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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo)

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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Sam 14 Avr - 22:35

an eye for an eye.
echo & dante

« Am I the only one I know, waging my wars behind my face and above my throat? shadows will scream that I'm alone.  »
Rutledge asylum. C'est un endroit qu'il n'a jamais réellement apprécié, depuis qu'il s'y est retrouvé en stage à ses débuts en tant qu'interne. L'architecture n'a rien de déplaisante, pourtant, trouvant parfaitement sa place dans le quartier historique, à une quinzaine de minutes de marche de son appartement. Mais c'est triste. Les couloirs sont vides, les êtes s'y traînent, carcasses à peine animée d'une étincelle vitale qui s'essouffle sous leurs pas. Ce n'est pas vivant. C'est ce qu'il se répétait à chaque fois qu'il devait s'y rendre, qu'il cherchait à longueur de journées - et ce qu'elles étaient interminables - ce qu'il foutait là, ce qu'il apportait par sa présence. Non, il n'a jamais apprécié le lieu, loin de l'effusion de paroles, de déambulations, de chaos hospitalier. Pourtant, deux ans qu'il y retourne. Contrainte devenue rituel. Y'a toujours rien de gai, derrière les arches en pierre et le jardinet dans lequel s'effectue la promenade. Et si ça ne tenait qu'à lui, il n'y aurait jamais remis le pied.

« Dante ? » C'est pour ça qu'il revient. L'amour inconditionnel enveloppant son prénom, rassurant, familier. Elle le devine à ses premiers pas qui font grincer le parquet. De cette démarche imprégnée à ses tympans depuis qu'il a appris à marcher. Assurée, manquant parfois de précaution, peu discrète, aussi. Faut dire qu'il a toujours aimé se faire entendre, présence envahissant l'espace, ne souffrant de passer inaperçu. Il décèle dans son ton l'espoir ravivé de ces deux semaines à attendre sa venue. Dimanche dernier, il n'était pas là. Du travail, une garde, qu'il lui dira. Et elle le croira, Agata. Il n'a pas pu oublier de lui rendre visite, après tant de temps à honorer ce rendez-vous, à dix-sept heures tapantes. Elle n'a pas de raison de s'imaginer qu'il n'a tout simplement pas eu la moindre envie de venir. C'est pourtant le cas. Et il tâche d'attendrir ses prunelles coupables du désintérêt qu'il a pu lui porter, le week-end passé. De noyer l'atroce réalité qui s'est imposée à lui. Ces heures détachées, entièrement, à ne ressentir qu'une indifférence profonde à son égard. La première fois que ça lui arrivait, à l'Amadori, et ça lui a bien foutu les jetons sur le coup. Alors, aujourd'hui, il s'est même pointé cinq minutes plus tôt. Ses biscuits préférés dans une main, voués à se battre contre ce manque d'appétit qui érode toujours plus le creux de ses pommettes. Enveloppe pleine de cartes postales, de photos dans l'autre, comme elle le lui avait demandé la fois passée. Boîte de Pandore innocemment déguisée. Il s'attend à combler le néant en sa poitrine pour quelques brèves heures, raviver quelques sourires sur ce visage que la vie a lessivé. Mais ça, ce qui va suivre, il ne l'a pas vu venir.

C'est un pas décidé qui le mène à travers les rues et ruelles. Il a besoin de prendre l'air, de marcher, alors que le chemin semble se tracer à mesure que s'accentue le bordel de ses pensées. Il pourrait se dire qu'elle délire, que la mémoire se tire avec les antidépresseurs. Qu'elle fait ça pour le punir, parce qu'elle a bien compris que la dernière fois il n'est pas venu délibérément. Pourtant, intérieurement, il sait. Parce que ça ne l'étonne pas de son père. Qu'enfin, il comprend. Les sanglots plus lourds, les engueulades plus fortes, le courage qu'elle a eu de le foutre à la porte pour la première fois à cette époque. Il a envie d'hurler, Dante, d'aller lui casser la gueule, d'achever son être malade de quelques coups meurtriers. Y'a le môme qu'il a été qui s'égosille du fond de ses souvenirs, à se sentir trahi, blessé pour sa mère. Le premier réflexe est de le maudire, cet enfant né de l'adultère, de la plaie béante creusée au fond de la poitrine d'Agata alors que l'époux froissait d'autres draps, chérissait d'autres coeurs. Putain d'enfoiré. Les portes automatiques de l'hôpital s'ouvrent, les étages défilent, les couloirs s'alignent alors que la cadence ne ralentit pas en croisant quelques infirmières, surprises de le voir débarquer à une heure si tardive. Il a besoin d'en savoir plus, de s'occuper l'esprit, incapable de laisser ses questionnements derrière les murs de l'asile dont on l'a gentiment congédié à vingt heures. Les réponses, c'est dans son dossier psychiatrique qu'il compte les trouver. De ces consultations menées deux décennies plus tôt, consignées sur ces pages qu'il n'a jamais osé consulter. C'est dans son bureau qu'il est rangé, récupéré à la retraite du confrère, dans un tiroir sous clé. Elle en a forcément parlé à son psy, à l'époque, c'est ce qu'il se dit en arrivant près de son bureau, obnubilé par l'idée de ce qu'il y lira, de ce qu'il découvrira de plus à ce sujet.

A tel point qu'il lui semble presque normal, sur le coup, que la porte s'ouvre alors qu'il oublie de la déverrouiller. Que son regard paumé ne comprend pas immédiatement ce qui est en train de se tramer. « Vous cherchez ? » C'est la première chose qui lui vient, alors qu'il entre et referme la porte dans son dos, venant y coller ses omoplates comme pour dissuader l'intruse de sortir. « Je peux peut-être vous aider. Ma secrétaire a l'habitude de dire que j'ai une méthode de rangement si particulière que je dois être le seul capable de m'y retrouver. » Le ton est calme, focalisé, comme si la situation ne pouvait que lui sembler des plus anodines en comparaison avec celle vécue un peu plus tôt. Et puis, il ménage son temps, Dante, alors qu'il croit reconnaître les traits de la jeune femme. Alors, c'est peut-être parce qu'il s'est remémoré les heures dans la salle d'attente du psychiatre aux côtés de sa mère, il y a une quinzaine d'années, que ça lui revient plus facilement. Qu'il met encore quelques secondes à retrouver son nom, pour l'avoir épié par la suite à plusieurs reprises dans son dossier. « Ou bien était-ce pour un rendez-vous officieux ? Ou encore un élan de nostalgie, Mademoiselle Nightingale ? » Les mots se font faussement mielleux, pourtant mordants, tandis que c'est la clé qu'il extirpe, qu'il tourne dans la serrure et glisse dans sa poche. Parce qu'il a beau sourire en coin, Dante, qu'elle ne sortira pas d'ici pour autant.
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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Jeu 19 Avr - 0:06

an eye for an eye
Dante Amadori ∞ Echo Nightingale


L'histoire commençait par une paire de lunettes, glissée par erreur dans une poche de manteau dont le propriétaire, un certain M. Bonksy, crut déceler par ce geste anodin un signe d'encouragement de la part de la fautive, Mme Hoxley. Résultat des courses : la dame Hoxley portait plainte pour harcèlement sexuel – et le harceleur en question aurait beau nier, plaider l'innocence, l'inconscience, et hurler à l'incompréhension ; une main aux fesses, suivie de trente messages affreusement explicites bombardés en moins de quarante-cinq minutes résultait d'un cas de harcèlement. Aussi bref, fut-il. En particulier quand la victime vous avait, à son tour, explicitement demandé d'arrêter, sans que vous ne l'écoutiez.

