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First impressions never have a second chance | ft. Pearl

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First impressions never have a second chance | ft. Pearl - Sam 19 Mai - 22:31



First impressions never have a second chance
Clarence & Pearl
>
«The best way to find out if you can trust somebody is to trust them. »
La pluie ruisselle lentement sur la vitrine du Starbucks. Derrière elle, c’est la vie qui continue. Malgré la buée, la forme un peu floue des voitures et de leurs phares, des passants qui attendent au coin de la rue, un parapluie à la main, s’invite à ton regard. Il n’est pas encore dix-sept heures, mais les nuages assombrissent le ciel et la lumière tamisée du café, bien qu’elle confère au lieu quelque chose de très instagramesque, te fait somnoler. Sous le poids de la fatigue, les claquements de la vaisselle en céramique qui se pose sur les tables et les conversations des gens qui t’entourent se transforment en une cacophonie presque insupportable. Mais tu ne détestes pas ça. Au contraire. Ça te réconforte dans l’idée que tu n’es pas seul avec le silence auquel, même en plein cœur d’un café de chaîne, tu n’es jamais vraiment à l’abris. Tu te plais, alors que tu vogues entre ta petite bulle mentale et la réalité, à attraper au vol des bribes de conversation que tu ranges dans un coin de ta tête ; c’est comme ça que naissent les meilleures idées.

Entre tes doigts, le stylet dont tu te sers sur l’écran de ta tablette Microsoft tournoie lentement. T’es perdu quelque part dans tes pensées, mais tu ne sais pas trop où. Quand l’écran tombe en mode veille, tu sursautes doucement et tu jettes un œil autour de toi, dans l’espoir que personne ne t’ait remarqué. Même si, en vérité, tout le monde s’en fiche bien de ta présence. Tu n’es pas différent d’eux ; rien de plus qu’une poussière parmi tant d’autres. Deux petits coups de stylet sur la tablette, tu reglisses dans cette vague angoisse qui t’enlaces depuis le début de la semaine. Sur ton écran, c’est le site web épuré d’une école privée qui défile. Des visages d’adolescentes souriantes, des photos mettant en valeur l’architecture admirable de l’institution. T’avais pratiquement oublié que Maisie changeait de niveau scolaire à la rentrée prochaine. Un changement qui habituellement se fait à onze ans, mais ta fille a été retirée de l’école pendant une demi-année suite au décès de sa mère ; assez longtemps pour la faire redoubler. Tu t’étais dit que c’était une bonne idée de laisser tes gosses choisir leur propre établissement. T’avais les moyens de leur offrir l’école privée, mais Timothy avait choisi une institution publique – une bonne école, cependant. T’aurais aimé que ta Maisie fasse la même chose, mais non : lundi soir, elle t’a déposé entre les mains le dépliant d’un boarding school dans l’état de New York. All-girl shcool, qu’indiquait une étoile dorée sur la première page (et, à vrai dire, ça te rassurait un peu). Une école réputée pour son programme jumelant cours traditionnels et patinage artistique – un sport qu’elle pratique depuis toute jeune. L’examen d’entrée a lieu ce samedi. Au début, tu voulais refuser ; l’état de New York, c’est carrément la porte d’à côté, mais tu te vois mal la laisser partir seule avec un stress post-traumatique dans la poche. Mais tu t’étais souvenu de comment Eleanor s’amusait à coiffer et maquiller la bambine avant de la laisser aller sur la glace faire des mini "pirouettes" level enfant de cinq ans qui te faisaient fermer les yeux et prier que tout se passe bien. Et tu t’étais dit qu’elle t’aurait envoyé dormir sur le canapé pendant  des mois  si t’avais refusé que ta fille suive sa passion.
Meh.  


