement avec la politesse que je souhaiterai. Les mâchoires serrées, je déclare :

-J'ai pris note de ce que vous m'avez dit mais je dois m'excuser un instant.

S'éloigner quelques instants loin de cet homme qui a le chic de sortir mes pires instincts est définitivement nécessaire avant que je fasse quelque chose que je pourrais regretter. Sans lui laisser le temps, je me lève souplement pour demander à un nouveau serveur la direction des toilettes. Je suis un habitué, je sais où ils se trouvent. Cependant c'est une manœuvre pour bien faire comprendre que je ne souhaite pas m'esquiver par la porte de derrière. Simplement, je dois me rafraîchir avant que la colère d'Arès fasse définitivement surface et rase tout sur son passage...

Comme légèrement désespéré, je me rue sur le premier lavabo à ma portée afin d'ouvrir son robinet. Avec difficulté, je parviens à me concentrer sur la sensation apaisante de l'eau froide sur ma peau. Bien qu'ayant enlever mes lunettes, je parviens à me distinguer parfaitement dans le miroir puisque je ne souffre que d'une faible myopie. Après m'être examiner un instant, je ne retiens pas un long soupir en pensant à l'état dans lequel je vais être demain pour ne pas avoir laisser cours à mes sentiments de vengeance envers ce Bellandi qui me met dans une situation fort délicate où je peine à voir ce que je peux y gagner.
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Parabellum - Lun 16 Avr - 19:44


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@Julius Gates


Julius Gates a raison sur ce point. Il n'aurait pas à se dégoter une allégeance si Alcide ne le démarchait pas aujourd'hui. Car ce n'est qu'une question de temps. On la sent tous, cette tension dans l'air. À ce rythme-là, Arcadia va finir par imploser. Et Alcide a bien envie de rétorquer : « C'est vrai M. Gates. Et vous savez quoi ? Personne n'aurait à prendre parti si nous étions une colonie de rats d'égout. Mais puisque nous ne le sommes pas, nous devons faire un choix. » Les indécis, on les néglige, on les oublie. Dans la vie les amis, il faut apprendre sur quel pied danser.

Le souffle court, Gates s'exclame et le ton surprend Bellandi qui en perd sa concentration. Il est furieux de s'être fait démasquer, même si ce n'était pas la chose la plus maligne à commettre. Et vous alors ! Si vous croyez que votre résistance nous fait avancer d'un iota ! Laissez-vous faire nom d'un chat ! Mais il la boucle à double tour. L'autre semble à cran, ça doit chauffer là-dedans, sous ses airs de dandy exigeant. Depuis quelques minutes, ses traits se plissent et Alcide ne les confond pas avec les rides. Elles ont beau sillonner son visage, ces plis sont d'une nature certaine. Arès contient sa colère. Le belliqueux ne tient plus en place ? C'est bon à savoir... Tandis qu'Alcide envisage comment exploiter ce changement d'humeur, l'avocat lui fausse poliment compagnie, qu'il préfère aux toilettes. « Je vous en prie, déclare le truand. »

Comme un con face à un fauteuil déserté, Alcide souffle un coup. Inspire, expire, chaparde une pâtisserie. Ses doigts se baladent jusqu'au plateau de l'avocat et viennent trouver la réplique du gâteau divin, le premier qu'il a englouti. Son jumeau subit le même sort et est encore meilleur : il a l'exquis goût du vol. Ce méfait minime accompli, le don se lève et se dirige prestement aux WC du WLLC.

Il pousse le battant et découvre une petite pièce charmante (à condition de faire fi de son usage premier). Ça sent la rose, la fraîcheur, le propre. Un fond sonore un peu vieillot lui donne envie d'agiter son corps.

Gates est là, accoudé à un lavabo, ruisselant d'eau fraîche. C'est un type plutôt classe en dépit de sa petite taille, personne n'en doutera. Quoique, sans lunettes ni barbe, c'est 50% de son charme qui s'envole. Alcide esquisse un sourire, il l'imagine déjà égérie pour une pub de parfum senior, la bouteille portant un nom du type Jeunesse Eternelle ou L'Homme Sage (plus probable). Trève de blabla. Ce n'est pas ce genre de piston que l'avocat risque de retenir, et de toute façon, Alcide n'a aucun contact dans le monde de l'eau luxueuse. Par contre, dans le domaine mafieux...

Besoin de pisser un coup, Maître Gates ? Il réfrène sa pensée. Ça pourrait sonner vulgaire à l'oreille habituée aux Objection votre Honneur. « Une urgence ? Il désigne les urinoirs, pudiquement masqués par un muret au carrelage étincelant, situés à l'opposé des lavabos en porcelaine. Il les gagne à grand pas. – Je vous comprends. Tout ce café… J'imagine que ce n'est pas le premier de votre journée. » Sur ces belles paroles, le don de la Nuova Camorra baisse son pantalon. D'une main habile, il saisit son revolver, qu'il glisse dans sa poche droite, il y tient trop. Puis, les yeux rivés sur son affaire, il entame, sérieux comme jamais. « Alors, vous ne m'avez pas répondu. Qu'est-ce que vous pensez de mon offre, M. Gates ? Bellandi remonte le tout et se risque à une plaisanterie. – Ne me répondez pas que j'ai pissé dans un violon depuis le début de cet entretien. Tu l'as ? Il reprend. – Ça me mettrait très en colère, vous savez. Mais ça se maîtrise, c'est un des effets positifs à prendre parti. » Son ton demeure grave, emprunte des accents menaçants. Il en a marre, il veut en finir, oui, non, merde, j'te bute maintenant ou tu rejoins mes rangs ? Toujours derrière le muret, le don saisit la crosse de son Parabellum, peut-être pour se rassurer.



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Parabellum - Mar 17 Avr - 0:00


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Le visage ruisselant d'eau, je parviens à dominer mes émotions pour réfléchir aussi calmement que je peux. Je ne retiens pas un grognement. Si je n'avais pas compris que j'avais affaire à un gros poisson, je serais surement mort pour m'être laisser aller. Pas une perspective d'avenir réjouissante, ni même que je souhaite. Je chasse de l'esprit la possibilité au combien tentante d'aller offrir mes services sur le champ à une autre mafia. Si elle assouvirait mes instincts, je serais surtout un homme mort avant d'avoir quitter le café.

