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gasoline ϟ minki (+18)

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gasoline ϟ minki (+18) - Ven 15 Juin - 0:50





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Le ciel s'était encore assombrie, enlaçant la ville dans un linceul de ténèbres explosives. Kalis avait quittée le salon, bras croisés,  poussée dans le dos par les bras impétueux du vent.

Elle ne sentait plus la partie inférieur de son visage, comme détachée par le froid. Le grand air lui donnait des vertiges. Monde sans dessus-dessous. Terre et ciel inversés.  Après sa chambre tout était grand, ici. Et l'horizon, trop loin. Elle s'était habituée à pouvoir touchée les limites de son univers en tendant les mains. Là, elle se sentait minuscule, écrasée, avalée toute crue par les immensités.

La nuit amorçait son plongeon au cœur des vallée et, de part et d'autres de l'allée luisante, les lucioles s'étaient éveillées, dessinant des points clignotant sur les graviers.

Jaune poussière.

Comme son visage.

« Tout est immense ici.»

Kalis sentait la chaire de poule s'installer sous les mailles de son pull. Et elle songe qu'elle déteste ça, la peau de volaille sur les bras, les épaules. Y passer les doigts et ne sentir que les grains. C'est les rafales venteuses et grises, le mauvais temps, le mauvais moment, les grands anneaux d'un jardin mondain où cabriole une flèche lâche et vaporeuse.  Une harpie qui pousse sous la peau. Ongle griffus pressés autour du cœur. Un coeur orageux, une humeur nuageuse où il fait bon de se blottir sous les draps, le visage enfouit dans un coussin duveteux. Une soirée chagrine de ces humeurs changeantes de jeune femme mélancolique.

Mais avec Minki, Kalis, elle respirait.
Et c'était frais, gavé d'embruns ouaté. Comme une empreinte piquante laissée à l'intérieur, une petite réserve d'oxygène pour plus tard. Car peut être qu'elle manquerait de souffle, les jours prochains, au milieu des ombres peuplant son chemin.

C'était une drôle de conviction.
Une certitude qu'elle avait là, sommeillant au creux des poumons, lorsqu'un souffle brûlant les gonflait d'une courte inspiration. Elle s'insinuait en elle, malsaine, alors que les doigts de glaçons taquinaient le creux de sa colonne. Car les convictions, elles aimaient voir son visage blême gravé de ces simples filigranes, ces rides incessantes qu'elles dessinaient sur l'étendue d'un front au rythme de ses réflexions. Et elle aurait aimée les chassés par la seule force de sa volonté, ces pensées persistantes, en douceur, avec l'arme la plus délicate qui soit; la chaleur d'un sourire. Poser ses doigts de chaque côté de ses joues dorés, et en étirer les pétales du bout de ses index. Et là, les nuages disparaitraient, transformés en tendre euphorie.
Comme par magie.

Cela aurait du la réconforter. Lui raccrocher le coeur à la bonne place. Mais les pensées givrantes continuaient à la traverser comme des courants d'airs. Il lui fallait fermer les parenthèses, raviver les flammes mourantes, la réalité brute qu'elle abandonnait chaque fois qu'elle mettait un pied ici, sur cette académie refuge, comme si elle prenait possession d'un nouveau corps, devenait une meilleure version d'elle même. Plus brillante, plus heureuse, plus intéressante aussi.
Une Kalis qui existait pour elle et seulement pour elle.

«Tu savais que Mikio avait ouvert sa chocolaterie?»

Alors, il n'y avait plus qu'à se raccrocher à l'instant présent.
Se gaver de certitudes et de réconfort.
De Minki et de ses mots pansement.
Elle regagna le salon, fermant la baie vitré derrière elle, slalomant entre les meubles pour appuyer sa joue contre l'épaule de son hôte, les bras noués autour de sa taille. Minki était de ces hommes fortunés qui ne prenaient jamais la peine de cuisiner, ceux qui cumulaient les cartons de plats à emporter et les traiteurs des milieux huppés.

«Et un jour si tu te décides à remplir ton frigo peut être que moi je pourrai te préparer quelque chose?»

Des plats fait maison, l'idée lui procurait une drôle de sensation. Un mélange entre angoisse et satisfaction, une intimité nouvelle qui brodait peu à peu les contours de leur relation.

Une porte ouverte.
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gasoline ϟ minki (+18) - Dim 17 Juin - 21:50

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Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.

14 june, late evening L’eau le brule. Elle s’écrase à son épiderme, l’enfouit sous une brume claire. Chaque coin de son corps  est douloureux. Chaque aspect de son être lui fait mal. Il laisse échapper de longs sourires euphoriques. Il y reste plus longtemps que nécessaire, sous ce flot ardent qui laisse sa peau écarlate, mais il n’y pense pas plus que cela. Parce que cela importe peu. Tout ce qui importe, c’est ce qu’il ressent. La journée a été longue, sans intérêt. Les nouvelles sont frivoles, les offrandes limitées. Il n’a rien obtenu de cette journée alors que deux membres du conseil opposés sont parvenus à surpasser leurs différents au lieu de les laisser exploser comme il l’a si fortement désiré. Alors il a besoin de quelque chose de plus. Impatient, il se doit d’attendre avant de la retrouver. Ainsi, la douleur se doit de combler le vide. Lorsqu’enfin, il s’éloigne, il laisse l’air froid tracer de fines coupures sur sa peau qui ne supporte pas cette soudaine violence. En essuyant son corps dégoulinant, il s’assure presque d’appuyer sur les bleus qui lui arrachent des grimaces, tord son être de manière à étirer les muscles fatigués. Il ne fait pas d’effort alors qu’il choisit quels vêtements se doivent de recouvrir son être, mais cela n’empêche que le résultat est appliqué. Armoires remplies de haute couture, il en sort un t-shirt sombre qui épouse les courbes de son torse avant de trouver la ceinture de jeans fins a la texture fatiguée. Passant une main dans ses cheveux encore humides, son bracelet glisse le long de son avant-bras, puis retrouve son poignet une fois les doigts retombés. Un moment durant, il s’affaire sans aucun but. Un verre de fin finit par trouver ses lèvres. Le son lointain des nouvelles attire son attention alors que l’astre solaire se fait de plus en plus bas. Jusqu’à ce qu’enfin, on sonne à la porte.

À peine son regard trouve-t-il le sien, il dépose déjà une joie délicate dans le fond de l’esprit de Kalis. Immédiatement, son propre cœur lui fait écho. Immédiatement, il lui sourit sans même avoir à y penser. Lui qui aime les extrêmes, il se contente pour le moment d’une pointe silencieuse. Parce que la nuit sera longue. Parce qu’il ne sait pas s’il aura besoin de plus. Mais aussi parce qu’il s’est habitué à ne faire que cela, avec cette mortelle qui est la page blanche sur laquelle il appose ses mots délicats. Ou du moi c’est ce qu’il se dit. C’est plus facile ainsi, voilà tout. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’ils se connaissent depuis maintenant de longs mois. Rien à voir avec le fait qu’il se prend à découvrir une arythmie qu’il ne comprend pas. Arythmie silencieuse qu’il ignore. Arythmie silencieuse qui continue de réchauffer son être même lorsqu’il offre un deuil profond. « Tout est immense ici. » Nouveau sourire. Mais celui-ci est différent. Parce que la pointe de joie grandit désormais d’elle-même dans le fond du cœur de Kalis. Parce qu’il ne la ressent plus, Minki. Alors ce sont ses muscles qu’il contrôle. Le grand zygomatique. L’orbiculaire frontal. Et cela suffit. Il offre un verre à la nouvelle venue, alors que leurs pas les mènent jusqu’au balcon. Là, il s’y allume une cigarette, laissant son dos se reposer sur le dossier du canapé extérieur. Ils parlent de tout. Ils parlent de rien. Comme ils le font souvent. Le dieu s’amuse à attiser les rires. Le dieu rit alors qu’il attise une surprise amusée. « Tu savais que Mikio avait ouvert sa chocolaterie ? » Il se contente de faire non de la tête, dessinant une surprise sur son visage. Son muscle occipito-frontal emporte ses sourcils vers le ciel. Son muscle masséter attire sa mâchoire vers le bas. Qu’elle lui en dise plus, il l’écoutera. Jusqu’à ce que la porte l’éloigne d’elle un moment. Il la quitte, s’empare de la nourriture qu’on lui offre, puis se dirige vers la cuisine.

Les plats quittent les boites, trouvent des assiettes qu’il arrange à la manière d’un chef pour qui l’apparence importe autant que le contenu. Lorsqu’elle le rejoint, il laisse son bras entourer ses épaules, son pousse caressant le bras de Kalis alors que sa main libre finit d’apposer les dernières touches. « Et un jour si tu te décides à remplir ton frigo peut être que moi je pourrai te préparer quelque chose ? » L’air s’échappe d’entre ses lèvres dans un rire précis. Ses yeux trouvent ceux de la mortelle. « Tu aurais dû me le dire plus tôt, I would have like that. » Il ne cuisine pas, Minki. Parce que le temps manque souvent. Parce qu’il n’est pas du genre à laisser cette touche de cœur dans ce qu’il prépare. Alors à quoi bon ? Ses maigres préparations finies, il se prend à se faufiler au sein de l’esprit de l’étudiante, élève la satisfaction qu’il y trouve jusqu’à ce qu’elle surpasse cette angoisse dont il ne veut pas pour le moment. C’est un plat coréen qui prend place sur le bar, écho de leurs origines respectives, plus récentes chez l’un que chez l’autre. Son verre de vin se remplit, il fait de même pour celui de son invitée. Assis sur des tabourets en hauteur, ils sont plus proches que nécessaire. Ce n’est pas une décision consciente, pas vraiment. Tout ce qu’il sait, Minki, c’est qu’il s’y plait. C’est que la trace émotive qu’il trouve parfois approuve de ce choix visiblement sans importance. Portant son verre a ses lèvres, il boit une nouvelle gorgée silencieuse. Et puis il s’adresse de nouveau à elle. « Parle-moi donc de ce que tu m’aurais fait ce soir ? » Comme à chaque fois, il plante son regard dans le fond du sien. Comme à chaque fois, il lui offre toute son attention. Comme à chaque fois, il n’y a qu’elle qui importe dans le moment présent. Parce que c’est ainsi qu’il parvient à contrôler son cœur facilement, qu’il se dit. Mais il ne sait pas vraiment pourquoi, en réalité. « Je suis habitué aux grands chefs de la ville. No pressure. » Clin d’œil. Sourire en coin. Combinaison qui fait de lui quelqu’un d’adorable, voilà ce qu’il a appris au fil des années. Voilà ce qu’on a dit de lui.
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gasoline ϟ minki (+18) - Dim 17 Juin - 22:16





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Allez, allez.
Minki, dis moi les mots bleus.
Ceux qui me feront me sentir un peu mieux.
Il y a avait chez Minki un petit quelque chose, un je ne sais quoi qui chatouillait ses sens et les captivait, les soumettait entièrement à sa suprématie despotique. Un petit rien, un petit tout qui réveillait en son coeur d'obscurs désirs insoupçonnés et déchainait les passions incandescentes et éphémères, comme une succession d'explosions nucléaires dans son frêle corps tremblant. Il y avait chez Minki un désir brûlant. Dans ses yeux, dans ses cheveux, dans ses lèvres sans sourires, dans ses mots, dans ses gestes, dans ses pertes de contrôle et parfois même dans ses absences.

« J'aurai pût, mais si je l'avais fais ça aurait gâché le mystère.»