Repliant ta tablette et le clavier, tu soupires. Tes doigts fins entourent le gobelet encore chaud que tu portes à tes lèvres. Faudrait peut-être que t’arrêtes d’être surprotecteur, un peu. Mais t’avais déjà perdu une épouse, s’il fallait que tu perdes un des rejetons en plus… À quelques reprises, la porte s’ouvre et une petite clochette attire toujours l’attention de la jeune barista qui accueille tout le monde avec ce gros sourire contagieux. Toi, tu jettes un œil furtif. T’attends quelqu’un. Une quelqu’une dont tu ne connais pas vraiment l’apparence ; tu n’as vu que des photos quelconques que t’a montrées ta collègue qui t’a mis en contact avec elle. On t’a dit qu’elle ferait probablement l’affaire pour garder tes gosses, mais tu voulais t’en assurer véritablement avant de laisser tes trois plus jeunes avec elle. Tes sœurs sont occupées et tu te vois mal demander un tel service à Aislinn autant à la dernière minute. Les lèvres pincées, tu jettes un œil à ta montre avant de te caller contre le dossier peu confortable de la chaise. Distraitement, tu laisses ton index glisser contre la vitre et tracer une petite étoile dans la buée. Et puis, une demi tête de chat avant d’être déconcentré par la porte qui s’ouvre à nouveau. La fille qui entre dans le café correspond plutôt bien à ce qu’on t’a montré, alors tu lui fais un signe de la main pour signaler ta présence, alors que tu te lèves pour lui serrer la main – déformation professionnelle oblige.
« Mademoiselle Rowe ? », demandes-tu d’une voix calme. « Puis-je vous offrir quelque chose ? » D’un bref geste de tête, tu indiques le comptoir du café. C’est toi qui lui a demandé de se déplacer jusqu’ici, tu lui dois bien ça, au moins.


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First impressions never have a second chance | ft. Pearl - Dim 20 Mai - 9:12