La plainte, c'était le moment où sa cliente l'avait contactée. Des rumeurs flottaient dans l'atmosphère sèche et poussiéreuse des archives dans lesquelles travaillaient les deux protagonistes de l'affaire, on le disait, certes pas assez vieux pour être sénile, mais bien assez jeune et étrange pour être fou. Un terme non-clinique, né des commérages de langues de vipères, qui avait réussi à persuader Hoxley qu'il y avait quelque chose à creuser de ce côté-ci. Si j'arrive à convaincre le juge que Rudolphe Bonksy est cinglé et potentiellement dangereux, j'ai des chances de l'éjecter du service, et croyez-moi, Madame Nightingale, c'est le rêve de toutes les femmes qui travaillent avec lui. On ravale le soupir, on tait ses doutes, Echo s'était contentée de corriger sa cliente sans rien ajouter. Mademoiselle. Pas madame. Qui rêverait de se voir enchaîné à une autre âme, aussi douce soit-elle ?

Son verdict ? Pour l'heure, elle se foutait pas mal qu'un complot de mégères soit à l'origine de l'exclusion du pauvre Bonksy ou que l'homme soit en réalité réellement un porc aux pognes tentaculaires. Elle aviserait en fonction de ce qu'elle lui trouverait comme antécédents, peut-être.

Fouiller dans son passé judiciaire avait été du gâteau, d'une facilité aberrante grâce à son contact chez les uniformes. Une honte qu'elle ne puisse pas en dire autant sur sa recherche concernant les dossiers médicaux de sa cible. L'établissement psychiatrique, dans lequel on lui prêtait une multitude de thérapies et des comportements douteux, était aussi hermétiquement fermé qu'une huître. Impossible d'y glaner la moindre information – peut-être parce qu'il n'y avait rien à trouver. Toutefois, à force d'insister, la stagiaire qui l'avait virtuellement reçue par téléphone avait finit par lâcher un nom. Docteur Amadori. Mais je ne vous ai rien dit, d'accord ? Avait-elle précipitamment ajouté. Echo avait raccroché, satisfaite d'avoir enfin de quoi se mettre sous la dent.

Entrer dans l'immeuble ne fut pas un problème ; Echo pouvait se targuer d'avoir d'excellentes qualités en tant de comédienne. Jeune femme en détresse à la recherche de ses clefs cherche vieil homme impatient de lorgner sur son décolleté pour qu'on lui ouvre la porte. Check ! Passer la secrétaire, occupée à lutter contre une rafale de gros mots – syndrome de la Tourette, en veux-tu, en voilà – ne lui posa pas de difficultés particulières (check!), pas plus que crocheter la serrure faiblarde (et recheck). Non, toutes ces choses se révélèrent finalement assez ordinaires pour la détective privée qu'elle était, non, le vrai problème se posa lorsque ses mains avides découvrirent les dossiers du psychiatre en question.

Les noms des patients défilaient sous ses yeux, rangés dans des pochettes colorées, elles-mêmes classées d'une manière tout à fait inconvenante. Pas d'ordre alphabétique, les w mangeaient les f, et les r suivaient les s, sans sens logique ou convenable apparent. Les dossiers ne s'avéraient pas non plus rangés par thématique – les insomniaques en quête d'identité se confondaient avec ceux victimes de TOC terribles, et les hypocondriaques festoyaient dans les tiroirs métalliques avec ceux qui buvaient leur urine. Elle résista à la tentation, à l'urgence, celle qui lui grimpait le long de sa gorge depuis qu'elle avait commencé sa fouille, celle qui lui brûlait les doigts au point de les engourdir. Elle se montrerait adulte et responsable, elle ne jetterait pas de dossier sous le coup de l'agacement, pas si elle voulait repartir rapidement et sans que quiconque n'ait eu conscience de sa présence. Mais bon sang, qu'est-ce que ça me soulagerait de foutre tout en l'air. De toute façon, aucune chance qu'elle ne mette le bordel dans les dossiers ; le docteur s'en chargeait déjà très bien lui-même.

Cliquetis fébrile, arrêt brutal du myocarde ; son regard se braqua brusquement sur la porte, portée par l'espoir soudain de trouer le bois de ses iris pâles pour découvrir ce qui se tramait derrière. Mais tu sauras bien assez tôt. Trois secondes plus tard, Echo se maudissait furieusement, et le battant dévoilait un homme, la trentaine, mâchoire volontaire, crinière brune. C'est lui, le docteur. T'es tellement foutue. Allez en prison, ne passez pas par la case départ.

Le dossier d'un traumatisé quelconque entre les doigts, Echo se paralysa, tout son corps glacé dans une attente fébrile. Et l'homme croisa finalement ses iris, et le bleu, le bleu glacier lui devint vaguement familier, comme une réminiscence abstraite tirée de son passé, et le bleu glacier la fit redevenir gamine avec une aisance déconcertante. Parce qu'il l'avait prise la main dans le sac, telle une vulgaire amatrice ou une cambrioleuse de bas-étages. Et parce qu'elle savait où elle avait déjà croisé ce regard.

Le cabinet est à la fois similaire et très différent de celui dans lequel elle se tiendrait une dizaine d'années plus tard. Ça pue la froideur clinique, le jugement sous-entendu et le bon ton de circonstance. Ça lui pique les yeux de colère, parce que sa mère l'a traînée là comme elle l'aurait fait avec une fillette de quatre ans, sans lui demander son avis, sans la regarder une seule fois. Echo, elle a une bombe à la place du cœur, terroriste par erreur qui va faire exploser sa famille, et tout le monde le sait, et ça l'enrage de ne plus pouvoir l'ignorer. Mais du fond de la salle dans laquelle elle se terre, elle croise un autre, un comme elle, le regard glacier qui impose, et déjà elle se sent un peu moins seule dans son existence en crise.

Spoiler : Dante n'avait pas été comme elle, pantin abîmé traîné par sa mère pour consulter un docteur du sentiment humain, Dante appartenait à l'autre bord, celui des psychiatres et autres guignols en costumes vomis, et il n'avait rien dit, mais un jour, la différence s'était dévoilée, explosive. Un bureau les séparait ; il réussissait, là où elle échouait. Il soignait, là où elle détruisait.

Et aujourd'hui encore, coup du sort ou complot divin, ils reprenaient leurs rôles là où ils s'étaient arrêtés. Et même si elle sentait le cuir du siège peser sur sa hanche, Echo était une fois de plus du mauvais côté du bureau. L'avait-il reconnue, lui ? Dante Amadori – malgré un nom qu'elle n'avait jamais retenu – l'avait marquée, plus que de raison. Parce qu'elle lui avait accordé des miettes de confiance avant de se retrouver confrontée à lui, et pas d'égal à égal. Et ce genre de micro-trahison, quand vous êtes une ado à problèmes en quête de soi, c'était pile le genre de trucs qui vous marquaient. Mais depuis, des gosses de son genre, il avait dû en croiser – en ausculter – un paquet.

