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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Sam 9 Juin - 21:28


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


La cloche sonne et pourtant le coup est décoché. Lourdement, le corps s’effondre au sol et pourtant, les muscles endoloris et tuméfiés cachent un large sourire béat. Le goût métallique se dissipe et se mue en un verre de whisky glace au bord d’une plage cubaine. L’odeur de la sueur devient odeur de fumée, de cigares épais dans un sous-sol mal-aéré. Les négociations avancent, les rires s’envolent et pour célébrer, les coups de feu résonnent. Un, deux, trois. Je bondis, à nouveau sur mes pieds, de retour dans cette arène clandestine. Ce n’était pas le son des coups de feu, mais celui de la main de l’arbitre, vendu, qui s’acharnait au sol. Le huitième coup avait été décompté. L’œil d’un œil hagard, dilaté, le rouge de l’adversaire au front qui se mêle au mien, le sang aux tempes, ce combat est le plus long et le plus éreintant. A moins que ce ne soit la somme de la soirée.

C’était le dernier match du soir, la finale de mon retour officiel. Je crache le sang et la salive, tangue mais désormais je sais. Je connais ses enchaînements, sa force et sa routine. Il n’improvise pas, il se contente de schémas et autres patterns. Il tourne en boucle et son atout était sa force. Droite, gauche, gauche, gauche. Uppercut. Il recule et charge d’une droite. Il veut faire croire que son poing fort est le gauche et c’est ce qui l’a porté jusque-là. Parce que les autres l’ont cru. L’homme enchaîne, et les esquives sont sommaires mais elles fonctionnent. Désormais, il aura usé toute sa chance. Mes pas se font plus légers, ma respiration est plus calme, espacée et je le fixe droit dans les yeux, sans lui laisser le moindre indice sur l’endroit où je compte assener mon coup, et encore moins quand. Je lui tourne autour, joue avec ses nerfs, avec un large sourire carnassier. Il s’impatiente, oscille et j’en profite.

Lèvre fendue, le sang coule à nouveau et pourtant mes ambitions demeurent féroces, avides. Le regard assoiffé, je sens la chaleur de mon sang qui augmente, sans cesse. Je ne pense qu’à lui et à moi, dans notre cercle. Le reste n’existe pas. D’un revers de main vif et bref, je pare son coup. La base du poignet percute violemment sa gorge, son souffle est coupé. Mon genou armé, finalement il tente d’attraper. C’est trop tard. Le talon s’écrase sur son visage alors qu’il se relevait. Coup de pied en marteau, l’homme s’effondre et ne se relève pas. Une flaque de sang s’échappe. Le combat est terminé.

Les bandes ensanglantées, la foule explose. Elle a eu ce qu’elle attendait. Du sang et un vainqueur d’un combat acharné. Les membres du Royaume viennent saluer leur duc, alors que je n’ai rien d’autre à faire que de sourire et de hausser les épaules devant ces quelques formalités. Certains, les nouveaux notamment, étaient bien trop formels. Je roule des yeux, enfin de l’œil et garde la tête haute jusque dans le vestiaire improvisé au sein de Cornucopia, le poumon vert. Une fois persuadé d’être seul, je me laisse tomber sur le banc, en me tenant fermement les côtes. Le corps presque à froid, les douleurs se font pressantes. Je passe péniblement de l’eau sur mon visage, mâchoire serrée lorsque je me rhabille. Les mains écorchées, à vif, je jette les bandes qui n’auront pas servi à grand-chose ce soir. Rapidement, le couloir se fait plus silencieux.

Les visiteurs sont allés fêter la victoire sur les quais, et les autres… Ils n’appartenaient pas à ma famille, je m’en fichais. J’ouvre la porte lentement, guette qu’il n’y ait personne pour finalement m’extraire du complexe et finir sur le parking, sac de sport à la main. Soudain, plusieurs phares s’allument. Mon cœur se serre. Pas encore. « Wolfhound ! Wolfhound ! » Je souris, du mieux que je peux alors que plusieurs tapes amicales viennent caresser -percuter- mon dos. « Viens boire avec nous, j’te paie la tournée. Aller, on va regagner tout ce qu’on a perdu pendant qu’t’étais.. pas là. » Je lui souris, attrape son épaule et la broie. Il finit par comprendre, je lui claque affectueusement la joue et rentre à pieds, en boitillant.

L’air frais, sans nul doute un peu trop humide, rafraichit mes muscles endoloris, allant même jusqu’à les soulager un court instant. J’avais oublié ce que c’était et la préparation s’annonçait exigeante. Au bas de l’immeuble, j’ouvre brutalement la porte, et face aux escaliers, j’expire un râle. J’avais oublié. La mémoire courte, revient bien vite. Les premières marches ne sont pas les plus difficiles. Je me tiens les côtes, comme si elles comptaient aller ailleurs. Pourtant, à mi-chemin, je m’arrête et me tiens fermement à la rampe parce que sans elle, je risquais de dévaler les marches dans le sens inverse. Quelle idée d’avoir aménagé au dernier étage. La tête qui commence à tourner, je dois me reprendre plusieurs fois pour que la clé entre dans la serrure et manque de m’effondrer au sol une fois le pas de la porte franchi. Je verse un verre de neptra et le bois d’un coup d’un seul. Puis deux, et enfin trois. Je me décide enfin à aller nettoyer les plaies du visage, le reste du corps attendra. Des coups discrets retentissent, et je me redresse brusquement. Très peu connaissaient cette adresse et c’était rarement une bonne chose. Je m’empresse de me diriger vers le judas pour y voir une chevelure rousse, étincelante.

Le sourire est béat, mais il s’embarrasse bien vite de la honte de l’état et de l’alcool ingurgité. Je finis par me râcler la gorge. « Un instant. » Je déglutis, inspire lourdement et finis par enfin me redresser, non sans avoir le visage crispé, bien que trop amoché pour que quelque chose en ressorte. J’ouvre la porte, finalement. « Oui ? » Je lui offre un sourire qui se voulait doux, alors qu’il n’y avait aucune animosité dans ma voix, bien au contraire. « Je sais. C’est un choc de me voir aussi bronzé. » Je gonfle le torse et manque de m’étouffer. Je finis par m’écarter pour lui laisser le champ libre. « Entre. » Je ferme soigneusement la porte derrière la divine et la rejoins, tâchant de lui dissimuler les boitements et les râles avant de prendre place sur le canapé. « Tu tombes bien, fallait que je te donne des trucs mais c’est pas important. Qu’est ce qui t’amène ici ? Dis moi ce que je peux faire pour toi. » J’évoquais les souvenirs de Cuba. Un voyage des plus enrichissants, dans tous les sens du terme. Pourtant, je ne m’étais jamais senti aussi vide depuis bien longtemps, éloigné de la Belladone par quelques milliers de kilomètres. La dépendance, je me persuadais d’y résister. Une belle mascarade. 
Made by Neon Demon
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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 U7zg

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 R9QyQbM (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 PG00EUa
'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 JcCnDZF
« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Meabh
« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Lf98YmB (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 6Fc9J6t
S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Ezgif-2-45fdb6bff66e (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Silio
uc

(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 0uakMpf
ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 YiHo0sD (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 3yLtfgP (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 R1PkUfV
« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 DFIEDNB
[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Dim 10 Juin - 11:28

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

Le souffle coupé.
Le poing brandi.
Et l’œil rivé sur la poignée.

Le temps se fige alors qu’elle s’apprête à frapper.

Hésitante.

Elle revit les instants écoulés, de son départ de l’Émeraude, au demi-tour précipité. Initié par la silhouette claudicante entraperçue au détour d’une avenue, et reconnue malgré la nuit tombée. Elle se revoit s’arrêter sur le bas-côté, et renoncer à lui téléphoner. Repartir en direction de sa demeure, avec l’intention ferme d’y retrouver le chat. Puis finalement céder au besoin de le voir, lui, et de le confronter.

Il ne lui avait pas fallu parcourir plus de quelques kilomètres pour changer d’avis. Revenir en arrière, s’enfoncer de nouveau dans la ville, et dessiner les lignes de la carte, un quartier après l’autre. Elle n’y avait pas retrouvé la silhouette, et quand enfin, son trajet avait pris fin devant l’immeuble du secteur industriel, elle avait juste eu le temps de le voir disparaître derrière la porte blindée. Garée plus loin, par précaution, et revenue à pieds jusqu’à destination, elle s’était dépêchée, profitant de la sortie d’un couple pour s’engouffrer à son tour au coeur du bâtiment. Les marches gravies dans la précipitation, jusqu’au dernier étage, elle avait atteint le sommet haletante, agrippée à la rampe, avant de s’adosser au mur. Trouver le temps de se remettre au sport, l’idée lui était soudain apparue comme un objectif des plus urgents à accomplir.

Et puis, seulement, elle s’était posée . A deux pas de la porte, frappée par la froideur du palier. Sans paillasson, sans étiquette à l’intérieur du porte-nom vissé dans la paroi, et juste un hors-service, scotché grossièrement par dessus la sonnette. Une odeur impersonnelle, des lumières défaillantes, et le blanc oppressant des hôpitaux. Le tout lui rappelant ses années étudiantes, ou les vadrouilles improvisées aux quatre coins du pays, après la mort de son mari.

Avant de s’immobiliser de front devant l’ouverture, elle avait glissé ses doigts dans la chevelure impeccablement lisse, s’assurant d’être présentable, plus par habitude que par intention de séduire. Mitigés, ses sentiments à l’égard du visé avaient failli la faire renoncer par trois fois, avant de voir finalement son bras se lever avec la ferme intention de cogner pour de bon.  


Elle en est là. Plantée devant la porte en pvc depuis ce qui semble une éternité, la main en l’air qui s’abat sur la surface, enveloppée du silence ne devant pas durer. Toujours retenant sa respiration, elle tend l’oreille pour écouter ; les pas lourds de l’autre côté du rempart, le clapet du judas qu’on relève pour mieux la confondre, et le tintement des clefs s’entrechoquant sur la serrure. Puis le son de sa voix, gorgeant le coeur de soulagement, comme d’allégresse et finalement d’irritation.

Elle n’est pas à sa place. Elle ne doit pas se trouver . Dans la demeure d’un Duc. Mais la porte s’apprête à s’ouvrir et dévaler l’escalier en toute hâte n’est plus une option. Elle se doit d’affronter sa faiblesse, de pêcher les réponses à ses questions dans l’espoir d’y trouver un semblant d’apaisement. Et ces dernières sont légion, impossible à formuler pour la plupart. Où était-il ? Pourquoi n’avait-il jamais répondu à ses appels ? Avait-elle eu raison de s’inquiéter ? Jusqu’à quel point avait-elle été stupide, de laisser le manque et l’angoisse l’envahir ?

« Oui ? » Enfin. Le mur qui les séparait jusqu’alors est à nouveau tombé. Le palpitant s’emballe, rate un obstacle dans sa folle chevauchée. Les iris céruléens s’arriment au visage qu’elle connaît trop bien. Pour y noter suffisamment de dissonances, un teint légèrement halé comparé à d’habitude, et une allure épouvantable. De la crasse à la poussière sur le col de sa chemise, jusque dans les cheveux, et la mèche brune détrempée sur son front. Par dessus la balafre, de nouvelles ecchymoses, et des ouvertures fraîches, le sang perlant des blessures par endroits. Un oeil à demi clos, et le sourire béat. Signe que tout ne va pas aussi mal qu’elle pourrait le penser. Et le désir de l’étrangler prime sur l’envie de se jeter dans ses bras. Plus encore quand il croit bon de plaisanter sur le sujet ; « Je sais. C’est un choc de me voir aussi bronzé ».

Figée quelques secondes, elle finit par obtempérer quand il l’invite à s’avancer. Il la dépasse presqu’aussitôt pour s’installer sur le divan, crispant l’hybris de sa désinvolture. Blessée par l’absence d’attention, en plus de tout le reste, la divine s’emmure dans sa froideur sévère. La mâchoire contractée, les membres raidis, les bras se croisent sur sa poitrine, le geste prévisible pour contenir l’ire ineffable. « Tu tombes bien, fallait que je te donne des trucs mais c’est pas important. Qu’est ce qui t’amène ici ? Dis moi ce que je peux faire pour toi ». Elle a beau le fusiller du regard, il campe sur ses attitudes, comme à son habitude. Ce qui l’emmène à songer qu’il semble visiblement remis de ses tourments passés, le temps l’y ayant aidé peut-être, quoiqu’on ne guérisse jamais vraiment de ce genre de blessure.

Elle l’observe longuement sans mot dire. Laissant le silence imposer sa lourdeur, lui laissant le temps à lui de cogiter sur ses erreurs. C’est du moins ce qu’elle espère. Et pourtant rien ne vient de sa part, alors elle assume les raisons de sa venue. Tout du moins en partie. « Ils n’ont pas de réseau téléphonique, à Hawaï ? ».
La destination du séjour présumé est lancée au hasard. Elle ignore où il s’en est allé, et elle n’a pas à le savoir. En dépit de sa curiosité, elle imagine encore qu’il s’agit des affaires. Et que moins elle en sait, mieux ils devraient s’en porter tous les deux.
Elle fait allusion bien sûr aux quelques appels restés sans réponse. A son mutisme exaspérant, qui lui donne sans cesse l’impression de courir après une illusion. Elle ne comprend pas comment la tendresse se mue si facilement en ignorance avec lui, et inversement.

Tandis que ses prunelles détaillent les traits de son hôte, guettant ses réactions, elle remarque le sang sur ses vêtements, et ses mimiques grimaçantes. Il a l’air plus mal en point qu’il ne veut bien l’admettre, et elle se demande s’il a eu des ennuis, ou si l’arène a enfin vu son grand retour. Elle n’ignore pas les conséquences de ce pan de sa vie, et elle l’a déjà vu blessé de la sorte à bien des occasions. Même pansé quelques fois les plaies adulescentes par le passé.
« A part ça, tu as une mine affreuse ». Le ton est sec, cinglant, et pourtant le regard commence doucement à flancher. A s’attarder avec un peu trop d’empathie et de préoccupation sur la carcasse puissante, maintes fois brisée et toujours relevée, sur les bosses et les trous qui font de lui un tout, ce tout dont elle s’est violemment éprise.  

« Je me suis inquiétée. J’ai eu raison ? » Dressée devant lui, à quelques centimètres, elle l’observe sans ciller.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Dim 10 Juin - 14:56


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Les coups assenés sur la porte sont discrets. Pas assez pour être ignorés pour autant. Je frissonne, manque de vaciller. Les traits fermés, crispés par la douleur renforcée d’un corps désormais à froid, la démarche est pénible mais possible. Lorsque ses traits apparaissent à travers le judas, un sentiment étrange commence à naître. Mon ventre se contracte, et je sens une chaleur m’inonder. Un soulagement, voire même un bonheur. Mais la réalité revient, et balaye tout d’un geste désinvolte, mesquin. Les affaires, les combats. Surtout, sa mise à l’écart. Pour la protéger ou la préserver, et plutôt que de l’avouer, je préférais la négligence, celui qui oublie et qu’on oublie de pardonner. Quoi de plus logique.

L’appartement est impersonnel, froid. Il n’y a ni nom, ni photographie, et encore moins d’effets personnels. Tout est fait pour qu’en trois minutes, je puisse prendre l’essentiel et partir en cas de représailles ou que sais-je encore. L’imagination était la limite des mafieux, et heureusement la plupart était plus sadique qu’inventif. Il y avait un piano, dans un salon en brique, rappelant les vieux lofts new-yorkais. Peu à peu, des détails ressurgissent. New-York, la musique, l’alcool et une cuisine ouverte, spacieuse révélant un appétit pour la gastronomie. Il fallait aussi brouiller les pistes. Il n’y avait rien à mon nom, aucun Liam, seulement Éamonn et quelques courriers, essentiellement des factures d’électricité, de téléphone, d’eau et de gaz. Je ne faisais qu’y dormir et je ne m’étais jamais réellement attaché à la décoration depuis que j’avais aménagé, probablement parce que ce n’était pas mon fort. Je laissais ce soin à Flynn.

Endroit secret connu du Royaume et seulement d’eux, j’avais fini par partager l’information avec Siobhàn, au cas où. Ce n’était pas simplement un retour des choses -pour les fois où j’avais bafoué son intimité en débarquant dans son jardin secret à l’improviste, mais un désir silencieux de la vouloir comme équilibre dans une vie bien trop précaire. Et le poids de ce fardeau reposait davantage sur ses épaules que sur les miennes. J’avais peur de lui imposer bien plus qu’elle ne puisse supporter. Alors, derrière des sourires malicieux et des œillades mutines, je relativisais sur les derniers mois, sans me retourner dessus si je ne voulais pas presser la détente. Je passais à autre chose, et la divine parvenait à panser les maux, sa présence me permettant de cicatriser, toujours en silence.

Je prends mon courage de l’affronter, avec ce sentiment de culpabilité que seule elle savait faire naître. Je provoque, charrie, parce que je ne sais rien faire d’autre. Au-delà, je refuse d’apprendre. Pourquoi apprendre à s’agenouiller ? Jusque-là, je n’avais pas réellement de raison. Le souffle légèrement coupé, le sourire bien trop béat, je la dépeins, la fixe et puis je décide de brandir un humour douteux en guise d’accueil chaleureux. Mais en retour, il n’y a que le froid, seulement sa froideur et je comprends que je viens peut-être de franchir une ligne que je n’aurais jamais dû. Alors que je cherche littéralement à l’identifier, je me décale, la laisse prendre possession de l’antre avant de m’asseoir lourdement sur le canapé. Son regard me fusille et je cherche à comprendre l’ordre qui l’anime. Indigne, penaud, je baisse un instant les yeux. La Belladone ne dit mot. Le silence s’impose, en coup ultime. Et c’était probablement ce que j’avais vécu de pire de la soirée. De toutes les armes dont elle pouvait disposer, c’était son silence qui remportait la palme de la plus violente et dévastatrice.

Je joue nerveusement avec mes mains, fixant le verre désormais vide. Enfin, les mots tombent et je comprends alors. Surpris, l’arque un sourcil sans que ce soit perceptible. Les hématomes déforment mes traits, annihilant le peu que je pouvais laisser transparaître. Persuadé d’avoir trouvé, je souris, plutôt fier, émettant un son, celui de l’éclair de génie, qui avait découvert le feu sans savoir qu’il brûle. « Hawaï ? Non, non. J’étais à Cien.. Cuba. A Cuba. » Je déglutis, tenté de lui en servir plus. Mais il y a l’inquiétude. Plus elle en savait, plus elle s’exposait. Puis, il y avait le serment, du Royaume et la promesse faite aux collaborateurs de ne pas en parler. « Pour les affaires. » Je me racle la gorge, ignorant les quelques perles de sang qui coulent sur mon visage, persuadé que ce n’est que de la sueur. Nerveux, j’entrouvre la bouche, prêt à prononcer les mots qu’elle attend et qu’elle mérite. « Je, j’ai.. Ca captait pas dans la cave ni dans le club. » Je devais être sonné pour sortir des choses pareilles. Je finis par balbutier, redevenant l’adolescent et non plus le Duc, l’adulte fier et arrogant. « Je suis désolé Siobhàn. J’aurais du te rappeler. » Je m’enfonce un peu plus dans le canapé, grimaçant péniblement. Et ce n’était pas des excuses, aussi minables soient-elles, qui étaient à la source de mes mimiques que je ne savais contenir. Je râle, grommèle.