L'enfant nageait dans une eau trouble, c'était indescriptible, cette sensation de ne rien contrôler mais de quand même s'y abimer. Kalis avait toujours su que ses épaules étaient bien trop frêles pour supporter de tels fardeaux. Que ses mains n’étaient pas assez puissantes pour relever l’autre. Que son cœur était submersible face au chagrin des autres. Oui, la vie lui avait cruellement apprit qu'elle était fragile pour ce genre de chose Kalis. Pour l'affection qu'elle avait pour les autres. Pour l'amour qu'elle avait des autres. Qu'il était rarement sincère. Honnête. Aimant. Elle apprenait encore à apprécier, aimer, toucher, caresser, chérir, comprendre... embrasser? Elle savait juste qu'il suffisait de trois minutes pour tout perdre. Trois minutes pour changer la face d'une relation, pour mourir et renaitre, saigner parce que c'est comme ça que le monde l'avait élevée. Dans la haine et la vengeance, dans l'amour calculé. A ses camarades de classe. Elle n’avait jamais appris à aimer, il ne restait de ses amours déchus que de vieux souvenirs des disques tournant au fond du salon... Minki avait eut le goût de ces vieilles ballades. De la chaleur de ses bras autour d'elle - de sa voix qui résonne à ses oreilles. Il était unique. Unique lorsqu'il s'asseyait près d'elle, lorsque sa présence l'emplissait de cette joie presque primaire. Un verre de vin, une gorgée qu'on avale de travers. Un regard sur le jeune homme et sa question dont on peine à saisir le sens une fois enfoncé dans l'intimité de leur proximité.

«Je... hein?!»

Elle appuya le dos de sa main contre ses lèvres en réprimant sa quinte de toux,  plongea son regard incrédule, humide des les larmes qu'elle s'efforçait de contenir, dans le sien. Et il souriait, de cet insupportable sourire en coin qui lui allait si bien - était fait rien que pour lui.

« Damn boy, un jour t'auras ma peau tu le sais ça?»

Des millions de scénarios s'était présentés à elle lorsqu'elle y pense, parce qu’on peut toujours se lancer, on peut sauver les meubles même si la maison brûle, on peut aimer une fois de plus, parce qu’au fond il faut y croire et il faut croire qu’elle y croit encore. Elle bat des paupières. Parfois il lui semblerait qu’elle n’a fait que cela, que battre des paupières ce soir là, sourire tout au plus, et qu’en rouvrant les yeux elle s’est retrouvée ici, dans cet appartement, entre le moment et l’éternel, et elle ne sait même pas comment.
Comment on en est arrivé là.
Les yeux grand ouvert face à une infinité de peut-être.

« Mais moi j'ai quelque chose que tes grands chefs n'ont pas.»

Elle se tourne vers lui, un peu, la tête incliné sur le côté. Avec du rouge qui pointe sur l'épiderme de ses joues, avec ce regard faussement bravache qui se dérobe et s'accroche tout à la fois. Elle s'efforçait de nager sans cesser de couler. Elle se perdait Kalis, dans Minki. Entre illusion et réelle, entre sentiments factices et affection sincère. Il jouait de ses nerfs comme un violoniste pinçait ses cordes.

« Et c'est pas à Arcadia que tu trouveras des vrais bacalhau à brás

Et souris l'enfant, redresse le menton avec fierté, avec vos jambes qui s'emmêlent, avec ton bras appuyé contre le sien. Perd avant même d'avoir commencer à jouer. Et ignore jusqu'au bout que tu as tirée le mauvais ticket.
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gasoline ϟ minki (+18) - Lun 18 Juin - 19:02

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Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


14 june, late evening

Allez, allez.
Ouvre ton cœur doré à celui qui te fera rêver.

Loin les cauchemars d'un autre temps. Loin les cauchemars d'une autre vie. Il n'en reste que le moment. Il n'en reste que ce que personne ne comprend vraiment lorsque les paupières se séparent. Il n'en reste qu'elle. Il n'en reste que lui. Lui et le souffle glacial de son cœur qui ne peut vivre seul. Lui et le souffle glacial de son être qui se doit de battre en unisson. Il n'en dit rien, parce que ce n'est pas son genre. Il n'en fait rien, parce qu'il dit en être incapable. Et pourtant. Pourtant son palpitant sort parfois de l'emprise de Morphée. Ce n'est que maintenant qu'il le remarque. Ce n'est que maintenant qu'il feigne de le comprendre. Ce n'est que maintenant que tu lui fais remarquer. Apathique, voilà ce qu'il est. Vide total, voilà ce qu'il pense être. Voilà ce qu'il n'est pas.

« J'aurai pût, mais si je l'avais fait ça aurait gâché le mystère. » Mystère. Voilà tout ce qu'il est. Le mystère du dieu qui dit ne rien ressentir. Le mystère du dieu qui, peut-être, est simplement incapable de comprendre ce qui l'afflige. On vit la vie au jour le jour lorsque le cœur ne peut éprouver de regrets. À quoi bon passer de longues heures à préparer un futur auquel on ne s'attachera jamais vraiment ? Une perte de temps, voilà tout ce que le cœur ressent. Pas de déception. Pas vraiment. Juste un ennui que l'on ignore avec grâce. Un ennui qui en dérange surement certains. Un ennui qui ne fait que se heurter aux murs d’un être qui s’en défend avec aise. Il serait simple de s’y perdre. Si simple Mais ce n’est pas le cas. Peut-être parce qu’on se nourrit de ce que l’on pousse sur les autres. Peut-être parce qu’il y a tout de même un murmure lointain qui fait que la pierre est malléable. Une étincelle discrète qui fait fondre la glace, lentement. Alors que les bras d’une autre s’emparent de la taille, on sent la vie d’autrui aux cotés de la sienne. Écho assourdissant de sentiments étrangers, c’est ainsi que l’on pense. C’est ainsi que l’on est. Joueur, parfois, on ne peut mentir. Parce que le jeu ouvre les portes que le vide ne peut toucher. Un sourire après l’autre, on se faufile entre les fissures du monde. Un sourire après l’autre, on ment avec une aise qui ne se doit pas d’être.

« Je... hein ?! » Le jeu surprend. Parce que le monde ne s’y attend pas. Parce que le monde décèle le vide qui occupe l’âme. Il voit le sourire, Minki. Il voit le sourire et cela le remplit d’une chaleur sans nom. Ce n’est pas de la joie qu’il ressent en retour. Ce n’est pas cette affection qui fait que certains perdent pieds. Souvent, c’est simplement la satisfaction de savoir que l’on est capable d’offrir une telle réaction sans même avoir besoin de puiser dans ce pouvoir qui fait que l’humain n’est plus vraiment le même. Mais quelque chose est différent. Il y a quelque chose dans le fond de ton regard qui fait qu’on se pense réincarné une nouvelle fois. D’autres pourraient se prendre à dire qu’il s’est perdu dans ses mensonges, le dieu. Au fil des mois, alors qu’il a offert un monde a Kalis, il s’y est perdu lui-même. Parce qu’il se prend à oublier, Minki. Il oublie qu’il est celui qui contrôle son cœur. Il oublie qu’il est celui qui contrôle son être. Il y a alors ce moment de vérité. Il y a alors ce moment de renaissance. Le dieu renait. Encore une fois. Alors qu’il a déjà prit le contrôle de l’enveloppe charnelle. Alors qu’il a déjà choisi son moment. Le voilà de retour. Le voilà qui se réveille de nouveau.

« Damn boy, un jour t'auras ma peau tu le sais ça ? » Il rit vraiment, l’immortel. Il rit parce qu’il a poussé le rire d’entre les lèvres de Kalis. Il rit vraiment parce qu’il a transformé le sourire en coin en un éclat qui l’éblouit presque. Alors qu’il t’emporte vers un paradis rose, il trébuche avec violence, s’y perd tout entier. Il se doit de reposer son verre, au risque de le renverser, alors que son crane tombe en arrière un moment. Son diaphragme se heurte aux blessures qui sont loin d’avoir disparues, revigore la douleur qui ne fait qu’attiser le sentiment qui lui brule l’âme. Des doigts précis essuient les larmes qui se regroupent dans le coin de son regard. Parce que s’il rit, il se doit d’en pleurer. Parce que l’hilarité ne peut être silencieuse. Et lorsque le tsunami qu’il a créé dans le fond du cœur de la mortelle s’éteint, il ne fait que lui redonner vie. Encore. Et encore.

« Mais moi j'ai quelque chose que tes grands chefs n'ont pas. » Son rire s’éteint. Doucement. Doucement parce que les remuants mettent un moment à s’éloigner. Doucement parce qu’il lâche soudain le contrôle qu’il exerce sur l’âme de Kalis. Il y a quelque chose dans le fond de son regard qu’il connait par cœur. Il y a quelque chose dans le fond de son regard dont il ne peut se détourner. C’est une passion profonde qu’il y trouve. C’est une passion étrange qui l’aurait surpris si la glace n’avait pas repris place au sein de son cœur. « Oh yeah ? » Mais la glace est différente. « Qu’est-ce donc ? » Mais la glace est chaleureuse. Il en oublie tout le reste, Minki. Il oublie tout, si ce n’est le regard qu’il fixe avec intensité. Il oublie tout, si ce n’est l’incendie qui se propage en lui. Pas de joie. Pas de surprise. Pas de tristesse. Non. C’est une faim qui s’empare de lui. Avidité soudaine qui fait de lui un homme. Ou peut-être est-ce là ce qui fait qu’il est un dieu. Il ne le sait point. Tout ce dont il est certain, c’est que son épiderme répond différemment. Soudainement, le contact du corps de Kalis le fait presque frissonner. Soudainement, le son de sa voix l’enlace comme par magie. Il change, Minki. En l’espace de quelques secondes, il change. Il aperçoit une porte entre ouverte. Il l’abat avec force. Il s’y accroche sans pouvoir s’en défaire. C’est ainsi qu’il est. C’est ainsi qu’il vit. C’est ainsi qu’il se rapproche d’elle. C’est ainsi que son timbre se fait plus profond. « Te penses-tu capable de me surprendre ? » Bien sûr que non. Personne ne peut le faire. « Beaucoup ont essayé. » Il n’est jamais plus clair que dans ces moments. Jamais son silence n’est-il plus assourdissant qu’alors qu’il délaisse son plat pour ne s’intéresser qu’à elle. « Rares y sont parvenus. » Le coin de ses lèvres s’élève. Un sourcil monte imperceptiblement vers le ciel.

Allez, allez.
Dis-lui des mots tout bas qu’il puisse en rêver ou pas.  
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gasoline ϟ minki (+18) - Mar 19 Juin - 1:08





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Il y a sa peau qui s'échauffe contre la tienne, Kalis. Il y a son regard qui se fait avide. Son corps contre le tiens. Des frissons, des baisers retenus, des caresses; les tissus qui se froissent, ton souffle qui s'emballe. Il n'y a plus que lui. Plus que lui. Ça te déchire, te dévore. Il y a ses yeux. Il y a son sourire. Il y a son nom.  Son prénom qui se glisse sur le bout de tes lèvres, que tu retiens, qui t'imprègne.

Elle glisse le boit de ses baguettes contre ses lèvres. Sa peau a cette odeur forte, capiteuse qu'elle connaît si bien, riche de passion. Mais il y a autre chose, un parfum doux, léger, inconnu : un reste de tendresse adolescente, d'innocence, et d'espoir. Elle sourit tout contre lui ; elle décide qu'elle aime cette odeur, son odeur.  Elle glisse ses doigts sur son poignet, esquisse quelques arabesques le long de son bras. Elle cherche ses mots, ceux qui inévitablement commençaient à sonner faux; elle rit avec gêne, un petit rire doux, un peu étouffé, qui illumine la pièce, secoue sa poitrine, ricoche contre son coeur.

«Mon charisme inimitable? »

Elle se redresse, le contemple un court instant, et se passe inconsciemment la main dans les cheveux ; cheveux ondulés à la pointe desquels frissonne encore la raclure légère d'un drap blanc. Elle hésitait à demander ce qu'elle voulait, ce qu'elle désirait soudainement  plus fort encore..
Avide.

Et s'il s'en moquait, de son ignorance, de ses maladresses, de ses craintes, de son malaise? Si ça finissait soudainement, s'il en trouvait une autre, aux mots plus affutés, aux gestes assurés et à la poitrine plus généreuse, plus  bombée? Et si il avait tellement mieux avec tous les autres gens plus sains ou moins versatiles qu'elle qu'il connait, et si tout compte fait il s'en foutait, lui. Elle posa une main sur sa poitrine, afin de continuer à en percevoir la pulsation tranquille, et de savoir à quel moment précis ses sursauts vous séparerons définitivement. Son menton se niche sur son épaule, ses lèvres effleurent son oreille, la tiédeur de sa joue. Elle tourne légèrement la tête, pour mieux sentir quelques épis soyeux lui picoter la pommette. Elle se dérobe à son regard. A ces yeux qui enflamment ses joues, qui l'explorent jusqu'à l'âme.