« Vous cherchez ? ». La question, trop simple, dépouillée de toute surprise, de toute agressivité, lui retira l'usage de la parole – fait assez rare pour le noter. Le psychiatre,  étrangement nonchalant, s'adossa à la porte, crevant dans l'abcès toute tentative de fuite. « Je peux peut-être vous aider. Ma secrétaire a l'habitude de dire que j'ai une méthode de rangement si particulière que je dois être le seul capable de m'y retrouver. ». Sans déconner, Dante, je ne m'en étais pas aperçue. Coup d’œil à la ronde, sur les dossiers qui s'étalent à ses pieds en un demi-cercle éparpillé, et cette fois, le sarcasme claqua, sans qu'elle ne puisse le retenir, agrémenté d'un sourire crispé. « Je dirais qu'à ce stade, ce n'est plus une méthode de rangement, mais une absence de rangement. ». Le provoquer sous son toit, alors qu'elle était entrée par effraction dans son bureau, n'était clairement pas une bonne idée. Mais sous pression, son cerveau fonctionnait au cynisme, il n'en avait jamais été autrement.

« Ou bien était-ce pour un rendez-vous officieux ? Ou encore un élan de nostalgie, Mademoiselle Nightingale ? ». Il se souvenait donc. La colère sous sa peau ondula, grésilla. Se croyait-il encore en position forte ? Peut-être bien qu'il l'est. Néanmoins, elle n'était plus une gamine et elle ne se laisserait pas intimider. La clef tourna, la porte se verrouilla, mais Echo simula une parfaite maîtrise de la situation. Dans un élan gracieux, elle se laissa tomber sur le fauteuil en cuir du psychiatre, et posa méthodiquement un pied après l'autre sur le bureau. C'était à son tour de sourire, un sourire tendu, malhonnête, un sourire de fourbe. « En fait, oui, je cherche un dossier. Bonksy, ça vous parle, docteur ? ». Une voix de velours employée pour amadouer, et sur lequel trancha le mot docteur, craché avec un dédain évident. Mauvais rappel de ces séances interminables, pendant lesquelles il avait eu accès à toute sa vie, étalée sur papier froissé. Le sourire disparut, les lèvres retombèrent en une moue pincée, agacée. « La nostalgie, Amadori, c'est pour ceux qui ont eu des enfances heureuses. Tu devrais pourtant savoir que la mienne ne remplit pas tous les critères. ». L'inquiétude première, éprouvée quand elle s'était rendue compte qu'on venait de la surprendre en plein méfait, venait d'être pulvérisée par les souvenirs amers, par la colère toujours aussi présente. Echo n'était plus que rancune, une rancune vague, acide et un brin amusée, parce que, bien entendu, de tous les psy à deux balles sur qui elle aurait pu tomber, c'était lui.

Bras plantés sur les accoudoirs, paupières légèrement baissées, Echo croisa son regard à celui du psychiatre, sourire en coin. « Et si on se le faisait, ce rendez-vous officieux ? », ronronna-t-elle, mauvaise. « Cette fois, je pose les questions et vous étalez tous les petits secrets pathétiques de votre vie à la quasi-inconnue que je suis devenue. Ça marche ? ». Et bien sûr, vous me payez à la fin de l'heure.
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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Lun 30 Avr - 21:51

an eye for an eye.
echo & dante

« Am I the only one I know, waging my wars behind my face and above my throat? shadows will scream that I'm alone.  »
Sur le coup, Dante est encore dans l'urgence de retrouver le dossier de sa mère, idée fixe qui peine à le quitter. Il tâche également de retenir les moindres détails de leur conversation, dans le but de prendre des notes à ce sujet dès qu'il aura pu se poser. Alors, c'est à ça que sa concentration est encore toute occupée lorsqu'il entre, qu'il la voit. Avant de se dire merde, quelqu'un est en train de foutre en l'air des années de secret professionnel, c'est sa tranquillité dérangée qu'il regrette. Et pour quelques secondes encore, il ne connecte pas à cette réalité, obnubilé par le secret que sa mère lui a confié. En réalité, ça ne devrait même pas compter. Le connard qui lui sert de père a fauté, durant un voyage d'affaire, comme à de nombreuses reprises. La pauvre fille qui l'a accueilli dans ses draps est tombée enceinte. Un enfant est né. Une gamine. Une photo envoyée à leur domicile, accompagnée d'un nom, d'un prénom, comme dans l'espoir de le retrouver lui, d'attendrir son coeur. Dans le fond, ça lui donnerait presque envie de ricaner, à Dante, de manière un peu mesquine, à la simple idée que l'étrangère ait songé animer un soupçon de paternité chez l'insensible. Déjà pas foutu d'élever correctement son fils unique, bien sûr que Remo n'est pas accouru en apprenant la nouvelle. Bien sûr qu'il a déchiré la photo, l'a jetée à la poubelle. Et c'était peut-être mieux pour la môme, de ne jamais être tombée entre ses mains rugueuses. Et avec le recul, peut-être qu'Agata n'aurait jamais dû les récupérer, ces fragments destinés à blesser son être, un peu plus encore. Bien évidemment, c'est elle qui avait ouvert l'enveloppe, lu et relu les lignes, contemplé les grands yeux bleus du nouveau-né sur le papier glacé. Elle aussi qui l'avait remise à Remo, à son retour, et elle encore qui n'avait pu s'empêcher de ramasser les miettes, les assembler à nouveau, les garder dans cette boîte à misère, ce coffre des horreurs destiné à torturer son âme. Il n'avait jamais compris, leur fils, pour quelle raison sa mère semblait tant se complaire dans l'entretien de sa douleur. Il lui a fallu croiser d'autres êtres, d'autres esprits rongés par la dépression pour comprendre qu'elle avait sans doute l'impression de n'avoir plus que ça, de n'exister qu'à travers les souffrances qu'elle avait fini par s'infliger toute seule.

Et quelque part, il a sans doute hérité d'une pointe de son masochisme, à courir après l'idée de cette soeur héritée des vices paternels. Comme si ça pouvait lui apporter quelque chose. Comme si ç'avait un sens, sans jamais l'avoir connue, sans jamais avoir suspecté son existence. Focalisé sur la curiosité, il n'a plus d'autre choix que d'aller au bout des choses. Et cette inconnue, pas si inconnue que ça, qui se tient devant lui, c'est un contre-temps à son impatience. C'est ce qui l'agace au premier abord, le temps qu'il s'applique à comprendre les raisons motivant sa présence. Ses iris balayent le sol, contemplent les dossiers qui s'y étalent, reviennent se poser sur la jeune femme à sa remarque. « C'est un rangement qui tient du flou artistique. Mais je vous laisserai le soin de les ranger de manière convenable, et le plus vite sera le mieux. » Sa remarque s'accompagne d'un petit sourire appuyé, un peu pincé. C'est vrai qu'il n'aime pas trop qu'on se foute de sa gueule de base, l'Amadori, même lorsque c'est justifié. C'est Monsieur Parfait, après tout, et ça, tout ceux qui travaillent avec lui le savent suffisamment pour ne pas commenter son côté fortement bordélique.