J’ose à nouveau affronter son regard, m’en délecter. La divine, ou plutôt son absence, avait laissé un vide étrange. Vide que j’avais déjà ressenti, jusqu’à ce que je me fasse à l’idée que jamais plus mes yeux pourront à nouveau se poser sur elle, que la douceur de sa peau ne sera désormais plus qu’un souvenir et que le son de sa voix ne demeura être qu’un simple et envoûtant mirage. Je l’observe, elle avait l’air plutôt bien. En colère, mais sans aucun hématome ou autre. J’étais rassuré. « Et toi tu es toujours aussi resplendissante. Ca doit équilibrer. » Pourtant, je baisse un instant la tête, bien conscient d’être une bête. Dressée devant moi, je relève lentement le menton et me dresse à mon tour, légèrement chancelant avant de me stabiliser. J’avance lentement ma main vers son visage, caresse sa joue puis replace une mèche de sa chevelure flamboyante. « Je voulais pas t’inquiéter. » Je continue à caresser sa peau alors que mon autre main saisit fermement sa hanche. « Tu sais aussi bien que moi que ça sert à rien. C’est de l’énergie perdue. » Je n’étais pas habitué à susciter l’inquiétude. Cette lueur, peut-être dans le regard de la divine, semblait s’apparenter à du souci. Je n’en valais pas la peine, et il était temps aussi que cette vérité l’atteigne. Je finis par me détourner d’elle pour sortir un deuxième verre de l’étagère. Le geste, anodin, et lent, me tétanise par la douleur qu’il provoque. J’inspire, décidé à ne rien montrer. « T’as soif ? Prends ce que tu veux. » Je finis par lui tendre le verre en lui offrant un sourire crispé et la laisser se servir. Là aussi, la divine était chez elle. 
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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Dim 10 Juin - 22:03

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

Elle demande, on répond. Une réalité la plupart du temps, un talent hérité de ses gènes paternels, dont elle a malgré elle tiré quelques enseignements. Kearney, drapé de son austérité et de son détachement, en a fait une reine. A son image, elle a besoin de peu de mots. Juste un regard pour exiger, laisser transparaître ses émotions. Surtout la colère et l’exaspération, glaciales, bien qu’il lui en faille moins que lui pour sortir de ses gonds. Certains sont plus ou moins réceptifs à ce charisme écrasant, subissant parfois l’autorité naturelle, et d’autres non. Avec lui, elle a rarement eu besoin d’insister trop longtemps. Cette fois ne fait pas exception à la règle.

« Hawaï ? Non, non. J’étais à Cien.. Cuba. A Cuba ». Pas un son ne franchit la barrière de ses lèvres incarnates. Elle écoute, le discours se déroule, elle demeure impassible. Insensible aux excuses qu’il lui sert, qui n’en sont pas vraiment de son point de vue bien trop fier. Elle continue de penser qu’il aurait pu la contacter s’il l’avait voulu. Ici, avant son départ ou depuis qu’il était rentré. Mais l’évidence lui apparaît toujours : il ne l’a pas fait. Trop occupé, toujours bien mieux à faire sans doute, et probablement moins de pensées tournées vers elle qu’elle en avait pour lui.

Elle ignore tout autant le compliment qui se fait miel dans sa bouche, et se concentre sur ses plaies. Sur la pommette et sous l’arcade, à l’angle de la mâchoire, quelques égratignures et d’autres plus sévères, partageant la scène avec les cicatrices anciennes. Elle fixe d’ailleurs longtemps l’estafilade, respirant ses effluves quand il arrive à sa hauteur, les notes viriles de son parfum mêlées à la poussière et la sueur. Un mélange qu’elle se surprend à tolérer, peut-être même à apprécier, bercée par les sentiments qui l’étreignent. Mais qu’elle ne veut pas pour autant manifester.

Quand sa main effleure sa joue brûlante, elle se retient de respirer. Il a l’art de la faire basculer. Suivant les lignes de son geste, le feu remonte doucement depuis les reins dans la colonne. Sa hanche se laisse aussitôt agripper, sa crinière ardente, dompter par les doigts déformés. En dépit du rythme cardiaque accéléré, de sa poitrine qui se gonfle à ses palabres, elle lui refuse encore ses mots et toute réponse à cette démonstration. Elle est prête à fléchir, à céder à leur proximité, à ce contact qu’elle a rêvé pour de vrai, à la place des cauchemars qui ont tant hanté ses nuits. Elle se borne pourtant à tenir, songeant à ses manières de la faire renoncer, à cette arme qu’il brandit trop souvent à son goût, sans doute parce qu’elle lui donne l’occasion d’échapper à son courroux. Malgré les confidences et le lit partagés au chalet, leur relation est trop fraîche encore pour qu’elle cesse de douter.

Son corps se crispe en réponse à l’attirance qu’elle ressent mais dont elle ne veut pas dépendre. Ses membres se raidissent, son nez se plisse quand elle découvre son haleine alcoolisée, et la moue se renfrogne. Elle est soudain si guindée qu’il finit par s’en détacher. Elle a pour lui encore le regard des Kearney, empreint de morgue alors que le message est presque romantique : « On ne peut pas s’empêcher de se faire du souci pour les gens auxquels on tient ».

Tandis qu’il s’active devant le mur de briques, elle repère les mouvements saccadés, la mécanique rouillée et le sang dans son dos, maculant sa chemise. Ses yeux se perdent sur les muscles dessinés à travers le tissu, recherchent les failles qu’il expose à sa vue sans vraiment le vouloir. Elle darde une oeillade dubitative au verre qu’il lui tend, le fait toujours patienter, avant de se résoudre à le saisir. Comme elle se détourne vers la table basse, où trône encore le cadavre de sa consommation, elle se fend d’un commentaire plein de jugement ; « Je vois que tu ne m’as pas attendue ». Le dédain siffle entre ses dents, et son irritation la fait rouler des hanches sur ses talons perchés, alors qu’elle le rejoint jusqu’au plan de travail, et s'accoude à l’évier.

Entre le pouce et l’index, elle relève brutalement l’inox du robinet pour remplir son verre d’eau. L’effort dans la cage d’escaliers, et l’agacement ont desséché son gosier délicat. Perdue dans sa fureur incontrôlée, elle laisse le récipient déborder, trois fois, avant d’abandonner et de stopper brusquement le débit. Le liquide est offert à sa bouche, et le rebord du verre taché de rouge à lèvres. Elle vient le déposer sèchement sur la surface entre elle et lui, s’emparant en suivant du linge accroché au patère pour s’essuyer les mains.

Elle se tourne se faisant, s’adossant un instant au pourtour du lavoir venu épouser son dos. Le regard fixe à l’horizon, elle paraît réfléchir, s’apprête à lui dire quelque chose, et pour une fois le geste lui semble plus approprié que tout ce qu’elle pourrait lui crier. Lèvres pincées, elle relève soudainement le tissu perché sur son épaule, et en assène de grands coups réguliers sur le bras du géant. Comme une enfant colérique, cédant au caprice, elle lui offre une scène des plus cocasses, jamais soumise auparavant.

Témoin de son énervement grotesque, elle se détourne finalement du fustigé et envoie valdinguer le torchon dans la pièce. « J’espère que ça fait mal », riposte-t-elle, pourtant certaine du contraire.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mar 12 Juin - 10:45


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


La froideur de son regard est saisissante. Alors que ses lèvres pleines demeurent scellées, les miennes cèdent, vainement. Sa colère, est un puissant feu glacial. Si d’habitude, ce genre de choses me passait au-dessus, avec la divine, les règles changeaient. Je ne tenais pas à la provoquer de trop, il y avait une nouvelle donnée à l’équation : la peur de la perdre. Alors, je lui cède, depuis toujours. Colosse aux pieds d’argile lorsqu’il s’agissait de Siobhàn, je devenais faible et sans doute un peu trop conciliant. A moins qu’elle ne fasse que m’adoucir d’un côté pour me rendre invincible de l’autre. C’était ce qui la rendait aussi incroyable que dangereuse pour tout cœur épris d’un être aussi inaccessible.

Et ce n’était pas fini, la situation s’empirait. Malgré des excuses, formulées dans un langage qui m’était propre, rien ne décolère chez la Belladone. Pour une fois, je ne sais quoi faire. Je me contente d’alterner les diverses solutions, en chemin totalement inconnu, où les directions pouvaient aussi bien mener vers des jours heureux qu’au précipice. Et je sentais le sol se dérober sous mes pieds. Face à elle désormais, je savais ce qu’elle attendait mais j’étais incapable de la satisfaire. Les mots ne sortiraient pas, pas ce soir. Je n’étais pas à l’aise avec la prose, je préférais le choc des poings qui marque l’épiderme. La divine se refuse à flancher, alors je me résous à l’y aider. Ma main agrippe fermement sa hanche, la saisit sans doute un peu trop brusquement. Le contact est brutal, assuré alors que mon bassin se colle au sien. Je sens son corps se crisper à mesure que le mien se détend. La divine tient alors que je retiens mon corps de s’embraser pour elle. Torture affligée à nous deux, mon rythme cardiaque s’accélère, se perd et se saccade. Mon visage se tend, sa moue se renfrogne. Alors que son corps entier me rejette, je finis par la libérer. Les bras ballants et les yeux rivés au sol. Ses palabres ne suivaient pas son rythme. En décalage, sonnant presque faux, je fronce les sourcils et finis par planter mon regard dans le sien, ou l’œil encore ouvert plutôt. Et je ne dis rien, préférant lui tendre un verre, à défaut d’être amer.

La divine attend, alors que mes doigts se crispent sur l’objet. Finalement, elle décide à enfin le saisir alors que je n’affiche ni animosité ou colère, seulement de l’incompréhension et je doutais qu’elle soit perceptible. La Belladone juge, ne montre que dédain et froideur. De marbre, je ne vois surtout pas où est le mal. C’était chose aisée de juger un tableau mais le contexte souvent faisait partie de l’œuvre. L’œuvre en question était des points à coudre d’une main qui ne doit pas trembler. Je l’observe s’accouder à l’évier, se servir en eau et persévérer dans cette entreprise qui m’était étrangère. Ses gestes sont secs, brusques. Toujours spectateur, je ne cille pourtant pas, sans détourner mon regard du sien. Ses lèvres se pincent, et je redoute son venin. Les coups réguliers tombent sur le bras intact -si ce ne sont quelques griffures banales, mais c’est tout un corps endolori qui se raidit un peu plus.

Alors qu’elle se détourne, je saisis son poignet sans réellement contenir ma force. Je ne voulais pas qu’elle souffre, mais je ne pouvais pas lui laisser les armes pour qu’elle puisse recommencer une telle scène. « Ne fais plus jamais ça. » Le ton est sec, l’œillade triste. Je relâche son avant-bras, résigné. Ce n’était pas une menace, ni même un reproche ou un avertissement. Je connaissais la violence, elle m’avait bercé. La survie, toujours. Mais la première fois où je m’étais senti vivant et non plus comme un animal, c’était avec elle. Je me sentais vivre, goûtant aux saveurs sucrées de ce que la vie pouvait avoir à offrir d’autre que le goût métallique du sang. Et j’avais toujours essayé de la préserver, même si les desseins dont nous étions les pions pouvaient être cruels, sadiques.

Le dos à nouveau tourné, je m’empare de la bouteille de neptra, en bois plusieurs longues et généreuses gorgées. Le liquide brûle, je détestais cet alcool. Il n’y avait aucun intérêt gustatif. « Y’a des trucs pour toi sur le piano. » Je lui indique d’un geste détaché un sac. Il y avait certes, des cigares, une bouteille de rhum et une boîte en bois qui n’était en fait qu’un casse-tête. Au fond du sac se cachaient trois paquets, emballés dans un soin relatif. Deux d’entre eux contenaient des herbes médicinales locales, rares d’après une vieille dame, et le dernier renfermait une boite. A l’intérieur, il y avait une broche toute en longueur, en or blanc, parsemées d’émeraude et de plusieurs rubis rouges sur les formes extérieures. En son centre se trouvait du corail noir extrêmement travaillé. Si l’objet pesait son poids, le travail d’orfèvre demeurait fin et élégant. « Je reviens. » Je finis par entrer dans la salle de bain, miroir fixé au mur. Je me plante devant et sors une vieille trousse au matériel médical neuf. Du fil résorbable, différentes aiguilles et des sutures adhésives pour les plaies les moins profondes. La pire étape était à venir. Je me retrouve à désinfecter les plaies, arguant en gaélique des mots peu flatteurs, même auprès des oreilles les plus indélicates. La main droite se saisit du fil et ne tremble pas. La main forte, elle, la difforme, tâche de resserrer l’épiderme de l’arcade amochée.

Mâchoire serrée, salive qui s’accumule par la douleur d’une suture archaïque, le premier point est le pire. Le teint hâlé s’en va, laissant place à un aspect livide. Je continue. Le deuxième point est terminé, et bien vite c’est le troisième qui se finit. Les jurons continuent, mais la mécanique est presque naturelle. Après m’être exercé sur mon oncle, j’étais devenu un artiste des points de suture. Le cinquième point est fait. Je place les sutures adhésives sur la pommette et déboutonne ma chemise pour tâcher de voir les dégâts. Les mouvements pour l’enlever étaient particulièrement pénibles. J’ai besoin d’aide et il était temps que je le reconnaisse. « Je, Siobhàn. J’ai besoin de toi. » Comme une supplique, qui transcendait les simples soins et qui sonnait comme une réalité qui n’était autre que ma vérité que je lui livrais. « Je vais pas y arriver sinon. » Je me réfugiais derrière l’évidence pour avouer l’indicible. Je ne faisais pas simplement référence à ce soir, mais aux prochains qui seront sans elle. Ce qui me ferait tenir, c’est la promesse des instants à venir qui seront à ses côtés. 
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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mer 13 Juin - 1:36

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

A mesure que ses doigts se resserrent sur le poignet encore en l’air, c’est tout le cœur de l'herboriste qui s’enveloppe d’un voile imperméable, témoin de sa rancœur et de son amertume. Piégée, elle se sent ridicule et son orgueil désapprouve le face à face imposé avec son infinie faiblesse. Si tout son être défaille à sa vue, et si sa volonté s’éteint, elle est aussi fétu de paille entre ses mains puissantes. Incapable de lui résister comme à l’instant, et la constatation de ces défauts achève de tourmenter l’hybris qui la consume.

Les yeux virant à l’orage, la divine se risque enfin à l’observer. Lui n’a pour elle en retour qu’un regard empreint de déception, dénué de colère ou encore de menace, ce qu’elle n’aurait pas supporté. La chaleur de sa peau, sous la poigne sévère, lui rappelle les entrevues passées. Les rendez-vous ratés des semaines et des mois écoulés, les instants agréables, et toujours les sentiments extrêmes. Pas de demi-mesure avec lui, jamais. S’il n’y a ni fureur, ni terreur ou chagrin, alors vient le bonheur parfait, le plaisir intense ou bien la paix profonde. Quelles que soient les circonstances, il rythme les bouleversements violents qui l’animent à chaque pensée, à chaque instant passé à ses côtés ; il est celui dont elle se sent l’esclave, impression qui répugne la femme, autant que l’idée d’être sienne la séduit.

Toute en contradictions, elle regarde l’étau se relâcher doucement, et ramène fermement son bras sur sa poitrine, en signe de protestation. De sa main restée libre, elle l’effleure à l’endroit du contact, fixant le coupable alors qu’il se détourne pour mieux la mépriser. A grandes goulées sous ses yeux, il se délecte du poison qu’elle a aidé à fabriquer. Et elle se croirait presque revenue trois semaines en arrière, comme si la nuit passée au cabanon et les aveux échangés n’avaient pas existé. C’est peut-être le plus douloureux, le souvenir de ce moment précieux en dépit des confessions gênantes, et la désillusion, le constat de n’avoir pas su le retrouver tel qu’elle l’avait quitté.      

« Y’a des trucs pour toi sur le piano ». Ses mots la font presque sursauter. Elle hausse un sourcil dubitatif et toise l’instrument, par simple curiosité. Sur le moment, elle n’a pas l’intention d’y regarder. Il lui faut son départ, la promesse d’un retour prochain, et quelques minutes d’un silence écrasant pour lui donner envie de fouiller le paquet. Parce qu’elle n’a rien d’autre à faire, se dit-elle, et parce qu’elle n’a pas véritablement envie de partir, même si son amour-propre lui crie de déguerpir en vitesse, tout comme elle est venue. Il la trouve encore bien bête d’exposer sa mollesse devant l’indifférence, et d’espérer encore. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de voir des preuves dans les présents, que tout n’est pas perdu peut-être.

A l’approche du Steinway, les doigts s’égarent sur les touches lumineuses, caresse interminable qui ne laisse aucun son s’échapper. La noblesse de l’engin vient à lui rappeler sa mère qui en jouait trop bien pour qu’enfant, elle-même puisse rêver d’un jour égaler son talent. Elle se revoit un instant couvée dans son giron, découvrant l’instrument du haut de ses 3 ans, comme en témoigne le cliché aujourd’hui conservé dans la bibliothèque de son salon. Un souvenir flou à l’image des autres, comblé par l’imagination de la progéniture au fil du temps, et par ses désirs latents.  

Comme le regard se perd à l’échancrure du sachet, la déesse oublie la mère pour s’attarder sur les formes qu’elle devine et la texture qu’elle perçoit. Du bout des doigts, elle saisit d’abord la bouteille, l’observe attentivement, et se permet de l’ouvrir pour en humer les vapeurs, alcool de confection artisanale dont la fragrance vanillée rappelle en quelques notes son parfum. Elle la repose aussitôt, farfouille et lit les étiquettes, et se retrouve intriguée par les présents emballés qui en sont exempts.
Quelques instants d’hésitation, une oeillade précautionneuse dardée à l’attention du couloir attenant, et la voilà qui tâte et soupèse comme une enfant, les trois cadeaux restants. Aussitôt déchiré, le papier - dont le pliage imparfait laisse deviner la maladresse de son préparateur, vient tapisser la surface du piano. Et l'Empoisonneuse y découvre - d’abord à l’odeur, un assortiment d’herbes exotiques séchées, de graines et d’hydrolats particuliers, à l’intérieur de deux paquets. Le troisième dévoile quant à lui un bijou, aux détails minutieux et pertinents, jusque dans le choix du métal et des pierres, dans la finesse d’exécution et des courbes entremêlées. Assorti à la montre qui ceint son poignet, le nouvel ornement est serré contre son cœur, puis replacé délicatement dans son écrin.

Des présents de valeur, tant par le prix que par leur singularité, et choisis avec soin, qui la font reconsidérer son jugement peut-être hâtif à l'égard de l’irlandais. Des efforts toujours au milieu des loupés, des attentions qu’elle s’était promise de ne plus ignorer, et d’encore moins punir. Alors, les lèvres pincées, elle remet un peu d’ordre au sommet du Steinway, rassemble les faveurs avec application, et rejoint le mafieux dans le fond de son appartement.