«Je ne suis pas "beaucoup". »

Et elle chuchotait contre sa gorge, incapable de se montrer alors qu'elle tentait de l'affronter sur un terrain qui lui était beaucoup plus familier. Elle ne voulait pas lui dire Kalis, qu'elle n'avait jamais fait ça. Qu'elle se surprenait bien plus qu'elle ne le surprendrait jamais. Avec sa main qui remonte jusqu'à sa nuque, et ses lèvres qui pincent sa chaire, doucement, fermement.

« Je suis unique.»

Différente des autres.
Elle boudera peut être. Elle ferait peut être la tronche.
En songeant à celles et ceux qui avaient défilés. Aux mains qui l'avaient enlacés, aux lèvres qu'il avait marqué. De ses morsures et de ses baisers, de son insolence et de sa douceur à peine esquissé. Est ce qu'il y reverrait un écho passé Minki? Si elle l'embrassait. Est ce qu'il reviendrait aux relations passés, à la fois tendre et épicée, sucrée et salée? Ça l'ennuie Kalis. Ça l'ennuie si fort qu'elle se recule pour planter son regard dans le sien. Un regard qui vacille, un regard qui surplombe des joues rougies et des lèvres qu'on mordille. Elle incline son visage, doucement, pour poser ses lèvres sur les siennes, et incliner son visage, comme la petite tête ronde d'un chat, anticipant une caresse, cherche à combler au mieux la paume bienveillante de son maître. Avant qu'elle ne se recule, le souffle suspendu, le coeur battant à cent à l'heure.

«Tu vois?»

Les mains qui tremblent et son corps coller au tiens. Cette gamine trop proche qui tente de jouer aux grandes, de prétendre comment on fait, pour pleinement se donner sans jamais le regretter.
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gasoline ϟ minki (+18) - Mar 19 Juin - 1:55

gasoline
Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


14 june, late evening

Il aime le corps des autres, Minki. Ce n’est pas qu’il n’aime pas le tien. Ce n’est pas qu’il n’y a jamais pensé. C’est juste que… Que quoi ? Il ne sait pas. Il ne sait pas ce qui fait qu’il ne s’y est jamais penché. Il ne sait pas ce qui fait qu’il ne s’y jamais perdu. Peut-être parce qu’il a préféré trouver chez toi une sécurité sentimentale qu’il n’a pas voulu perdre. Parce que certains aiment le sentir contre eux. Parce que d’autres s’en fatigue. Parce que, quelque part, peut-être s’en fatigue-t-il aussi. Alors il ne t’a jamais regardée ainsi. Alors il ne t’a jamais considérée ainsi. Parce qu’il a préféré se perdre dans les mensonges qu’il a déposés dans le fond de ton esprit. Parce qu’il a préféré se laisser submerger par ce qu’il ne peut connaitre seul. Alors il enlace ton corps. Alors il en est proche. Alors il n’en frissonne pas. Ou du moins il n’en a pas frissonné. Mais les temps changent. Mais les gens changent. Et vous voilà alors au sein d’un nouveau monde auquel personne n’a pensé. Il s’y est jeté avec force. Les deux pieds d’un coup. Parce qu’il n’est pas du genre à danser autour de telles choses. Parce qu’il n’est pas du genre à douter. Lorsqu’il se décide, voilà le choix fait. Sa main est tendue. Et tu t’y laisse tomber avec aise.

Les doigts qui courent le long de son poignet sont douloureux. Ils lui font presque mal, intenses. Alors que tu réponds à sa question silencieuse, son souffle se coupe. Parce que voilà ce qu’il ressent plus que le commun des mortels. Parce que voilà ce qu’il ressent plus que quiconque. Chaque instant dure une éternité. Chaque syllabe vole jusqu’à son cœur autour duquel la glace n’est plus. Au plus profond de son être, feu et eau ne font qu’un. Ton rire parvient jusqu’à ses oreilles, envoi des frissons le long de son épiderme. Lui qui ne peut résister a ton esprit malléable, il en reste désormais loin. Si loin. Parce qu’il n’a pas besoin de forcer un ressentit sur son être. Parce que son âme revit déjà. Mais aussi parce qu’il ne pourrait pas, parce que le choix se doit d’être le tien, pas le sien. « Mon charisme inimitable ? » Les yeux se retrouvent. Les regards se transpercent. Il te regarde comme il ne t’a jamais regardé. Il te regarde avec cet air qu’il a partagé avec tant d’autres. Cela n’en fait pas quelque chose de mondain. Oui, il aime le monde. Oui, il aime s’y perdre. Mais il choisit le monde avec précision. Mais il aime avec une intense passion le temps d’un moment. C’est cette passion qui émane de tout son être, cette passion qui fait de lui le maitre de ces instants. « Inimitable ? » Murmure. À peine. Coupé par le contact de ta paume sur sa poitrine. Il en perd presque pieds. La faible distance qui sépare les corps n’est plus. Il sent le souffle qui s’échappe d’entre tes lèvres contre sa nuque. Il sent la caresse de tes lèvres contre son oreille. Ses paupières se ferment. Il laisse sa tête se pencher contre la tienne, ressentant le besoin de contact, de te savoir la, à ses côtés.

« Je ne suis pas "beaucoup". » Pour la première fois depuis qu’il te connait, il sourit pour de vrai. Pour la première fois, c’est une vérité implacable qui se dessine sur son visage. Au diable les muscles qu’il se doit de contrôler précisément. Au diable le besoin de prétendre. Au diable le manque qui occupe désormais son cœur. Il sourit et, pour la première fois, son visage rayonne. Ses lèvres s’entrouvrent alors qu’il sent ta poigne contre son cou. Sans même s’en rendre compte, il laisse ses propres doigts couler le long de ton avant-bras, y dépose cette chaleur charnelle dont il est ivre. « Je suis unique. » Chaque baiser que tu apposes sur son corps le rend confus. Son palpitant ne sait plus quoi penser. Il tente de trouver un rythme qu’il oublie rapidement. Encore. Et encore. Jusqu’à que tu te détaches de lui un moment. Ce n’est qu’alors qu’il autorise son regard à observer de nouveau. Ce n’est qu’alors qu’il porte une réelle attention à ton visage. Et c’est alors qu’il y trouve quelque chose qu’il ne pensait pas trouver. Il y voit la maladresse. Il y voit de doute qui se mêle à l’excitation. Il y voit toutes ces choses qu’il n’a pas connu depuis si longtemps. Des sentiments qu’il n’offre jamais vraiment, peut-être parce qu’il s’agit des rares dont il ne veut pas lui-même. Et puis il oublie. Il oublie parce que ses lèvres découvrent les tiennes. Il oublie parce qu’alors, il n’y a plus que toi. Il n’y a plus que lui. Il n’y a plus que vous.

Plus rien d’autre n’importe réellement. Le temps s’éloigne comme il s’éloigne toujours alors que son âme se réincarne pour la millième fois. Alors que tu te défais de lui, il suit ton visage un moment, non désireux d’arrêter cet échange qui finit de revigorer chaque coin de son être. « Tu vois ? » Sourire. Encore. Le vrai. Celui qu’il ne connait que dans de tels moments. Celui qui fait que son regard pétille. Celui qui fait que sa peau s’échauffe. Il voit les tremblements. Il les reconnait. Il les comprend. Et puis il les ignore. Parce qu’il se doit de les faire disparaitre. Lentement, comme s’il s’applique à ne pas sombrer, il glisse de son siège. Un pas a peine. Voilà tout ce dont il a besoin pour faire disparaitre l’espace qui le sépare de toi. Ses mains se posent sur tes cuisses, les guident alors qu’il s’y faufile avec aise. Torse contre torse. L’élévation de la chaise positionne ton visage en face du siens. « Je vois. » Ses lèvres ne te touchent pas. Pas encore. Elles flottent à quelques millimètres de tes joues, laissent sa respiration déjà haletante embrasser chaque recoin de ton visage. Ses mains remontent jusqu’à tes hanches. Délicates. Fermes. « C’est un jeu dangereux auquel tu joues, Kalis. » Son nom glisse au travers de ce murmure profond. Ses mains remontent jusqu’à ta taille. Délicates. Fermes. « Es-tu sure de vouloir t’y perdre ? » Ses lèvres coulent le long de ta mâchoire. Elles coulent jusqu’à s’y apposer, enfin. Là, dans le creux de ton cou. Là, sur le coin de ton cœur.   
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gasoline ϟ minki (+18) - Mar 19 Juin - 4:49





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Il est là, juste là.
Ce drôle de regard. Ses yeux.
Cet éclat dans lequel elle aurait put se noyer, offerte à la clémence des cieux.
Il y a le désir qui court sous sa peau. Il y a ses mains sur sa taille. Ses lèvres sur sa chaire. Son corps contre le sien. Ses mots qui hypnotisent, qui martèlent, qui obsèdent. Etait-elle prête à se donner? A se faire avaler toue entière, à plonger dans l'oubli tête la première. La vérité... c'est qu'elle avait peur. La vérité est qu'elle craignait de finir seule; de ne pas finir seule. Peur que ce qu'il y avait là, tapis au fond d'elle même, ne plaise pas. Peur que lorsqu'elle laisserait tomber le masque, il la repousse avec perte et fracas. Peur qu'il lui dise qu'il n'avait pas voulut ça, d'elle et de lui, d'elle comme ça. Que c'était une erreur, un mauvais choix et puis basta.  Et elle aurait préféré mourir, mourir plutôt que de vivre sans son éclat, mourir plutôt que de voir sa lumière ternit. D'ailleurs, avant qu'il ne cueille son coeur, enthousiaste et insouciant comme la lune, elle n'avait pas réalisé qu'elle l'était déjà, presque morte, enfermée dans l'amour. Et qu'elle ne respirait plus lorsqu'il n'était plus là. Que parfois, ses pensés allait pour lui avant tout le reste. Et qu'est-ce qu'elle ferait, elle, s'il n'était plus là? Qu'aurait-elle put faire? A lui qui lui avait sortit ce joli paquet de conneries, ces mensonges pieux, ces demi-vérités à peine atténuées. Des mots un peu vulgaires, et d'autres, complètement cruels. Mikio, il lui avait jeté son affection au visage, fort. Et ça faisait un mal de chien. Alors elle avait eu envie d'en rire. Jaune. Ou noir. Est ce qu'on pouvait rire noir? Et Minki, est ce qu'il voulait la voir dans ses bras Kalis?

« Je suis sure de rien. »

Kalis, c'est la fille à la vie bordélique.
Au coeur imprévisible, un fil rouge qui s'étend en continuité et qui peine à trouver le noeud auquel se raccrocher parce que sa tangibilité s'en retrouve faussée. C'est l'agnelle, qui fascines, qui intrigue. C'est la même gamine, qui plante ses griffes dans ta gorge puis qui s'y accroche. Parce que s'accrocher, c'est sa spécialité. Est-ce qu'elle aimait vraiment, d'ailleurs, Kalis? Ou est ce qu'elle aimait mal? Ou juste un peu trop naïvement, comme on aime la première fois. Avec, dans la tête, et au bord des lèvres, des pour toujours qui, en fait, plus tard, ne survivront pas à ce que peut faire une guerre émotionnelle. Mais c'est pas grave. Non, c'est pas grave. Un premier amour, ça n'a de sens que s'il y en a un autre, plus tard, pour vous le faire oublier. S'il y a des lèvres qui embrassent une épaule, un cou, un pouls, jusqu'à tout effacer.

« Mais je sais qu'avec toi, je me sens bien. »

Elle aurait aimer réussir à se convaincre que ce n'était rien. Rien du tout. Rien comparer à une vie de galère. Rien comparer à ces jours où être sois même sonnait comme une plaisanterie particulièrement cruelle. Rien comparé à la noirceur de leurs mondes, à la mortalité infantile, qu'en savait-elle franchement?  A se répéter que non, décidément, ce n'était rien qu'elle ne puisse surmonter. Qu'il lui suffirait de souffler doucement sur la plaie pour atténuer la douleur, comme on le ferait sur une vilaine éraflure d'enfant. Elle ravalerait, masquerait, enfouirait, comme elle l'avait fait avec tout le reste. Juste ça de plus, pas grand chose. Ce n'était rien après tout. Rien, rien... Rien du tout. Mais il y avait le regard, traitre, qui recherchait sa présence lorsqu'il n'était pas à côté d'elle. Il y avait les mains traitresses, les mains volatiles qui cueillait ses étreintes comme les dieux s'étaient un jour gorgés d'ambroisie. Il y avait le ciel et il y avait Minki, il y avait l'éternel et il y avait ses lèvres rosés qui parfois se teintaient de vermeilles.