A provoquer, il attend une réaction. Il ne tient pas à ce qu'elle se dirige vers la porte, exige de sortir. Pour tout avouer, ça serait presque décevant. Car la voleuse en herbe n'a rien d'une intruse lambda. La voir prendre possession de son propre fauteuil ne peut que laisser l'ombre d'un sourire s'éveiller furtivement au coin de ses lèvres. La voir poser ses chaussures sur le bureau lui hérisse un peu l'échine au passage, par contre. « C'est du noyer massif. » Il ne peut s'empêcher de le signaler, toujours adossé à la porte, dardant un oeil sombre sur ses pieds soigneusement immobiles. L'aplomb ne le dupe pas, et pourtant, il ne contrecarre pas ses airs qu'elle semble se donner, préférant la laisser parler, lui laissant le loisir de commencer à analyser. Echo Nightingale. Dante se rappelle la gamine, perdue devant le ravin de son adolescence, assise sur l'un des sièges de la salle d'attente. Il se souvient de son propre état d'irritation, posté à côté de sa mère qui se plaisait à contempler les tableaux accrochés au mur dans un détachement agaçant. Sur le coup, la première fois qu'il a croisé le regard de la jeune fille, Dante s'est simplement dit qu'il devait avoir exactement la même expression qu'elle à ce moment précis. C'est tout ce qu'il s'est dit, en réalité, à chaque fois. Qu'il avait l'impression de contempler les furies de son propre agacement dans le bleu de ses iris. Mais la différence était énorme. Un fossé creusé entre eux, par les raisons mêmes de leur présence en ces lieux. Echo consultait, Dante se contentait d'accompagner. « Bonsky ? Bonsky, ce n'est pas précis. Georges Bonsky ? Edward Bonsky ? Marina Bonsky ? ... » Il fait mine de réfléchir, énumère les patients imaginaires en venant croiser ses bras sur sa poitrine dans une attitude pseudo-nonchalante. Il faudra sans doute qu'elle l'interrompe pour qu'il s'arrête.

Il fait diversion, alors que le mot docteur sonne et résonne dans son esprit. Le même mépris dans le ton, la même moue sur les lèvres que des années auparavant. Il se souvient de la surprise en l'ayant accueillie dans le bureau du psy chez qui il effectuait son premier stage. L'envie débordante de parler, de l'interroger, condamné au silence par le caractère rigide de son professeur. « On parle de ton enfance alors, aujourd'hui, Echo ? Tu n'étais pas aussi bavarde, dans mes souvenirs, c'est bien, tu as fait des progrès. » Et c'est le miel qui déborde de ses mots, alors qu'un sourire bienveillant s'invente sur ses lèvres. La clé rangée dans la poche, il s'approche. D'un pas confiant. Jusqu'au fauteuil disponible. Le fauteuil réservé aux patients. Il s'y installe, Dante, tranquillement, relevant machinalement les pans de sa veste pour ne pas la froisser en s'asseyant. Dans son regard et sa voix s'impose le rappel narquois, un brin cruel. Peu importe la disposition des fauteuils, les rôles se redistribuent d'une manière presque naturelle. « C'est assez impressionnant, cette manière de te remettre toi-même à cette place que tu méprises tant. » Il joue sur les mots, Dante, mais l'évidence est là, il ne parle pas du fauteuil qu'elle occupe, ni même de la salle de consultation. C'est de sa manière d'aborder son passé dont il est question. Et comme il n'apprécie pas réellement d'être mis en défaut sur son propre territoire, malgré ce calme apparent qui hante ses prunelles, il ne peut s'empêcher de poursuivre. « J'aurais pensé te revoir après la fugue. Revenir consulter à l'époque t'aurait peut-être évité de t'attarder dans le coin des années plus tard. » C'est gratuit, totalement. La manière de lui signifier que oui, il est au courant de tous les critères. Pas uniquement ceux qui ont pu être évoqués à la lecture de son dossier, ce jour-là, le laissant prendre connaissance de la source du ravage, dessiné dans le regard de l'inconnue de la salle d'attendre. Son dossier, il l'a suivi de loin. Frustré par cette consultation unique, par le dialogue superficiel instauré entre eux, sans doute dans l'unique but d'emmerder le psychiatre, de remettre en question sa position de force à leurs côtés. Elle l'a longtemps intrigué, Echo, plus qu'elle ne peut l'imaginer. Un peu plus avec la fugue, parce que ç'avait pour Dante un sens particulier.

« Très bien. Dois-je me montrer aussi enthousiaste dans mes réponses que tu l'étais à l'époque ? » Sourcil arqué, le tutoiement reste de mise pour l'instant, alors qu'il prend une profonde inspiration, ferme les yeux en expirant, faisant mine de se concentrer. « Je suis prêt, envoyez les questions, ma chère. Et peut-être au passage auriez-vous l'amabilité de m'expliquer ce qui vous a poussée à pénétrer par effraction dans un bureau médical, pour prendre connaissance de documents confidentiels, avant que ne me prenne l'ennui, hm, pardonnez-moi, l'envie, de contacter la sécurité. » Le ton est linéaire. Faussement désolé de s'être trompé sur les mots. Dans le fond peut-être n'est-ce que cela. Une question de temps avant que la situation ne vienne à perdre de son intérêt à ses yeux, suffisamment pour qu'il perde patience. Le décompte est enclenché, à travers ces rappels appuyés à l'illégalité de sa présence en ces lieux. Le doute est permis, cependant, alors que son regard demeure braqué dans le sien, un certain intérêt greffé à ses prunelles dès que celles-ci se reposent sur la demoiselle.
(c) DΛNDELION
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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Dim 13 Mai - 19:42

an eye for an eye
Dante Amadori ∞ Echo Nightingale


(www)

Malaise. Des bureaux de psy à deux balles, elle en avait visité un bon nombre, en tant que patiente, en tant que détectrice et en tant que voleuse également.

Patiente, chaque expérience s'avérait semblable ; sa mère la collait sur une chaise, face à un vieux monsieur qui pensait pouvoir lui expliquer sa conduite, ses émotions et ses pensées, comme s'il se trouvait sous sa peau, dans le bordel que son crâne abritait. Ça durait environ une heure et demi, quatre-vingt-dix minutes de prétention futile, d'arrogance masquée sous une bonne dose de bienséance, et surtout d'ennui, d'humiliation silencieuse. Echo se taisait, alors l'homme parlait en son nom. Et elle n'était pas honteuse parce qu'il touchait la vérité mais parce qu'elle n'avait pas d'autres choix, qu'elle se retrouvait pieds et poings liés, livrée par ses géniteurs. Elle partait ? Elle cessait d'exister à leurs yeux. Et allez savoir pourquoi, cette idée l'avait terrorisée pendant pas mal de temps, jusqu'à ce qu'elle n'y trouve plus rien de négatif et qu'elle se tire pour de bon.

Détectrice, les psychologues et psychiatres à la sauvette pouvaient parfois lui apprendre deux-trois trucs en échange de cash. Des grattes-papiers inutiles qui troquaient des bouts de leur précieuse déontologie – mieux connu sous le nom de secret professionnel – pour se noyer un peu plus sous les billets verts.

Voleuse, elle réussissait en général à éviter tout contact humain avec les répugnants suceurs d'argent. Ce qui lui évitait également de ressentir le malaise caractéristique que lui filaient ces bureaux trop clean et les types qui les hantaient avidement. Bien sûr, le jour où elle se faisait pincer, c'était par quelqu'un qu'elle connaissait.