Discrète, elle s’appuie d’une épaule dans l’encadrure de la porte, les bras tombant le long du corps, et se permet d’observer. Elle serre les dents au dernier point qui se lie, demeure en apparence imperturbable, et aucun des deux ne réagit quand leurs regards se croisent à travers le miroir. Lui poursuit son œuvre tandis qu’elle détaille les blessures, laissant la compassion prendre progressivement la place de la colère. Et puis, sa galère ne trouve écho qu’aux mots qui l’accompagnent, sur un air de supplique. Un j’ai besoin de toi qui lui fait relever les paupières, croiser les bras un instant, et se décider à lui apporter son aide.
Elle se redresse d’abord puis se penche finalement pour ôter ses talons, un à un abandonnés sur le palier, avant de s’avancer jusqu’à lui sur le sol glacé. Elle a perdu dix centimètres et quand elle se plante face au géant, il lui faut à nouveau lever la tête pour accrocher son œil encore ouvert. Elle le contemple longuement, dépourvue cette fois d’hostilité ou de jugement, avant de glisser ses mains sur son torse, cédant à la requête. Sous le tissu maculé de crasse et de sang coagulé, ses doigts remontent lentement sans oser trop effleurer la chair endolorie. Jusqu’aux épaules où ils s’arrêtent, marquent un détour pour mieux libérer la carcasse de l’emprise, et la sylphide achève son entreprise en se plaçant dans le dos du mafieux, tirant sur la chemise pour la voir s’effondrer. Comme elle se baisse aussitôt pour la ramasser, elle la jette au panier avant d’examiner l’étendue des dégâts. Elle note les ecchymoses, les plaies, la poussière et la sueur agglutinées, reprend place de front et coule une œillade inquisitrice au Duc impassible ; « Une simple réponse aux appels aurait suffi. Mais merci », souffle-t-elle en repensant aux offrandes rapportées.

Absorbée par sa mission, elle frôle les muscles du bassin, redessine la taille à la naissance de son denim, et déboucle lentement la ceinture qui fait encore obstacle à la délivrance de son propriétaire. Un premier bouton est détaché, puis le deuxième, et le dernier. Ses joues rosissent à la conscience de l'acte qu'elle termine ; « Ca va aller ? » Elle se permet un regard espiègle, se refusant d’aller plus loin, tandis que le cuir roule dans ses mains. Puis, elle lui tend l’accessoire, s’approche de la baignoire, s’assoit sur le rebord le temps de parfaire ses réglages. Elle fait couler l’eau chaude et engouffre la bonde, se redresse prestement avant de caresser le bras un peu plus tôt rudoyé. « Installe-toi. Ça te fera du bien » ; l’ordre est donné, pas vraiment négociable, et l’azur de ses yeux - privé de tout nuage, vient sûrement l’appuyer. « Je reviens ». Avec une idée précise en tête, la voilà qui disparaît.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mer 13 Juin - 13:19


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aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Ce voile dans ses iris céruléennes s’assombrit. Je n’y détecte que colère, aigreur et acrimonie. Je me rends compte de sa malédiction, qui devait probablement exacerber des maux que nos fiertés rendaient indicibles. Mes faux-pas et autres erreurs déchaînaient ces regards-là, chez la divine. Quelque part, je ne pouvais m’empêcher de me dire que jamais, je ne pourrais être à la hauteur, ou du moins à la sienne. Parce que je n’étais pas quelqu’un de fiable, qui répondait à ses appels ou qui prenait ses responsabilités en rappelant pour s’excuser. Je ne m’excusais jamais, ou tellement rarement que cela revenait au même. J’apprenais, lentement mais j’apprenais. Il le fallait, si je ne voulais pas la perdre à nouveau. Trop silencieux, trop taquin, jamais réellement sérieux, c’était ma tactique pour survivre dans ce monde encrassé et fou.

La divine aux cheveux de feu était la personne que je redoutais le plus et dont j’avais le plus besoin. A croire que les deux, par une douce ironie, n’était pas dissociable. Ils allaient de pair, et j’acceptais cette malédiction au goût de miel les bras grands ouverts. Si j’avais développé une tolérance élevée à la violence de nos vies respectives, je ne pouvais pas accueillir la sienne sans en sortir indemne. Je la respectais, et je ne pouvais déverser la mienne à son encontre. Je ne pourrais jamais me le pardonner. Et mon regard se fait plus triste lorsque je me rends compte de cette différence de traitement.

Chose qui devait être normale, mais j’en ignorais tout le sens. Je finis par relâcher l’emprise sur son poignet frêle. Elle finit de se dégager, me fixant d’un regard mauvais. Sa respiration devient plus forte, elle déborde de colère et c’est ce qui m’attriste le plus, associé à un sentiment de culpabilité. Si je ne savais pas quand rester, je savais surtout quand laisser de l’espace, sans doute un peu trop. Je la méprise autant que je la déteste, c’est-à-dire nullement. Son importance est de l’ordre du viscéral et elle ne saurait être négligée. Alors, je finis par lui indiquer le piano et le sac qui trône dessus, avant de m’en aller faire de la couture.

Concentré, et la main ferme, ce n’est qu’au dernier point de suture que je regarde autre chose que mon arcade un court instant. J’ignore depuis combien de temps Siobhàn observe en silence. Nos regards se croisent, longuement et si en apparence rien ne se passe, j’y découvre une œillade plus apaisée, moins enclin à la l’acrimonie. Je continue, sereinement, ce rafistolage sans décocher un sourire. L’inévitable arrive et la supplique tombe. J’ai besoin d’elle. Pas seulement pour me débarrasser d’un vêtement quelconque, ou manger des burgers froids après avoir débarqué à l’improviste, la bousculant dans sa routine.

Et le revers était simple, elle me bousculait bien plus que les apparences. Si j’étais le fauteur de trouble, par mon attitude et mes gestes, la divine se contentait de détruire les murailles de pierre recouvertes en acier trempé érigées depuis bien des années. Siobhàn croise les bras puis se penche pour retirer ses talons. Je baisse la tête, sans détourner mon regard du sien. Je sais qu’elle me revient, à mesure qu’elle revient à elle-même. Ses mains effleurent mon torse, et je sens le myocarde à la fois s’apaiser de la voir céder à la supplique, et s’affoler à son contact délicat.

L’être céleste dispose de la pièce et de mon corps, offert. Dès qu’elle me fait face à nouveau, mon regard s’adoucit à son tour, peu à peu. Je ne cille pas, plongeant un peu plus dans ses yeux pour mieux oublier tout le reste. Je hoche la tête, conscient du fait que si elle avait raison, j’avais surtout eu tort. « Je te décevrai plus. » Je caresse son visage, effleure son cou, prenant le temps, le temps que le naturel revienne au galop. « Sur ça du moins. Tu me connais suffisamment pour savoir que décevoir c’est que je fais de mieux. » Un sourire mutin se dessine sur mes lèvres, dissimulant à peine une vérité si impudique que tout Arcadia devait être au courant.

Ses mains descendent sur mon bassin. Je sens ses doigts se balader sur ma taille et si le sentiment de démangeaison est le premier, il est bien vite chassé par la chaleur qui s’empare de mes entrailles jusqu’au creux du bassin. La ceinture est défaite, je sens l’oxygène me manquer à mesure que le feu grandit. La divine continue son entreprise, et je sens mon corps s’embraser. Ma respiration se fait plus bruyante, irrégulière. Je vois ses joues prendre des couleurs alors que je m’apprête à embrasser ses lèvres. « Je crois, et toi ? » Siobhàn s’arrête alors ici, offrant un regard espiègle face à mes iris qui conjuraient pour que ce moment continue encore. Mon corps entier se mettait à revendiquer le désir et l’envie que la divine avait savamment cultivé depuis bien des années.

A défaut, j’attrape l’objet en cuir qu’elle tend et la dévore sans doute du regard d’une façon peu implicite. Je finis par sourire et l’observer, tête penchée et air surpris. « Merci. » Aussitôt elle disparait et un instant, je redoute le pire. Je me retrouve à lui courir après pour saisir sa main cette fois, dans une douceur abrupte. « Tu pars pas hein ? J’veux dire, tu reviens vraiment hein ? » Je me râcle la gorge et baisse un instant la tête. Je me décide à lui faire confiance, avec le goût amer de la crainte, de la peur. Non pas de la voir quitter l’appartement, mais de ne plus la voir passer le pas de la porte à nouveau. Partir était une chose, revenir en était une autre. Je finis par porter sa main à mes lèvres, pour finalement retourner dans la salle de bain.

Denim dans le panier avec la chemise, je m’engouffre dans le bain chaud, encore vêtu du boxer. Les muscles raidis et malmenés par les combats se détendent presque immédiatement et l’eau, auparavant cristalline, devient d’une couleur étrange, issue d’un mélange de poussière et de sang. Pour autant, en symbiose avec l’eau, je m’en amuse. Quelques gouttes s’envolent, tournent, s’entrechoquent et se groupent pour former différentes billes. Billes qui dansent les unes avec les autres, s’effleurent pour finalement s’échapper de l’emprise de leurs jumelles. Bercé, je me surprends à bailler et les gouttes tombent lentement rejoindre leurs consœurs.
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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 R9QyQbM (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 PG00EUa
'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 JcCnDZF
« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Meabh
« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Lf98YmB (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 6Fc9J6t
S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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uc

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mer 13 Juin - 23:58

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

Elle est déjà penchée, les talons dans une main, l’autre hâtivement rattrapée par celui qui l’a rejointe sur le seuil de la porte. Elle est surprise par le geste autant que par l’humeur, qu’elle dirait affolée, à la lueur nitescente décelée dans la pupille offerte. Une fois totalement redressée, elle suit le mouvement intimé, par la poigne aussi ferme mais bien moins autoritaire qu’aux instants passés. Les corps s’effleurent à nouveau, sans vraiment s’accoler, et l’incompréhension se peint sur le visage impeccablement fardé. Le trait charbonneux souligne la perplexité d’un regard qui s’attendrit un peu, se veut plus décidé et se fait rassurant. « Juré ». Et la détresse entraperçue a chassé toute envie de sourire, gentiment se moquer ; la promesse est sérieuse, le menton relevé, la peau frissonnant sous l’assaut des baisers réguliers, milliers de piqûres harmonieuses comme un rappel de ce qui les unit.

La rancune est partie, l’hybris pour l’heure endormi - mais jamais totalement vaincu. Ses talents à lui ont cela de surprenant qu’ils contribuent aussi bien à l’invoquer qu’à le contenir. Un atout puissant, qu’elle est loin encore d’envisager comme un facteur crucial, capable de changer sa vie.

Comme l’étreinte se relâche, le temps semble s’étirer, pour ne jamais les voir se séparer. Il est celui qui se résigne à briser le contact, détourner le regard, et obéir à l’ordre un peu plus tôt donné. Elle vient plus tardivement à l’imiter, traversant de nouveau l’appartement en sens contraire de celui emprunté pour le rejoindre, et repasse la porte d’entrée sans omettre de s’accompagner des clefs. Dévale à toute vitesse les marches sales et glacées, pieds-nus,  les aiguilles à la main qu’elle enfile une fois le rez-de-chaussée atteint. Sous l’éclat ivoirin de l’astre sélénite, haut dans le ciel et rutilant, sa chevelure se teint de reflets anthracites. La fatigue au bord des lèvres, elle expire discrètement, et regagne sa voiture d’une démarche pressée. Elle en ouvre le coffre en poussant le bouton électronique et s’empare d’une mallette en inox, habituée à subir les trajets. Chacun des gestes est rapide, assuré. Elle prend le soin de verrouiller la coccinelle avant de rebrousser chemin, tenant le trottoir comme à l’allée, jusqu’à retrouver la résidence érigée quelques rues plus loin. Tête baissée par un satané réflexe, elle est mal à l’aise à chaque passant croisé, comme si les yeux se trouvaient forcément braqués sur elle dans l’objectif de la traquer, et de confondre son manège avec le gradé d’An Ríocht.

Le magnétisme lui ouvre finalement les portes du bâtiment, et de nouveau déchaussée, elle grimpe en hâte d’être arrivée les quelques étages qui la séparent de celui qui lui a bien trop manqué. Les chaussures délaissées à l’entrée, les clefs dans la serrure - fermée - et la veste posée sur le bras du canapé, elle s’installe sur le plan de travail, la caisse trônant au sommet. Invendus des jours derniers, traitements et remèdes encore valables tapissent le fond et les tiroirs du contenant. Elle choisit avec soin, s’applique au mélange des poudres et des huiles pas toujours préparées, dans l’idée d’apaiser les douleurs et d’accélérer la récupération du corps, qu’elle entend barboter dans son bain.
Dans un bol qu’elle emprunte, elle remue herbes et argile, jusqu’à l’obtention d’une pâte humide appliquée généralement en cataplasme sur la peau. Dans un flacon déjà prêt, elle amplifie la dose et les effets en rajoutant des ingrédients de son propre secret. Elle prend le temps de ranger et nettoyer derrière elle, avant de quitter la cuisine ouverte pour franchir de nouveau le palier de la salle de bain.

Réservée, elle coule une œillade discrète en direction de la baignoire et se racle doucement la gorge pour signaler sa présence. La première préparation est déposée à même le sol, tandis qu’elle s’approche pour s’assoir encore sur le rebord gelé. Quand ses yeux se reposent sur la surface inanimée du bassin, les lèvres colorées de la divine se crispent en un rictus exagérément dégoûté. « Sale. Change l’eau ». Elle plisse légèrement son nez naturellement retroussé, et supervise les opérations quelques instants avant de se détacher distraitement de la scène par respect.
Tournée de côté, elle ôte blazer et chemisier pour ne garder qu’un fin débardeur satiné, écru dont les dentelles bordent finement l’échancrure. Les vêtements superflus sont repliés et déposés plus loin, et l’herboriste patiente un moment, scrutant à son tour son reflet dans le miroir de l’armoire à pharmacie. Le temps que le bain se remplisse à nouveau, elle remet en place les bandes et l’aiguille aseptisée, se débarrasse des papiers, et case le nécessaire aux endroits qu’elle trouve appropriés, jusqu’à ne plus voir traîner les objets sur l’établi. Autre travers qu'elle expose, sa maniaquerie indéniable, qu'il connaît de toujours.

La fiole serrée contre son cœur, elle s’agenouille aux abords du bassin à moitié rempli. Le contenu du flacon est déversé dans le courant limpide et brûlant, et le geste achevé, elle glisse une main timide dans le liquide pour marier les substances, exécutant des mouvements amples autour du corps étendu, sans jamais le toucher.

Son regard s’assombrit quand, à la lumière criarde, elle discerne les dégâts avec plus de détails encore. Le bras remonté à la surface, elle effleure parfois les ecchymoses du bout des doigts, rêvant de les faire disparaître seulement par le toucher. Les iris céruléens empreints de compassion et d’une tendresse soudaine, elle glisse une main encore humide et délicate à la naissance de sa tignasse, ramenant la mèche rebelle de l'irlandais sur un côté ; « Ce sont des huiles pour détendre les muscles. Elles devraient atténuer tes douleurs ».

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Invité
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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Ven 15 Juin - 12:26


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Sa parole donnée, je me laisse convaincre. Je me risque à la croire, à faire tomber un rempart supplémentaire pour la divine. La confiance qui est donnée l’est entièrement. Je détecte son incompréhension, et dans une panique que je laissais transpirer, je vois tout son sérieux. Je vois qu’elle a compris, surtout. La divine m’est revenue, je le voyais dans son regard. Le cœur apaisé pour un instant, pour une fois, je ne me sens pas obligé de lever les poings et de maintenir la garde levée. Peu à peu, elle s’abaisse, sans penser au moment où il faudra ériger à nouveau ces murs-là, où il faudra à nouveau brandir les poings parce que nos univers étaient bien trop disparates et imprévisibles pour se laisser aller à de telles fantaisies. Pour autant, à la manière du cabanon, une nouvelle bulle émerge, hors du temps, hors de tout alors je me laisse à nouveau séduire par cette idée que les jours peuvent être heureux simplement, sans contrepartie démesurée.

Le myocarde rate un battement lorsque la porte se ferme. Et le temps qui s’écoule apparait être une éternité. Le moindre bruit me fait espérer, et le moindre silence m’asphyxie par le doute, appréhendant le pire. La peur, un sentiment incontrôlable, libre et souverain mais indésirable bien qu’elle pourtant permettait de se maintenir en vie. Alors, je m’occupe, d’un air détaché car songeur et surtout ailleurs.

Soudain, le bruit de la serrure se fait entendre et je ferme les yeux –l’œil, un instant, apaisé. Siobhàn revenue, je me laisse aller à jouer comme un enfant. J’attends patiemment son retour, imaginant ce que sa journée avait pu être, avec l’idée présomptueuse de l’inviter à mon prochain voyage à Cuba, loin d’Arcadia et de sa crasse, des dangers habituels -et c’était bien ce qu’il y avait là d’affligeant et de réconfortant à la fois, leur aspect routinier. Je tourne brusquement la tête vers l’encablure au son de sa présence, incapable de retenir un large sourire sincèrement niais et ravi. La Belladone dépose un objet au sol et s’approche. Je ne cille pas, la dévore du regard sans nulle doute. Je vois que quelque chose lui déplait et alors qu’elle fixe l’eau du bain, son sens -manique, de la propreté me revient. Je m’en amuse et échappe un léger rire face à son air exagéré, presque théâtral, savant mélange entre drame et pédanterie. Je ne dis rien, conservant un air mutin peint sur le visage. Je m’exécute, laissant l’eau sale s’échapper pour que l’eau cristalline brûlante remplisse la baignoire à nouveau.

Le temps que liquide reprenne ses droits, je l’observe du coin de l’œil se déshabiller. Je remarque alors que la divine a poussé son élégance un peu plus. Blazer, chemisier, peut-être avait-elle un rendez-vous et je venais de tout gâcher. Et je m’en veux un court instant. Perdu dans mes pensées, mon regard accompagne ses mouvements. Siobhàn range tout et je me redresse. Elle n’avait pas changé sur ce point, et c’était rassurant de voir certaines constantes dans une vie où il n’y avait presqu’exclusivement des variables.

Dans son ballet incessant, dont j’épie chaque geste, la divine revient près du bassin, ouvre une fiole et répand son contenu dans l’eau. L’odeur est agréable, elle chatouille mes narines. Sa main s’engouffre et je me délecte de son air timide. Le mouvement est assuré, bien trop soigneux et calculé. Je la provoque, en bougeant légèrement pour forcer la rencontre entre sa dextre et mon corps. Le sourire fier, je gonfle le torse, tousse et reprends une posture normale. La mutinerie cesse lorsque ses yeux azuréens s’attardent sur les stigmates accumulés entre hier et aujourd’hui. Le provocateur disparait, je baisse la tête un instant. Je déglutis lorsque je sens la Belladone effleurer les hématomes. A peine avait-elle eu le temps de terminer sa phrase, que je m’empressais de parler, frissonnant à son geste. « C’était long. J’veux dire, là-bas. C’que je veux dire c’est que ça me tardait rentrer parce que, tu vois.. Tu m’as manqué. C’est ça que je voulais dire. » Et c’était ce qui avait été bien plus difficile et douloureux à gérer que les quelques hématomes.