« J'ai pas envie de penser au danger.»

Peut-être qu'ils se maltraiteraient tous les deux – que ça serait toujours comme ça. Qu'il n'existerait pas quelque chose d'affectueux entre eux. Qu'il n'existerait pas quelque chose de méchant non plus. Qu'Ils se renverraient juste l'écho de leur folie passée. Et qu'ils s'y raccrochaient comme des naufragés – ce serait insidieux, obsédant, dangereux. C'était insidieux car elle savait que ni l'un, ni l'autre, n'auraient quelque chose d'humain encore dans leur ventre. Mais parce qu'elle le savait; parce qu'elle s'y refusait, ce n'était pas si grave. Elle avait était la première à menée la danse après tout, à l'approcher dans l'intimité de leurs corps enlacés. Ses yeux pouvaient alors quérir l'inexplicable qui marbrait encore son regard, cette douceur rageuse qui l'heurtait encore. Fort, si fort qu'il aurait put en marquer son visage. Il aurait pût la refaçonné au gré de ses envies, de ses désirs, de ses caprices. Kalis, elle aurait put faire beaucoup de chose pour ce regard, mais ce n'était pas assez non. Pas assez.

« J'ai juste envie de penser à toi. »

Kalis, c'est soudainement la douceur des mots, le désir entre ses doigts, la liberté dans ses iris. Kalis, c'est celle qui sera douce lorsqu'elle se fait vilaine fille, lorsqu'elle vient glisser ses mains sur la chaire, qui la caresse avec délicatesse. Celle qui te diras des mots de joies que sans doute, plus tard, elle regrettera. Celle que tu attireras tellement loin, qui ne pourra plus retourner en arrière. Kalis c'est l'ambition cristallisé dans un rire, le feu brûlant dans la vasque des iris. Kalis, c'est cette main qui se pose sur ta joue, ses doigts qui en retrace le délicat contour.

« Et toi, t'es sûr de le vouloir? »

De ce profit bancal, de cette passion éphémère qui ne sera jamais stable. De quitter le confort de votre relation étriquée pour t'abandonner aux sentiments démesurés de l'enfant qui croyait aimer alors qu'elle restait sourde à la fatale vérité. Est ce que le jeux valait la chandelle Minki? Est ce que tu étais prêt, toi, à t'y brûler les ailes?
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gasoline ϟ minki (+18) - Jeu 21 Juin - 20:41

gasoline
Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


14 june, late evening


« Je suis sûre de rien. »
« Mais je sais qu'avec toi, je me sens bien. »


Elle n’est sure de rien. Sûre de rien, mais certaine de tout. Voilà ce qu’elle annonce. Voilà ce qu’elle murmure. Voilà ce qui te fait frissonner. C’est cette chose qui rappelle au palpitant qu’il se doit de battre. C’est cette chose qui rappelle au palpitant qu’il n’est pas certain de comment le faire. Le cœur d’un être mortel qui languit d’être tellement plus. Le corps se meurt, chaque aspect se sait finit, sait qu’un jour, bientôt, il finira par mourir. Parce que c’est la mort qui attend ceux qui semblent incapables de se hisser au-delà d’un monde commun. Il a vécu avec la mort en tête de longues années, Minki. Au travers de l’enfance innocente de celui qui a ri si fort, de celui qui a pleuré si longtemps. Alors qu’il s’est su fini, alors qu’il a été sur de ne vivre qu’une fois, il n’a pourtant jamais connu la vie. Cette vie mortelle qui en motive tellement, qui pousse chacun vers une survie profonde. Il n’a fait que penser aux jours dont il a fait partie. Il n’a fait que penser à l’histoire d’une divinité lointaine qui, peut-être ferait part de lui. Une idée qui a réveillé une excitation enfantine dans le fond de son âme sans jamais devenir plus que cela. Il était sûr de tout.

Mais il ne savait rien. Ce n’est que plus tard qu’il en a appris plus. Ce n’est que plus tard qu’il est devenu plus. Alors que son cœur a martelé sa poitrine, il s’est soudainement arrêté. Alors que le rire a suinté d’entre ses lèvres, il s’est soudainement éteint. C’est ainsi que Minki est mort. C’est ainsi que Kangiten est né. Ou du moins c’est ce qu’on lui a dit. C’est ce qu’il a compris entre la fierté des pleurs de ses parents. On l’a choisi, lui. Lui parmi tant d’autres. Lui au sein du monde. Le mortel est devenu divin. Marionnette éphémère d’un désir éternel. Il survit parce que c’est ainsi qu’il se doit d’être. Il supporte le néant de son cœur parce que c’est ainsi qu’il se doit de vivre. Quelques années au sein d’une enveloppe charnelle qui, un jour, laissera place à l’être sacré qu’il attend, impatient. Ainsi, il attend. Voilà tout ce qu’il fait. Il attend de gagner en puissance. Il attend d’en être plus. Mais c’est une attente douloureuse. Si semblable et pourtant si loin de ce mal qu’il aime tant. Parce que c’est un mal qui éteint son être. Parce que c’est un mal qui fait taire son cœur. Le fond de la vie de celui qui ne peut la sentir est sombre, morne. Alors il s’est renfermé dans les seules choses qui l’ont poussé avec violence. Il faut briser le corps pour qu’il survivre. Il faut enivrer l’esprit pour qu’il comprenne. Ce sont ces choses dont il a longtemps été sûr, Minki.

Mais il ne sait rien. Il ne sait rien de ce qui l’attend lorsque son être s’éveille. Il ne sait rien de ce qui l’attend lorsque le dieu attise une chaleur qui le fait gémir. Là, devant Kalis, il ne s’attend à rien. Il ne s’attend à rien mais accueille tout. Quelques instants. Voilà tout ce dont il a eu besoin afin de se noyer dans un fantasme qu’il ne possédait pas quelques heures plus tôt. Maintenant que ses mains sont sur ta taille. Maintenant que son corps est contre le tien. Maintenant que ses lèvres sont sur ta chaire. Il revit. « J'ai pas envie de penser au danger. » C’est tout ce à quoi il pense, Minki. C’est le danger qui le pousse vers l’avant. C’est le danger qui lui assure la douleur. C’est le danger qui lui assure l’extase. Ainsi, il sourit. Ainsi, il la regarde. Son visage se tourne, lentement. Lentement, alors qu’il la dévore toute entière. « Le danger n’est-il pas celui qui te fait vivre ? N’est-il pas celui qui te fait frissonner ? » Un murmure. À peine. Pour lui. Pour toi. Pour ceux qui dansent une danse immobile. « J'ai juste envie de penser à toi. » Les mots noient le monde. Les mots le font taire. Il n’y a plus que ce couple qui n’en est pas un. Il n’y a plus que ces êtres qui, l’un comme l’autre, ne sont pas vraiment humains. Encore, son visage part à la recherche de son toucher. Encore, ses paupières se ferment un instant alors qu’elle réveille en lui une extase dont il ne peut se passer. Ainsi, il est sûr du monde.

« Et toi, t'es sûr de le vouloir ? »

Mais il ne le sait pas, Minki. Il ne sait pas à quel point il veut se perdre dans son étreinte. Il ne sait pas à quel point il a passé des nuits sans rêves à désirer un être qu’il a si longtemps pensé ignorer. Tout comme il ne sait pas pourquoi cette mortelle appose sur lui un tel désir. Peut-être parce qu’il s’est pris au sein de son propre filet. Peut-être parce qu’il est devenu son propre pantin. Alors le pantin sourit. Alors le pantin rit. « Oui, » qu’il répond simplement. « Je le suis. » La vérité au fond du cœur. La vérité au fond de l’âme. Ce sont ses doigts qui parcourent ta peau, désormais. Ta joue, d’abord. Tes tempes ensuite. Ils passent une mèche rebelle derrière ton oreille avec un sourire… amoureux ? Pas vraiment. Et pourtant. Pourtant, oui, c’est de l’amour profond qui se dessine sur son visage. L’amour de celui qui aime le temps d’une nuit. L’amour de celui qui aime le temps d’une vie. « Bien sûr que je le suis. » Sa main contre ta joue. Sa poigne dans le bas de ton dos. Ses lèvres contre les tiennes. C’est un baiser différent. Différent de celui que tu lui as offert. Différent parce qu’il sait quoi faire, parce qu’il ne doute pas de ses gestes, parce qu’il t’embrasse avec la même passion que l’on découvre dans ces films romantiques. Il t’approche de lui. Encore. Encore, malgré le fait que vous étiez déjà proches. Si proches. L’étreinte dure. Le baiser, plus encore. Jusqu’à ce qu’enfin, ses lippes quittent les tiennes. Jusqu’à ce qu’enfin, son regard se plante dans le fond de tes iris. Jusqu’à ce qu’enfin, un nouveau sourire prend place sur son visage. Son pouce caresse la commissure de tes lèvres. Et puis il s’en éloigne. Parce que ses mains retrouvent ta taille. Parce que ses mains retrouvent tes hanches. Parce qu’elles se faufilent sous le tissu de tes vêtements. Parce qu’elles caressent ta peau un moment. « Is this coming off ? » qu’il demande, dans un soupire, alors que sa poigne s’empare de ton t-shirt.

Il est sûr de lui, Icare.
Mais il ne sait pas.
Il ne sait pas que ses ailes brûlent déjà.
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gasoline ϟ minki (+18) - Ven 22 Juin - 1:04





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Kalis.
Sous la force de son regard avide, l'enfant s'épanouit.
S'il pouvait mordre sa lèvre inférieure, si, il pouvait boire à la coupe de sa langue sa violence et ses outrages alors, Kalis, le front chaud et les paupières passions, lui tendrait sa nuque. Elle n'était qu'excès et liberté, et si elle pouvait lui ravir l'amour, elle n'aurait que l'instinct de se livrer aux mains de l’amant qu'elle attend. Elle serait libre – libre de se donner, de se vendre, de se courber pour baiser les chevilles de celui dont elle réclame l'attention. Elle serait libre – libre de s'enchaîner. Il est possible que l'amour de Kalis s'allie comme le pampre à la haine.

Elle lui livrerait l'or à lécher sur son échine et pourtant – pourtant, elle garderait l'étoffe olympienne qui sied habilement sa taille. Sa seule faiblesse, sournoisement soufflée par l'ivresse de son amant, serait de désirer fléchir pour son corps et de lui baiser la poitrine, le ventre et la taille. Tous ces mots étaient tombées dans les braises de son bas ventre plutôt que dans son esprit, mais pourtant, dans cette déclaration, Kalis se sentirait aimé. Kalis se sentirait comme implicitement comprise dans les pleutres qu'elle ne citerait pas, parce qu'en cet instant, Kalis se sentait grande et Kalis était grande – Kalis avalait le monde et bientôt elle avalerait sa bouche claire. Elle aurait voulu qu'il décroche son mat, qu'il la saisisse de ses deux mains puissantes et qu'il la broie d'une pression de la paume – elle l'en pensait capable, elle le fantasmait soudain, elle imaginait ses phalanges de durcit et la peau fine de ses poignets se tirer sous l'effort. Elle lâcha d'abord le soupir d'agonie. Sur son visage, elle avait abandonné le sourire au vide – c'était grave, c'était brûlant, c'était solaire. Elle avait sur le voile de sa peau les sirènes de feu qui formaient des arabesques.

Un soupir après, elle ne bougea pas, et ce fut comme si le soleil tentait de lui brûler les épaules et ses paupières pourtant grande ouverte – mais il n'y arriverait pas, elle était bien plus forte, et elle avait le soleil sur sa langue et qui battait entre ses côtes. Elle regarda Minki. Il était de nouveau droit, son menton aurait pu trancher le ciel. Il la tranchait. Elle s'appuya contre son corps, passant sa langue sur sa lèvre.

« C'est le danger qui t'anime, toi?»