Et de ce fait, le malaise lui collait à la peau, poisseux, humide, il s'infiltrait avec une force décuplée par le souvenir du jeune homme, lui et de cette salle d'attente, lui et de ce sentiment qui l'avait prise quand elle l'avait aperçu, celui de ne plus être la seule à dysfonctionner. Une impression rapidement broyée par ce gamin devenu apprenti. Elle était un problème et lui, l'apparente solution qu'on proposait avec serviabilité aux gens comme elles.

Elle n'en montrerait rien, perpétuellement sponsorisée par la poker face, parce que dévoiler ce qui nous traversait, ça avait toujours été le meilleur moyen de perdre une partie. Et même si elle venait de perdre un avantage, elle ne comptait pas repartir perdante.

« C'est un rangement qui tient du flou artistique. Mais je vous laisserai le soin de les ranger de manière convenable, et le plus vite sera le mieux. ». Ta profession, c'est du flou artistique, arrête tes conneries, Dante. Et il pouvait bien geler en enfer qu'elle ne rangerait pas un seul de ces dossiers. S'il comptait appeler les flics, elle se laisserait embarquer, mais hors de question de lui fournir le plaisir de la voir à genoux derrière ce bureau de merde pour ramasser ce tas de non-sens. Pour lui signaler qu'il pouvait toujours s'asseoir sur cette idée, surtout pour provoquer et se prouver à elle-même qu'elle gardait le contrôle de la situation, elle s'installa dans le fauteuil du psy comme en terrain conquis. En réaction, un simple constat, qu'il lâcha comme si cela devait soudain lui faire complètement changer de comportement. « C'est du noyer massif. ». Oui et... ? « Je sais. », dit-elle simplement. Un sourire s'imprima sur ses lèvres, avant qu'elle ne lève un sourcil curieux, sans bouger ne serait-ce que le moindre cil, les pieds toujours sagement croisés sur le fameux noyer massif. Elle venait d'une famille aisée, elle connaissait le luxe, le beau confort, toutes ces choses superflues qu'elle avait rayé de sa vie plusieurs années auparavant en quittant le cocon familial. Elle savait la valeur de ce mobilier qu'elle prenait en otage comme paillasson mais la vérité, c'est qu'elle se foutait pas mal du bureau de Dante. Et que l'idée de passer les nerfs du brun à la ponceuse – une terrible idée pour une voleuse – lui plaisait davantage que l'idée de se retrouver en sécurité, loin de cette pièce.

« Bonsky ? Bonsky, ce n'est pas précis. Georges Bonsky ? Edward Bonsky ? Marina Bonsky ? ... ». Oh, voilà qu'il décidait de lui renvoyer l'ascenseur. Boomerang. Miroir. Aussi agaçant que toi, gamine, bien joué à lui. C'est pas donné à tout le monde. Légère pointe d'irritation dans le sourire, ses yeux pétillèrent, parce qu'il l'amusait quand même, qu'elle appréciait les gens qui savaient être chiants quand la situation l'exigeait. Parce qu'elle était bizarre, sans doute aussi, et qu'elle aimait ce genre de situation impossible où elle devait remuer sa matière grise pour réussir à s'en tirer. « Désolée, je ne peux pas vous en révéler davantage. Comprenez, je suis tenue par le secret professionnel. », minauda-t-elle d'une voix de velours. Elle ne comptait pas en dire plus, avoir mentionné le nom pouvait déjà se révéler être une erreur tactique, mais soit, elle allait réfléchir à présent. Ne pas simplement agir de manière impulsive comme l'habitude le lui dictait.

« On parle de ton enfance alors, aujourd'hui, Echo ? Tu n'étais pas aussi bavarde, dans mes souvenirs, c'est bien, tu as fait des progrès. ». OK. Ça allait être difficile, s'il comptait jouer au con en remuant les nombreux couteaux dans leurs plaies encore purulentes. Il s'avança avec un calme qui n'était pas de surface, qu'il éprouvait de manière franche, parce qu'il savait qu'il était en charge ici, qu'il lui suffisait d'un coup de fil pour prévenir les autorités compétentes. Elle aurait pu effleurer la peau, cette peau pâle qu'il dévoilait en pliant ses manches avec attention, ou celle à son cou, à son visage, et insuffler de quoi le laisser vidé pendant une petite heure. De quoi partir en toute tranquilité. Toutefois, ça ne réglerait pas le problème, parce qu'il connaissait son identité et qu'on finirait par venir l'arrêter à son domicile tôt ou tard. Effraction en milieu médical, ça doit coûter bonbon.

Il prit place sur la chaise du patient mais Echo n'en éprouva aucun soulagement. L'illusion ne trompait personne. « C'est assez impressionnant, cette manière de te remettre toi-même à cette place que tu méprises tant. ». Exactement. Il restait le psy agaçant, et elle la patiente plus si muette. Et la situation la glaçait de l'intérieur. Dangereux pour lui ça. Iceberg en direction du Titanic, tous à l'eau ! Les dents serrés, son sourire devint crispé et sa voix un glaçon, quand elle répondit avec cynisme : « Ma mère avait pour habitude de dire que le karma savait toujours vous remettre à votre place. Vous devriez peut-être le noter. ». Elle n'avait pas voulu que les mots prennent des teintes menaçantes, mais les faits restaient les mêmes : ce conseil ressemblait fortement à un avertissement.

« J'aurais pensé te revoir après la fugue. Revenir consulter à l'époque t'aurait peut-être évité de t'attarder dans le coin des années plus tard. », reprit Dante, commettant ses deux premières erreurs. Il venait de lui dévoiler une de ses cartes ; à savoir que, non seulement, il se souvenait d'elle, mais qu'en plus, il avait continué de feuilleter des dossiers à son sujet, bien après leurs entrevues de salles d'attente et cette unique séance qui avait révélé la supercherie à ses yeux. Et cerise sur le gâteau, il venait plus ou moins de l'énerver. Pensait-il vraiment qu'elle restait à Arcadia par faute d'un quelconque traumatisme d'adolescence ? L'image de Shea se superposa à celle de son frère, mais elle repoussa la possibilité. Pourquoi inconsciemment rester dans la ville qui lui avait tout pris ? Je suis restée parce que j'en ai eu la possibilité, point barre. Et si tu continue à essayer de m'embrouiller, Dante, je saute par-dessus ce bureau et je viens t'arracher la clef de la liberté. « Quelqu'un a fait ses devoirs de vacances. Est-ce que c'est le moment où il faut applaudir ? Pardonne-moi, j'ai du mal à suivre parfois. Sans doute un truc qui vient de mon enfance. ». La voix mielleuse était définitivement out, ne restait plus que la voix cinglante, qui suintait les sarcasmes et le mépris. Le tutoiement aussi. Pas de raison pour qu'ils ne soient pas sur le même pied d'égalité, cette fois.