Je me râcle la gorge un instant, secoue la tête pour que la fierté reprenne ses droits. « J’ai à peine mal, c’est rien du tout. Tu devrais voir les autres. » Je lui souris, sans réfléchir à trop en révéler sur cette soirée. Une façon particulière de la remercier, et de lui être reconnaissant, parce qu’elle était là et que je me savais chanceux. Incroyablement chanceux, comme un irlandais. Je fixe un instant son blazer et sa chemise, repensant à ses talons hauts. « Ca devait pas être la soirée que t’avais prévu. » Je n’avais pas envie de la voir partir. Ce soir, je me sentais d’humeur égoïste, effleurant peu à peu les affres de la jalousie, parce que je ne voulais la divine que pour moi, ce soir et les prochains.
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ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
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TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

A la naissance de son crâne, la main repousse les boucles brunes par vagues. Les mouvements lents, tendres et aimants, l’auréolent d’une bienveillance quasiment maternelle, en dépit des sentiments autrement passionnés qu’elle ressent à le contempler.
Au delà des contusions récentes - qu’elle continue d’observer, elle ne peut s’empêcher d’identifier les stigmates d’une vie encore fraîche et pourtant bâtie à coups de poing, lestée de contraintes et de violence. Des cicatrices dont elle connaît ou devine pour la plupart la provenance, trophées récoltés au cours des batailles incessantes, dont il est le héros, depuis qu’ils ont fait connaissance.
Ces combats, qui avaient rythmé son existence jusqu’à ces derniers mois, elle n’ignorait pas qui en était l’instigateur. Son propre géniteur, par une douce ironie, l’avait propulsé dans l’arène et aujourd’hui, il continuait d’abîmer ce à quoi elle tenait, après avoir forgé celui dont elle était éprise. Certes, Kearney avait aussi sauvé l’irlandais, à sa demande implorante. Mais ça ne changeait rien à la haine qu’elle continuait de lui vouer, et aux défauts qu’elle pouvait toujours lui trouver. Un éclair féroce et mauvais vrillant son regard quelques secondes à sa pensée, elle se concentre sur les mots qu’elle entend prononcer, et l’attention se focalise à nouveau sur l’être aimé.

La confession lui fait stopper tout mouvement, le palpitant rate un battement, et elle cesse un instant de respirer. Si l’attitude n’a pas vraiment illustré ses propos, elle sait toutefois que de telles paroles sorties de sa bouche ne sont pas anodines ; qu’elles ne le sont jamais. Le regard fixe et surtout arrimé au sien, un port d’attache qu’elle ne voudrait jamais quitter, elle demeure silencieuse. Désireuse de lui dire elle aussi à quel point elle a rêvé leurs retrouvailles, à quel point son absence l’a hantée, et creusé la béance dans sa poitrine, qu’il vient seulement de combler. Qu’il n’y a pas une heure dans la journée où elle ne songe pas à lui, plus un matin où elle s’éveille sans espérer le retrouver près d’elle, depuis la nuit au chalet.
Il est la bombe à retardement, entrée dans sa vie depuis plus de dix ans, explosée alors qu’elle ne s’y attendait plus, chamboulant ses certitudes et ses projets, redonnant des couleurs à ses joues pâles et un second souffle à son coeur. Des amants ou soupirants, il y en a bien eu quelques autres avant aujourd’hui et depuis la mort de son mari, mais jamais aucun n’a tant occupé ses pensées que lui. Ni invoqué des sentiments aussi forts et tempétueux que ceux qu’il est capable de lui évoquer.

Elle brûle de lui dire, agenouillée près de cette baignoire, tout ce qu’elle sait et ce qu’elle croit savoir, à propos de ce qu’elle ressent, et de lui dire merci. Parce qu’elle sait à présent qu’il a réussi à raviver la flamme et à lui redonner espoir, au point de lui donner envie de vivre cette histoire. Qu’importent les conséquences, car le plaisir est trop grand et qu’elle n’a pas la force de s’en priver cette fois. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, d’avoir voulu se tenir à distance. Elle s’en est montrée incapable et ne veut plus lutter.
Les défenses abaissées, elle manque encore toutefois de courage pour tout lui avouer. A peine quelques mois, ponctués de rares entrevues, il est encore trop tôt pour se livrer à ce sujet et tout lui révéler.
Alors ses lèvres restent closes, et sa main rapprochée retourne caresser sa joue ; frôle doucement la bacchante et la barbe, craignant d’aviver son calvaire, d’accroître ses souffrances en pressant des endroits sensibles. Jamais elle n’aurait voulu le blesser, en dépit de sa colère, ou de ce que son hybris pouvait l’amener à dire ou faire.

« J’ai à peine mal, c’est rien du tout. Tu devrais voir les autres ». Le torse gonflé, le rictus amusé, elle devine aussi sa fierté derrière le souhait de détendre un peu l’atmosphère, et ça la force à l’imiter, souriant de manière plus légère. Elle sait qu’il est doué dans son domaine, et si elle ne l’a jamais vu se battre autrement que pour lui apprendre à se défendre, on a su lui dire de quoi il est capable. Son propre père ayant misé sur lui, il ne pouvait qu’exceller à cet art, et elle ne pouvait lui en vouloir de s’y sentir supérieur ou redoutable.

« Tu as repris les combats ? » Plus qu’une interrogation, c’est plutôt un constat. Et ses doigts s’entremêlent aux siens, qu’elle ramène à sa bouche, les forçant à frôler ses lèvres, effleurer sa mâchoire, et cajoler son cou. Il n’y a ni jugement ni reproche dans sa voix, pas plus que dans son attitude, qui se veut au contraire chaleureuse et aimante. Elle ne peut pas désapprouver si c’est son choix, elle n’en a pas le droit. Tout comme elle ne peut l’empêcher, même si le savoir à nouveau coqueluche des combats clandestins est une nouvelle épreuve, que son coeur redoute d’avoir à traverser. A le voir trop souvent amoché et mal en point, en plus de craindre jour après jour qu’il ne se relève pas des fonctions que le Royaume lui a attribué.

Elle le tient toujours fermement contre son visage quand il s’égare, ce qui la pousse à suivre son regard. Fixe à en croire la ligne de mire sur ses propres vêtements, un peu plus tôt quittés. Puis sur le restant de sa tenue.
Elle s’interroge en pensée sur cette absence provisoire, quand il en vient à s’expliquer ; « Ca devait pas être la soirée que t’avais prévu  ».

Les sourcils froncés, et soudain des fourmis dans les membres, elle finit par se redresser. S’installe à nouveau sur le rebord du bassin, tournée de côté, offrant à sa vue un genou dénudé. Elle repense à toutes les fois où ils se sont rencontrés depuis qu’ils se revoient, à ses parures plutôt sobres, à ses accoutrements plutôt décontractés, et comprend qu’il ne l’a peut-être encore jamais vue si bien endimanchée. Les talons aussi hauts ne sont pas dans ses habitudes, pas plus que le tailleur, qu’elle se prend pourtant quelques fois à porter.

« Quoi, pour ça ? ». Elle tire doucement sur l’échancrure du débardeur qu’elle tient entre le pouce et l’index, et l’agite un moment pour appuyer sa question. « C’était pour cet après-midi ». Rien qu'un rendez-vous avec un nouveau conseiller, quelques projets en tête pour l'avenir, et la négociation avec l'entreprise de construction qu'elle a recontactée dernièrement.
Elle ne peut s’empêcher de sourire, ni de rouler des yeux pour signifier la plaisanterie dans ce qu’elle s’apprête à dire. « Tu me prives d’un tête-à-tête avec Gus ». L’imbuvable félin, le mâle constant de sa vie depuis plus de deux ans. Et le seul qu’elle retrouve toutes les nuits, ou presque. « Il va beaucoup t’en vouloir ».
Son rire est cristallin, quasiment surréel, et à mesure que le sérieux revient, elle se penche jusqu’à effleurer ses lèvres, et doucement les emprisonner, dans une infinie lenteur qui fait durer des heures le baiser. Assez de temps pour lui faire oublier tout le reste, pour se laisser aller, aux désirs de son être, et aux aveux qu’elle trouve finalement la force de murmurer ; « Je préfère les soirs avec toi à tous les autres. Tu m’as manqué aussi ».

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Sam 16 Juin - 16:57


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Nul contact n’avait été aussi doux, délectable. L’œillade encore ouverte fixe la divine, trahissant silencieusement une reconnaissance et une chance, que certains qualifieraient d’insolente. Et ils auront raison. Toute insolente et désinvolte par son existence même, cette chance, je ne la méritais pas. Je redoutais son revers, son prix. Epris, durablement et indéniablement, certains choix finiraient par s’imposer, tôt ou tard. Cette pensée me ramena à ses côtés, alors que je m’étais égaré. Je laisse la Belladone observer, et j’en fais de même. Alors que l’admiration et les bribes d’un amour timide car sous-estimé et tu depuis trop longtemps, s’inscrivent dans mon regard, je détecte dans le sien bienveillance et une lueur étrange. De la rancœur, peut-être.

Pourtant, ma langue se délie face à un cœur redevenu trop lourd et qui a besoin de s’exprimer. Les mots balbutient, se trompent, mais ils sortent. De mécaniques nouvelles dont je devais encore maitriser les rouages et déceler les subtilités. La chaleur du soleil me semblait froide, superficielle, là-bas. Le moindre goût était fade. Je me souvenais m’être senti ainsi lorsque la divine s’en était allée vers d’autres horizons. L’appétit devient une sensation étrangère, et le vide une nouvelle amie qui se fait parfois un peu trop familière. Alors, les subterfuges douteux émergent, l’alcool et la violence. Il y a cette envie de ne plus être vide à nouveau, mais surtout ce besoin d’elle. Et que si tous les prix sont prêts à être payés, le remède est toujours au-delà de tout prix, tout simplement parce qu’il n’en a pas. Mais bien vite, la moindre anesthésie se dote d’un pouvoir curatif, à la nocuité bien plus lourde en guise d’effet secondaire. Les effets avaient été temporaires, cette fois et je savais que si une telle absence se renouvelait, ce serait des abysses qu’il faudrait que je me relève. Je me redresse légèrement, plantant mon regard dans le sien pour mieux caresser sa joue. Ce dernier crie, alors que ses lèvres pleines demeurent closes. Et je comprends mieux son silence que le moindre mot. Il est trop tôt. Elle n’est pas prête. Siobhàn avait déjà trop vu, trop vécu et si mes stigmates étaient apparents sur mon épiderme, les siens demeuraient enfouis. Je ne lui en parlerais pas, préférant encore profiter de cette bulle qui venait d’être créée, et donc bien fragile. Je me fis la promesse solennelle de préserver cet équilibre précaire, encensé par un ballet aux danses tantôt lascives, bien souvent gracile mais toujours abruptes. Une sorte de feu ardent, impossible à décrire ou à définir car hors de toute maîtrise.

Ses gestes tendres me détendent, j’en oublie un instant la douleur. Alors qu’elle effleure ma moustache, je ne peux m’empêcher de sourire. Je la laissais totalement libre, le visage offert, comme tout le reste. Et parce que je ne savais résister à ce réflexe de dédramatiser par un humour douteux, je me retrouve pris à mon propre piège, toussant à cause d’un torse gonflé avec un peu trop d’ardeur. Un sourire se dessine sur son visage angélique et je me sens céder un peu plus. La chute s’approche. Ce n’était pas l’instant que je redoutais le plus. Je craignais le jour où il faudra se relever, seul, parce qu’encore une fois, la divine se sera échappée, et le temps que je m’en rende compte, elle sera déjà trop loin.

Alors, je sous-estime, sous-pèse. Je préfère relativiser et lorsque sa question est posée, je ne discerne aucun jugement ou regard réprobateur. Légèrement étonné, je finis par hocher la tête en guise de réponse. Je priais juste pour qu’elle n’ait jamais à voir un combat. Cet endroit était sale. La divine n’avait rien à y faire. Au-delà de la poussière, de la crasse et du sang, c’était surtout l’ambiance et l’état d’esprit. Nous n’étions que des animaux, des sauvages. Et encore, eux se battaient pour quelque chose de légitime, pas une liasse d’argent tout aussi pourri. Je me racle légèrement la gorge. « C’était le premier vrai combat. Fin cinq. Mais ça a été et j’ai gagné. Regarde, j’ai même une médaille. » Je lui indique l’arcade fraichement recousue en lui souriant. Je la laisse guider ma main, effleure ses lèvres en les redessinant alors que je rêvais de les embrasser. Je continue à parcourir ses traits, sa mâchoire puis son cou et ma main se laisse tomber jusqu’à la naissance de son décolleté. Mon regard accompagne le geste, et je me surprends à m’attarder mais surtout à m’égarer. Je me détache de la Belladone, pour jeter un coup d’œil sur ses vêtements avant de revenir sur elle. Perplexe, oscillant entre l’égoïsme pensée de la vouloir pour moi seul et l’inquiétude de la retarder dans ses plans propres, ou pire, d’être un obstacle ou une chaîne à ses chevilles pâles. La divine se redresse, s’installe sur le rebord de la baignoire. Je la vois tout aussi perplexe que moi.

Alors qu’elle joue avec l’échancrure de son haut, je hoche la tête. « Comment ça a été ? » J’ignorais de quoi je parlais, s’il s’agissait d’une réunion, d’un rendez-vous ou même d’une répétition d’un mariage par exemple mais je m’intéressais à ce que la Belladone pouvait faire et le moindre détail devenait important. Non pas en tant que duc, mais seulement parce que je tenais à elle et c’était l’adolescent qui s’exprimait encore par moment. Soudainement, elle roule des yeux et sourit. J’arque un sourcil, affichant un air circonspect. Faussement navré un instant, je finis par rire à ses côtés. « Je risque la peine capitale pour ça. » Je continue à lui sourire fièrement, œillade mutine. « Je suis sûr qu’il t’a même pas attendu pour commencer votre rendez-vous. Tu devrais lui en vouloir. Je lui apporterai des croquettes au neptra et de l’herbe à chat, pour me faire pardonner. » La mélodie de son rire me transcende et me transporte, des années en arrière lors de notre danse ou de nos balades sur la jetée. Je ne l’avais plus entendu depuis ces moments-là. Je sens le myocarde s’animer, s’affoler. Je me rendis alors compte de ce qui avait provoqué la naissance de l’amour et du goût sucré de la vie, remplaçant le goût âpre de la survie. Il n’avait fallu qu’un son, celui de son rire.

Peu à peu nos rires s’éteignent et nos lèvres s’embrasent. D’abord avec douceur, et je sens une précaution prise. Spontanément, ma main se pose sur son genou dénudé offert et remonte sur sa cuisse. « Reste ici la nuit, Siobhàn. » Le soupir exprimé, je m’empresse de saisir ses lèvres à nouveau avec une ardeur affranchie de tout inhibition ou crainte, pour descendre goûter son cou et y déposer plusieurs baisers. L’autre main se loge dans la chute de ses reins et se balade librement jusqu’au sommet de ses côtes, frôlant sa poitrine. Lorsque je sens la Belladone prête à vaciller, je quitte son cou brûlant et la fixe un instant, sourire en coin. Au moment où je tends mon visage pour capturer ses lèvres à nouveau, je provoque sa chute à mes côtés, la laissant savamment tomber dans le bain tout en l’accompagnant pour éviter qu’elle se blesse par ma faute. Ce n’était pas le but. Non sans douleur, je me décale, grand sourire taquin qui étire mes lèvres. « J’ai pas fait exprès. T’as glissé toute seule. » J’effleure son nez avec le mien puis mordille légèrement sa lèvre, redoutant son courroux.
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Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

« Comment ça a été ? ». Si elle ne s’attendait pas à cette question, il lui apparaît soudain possible d’évoquer le sujet. Pas dans tous ses détails, pas dans sa totalité, car rien n’est encore fait. Mais elle sait qu’elle peut avoir confiance et qu’à terme, son projet ne sera plus secret. « Je crois ». Le sourire est léger, mais plutôt satisfait. « J’ai un projet dont je te parlerai quand il sera plus abouti. Je suis en train de négocier avec l’entreprise qui a fait les plans de l’Emeraude. Je m’entends bien avec leur designer ». Elle veut parler de Célestine, la jeune experte dans son domaine qu’elle a devinée nymphe, et par l’entremise de laquelle, toutes les démarches dans l’objectif de rénover des logements du quartier vert ont découlé. « J’aurais des conseils à te demander… le moment venu ». Si tout se déroulait comme prévu, elle aurait besoin de lui pour optimiser certains aspects du marché. Il pourrait lui recommander les bonnes personnes, s’il n’avait pas toutes les réponses à lui donner.

Et puis, dans un tout autre registre, la langue de la déesse se délie. Elle tremble à peine, et sa respiration devient irrégulière, quand elle réalise la teneur de ses propos. Pour autant, le soulagement qu’elle éprouve aussitôt lui donne la sensation de s’être libérée d’un poids. Elle ressent le besoin de dire les choses, mais la crainte et la fierté l’empêchent encore de mettre à nu ce qu’elle a sur le cœur. Alors, il doit se contenter de bribes, lâchées ici et là, en attendant de lire le roman qui s’écrit dans son palpitant.  

L’absence de commentaire l’aide à passer le cap de la révélation. Elle apprécie la retenue, et la réponse en acte plutôt qu’en mots taquins. Le baiser qu’il lui rend lui fait oublier tout le reste, la plonge dans un état proche de la transe tandis que le feu se propage de ses lèvres à ses reins. La chaleur de ses doigts sur sa peau, frôlant des contrées jusqu’alors inexplorées encore, la fait doucement frissonner. Ses membres se contractent sous l’effet qu’il procure, et c’est tout le corps frêle qu’il aspire en direction du sien, tel un aimant dont elle ne peut contrer l’appel.

Quand la demande est formulée, elle y répond par une chaîne de baisers, brefs et légers, qu’il ne lui donne pas le temps d’achever. Elle veut lui dire qu’elle n’avait pas vraiment l’intention - ni surtout le courage - de s’en aller, mais la bouche est saisie, ses lèvres capturées, avec une telle fougue qu’elle lui ferait presque oublier l’état dans lequel il se trouve. Alors elle obéit, à cette ardeur nouvelle, et se fait plus sauvage de même. Aux caresses de son visage dans sa nuque, au creux de sa mâchoire, elle s’agrippe avec fièvre à son cou, omettant les blessures qu’il expose, ignorant les grimaces qu’il retient. Tout son être s’embrase quand il s’invite à la cambrure de l’échine, écartant le tissu qui la recouvre encore, pour mieux frôler le galbe qui s’exalte au rythme de sa respiration déchaînée. Elle se sent prête à glisser, à lâcher prise et perdre le contrôle, à s’abandonner à sa seule volonté, quand elle note l’éclat de malice dans l’œil encore ouvert.
Même la gueule de travers, tout couturé et tout brisé qu’il est, il a le pouvoir d’envelopper son cœur, de le faire chavirer, et d’enflammer des sens depuis longtemps en veille. Hors du temps, la scène lui échappe elle aussi, pourtant elle en connaît l’issue, avant même de partager son bain. Il a beau en souffrir, soulever la divine lui demande peu d’efforts, et le geste en soi procure à la sylphide une sensation délectable, car en dépit de l’inconfort, elle est livrée toute entière à la force de ses bras.

L’eau du bassin s’agite et se propulse par ressac hors de son lit. L’effervescence fait remonter les effluves apaisantes des huiles à la surface, et tandis que le dieu lui fait place, le corps de la fleuriste se détrempe peu à peu. Ses bras postés le long des siens, comme s’il la retenait, il fait glisser sa joue contre la sienne, et la force à s'accoler à lui pour mieux l’atteindre. Elle lui tourne le dos, mais sa nuque vient se loger contre son cou, tandis qu’elle se penche en arrière. Son visage peut alors l’effleurer, et le duvet la chatouiller, pour la voir s’agiter et gémir discrètement en signe de protestation.