Clarence Birdwhistell
&
Pearl Rowe
First impression never have a second chance
La pendule continue de tourner, encore et encore, mais le temps ne semble pas passer. Sur la fenêtre de l'écran, le logiciel de la boîte de décoration d'intérieur est ouvert, depuis une demi-heure déjà, et elle le fixe sans qu'aucune idée ne lui vienne en tête. Naturellement, son doigt glisse sur l'écran tactile pour modifier les couleurs d'un mur, ajouter un canapé, retirer une lampe, mais rien ne semble lui plaire. Redressant la tête, elle s'aperçoit que les fenêtres du fenêtre donnent une vue imprenable sur Arcadia, qui paraît soudainement disparaître entre les gouttes de pluie. Elle est nerveuse, elle est stressée, et se demande pourquoi elle a accepté. Une de ses amies, bien qu'elles ne soient pas si proches, lui avait donné un tuyau : quelqu'un recherchait une personne digne de confiance pour garder des enfants. Un instant, elle avait hésité, elle avait même ri à cette idée. Elle, l'enfant tant détestée, qui avait fait une croix sur une potentielle descendance, se retrouverait bientôt à garder des gosses, à devoir les occuper ? Elle n'y croyait pas vraiment. Alors, elle avait donné son oui pour réfléchir un peu, et avait appelé son père malgré le décalage horaire pour lui demander son avis. Enfant de Dieu, il était la personne la mieux placée pour donner conseil à Pearl. Elle avait toujours pu compter sur son soutien indéniable, et si elle le lui avait demandé, il aurait été capable de se déplacer jusqu'aux États-Unis pour la soutenir. Mais c'était encore trop tôt pour cela. Bien qu'elle se sente désormais plus en sécurité, unie d'un fil fragile à ce qu'il semble être un Dieu, il lui arrivait que ses vieux démons viennent la hanter, l'empêchant de trouver le sommeil. Il l'avait alors aussitôt rassuré. « Tu ignores à quel point cette opportunité est une bénédiction, ma fille. Cesse de te tourmenter, tu n'es pas un monstre, tu as toujours été la plus bienveillante créature sur Terre, alors, vas-y. » Ce fut difficile de le croire, dans un premier temps. Parce que toujours, ses pouvoirs l'avaient dérangée. Aujourd'hui, elle apprenait à les accepter, elle comprenait un peu mieux le monde de mystères qui l'entourait jusqu'alors. Elle essayait de rester sur le droit chemin, mais le problème, c'est qu'au fur et à mesure que le temps passait et qu'elle se sentait mieux, elle prenait une voie beaucoup plus obscure. Bientôt, elle serait contrainte de rejoindre l'un des clans de cette ville sur laquelle on venait de l'informer. Au fond, ils avaient tous des bons côtés, mais ils en avaient aussi des plus mauvais, qui incluaient des homicides et d'autres choses encore. Alors, peut-être que de se retrouver avec un public si jeune, de se concentrer sur autre chose, elle parviendrait à ne pas suivre la voie de ce clan. Les mains tremblantes, le bruit des chaises de bureau la font sursauter, et elle jette un coup d'oeil à la pendule. C'est l'heure de quitter le travail et le train-train quotidien. Elle avait rendez-vous dans à peine une heure avec cet homme, monsieur Birdwhistell lui avait-on dit, afin de terminer la négociation des termes du contrat. Poussant un long soupir de soulagement, elle ferma la session de son ordinateur, attrapa son sac à main et sa veste avant de quitter les lieux. Heureusement, le lieu du rendez-vous était dans le même quartier, alors elle avait le temps d'y aller à pieds. Mais avant cela, la jeune femme fit un tour aux toilettes pour vérifier son apparence. Elle se recoiffa rapidement, rajouta une touche de gloss avant d'enfiler sa veste. Sous celle-ci, elle avait déjà tout prévu pour le soir. Une tenue qui lui permettrait de montrer que c'est une femme responsable mais sympathique. Un jean taille haute, un petit pull en laine d'un jaune moutarde, sa veste longue noire et ses escarpins. Elle avait soigné son apparence, avait refusé toute tenue trop vulgaire. Après tout, elle ne voulait pas passer pour une catin, dans la mesure où elle devrait s'occuper d'enfants sans même avoir le diplôme nécessaire. En fait, elle n'avait pas vraiment d'arguments pour ce petit service à rendre, à part celui de montrer qu'elle est une femme qui sait se faire entendre, responsable, et qui, selon son père adoptif, a une véritable fibre maternelle à cause de son passé douloureux, une jeune femme en grand manque d'affection et de reconnaissance, en somme. Elle se jeta alors enfin dans les rues bondées de Downtown, parapluie sur la tête. A chaque pas qui la rapprochait du café, elle sentait son ventre la torturer, se nouer. Elle avait du mal à réaliser encore ce qui l'attendait. De toute façon, c'était trop tard pour reculer. Devant elle, la devanture du coffee shop américain lui ouvrait les bras, et elle se rassura elle-même en se disant que c'était comme un rendez-vous avec un de ses clients, qui voudrait refaire sa salle à manger, même si le contexte était différent. Poussant la porte, elle s'engouffra alors dans la petite boutique où la chaleur lui donnait du baume au cœur, puis salua les serveurs avant de chercher monsieur Birdwhistell dans la salle. Il la reconnut avant elle et lui fit signe de s'approcher. Elle glissa son parapluie dans le porte-parapluie à côté de l'entrée et s'approcha de la table, serrant la main de cet homme en souriant, pour faire toujours bonne impression. « C'est bien moi, Pearl Rowe. » confirma-t-elle en hochant la tête, avant d'accepter la proposition. « Oui, avec plaisir. Je prendrais un thé, au jasmin. » D'un geste du menton, elle désigna le siège libre à la table. « Vous permettez ? » Elle attendit sa confirmation pour s'installer, retirant sa veste et posant son sac au pied de la table après en avoir sorti un petit carnet et sa paire de lunettes qu'elle vint placer sur son nez. La fatigue de la journée avait fortement atteint ses yeux, et puis, les lunettes, ça faisait toujours très professionnel. Peut-être un peu trop, d'ailleurs. Avait-il senti son léger malaise, même si elle faisait tout pour ne pas le montrer ? Dans tous les cas, on aurait carrément dit une femme d'affaires, avec son attitude aussi peu détendue. Il faut dire qu'elle ne prend pas la mission qu'on veut lui confier à la légère.
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First impressions never have a second chance | ft. Pearl - Ven 25 Mai - 4:23



First impressions never have a second chance
Clarence & Pearl
>
«The best way to find out if you can trust somebody is to trust them. »
Habituellement, tu n’aurais pas fait appel à une inconnue pour veiller sur ta progéniture. Elle t’était bien trop précieuse pour la mettre ainsi à risque. Mais tu devais apprendre à calmer ta vague paranoïa. Et puis, tu ne seras parti que l’instant d’une journée et Timothy rentrera probablement avant toi et Maisie. Tes parents eux-mêmes avaient embauché des pures inconnues (et trouvées via des petites annonces dans le journal, en plus!) pour te garder et, malheureusement, tu n’en es pas mort. Sans le camoufler, tu observes Pearl de la tête aux pieds et ton regard s’arrête sur son visage qui semble fatigué. On t’a dit qu’elle travaillait comme architecte d’intérieur. Tu ne connais pas le milieu, mais tu supposes qu’elle doit probablement travailler avec des clients. Et ça, peu importe le domaine, ça ne change pas vraiment : c’est souvent pénible. Brièvement, la compassion peut se lire sur ton visage. Sur le tien aussi, la fatigue s’est imprimée ; tu n’as pas eu beaucoup de boulot aujourd’hui, mais l’angoisse a rongé ton énergie. Plus l’examen de Maisie approche, plus tu sens le poids sur tes épaules ; c’est ta guillotine personnelle. Quand elle te demande si elle peut s’asseoir, tes sourcils s’élèvent de surprise :  as-tu l’air trop sérieux, pour qu’on te demande la permission s’asseoir ? Peu importe, ça te fait sourire : c’est bon signe. « Faites-donc. Je reviens vite. », dis-tu alors que tu commences à t’éloigner en direction du comptoir.
Un thé au jasmin, répètes-tu dans ta tête pour ne pas l’oublier.