« Très bien. Dois-je me montrer aussi enthousiaste dans mes réponses que tu l'étais à l'époque ? ». Elle ne réagit pas, le laissa monter sa petite comédie, avec ses soupirs, ses réflexions paupières closes. Il voulait jouer ? Elle ne refusait jamais une partie intéressante, mais c'était à son tour, elle n'avait plus qu'à attendre qu'il lui donne de quoi riposter. « Je suis prêt, envoyez les questions, ma chère. Et peut-être au passage auriez-vous l'amabilité de m'expliquer ce qui vous a poussée à pénétrer par effraction dans un bureau médical, pour prendre connaissance de documents confidentiels,avant que ne me prenne l'ennui, hm, pardonnez-moi, l'envie, de contacter la sécurité. ». Le ton faussement ennuyé, plat, l’évocation des renforts, prendre toute cette situation à la légère, comme s'il n'était pas confronté à une situation incongrue ; c'était un rôle qui lui seyait au teint. On aurait pu le croire né-blasé, s'il n'avait pas braqué le bleu glacier de ses iris sur elle, dans l'anticipation de sa réponse. Cette fois, son sourire se changea, fourberie retrouvée. « Je pourrais. », répondit-elle calmement, avant de secouer la tête, à son tour embêtée pour de faux, « Mais... en fait, y'a bien un truc qui me travaille avant. Que tu en saches autant sur mon parcours. ». Et c'était une vraie question. Comment pouvait-il savoir ? Une possible discussion avec le psy qui l'avait prit sous son aile, peut-être, mais elle se rappelait de ce vieux rabougri. Rien d'un bavard et elle supposait qu'il n'y avait pas grand-chose à dire des dossiers classés. La patiente ne reviendra plus, basta, suivant ! Alors, comment ? Tout sourire envolé, elle se pencha un peu plus en arrière sur son fauteuil, le faisant grincer, puis elle porta son regard sur le plafond aux moulures probablement peintes à la main. Fit mine de réfléchir à haute voix. « Je n'étais pas ta patiente. Creuser parmi les dossiers de ton formateur pour trouver celui d'une inconnue, c'est touchant, mais c'est surtout illégal. Enfin, je crois. C'est bien pour cette raison que la sécurité ne va pas tarder à débouler, non ? ». Elle lui jeta un coup d’œil furtif, avant de se redresser. Elle poussa du pied un bibelot qui trônait sur le bureau, entendit le fracas sans que cela ne la perturbe le moins du monde, puis ramena ses jambes vers elle, les glissa sous le bureau cette fois et se pencha vers Dante, les bras posés sur le bois, pour mieux le regarder. « Faut croire qu'on n'est pas si différent, doc. ».

Elle recula, retrouva le confort du fauteuil, puis demanda avec sérieux : « Qu'est-ce que tu veux, Dante ? ». Pour ton silence, pour le secret. Tout le monde a un prix, dis-moi le tien.
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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Mar 29 Mai - 21:12

an eye for an eye.
echo & dante

« Am I the only one I know, waging my wars behind my face and above my throat? shadows will scream that I'm alone.  »
Tout en elle semble voué à déloger l'impassibilité pour laisser naître l'agacement. Mais Dante est patient. Curieux. C'est sans doute ce qui la sauve. Un autre bureau, un autre médecin, et la donne ne serait pas la même. Il espère qu'elle en est consciente, de ce privilège qu'il lui accorde, à se donner la peine de chercher à comprendre ses motivations avant d'hurler qu'on vienne la neutraliser. Il se tient là, debout, dans sa toute puissance, de cet aplomb qui ne quitte pas ses mâchoires anguleuses -  marquées pourtant de quelques frémissements lorsqu'elle se plaît à nicher ses chaussures sur son bureau. Elle n'en a rien à foutre, de ses remarques, et le fait savoir. Quelque part, Dante a l'impression que rien n'a réellement changé, des années plus tard. Et si la gamine a grandi, c'est la même insolence qui résonne dans le fond de ses prunelles. Pour quelques secondes rapidement envolées, il se le demande. Ce qu'elle est devenue, depuis tout ce temps. Psychologiquement parlant. Derrière l'audace téméraire et la répartie ronronnante. Le psychiatre a envie de creuser la façade qu'elle s'évertue à lui offrir, fissurer le masque pour mieux répondre aux questions qu'il se pose depuis leur première rencontre. Sûrement la raison pour laquelle il se disperse en remarques acides, titillant avec un certain plaisir les sujets sensibles, cherchant à provoquer une réaction. La préoccupation principale devrait sans doute être ce pauvre Bonsky qui ne se doute pas un instant de la farouche inconnue s'ancrant dans ses pas. Ce qu'elle peut bien lui vouloir, pour se retrouver à courir après son dossier médical. Pire encore, son dossier psychiatrique. C'est qu'il n'en suit qu'un seul, de Bonsky, malgré la pléthore d'individus factices qu'il a pu énoncer précédemment. Tenu au secret, aucun nom ne passera ses lèvres, aucune information. C'est de Rudolphe dont il s'agit, ça ne peut être que de lui, de toute évidence. Il se demande vaguement s'il n'aurait pas de nouveau laisser traîner ses paluches d'un peu trop près, pour que la jeune femme se perde dans ses recherches frénétiques. A en juger par le bordel ambiant qui règne dans la pagaille de dossiers, Dante s'interroge. Son patient aurait-il causé quelques torts à la dénommée Nightingale, pour que celle-ci se lance à ses trousses ? Et quelque part, cela semble paradoxal. Il se l'imaginerait plutôt avoir réglé le problème de manière frontale, si Bonsky était venu à dépasser les bornes, comme il pouvait le dire. Dante en arrive à la conclusion que non, ce n'est pas dans son propre intérêt qu'Echo en était venue à fouiller ses archives personnelles. C'est à sa remarque qu'il ne peut s'empêcher de dévoiler l'esquisse d'un sourire carnassier en l'entendant évoquer le secret professionnel. Avocate désespérée, journaliste peu scrupuleuse, enquêtrice, les hypothèses se bousculent alors qu'il rétorque. « Nous ne nous attarderons donc pas sur le sujet, je ne voudrais pas vous pousser à commettre une faute professionnelle, ça serait terrible pour ma conscience. »  

C'est une satisfaction certaine qui s'installe au fond de son regard lorsque le ton change. Que ses remarques semblent finir par piquer suffisamment profondément pour susciter une réaction. Et il ne s'arrête pas, Dante. Une fois la brèche ouverte, il ne peut s'empêcher de creuser, un peu plus encore, réponse à la menace sifflée par Echo. Il minaude presque, tant sa voix est douce, le ton faussement intéressé. « Tiens, d'ailleurs, comment va ta mère ? » Balayant d'une phrase le soupçon de tension qu'elle a pu insinuer dans ses mots précédents, c'est l'expérience de cette dernière décennie qui se promène, contemple, analyse, et renvoie l'autre dans ses retranchements. Tous les coups bas sont permis. Qu'elle ait évoqué sa génitrice au passé, c'est tout ce qu'il faut à Dante pour que les remarques s'enchaînent naturellement. Malgré les apparences, le désir n'est pas aux blessures qu'il peut raviver. C'est l'assurance qu'il veut basculer, toujours plus intrigué par la demoiselle qui se tient de l'autre côté du bureau. Sa mère, c'est celle qui a pu discuter à quelques reprises avec la sienne, dans cette salle d'attente. Lorsque Madame Amadori préférait prétendre être celle qui amenait son fils en consultation, et non l'inverse. Ce qui a berné la blondinette, à l'époque, entraînant probablement un sentiment de trahison en découvrant qu'il n'était finalement que l'un de ces professionnels en devenir qu'elle méprisait. La logique compréhensible, pour le jeune Dante, alors confronté à sa première patiente. Le premier contact, neutre, presque solidaire, aurait pu le laisser croire que tout était orchestré de manière à ce qu'il puisse l'aider, réellement. Plus que le vieillard qui gérait la consultation à l'époque. La déception n'en a été que plus violente, soldant l'échec à la fin de cette unique rencontre, ultime passage de la jeune Nightingale sous son oeil inquisiteur. C'est cette frustration qui demeure, le pousse à se montrer incisif, plus qu'il ne l'est en général avec ses patients. Parce qu'Echo n'est pas sa patiente. Tout au plus une intruse ayant le mérite d'être trop intrigante pour qu'il se comporte de manière plus mature, en la foutant simplement à la porte. La remarque sur sa mère est unique. Il se retient de pousser plus loin, mâchoires crispées sur les paroles qu'il retient.