Elle s’arrache à l’emprise quand il vient mordiller sa lèvre, se poste un instant face à lui, et s’arrime au portrait, qu’elle ne sait plus quitter. Du bout de ses doigts ruisselants, elle effleure à nouveau les contusions, puis efface minutieusement les traces de son passage, le rouge à lèvres encore frais sur sa peau qui a souillé son visage.

Installée sur ses cuisses, elle est prise d’un frisson qui refuse de cesser. Quand enfin elle s’immobilise, elle le fixe longuement sans ciller. Son regard est dénué d’indice, mais son corps vient bientôt à parler.
Dans un geste qu’elle n’est pas certaine de contrôler, ses bras se croisent fébrilement sur son ventre pour relever le tissu mouillé qui l’habille encore, et l’ôter sans tarder. Tandis qu’il est jeté par dessus la baignoire, révélant des courbes toujours masquées par quelques carrés de tissu, la divine se redresse, et se plante debout face à lui qui l’observe.
Son visage est fermé, le regard presque sévère, mais cache en vérité la peur d’être jugée, pour ce qu’elle s’apprête à faire.

La jambe suavement relevée, elle agrippe l'extrémité de sa jupe pour en défaire un à un les boutons rangés sur le côté. A sa taille élancée, l’habit se déploie sur le haut de ses cuisses et son intimité, comme un écrin qu’on ouvre pour admirer ce qu’il contient. Tenue un instant dans le vide, l'étoffe essorée vient finalement rejoindre sa consœur, et la sylphide est livrée toute entière, lèvres pincées et regard angoissé, à celui qui la guette.  

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Dim 17 Juin - 13:38


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I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


L’oreille attentive à son rendez-vous, son sourire satisfait trahit sa modestie. Impitoyable en affaire, adroite en négociations, sa réputation la précédait. Main de fer dans un gant de soie, mes lèvres qui s’étirent en disent trop. Mais lorsque la divine évoque le designer, le sourire s’estompe peu à peu, souffrant des affres, encore légers, de la jalousie. Je ne pouvais m’empêcher d’imaginer un homme, et qu’ils se soient retrouvés pour négocier. Comme si ce n’était pas suffisant, elle s’entend bien avec, et la réalité se retrouve déformée par le prisme du doute. Refrain habituel, je chasse les idées mauvaises. Il n’était pas question de venir faire ce où j’excellais : gâcher et détruire. Et lorsque la Belladone souhaite m’intégrer à ses plans, j’y vois une occasion de gagner sa confiance et de lui prouver ma valeur, qui risquerait de ne pas être bien haute. « Je serai là, le moment venu. » Siobhàn pouvait compter sur moi et elle devait être parmi les rares à pouvoir s’en vanter. Profondément instable, une tare pour le Royaume autant qu’un avantage. Il me suffisait d’avoir une raison, une seule, de ne pas avoir quelque chose à perdre, pour que l’adolescent se taise un instant et que le duc émerge.

Le corps encore silencieux, tenu dans le marbre, il était des choses qui ne sauraient être gardées secrètes indéfiniment. Le silence, ou le mensonge, certains y voient le reflet de l’un sur l’autre. J’y distingue deux choses bien différentes. Le mensonge ne pouvait qu’aboutir à tromper l’autre. Le silence était un garde-fou, pour se préserver soi-même ou autrui, parfois et même souvent, les deux. Puis au final, les deux étaient détruits, l’un fantasmant à une réalité alternative si le silence avait été brisé, et l’autre qui souffre de ne pas comprendre, ou de ne pas savoir. Il était temps que certains murs tombent. Là où beaucoup n’y verraient que de l’indifférence, ou une simple politesse, je détecte chez la déesse une confiance manifeste et l’envie de partager des choses qui m’étaient encore invisibles. Je n’y décelais pas encore le besoin, encore aveugle.

Alors, je l’écoute, l’observe. Plus que les mots et leurs maux inutiles, je préférais les gestes. Mes mains s’aventurent sur sa peau, contact lointain mais qui n’a jamais été oublié car trop souvent rêvé. L’une glisse sur sa cuisse et l’autre frôle et finit par se brûler en touchant sa poitrine. Ses baisers mitraillés, je comprends que la divine ne partira pas, du moins pas encore. Je me rends compte aussi que lorsque l’instant fatidique sonnera, son glas percera la bulle fraichement établie et que chaque séparation deviendra de plus en plus difficile. Conscient de cet état de fait, j’insuffle ardeur et envie au baiser délivré. Ses mains à mon cou, je profite de la voir s’abandonner pour la faire glisser, la forçant à me rejoindre dans la baignoire. Le regard empli de malice, la mission est accomplie. Elle aura eu son coût mais le résultat en vaut la chandelle. L’eau déborde, se déverse sur le sol de la pièce. Bien trop concentré sur la divine, son plaisir et l’absence de douleur. Lui faire mal était exclu. Son corps se trempe, ses vêtements laissent entrevoir des courbes nouvelles et mon regard s’égare. Offerte à mon œillade, mais jamais acquise, je me délecte du spectacle. La Belladone s’agite, gémit, alors je relâche mon emprise légèrement, amusé de la voir se débattre alors que je laisse la moustache achever ses desseins machiavéliques. Distrait par le feu qui s’empare de mes entrailles et le désir ardent, la divine finit par prendre avantage. Ses yeux plongés dans les miens, cette fois c’est mon corps qui lui est offert. Abimé, il témoigne surtout de ce que je n’ai jamais osé lui raconter. Les stigmates parlent, lorsque les cordes vocales sont incapables de vibrer. Je la laisse disposer de mon corps comme elle l’entend, laisser ses marques s’accumuler ou disparaître. Ce soir, je sais que je lui appartiens comme je n’ai jamais appartenu à personne.

Incapable de détourner mon regard du sien, je l’observe m’acculer. Lui servant d’accore, j’arque un sourcil, curieux. Je ne déchiffre pas ses desseins. Puis, ses bras se croisent sur son ventre, et je comprends. L’œillade s’abaisse, redécouvre sa poitrine encore couverte. Je ne bouge pas. L’effort de maintenir une respiration normale est probablement le plus épuisant. J’ose à peine gonfler mes poumons, oscillant entre rêve et réalité. Les traits clos, je la soutiens du regard pourtant. Elle semblait stressée, incertaine. Fébrile. Inquiet à l’idée de la voir faire quelque chose qu’elle ne voulait peut-être pas, je remonte mes mains sur ses cuisses, y frôlant l’intérieur de mes pouces. Mais c’est sa jambe qui se lève et, un à un, les boutons sautent et dévoilent un corps aux courbes divines. Le souffle coupé, je déglutis, continuant de l’épier, sans savoir où poser l’œil. Je me redresse à mon tour, nos corps s’approchant.

Lentement, je tends mon visage vers le sien mais la fougue reprend ses droits. Nos lèvres s’embrasent et le ballet langoureux se fait ardent. Je la désirais, comme au premier jour et jusqu’à mon dernier. L’effet est immédiat et le boxer se tend. Les joues légèrement rosées, la respiration se fait plus lourde et les mains plus audacieuses. Je prends le temps de découvre chaque parcelle dévoilée, de ses cuisses à son bassin, et de ses côtes à sa poitrine. L’œil dévorant, consumé par l’envie et l’amour, je dégrafe soigneusement son soutien-gorge pour capturer ses lèvres à nouveau. Je fais tomber sa première bretelle, puis sa seconde. « Dis-moi que c’est pas un rêve. » Et que si c’en était un, de ne pas me réveiller. J’embrasse ses épaules, goûtant sa peau brûlante, jusqu’à effleurer la naissance de sa poitrine et saisir son sein pour y laisser caresser ma langue. Je relève l’œil ouvert, cherchant son approbation. Je m’en vais affliger le même traitement à son jumeau avant de me dévoiler entièrement à mon tour.

Sans hâte, aucune, je baisse mon boxer, dernier tissu qui me retenait de m’offrir en intégralité. La démarche est maladroite voire périlleuse, le rouge envahit mes joues un court instant. J’y dévoile la tumescence, un des effets que la divine provoque, et certainement le plus visible. Bien plus qu’un cœur amoureux qui bat la chamade ; bien plus que des entrailles qui se consument par un amour ardent dont les braises n’ont jamais pu s’éteindre ; et bien plus que des poumons aux bronchioles qui n’ont pas respiré depuis bien trop longtemps. Débarrassé, je finis par jeter le sous-vêtement à côté de ceux de la Belladone. La tête légèrement baissée, je ne m’étais jamais senti aussi nerveux, sauf lors de la première fois. La fois où la divine avait fait de l’adolescent un homme à jamais épris d’elle.
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Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.


Offerte, elle l’est tant par le corps qu’elle expose que par son âme dont il dispose, et qui ce soir lui appartient. La gêne qui la tenaille, la crainte un peu folle de lire la réticence sur son visage, vient teinter ses joues pâles. Sur ce nouveau tableau qu’elle exhibe, elle n’a pas l’assurance qui la caractérise dans bien des situations. Ce n’est pas le contexte, ni même les circonstances, qui poussent à l’embarras de la divine ; ils s’agit de l’amant, qu’elle craint de décevoir, en dépit des preuves répétées de l’attirance qu’elle a su percevoir. Parce qu’ils ont dix années de différence, et qu’avec lui le poids de l’âge revêt son importance. Peut-être pour la première fois, car en dehors de lui qu’elle a déjà connu dans le plaisir charnel, ses amants étaient tous de sa génération. Parce qu’avec lui rien ne saurait se dérouler de la manière habituelle, elle se sent presque jouvencelle, inquiète du regard déposé sur ses courbes et du jugement de son corps imparfait. Imparfait surtout car vieillissant, et l’angoisse est plus grande de savoir qu’il l’a connu différent, au meilleur de sa forme, dans le meilleur des âges. Celui qu’il arbore aujourd’hui, et qui le voit bien changé lui aussi.

L’adulescent accueilli dans ses bras le temps d’un soir a grandi. Le corps glabre troqué contre celui d’un trentenaire viril, la charpente athlétique au delà du naturel, et la puissance affichée. Elle mentirait en affirmant que la carcasse masculine ne la fait pas vibrer de désir chaque fois qu’elle l’imagine, ou chaque fois qu’elle la voit. Que la simple idée de s’y lover ne lui procure pas la plus exquises des sensations, celle d’être à sa merci, pourtant choyée et protégée entre ses bras aimants.

Et c’est l’Homme qui se dresse face à elle, balayant tous les doutes d’un baiser plus fougueux que les autres. Sous le coeur affolé, la respiration se fait bruyante et capricieuse, la divine gémissante, à la chaleur vigoureuse érigée contre son ventre, dont elle ne peut que deviner l’essence. Dernier rempart entre sa nudité totale et le regard envieux du prétendant, les sous-vêtements tombent, et elle n’est plus rien que la femme envoûtée, vulnérable, soumise aux pulsions qui l’animent, et qu’elle ne sait dissimuler.

« Dis-moi que c’est pas un rêve ». Elle n’en est pas certaine, car elle y a secrètement songé, à leurs corps enlacés, trop de fois depuis sa visite au chalet. Haletante et tremblante, elle se presse un peu plus au contact de l’anatomie qui l’épouse, cambrée sous l’ardeur de ses mains sur sa croupe, et la puissance qui la retient de vaciller. Puis, c’est le ballet de sa bouche qui la perd, sur le galbe opulent, et le corsage offert, qui se tend davantage pour monopoliser l’intérêt du boxeur. Elle souffle bruyamment à son oreille, s’agrippe brusquement à son cou, ne laissant aucun doute sur les délices qu’elle éprouve à se faire ainsi torturer. Les doigts graciles vont lentement se nicher dans les boucles brunes, tandis qu’elle ferme les yeux, abandonnée à son propre jeu, le temps que l’irlandais s’affaire. En quelques mouvements qui font durer l’éternité, il devient son égal, dépourvu de tissu, dévoilant l’appétit qui l’enfièvre au delà de tout mot, au delà de tout geste. S’il n’y a pas de preuve plus valable de son désir pour elle, elle y darde une oeillade pudibonde qui finalement la fait sourire, moqueuse de sa propre réaction. Comme elle craint qu’il y voit un simple jugement, elle s’en va capturer ses lèvres, tirant de ses bras sur le haut de son corps pour l’atteindre. Ses doigts entremêlés aux siens, elle guide résolument la main alerte à l’apogée de sa poitrine, intimant la reprise des gestes un peu plus tôt exécutés sur les parties sensibles. Son genou frêle remonte doucement entre ses cuisses, tandis qu’elle se risque à agripper trop violemment la chevelure humide, témoignant de sa fougue, et de la vague de luxure ineffable qui la berce. Subtile et sauvage, elle fait glisser ses doigts de sa nuque à ses reins, pressée contre son buste, ornant sa gorge de baisers lascifs et tempétueux. Cramponnée à ses hanches, elle suit d’une main timide les contours de sa croupe, qu’elle s’empresse de quitter pour une chaleur plus vive ; puis elle tient dans sa paume étriquée, la roideur du membre gorgé de désir, qu’elle s’autorise à flatter.

Et le geste la vrille d’un éclair de conscience, d’un sentiment virulent et soudain. Elle se fige sans raison apparente et détourne les yeux de celui qui l’observe, ne dit mot et sans doute, ne saisit pas plus qu’elle la réaction inattendue. Elle sent les larmes voiler son regard, son coeur se gonfler d’un mélange de chagrin, de culpabilité et de rage. Tandis qu’elle rompt tout contact, sa main passe nerveusement dans la tignasse flamboyante, les bras se replient sur son buste, et la divine s’échappe, honteuse, de ce tableau surréaliste.

D’une succession de mouvements émotifs et pressés, elle s’enveloppe grossièrement d’une serviette après avoir enjambé subitement le bassin. L’amertume perle au coin de ses lèvres, et le constat terrible d’avoir gâché le moment tant espéré, la plonge dans un mutisme dont elle ne sait plus sortir.  

L’image du défunt trahi dans les bras de l’amant lui revient par vagues, lui rappelant son déshonneur, avec tant de violence qu’elle n’a pu supporter. Par ailleurs, l’émotion d’avoir enfin obtenu ce qu’elle désirait tant, et de voir le miracle balayé par un passé navrant, la submerge d’une tristesse qu’elle ne sait pas masquer. Le corps frêle se dérobe sous ses pas, vient glisser d’un mouvement contrôlé sur le sol du couloir attenant, appuyé au mur qui le retient, et tourné de côté. Comme elle n’a nulle part où aller pour cacher sa faiblesse, et plus le moindre ascendant sur ses ressentis qui se déchaînent, elle essuie du revers de la main l’eau qui afflue de ses yeux. Et l’idée seule de l’avoir perdu, avant même de l’avoir conquis ne serait-ce qu’une seule nuit, la transperce.

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Invité
Anonymous
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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Lun 18 Juin - 12:44


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Lentement, mes jambes se recroquevillent. Mes bras se croisent. Malgré les flots de l’eau, encore chaude, c’est un froid vibrant, puissant qui m’envahit. Mâchoire serrée, regard hagard, j’erre tout en restant cloué au fond de cette foutue baignoire. La divine se presse à me quitter. A peine le râle d’ivresse eut le temps de franchir mes lèvres qu’elle se dégageait de la moindre emprise. A peine je fus sien, au corps brûlant et cœur volontaire, que l’horrible vérité lui éclata. Ses pupilles furent traversées par ma véritable nature. L’implacable moment, fatidique, devait arriver. Et je ne pouvais que comprendre, redoutant cet instant. La divine se sauve et la scène tourne en boucle. Je déglutis, là où le feu ardent ne laisse qu’un goût amer de dégoût. Ses larmes étaient sans doute le plus douloureux rouage de son enchaînement. Incapable d’identifier une cause précise, coupable d’y trouver des centaines approximatives, j’optais pour ce qui me semblait être le plus évident : de lui avoir fait mal pour ne pas être assez bien.

Ce sont les convictions des jours passés qui ressurgissent, de celui qui se confondait dans la liqueur pour oublier ses torpeurs ; de celui qui se perdait dans l’horreur d’une nuit passée dont les séquelles bien qu’invisibles, demeuraient vivaces ; et de l’adolescent des bas-fonds qui avait fini par corrompre la divine, la poussant à la faute. S’était-elle enfin aperçue qu’en face, elle n’avait qu’un oiseau de malheur ? Coupable d’amour, égoïste, je n’étais qu’un vaurien sans aucun rêve de grandeur, seulement des désirs encore adolescents qui me consumaient au point que chaque geste aujourd’hui, était empreint de cette histoire un peu folle. Le myocarde encore en convalescence, je craignais un retour aux cendres.

Péniblement, je parviens enfin à sortir de la baignoire, jambes en coton, regrettant la douleur d’il y a quelques instants, qui était tangible et que je connaissais parfaitement. Je détestais cette sensation, celle de l’hémorragie interne et du souffle coupé, des entrailles qui se déchirent et de ce vide épuisant, causé par des sensations qui s’acculent, toutes aussi éreintantes. Passant devant le miroir, je remarque mon visage et les idées s’accumulent aussi. Pas assez bien. Sale. Vaurien. Incapable. C’est ce qui se répète en boucle. Les murmures deviennent des cris et la seule chose qui pourrait les apaiser est dans la cuisine ; la seule personne capable de les faire totalement taire s’étant enfuie. D’un revers de main, je réconcilie les flaques au sol avec l’eau du bassin. L’air belliqueux face à un visage olympien, la sagesse face à la labilité, les contrastes devenaient des divergences et puis des différences qui ne lui paraissait peut-être pas surmontables. Mâchoire serrée, je rassemble mes esprits pour ne pas fuir à mon tour mais plutôt affronter sa vérité. Serviette nouée fermement autour de la taille, j’enfile laborieusement un t-shirt accroché derrière la porte de la salle de bain.

Pensant retrouver la divine dans le salon, je la découvre au sol, effondrée contre le mur, tournée sur le côté. Même si je ne vois pas ses larmes, je les entends. Le premier réflexe que j’ai eu a été de tendre les bras, prêt à la porter pour l’amener dans un endroit plus confortable. Mais elle ne veut pas être touchée. Les bras finalement ballants, je baisse la tête et déambule en clopinant, sans parler. Verre d’eau fraiche en main, je lui reviens et lui tends. « Tiens. » Péniblement, et dans une distance mesurée, je me laisse tomber à ses côtés. Sans oser la regarder, parce que je n’en étais pas digne, je brise la mélodie de ses yeux qui perlent. « Si je t’ai blessée ou brusquée, ou causé le moindre mal.. » La voix finit par se casser, tremblante mais sans aucune animosité ou rancœur. « Je suis désolé. » Je baisse la tête, immobile, cherchant à taire les voix qui me crient des vérités odieuses.

Je tends le bras dans sa direction, effleurant son épaule dénudée offerte. Bien vite, je me ravise et plaque ma main contre ma cuisse. Elle ne veut pas que tu la touches. Et tout recommence. Tu ne la mérites pas. Tu ne la mériteras jamais. Tu la contamines. Tu es sale. L’œillade vide, je secoue la tête finalement. Pudique et timide, je m’écarte un peu plus, perdu entre ce que je pense être comme son besoin et ce que je sais être mon envie. La migraine guette alors que le cœur saigne. L’œil clos, je sens ma respiration s’emballer. Le désir criant de vérité est prêt à émerger. « J’ai besoin de comprendre, Siobhàn. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce que j’ai fait ? » L’inquiétude parvient à faire taire un instant les voix de vérité, puis c’est le sentiment de panique qui émerge et qui en dévoile un peu trop.