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus que Bellandi m'interpelle. Allons donc ! En plus il fait de l'esprit. Voulant trouver un exécutoire pour éviter de me retrouver submerger à nouveau par les sentiments de vengeance, je ne cherche plus à être l'avocat aimable, diplomate et parfait gentleman en toute circonstance. Sans aller jusqu'à dire que la diplomatie a vécu, je lui offre (non pas en exclusivité car beaucoup ont déjà pu l'expérimenter) mon visage des mauvaises journées.

-Une urgence ? Je suis vieux mais je ne le suis pas encore suffisamment pour être incontinent, merci.

Nan mais et puis quoi encore ? Une couche ?

Pendant que Bellandi se décide lui de faire son affaire (et c'est moi qui supporte pas le café ?), je m'empare de serviettes en papier pour m'essuyer les mains une fois mes lunettes à nouveau en place. Visiblement, ce n'est pas le genre d'homme à ne pas avoir de problèmes de concentration lorsqu'il fait ses affaires puisqu'il me relance sur le sujet. M'assurant que personne ne se trouve avec nous, je verrouille le lieu grâce au loquet présent sur la porte. Une précaution prise pour éviter que nous soyons dérangé. M'adossant au mur contre la porte, je fixe mon interlocuteur alors que je n'ai pas jeté les serviettes en papier que j'ai pris précédemment.

-Colère ? Non et je peux m'estimer chanceux de ne pas être trop facilement sujet à des emportements pour mon métier. J'ai pas besoin de vous pour ça ou alors, si j'avais besoin, j'ai un ou deux psy dans mon carnet d'affaires qui feraient l'affaire.

Je parle sur un ton badin lorsque j'évoque les psys que je peux connaître. D'ailleurs, je dois bientôt recontacter l'un d'entre eux au sujet d'une affaire qu'on m'a soumis ce matin.

-En revanche, je reconnais volontiers que votre attitude ne m'incite pas à vous faire confiance pour nouer un serment qui puisse m'avantager. Pire, j'ai l'impression que vous cherchez à me rouler avant même que je donne mon accord. Or, les serments sont quelque chose de sacré auxquels j'ai tendance à attacher beaucoup d'importance. J'ai quelques doutes que votre "solution" puissent fonctionner si vous et l'ensemble de vos amis n'aillent contre mes intérêts.

Arès, le dieu de la guerre. Pourtant beaucoup oublient qu'il n'est pas que ça. Il est également le garant des serments, celui qui venge les honneurs bafoués à cause des serments non tenus. Anticipant une réaction à ce que je viens de dire, je rajoute promptement pour ne laisser la place à aucune ambiguïté :

-D'ailleurs, pourquoi je vous ferais confiance ? Parce que nous avons mangé quelques pâtisseries ? Ca fait léger, je trouve. Pour le moment, rien ne me prouve que je peux vous faire confiance. Et ça, c'est particulièrement gênant quand il y a énormément en jeu et qu'il s'agit d'établir une possible relation sur le long terme.

Que ce soit pour ce que j'obtiendrais ou ce qui me sera demander d'ailleurs. Je ne m'estime pas être le premier pigeon qu'on pourra débaucher en promettant quelques billets et qu'à ce titre, je mérite un minimum de considération. Ce fil de pensée se traduit dans la tonalité de ma voix aussi bien que dans mon attitude. Je peux être convaincu pour me rapprocher de lui. Mais uniquement si la négociation repose sur une base équitable pour les deux partis. Arrogance ? Très sûrement. Mais on ne devient pas avocat d'affaires réputé sans avoir conscience de ses qualités.
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Parabellum - Jeu 19 Avr - 1:11


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@Julius Gates


« Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, glisse Bellandi. » Gates lui-même se considère vieux, la remarque ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. C'est vrai, à quoi bon se saigner à le recruter si c'est pour apprendre qu'il aura clamsé trois mois plus tard ? Les antiquités, on les relègue au musée. Leur poussière nous aveugle, leur canne nous ralentit, leur sagesse n'est qu'un mythe. Ils sont comme nous, les rhumatismes et les râleries du matin en plus. Mais en se fiant au ton de l'avocat, on devine qu'il n'est pas prêt de rendre son tablier. Bien. Ce début d'après-midi n'aura pas été sacrifié en vain.

Aussitôt que Bellandi lâche son flingue, celui s'évanouit, englouti dans la poche informe, insoupçonnable. Le don s'avance de quelques centimètres et s'appuie sur muret. Une main gauche sous le coude droit dont le poing vient déformer sa joue. Il observe l'avocat remettre ses lunettes. Il l'écoute, aussi. Il remarque sans voir que le loquet est enclenché.

Sa colère, Gates la cache très mal. Quand on est paisible, monsieur, on n'éprouve pas le besoin de s'asperger d'eau fraîche. On est poli, on reste à table, on déguste sagement ses amuse-gueules. On hoche la tête devant l'évidence. Et surtout, on n'oppose aucune résistance. Ça n'amuse personne, ce jeu du Jusqu'où ira-t-on. Qu'attend-il, à la fin ? Pas d'argent. Pas de renommée. Déjà fait ! Et il s'en vante, perçoit Bellandi. American Dream réussi. Monsieur désire poursuivre sa petite routine ponctuée d'audiences à gros chiffres. Fort bien.

Mais ne voudrait-il pas s'améliorer ? Au lieu de s'épuiser pour les affaires d'inconnus, gagner des procès monétaires… La vraie richesse, celle d'un réincarné, est cent fois plus souhaitable. Bien sûr, certaines capacités sont accrues, des mauvais côtés se creusent. Mais le plus important : prendre les rênes. Gates doit le savoir. « C'est simple. Croyez-vous à l'intériorité ? Pas seulement l'intimité. Je parle d'une dimension spirituelle, lorsque vous sentez la présence de votre accompagnateur. Je le ressens, je suis comme vous. Vous devriez faire confiance aux hommes comme vous. Comme moi, vous savez que le dieu des conflits vous habite. Qu'il somnole en vous depuis toujours, qu'il fait partie de vous. Mais parfois, vous perdez le contrôle. Ça dérape sans explication, c'est le néant, la tempête, le trou noir et l'avalanche. Tout ça en même temps. Je connais, ça m'arrive. – Ne me faites pas croire que vous avez les pleins pouvoirs sur lui. Si tel était le cas... je suppose que nous serions toujours à table. » Et vous reconnaîtriez toute la bonne foi de ma proposition !