La file est plus longue que lorsque tu es arrivé, mais tu ne t’en plains pas. Ça te laisse le temps de répondre rapidement à quelques-uns de tes messages sur ton téléphone. Une dizaine de minutes s’écoule avant que tu ne puisses retourner à la table en tenant, entre les mains, une tasse en carton avec un nom qui n’a de « Clarence » que le « c » inscrit sur le côté. « J’ai oublié de vous demander si vous mettiez du lait ou du sucre dedans. » C’aurait été un sacrilège, mais tu ne juges pas – rien qu’un peu, d’accord. Doucement, tu déposes le contenant devant elle. « Faites attention, c’est chaud. » C’est un peu idiot, mais c’est le genre de réflexes paternels dont tu ne te défaits pas. Finalement, tu t’assieds face à elle. Tu hésites quelques secondes à croiser les jambes, mais tu choisis une posture un peu plus professionnelle et plus proche de la jeune femme – tu n’as pas tes lunettes, mais tu tiens quand même à pouvoir regarder les traits de son visage. Non seulement t’apprécies tout ce qui est beau, mais tu penses aussi que les yeux sont le reflet de l’âme. T’es du genre observateur et tes iris se font dévisageuses et fixes, même si tu sais bien que ça peut imposer un certain malaise (ce n’est pas ton problème, que tu te dis). « J’ai vu que vous aviez l’air un peu mal à l’aise. Ce n’est peut-être qu’une impression, j’espère me tromper, mais détendez-vous. Je ne suis pas là pour faire votre procès ou quoi que ce soit. À vrai dire, j’aimerais bien que vous ne voyiez pas ça comme un entretien d’embauche. C’est trop formel. » La voix calme, un fin sourire aux lèvres, tu sais que t’es un peu maladroit quand vient le temps de rassurer quelqu’un, mais tu fais de ton mieux. C’est clair que t’es là pour t’assurer que cette fille soit la candidate idéale, mais en même temps tu penses qu’un entretien à proprement parler risquerait de te faire glisser à côté des détails importants. « On m’a dit de belles choses à votre sujet. Je ne connais pas votre relation exacte avec ma scénographe, mais prenez-en soin. Les gens qui parlent réellement en bien de nous sont les plus rares. » Et c’est une chose qu’on accepte mieux en vieillissant, crois-tu.

Machinalement, tu portes ton gobelet de café à tes lèvres, mais il n’y a plus rien dedans. Un soupir presque sourd se faufile d’entre tes lèvres quand tu le redéposes sur la table ; t’iras en commander un autre plus tard, ça ne presse pas. Pour l’instant, tu penses qu’il faut entrer dans le vif du sujet, mais tu restes silencieux encore quelques secondes : tu cherches comment tourner le tout sans avoir l’air de lui faire passer un interrogatoire. « Est-ce que vous avez l’habitude des enfants ? Les jeunes de nos jours ne font plus d’enfants, donc je doute que vous en ayez, cependant. », affirmes-tu en prenant un ton léger qui se moque évidemment de tous ces vieux rouillés qui méprisent cette génération affectueusement nommée "snowflake". « J’en ai cinq à moi, mais je ne vous en laisserai que trois, samedi. Normalement, ils sont assez calmes donc vous ne devriez pas avoir trop de mal à les gérer… » Les bras croisés sur ton torse, tu attends de voir ce qu’elle va répondre, même si tu as bon espoir : tu ne vois pas pourquoi on te l’aurait recommandé si elle ne donnait pas l’impression de pouvoir surveiller convenablement des gamins.