Je glisse des regards discrets dans sa direction et lorsque je m’apprête à croiser ses iris d’azur, je détourne aussitôt la tête, fixant le mur. « Qu’est-ce que j’ai fait, Siobhàn ? » Tête baissée, j’avais besoin qu’elle identifie mes lacunes pour que je puisse les combler. « Dis-moi au moins ce que je peux faire. Pour.. arranger ça. » L’aveu d’impuissance formulé, je lève la tête et plante l’œillade au plafond. Dans d’autres circonstances, sans ces chaînes qui m’empêchent et m’inhibent, je me dis que j’aurais su. J’aurais su les briser pour lui offrir une étreinte tendre et sincère. Je me serais tu, et j’aurais fini par essuyer ses larmes. J’aurais pu lui offrir un répit, secret mais solide. Seulement, je ne me voyais capable que de la salir, de l’envenimer un peu plus avec la crasse et le sang versé. Paralysé par la peur et les torpeurs, je prends conscience de mon inutilité, sous le prisme de dégoût que j’inspirais. Et sous ce même prisme, je la voyais s’échapper. Chaque rêve prenait fin, et la réalité reprenait ses droits.
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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mar 19 Juin - 1:53

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.

C’est le combat fatal de toute une existence. Le flot de sentiments contradictoires, violents, initiés ou non par l’hybris, qui la submerge par instant, et qu’elle ne sait plus contrôler. Peut-être en réponse au fait de vouloir les dissimuler, les conserver secrets, l’orgueil écorché à l’idée de se voir exposée. Quand la barrière érigée ne peut plus les contenir, ils se déversent tel un courant impétueux, emportant tout sur leur passage. Tout, et bien souvent le plus précieux.

Ce soir, ce n’est pas seulement elle face au drame, c’est la somme de bonheurs imparfaits, une bulle hors du temps éclatée, qui l’exhibe au regard de celui qui subit. Faible et colérique, intransigeante et vindicative, la voilà aussi fragile, instable, révélée dans tous les aspects détestables de sa personnalité, le temps de quelques heures, le temps d’une seule soirée. Pitoyable, elle est gorgée de honte, de la rage de se sentir désarmée, impuissante, incapable de tenir le monde venu de s’écrouler, celui qu’elle a tant besoin de dompter, de contrôler au quotidien. Par des gestes anodins, des désirs de domination, de supériorité, des manies capitales.

Ce soir, elle n’est pas celle qui a lâché prise à son contact, comme il a le don de la faire fléchir et de la faire capituler. Elle a fini par succomber, s’abandonner totalement, mise à nue comme dans cette foutue baignoire, à la merci de son oeillade, et de son jugement.

« Tiens ». Elle s’attend à l’amer, ou peut-être au courroux. Comme elle n’a pas de lieu pour masquer son état, la confrontation est quasiment instantanée, surtout inévitable. La carcasse qui s’abat lourdement à ses côtés, elle refuse de la contempler. Elle n’est pas prête à l’affronter, et de sa gorge il n’y a pas de mots, mais rien que des sanglots, qui peuvent pour l’instant s’échapper. Le verre d’eau qu’il lui tend, elle le saisit au bout d’un temps d’éternité. Le geste un peu bancal, le regard détourné, elle essuie des doigts libres les perles d’eau salée, et vient poser l’offrande à même le sol gelé. Si bien qu’après la chaleur du bassin, elle sent l’épiderme exposé qui se transit de froid, presque aussitôt anesthésié.

« Si je t’ai blessée ou brusquée, ou causé le moindre mal… » L’effet pesant du silence est rapidement brisé. « Je suis désolé ». Et voilà qu’il la rend coupable, plus qu’elle ne l’est déjà. De lui insuffler ce sentiment d’être fautif et responsable de la réaction démesurée, de sa sortie théâtrale. Coupable de l’avoir laissé dans cet instant qui aurait dû être parfait, et de lui infliger ça. Coupable d’avoir saccagé ce moment, de l’avoir piétiné sans avoir su le savourer, et de s’être trouvée inapte à endiguer le trop-plein d’émotions.
En tête, elle voit l’overdose de bonheur, son ironie cinglante, qui lui a fait perdre ses moyens. Trop heureuse d’y être enfin, émue de vivre et peut-être d’y prendre goût, elle a flanché au contrecoup. Au rappel incessant de l’adultère dont il fut le complice, et de la trahison que jamais elle n’a su se pardonner.

Les jambes étendues se rangent finalement sur le côté, et la respiration reprend son rythme mesuré. La divine a fini par s’apaiser, les larmes ont cessé de couler. Le voile de tristesse assombrit toujours son regard, tragique et misérable. Et quand l’approche est tentée de nouveau, son toucher la surprend ; assiège le haut du corps d’un millier de frissons, qu’il prend sans doute pour un rejet, retirant sa main blême. C’est la liaison des deux corps, sans la moindre-arrière pensée, qui lui fait prendre conscience de l’éventualité. Celle que peut-être, il est apte à comprendre, à vouloir l’écouter. Et plus les mots tombent, plus les questions sont posées, plus elle ressent la nécessité de se confier, entrevoit la possibilité d’être réconfortée dans ce moment terrible.

Son cœur se serre un peu plus parce qu’elle le voit batailler. Insister pour saisir tout ce qui se dérobe à son discernement ; et parce qu’il se croit responsable, se dit prêt à réparer des dégâts qu’il est loin pourtant d’avoir directement causés.
Alors c’est la chance qu’elle a qui de nouveau lui apparaît.

Il la voit au plus bas, au milieu d’un néant qui ne cesse d’aspirer, et pourtant il refuse fermement de lâcher. Avec elle il combat pour la faire remonter, absorbe les coups qu’il reçoit, se montre prêt à essuyer les autres si coups suivants il y a, le tout semble-t-il, sans lui tenir rigueur des dommages plus profonds qu’elle lui a déjà infligés. Elle n’est pas seule, ne le sera certainement plus jamais. C’est le message qu’elle perçoit quand il se met à supplier. Qu’elle ose enfin le regarder, le cœur au bord des yeux, comme si la plus belle déclaration venait de s’avouer.

Elle entend à présent, qu’il n’y a jugement, ni reproche ou aigreur dans sa voix. Que le ton est posé, penaud et confus, et qu’il se présente en toute bienveillance, et tout en retenue. Elle voit qu’il a toutes les raisons de lui en vouloir et de la délaisser, mais qu’il préfère épouser son supplice, saisir la chance de l’enrayer, qu’importe la rigueur du mur qu’il s’entête à heurter.

Alors elle se redresse, assez pour atteindre sa main, et s’empresser de la serrer. Se risque à le fixer, les pupilles embuées, les lèvres entrouvertes qui se mettent à trembler, comme si la scène allait recommencer.  

« Pardonne-moi juste » ; elle arrive à balbutier. Avant de se traîner jusqu’à la carcasse avachie, et de fondre entre les bras puissants sans même se demander comment elle serait accueillie. Les membres privés de toute force s’enroulent à la taille qu’elle saisit, et le visage enfoui contre son torse, elle réclame non sans vergogne, mais dans le plus grand désespoir, le réconfort dont elle se sent indigne, en dépit des efforts déployés par le dieu pour lui prouver le contraire. Le corps agité de tremblements se presse à la chaleur et au confort de celui qui ne l’a pas encore chassé, et déjà, la jonction des deux êtres agit comme un baume dont l’effet immédiat est celui de la consoler. Le faciès remonte lentement à la surface, se niche au creux de l’encolure, vient effleurer la gorge pour finalement atteindre son oreille. Elle y souffle des larmes muettes, suivies de quelques mots ; « Ce n’est pas ta faute. C’est seulement moi ».
Et ce moi porte sur lui le poids du monde.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mar 19 Juin - 14:56


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Tout finit par s’échapper. Et si c’était la morale de l’histoire ? Inaccessible, laissant miroiter l’atteinte sans concrétiser la saisine. Toute en volupté, en séduction gracile, la divine s’offre pour mieux se barricader, derrière des murailles en ruines, reconstruites pour l’occasion. Epris de l’entièreté de son être, je me fichais de ce que je pouvais découvrir derrière. Je n’avais pas peur. Et dans cette volonté insolente, cette force outrecuidante, je voulais pour une fois être celui qui dispensait des leçons et non qui les recevait. Mais je devais avant tout la comprendre, sous peine de me perdre dans ses propres méandres, sans compter les distorsions causées par ceux qui me sont propres.  

Il fallait avant tout que je m’affranchisse de ma propre prison. Le chemin était périlleux. Si la divine luttait, son combat trouvait un reflet chez moi. Entre le dégoût que je m’inspirais et dont j’étais certain de lu insuffler et l’inquiétude sincère et dévorante éprouvée à son égard, je trépigne, tâte, sans parvenir à dépasser la barrière physique. La divine m’évite et comme je peux la comprendre. Triste, sans forcément être blessé, conscient que ce jour arriverait, je tente. Mais des souvenirs émergent. Violents, je clos l’œil encore vif et il n’y a qu’un brouillard épais, une brume dangereuse masquant pièges et embuscades. L’estomac se noue un peu plus au son de ses sanglots. Je me détestais de la rendre aussi mal. Dévorée par des démons dont j’ignorais la nature, elle semblait accablée par un poids bien trop lourd pour ses frêles épaules. Les excuses prononcées ne font qu’aggraver les choses. La divine se replie un peu plus et je n’entends pas sa respiration qui redevient presque normale. Je tente un geste et la divine est transcendée de frissons. Je la dégoûte. Ma gorge se noue, ma tête se baisse. Littéralement au pied du mur, je ne voyais aucune échappatoire, parce que la solution était à trouver à l’intérieur. Enfouie, derrière ce même brouillard ténébreux, il fallait que j’y plonge. Et les coups s’enchaînaient. Les paroles acerbes émergeaient, de plus en plus âpres et incisives, elles lacèrent les cicatrices encore fraîches. Je me sens saigner, je me sens tomber pour elle. Un prix nécessaire et librement consenti, pour découvrir sa vérité et réparer le préjudice que j’avais causé.

Et c’est le sentiment d’impuissance qui me fait sortir de mes gonds, envoie vriller les barreaux de ma propre prison en acier trempé. Tenace, je m’accroche. Je refuse de la laisser s’échapper une deuxième fois sans rien faire. Elle devait juste me donner quelque chose pour comprendre, l’indice le plus infime me suffisait. Alors, je la supplie, la conjure. J’avais besoin de cette étincelle, de ce fragment minuscule. Je devais m’accrocher à quelque chose. J’avais besoin de m’accrocher à quelque chose, pour me battre non pas pour elle, mais contre mes propres démons. Être à ses côtés me semblait être la plus naturelle des choses, et à la fois, la plus irréaliste, celle qui appartenait au rêve, au domaine du songe mais jamais du réel. Pourtant, et malheureusement, la scène l’était bien. Ses larmes perlaient, ce n’était pas un mirage. Sa main qui serre la mienne, par contre, ce doit être le fruit de mon imagination.

Je ne veux pas savoir si je rêve ou si c’est réel. La main immonde demeure inerte, l’œillade est fixée droit devant. Je sens son regard sur moi mais je ne suis pas digne de l’affronter. Je cille, nerveusement, parce que je sais que je suis profondément mauvais. La crasse n’était pas innée, mais elle fut acquise avec une telle vergogne et à un âge si précoce qu’elle s’est mêlée à mes gènes. La noirceur face à celle qui m’avait toujours aveuglé de sa superbe. Sa voix finit par balbutier et intuitivement, je tourne la tête vers elle, sans pour autant relever l’œillade, toujours rivée au sol.

La Belladone se mouve, s'approche et conquit à nouveau. Et là, je ne sais plus. L’œil troublé, je la laisse simplement prendre possession de mon corps à nouveau, et en disposer à sa guise. Je ne sais plus rien. Perdu, les bras ballants et le souffle court, cette fois c’est ma langue qui ne sait plus rien formuler. Peu à peu, son corps s’agite et je reviens à moi. Je sens que la divine a froid. Je ne la touche toujours pas, les bras lourdement posés au sol. Je sens ses lèvres chaudes atteindre mon oreille. Encore spectateur, c’est brusquement que je lui reviens, l’œillade perçante. Encore une fois, la divine me rejette alors que je tâche de comprendre. Le rejet force la langue à se délier. « C’est pas seulement toi. » La voix pleine d’incompréhension, les sourcils froncés, c’est désormais la contrariété qui m’éprouve. « C’que je veux dire, c’est que ça a pas à être seulement toi. » Je me racle la gorge, fuyant délibérément son regard. Je voulais l’aider, soulager ses frêles épaules de ce poids écrasant ou qu’elle puisse au moins se reposer sur moi, sans jamais à avoir à en demander la permission. Je tente de me redresser. « T’es gêlée. » Ce n’était pas un reproche, mais une inquiétude supplémentaire. Et puisque la divine semblait dénuée de la moindre le force, ma main s’empare fermement de sa taille alors que l’autre avant-bras glisse sous ses genoux.

La manœuvre est hardie, tellement qu’elle frôle la désinvolture et l’inconscience. Je me fichais de mon état, de mes douleurs. Elles étaient superficielles, face à celles que la divine éprouvait. Les jambes ressemblées, pliées, je manque de tomber et je m’accroche brusquement à l’épiderme de Siobhàn, qui me permet de trouver un semblant d’équilibre, comme à notre habitude, précaire. Le râle est silencieux mais les traits sont crispés. Une fois debout, je lui adresse un regard bref, presque timide s’il ne transpirait pas l’entêtement. Et tandis que je claudique, la divine n’a rien à craindre, du moins je le pense, naïvement. Et c’est maladroitement que je finis par la déposer sur le canapé, où ma fierté m’interdit d’exprimer la moindre douleur. Réduite au silence, la crise est internalisée, close. Alors presqu’au couloir, je me tourne vers la sublime. « Y’a rien à pardonner. » J’inspire, lui offrant un sourire triste, encore marqué par des réflexions intenses et déroutantes. « Faudrait que t’aies fait quelque chose de mal pour ça. Et c’est pas le cas. » Je baisse la tête et vais dans la chambre attraper une couverture et des vêtements chauds. Une fois seul, j’expire péniblement. La besogne est un déplaisir nécessaire. La salive s’accule et la violence de la respiration me force à glavioter. Le contre-coup s’empare de mes entrailles et quelques larmes finissent par perler. Le cœur déchiré d’avoir vu celle qui le possède dans un tel état et surtout, de ne pas être capable. L’impuissance manifeste mue les larmes en rage. Je renifle bruyamment, m’afflige quelques claques, prêt à livrer ce combat à ses côtés. J’en profite aussi pour enfiler un short et délaisser la serviette.

A nouveau face à elle, sans oser encore la regarder, je lui tends les vêtements et étends la couverture maladroitement sur elle, sans doute par mégarde, sa tête se retrouve recouverte. Je finis par lui tourner le dos, lui laissant l’intimité dont elle avait sans nulle doute besoin. Et c’était juste le temps nécessaire pour mettre de l’eau à bouillir. C’était mon dernier gain de temps, que je pouvais lui offrir sans paraître suspect. Les jambes incertaines, en coton, je m’installe de l’autre côté du canapé, lourdement. Le corps enraidi par les manœuvres poussives, je pose mes mains sur mes cuisses, osant enfin lui sourire en adressant une œillade timide. « Je t’ai fait du thé. » Je balbutie, à ce moment précis, de toutes les choses que j’avais à lui dire, c’était la seule qui avait pu sortir.
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Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
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'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

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« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mer 20 Juin - 1:40

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.


Toujours ce retard, ce temps d’écart qui les empêche de se comprendre et de se retrouver.
Tandis que la divine parvient à exprimer le besoin soudain impérieux de s’accrocher, saisit la main tendue pour s’empêcher de sombrer, elle se heurte à un mur, qui la freine et la fait presque renoncer. Sa tentative désespérée pour trouver le réconfort et ses gestes confus ne trouvent écho que dans la raideur d’un corps incapable de l’accueillir comme elle s’y attendait. Les bras ne se referment pas autour des épaules frêles, les doigts ne la touchent pas et le regard fuit sa rencontre, au point de la laisser seule se remettre, plus mal encore qu’avant la démarche éperdue. Fallait-il qu’elle accepte l’évidence dans ce moment des plus terribles, la nécessité de sa présence comme soulagement de tous ses maux, pour se voir finalement abandonnée.

Les mouvements chaotiques de la déesse se brisent sur l’inertie des membres parallèles, et ce rejet la paralyse. Elle se retire avec longueur de la carcasse apathique, sans parvenir encore à trop s’en détacher, mais le contact est bel et bien rompu. Recluse et déroutée, elle subit le trauma puissant de s’être fourvoyée, et d’avoir mésinterprété l’incitation à se confier, l’encouragement à se laisser aller et se livrer sans retenue. Bien trop sonnée pour lui en vouloir, trop éreintée par ses propres changements d’humeur agressifs et répétés, elle demeure à son tour figée dans l’indifférence la plus totale. Hors du temps et du flot ininterrompu de sentiments extrêmes pour quelques secondes à peine.

« C’est pas seulement toi ». Et contre toute attente, le silence qu’il impose est défait. L’attention se détourne de sa propre tourmente pour tenter de se focaliser sur le discours qui suit, et qu’elle peine à comprendre. « C’que je veux dire, c’est que ça a pas à être seulement toi ». Les mots et l’attitude sont discordants, et ça la dévoie un peu plus des convictions qu’elle croyait finalement acquises. Perdue, elle ferme doucement les yeux et se concentre sur sa respiration fantaisiste en attendant la suite, terrifiée à l’idée d’initier un nouveau geste, ou un comportement tombé une fois de plus dans l’oubli.

« T’es gelée ». Le constat se présente, et son corps se soulève. Pantin amorphe entre les bras de fer, elle s’accroche timidement à la nuque du géant, se faisant plus fluette qu’elle ne l’est en discernant sa peine et la perte d’équilibre. Elle se souvient qu’il a mal, et qu’en dépit des douleurs, il a toujours la force de se soucier pour elle, et de la mener en lieu sûr. Elle repense à ses mots, y voit de nouveau un signe et surtout une invitation, mais demeure incapable d’y réagir, par crainte de s’y tromper encore et d’être repoussée. La chaleur qu’il émet, le parfum qu’il exhale rappellent des souvenirs heureux, ceux d’autrefois et du chalet, et sans le vouloir, il vient lui donner ce qu’elle espérait tant pour se remettre de sa perdition. Un simple contact mutuel, dont elle s’interdit malgré tout de profiter, dans sa retenue craintive et timorée.

Comme elle est déposée avec délicatesse sur le divan de la pièce principale, elle prend conscience du fardeau qu’elle représente, de l’incompréhension qu’elle suscite en toute évidence dans l’esprit de l’irlandais, et des tourments qu’elle lui cause, alors même qu’il est aussi blessé. D’abord physiquement, et certainement encore par les épreuves endurées, il n’y a pas de cela si longtemps, et durement révélées au terme de confessions partagées. Elle resonge au moment à mesure qu’il s’éloigne, essuie de nouveau les traces de ses sanglots répandues sur ses joues, diaprées de couleurs après les affres traversées.  