Bellandi se détache de son poste derrière le muret. Il se dirige vers les lavabos, se rince les mains. Puis, il passe un peu d'eau sur sa nuque. Elle est brûlante, si ça continue, c'est lui qui va perdre le contrôle. Il expire puis braque son regard sur le miroir. Y a Gates qui s'y reflète. Il ajoute en se grattant la mâchoire ; « La Nuova Camorra, je vous le répète M. Gates, c'est l'assurance du groupe pour l'individu. Rejoignez-nous et vous serez gagnant. Je vous en fait le serment. Et je pèse mes mots ! ».

Puis, le ton évasif, un peu dans le bluff mais toujours de la partie. « La Nuova Camorra, c'est aussi un flux d'informations auquel vous n'avez pas accès, malgré votre carnet d'adresses. » Il fait volte-face, paumes enfoncées sur le rebord des lavabos.




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Parabellum - Ven 20 Avr - 11:24


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Comme un enfant, je suis tenté de protester alors que Bellandi dément vouloir sous-entendre que je suis tout juste bon pour la maison de retraite. Je me contente de lui lancer un regard torve à la place pour lui faire comprendre que je ne suis pas dupe. Cependant, je me garde bien de faire des protestations à haute voix, conscient que cela nous mènerait à rien si je le faisais.

Je hausse un sourcil alors que Bellandi me décrit des sensations au combien familières. Je ne remettais pas en cause auparavant le fait qu'il soit quelqu'un comme moi, à savoir le dépositaire d'une âme divine mais si j'avais le moindre doute, je n'en ai plus. On ne peut imaginer ce genre de chose si on a pas été soi-même confronté à ce genre de sensation. Cependant, mon interlocuteur a le don prodigieux de pointer mon incapacité à ne pas me laisser sombrer lorsque je me tiens sur la corde raide. Néanmoins, je me cache pas une pirouette et lui avoue avec franchise mon ressenti :

-Non, bien sûr que non. Mais je m'en accommode parfaitement en temps normal. En revanche, ce n'est pas tous les jours que je dois éviter de contrarier mon divin paternel. Finir bêtement dans une jarre car je n'ai pas su contrôler mes nerfs n'est pas une perspective d'avenir qui m'enchante particulièrement.

Si j'avais pu avoir quelques scrupules à avouer que je savais ma vie en danger si je le contrariai, l'énoncer ne me fait en fait ni chaud ni froid. Ce n'est que la vérité après tout. De plus, je pense que nous pouvons commencer à dessiner un accord car je sens que ni lui, ni moi ne voulons en arriver à des extrémités funestes inutilement. Mon intérêt est piqué à vif lorsqu'il parle de serment. C'est plus l'avocat que le dieu garant des serments qui se révèlent intéressé par ces mots.

-Et jusqu'à quel point seriez-vous prêt à aller pour faire un serment ? Si les paroles données avaient une valeur certaine par le passé, je n'ai tendance à croire que ce qui est écrit. Surtout lorsqu'il s'agit de défendre mes intérêts personnels.

Parce qu'avec un écrit, on peut faire beaucoup de choses, surtout lorsqu'on est un avocat. Même si cela ne me prémunira pas d'une balle perdue, j'aurais une base juridique si jamais j'en avais la nécessité. Surtout si on veut me contraindre à me marier pour leurs intérêts. Non merci, je passe mon tour.

Lorsqu'il en vient à parler d'informations, je réponds au tac au tac :

-Et vous voudriez quoi de moi en échange de ces informations ?

Les échanges ne sont jamais gratuits. Je ne suis pas naïf d'autant que j'applique moi-même ce principe pour mon travail.
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Parabellum - Mer 25 Avr - 20:31


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@Julius Gates


Divin paternel, ça en jette. Ça implique du respect, une forme de fidélité. Gates étant plus âgé, Alcide est prêt à procéder à quelques concessions. A entretenir une relation d'estime mutuelle. C'est qu'il y a de quoi courber l'échine face à l'homme de lois, et il semble inconcevable de lui aboyer des ordres par appel téléphonique. A l'avenir, Alcide ne le contactera que dans les règles de l'art, dans un cadre honorable. Il lui fera rencontrer les membres les plus élevés de la Nuova. Et le voilà le doux paradoxe ! Arès devrait côtoyer les forces armées, les poings et les flingues. Mais seule une poignée de ces gars peuvent se targuer d'avoir en eux un zeste guerrier. Dans le beau et noble sens, le sens antique. En vérité, la plupart ne sont que des chiffonniers. Ils ignorent probablement que la fourchette se place à gauche de l'assiette.

Bellandi écoute Gates avec un sourire. Il ajuste le col de sa chemise, sourcils froncés par toute la minutie dont il fait preuve. Il réagit à la pseudo confession. « Vous tuer ? Il rit avec un semblant de chaleur, un soupçon d'honnêteté. Ce qu'il va énoncer sera la vérité. On ne dirige pas une mafia sans intégrité. Un règne par la terreur est éphémère. – Ne doutez pas de moi. Je réitère ma promesse : rien de notre main ne vous arrivera. Je suis un partenaire réglo. » Ou presque, c'est pareil. En amour comme en affaires. Pour ne pas me contrarier, il y a une petite liste de choses à éviter. Me mentir, me provoquer, me snober, me… Comme un gosse, un sale enfant roi, un gamin détestable. Bellandi l'a toujours été. Et il compte bien le rester ! « Qu'en est-il de vous ? La Nuova Camorra peut-elle compter sur votre soutien indéfectible ? qu'il lance en croisant les bras, vaguement inquisiteur. » C'est facile pour lui, d'exiger pareille dévotion. Lui qui a grandi dans les pattes de la mafia, qui en a hérité et qui ne respire que pour elle, sans condition.