Elle glissa ses mains sur les muscles de son bassin. Elle se souvenait encore du temps où elle se contentait de bien moins que ça. Où elle était heureuse avec peu de choses. Y avait-il plus irrationnelle qu'une femme dont le coeur flanchait? Ou était-ce l'attraction de l'homme pour la femme qui tirait toute les ficelles de leur absurdité? Etait-ce le danger qui l'avait poussé à en chercher plus, toujours plus? Etait ce ses lèvres contre les siennes ou bien la chaleur infernale de sa chaire?
Tout était aller très vite, si vite, trop vite.
Ils s'étaient attachés en quelques jours à peine.

Mais ils pouvaient se passer tant de choses en quelques jours.  
En quelques jours, tu peux dormir avec quelqu'un. Et aimer ça. Vraiment. Et rire entre ses bras à t'en faire exploser la cervelle. Oublier le fil de tes pensées dès qu'il te touche. En quelques jours, tu peux t'habituer à avoir quelqu'un près de toi qui te prends dans ses bras. Une main un peu plus grande que la tienne posée sur ton estomac. Un nez qui se frotte contre ton cou et des jambes qui s'emmêlent avec les tiennes. Remonter les draps sur lui parce qu'il a l'air d'avoir froid. Trouver les lits trop grand vachement plus sympa. Avoir plus de doutes à te pousser sous les paupières. Juste parce qu'il est là.  Parce qu'en quelques jours, tu pouvais commencer à imaginer qu'il pouvait y avoir plus, à songer que ça pourrait durer. A te dire que si c'est tout le temps comme ça, t'as peut-être été un peu conne de flipper. Avec les couloirs de la bibliothèque qui peuvent devenir franchement bizarres. Parce que tu le sens, son regard. Tout le temps. Il te brûle le cou comme un soleil d'été. Et tu sais quoi? Il t'envoie même des sms, lorsque le soleil est déjà levé. Des messages qui te font sourire. Et lever les yeux au ciel en te disant qu'il est quand même un peu con, cet homme là.

« Je ne pensais pas que tu aurais besoin d'aide pour ça. »

Ses mots d'enfant bêcheuse, cet orgueil naïf et vain, juraient avec la cadence déréglée de son palpitant, avec la boule noire qui parasitait son ventre. Ses doigts pianotaient nerveusement sur le tissu de son haut. Pour l'effroi qui dévalait son échine dorsale lorsque sa silhouette s'imprimait sur sa pupille. Et puis, elle se recula d'un pas, pour saisir les bords de son haut et le passer par dessus ses épaules - si elle avait sût qu'elle finirait dans ses bras, sans doute aurait-elle choisit une lingerie fine, séduisante, délicate. Tout plutôt que cet affreux soutient panda.

« On ne se moque pas.»

Elle l'embrassait une dernière fois, la rigole aux coins des lèvres.
Les yeux déclinent, le menton glisse. Elle se tourne à peine, le regarde à demi-mot. Ses grands yeux sombres parcourent ce visage, suit les courbes de ces cernes, arpente ces mèches blondes pour redescendre le long de son torse, jusqu'à ses propres hanches qu'il tient entre ses doigts. Elle est comme en suspend soudainement, le souffle court, et les bras vacant. Et elle redresse son visage une nouvelle fois, pour ravir ses lèvres, pour puiser son courage à même sa chaire.  Elle avait glisser sa main sous son haut, effleurant le creux de ses abdos. Kalis, elle sent ses joues se réchauffer, se colorer doucement. Ce n'est pas de la gêne. Juste... Du plaisir. De la chaleur. Parce qu'elle a chaud, même dénudée comme elle l'est, avec sa jupe qui effleure le milieu de sa cuisse. Il lui donne l'impression d'avoir le poids d'une lourde et brûlante canicule sur sois. Et pour une fois, les humeurs changeantes d'Arcadia n'y sont pour rien.

« Et toi? »

Il y a ses doigts sur sa ceinture et son souffle contre ses lèvres. Ses doigts qui soudainement glissent dans son sous vêtement et effleurent sa chaire. Elle en serait presque surprise - de son audace, de ce soudain sursaut de courage, d'inconscience, d'irrévérence pour cet homme qui n'avait vu que la gamine au manteau blanc. Elle le touche Minki, les dents planté dans la chaire pale de ses lèvres, elle l'effleure et la caresse, avec cette légèreté presque hésitante qui accompagne inévitablement la découverte de ces instants.

« J'veux te voir. »

Ne pas être la seule.
Celle qui se dénude, qui s'exhibe, qui s'expose aux caprices de l'enfant roi et de ses mains avides. Qui se blesse et se meurtrit au contact de l'enfant caprice qui a fait du vice son vestale et son sacrifice.
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gasoline ϟ minki (+18) - Ven 22 Juin - 11:45

gasoline
Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


14 june, late evening

« C'est le danger qui t'anime, toi ? »

Jamais personne n’a été capable d’expliquer le fond de son cœur avec aise. Il est difficile d’être un dieu. Difficile de le savoir sans tout comprendre encore. Mais oui, c’est le danger qui l’anime. Il le dévore avec un appétit violent qui ne fait qu’attiser la détresse qui le fascine. Et pourtant, alors que c’est le danger qui se doit de faire de lui ce qu’il est, ce n’est pas le danger qui le motive alors. Il l’oublie presque, le danger, comme il le fait souvent dans de tels moments. Parce que toute son attention se doit d’aller vers la mortelle dont la chaleur se répand jusque dans le plus profond de son être. Ce n’est pas l’idée du futur qui le pousse vers cet amour charnel. Il ne pense pas au lendemain, aux jours suivants, aux années à venir. Il n’y a que maintenant, que cet instant, voilà tout ce qui importe. Au diable le reste. Au diable l’idée que, peut-être, elle ne comprendra pas aussi facilement que lui. Il l’a bien compris qu’il ne s’agit pas là de quelque chose dont elle a l’habitude. Alors peut-être devrait-il s’éloigner tout d’abord, offrir des règles, des idées, afin de s’assurer qu’elle comprenait ce qui se cache derrière ses premiers sourires sincères. Mais cela demanderait un plan précis, une décision prenant en compte les sentiments d’autrui, telle la jalousie ou l’affection. Tant de murmures qu’il ne connait pas. Tant de choses auxquels il ne pense pas. Parce que ce sont des sentiments complexes, ceux dont il reste loin, lui qui préfère la joie, la peur, la tristesse. Et là, son bassin contre le tien, il ne pense qu’a l’appétit violent qui dévore son âme. Alors que tu caresse son corps, il ne pense plus à rien. Il en oublie le monde. Il en oublie le néant de son esprit divin. Il n’y a plus que toi. Il n’y a plus que lui. Alors qu’il t’attire à lui. Alors qu’il t’embrasse avec passion. Alors qu’il te regarde comme il ne t’a jamais regardée.

« Je ne pensais pas que tu aurais besoin d'aide pour ça. » Il rit. Il rit de ce rire véritable qui réchauffe son cœur. Il rit de ce rire sincère qui rayonne au travers de l’abime qu’est son être. Et puis il se détache de toi, les mains élevées vers le ciel dans un geste innocent. Il attend. Il attend de voir un choix dans le fond de ton regard. Il attend comme il attendra encore et encore. Parce qu’il sent la gêne qui émane de Kalis. Parce qu’il sait qu’il se doit de la laisser danser à son propre rythme. Et elle danse, la mortelle. Elle danse alors qu’il ne peut la quitter des yeux. Il suit le bas de son haut avec attention alors qu’il révèle ses hanches. Il le perd un moment alors que son regard trouve sa taille, ne le retrouve qu’alors qu’il se sépare de sa poitrine. Il ne réagit pas à la vue des sous-vêtements, parce que ce n’est pas cela qu’il observe. Il trouve la beauté dans les courbes discrètes que beaucoup ignorent, fasciné par ce que certains appelleraient des imperfections. Un manque de symétrie. Une ligne qui, parait-il, se doit de ne pas y être. Mais il ne voit pas de défaut, Minki. Il n’en voit jamais lorsqu’il décide de se perdre au sein d’autrui. Il ne voit que le paradis d’un corps dont il désire s’emparer. « On ne se moque pas. » Un instant, il ne comprend pas. Alors qu’il se fait arracher à la contemplation de l’être qui se tient devant lui, il répond au baiser par habitude, parce que son id lui hurle de le faire. À peine se détache-t-elle de lui qu’il se perd de nouveau. Il la regarde tout entière, il s’y jette sans hésitation. Et puis sa main trouve son torse. Un instant, il a un moment de recul qu’il ne peut contrôler. Parce que les doigts sont froids. Parce que son corps brule. Mais il finit par s’y noyer, au sein de cette température qui, presque, est douloureuse. Sa propre main se pose sur l’arrière de la nuque de Kalis, approche son visage afin que ses lèvres puissent s’en emparer une nouvelle fois.

« Et toi ? » Il aurait répondu, Minki. Mais il ne peut le faire. Parce que la, alors que l’allégresse lui revient, il semblerait que la surprise s’y faufile également. Surpris. Il est surpris, le dieu. Surpris par la poigne qui se glisse sous sa ceinture. Son souffle se coupe. Son sourire s’étire. Alors qu’elle l’embrasse, alors qu’elle le caresse, il s’empare d’elle. Ses paumes courent le long de sa poitrine, se perdent dans les courbes de ses hanches, continuent de descendre alors qu’elle mène la valse affamée dans laquelle ils se perdent l’un l’autre. « J'veux te voir. » Lentement, ils se détachent. Lentement, il lui sourit. Lentement, il l’observe. « Il suffit de demander. » À son tour, il fait un pas en arrière. À son tour, il s’empare de la fabrique de son haut. À son tour, il le fait passer au-dessus de sa tête. Alors que ses muscles endoloris se tordent, il ne peut retenir un gémissement discret. Lorsqu’enfin, le vêtement glisse au sol, le dieu reste ainsi un moment. Il a le corps de quelqu’un qui se bat sans relâche. Les muscles précis de celui qui en prend soin. La peau parfois bleutée de celui qui en souffre. Ce n’est pas qu’il a besoin de se sentir observer, Minki. Ce n’est pas ce qui le pousse à rester immobile un long instant. C’est parce qu’il est lui aussi capable de laisser ses yeux parcourir le corps qui se tient devant lui. « Satisfaite ? » Le sourire est joueur. Le sourire en coin de celui qui pourrait rester ainsi de longues heures. Mais la réalité est autre. Mais la chaleur s’est déjà emparée de son être. Apposée à son cœur, elle a suivi chacun des touchers qui ont trouvés la chair, éveillant chaque coin de ce corps qui continue de désirer. Encore et encore. Alors il bouge de nouveau. Alors il mène la danse le temps d’un soupir.

Lent, tout d’abord, il retrouve Kalis. Il retrouve ses lèvres. Il retrouve sa taille. Il retrouve ses hanches. Et puis le tempo change. En un instant, elle quitte le sol. Une main sur le haut d’une de ses cuisses. L’autre dans son dos. Il sent ses jambes se serrerez contre lui, Minki. Il les sent caresser la chair de son torse alors qu’il quitte la pièce, ses lèvres toujours perdues quelque part sur les siennes. Alors qu’il passe le pas de la chambre, elle semble glisser un instant. Alors il rit. Alors il resserre son étreinte. Jusqu’à ce qu’enfin, il la laisse glisser sur le matelas. Jusqu’à ce qu’enfin, il passe un moment à la regarder de nouveau. Et puis il l’embrasse. Ses lèvres, d’abord. Son cou ensuite. Le haut de sa poitrine ensuite. Il continue. Il continue alors que ses paumes courent le long des cuisses dénudées. Il continue alors qu’elles se faufilent sous la jupe et danse ainsi un moment. Le contact de son torse conte le sien attise la passion qui suinte de chacun de ses pores. Ses dents s’emparent de du soutient, puis s’en défont, remontent le long du cou, retrouvent les lippes qui l’enivrent. « Sure de rien ? » demande-t-il dans un rire léger. « Tu sembles sure d’une chose. » Ses mains ont trouvé place de chaque côté de Kalis. Ses bras sont tendus. Encore une fois, il respire. Encore une fois. Il attend.