« Un peu de congratulation n'a jamais fait de mal à personne. » Echo n'est plus que remarques glaçantes, et Dante disperse ses nombreux sourires suffisants. Il pourrait lui signaler qu'une fois de plus, sa persévérance à évoquer son enfance lui laisse songer qu'en effet, ça vient bien de son enfance. S'humectant les lèvres calmement en venant croiser ses jambes, lissant d'un geste mécanique un pli de son pantalon, Dante la ferme à ce propos. C'est à son tour de laisser planer un avertissement. Et c'est là qu'étrangement, son intérêt se ravive. Dans ses yeux, un truc change. S'anime. Il l'écoute avec attention, cherchant à anticiper là où elle veut en venir. Le fait d'avoir jouer les espions à son propos n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, alors qu'elle rebondit sur le sujet. En songeant l'énerver, il y est peut-être allé un peu fort, n'a pas suffisamment réfléchi. La faute est sienne et s'il feint l'indifférence, c'est le regard qui ne trompe pas. Il sait. Il le savait déjà à l'époque, en farfouillant dans le dossier. Des années plus tard, en repensant à elle dans la salle des archives, en venant de nouveau s'immiscer dans les écrits confidentiels. Dante ne l'a pas suivie, n'avait aucun droit sur son parcours médical. Et quelque part, c'est peut-être ce qui a également contribué à l'enthousiasmer un peu plus encore à son propos. De ne rien pouvoir faire. Surtout après la fugue. L'appel de la liberté, trop bien connu du psychiatre pour l'avoir éprouvé durant l'enfance. L'air se renfrogne légèrement, captant vaguement le regard d'Echo, se tendant surtout au fracas retentissant qui s'ensuit. « Je constate que la technique n'a pas changé, depuis le temps. Toujours aussi emmerdante. » Là, ce n'est plus le psy qui s'exprime. Ce ne sont plus les mots bien choisis, l'oeil qui dissèque. C'est l'homme qui s'impatiente, à se sentir remis à sa place sans cérémonie, le bibelot n'étant qu'une excuse pour achever brutalement le jeu qui a pu s'installer. Rapport de force n'ayant de cesse de basculer.

En parfait miroir, il avance sa chaise, pose ses avants bras à plat sur le bureau, se penche dans sa direction. « Contrairement à toi, je n'ai jamais prétendu le contraire. » Qu'il riposte, sans la lâcher du regard. Elle recule, et il fait de même. A croire qu'aucun des deux ne daignera laisser l'autre avoir le dernier mot.  


Et puis, c'est là qu'elle le lui demande. Ce qu'il veut. « J'veux que t'acceptes de reprendre la thérapie, avec moi, pour un nombre indéterminé de séances. » Il jubile, narquois, en lançant la première chose qui lui passe par la tête, se moquant ouvertement d'elle. « J'espère juste que tu ne tiendras pas trop à la confidentialité de nos échanges. La sécurité des dossiers, ce n'est plus ce que c'était. » Il gagne du temps. Il réfléchit. Avec l'impression qu'il n'a qu'un voeu à prononcer, et qu'il ne doit surtout pas se tromper. « T'es quoi, au juste ? Espionne ? Enquêtrice ? » C'est la méthode peu déontologique qui lui inspire ces propositions. « Faut croire que j'ai arrêté de suivre tes aventures comme un mauvais feuilleton, au bout d'un moment. » Il en devient mesquin, et le sait pertinemment. Mais cela justifie qu'il ne sache pas ce qu'elle fait dans la vie, au final. Et c'est en attendant qu'elle réponde que germent les idées. Qu'à avoir évoqué sa mère à elle, un peu plus tôt, c'est la sienne qui demeure ancrée dans un coin de son esprit. La révélation qu'elle a pu lui faire, en fin d'après-midi. « Je vais me taire. » Une affirmation. « J'aimerais qu'en contrepartie, tu m'en dises plus sur ce que tu fais. Ce genre de numéro, c'est pour quoi ? Pour quelqu'un ? » L'idée a germé dans son esprit depuis qu'il a pris le chemin de l'hôpital. S'improvisant détective en songeant fouiller le dossier maternel, prévoyant déjà de retourner dans sa maison d'enfance en l'absence de son père pour chercher quelques éléments intéressants. « Ce genre de recherche, t'es douée pour ça ? J'aurais peut-être du boulot pour toi. » Tiraillé par l'envie de savoir, de découvrir la réalité se cachant dans les dires de sa mère, Dante lance la suggestion d'un air nonchalant. Pourtant, dans ses veines, ça se bouscule. A se demander s'il est réellement en train de songer à lui livrer cette parcelle de sa vie, pour mieux lui confier ce travail-là.
(c) DΛNDELION
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an eye for an eye, and a tooth for a tooth (echo) - Lun 25 Juin - 18:54

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Dante Amadori ∞ Echo Nightingale

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Dante Amadori pouvait être qualifié de nombreuses choses. Fantôme du passé. Psy à la con. Traître – même s'il ne lui devait rien à l'époque et ne lui devait toujours rien actuellement. Cependant, son terme préféré pour le décrire restait gentleman des emmerdes. Drapé dans son élégant costume, doté de manières dignes d'un aristocrate londonien, il lui jetait au visage problème sur problème, tout en gardant un sourire horripilant et une façon d'aborder la situation qui lui donnait envie de s'enfoncer la mèche d'une perceuse dans le crâne. Non, petite rectification : Dante ne lui apportait aucun problème, il était un problème. Parce qu'il la connaissait, qu'il avait pu se faufiler sous son crâne et examiner son mode de fonctionnement, le temps d'une séance. Et comme Echo n'était pas bien difficile à cerner, cela lui avait été grandement suffisant. « Tiens, d'ailleurs, comment va ta mère ? ». Ses doigts se recroquevillèrent contre le cuir des accoudoirs, y laissèrent des empreintes profondes, et son sourire faiblit, sans néanmoins complètement partir. Elle aurait dû s'y attendre, se préparer à cette attaque. Sa mère constituait l'un de ses points faibles, peut-être le plus évident et le plus féroce d'entre tous, celui qui saignait à blanc son cœur chaque fois qu'on l'évoquait, celui qui lui donnait le besoin de cogner dans quelque chose. Un punching-ball, des dents, un mur, peu importe. Lorsque quelqu'un jetait le sujet de la matriarche des Nightingale sur le tapis, Echo redevenait l'adolescente furieuse, l'indignée, la révoltée, celle sur qui on rejetait tous les maux d'un foyer en perdition.

