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Just ride. I just ride. I just ride.

 :: abandonnés
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Just ride. I just ride. I just ride. - Sam 14 Juil - 15:05

Il y a le bruit des vagues.
Il y a les étoiles qui se cachent.
Il n’y a rien ici.

Et puis il y a elle.
Peut-être.
Peut-être pas.
Pas assez de témoin pour être sûr.

La nuit, tous les chats sont gris.
Quant aux autres, ils se débrouillent dans le noir.

Du sel dans les poumons.
Du sable sous les semelles.
Elle avance.

Elle ne tente plus de réanimer son téléphone. Elle a déjà versé assez de jurons dans le silence.

Le long de la ligne blanche un peu égratignée, le macadam défile. Odeur de goudron et de pneu brûlé. Quelques espoirs abandonnés, là-bas, tout au fond de l’eau.

L’air est tiède. Il ferait presque beau s’il n’était pas si tard. Si tôt. C’est un peu pareil à cette heure.

Elle ne lève plus son pouce. Elle n’a même pas essayé, à vrai dire.
Personne ne vient jamais par ici.
Du moins pas de ceux qu’on voudrait rencontrer de nuit.
Ce n’est pas qu’elle en a quelque chose à foutre. Mais c’est une question de logique.

Le flingue au fond du sac. L’air morne sur le visage.
Ses papilles palpitent sur le rythme de l’addiction.
Clope.
Clope.
Clope.

Elle ferme les poings pour garder les yeux ouverts.
Mordille sa langue pour qu’elles se taisent.

Bordel.

A chaque fois que ses paupières se rencontrent, que le paysage échappe à son regard une simple fraction de seconde, ça se fendille. Ca se tord. Ca éclate. Sa mémoire, sa journée, les milliers de minute alignées entre ses choix.

Le café de six heures. Noir.
Les douze mails de sept heures quarante-deux. Effacés.
Le témoignage de dix heures vingt. Favorable.
Le jugement de midi cinquante-trois. Appel.
Les nouilles de quatorze heures deux. Tièdes.
Les questions, les dossiers, les emmerdes. Sans moment, sans arrêt.
Le cas Morello.
La mine livide de l’adjointe.
Les photos.
Le sang.
Les viscères.
L’odieux.
L’incompréhension.

Le taxi.
Enfin.

Elle avait voulu venir.
Voir, contempler, inspecter.
S’inspirer.

Bien sûr que le bureau avait des investigateurs.
Evidemment que ce n’était pas son boulot.
Tout à fait qu’elle aurait pu déléguer

Mais merde.

Elle avait envie.
Et si ça pouvait paraître un caprice, sinon une pathologie, dans son cas ça relevait de la survie.

Il n’y a que peu de choses qu’on puisse faire dans le Système qui ne nous plaisent vraiment.
La Loi est certes la Loi mais avant tout un jeu dont on ne peut tordre les règles que jusqu’à un certain point.
L’administration. Les budgets. Les réunions. Les défaites.
Un procès n’avait d’excitant que ce qui pouvait faire peur. Que ce qui valait la peine de se battre. Et c’était bien trop éphémère.
L’adrénaline diluée dans le quotidien. Dans l’encre que ses yeux étaient si fatigués de lire et lire et lire et lire et...

Soupir.

Elle avait besoin d’une pause.
De temps en temps.
Sans remord, sans question.
D’inspirer sans savoir quand expirer.
Juste de s’arrêter.
Là.

Elle ne savait pas exactement à quel moment de sa vie partir explorer une scène de crime était devenu l’équivalent de vacances.
Ou plutôt, elle aurait pu le savoir.
Mais quel intérêt à perdre de l’énergie pour de si futiles informations ?
Les choses étaient comme elles étaient. C’était déjà bien assez de s’interroger du pourquoi pour commencer à s’inquiéter du comment.

Son tailleur froissé. Ses pieds en souffrance.
Son tissage bien accroché.

Elle gardait dans les rétines l’espace de la plage. La hauteur de la berge. La couleur encore un peu rouille des rochers.
La barrière entrelacée des banderoles jaunes.
Police Line Do Not Cross.
Police Line Do Not Cross.
Police Line Do Not Cross.

Ca serait presque beau si c’était pas l’horreur.
Si on savait y faire quelque chose.
Si c’était une ville comme les autres.
Si la Justice ne s’y était pas crevé les yeux.