Mais la beauté rend impatient. Alors il l’embrasse de nouveau. Il l’embrasse et puis il s’éloigne. Encore. Souriant. Et puis il murmure. « Tu es unique. » Et puis il l’embrasse. Délicat. Comme cette première fois.   
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gasoline ϟ minki (+18) - Ven 22 Juin - 18:08





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


Ah – c'était peut-être là tout ce qu'il lui fallait. Juste ces quelques mots attachés solidement ensemble, lié par la bouche d'un homme – de cet homme. Juste cette affirmation presque tendre d'où elle sentirait presque la violette s'en dégager tellement c'est rassurant – juste ces quelques mots qui tombent de sa bouche avec toute leur sincérité et toute leur force de vérité. Peut être, était-ce tout ce qu'il lui fallait à elle, peut être qu'elle s'y était ensevelit en songeant y retrouver la chaleur des premiers jours, des premiers sourires, du premier baiser. Ah, pauvre innocente.

Mais – c'était précieux. Kalis aimait soudainement, elle aimait son corps, ses sourires, ses mains, son ventre, ses reins, ses cuisses, ses bras, son cou, son dos - tout, elle aimait, elle aimait. Elle aimait quand il l'assit sur le lit avant de défaire l'agrafe de son soutient gorge. Mais là, c'était différent. Elle ne le savait pas encore et elle ne saurait probablement jamais pourquoi ; pourtant, elle aurait dû vouloir l'embrasser du bout de ses lèvres, les piquer de son ardeur, le sourire en quoi, les canines à l’affût.
Elle le piquerait.
Elle s'en imprégnerait.

Alors peut-être – peut-être que ce n'était ni ses courbes, ni ses boucles blondes, ni ses ténèbres infernaux ni sa chair masculine qui l'avait poussée à s'y réfugier, peut être voulait-elle être dans les bras de Minki comme une femme choisissait de se lier à un homme. Fourbe, sournois Erèbe qui avait plaqué ses deux paumes sur son corps pour y laisser une marque indélébile, qui avait expirer dans la bouche de l'enfant l'envie de venir quérir les lèvres de la plus femme des femmes, en cet instant. Peut-être n'était-ce pas son corps, même s'il en désirait la chaleur, même s'il en désirait la texture doucereuse, peut être lorsqu'il attraperait une épaule dans une main. Peut-être était-ce juste ça – au-delà, bien au-delà de la simple présence d'une poitrine contre son torse. Peut être - peut être - qu'il l'aimait déjà. Kalis n'avait pas sourit à ce moment-ci parce que ça résonnait dans sa poitrine. Elle avait deux grands yeux mazout ouvert face à un mystère. À des peut être.

« Tu n'imagines même pas.»

Ses lèvres - sous les siennes.
Ses doigts - sur ses épaules.
Sa chaire - contre sa chaire.
Elle aurait put lui en donner plus - mais elle avait déjà tout abandonner à ses pieds, son coeur, ses peurs et sa dignité, les bris de son enfance envolé qu'elle regardait se consumer. Alors, elle l'embrassait, elle étirait ses lèvres en demi-cercle, abaissait ses cils, faisait pétiller ses yeux, lâchait le rire incrédule. J'en reviens même pas d'être entrain de faire ça. Surtout avec cet homme là, celui qui était entré dans sa vie avec fracas, avec des rires et des larmes, des livres et des certitudes, des pensées qui volent vites et dérobes encore plus vite. Avec son corps qui se fond contre le sien et ses mains qui le caressent. Qui retracent le contour de ses bleus comme si elle aurait aimée pouvoir les faire disparaitre - être son infirmière, une présence bienveillante qui ne se contentait pas de se gorger de sa chaleur, d'en imprégner son épiderme. Parce qu'elle brûlait à son contact Kalis. Elle s'embrasait sous son toucher, s'étourdissait à ses baisers.

J'ai envie de toi.
Les mots s'imprimaient sur sa rétine sans qu'elle ne parvienne à les prononcer, glissaient de son esprit à ses lèvres dans un soupir étouffé. Oui, Kalis avait envie de lui, envie qu'il s'occupe d'elle. Envie de ses bras autour de sa taille, envie des gestes erratiques, des supplications, du regard qui trébuche et des genoux qui se dérobent, des émotions en feux d'artifice – qui crépitent déjà là, juste au creux du ventre.

« Je retire ce que j'ai dis. »

Kalis retint un sourire et laissa ses mains glissés plus bas, défaire la boucle de sa ceinture. Mais elle voyait sa nuque, et sa nuque était belle. La naissance de ses cheveux parsemait le haut de sa nuque de quelques mèches blondes, c'était subtilement érotique. Le dessin d'un fin duvet presque couleur chair gravissait et tombait de cette nuque et elle l'imaginait aisément continuer le long de toute son échine. Elle se redressa, relevant une jambe. Elle avait ses lèvres suspendu à un souffle des siennes - est ce qu'elle se lasserait un jour, de sentir leur contact, d'en savourer l'arôme et le toucher?

« Tu n'as pas besoin d'aide pour ça. »

Certainement pas, et certainement qu'elle aurait dû garder ses taquineries pour un autre lieu, en une toute autre occasion. Mais elle le savait bien Kalis, alors qu'elle comblait l'espace qui séparait leur visage, qu'il ne lui en voudrait pas.
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gasoline ϟ minki (+18) - Mar 26 Juin - 14:36

gasoline
Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


14 june, late evening

« Tu n'imagines même pas. »

Oh, il imagine, Minki.

Il imagine le monde au travers de ton regard profond. Il y voit danser les étoiles. Il imagine le monde au travers de ton sourire euphorique. Il y entend chanter les astres. Murmures éphémères d’un esprit dont le palpitant se lance dans un rythme qui se doit ou non d’être le sien. Un palpitant qui se pense en contrôle du monde. Un palpitant qui ne l’est peut-être pas vraiment. Parce qu’on lui susurre des mots doux, qui, un a un, deviennent étrangers. La vie se montre alors curieuse. La vie se montre alors exceptionnelle. Qui sait ce qu’elle renferme ? Qui sait ce qu’elle élève dans le creux de l’âme de ceux qui, rêveurs, s’y jettent avec force ?

Oh, comme elle serait belle, la vie, s’il pouvait la vivre ainsi. Oh, comme il en serait ivre. Ivre de la beauté. Ivre de la surprise. Ivre de l’amour qui le brûle le temps d’un instant. Il la désire, la vie. Il en veut jusqu’à ce qu’il ne puisse plus la supporter. Plus que le pouvoir sans fin du dieu qu’il se sait être. Plus que la force qui se cache derrière cette enveloppe charnelle qui deviendra un jour obsolète. Il est prêt à tout abandonner. Tout. Juste pour cette vie. Juste pour la vie qu’il caresse du bout des doigts, celle qu’il se doit d’abandonner lorsque le moment s’éteint. Il veut être de ces choses que les autres connaissent. Il veut avoir peur du noir. Il veut pleurer devant l’amour fictif que l’on dessine sur un écran. Il veut rire d’une histoire que l’on raconte encore et encore. Et il veut le faire seul. Il veut le faire sans décider ce qu’il se doit de ressentir. Il veut le faire sans savoir qu’il s’agit d’un mensonge profond qui le dupe lui-même. Mais il ne peut le faire.
Alors il l’imagine.

Ainsi, perdu dans tes yeux sombres, son attention est des plus précises. Elle se doit de l’être. Parce qu’il ne peut oublier le moindre instant. Parce qu’il se doit de se souvenir de chaque toucher, de chaque caresse. Lorsque tes lèvres se posent sur les siennes, il se concentre sur la chaleur qu’elles y déposent. Cette chaleur qui se propage au sein de son être tel un incendie qu’il ne peut contrôler. Un incendie qui s’accroche aux astres qui occupent son esprit afin d’y déposer les sentiments dont il ne reste qu’une fumée éphémère une fois l’instant passé. Mais là, dans tes bras, il revit. De ses lippes s’échappent la symphonie de la vie qu’il cherche jour après jours. De ses doigts suinte la danse amoureuse qu’il appose sur un être avec grâce. Parce que c’est ainsi qu’il est entier. Parce que c’est ainsi qu’il est vivant.

« Tu n'as pas besoin d'aide pour ça. »

Oh, il a besoin d’aide, Minki.

Il a besoin de te savoir la, près de lui. Parce que sans toi, il n’est qu’un pantin sans cœur. Parce que sans toi, il n’est qu’un dieu sans hommes sur lesquels régner. Les nuits sont longues lorsque le divin est laissé seul. Assit. Immobile. Il attend. Parce que rien n’occupe vraiment son esprit. Rien sauf le besoin de voir les mortels se déchirer entre eux. Rien sauf le désir de blesser le corps fragile. Rien sauf la convoitise des lèvres d’autrui. Et le voilà perdu dans le monde qu’il préfère. Celui de la chair. Celui de l’amour. Celui de l’allégresse. C’est un monde qui le fait chavirer.

C’est un monde au sein duquel tu le fais chavirer.

Le moment dure. Si longtemps. Parce qu’il ne peut accepter de le voir disparaitre. Il danse tout d’abord. Délicat. Parce qu’il sait qu’il s’agit d’une de tes premières fois. De la première, peut-être. Alors c’est la lenteur qui l’enlace. Questions silencieuses alors que les habits deviennent superflus. Baisers aimants alors qu’il découvre les courbes de ce corps qu’il n’a jamais vu auparavant. C’est ton désir qu’il recherche tout d’abord. Parce que ce sont tes soupirs qui le front frissonner. Parce que ce sont tes gestes qui le font sourire. Il a besoin de te sentir, la. Il a besoin de te savoir certaine, sans cesse. Jusqu’à ce qu’enfin, après avoir passé une douce éternité à découvrir ton corps, il s’y perd tout entier. Il n’y a plus de séparation, il ne reste qu’un être. Kangiten. L’un et son contraire. Alors que le temps passe, la lenteur s’efface. Une fois. Puis deux. Puis il perd le compte. Le rythme s’accélère. Le rythme devient seconde nature. Délicat, toujours. Et pourtant. Pourtant, alors que son esprit se floute au fil de la danse de son corps, il laisse sa dureté s’échapper. Pas contre ton corps. Non. Sur le sien. Le temps d’un battement de cœur. Le temps d’un soupire. Il sait qu’il se doit de t’offrir ce que tu désires. Tout comme il sait ce qu’il désire. Tout comme il se doit de rire. Encore. Et encore.

Le jour ne s’est pas encore éveillé, pas vraiment. Alors qu’il se laisse porter au travers de son appartement, c’est une faible lueur qui se faufile au travers des baies vitrées. Sur le bar, les ombres d’un repas intact se dessinent. Une gorgée, voilà tout ce qui reste dans le fond du verre qui, une soirée plus tôt, a été le sien. C’est une gorgée qu’il avale sans hésitation. Sans un bruit, il s’affaire. Ses doigts s’emparent des quelques vêtements qui parsèment le sol. Et puis son attention trouve les grains d’un café qu’il transforme en liquide chaleureux. Il y passe de longues minutes, en silence, seul. Parce que les paupières de Kalis sont encore fermées, ou l’étaient lorsqu’il s’est échappé d’entre les draps clairs. Alors que l’eau chauffe, il s’échappe un moment. Ses pieds nus caressent le bois de son balcon, l’air matinal caresse son torse mutilé. Assis sur le siège, la cigarette dépose une douce chaleur dans le fond de sa trachée. Une fois fini, le briquet dont il s’est emparé prend place dans une des poches du pantalon léger qu’il a revêtu sans vraiment y pensé. Une tasse dans chaque main, il finit par retrouver la chambre, il finit par retrouver Kalis.

« Morning. »

C’est un sourire sans vie qui prend place sur son visage. Parce qu’il est fatigué. Parce que l’euphorie l’a détruit avec amour. Parce qu’il ne peut forcer une joie sur l’esprit mortel dont il désire s’emparer de nouveau. Prenant place sur le lit, il tend l’une des tasses vers la jeune femme alors que ses propres lèvres se renferment sur la sienne. S’il avait partagé sa nuit avec autrui, il aurait déjà retrouvé leurs lippes. Mais il se doit d’attendre. Un regard rapide vers le réveil qui occupe la table de chevet lui annonce que la matinée est encore jeune.