Gates réclame un papier signé. Que craint-il ? Et surtout, que croit-il ? Qu'un bout de papier fera office de bouclier ? Etre un avocat redoutable ne l'exempte pas des balles. Il ne semble pas comprendre. Pour embrasser ce tournant de sa carrière, il doit marier ses intérêts avec ceux de la Nuova. Il doit faire corps avec la divinité qui bat en lui. Comment peut-il songer à bâtir un rempart alors qu'il appartient à la cité ? C'est s'emmurer ! Par Toutatis, son parchemin, il peut l'oublier ! Il ne l'aura pas. Pas aujourd'hui. Cette bagatelle devra se mériter. Ça a le don de foutre Alcide de mauvais poil. Pour se défiler, il emploie le ton de l'amusement condescendant, de la flatterie faussée. « Allons Maître Gates... C'est un autographe que vous voulez ? » Nouveau rire qui meuble l'espace clos.

Terriblement clos. A-t-il fermé le loquet pour s'assurer de ne pas être dérangés, ou compte-t-il profiter de ce paramètre ? Qu'est-il capable d'accomplir ? Bellandi n'est pas Athéna, la stratégie, moyen moyen couci-couça. Ne lui reste que la méfiance. Face à l'avocat, entre ces quatre murs et cette musique de fond dans les oreilles, il commence à se sentir à l'étroit. Le don fourre ses poings dans ses poches. « Exprimez vos désirs et je les évaluerai. Silence. Puis il suggère, avec un regard pour la porte verrouillée. – Je reprendrais bien une de ces divines pâtisseries. »





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Parabellum - Dim 6 Mai - 14:54


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Je me détends légèrement lorsque Bellandi me déclare ne pas vouloir me descendre dans l'immédiat. Je suis tenté de le croire. Après tout, il ne m'aurait pas approché si c'était tout de suite pour me descendre. Cela aurait été une perte de temps et je doute qu'il a du temps à perdre. Comme moi d'ailleurs. Cependant, je n'exprime pas mon scepticisme en l'entendant me déclarer être un partenaire réglo. La mafia, un partenaire réglo ? J'ai un peu du mal à y croire quand son intérêt est en jeu. Néanmoins, je reconnais que cela peut être effectivement un partenaire réglo si nos intérêts convergent. Mais jusqu'à quel point ils convergent ? Il s'agit de la véritable question et pour éviter un quelconque impair je maintiens une prudente neutralité sur mon visage.

-Soutien indéfectible ? Disons plutôt que je suis prêt à m'engager en affaires avec vous. Surtout si j'ai la certitude que mes compétences d'avocat seront appréciées à leur juste valeur et que mes intérêts ne seront pas contrariés.

Un sourire un peu joueur apparaît sur mes lèvres. Je serais fou de refuser une proposition de partenariat qui pourrait s'avérer extrêmement juteuse. Mais que Bellandi ne croit pas qu'il va jouir de mes services avec un simple sourire. Je tiens un minimum à protéger mes arrières. Un contrat que je rédigerai de moi-même sera la meilleure de mes assurances.

Cependant, celui-ci est méfiant avec ma demande de contrat écrit. Cela ne me défrise pas particulièrement. C'est une réaction classique : on demande les services d'un avocat et cela crie au scandale quand je demande un contrat. Et dire qu'il y avait une époque bénie où c'était tout à fait normal de faire des contrats devant notaires pour une bagatelle. Que les moeurs ont changé en quelques siècles.

-Ne vous inquiétez pas, je suis assez âgé pour ne pas avoir besoin de contrefaire mes autorisations de sortie en imitant la signature de papa.

Je ricane à cette idée. Non mais et puis quoi encore ? Le fait que Zeus soit plus jeune que moi est déjà assez dément pour que je m'abaisse à ça.

-Non, un contrat sert à protéger les intérêts des deux parties en écrivant les attendus et les engagements de chacun. Ce qui, j'en suis certain, nous préoccupe tous les deux.

Je fais des contrats tous les jours dans le cadre de mon travail. Je sais à quel point il est primordial que les termes soient limpides pour éviter les désagréments par la suite. Et dans mon cas uniquement personnel, je suis plus que conscient que c'est dans mon intérêt d'avoir les choses le plus clairement marqué pour m'éviter les ennuis.

J'adresse un sourire en déverrouillant les lieux lorsqu'il propose d'aller poursuivre la conversation dans un lieu plus approprié. Poliment, je lui ouvre la porte. Avant qu'il ne sorte de la pièce, je lui déclare très honnêtement :

-Je suis plus que certains que vous trouverez mes demandes acceptables.

Alors que je le suis pour regagner la table, je m'arrête quelques instants pour discuter avec un serveur. Je lui ai surtout demandé d'apporter un nouveau set de pâtisserie de la maison avec des boissons et que l'addition sera exclusivement à mon nom. Simple courtoisie pour faciliter les négociations à venir. Et puis, ce n'est pas quelques pâtisseries qui vont entacher mon compte en banque.

De retour à ma place, je fronce les sourcils en observant mes pâtisseries. J'aurais juré que j'en avais moins mangé.

-J'ai pris la liberté de nous commandé de nouvelles pâtisseries.

S'il ne veut pas les manger, ce ne sera pas un soucis : ce café permet d'emporter les collations non dégustées sur place. Cela ne sera pas perdu. J'éloigne mes réflexions gastronomiques pour attaquer vivement les négociations. J'y peux encore ressentir quelques éléments de ma rage réprimée, je demeure parfaitement à l'aise à l'idée d'entreprendre une négociation.

-Le premier point sur lequel je ne transigerai pas est l'indépendance de mon cabinet d'avocat. Que ce soit en termes d'honoraires, les clients que j'accepte ou encore les différentes alliances que je pourrais être amener à mener pour défendre une affaire, je ne veux pas d'interventions de votre part. J'entends pouvoir mener mes affaires professionnelles à ma guise.

Cela fait bien trop longtemps que je jouis de cette indépendance dans mon travail pour la perdre soudainement. C'est l'une des choses qui me tiennent bien trop à coeur pour que j'envisage de m'en séparer. Néanmoins, conscient que je ne dois pas le froisser, je rajoute posément.