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First impressions never have a second chance | ft. Pearl - Ven 25 Mai - 17:53

Clarence Birdwhistell
&
Pearl Rowe
First impression never have a second chance
Quand elle eut la permission de s'asseoir, Pearl Rowe sourit à cet homme puise s'installa enfin. Elle se trouvait elle-même tendue, mais il fallait la comprendre : il y avait de nombreux changements dans sa vie, et, par conséquent, elle apprenait encore tout juste à y faire face. Heureusement pour elle, elle pouvait compter sur des amis, ou plutôt des alliés, pour se préparer à rejoindre un clan. C'était forcément au programme. Elle s'était également beaucoup renseignée sur tout ce qui suivrait, si elle acceptait cette proposition. Oui, elle avait en tête d'accepter, pour assurer sa sécurité. Et si jamais ce choix était mauvais, elle le saurait bien vite et pourrait probablement ruser pour revenir sur ses paroles, bien qu'elle ignore à quel point faire ça pourrait être comme signer son arrêt de mort. Elle tente cependant de ne pas le montrer à monsieur Birdwhistell, qui lui arrange bien les choses en se retirant lui-même pour aller chercher les boissons. La jeune femme en profita pour regarder dehors et pousser un léger soupir de soulagement. Après la pluie et l'humidité, la buée s'était déposée rapidement sur la fenêtre, et elle remarqua les dessins réalisés du côté du blond. Un léger sourire étira ses lèvres alors qu'elle replongeait dans ses pensées, se demandant si, un jour, elle pourrait être aussi heureuse seule que les couples l'étaient avec des enfants. Non, elle n'était pas prête à se laisser charmer par un homme, et encore moins à élever des enfants, sauf si cela lui permettait une autre garantie de sécurité. Les meurtriers prendraient-ils le risque de la tuer sous les yeux d'enfants ? A moins qu'ils ne décident de prendre un petit en otage pour que la blonde sorte de sa cachette. Quoi qu'il puisse se passer, elle ne devrait pas penser ça. Elle en eut même un frisson. Comment pouvait-elle penser ça, maintenant, alors qu'elle garderait sûrement bientôt des enfants ? Son esprit n'était-il finalement pas plus fou qu'elle ne voulait le penser ? Un instant, elle hésita à se lever, et à faire demi-tour pour rentrer chez elle et oublier définitivement ce rendez-vous. Ou pire, elle hésitait à se confier à cet inconnu sur les véritables raisons de sa venue ici. Mais au fond, aucune des deux solutions n'était convenable, parce que cela voudrait dire qu'elle fuirait les problèmes plutôt que de les affronter en face. Il n'allait rien se passer de grave, de toute façon. Le monde avait beau être peuplé de milliers d'êtres humains aux mauvaises intentions, il faudrait vraiment que la malchance s'en mêle pour qu'elle fasse face à un cambrioleur ou un violeur. Détournant le regard vers le comptoir, elle poussa un nouveau soupir, épuisée de sa journée. Oui, ce devait être la fatigue qui était à l'origine de sa paranoïa. Elle prendrait bientôt un jour de repos pour souffler, même si elle devrait réserver celui-ci pour des choses bien plus secrètes encore. Dévisageant le père de famille qui revenait déjà, elle se força à sourire à nouveau et se redressa sur sa chaise, le remerciant de lui avoir ramené son thé, bien que l'attente fut longue ce soir. « Je le prends nature, ne vous en faites pas. » répond-elle en hochant la tête, son odorat se délectant de l'odeur de la plante dans l'eau brûlante. Si elle devait mettre quelque chose dans son thé, ce serait sûrement du miel, mais pas de sucre ni de lait. Elle relève les yeux vers lui d'un air à la fois surpris et amusé quand il lui demande de faire attention avec son thé. Il l'ignore, mais cette parole la rassure déjà un peu, lui rappelant déjà la façon dont son père pouvait prendre soin d'elle quand elle était petite. Il avait arrêté il y a bien longtemps, prétextant que désormais, elle devrait trouver un mari pour avoir le droit à de telles attentions, mais il continuait parfois à reprendre ses petites manies. Elle pose les mains sur la table, s'applique à ne pas y poser les coudes. Quand elle le voit se pencher en avant pour mieux la regarder. Elle a tendance à baisser les yeux d'un air gêné, peu habituée à fixer un regard trop longtemps, bien que cela aurait pu lui éviter de nombreux problèmes. D'ailleurs, sa façon de se comporter n'échappe pas à monsieur Birdwhistell, qui