C’est qu’ils ne sont peut-être pas voués à jamais se comprendre. Les souvenirs et paroles prononcées par dessus son épaule la ramènent à la réalité. Abrupte et difficilement déchiffrable, pour l’un et l’autre des protagonistes. Quand il revient à elle, elle note encore une fois la prévenance, comme une infime lueur d’espoir prête à lui redonner confiance, alors même qu’il se borne à éviter son regard.
Le sien a fini d’évacuer les larmes. Il n’est plus que chagrin, obscurci par la toile d’affliction et d’épuisement qui la surcharge. Elle n’a rien à lui dire encore, et s’enroule dans la couverture, recroquevillée sous les coussins, fixant tour à tour le piano sur lequel trônent encore ses offrandes, sa mallette élevée sur le comptoir, et le propriétaire des lieux. Alors qu’il s’évapore de nouveau, elle ressasse les instants écoulés, et les raisons du cataclysme.
D’abord l’émotion de se réaliser enfin heureuse, pour de bon aux côtés de l’homme qu’elle convoite et désire, et puis l’auto-accusation. Sans doute incitée par la pensée première, et par l’acte engagé, sordide répétition de l'infidélité pour son esprit encore coupable et perturbé. Peut-être parce qu’elle n’a jamais fait l’effort d’en parler, que le mari trompé n’a jamais su et qu’il n’a pu ni la renier ni pardonner, l’effet du ballet a bien été trop dur à supporter.

Elle voudrait bien lui dire, car la tempête a fini de ravager, et qu’il n’en reste plus que les séquelles. Aussi profondes et sévères soient-elles, comme des milliers de bouts de verre à retirer. Mais puisqu’elle ne l’a jamais vraiment évoqué depuis qu’il est parti, Riorgh est un sujet délicat à aborder, plus encore devant lui. Lui qu’elle n’a pas hésité à connaître sous le prisme du plaisir, et lui finalement venu remplacer le défunt épousé.  

« Je t’ai fait du thé ». A bien s’y concentrer, elle peut en détecter l’odeur mais refuse d’y poser les yeux. Ses doigts triturent les vêtements déposés près d’elle, et l’œillade est fixée à l’horizon, osant timidement amerrir dans l' iris océan. Elle reste un long moment à l’observer ainsi, sans ciller, sans se mettre à parler, finissant seulement par contempler les pans de chair récemment recousus, les sutures adhésives partiellement décollées, l’oeil clos et les pommettes bleuies. Alors elle sort de sa torpeur, délaisse la couverture pour seulement se vêtir de la serviette, et s’empare des habits, levée nonchalamment, avant de disparaître.  

De retour sur les lieux du drame, elle se hâte d’enfiler les parures malgré sa maladresse, et récupère le bol intact, deux serviettes encore propres, qu’elle tient à l’intérieur du coude. Tailleur, talons et sous-vêtements laissés derrière mais rassemblés, elle rejoint le salon la démarche un peu gourde, avant de se planter entre la table basse et puis le canapé. Elle reste un instant pantoise à regarder la carcasse avachie, avant de déposer ses effets sur la surface, profitant du moment pour s’emparer du mug brûlant, et goûter au liquide, sans s’assoir pour autant. « Merci » ; elle murmure du bout des lèvres, et la dernière syllabe traîne en longueur.  

Les gestes ne sont plus ce qu’ils étaient ni ce qu’ils sont au quotidien ; tremblants et imprécis, témoins de son hésitation, et de la situation qui la bouleverse encore. Pourtant, elle finit par braver la peur du rejet et se risque à frôler la silhouette installée. Ses doigts s’approchent lentement de la joue écorchée, tout en réticence, comme s’ils craignaient de s’y brûler. Quand elle parvient enfin à toucher l’épiderme, elle s’arrête un instant ; coule une oeillade navrée à l’accidenté, et replace délicatement les bandes adhésives détachées. Puis elle s’en va chercher l’onguent qu’elle n’a pu encore appliquer, obnubilée soudain par la promesse tacite de soigner ses blessures. Comme si le geste allait faciliter la guérison des maux causés par la même occasion, comme s’il allait l’aider peut-être à s’excuser encore, et à confier tous ses scrupules à celui qui le lui a demandé.

« Je peux ? » Elle n’a pas la bravoure de relever le tissu, mais l’argile étalée au bout des doigts, elle fait comprendre au dieu qu’il lui faudra l’ôter s’il veut bénéficier du traitement. Les sourcils froncés et les prunelles embuées, elle entrouvre la bouche pour s’excuser encore ; « Je suis vraiment désolée ». La respiration s’accélère, le souffle devient court, et ça s’entend dans sa voix. Brûlante et éraillée, tandis que les traits se font graves, et le visage fermé. Alors qu’elle s’ouvre au contraire, à peine, mais il faut bien commencer ; « J’ai pensé à des choses auxquelles il n’aurait pas fallu ». Elle craint la réaction, mais crève à l’instant de l’étreindre. « Je ne voulais pas te blesser ni te faire de la peine ». Les yeux balaient la pièce, l’exercice est pénible, mais elle s’y force avec le sentiment de lui devoir les réponses qu'il a si bien réclamées. « Il n’a jamais su… mais je m’en veux encore ». Et la main libre vient chasser les larmes qui menacent de perler, la vision se réduit, et le soupir s’éteint.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Mer 20 Juin - 13:48


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(but i'm winning)
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I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Si la comprendre me semblait chose accessible, encore fallait-il que je ne me ferme pas à mon tour. Par nécessité ou avarice, je me retrouve à prendre la facilité. Au lieu de m’ouvrir et de l’accueillir, il y avait ces éternelles réserves et part d’ombres et je n’étais pas prêt à ce que quelqu’un les découvre entièrement. L’indifférence masque le trop-plein de sensations, d’un cœur resté si longtemps silencieux qu’il n’est pas sûr d’avoir un jour su parler. Je m’égare, dans des méandres incertains et mornes et je ne me rends pas alors compte que plus je me perds et plus la divine est esseulée, laissée sur le côté de mes chemins tortueux. Alors que je la voulais à l’abri, je ne faisais que la laisser en proie à ses propres démons.

Et je craignais qu’il ne soit trop tard. Oscillant entre inquiétude et indifférence, c’était tout mon corps qui trépignait. J’allais jusqu’à réprimer le moindre spasme, à la fois spectateur et coupable. Le retour aux instincts primaires balaie cette symphonie qui sonne faux et qui ne nous ressemble que si peu. A moins que ce soit la découverte d’une nouvelle danse, bien plus éprouvante que nos ballets incessants, probablement parce que nous étions face à nos faiblesses, à nos fautes et imperfections. Et j’effleurais doucement que ce n’étaient pas les défauts de l’autre qui étaient répulsifs mais bien les nôtres. Eternels tortionnaires et bourreaux de nos propres êtres, nous nous condamnions au poids de la culpabilité et de nos erreurs, alors que nous n’étions bons qu’à vivre, ou survivre, du mieux possible avec les armes dont nous disposions.

Peu à peu, la délicatesse maladroite reprend ses droits, et le corps ankylosé reprend vie à son tour. Alors, la démarche est autant risible que sincère. Parce que je n’étais jamais tombé pour qui que ce soit. L’adulescent avait embrassé le sol, rampé, mais seulement parce qu’il avait été détruit par un amour trop grand pour un myocarde bien trop précoce. Il s’agissait des derniers remparts, ou plutôt amas de briques où il n’y avait ni ciment ni barbelés. A quoi bon, lorsque chacune pèse un poids décourageant pour quiconque, et même pour leur propre créateur. Et le ballet reprend. La divine s’échappe, mais ce n’est que pour enfiler les quelques vêtements pour son propre confort. Tous deux penauds, je ne comprenais pas pourquoi elle pouvait se sentir ainsi. J’esquisse un léger sourire lorsqu’elle empoigne le mug. Les mains jointes, je les fixe. Mes doigts s’entremêlent, je lutte. Je sais que je la répugne mais j’ai besoin d’elle et je veux être là pour elle. J’ignore les formes à adopter, mais l’ardeur est réelle.

Ainsi, lorsque la divine se risque à s’approcher et de se gâcher un peu plus en me touchant, je coopère. Elle est tremblante, incertaine. Ses doigts effleurent mon visage, et je méprise les écorchures vives sur ma joue pour précipiter le contact et la conforter dans sa démarche. Et je laisse la Belladone me réparer, alors que ce devrait être à moi de soulager le poids de ses épaules écorchées. Je l’observe se lever, chercher un objet que je ne reconnais pas tout de suite. J’arque un sourcil, curieux. Une pâte épaisse recouvre le bout de ses doigts et mes narines s’activent pour tenter d’en discerner les odeurs. Mon regard s’adoucit naturellement alors que celui de la divine est toujours embué. J’attrape ses mains et m’approche à mon tour. « Ca peut attendre. » Je les essuie délicatement, en veillant consciencieusement à ne pas la blesser outre-mesure. Comme s’il m’était impossible de lutter encore, las et éreinté, mes doigts cherchent les siens et ne lui laissent nullement le choix. Entremêlés, ils se crispent aux siens, j’étais désormais incapable de me passer de son contact.

Sa respiration redevient instable et j’appréhende le pire. Surtout lorsque la divine réitère l’expression du poids de sa culpabilité, qui n’avait pas lieu d’être. Je désapprouve par un bruit de langue qui claque alors que je secoue la tête légèrement. Le visage de la Belladone se ferme et c’est mon cœur qui se broie. J’ai pensé à des choses auxquelles il n’aurait pas fallu. Je repense au cabanon et à la confession. Alors était-ce ainsi qu’elle me voyait ? Finalement, la vérité avait fini par éclater mais c’était probablement la réaction dont je m’étais le moins méfié, voire même pas méfié du tout. Je balbutie, incapable de former le moindre mot. Pourtant, Siobhàn continue, et je ne comprends pas. Je trouve enfin l’audace et plutôt la désinvolture de croiser son regard, pour le supporter sans ciller. Elle aussi, lutte.

Et de cet acharnement, criant de ses iris troubles, la vérité, la sienne, éclate. Il. Lui, l’homme qui avait été le plus heureux d’avoir pu posséder son cœur. Lui, qui avait connu son amour mais qui avait cessé de s’en montrer digne. Lui, qui avait fini par la délaisser, gâchant la rose étincelante en fleur fanée. Siobhàn avait déjà été heureuse mais cet homme, il avait tout ruiné. Je me rapproche, étirant mon bras pour l’étreindre alors que ma main libre s’approche de ses joues humides pour délicatement les quelques larmes qui avaient réussi à s’échapper. J’étais complice de sa culpabilité, mais là où elle s’en voulait encore, je n’y voyais qu’un signe de nos destinées joueuses et pleines de malice. Je craignais de la voir regretter cette nuit passée, il y a presque dix ans. « Il t’avait.. abandonnée, Siobhàn. » Je relève son menton et plante l’œil encore vif dans son regard. « Tu crois pas que t’as mérité de vivre ta propre vie et d’avoir droit à un peu de bonheur ? » Parce que la mort libérait l’enveloppe corporelle, mais condamnait les vivants à vivre dans une nostalgie perfide. Un cercle vicieux où semblait être et se maintenir prisonnière la Belladone. J’ignorais où se trouvait son bonheur, mais je savais où était le mien et il était à ses côtés. Et il me semblait être prêt à y renoncer pour le sien, si jamais sa quête l’amenait ailleurs.

Je fixe un instant son annulaire, vierge pour finalement relever le regard vers le sien. « S’il.. t’aimait vraiment, il voudrait que tu sois heureuse. » Et dire son amour pour elle me brûle autant les lèvres qu’il retourne mon estomac. S’il l’aimait vraiment, jamais il n’aurait mis Siobhàn dans une telle position, en demandant son aide pour ses enquêtes sur sa propre famille. « Que tu penses à lui, oui, mais pas que tu t’accables pour un fantôme. » Je récupère ainsi ma place de l’amant, de celui qui ne sera jamais assez bien pour égaler le grand et implacable Riorgh Dempsey. Et il n’y avait rien de véhément là-dedans, seulement un rappel des faits. Parce que je comprenais que la Belladone ne s’abandonnerait jamais plus à un autre homme, et encore moins à celui qui était son complice. Je déglutis péniblement et relâche sa main lentement. « Tu.. » l’aimes encore ? Je connaissais déjà sa réponse. C’était une rivalité sur laquelle je ne pouvais triompher. « ..penses beaucoup à lui ? » En revanche, ce que je pouvais lui offrir, c’était une oreille attentive, pour soulager le poids de son palpitant à la mécanique ankylosée.
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poison ivy
Siobhán Kearney
BLAZE : honey.moon ou le chat
CREDITS : all souls (ava) bandersnatch et jenesaispas (aes profil)
FACE : jessica chastain
DOLLARS : 2250
SACRIFICES : 4327
PORTRAIT : (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Tumblr-ofm3vt-Hh9-L1vdr7syo8-250
ANNEES : l'apparence figée dans ses quarante et une années (sept. 78)
CŒUR : doucement réchauffé par le dieu forgeron qui en a relancé la mécanique
RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
TALENT(S) : phytokinésie / contrôle des toxines--par le toucher / connexion végétale / superphysionomie / vérité oculaire
FACTION : an riocht, de retour à la maison
OCCUPATION : ma petite entreprise ne connaît pas la crise ; herboriste - fleuriste - fabricante de cosmétiques - produit des substances divines (propriétaire d'Emerald Garden & l’Élixir) ; supervise la production de nectar à la distillerie
GENÈSE : (primus) stade 7 ; essence retrouvée dans cette vie pour protéger le ventre qui s'arrondit de jour en jour
TALON(S) D'ACHILLE : la tarte au citron - ses enfants - les feux de forêt
JUKEBOX : The Cinematic Orchestra - Arrival of The Birds & Transformation | John Tavener - Funeral Canticle
RUNNING GUN BLUES :
(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 U7zg

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 R9QyQbM (aislinn) love's not a competition. /!\ -18 PG00EUa
'Cause I wanna touch you baby, and I wanna feel you too. I wanna see the sunrise on your sins just me and you ; light it up, on the run, let's make love tonight. Make it up, fall in love, try.

(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 JcCnDZF
« Spending time with you showed me what I've been missing in my life. I have to thank you for giving me the greatest gift ever. I'm scared but If someone asks me, i think i'll answer that the rest of my life looks like you. » ღ pinterest

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 Meabh
« I know it hurts, it’s hard to breathe sometimes. These nights are long, you’ve lost the will to fight ; your heart’s a bird without the wings to fly. But you are not alone, I’ve been here the whole time singing you a song. I will carry you » ღ pinterest

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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Jeu 21 Juin - 1:28

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.


Curieux, à quel point le contact entre eux ou son absence rythme l’affect, chasse les humeurs pour en appeler d’autres, trouve le pouvoir d’anéantir ou de soigner. Ils n’en sont plus à leur premier ballet, et les montagnes russes ont toujours cadencé leur relation, mais cette nuit en particulier, et peut-être depuis le chalet, la divine découvre un don étrange et ses effets. Il suffit qu’il la touche, et plus encore qu’il l’étreigne, pour que le coeur s’allège et que le chagrin se contienne. Loin encore de s’évaporer, elle le sent pourtant se tempérer, entrevoit la lueur d’espoir qui saurait lui permettre sinon de l’enrayer, au moins de le combattre et de le rendre supportable.

Ces mains posées sur les siennes, qu’elle contemple sans ciller, sont milliers de brûlures sur l’épiderme, comme un rappel de ce besoin de lui qu’il a créé. Comme il s’applique à balayer le plâtre, elle fait le parallèle avec son âme qu’il est aussi capable d’épurer. Presqu’aussitôt, sa chaleur apaisante la contamine, et le myocarde se tend vers celui qui l’attire tel un aimant redoutable. Et ce n’est plus un doute alors, cela devient une évidence ; elle comprend que le manque est un gouffre dont elle aura à jamais peine à s’extirper, et qu’il est devenu sa drogue, douce ironie de trafiquante qui s’est toujours affranchie de toute dépendance.  

Ces doigts mêlés aux siens, elle veut les tenir encore et ne plus jamais les lâcher. Ils lui donnent un peu plus la force de se confier, la sensation de ne plus être seule à affronter, et elle finit par s’ouvrir, comme la corolle d’une fleur qu’on a longtemps soignée pour la voir s’épanouir. Il est celui qui vient l’encourager, comme elle a su le faire pour lui et à l’inverse, en cette nuit de tempête qui les a vus se rapprocher.
Dans ce tableau éternel, où lui est assis et elle debout, il est toujours presque à sa hauteur, et elle domine à peine. Tandis qu’il soutient son regard, il peut tendre son bras pour réclamer sa belle, la ramener contre son cœur, et dissiper le sel brûlant qui rougit ses paupières. Quelques secondes elle trouve appui contre son front, et obéit aux gestes prudents qu’il commande, le menton relevé, pour mieux discerner l’intérêt sincère et la volonté de l’aider.

Elle sait qu’il n’a pas tort, que les conseils sont avisés, et sur bien des aspects de l’existence elle a d’ailleurs su les appliquer. Ce bonheur dont il parle, qu’elle n’est pas sûre de mériter parce qu’elle se voit sur trop de points coupable ou responsable, elle voudrait pourtant bien l’atteindre. Elle sait qu’il est celui qui peut l’y aider, et qu’il a déjà commencé, mais il ne suffit pas de mots pour la persuader qu’elle n’a rien à se reprocher et disperser ce trouble qui l’empêche d’avancer. « J’ai envie d’y goûter de nouveau. Mais je ne crois pas en être digne ». Quitte à paraître humaine, elle lui dévoile ses desseins, dont celui d’être heureuse, cette envie bien réelle, qu’elle voudrait le voir partager. Sans parvenir encore à lui révéler qu’il est celui qui a redonné ce goût d’allégresse à sa vie, et rendu bien d’autres saveurs envisageables.

A l’évocation de son amour perdu, le cœur de la divine se serre et elle s’en vient fixer le sol. Le mot employé la gêne, non pas qu’elle ait eu des doutes sur les sentiments de son époux, mais parce qu’elle sait surtout, sans parvenir à se l’avouer, quels étaient les siens à son égard. De l’amour dévorant, comme celui qui la brûle pour le Duc à l’instant, elle n’en avait déjà plus pour Riorgh au moment de l’adultère. Et c’est peut-être le plus difficile à accepter, parce qu’elle a l’impression terrible de lui manquer de respect, presque de piétiner le temps vécu ensemble et le bonheur bel et bien partagé durant quelques années.

Le regard à nouveau voilé, l’herboriste souffle péniblement et se perd dans ses pensées. Elle ne peut s’empêcher de se dire que les choses auraient pu être différentes. Que si elle avait su taire et combattre sa rancœur aveuglante, elle aurait trouvé les mots pour dissuader Riorgh, et pour le préserver. Au lieu de quoi, elle avait foncé tête baissée dans le piège, bercée par l’illusion de voir son père anéanti, et le Royaume terrassé. Sans trop même réfléchir aux conséquences qu’un tel acharnement pourrait avoir sur sa propre famille, ni aux dommages collatéraux qu’il pourrait entraîner. Le Liam de l’époque aurait pu en pâtir, et elle n’était d’ailleurs toujours pas certaine qu’il en soit ressorti indemne. Mais il n’avait pas l’air de lui en vouloir. Quant à l’époux, il n’y avait trouvé que la mort, et si elle n’était pas celle qui avait injecté le poison, elle n’en était pas moins coupable de l’avoir exposé au pire par égoïsme, plutôt que de le protéger, et de le tenir à distance de ce qu’elle savait le plus grand des dangers.