-Cela dit, indépendance professionnelle n'est pas synonyme d'ignorer vos intérêts.

Je le regarde sans rien ajouter de plus. Bien sûr que je n'irais pas dans le sens contraire des intérêts de la Nuova Camorra si jamais je devais accepter de rejoindre leur rang. Mais mes mots veulent également dire que je serais plus que prêt à mettre mes compétences d'avocat à leur service s'ils m'en font la demande. Si j'accepterai de travailler difficilement à perte, je peux aisément me montrer plus flexible sur le paiement qu'ils pourraient me faire.

J'ai encore d'autres exigences. Néanmoins, je ne les fais pas savoir pour le moment, préférant me concentrer sur celle-ci avant de passer à la suivante. Faire des négociations le plus clair possible est dans notre intérêt à tous les deux.
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Parabellum - Sam 12 Mai - 1:10


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@Julius Gates


Il est prêt. C'est tout ce que retient le Bellandi avide. Il est souvent comme ça ; d'instinct, il entend ce qui l'arrange. (Cela dit, il ne déforme jamais la vérité d'autrui.) D'après son ex, c'est une spécialité purement masculine. En voilà une pensée caricaturale, grotesque, facile. Digne d'elle. Frances n'a jamais détenu la science exacte. Les bavards, il n'aime pas ça. Sauf lorsqu'ils acceptent son offre de partenariat. Là, il les tolère. Il tolère Julius Gates.

« Votre qualité d'avocat est par avance appréciée, énonce-t-il, prompt, mécanique, commercial. » Il faut flatter, il faut rassurer. Les affaires sont comme la vie, toujours saupoudrées d'hypocrisie, cette politesse nécessaire. Face à l'expression joueuse de son interlocuteur, Bellandi ne réagit pas. Il a besoin de deux choses : les conditions de Gates et de quitter ces maudits WC.

Papa. Si Alcide accorde de l'importance aux liens divins, il a conscience que le dieu ne fait pas le réincarné. Si tel était le cas, il ne serait pas venu démarcher Arès. Mais surtout, il n'éprouve aucun sentiment paternel à l'égard de l'avocat. Ce serait malvenu de sa part. Et une vaste blague ; lui, Alcide Bellandi, animé de sentiments parentaux ? Cette étape, il l'a foirée en beauté. Son fils biologique pourra le confirmer. Et Gates aussi se fait terriblement insistant. Il veut son contrat. Il n'a pas tort en avançant que la participation d'Alcide compte autant que la sienne. Si ce n'est plus. Mais ce n'est pas qu'avec moi que vous traitez. C'est avec la Nuova Camorra toute entière, gardez-vous bien de l'oublier.

Gates se décide à les délivrer des WC. Changement d'air vivement apprécié. Alcide regagne la table laissée en l'état, se coince dans le fauteuil et attend l'avocat. Il en profite pour consulter l'heure sur son téléphone portable ; les pourparlers grignotent un temps fou. Tandis qu'il fourre son gadget dans sa veste, l'avocat réapparaît et annonce qu'un nouveau set d'amuse-bouches les attend. Le don esquisse une petite moue de refus et opère un Non merci, vous êtes trop bon de la main.

Lorsque Gates reprend place, Alcide se concentre pour bien analyser les phrases à venir. S'empiffrer risquerait de lui court-circuiter la raison. Les doléances pleuvent finalement, précises et méthodiques. « J'osais espérer un prix de famille, dit-il, évasif. Lien divin, traite mafieuse. Il ne dissimule pas sa légère déception. – Soit. Je comprends votre attitude sélective. Et je l'accepte. Il sera néanmoins impossible de toujours les respecter, vous devez rester conforme au programme. Auquel vous adhérez, je rappelle. Bref, gardez en tête que nous ne menacerons pas votre liberté personnelle. » Accorder une faveur puis en décliner un de ses aspects, c'est la meilleure façon pour mettre de l'eau dans le vin de l'avocat. Je vous donne la main mais n'exigez pas le bras. Gates se devra de suivre un tant soit peu les alliances de la Nuova. La concession faite, il embraye, schizophrène envers son gang. « Nos attentes sont premièrement intéressées par la procédure. Il est impensable de prendre rendez-vous au moindre besoin. Nous attendons donc une réactivité de votre part, une véritable disponibilité. Soyez pareil à un pompier. Un appel et vous foncez. Ce cas qu'on vous présente, traitez-le comme une urgence. Vous en examinerez les termes ensuite, à l'abri dans votre cabinet. Il poursuit sans sourire. – A propos de votre clientèle... Il va de soit que vous ne travaillerez pas contre vous-même. » Ceci approuvé, Alcide sera à même de signer n'importe quel papier.






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Parabellum - Sam 12 Mai - 10:24


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
J'écoute avec attention les contre arguments avancer par Bellandi. Comme je l'escomptai, la négociation va s'avérer pour le moins ardu. Néanmoins, si je ne savais pas mener une négociation depuis tout ce temps, je n'aurais pas eu de si bons résultats face aux juges ! Ce n'est pas parce que je suis fasse à lui que je vais m'avouer forcément vaincu tout de suite. J'ai bien assez d'arguments pour avoir un compromis qui me soit favorable.

Alors que je me saisis d'une nouvelle pâtisserie (si la réincarnation de Zeus ne les veut pas, elles ne seront pas perdues pour moi), j'incline la tête dans une attitude conciliante en sa faveur.

-Rassurez-vous, je ne travaille jamais contre mes intérêts personnels.

Ayant déjà accepter d'adopter cette attitude par le passé, le fait de me montrer davantage prudent ne changera pas vraiment mon mode de vie. Et puis, même si cela me répugne, je pourrais toujours prétexter que je souhaite progressivement réduire mon temps d'activité pour une retraite méritée. Toujours ça plutôt que de prendre une retraite très anticipée.

Conscient que je dois avancer un atout pour continuer à marchander avec une certaine position de force, je sors de l'une des poches de ma veste une carte de visite et stylo. Sur celle-ci, je griffonne quelques mots avant de lui tendre.