le lui fait de suite remarquer. Une petite grimace désolée s'affiche alors sur les lèvres de Pearl, alors qu'elle commence à s'expliquer sur son comportement. « Veuillez m'excuser. Il semblerait que j'ai du mal à me détacher des codes de mon travail. » Elle hausse les épaules, pince les lèvres, observe le thé dont la fumée s'échappe du gobelet. Pour masquer sa gêne quand au fait qu'il ne cessait de la dévisager, elle plongea son nez dans la tasse pour boire une gorgée après avoir soufflé dessus. Elle garde ensuite le gobelet dans les mains, sachant très bien qu'elle y retournerait rapidement, détestant boire froid. Elle haussa un sourcil surpris quand elle entendit qu'on avait dit du bien sur elle. C'était flatteur, mais si rare aussi. Elle reposa enfin sa tasse sur la table, et daigna observer son interlocuteur, intriguée, attendant qu'il en dise plus. Elle se mit à rire légèrement à ses propos et secoua vivement la tête, comme s'excusant d'avoir ri. « Ne vous en faites pas pour moi. Je ne suis pas du genre à abandonner de tels amis. » lance-t-elle finalement, essayant de se détendre, bien que ses mains soient toujours crispées autour du gobelet. Elle essayait toujours de prendre des nouvelles de tout le monde, de prendre soin de ses amis, mêmes lointains. Elle en avait abandonné peu dans sa vie, ou plutôt, elle avait lâchement abandonné les amis qui en savaient trop. Elle ne comptait pas reproduire la même erreur à Arcadia, alors elle se taisait vis à vis de son don, pour ainsi conserver les amitiés déjà créées. Alors que le silence s'installait, la jeune femme revint boire une autre gorgée de thé au jasmin, attendant avec grande patience les prochaines questions. Elle hocha la tête quand celle-ci vint, cherchant ses mots en regardant au loin. « Disons que... j'aurais volontiers élevé un enfant, mais la vie en a décidé autrement. » Ou plutôt, elle en avait décidé autrement. « Je fréquentais pas mal d'enfants, avant d'arriver ici. J'aimais rendre visite à l'orphelinat. » Celui où elle avait été élevée, avant d'être adoptée. Elle était un peu la maman des plus jeunes, quand elle leur rendait visite, et il était arrivé à certains, trop jeunes, de pleurer quand elle leur avait annoncé son départ de la belle Angleterre. « S'occuper des enfants me donne l'impression d'en avoir. » conclut-elle, l'air rêveur. C'était peut-être mieux ainsi, d'ailleurs. Elle ne serait pas guérie de l'amour avant un bon moment, ou peut-être jamais. Dans tous les cas, il serait sûrement trop tard pour que son corps accepte de lui offrir un tel cadeau. Alors, il lui explique la situation. Elle s'occupera de trois des enfants, samedi. Des enfants plutôt calmes, apparemment. Poussant un soupir de soulagement, Pearl commençait à se dire qu'elle avait bien fait de venir. Elle ne savait pas encore ce qu'elle leur ferait faire, elle verrait sûrement en rentrant, établirait un planning pas trop strict pour satisfaire tout le monde. A midi, elle emporterait un repas qu'elle aurait cuisiné à l'avance, pour pouvoir s'occuper d'eux autant que nécessaire. Mais avant ça, il lui manquait des détails sur les enfants. Trempant ses lèvres dans la tasse, elle les posa ensuite, commençant enfin à se décrisper. « Puis-je savoir quel âge ils ont ? Et, oh, leurs prénoms ? Ont-ils des passions même s'ils sont jeunes ? » Histoire de se mettre au courant avant d''être jetée dans le bain. Elle se mit à nouveau à sourire en se rendant compte qu'elle devait avoir l'air trop curieuse ou trop impatiente, vu la façon enjouée dont elle avait débité ces questions. Mais ils pouvaient leur assurer un peu de joie au moins une journée dans sa vie, donc, se renseigner était une bonne chose. Et puis, elle pourrait ainsi proposer des activités qui les réjouiraient. S'ils étaient assez obéissants et aussi calmes que leur père le prétendait, elle pourrait même prévoir une sortie au parc pour l'après-midi, ou quelque chose dans ce goût-là. Elle était vraiment étonnée de se projeter autant pour ce weekend, mais c'était sûrement un bon point. Elle semblait déjà y être, et ne pensait plus au malaise qu'elle avait ressenti il y a quelques minutes. Comme quoi, les choses pouvaient s'arranger même dans le pire des cas. Au moins, son sourire était de plus en plus sincère, et pour une fois, elle n'avait pas peur d'un homme se tenant en face d'elle.
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