Avec des si, on refait le monde, tout ça.

Sur l’écran de son bureau, on ne distinguait plus le visage de la femme, derrière le rose et les larmes. On ne comprenait plus les mots, sous la bave et les sanglots. Elle avait essayé très fort de ne pas y penser. De ne pas la voir dans l’écume un peu mauve.

De respirer.

Elle était restée plantée là trop longtemps.
Le front plissé, le dos bien droit.
Les pensées en ricochet sur l’océan.
Elle ne se sentait pas mieux.
Elle ne se sentait pas pire non-plus.
C’était déjà ça.

Maintenant qu’elle voulait dégager, ses mollets étaient mordus par les fourmis.
Ses pas lourds à cet endroit où ils n’avaient même pas pris la peine de couler un trottoir.
Ses lèvres desséchées.
Son mascara cartonné.
Ca lui piquait les yeux.
Ca démangeait, ça faisait mal.
Elle frottait du dos des mains, fort.
Et ça refusait de partir.
Ca continuait, hargneux.
Ca dansait sous ses paupières, ça grattait contre ses iris.
Ca envahissait sa vision, ça lui arrachait un grognement, ça l’éblouissait.
Presque comme si c’était pas ça, presque comme si c’était…

Oh.

Les phares droit sur elle.
Le bruit des freins.
Le parfum âcre.

Les mirages dansent devant elle, chavirent avec sa tête un peu penchée.
Elle s’est arrêtée.
Ses bras se sont croisés. Remontent la lanière sur son épaule.

- About time.

Sa voix est assurée.
Le mensonge est bel et bien sa profession.
Aveugle à tout sinon une fenêtre qui s’ouvre en chouinant.
Sa main déjà au fond du sac. Le majeur autour de la gâchette.
Sourire suave.

- You wanna help, right ?
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Just ride. I just ride. I just ride. - Mer 18 Juil - 23:47

Just ride. I just ride. I just ride. 1531947365-sans-titre-2

Route droite.
Nuit noire.
Lignes blanches.

Coude sur la portière.
Mains sur le volant.
Pieds en place.

Regard perdu.
Circulation inexistante.
Pensées prises.

Fatigue présente.
Insouciance perdue.
Souvenirs invaincus.

Je me retrouve là, à rouler jusqu'à ne plus savoir ce que les paysages peuvent bien représenter. À ne plus me souvenir des alentours, ou plutôt, à les revoir ensevelis sous la neige. À m'arrêter parfois, pour fermer les yeux et chasser les images des rideaux de chair. Partez, s'il vous plaît. Je roule pour chasser le démon qui parfois m'agrippe encore la nuit, qui me pousse au crime, à hurler dans le vide. Des insultes qui n'atteignent personne, des cris qui ne vont nulle part. Fenêtre conducteur ouverte, pour profiter de l'air marin, pour effacer celle du sang qui s'accroche encore dans le nez.

À la mémoire
des instants morts
sur l'asphalte.

La voiture qui redémarre, un léger bruit dans le moteur auquel je ne prête pas attention. Comme si j'étais trop accaparé par un autre que je n'avais pas non plus remarqué. Route qui se laisse défiler comme les pages d'un magasine qu'on parcourt trop rapidement, sans prêter gare, à part quelques encarts parfois, qui attirent plus l'oeil que d'autres.

Comme ta silhouette fauve qui se découpe, dans la nuit.

Impression d'un mirage d'abord, avant de comprendre qu'il n'en était rien. Une hésitation, avant qu'une main ne se détache pour aller à la boite de volant, pour passer les vitesses, ralentir. Qu'est-ce que je fous encore ? Sam et son grand coeur, incapable de passer à côté de quelqu'un qui ne fait visiblement pas de stop. Vitre passagère qui se baisse, d'une pression de doigt. Regard sur le côté, après un bref coup d'oeil vers la mer. Silhouette qui se concrétise, qui devient un visage.

Ça dépend. Vous avez besoin d'aide pour rentrer en ville ?

Moteur qui ronronne encore, pas éteint. Sans doute que ça ne me sauverait pas, si tu venais à me braquer. Regard sur toi, qui se plisse, comme pour tenter de lire au travers de tes traits qui tu peux bien être.

Si non, désolé du dérangement, madame.

Politesse en guise de bouclier et de fer.
Prêt à ferrer.
Périra peut-être, le chevalier qui ère.
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