-Voici ma carte avec les manières de me joindre. Si je décroche facilement la nuit, j'apprécie qu'on me contacte pendant des horaires de bureaux pour les affaires courantes.

Puis, j'ajoute alors qu'il prend connaissance de ma carte :

-Comprenez que je suis installé depuis longtemps dans le métier, cela me serait très difficile de changer mes habitudes du jour au lendemain. Je ne travaille pas à perte mais mes honoraires ne seront pas trop élevés, je vous le promets.

Je souris d'un air entendu alors que je désigne discrètement la carte que je lui ai donné. Si le commun peut penser que j'ai écrit précédemment un numéro de téléphone personnel en cas d'imprévu, j'ai en réalité écrit autre chose d'infiniment plus intéressant pour la Nuova Camorra. De ma fin écriture, j'ai inscrit les mots "Optimisation fiscale ? Gratuit." C'est assez concis mais je pense que l'idée est claire : je propose d'optimiser fiscalement les intérêts de la Nuova Camorra gratuitement. Cela est parfaitement dans mes compétences et je ne pense pas que cela soit cher payé de rendre ce service si cela me permet de garantir davantage ma liberté. Et il ne faut pas me prendre pour un jambon : si j'en ai bien entendu aucune idée de l'ampleur, je me doute que la mafia ne fait pas que jouer les gros bras dans Arcadia. De toutes façons, même si ce n'est pas le cas, on va pas me dire que tout le monde paye ses impôts sans chouiner devant leur montant !

-La légalité est quelque chose qui me tient à cœur, Monsieur Bellandi. Cela serait un comble pour un avocat si ce n'était pas le cas, n'est-ce pas ?

Je me retiens de sourire davantage mais mon regard trahit sans l'ombre d'un doute que je fais allusion à ma proposition. Ah, la magie des lois ! Celles-ci sont tellement nombreuses qu'on peut faire tellement de choses avec pour gagner une guerre.

Patiemment, j'attends la réaction de mon interlocuteur avant d'en venir au deuxième point qui me tient particulièrement à cœur.
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Parabellum - Sam 12 Mai - 21:38


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@Julius Gates


Toute son avidité est retombée, il est maintenant plus posé. Il a ravalé sa précipitation et l'a troquée contre l'attention. Plus enclin à écouter l'avocat féru de pâtisseries, à converser avec objectivité. Et il apprécie d'être suivi dans ses idées. Etre contrarié le rend terriblement con. Brutal, acerbe, dans ses propos comme dans ses actes. Si vous en doutez, vous n'avez qu'à réveiller le fantôme de sa femme, il confirmera.

Alcide se saisit du carton. Il est ravi d'entendre qu'il peut téléphoner Gates à n'importe quelle heure de la nuit. Il le fera donc sans scrupule. De toute façon, il culpabilise rarement en affaire. Il ne regrette que les occasions manquées, d'avoir mal orchestré une arnaque monumentale. Il réveillera donc l'avocat sans engager sa conscience morale. Et puis, au pire des cas, le tribunal lui offre certainement le café. Zéro risque de trouer son budget.

Optimisation fiscale offerte. En proposant cela, Gates entrebaîlle la fenêtre Transgression et Alcide sourit à son tour. De plus, le soixantenaire ne semble pas éprouver la moindre gêne à proposer un tel service. Ça étonne fortement Alcide. Il ne pensait pas ça de lui. Il le croyait rangé, avec des valeurs, un idéal de justice et de légalité dans les veines. La figure d'un mec juste, déterminé à l'être. Pas une âme de roublard qui utilise sa science pour contourner les écrits juridiques. Ainsi, Alcide ne parvient pas à cerner son ressenti. Est-il déçu de l'idée qu'il s'était faite de Gates, ou est-il content de le voir engagé dans la partie, d'être prêt à plonger les mains dans la merde. Puis la voix de la raison reprend les rênes de la situation. C'est dans ses cordes, profitons-en. Abusons-en.

Légèrement hésitant, guère convaincu, Bellandi marmonne. « La légalité… Oui, quel comble. Je suppose que les choses doivent être faites dans les règles de l'art. Puis, plus fermement. Plus sérieusement. Il se ressaisit, rassemble les informations dont aura besoin Gates. – Je considère donc que nous pouvons vous faire confiance. En ce qui concerne votre proposition, vous serez contacté par les principaux intéressés. Sachez que nous ne centralisons pas tout. » Petite confidence. Ça va être le bordel. Parce qu'en additionnant les rendements de chaque activité, c'est trop énorme. Je ne sais pas vous, mais moi, les chiffres, ça m'assomme.

Si le café lui a donné un coup de fouet, Alcide n'éprouve plus aucun appétit. Il observe l'avocat déguster ses mets minimalistes mais n'en a plus envie. Il veut entendre ce qu'il a derrière la tête, quel est le nouveau coup à prévoir. En attendant, il déclare, l'air confiant. « Incluez dans le contrat que les termes pourront toujours être renégociés, selon les circonstances. Nos besoins et vos compétences ne doivent pas être scellés. »

Primo, cela signifie qu'Alcide est d'accord pour qu'un document de cette nature existe. Il est prêt à signer, s'il faut passer par-là pour rassurer l'homme de lois. Il ne demande aucune discrétion ou grande déclaration, Gates en fera ce qu'il voudra. Secundo, cela signifie que l'arrangement se doit d'être mobile, sinon, on s'endigue. « Autre chose ? »





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Parabellum - Lun 14 Mai - 13:52


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Je retiens d'aborder un sourire satisfait lorsque je l'entends accepter ma proposition. Bellandi aurait été tout simplement un fou de ne pas accepter.

-Oh, vous pourriez être surpris du nombre de choses que prévoit la loi pour protéger les intérêts des particuliers de notre beau pays.

Je ne commente pas le fait qu'il m'ait avoué qu'il n'y a pas de centralisation d'informations. Cela risque de me compliquer la tâche, c'est vrai. Mais, maintenant que je me suis proposé, je ne vais pas me défiler. Surtout si cela permet de me garantir quelques privilèges à côté.