La blonde se racla la gorge, s'humidifia les lèvres, puis parvint à lâcher d'une voix aimable : « Avec un peu de chance, pas très bien. ». Malheureusement, elle n'y croyait pas, en sa chance. Sa mère retombait toujours sur ses pieds, indésirable dont l'ambition écrasait bien souvent trop rapidement les maigres chagrins que son cœur desséché pouvait encore éprouver. Tu as débranché Ethan, sans nous consulter, sans nous lui laisser la possibilité d'un dernier adieu. Tu as retiré tous ses portraits, transformé sa chambre en une salle de sport qui t'était entièrement dédiée, t'as bousillé son souvenir, puis tu as cherché un bouc émissaire, et après Shea, je devenais la candidate idéale. Un mince sourire étira ses lèvres, presque songeur, puis elle laissa ses pupilles dériver de ses doigts jusqu'à la silhouette impeccable de Dante. « J'aimerais penser qu'elle est morte, mais la carne est coriace. », ajouta Echo, d'une voix douce mais ferme. Tu voulais de la franchise, Dante ? Étouffe-toi avec.

« Un peu de congratulation n'a jamais fait de mal à personne. ». Echo lui accorderait bien un point pour celle-là, mais l'humeur joueuse qui avait pu la submerger à l'arrivée du brun s'était dissoute, rongée par l'acide d'un souvenir qu'il avait consciemment amené sur la table. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui si l'ambiance déjà criblée de tensions avait prit un tour encore plus glaçant. « Je constate que la technique n'a pas changé, depuis le temps. Toujours aussi emmerdante. ». Ta faute, chantonna la conscience de la demoiselle, alors qu'un sourire féroce aiguisait ses lèvres. Emmerder le monde avait toujours été son talent le plus abouti, et elle devait admettre qu'elle en tirait une certaine fierté. Particulièrement dans ce genre de moments où, si elle ne pouvait décemment pas s'en prendre physiquement au bon docteur, l'inaction la tuait. « Évidemment, je peaufine cette qualité depuis des années. », railla-t-elle. Mais l'heure n'était plus aux jeux des gosses qu'ils avaient jadis été, l'heure était aux négociations : Echo n'oubliait pas qu'elle demeurait l'intruse, alors que Dante, malgré son peu d'éthique professionnelle, restait en territoire familier.

« Contrairement à toi, je n'ai jamais prétendu le contraire. ». Peut-être, mais l'idée la dérangeait. Elle ne voulait pas lui ressembler et le fait qu'il ait raison irritait une partie d'elle. Rassurait une autre, aussi, plus minime, puisque ce fait les mettait enfin sur un pied d'égalité. « J'veux que t'acceptes de reprendre la thérapie, avec moi, pour un nombre indéterminé de séances. », lâcha-t-il brusquement, et son cerveau mit quelques secondes de trop à digérer l'information. Quand il le fit, Echo ne put s'empêcher de rire. Un rire sardonique, sur lequel elle n'eut aucune retenue. Des séances ? Elle préférait qu'il lui passe lui-même les menottes aux poignets, elle aurait retiré de cette expérience carcérale un peu plus d'adrénaline et de divertissement que lors de séances. Plus jamais. Encore moins avec lui. Elle ne comptait plus partager avec qui que ce soit les songes parasitaires, les pensées moroses et les sentiments opiniâtres qui la bouffaient de l'intérieur. Les psy avaient une fâcheuse tendance à déformer, à interpréter et à juger d'une façon qui lui donnait envie de gerber. Et à offrir une solution médicamenteuse coûteuse, lorsqu'ils échouaient à comprendre la psyché humaine de leurs patients. « J'espère juste que tu ne tiendras pas trop à la confidentialité de nos échanges. La sécurité des dossiers, ce n'est plus ce que c'était. ». Fous-toi de ma gueule, Dante, ce sera à mon tour, lorsque tu me diras ton prix, le vrai. En attendant, elle se contentait de l'observer avec l'attention d'un chat face à un oiseau, les yeux braqués sur lui, à examiner, à fouiller, un mince sourire au coin des lèvres.

« T'es quoi, au juste ? Espionne ? Enquêtrice ? ». Nous y voilà. Le doc avait une idée en tête, ce qui lui redonnait un peu de pouvoir. « Faut croire que j'ai arrêté de suivre tes aventures comme un mauvais feuilleton, au bout d'un moment. ». Un mauvais feuilleton ? Voilà la meilleure description que quiconque aurait pu trouver à sa vie. Alors, après un bref rire amusé, elle devint mielleuse, sarcastique. « Oh, quel dommage. Tu t'es arrêté au meilleur moment. La saison 26 de ma vie était définitivement la meilleure. ». Elle n'accorda aucune attention, aucune réponse, à sa première interrogation. Elle préférait le laisser encore un peu plongé dans l'obscurité ; cela faisait ressortir l'homme du psychiatre.

 « Je vais me taire. », annonça-t-il soudain, « J'aimerais qu'en contrepartie, tu m'en dises plus sur ce que tu fais. Ce genre de numéro, c'est pour quoi ? Pour quelqu'un ? ». Echo aurait pu ronronner de plaisir, tant reprendre la partie en main la soulageait. La balle est dans mon camp. « Pour quelqu'un, oui. », minauda-t-elle. Dis-m'en plus, Dante, ne sois pas timide. « Ce genre de recherche, t'es douée pour ça ? J'aurais peut-être du boulot pour toi. ». Elle n'entendit même pas le peut-être. Elle se savait tirée d'affaire, parce que, oui, elle était douée, une des meilleures dans le domaine, malgré l'alcool, la drogue, malgré ses méthodes peu orthodoxes. Et parce que l'idée le bouffait tellement qu'il lui demandait à elle, plutôt qu'à n'importe qui d'autre. Elle se pencha à nouveau sur le bureau et demanda : « Raconte. Tu veux que je traque une petite amie indigne de ta précieuse confiance ? Que je fouille les décombres de ton passé pour trouver qui était ta nounou quand t'étais gamin ? ». Sous l'aspect moqueur des questions se trouvait un réel intérêt. Elle voulait savoir, elle voulait comprendre. Et chaque information qu'il consentirait à lui donner faciliterait son travail. « Qu'est-ce qu'une personne comme toi pourrait attendre de quelqu'un comme moi ? ». Comme elle se heurtait à un silence, elle s'aperçut qu'elle n'avait toujours pas répondu à l'une de ses questions. Elle extirpa de sa poche de veste un paquet de cigarettes, en porta une à sa bouche, puis jeta le paquet sur le bureau. Libre à lui de se servir s'il le souhaitait. Ça m'étonnerait.

« Je suis détective privée », répondit-elle enfin en craquant une allumette, « mais ce que tu as dit plus tôt... espionne ? Oui, espionne. Ça me va aussi. ».  Une mince volute de fumée grise glissa entre ses lèvres, avant qu'elle ne la souffle dans sa direction. « Allez, crache le morceau, doc. Qui est la cible ? ».
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