« Hm, il est tôt. » Un de ses rires fabriqués résonne. C’est le rire que Kalis connait. Mais ce n’est désormais plus le seul. Parce qu’il a ri pour de vrai, Minki, alors qu’elle a caressé son corps. Peut-être y trouvera-t-elle une différence ? Peut-être pas. Il n’y pense pas vraiment, le dieu. Lui qui se retient avec autorité. Tout pour ne pas s’emparer de son être. « Je peux te laisser dormir, si tu veux. »

Qu’elle dorme. Parce qu’il pourra s’éloigner d’elle. Parce qu’il pourra l’oublier l’espace d’un moment. Parce qu’il continue de la désirer plus que tout. Parce qu’elle lui a offert le gout de la vie dont il ne peut se passer.   
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gasoline ϟ minki (+18) - Mer 27 Juin - 3:23





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.

Kalis.
Elle dépose sa tête sur son épaule, s'y love avec une aisance presque instinctive tout en enlaçant sa taille de son unique bras vacant. Son parfum titille son odorat, l'entoure et la fait prisonnière, cette fille fraîchement débarquée. Tout ses membres tantôt se crispent, tantôt se détendent, un peu comme si son corps barbotait dans des eaux troubles, tumultueuses et tièdes, et sa propre tête s'avachit sur la sienne, ses mains le capturent par son épaule et sa joue.

Minki.
Il est un cataclysme de sentiments, un tsunami qui passe au travers de tout et de rien avec violence. Un éclair de nouveau, un tonnerre qui frappe en pleine âme. Minki, celui qui progressivement devenait les lubies,le tout et l'entier en l'espace d'une minable soirée. L'horizon du futur paraît fade et impossible sans sa voix de ténor chuchotant son prénom au milieu des foules, inimaginable sans sa paume lisse se glissant dans la sienne, apocalyptique sans ses commissures s'étirant pour lui offrir son plus beau sourire. Minki, on s'y attachait à voix basse, Minki, il déconcerte par sa seule présence. Minki est une foudre qui a électrisé les vies et qui transperce en plein cœur, une personne qu'on ne peut oublier.

Et ces caresses du bout des doigts, ces embrassades perpétuelles sur leurs joues, ces mèches entortillés devenaient la marque de fabrique d'une drague enfantine. Et alors qu'elle redresse son visage et que toute la silhouette s'immobilise et que l'on plante son regard dans le sien et que ses iris goudrons brûlent.  

Ça l'attire.
Bon sang qu'est-ce que ça l'attire. Elle le sait. Il lui suffit qu'elle esquisse un geste, un mouvement du regard, une infime attention pour que son dévoué amant soit attentionné. Il est là, au dessus d'elle, sans s'être pleinement approché encore - non, pas encore. Elle observe les pupilles de son second tomber face aux chaires fatales et trouver un nouveau centre d'attention – ce qui lui fait retenir un sourire. Toujours, elle tient tendrement sa joue dans le creux de sa paume. Elle sait qu'il lui suffit d'une pression plus forte de sa poigne pour que tout s'accélère, d'une halte, d'une hésitation, pour que la scène bascule, pour qu'il la laisse s'échapper. Et c'est là tout la beauté de la chose - cette liberté qu'il lui laissait, de se donner, de lui offrir ou pas cette part de sa féminité. Alors elle l'embrasse. Elle se laisse posséder et possède, de sa voix qui ricoche contre les murs, de ses entrailles qui se tordent dans une pression exquise.

Elle soupire à son oreille, ivre de plaisir. Ses bras s’enroulent autour de son cou, sa tête bascule en arrière, elle chuchote son prénom. Ses va-et-vient lui font un bien fou, c'est bouleversant, douloureux, entêtant. C’est bon, mon dieu, qu’est-ce que c’est bon ! À faire l’amour pour la première fois, à se sentir submerger et toute puissante tout à la fois. Elle réfugie son visage dans le creux de son cou, ses coups de reins deviennent secs et erratiques - délicats et jouissifs, son souffle est court, le sien haché, elle gémit en serrant les dents. C'est un tout. Elle griffe son dos, lâche un soupir, se mord la lèvre en fermant les yeux.
C'est tout.

Elle avait cédé, tant de fois qu'il lui était difficile de se le remémorer. Avec des suppliques, remontant des entrailles, chargés de désir. Des notes, tantôt sourdes, tantôt sifflantes, mais toujours involontaires. Des gémissements. Ces cris muets qu'elle ne contrôlait pas - qu'elle découvrait, chérissait au sein de cette nui au parfum de secret.

Kalis.
Le soleil avait déjà émergé de l'horizon lorsqu'elle s'est éveillée. Sur le bord du lit, enfouie sous les couches de céramiques, les effluves de caféines lui chatouillait les narines, comme toujours, et elle peinait à émerger. La manie de pousser sa tête contre la main de l'autre durant son sommeil s'était développé, transformant sa tignasse en un épais fouillis ébouriffé qu'elle n'assumait qu'à moitié.

Elle se redressait, elle n'avait pas prit la peine de chercher à se rhabiller - sans doute n'avait-elle pas encore conscience de sa persistante nudité. Après tout, elle avait les paupières basses et l'esprit brouillard.

« B'jour.»

Assise, elle se forçait pourtant à fixer son attention sur les expressions défilant sur son visage - elle leurs trouvait quelque chose de différent. Portant sa tasse à ses lèvres, elle le remercia d'un marmonnement difficilement articulé, abandonnant son front contre son épaule, cherchant à comblé cette distance qu'il s'efforçait pourtant à leur imposer - pourquoi maintenant?
C'était différent.

« Non ça va, je commence à émerger. »

Kalis le suivait du regard, curieusement. Hésitante.
Elle n'avait entendu qu'un rire - ce léger rire comme il lui en avait offert d'autres, comme elle se surprenait à s'en désintéressé en ce remémorant ceux qu'il avait eut la veille. Les épaules qui se soulèvent, les genoux que l'on redresse, pour masquer sa poitrine qui s'élève et s'abaisse dans un rythme proche de l'anarchie - son corps était traitre. Elle penche un peu la tête là, le nez enfouit dans la vapeur tiède, elle essaie de voir ou d'apercevoir un détail, un signe de ce qui va se précipiter sur elle après ces rires et ces exaltations – mais, tout est obstrué par cette expression soigneusement travaillé.
Elle aurait voulu qu'il soit plus proche.
Qu'il la prenne à nouveau dans ses bras.
Minki.

« Je n'ai pas vraiment de mode d'emploie pour ça mais... »

Tout juste quelques lointains conseils égrenés au fil de sa jeunesse, paroles avisés qu'elle avait d'hors et déjà transgresser en abandonnant sa pudeur à ses pieds. Mais elle ne regrettait pas encore - elle voulait juste savoir.

« Qu'est ce que ça change, entre toi et moi? »

Est ce que je suis plus importe importante? Moins importante? Qu'un corps de plus noyer au milieu d'autres corps? Ou est ce que je suis spéciale, unique, comme tu avais su me le souffler hier soir? Dis moi Minki, est ce que je compte un peu dis moi? Est ce que tu riras encore pour moi?
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gasoline ϟ minki (+18) - Dim 1 Juil - 0:41

gasoline
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15 june, dawn

Il se souvient, Minki. Alors que ses pas l’emportent au travers de son appartement, son corps continue de frissonner de désir. Les hématomes d’un lointain combat se mêlent aux griffures qui parsèment son dos. Harder, qu’il a murmuré alors qu’il sentait les ongles de Kalis contre sa chair. Harder, qu’il a hurlé alors qu’il sentait les dents de Kalis contre son être. Il aurait pu continuer. Encore et encore, jusqu’à ce que son corps ne puisse plus bouger. Mais elle a fatigué avant lui. Alors il s’est laissé glisser sous les draps fins, ses bras autour de la taille de la mortelle. Et c’est ainsi qu’il s’est réveillé. Si proche d’elle que sa chevelure délicate caresse ses épaules, que son arome profond dessine un sourire sur son visage. Un long moment durant, il l’observe. Un long moment durant, il reste ainsi, à oublier le reste. Parce que la, alors que son regard ne peut que se remémorer les courbes désormais dissimulées par le tissu, il n’a envie que d’une chose. Il veut la réveiller. Doucement tout d’abord, le temps que ses paupières s’ouvrent pleinement. Et puis ils finiront par retrouver la danse qui a été la leur. Et puis il sourira. Et puis il rira. Et puis ils ne feront qu’un.

Mais il n’en fait rien.

Il a quitté le lit, Minki. Il l’a quitté parce qu’il a besoin d’air. Il l’a quitté parce qu’il ne veut pas risquer de l’étouffer. Parce qu’il a manqué de le faire, avant, avec autrui. Parce que c’est cette fine ligne qu’il se doit de ne pas franchir. Cette ligne divine qui lui offrirait un pouvoir que personne ne se doit de posséder. Ainsi, il est seul un moment. Seul avec ses pensées. Seul avec ses idées. Seul avec le silence de l’appartement. Seul avec le brouhaha lointain d’une ville qui se réveille à peine. Il pourrait rester là un long moment, à attendre de la voir franchir de seuil de la porte. Mais quelque chose l’appelle. Il est accroc, le dieu. Accroc à ce plaisir charnel. Accroc aux corps qui le lui offrent. Plus encore, il se demande s’il n’est pas accroc à elle. Elle, Kalis. Elle, sa muse. Oui, sa muse, celle au sein de laquelle il construit sa plus belle œuvre d’art. Même lui, au travers de cet esprit sans cœur, est capable de se rendre compte que quelque chose est différent. Quoi ? Il ne sait pas. Peut-être ne saura-t-il jamais. Là, une tasse dans chaque main, il se contente de retrouver celle qui l’a fait rire comme peu d’autres ont pu le faire.

« Non ça va, je commence à émerger. »

Il lui sourit. Encore. Il lui ment. Encore. Contraste avec celui qu’il a été plus tôt. Encore. Il ne peut s’en empêcher. Il se doit de le faire. Parce que la vérité ne plait pas au monde. Parce que la vérité fait peur, parfois, alors qu’elle retire ce qui fait de lui un Homme. Alors qu’elle se redresse, il ne peut retenir son regard. Alors qu’elle se redresse, il la caresse sans même la toucher, il l’embrasse sans jamais s’approcher. Il trouve les marques qu’il y a laissé lui-même. Il y trouve les traces de ses dents, de ses ongles, de son être contre le sien. « Je n'ai pas vraiment de mode d'emploi pour ça mais... » Ses yeux ne retrouve pas les siens. Il continue de se perdre sur sa clavicule, sur les courbes de ses lèvres. Il veut laisser tomber la tasse qu’il tient entre ses doigts. Il veut retrouver le corps. Il veut retrouver la magie.

Mais il n’en fait rien.

« Qu'est-ce que ça change, entre toi et moi ? »

Il lui faut de longues secondes pour réagir, Minki. C’est un regard presque vide qui rencontre enfin celui de Kalis. Presque. Parce là, dans le fond de ses pupilles, se réveille l’étincelle qui l’a fait vivre avant le lever du sommeil. « Qu’est-ce que ça change ? » Lentement, il laisse le café couler contre sa langue. « Kalis tu sais comment je suis. » Il ne s’en cache pas, le dieu. Il est déjà arrivé qu’il ne puisse la rejoindre en raison d’une autre conquête, et elle le sait bien. Peut-être ne s’en rend-elle pas compte, peut-être ne comprend-elle pas vraiment ce qui fait battre le cœur de l’homme qui pense ne pas en avoir. Il ne lui offrira pas de fausses promesses, a quoi bon ? À vrai dire, il se devrait de lui parler du murmure dans le fond de son esprit. Lui qui ne ressent rien. Lui qui se sent attiré par cette jeune femme sans vraiment comprendre pourquoi. Oui, la nuit a été sublime. Mais elle n’a pas été sans égale. Elle est jeune, Kalis. Elle ne sait pas, Kalis. Et pourtant. Pourtant, elle l’a brulé si soudainement qu’il en a encore mal. Alors peut-être devrait-il le lui dire.

Mais il n’en fait rien.