Je ne cache définitivement pas un sourire lorsque je l'entends parler d'ajouter sur le contrat un accord sur la renégociation des termes. Je ne suis pas assez idiot pour ne pas comprendre que Bellandi accepte finalement de me donner le bout de papier qui m'intéresse. Cette petite sécurité gagnée a pour moi une saveur particulière.

-Mais uniquement dans le cas d'une renégociation conjointe. Ce n'est pas bon pour les affaires lorsque les contrats changent plus rapidement que les promesses des politiques.

Si je veux m'assurer comme je peux de mes arrières, mes mots formulés très rapidement après les siens traduisent une volonté certaine de stabilité dans mes affaires. Quelque part, c'est aussi une preuve de ma volonté de m'engager sur le long terme au sein de la Nuova Camorra.

Puisque nous sommes parvenus à un accord sur ce point, Bellandi me relance sur mes exigences. Conscient de ne pas vouloir paraître beaucoup trop exigent, je finis par m'arrêter sur un dernier choix d'éléments que je considère comme étant non-négociable.

-Je refuse d'être l'objet d'un quelconque mariage ou alliance matrimoniale reconnu par les services d'Etat civil. Je me fous que ce soit pour les intérêts de tous ou je ne sais quoi d'autres, il est absolument hors de question que je participe par le biais de ce genre de foutaises.

Mon ton est catégorique. Si j'avais pu accepté de négocier sur le précédent point, celui-ci est tout simplement hors de question que je cède ne serait-ce que d'un millimètre. Pas de mariage ou je ne vous suis pas. D'ailleurs, tout dans mon attitude traduit mon aversion à ce concept stupide. Comme si j'avais besoin d'une stupide autorisation pour m'amuser sous la couette, tiens !
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Parabellum - Mer 16 Mai - 18:20


si vis pacem, para bellum
@Julius Gates


Il est évident que l'avocat est le mieux informé des deux hommes. La loi, c'est lui. Qu'il le garde son monopole, son savoir encyclopédique. Car selon Alcide, le tribunal, c'est un lieu pour les petits bras et les grosses têtes. Régler ses différends à coups d'alinéa d'article de paragraphe, y a rien de moins vibrant. La réalité n'est pas lisse comme un décret. Les malentendus doivent se régler à la force des poings, au son des râles et des jurons. C'est cent fois plus jouissif qu'une amende de vingt dollars et mille fois plus transcendant sur la mémoire. Quand on a le souci du détail, on colle une balle dans un cul-de-sac. La voilà sa justice ! Mais s'il peut tutoyer la légalité, c'est toujours ça de gagné. Un pied de nez à l'autorité.

Les paroles de Gates le font sourire. « Parfait. Et nous sommes les plus particuliers des particuliers, j'espère que vous vous en souviendrez. » Alcide considère ce chapitre clos, admis, glissé dans les dossiers tacites. Il s'intéresse alors au second point de l'avocat, qui se fait inopinément intransigeant. Le dégoût, le mépris, suintent dans toutes les tonalités de sa voix.

Pas de mariage. Alcide réprime un rire. Une œillade à l'annulaire gauche. Vacant, en attente. Il trouve l'exigence bien fantasque, presque risible. À votre âge ? que semblent lancer ses yeux amusés. « Je ne suis pas votre père, souligne poliment le gangster. Il ajoute, les yeux sondant inutilement la vitrine du café, sans savoir s'il parle de célibat ou de paternité. – C'est sans doute mieux ainsi. » Hors de question pour le don de jouer aux entremetteurs. Cela dit, il ne qualifiera jamais le mariage de mascarade ou de foutaises, ça reviendrait à se traiter d'abruti. Alcide a adoré cette période de sa vie, en partie parce qu'elle avait le mérite de pimenter ses conquêtes annexes. Elles avaient le goût de l'interdit.

Puis, tout bas. « Tâchez de rédiger ce contrat dans les plus brefs délais. Il me tarde de célébrer votre mariage avec la Nuova Camorra. » A la manière d'une pseudo âme soeur, la mafia exige fidélité à ses membres. Le contrat qu'ils signeront tiendra lieu d'alliance, scellera une union dont on ne se défait pas. Aucun divorce n'est envisageable.





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Parabellum - Jeu 17 Mai - 11:41


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Alors qu'on est parvenu un accord satisfaisant pour toutes les partis, je ne cache plus un sourire extrêmement satisfait d'entendre que je n'aurais pas de mariage pour le compte de l'organisation. Si je peux faire taire les quelques scrupules à intégrer la mafia par rapport à mon métier d'autant qu'on a garanti quelques trucs, j'aurais arrêté aussi sec ces négociations si je n'avais pas eu satisfaction sur ce point. Un mariage est décidément au-dessus de mes forces. Jamais je ne le ferais dans ma volonté propre. J'ai d'ailleurs prévu quelques personnes de confiance que si c'était le cas, elles devaient demander des expertises psychologiques si j'en viens à une telle extrémité.

Lorsqu'il évoque l'heureux fait de ne pas être mon père, je ne cache pas un sourire taquin.

-En effet. Je ne sais pas lequel de nous deux aurait fini en dépression en premier.

J'étais adolescent lorsque je suis devenu Arès, même si je ne le savais pas à l'époque. Cette période a été particulièrement... mouvementé à vivre pour mes parents. Je n'avais alors aucun contrôle sur mes envies de vengeance et un rien me contrariait à cause de mes humeurs d'adolescent.

Je serre brusquement la mâchoire alors qu'il évoque le mariage avec la Nuova Camorra. Nan mais il me cherche ou quoi ? J'ai dit que je voulais pas de mariage. Il y a bien assez de termes pour ne pas avoir à parler ainsi de mon entrée dans leurs petites sauteries. Respirant un bon coup, je décide d'essayer de passer outre pour lui tendre la main, signe que je ne compte plus faire machine arrière.

-A notre partenariat et puisse-t-il être le plus prolifique et prospère qu'il soit.

L'accord conclu verbalement, je rajoute :

-Je vous le ferais parvenir avant la fin de semaine. A quelle adresse dois-je l'adresser ?