Malgré tout, les mots lui rappellent que les si ne refont pas le monde, et qu’elle a déjà passé des années à se le répéter pour pouvoir avancer. Elle est de ceux qui ne s’avouent jamais vaincus, de ce qui se relèvent, et de ceux qui se battent jusqu’à leur dernier souffle. Même si les abysses les voient s’y précipiter quelques fois, ils sont capables de s’en délivrer, car animés d’une force intérieure indicible, bien que parfois un peu longue à reprendre ses droits. Et peut-être en prend-t-elle soudain conscience, confortée par le dévouement et la présence de celui qui pourrait en être l’instigateur, déjà, et plus encore les jours prochains.

Comme sa main lui échappe, que leur proximité vient de nouveau à s’étioler, elle se sent portée par un élan d’audace qui ne s’était plus manifesté depuis leur danse dans la baignoire. Elle refuse de le perdre encore, même pour quelques secondes, et le corps accolé au sien, elle se presse contre son torse, agrippe son cou de ses mains. Son nez quant à lui vient frôler le sien, et ses lèvres effleurer le duvet, sans pour autant s'y poser. « Je pense à lui parfois… mais à toi beaucoup plus ». Une façon maladroite de lui dire qu’il a bel et bien pris sa place dans son coeur, et qu’elle ne veut pas qu’il la quitte ; même si par certains aspects, l’idée la fait toujours souffrir. « Je n’ai pas renoncé ». L’étreinte se renforce à mesure qu’elle abdique, et qu’elle choisit d’être sincère, d’oublier tous ses doutes et sa honte, d’oublier son malaise et ses craintes, parce qu’il sait lui donner le nerf de reprendre la lutte. « Je ne sais pas combien de temps ça prendra... » pour accepter pleinement d’être heureuse, « mais je veux me battre encore ». Et son regard se fait timide car l’aveu à venir est grand. Mais il déborde aussi d’amour et de franchise, forgé dans la pudeur dont la divine a le secret. « Pour nous ». Elle expire le message du bout des lèvres. Un nous qui en franchit le seuil pour la toute première fois, conjuguant les protagonistes au pluriel. Comme un je t’aime avant l’heure, qui ne laisse aucun doute sur son désir de les voir tous deux écrire une histoire, désormais commune, et non plus chacun de leur côté.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Jeu 21 Juin - 19:56


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Et si sa vérité émerge, la mienne se cantonne à crier silencieusement. La divine avait toujours été la plus forte de nous deux. Elle s’inscrivait dans une peinture idéale, si ce n’est idyllique, dans mon imaginaire. Elle, qui n’avait peur de rien, elle qui savait tout. Elle, la magnifique, l’intense, tantôt réservée, mais même dans sa réserve, elle demeure éclatante. Et j’avais toujours craint sa déception, persuadé de ne jamais être suffisant. Parce qu’au final, je n’étais pas celui qui était parti. Parce qu’au final, j’étais prêt à être celui à tout abandonner pour elle. Trop tard, ou pas assez tôt, la divine avait toujours su garder ses desseins pour elle. Cette pudeur, je ne pourrais jamais la lui reprocher. Et même si le reproche était toujours possible, le pardon n’était jamais bien loin. Le cœur adulescent n’avait jamais pris la peine de se méfier à ses côtés. Elle a créé les barrières mais aussi sa propre exclusivité. Elle seule possédait les secrets pour abolir ces murs, car elle les avait érigés. Source du souffle de vie, et du goût poussiéreux des cendres suite à l’incendie causé par le vide, il avait fallu réapprendre à vivre. Force est de dire que j’apprenais encore.

Le contact renoué, je ne veux plus jamais avoir à le rompre. Pourtant, j’ai l’intuition que ce ne sera qu’une histoire de mouvements incessants. La fierté comme garde-fou, il y avait encore des parts d’ombre qui ne seraient jamais de taille à ébranler les certitudes. La divine m’avait manqué, et me manquait dès l’instant où la vie nous séparait. Je ne me souviens pas avoir ressenti ce manque, l’appétence en berne et les couleurs qui deviennent plus ternes. Surtout, je méconnaissais encore l’étendu des sensations des retrouvailles. Il n’y avait ni duc, ni Royaume, ou violence, il n’y avait qu’elle et au-delà de l’envie, il y avait le besoin.

Il était des vérités qu’il ne fallait pas toujours cacher, ou taire. Et lorsque je voyais Siobhàn lutter ainsi, se torturer avec des instruments qui m’étaient inconnus, ma langue se délie. Fier sans être présomptueux, je ne fais qu’évoquer son droit à une vie enfin heureuse. Je ne m’évoque pas dans ses desseins qui me sont inconnus. La Belladone avait les dernières années à vivre des épreuves éprouvantes. Ses traits, bien que ravissants, n’hésitaient pas à se montrer vite durs, nostalgiques. Mais c’était son regard qui criait sans doute ce qu’elle avait vécu. L’âge ne signifiait rien. On pouvait être jeune et avoir bien trop vécu, et c’était que j’étais amené à lire dans les iris azuréennes de la divine. Comment ? Parce que c’était le regard de ceux qui en avaient trop vu. Bien sûr qu’elle était digne d’être heureuse. Qui pourrait dire le contraire ? Celui qui y arriverait ne le ferait que par jalousie, ou sadisme. Je secoue à nouveau la tête, l’air sérieux, celui qui était assez rare pour être souligné. « Pourquoi ? Tu trouves pas que tu t’es assez punie comme ça ? » J’effleure délicatement son visage, laissant mon pouce s’échouer sur sa mâchoire. « Si y’a bien une personne qui en est digne, c’est toi Siobhàn. Tu le mérites, alors prends-le. » Je lui souris légèrement, le cœur serré de la voir aussi intransigeante envers elle-même. La divine n’était pas née dans les rues encrassées. Ce n’était intrinsèque. Elle pouvait s’en sortir, sans être de nouveau happée par les ténèbres.  

Et c’est son regard qui se voile à nouveau. Contrarié de ne pas être capable de la soulager, je cherche à lire en elle. Peut-être y avais-je été trop fort ? Les mots n’avaient jamais été mon fort, et je le regrettais. Je vois ce qui la ronge. La mort de Riorgh continue de la hanter, et c’était une chose des plus naturelles. La mort soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponse, puisque c’est le soulagé qui prive les vivants de toutes les clés qu’il pouvait détenir. Egoïste, il part, parfois hante la mémoire des survivants, comme si les affres de notre arène n’étaient pas assez âpres et violentes. Je sais que l’homme détient une place à jamais dans le cœur de la divine, et dans sa vie. Je ne pourrais jamais l’égaler et mon but n’était pas de la lui ravir, car nulle victoire était possible. Je me perds un peu plus, ma main finit par lui échapper. J’ai peur de le voir gagner tous les combats, et surtout le nôtre. Désormais sur la réserve, je ne m’attends pas à ce que la divine plonge pour me récupérer. Son corps lié au mien, je l’accueille et ferme aussitôt mes bras, l’emprisonnant. Sans m’en rendre compte, ce sont mes mains qui se crispent sur sa hanche et son épaule, l’invitant à s’installer sur mes cuisses. Ses lèvres pleines jouent avec ma moustache, mon regard finit par s’adoucir, retrouvant un semblant d’équilibre. J’écoute la Belladone attentivement, et ne serait-ce que savoir que certaines de ses pensées me sont adressées me réconforte. Je n’en demandais pas tant, mais bien au fond, je l’espérais. J’enroule un peu plus mes bras autour de la divine. Les doigts crispés se détendent peu à peu, allant même jusqu’à s’autoriser quelques caresses. Son regard autrefois embué, semble se laisser aller à démontrer une force et une détermination. Siobhàn, te revoilà.

Soudain, la timidité s’empare de la Belladone. J’arque un sourcil, penche légèrement la tête et demeure silencieux. Elle s’ouvre, et il n’était pas question d’abîmer le moindre de ses pétales. La mécanique du myocarde s’enraille un instant, loupe un de ses rouages habituels, pour finalement battre à rompre la cage qui le contient. Lentement, mes lèvres s’étirent, sans nul doute, un peu trop naïvement, voire même niaisement. J’avais attendu ce moment pendant si longtemps. « Nous ? » Je soutiens son regard, presque à croire que cela ne pouvait être que le fruit de mon imagination. Mais je sens bien son souffle sur ma peau et c’est bien sa chaleur que mes mains éprouvent. Ce nous, je l’avais rêvé sans jamais l’effleurer, à ces pensées de nos destinées liées, de nos astres qui s’entrechoquent et qui s’accrochent. « C’est plus un combat que tu mèneras seule, Siobhàn. Et peu importe le temps dont t’auras besoin, je serais pas loin. » Ce n’était pas juste une promesse, c’était un engagement solennel formulé, celui de rester à ses côtés et de ne plus jamais la laisser seule face à ses propres démons. Je cille lentement, tends mon visage pour effleurer un peu plus ses lippes et enfin les saisir, dans un geste tendre dont je m’ignorais capable de faire preuve mais dont j’étais fièrement coupable. Peut-être méritais-je d’être heureux, aussi. Ou venais-je juste de m’en montrer digne ? Peu à peu, ce sont mes muscles qui se détendent et ce sentiment d’être invincible mais aussi d’avoir acquis la plus grande des faiblesses : désormais, j’avais quelque chose à perdre. Une seule personne dont je pouvais être dépouillé pour que tout s’écroule.  
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RÉINCARNATION : airmed, déesse irlandaise des plantes médicinales ; guérisseuse, empoisonneuse, enchanteresse
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S.K.
la cité des mâles veille sur le quartier des lunes ; elles veulent y faire leur place et doivent y bouffer du bitume ; de peines, de vaines, tenaces, elles brillent d'audace ; s'enflamment, un flegme, qui brûle ; si belles. bien plus qu'au soleil.

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ANGER AND TEARS
Is that all that's left us after hating all these years? In a house full of anger and a heart full of tears

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« They say mother earth is breathing with each wave that finds the shore ; her soul rises in the evening for to open twilight's door ; her eyes are the stars in heaven watching o'er us all the while, and her heart it is in Ireland, deep within the Emerald Isle. »

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[size=8]Help me out here. All my words are falling short and there's so much I want to say. Please forgive me ღ kearney-killough


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POISON IVY
They used to call me Poison, like I was Poison Ivy. 'Cause I was filled with poison, but blessed with beauty and rage

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EMERALD GARDEN


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poison ivy
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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Ven 22 Juin - 1:31

love's not a competition.

Éamonn McNamara & aislinn o'reilly.


Ce nous qui s’échappe et vient fendre l’air, elle est heureuse de l’avoir prononcé. Son coeur s’en trouve un peu plus libéré, comme à chaque fois qu’elle parvient à lui dire ce dont elle pense avoir envie, ce dont elle croit avoir besoin. S’il est trop tôt toujours pour déshabiller l’âme sans sa totalité, elle vient encore de l’effeuiller, et d’ici peu de temps désormais, elle n’aurait plus rien à dévoiler. La divine s’en fait la promesse, comme elle reprend ses esprits, et retrouve un état normal, s’il pouvait l’être à ses côtés du reste.

« Nous ? » Pourtant, la question vient vriller le palpitant d’un éclair de panique. Craintive à l’idée d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas, de s’être laissée enquinauder par des paroles et par des gestes qu’elle aurait mal interprétés, elle recherche bien vite à capter son regard. Un instant, elle redoute d’avoir été trop loin, et surtout elle a peur d’avoir exhibé une ambition non partagée. Mais la frayeur et le doute ne s’installent pas longtemps. Elle décode son visage et le sourire qui s’y fait plus large encore, corrobore la version qu’elle lit dans l’œil ouvert : de la satisfaction.

L'ascenseur émotif reprend aussitôt du service, et dès lors que les lèvres étirées retrouvent leur sérieux, c’est son ventre qui plie quand elle saisit la promesse. Ses appréhensions se dissipent pour laisser place à l’infinie reconnaissance, à toutes les pulsions amoureuses qu’il lui fait éprouver. Elle n’ignore pas ce qu’un tel serment représente, et l’entendre dire qu’il préfère être patient plutôt que de l’abandonner à ses tracas, vient consumer ses entrailles d’un feu revigoré. Seule, elle ne voudrait plus l’être, plus jamais. Pas même un jour, pas même une nuit, sans être certaine de pouvoir bientôt s’accrocher à lui, se perdre dans ses bras et caresser sa peau.

Peau qu’elle embrasse à l’instant, sur la main brisée qu’elle relève, avant de la laisser saisir sa hanche, pour mieux les rapprocher. Le baiser qu’il lui donne, d’une infinie douceur, a la saveur des plus délicates friandises. Un vent de fraîcheur dans l’atmosphère pesante, il lui fait tout oublier pour la guider dans ce ballet tendre, et elle s’y focalise. Jusqu’à ne plus penser qu’à leurs souffles emmêlés, aux contours qui se joignent, et à la valse des langues qui s’éternise paisiblement.

Son corps accolé au sien s’y presse encore, et quand le baisair prend fin, elle pose délicatement la tête sur son épaule, l’étreignant de ses mains. Elle le serre un peu fort parce qu’elle en a besoin, de se faire cajoler, et les cœurs se répondent par des battements mêlés. Le silence les recouvre, et ils demeurent ainsi, longtemps, à seulement s’enlacer, à s’imprégner de l’un et l’autre sans jamais bouger. Elle ferme les yeux, l’écoute respirer, s’apaise au rythme régulier quand la fatigue lui pèse enfin. Épuisée par la crise, et par sa journée bien remplie, la sylphide laisse un bâillement lui échapper. Ca la rappelle à l’ordre, lui confrère l’impulsion de se dresser, et d’embrasser furtivement le front offert, la lèvre supérieure et puis le coin du nez. « Il se fait tard ». Elle darde une œillade à l’horloge du salon, puis dévie sur le bol abandonné derrière, se contorsionne pour mieux l’atteindre et l’attraper.

Elle se relève enfin, tend sa main libre pour mieux inviter son hôte à la suivre ; « Tu viens ? » Elle s’empare des serviettes encore tièdes, et désigne le couloir du menton jusqu’à ce qu’il se relève. Elle veut finir son thé, et l'avale d'une traite. Au dessus de sa tête, le plafonnier déverse ses rayons en milliers d’éclats étincelants sur ses cheveux humides, nimbe idoine au corps de la divine. « C’est mieux si tu le gardes la nuit... ». Elle parle du remède, et sourit tendrement. Puis elle le laisse passer devant, éteint derrière eux les lumières, et regagne la chambre à ses côtés. Elle s’y risque sans s’autoriser de regards indiscrets, se concentre sur les tâches qu’elle exécute l’une après l’autre. Le dépôt du traitement et des effets sur la table de nuit, les draps qu’elle entrouvre pour y accueillir le patient, et les coussins qu’elle dresse au sommet pour bâtir un nid confortable. « Enlève ça... » Elle se tourne vers lui, doigt pointé sur les fripes un peu plus tôt enfilées. L’ordre intimé ne trouve pas de flottement dans sa voix, mais le regard est fuyant, presque timoré, au vu des évènements tout juste passés. « ... Et allonge toi ». Elle insiste, tapotant le matelas du bout des doigts, après s’y être assise aussi. Fixée sur le rebord du lit, elle déplie le tissu pour voir le mafieux s’y étendre, prête à lui administrer le soin et surtout impatiente, de l’en voir soulagé.

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(aislinn) love's not a competition. /!\ -18 - Ven 22 Juin - 16:49


LOVE'S NOT A COMPETITION
(but i'm winning)
aislinn & éamonn
I know you're thinking I'm heartless. I know you're thinking I'm cold. I'm just protecting my innocence, I'm just protecting my soul. I'm never gonna let you close to me even though you mean the most to me 'cause every time I open up, it hurts. So I'm never gonna get too close to you, even when I mean the most to you in case you go and leave me in the dirt.


Finalement, les flots se calment, apaisés par une magie secrète, intime et savamment gardée. Parce qu’il s’agissait de nos instants, et qu’ils étaient précieux, autant que sauvages et aussi ardents que confus. Mais, jamais ils n’étaient pénibles et toujours la douleur demeurait passagère. Son corps enfermé dans mes bras qui n’étaient pas réputés pour distribuer douceur et tendresse, je prends conscience de ma chance, commençant même à croire à ma destinée, parce qu’elle me semblait irrésistiblement liée à la sienne. Le silence, apaisant, envahit paisiblement la pièce alors que la respiration de la divine me berce. Je l’observe d’une œillade amusée, bâiller et mes lèvres s’étirent, conquis. Aussitôt, la Belladone se redresse, embrasse front, lèvre et nez et je remonte mes mains, quittant ses hanches, prêtes à la libérer bien que ce soit à contre-cœur.

Lorsque la divine se lève, un instant, le myocarde se serre, appréhendant qu’elle prenne ses affaires et qu’elle quitte l’appartement, le condamnant à redevenir froid. L’œil troublé, finalement lorsque sa main se tend et que l’invitation s’élève, je soupire un soulagement sans doute un peu trop bruyant. A mon tour, je me relève, avec une certaine lenteur mais nécessaire pour faire taire les douleurs d’un corps malmené. J’acquiesce en hochant de la tête plusieurs fois, tout en saisissant sa main délicate de la main hideuse. « J’ai pas envie de contrarier mon médecin personnel. » Un sourire mutin s’empare de mes lèvres alors que je finis par prendre les devants en la guidant jusqu’à la chambre. La pièce était immaculée, révélant ainsi une absence de photographie ou d’effet personnel. Ce n’était pas une pièce vivante, il y régnait l’indifférence et la neutralité. J’épie les gestes de la divine, soignés et appliqués.

L’antre était sienne. Je la vois construire un nid d’oreillers et m’empresse de l’aider à sa tâche, toujours en claudiquant. A deux, nos efforts sont réunis pour bâtir ce qui accueillera notre repos, après un répit mérité. La divine se tourne, j’arque un sourcil et manque de m’étouffer avec ma propre salive lorsqu’elle intime l’ordre. Je baisse la tête un instant, tends le t-shirt et l’espace d’un instant, je me demande ce qu’elle veut entendre par ça. Mais la réponse est aussi vite trouvée que l’interrogation posée silencieusement. Son regard fuyant, mes joues rougies, j’en arrive à la conclusion que l’épisode du bain a été suffisant et qu’elle en a assez vu. Je retire alors simplement le haut en coton qui, bien qu’ample et souple, ne sont pas de mes qualités que je partageais avec le tissu.

Coincé un moment pour m’en débarrasser, j’étouffe un râle d’agacement qui dissimule la douleur engendrée par les bras levés. La manœuvre achevée, penaud, je dépose l’objet de torture sur une chaise pour prendre place à l’exact endroit où la divine tapote le lit. Je m’y allonge à ses côtés, effleurant délicatement son dos et ses épaules. Le corps étendu, je me détends enfin, assuré de retrouver la Belladone à mon réveil. Et alors que le soin commence, je n’en connaîtrais pas la fin. La paupière encore ouverte se fait lourde et se clôt. Sous les gestes experts et délicats de Siobhàn, je m’endors paisiblement. Un endormissement rare. Dans mon sommeil, ma langue se délie dans un langage inné et naturel. « Mo shíorghrá.» De légers soupirs, vrombissements s’émettent, hors de toute conscience. 
Made by Neon Demon


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