« Je ne vais pas te promettre la lune. Mais j’espère qu’on est capables de… » Un court instant durant, il perd le fil de ses pensées. Le soleil se lève enfin, se faufile au travers des larges fenêtres afin de venir embrasser le visage de la mortelle. « Capables de continuer comme avant. » Sans vraiment s’en rendre compte, il pose sa tasse sur la table de chevet. « Ou presque… » Murmure, désormais. Ses doigts s’emparent du café de Kalis un moment. Sans s’en débarrasser, il l’éloigne alors que son corps se rapproche. « Qu’en penses-tu ? » souffle-t-il avant de laisser ses lèvres retrouver les lippes dont elles ne peuvent se séparer. Sa main libre se pose à l’arrière de sa nuque, l’attirant un peu plus vers lui. C’est le liquide qui le force à s’éloigner alors qu’il manque de le renverser dans un rire. Un vrai. Alors que les cheveux dans le bas de sa nuque frissonnent, alors que son corps tout entier s’échauffe de nouveau. Il se laisse retomber contre la tête du lit, tendant la tasse vers sa propriétaire.

L’une de ses mains s’empare de sa propre boisson.
L’autre n’a pas quitté le corps de Kalis. L’autre caresse le derrière de son crâne. Les doigts y dansent, lentement.  
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gasoline ϟ minki (+18) - Dim 1 Juil - 7:27





Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.

Il y avait tant d'indifférence dans son regard.
Mais Kalis, elle avait mal au coeur, et elle s'en voulait de ne pas avoir le même flegme, de ne pas savoir pourquoi c'était pas aussi facile de partir, pourquoi les murs lui criaient de rester, pourquoi son mug lui arrachait les doigts, pourquoi il y avait la chambre et le monde qui tournait autour, et puis Minki et le monde dans la chambre, le monde de Minki et de Kalis, de Kalis qui n’existait que dans Minki et de mademoiselle Marshall qui n’était plus rien pour personne et qui renaissait pour s'éteindre cette matinée là.

Oui, Minki, tu es dur lorsque tu lui fais du mal.
Quand tu souffles sur les braises encore tièdes de ses sentiments.
Mais que pouvait-elle en dire Kalis? Elle avait choisit sa chute et s'était brûlé par sa propre arrogance. Elle avait voulut filer entre les mondes, s'évanouir parmi les étoiles, s'échapper encore une fois. Où peut-être était-ce bien là le drame de votre histoire, peut-être avait-elle simplement voulut que tu la retienne, que tu la prennes entre tes bras. C'était sa façon bancale d'aimer. De fermer les yeux, très fort, et de s'offrir. Sans filer de sécurité, sans garantit. En songeant que peut être... peut être...  

Elle, l'été brulante de passion à prendre l'autres, à emprisonner l'univers entre ses doigts, à trop aimer jusqu'à s'étouffer. Lui, l’hiver de ses sourires crispés, plein de son froid dans le givre incrustés de ses cernes sous ses yeux, tant de glace brisée dans chacun de ses mouvements saccadés, tant de neige qui ampli son être et qui a fini par le noyer. Et l'été déposa sa bouche brulante sur la chair de l'hiver pour la marquer, de sa signature rouge vermeille. A se dire, que finalement, c'est l'hiver qui brûla l'été, de la tête au pied.

« Je...»

Et alors, Minki la conquit.
Et alors, dans une douce pression, comme elle l'avait découvert quelques heures auparavant, il se glissa contre elle et entreprit de cueillir ses lèvres. Ça s'était fait avec une telle douceur - c'était peut être même trop tendre, cette lame qui lentement se logeait au creux de son coeur. Alors qu'elle était là, avec la confusion qui ourlait encore ses cils dans un regard hésitant, avec ses doigts qui ne savaient que faire de leur inertie soudaine. Et finalement, Minki, il pouvait faire bien plus de chose qu'elle n'avait d'abord songer, infliger les mots de la peine et les étouffer de baisers. Elle avait les paupières qui fermaient ses iris, qui les cachaient, pudique dans cet éclat incertain. Il la touchait là où personne ne l'avait fait avant.
Minki, sa chaleur, son réconfort.

Et maintenant, elle se demandait si ce serait toujours pareil - elle n'avait pas eut tort, ça avait été spécial, ça avait été tendre à s'en écrouler les chaires, rudes à en perdre la tête. Ephémère. Il avait planté le soleil entre ses côtes, là où il avait échoué, à l'instant, pour le lui reprendre. Il s'immisçait comme une flamme qu'on ne pourrait chasser, il grimpait dans son ventre, montait sur son dos, et elle pressait sa joue tiède contre le bout de ses doigts.

« Je ne sais pas quoi te dire.»

Il était beau Minki, quand il riait à s'en éclairer le regard, comme un grelot qui agiterait ses cordes vocales. Il était beau lorsqu'il était heureux, lorsqu'il était question de plaisir charnel et que tout son être s'éclairait, comme si c'était lui finalement, dont la peau avait mangé le soleil pour le faire luire de sa chaleur égoïste.

« Tu sais comment je suis. »

Kalis n'avait pas le coeur aussi solide.
Parce que, même si elle aurait aimé s'en convaincre, même si elle aurait aimé pouvoir se noyer dans la caresse de sa peau contre la sienne, de ses lèvres, de son souffle et de son être, ça ne marcherait pas - elle s'y écorcherait bien avant ça. Elle attrape la tasse tendu et la porte à ses lèvres. Elle frotte ses pieds l'un contre l'autre. C'est son regard qui embrasse son visage, c'est innocent, c'est affectueux. Elle lève sa main avec un peu de retard, mais elle le fait, parce qu'elle a besoin de le toucher, parce qu'elle ne fait pas exprès, parce qu'elle la retire pour déposer la tasse presque pleine sur sa table de chevet et se pencher pour déposer un baiser sur ses lèvres.

« C'était une très belle nuit. »

Elle sourit doucement - laisse juste le flot de mot s'écouler.
Avant de se pencher pour balancer ses jambes hors du lit, gardant le drap serré contre sa poitrine, partant en quête de ses habits.
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gasoline ϟ minki (+18) - Jeu 5 Juil - 15:04

gasoline
Tellement de choses sont fragiles, après tout. Les gens se brisent si facilement, tout comme les rêves et les cœurs.


15 june, dawn

Il y a Minki. Minki et ses combats dangereux. Minki et son rire cristallin. Minki et ses sanglots douloureux. Minki, c'est celui qui désire la normalité, celui qui veut ressentir ce qui fait mourir autant que ce qui fait vivre.
Il y a Kangiten. Kangiten et son besoin de discorde. Kangiten et sa recherche de pouvoir. Kangiten et sa générosité méritée. Kangiten, c'est celui qui contrôle tout ce qui se doit d'être contrôlé.

L'un et l'autre, voilà ce qu'ils sont, voilà ce qu'ils ont toujours été. Ils partagent ce corps mortel qui, un jour, deviendra divin. Main dans la main, ils ont appris à vivre tel un seul homme. Alors que la main caresse l'arrière de la nuque de Kalis, l'un comme l'autre voit le monde à sa manière. Minki y trouve le moyen de reveiller cette chaleur qu'il désire tant. Kangiten y découvre le moyen de resserrer cette emprise dont il a tant besoin. C'est ainsi que le monde tourne dans le fond de leur esprit. Une séparation bien présente qui, pourtant, est invisible. On ne se rend pas compte qui décide, qui mène la danse, qui a le contrôle. À l'image des émotions qu'il force sur le cœur du monde, l'esprit ne peut différencier le mortel du divin. Un arrangement silencieux qui suffit, qu'il se doit d'accepter. Parce qu'il n'a pas le choix. Parce qu'ainsi est est son monde. Parce qu'ainsi est sa vie.

« Tu sais comment je suis. »

Oh il sait, Minki. Il la connait par cœur, Kalis, c'est ce qu'il se dit. Parce qu'il a passé tellement de temps en sa compagnie, à ressentir ce qu'elle ressent, à aimer ce qu'elle aime. Alors qu'il s'est si souvent perdu dans le creu de son âme, il a decouvert le monde au travers de son regard. Moments partagés dont il se souviendra à jamais.
Oh il sait, Kangiten. Il la connait par cœur, Kalis, c'est ce dont il est certain. Parce qu'il a passé tellement de temps en sa compagnie, à forcer son amour avec une violence délicate. Alors qu'il s'est si souvent faufilé au travers de son âme, il a façonné le monde dans lequel elle s'est perdue. Moments forcés dont elle se souviendra à jamais.

« C'était une très belle nuit. »

La chaleur qui a commencé à se répandre au travers de son être disparait en un instant. Alors que son coeur retrouve ce rythme précis qu'il connait tant, c'est le vide qui s'empare de son âme. Parce qu'elle s'éloigne, Kalis. Parce qu'elle le laisse là, seul. Il n'y répond pas immédiatement, se contentant de l'observer, silencieux. Elle ne reste pas. Elle l'abandonne. Elle ne veut plus de lui. Et ça, il n'est pas certain de le supporter. Et ça, il n'est pas certain de pouvoir l'accepter. Ce n'est que lorsqu'elle quitte la chambre qu'il se lève à son tour. Ce n'est qu'alors qu'il rejoint la pièce principale, la suivant du regard. Il aurait pu la guider vers le tshirt qu'il a récupéré plus tôt. Mais il n'en fait rien. Il se contente de la fixer avec cet air sans cœur qui est le sien. Lorsqu'elle se prend à trouver son regard, il lui offre un sourire aimable, le genre faux qu'il maitrise si bien, que l'on ne reconnait tel quel qu'après avoir découvert l'intimité de celui qui illumine son visage. Il ouvre la porte pour elle. Elle quitte l'appartement. Une longue minute durant, il ne bouge pas. Une longue minute durant, il fixe le vide. Minki s'y perd. Kangiten s'éveille.

Les pieds nus retrouvent le balcon. Là, alors que le soleil se lève enfin. Là, alors qu'il depose sur son corps une douce chaleur. Là, alors qu'il voit la silhouette s'éloigner. Il lui est impossible de voir les détails de l'être alors qu'il surpasse le commun des mortels. Lui qui se sait dieu, c'est la première fois qu'il se sent dieu. Kangiten allume une cigarette. Lentement. Son regard ne se perd pas. Il obsverve Kalis. Il fixe sa chevelure virevolter sous le joux de la brise matinale. Il réfléchit. Alors qu'elle s'eloigne, il hésite. Pour la premiere fois depuis son réveil, il ne sait quoi faire. Déjà, il ressent un manque. Déjà, il la sent glisser d'entre ses doigts. Elle qui a été sienne de longs mois durant. Elle qui a été la seule à habiter son esprit la nuit passée. Elle lui manque déjà. Son esprit se prend a imaginer un monde sans elle, sans ce coeur fragile qui se laisse bercer par de divins désirs. De longues années durant, il y est parvenu. Seul au sein d'un monde qui, parfois, se montre réticent. Comment y retourner désormais ? Comment accepter le risque de redécouvrir ce manque qui se doit d'etre le sien à jamais ? Il ne pense pas le supporter. Il le sait. Là, alors que la silhouette s'apprête à disparaitre au coin de la rue, il plonge.

Il n'a pas besoin de croiser ton regard. Plus maintenant. La distance le dérange à peine. Il se faufile au travers de ton esprit, Kangiten. Il s'y faufile juste à temps. Un instant à peine. Un instant avant que tu ne disparaisses. Un court instant. Un instant dont il ressentira encore les conséquences de longues heures plus tard. Miroir de ton esprit. Miroir de ton coeur.

C'est un regret qui prend place dans le fond de ton âme alors que tu t'eloignes de lui. Pas le regret de la nuit passée. Non, c'est le regret du présent qui te fais soupirer. Un regret qui réveille le souvenir de son corps contre le tien. Un regret qui réveille le souvenir de ses lèvres contre sa peau. Plus encore, ce regret trouve le calme qui s'empare de toi en sa présence. Un instant à regretter ton départ devient tellement plus. Sa compagnie. Sa présence. Voilà ce que tu désires. Tu en doutes. Tu sais que cela n'est pas aussi simple. Tu le sais. Et pourtant. Pourtant tu ne peux penser qu'à lui.

Ce n'est pas le choix de Minki. Minki serait resté loin de toi. C'est l'emprise du dieu qui se referme autour de ton cœur. C'est Kangiten qui fait de toi son instrument.

Il a besoin de toi. Il a besoin de te voir revenir. Alors il laisse ce même besoin dans le fond de ton esprit. Alors il attend. 
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