En temps normal, j'aurais pu l'adresser dès le lendemain. Seulement, à avoir refoulé mes envies de vengeances tout à l'heure, je commence à me sentir malade. Si ce n'est qu'une petite gêne pour le moment, je ne doute pas qu'avant ce soir, je serais malade comme un chien. Qu'il sache à quel point il doit m'être reconnaissant pour prendre à ce point sur moi !
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Parabellum - Jeu 17 Mai - 19:11


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@Julius Gates


Si Bellandi était le paternel de Gates, celui-ci n'aurait jamais entrepris des études de droit. Il en aurait été formellement défendu. C'aurait été le comble pour un fils de gangster ! Et si le fils légitime d'Alcide, Vito, est un homme de lettres et de douceur, ce n'est qu'à cause de son entêtée de mère. Avec Alcide, l'intellect n'a sa place qu'au placard ; il est préférable de savoir cogner pour s'élever. Et pour preuve, la cervelle, on l'éclate d'une balle. Il répond donc, univoque. « Certainement moi. Et en bon père que je suis, je vous aurais proposé de consulter un enfoiré de psy. Il rit comme on rit en repensant à sa propre blague de la veille. Il est irrévocablement contre ce type de science ou de rêveries. Il n'éprouve aucune gêne à rabâcher son mépris envers la profession. Pour la plaisanterie, il glisse ; – Et je vous aurais dégoté le meilleur parti possible. ».

L'avocat préfère employer le terme de partenariat. Visiblement, il n'a pas apprécié la métaphore. Alcide la trouvait délicieusement narquoise. Il se contente d'attraper la pince de son interlocuteur et s'emploie à la secouer deux fois. Cela fait, il affiche une expression satisfaite. Quelle adresse ? « Celle du Thunder Fist. Pas d'inquiétude, mon personnel est au courant. » Il ouvre enfin sa mallette, en extrait un flyer qui dégage une odeur industrielle, à mi chemin entre celle du marqueur indélébile et du plastique trop cuit. Sur le premier volet, on peut admirer un poing subtilement entouré d'éclairs. Le don ouvre le feuillet, fait voyager son index sur les photos du bâtiment et s'attarde sur la soirée du vendredi. Celle qui est dédiée aux seniors. Apprendre à se défendre semble être la nouvelle mode des vieux croûtons, pas de raison pour le Thunder Fist de ne pas surfer sur cette vague-là. Il tapote innocemment la photo d'un retraité sur un ring réduit de moitié.

Il rabat la feuille et pointe les coordonnées.
439 Jack Road
Little Italy, Arcadia


Y a aussi les horaires, les tarifs, le fixe et le mail. Alcide est très fier de sa brochure. « Notre prix de famille, c'est la gratuité, explique-t-il. Puis, presque soucieux de son comparse, il ajoute, pseudo paternel, surtout commercial. – Vous avez l'air un peu pâle. Croyez-moi, la boxe amateur vous aiderait à décompresser de vos journées. Offrez-vous donc quelques séances d'essai ! A son tour, il tend le papier glacé. Puis il se lève et tire sa révérence. D'une paume, il effleure l'épaule de l'avocat, un sourire entendu imprimé sur ses traits. – Au plaisir de vous y croiser, Maître Gates. » Ça sonne comme un ordre. Il passe la porte, le carillon sonne inutilement. Le Whole Latte Love Cafe dans son dos, il comprend.

Il a oublié de régler l'addition.





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Parabellum - Jeu 17 Mai - 20:59


 

 
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Julius • @Alcide Bellandi
Lorsque Bellandi me fait part de sa conception de la parentalité, je me sens quelque peu flatté. Flatté de savoir que j'aurais été un excellent gosse rebelle. Quelque part, si la différence de caractère que nous pouvons avoir aujourd'hui était la même dans nos précédentes vies, ceci peut expliquer pourquoi Zeus et Arès ne pouvaient pas se piffer. Mais j'éloigne cette pensée. Ce ne sont que des suppositions d'un passé que j'ignore. Inutile de gâcher ce nouveau partenariat qui peut s'annoncer prometteur.

J'adresse un regard assassin lorsqu'il me dit qu'il m'aurait trouvé un charmant parti. Même pas dans tes rêves, Bellandi. Il aurait fallu m'enchaîner pour que je sois à cette cérémonie. Or, avec les pouvoirs que j'ai, j'aurais forcément réussi à m'enfuir. Sûrement pas longtemps, certes. Mais suffisamment assez pour que cela fasse tâche le jour promis.

-Je crois que c'est effectivement pour le mieux que vous soyez pas mon père.

Je le concède de bien mauvaises grâces mais on peut sentir dans ma voix toute la crispation à l'idée que je me fais du mariage. Je n'aime pas le mariage, j'en ai tout simplement une telle aversion que cela me file la nausée en ce qui me concerne.

Je hausse un sourcil curieux lorsque j'entends le nom du Thunder Fist. Ce nom ne me dit rien. Il faut dire aussi que, s'il s'agit d'un petit commerce, ce n'est pas forcément ce genre d'entreprises pour lesquelles je travaille majoritairement. Les entreprises ont en fait plusieurs zéros en chiffres d'affaires annules avant la virgule... J'attrape le flyer et le regarde rapidement pour me rendre compte que l'établissement en question est une salle de boxe.

Je manque de m'étouffer de colère lorsque je comprends qu'il se fout allégrement de moi et de mon âge. Respire Julius, ça fait mauvais genre d'étriper Zeus et accessoirement le chef de la Nuova Camorra. L'idée est satisfaisante mais pense à la note du pressing !

-Merci pour cette divine invitation, papa !

Je dégouline de sarcasme alors que l'homme s'en va. Je ne cherche pas à le retenir, de toutes façons, on a chacun eu ce qu'on le voulait. Brusquement, je sers avec force son prospectus dans ma main. Pourquoi je vais pas me venger des outrages dont j'ai subi tout à l'heure ? Ah oui, c'est vrai. C'est mon nouvel associé. Il faudrait pas gâcher cette relation avant qu'elle ait donné ses bienfaits.

Mais il me le payera pour m'être rendu à ce point malade d'avoir réprimé mes envies de vengeance ! Je vais souffrir le martyr pendant de longues heures à cause de lui. Quelle charmante soirée en perspective !
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