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several miles and plenty more (zalim+sahar)

 :: abandonnés
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several miles and plenty more (zalim+sahar) - Dim 24 Juin - 0:42

I've been several miles and plenty more,

And I found myself face-first on the floor, Searching for something. But never finding something. And I don't know where I belong, I'm just trying to get myself back home.

 
Elle détonne. Dans la ruelle sale, sa silhouette de satin bleu nuit se découpe. L'ombre sculptée par l'élégant drapé déchire les éclairages criards sur les murs qu'elle longe de son pas chaloupé. Ses longs doigts manucurés portent à ses lèvres une cigarette fine, un trait blanchâtre dans la lueur artificielle du soir, une insulte aux mégots que les sans-abris ramassent pour se rassasier de leur dose de nicotine. Sahar inspire profondément avant de se laisser aller à un soupir qui fait trembler tout son thorax. Elle glisse sa seconde main dans la poche de son pantalon, joue avec le briquet qui y loge. Ses jambes continuent de la porter en avant, sans grande conviction. Pourtant elle marche, la princesse, elle passe de rue en rue, de quartier en quartier.
L'idée la taraude depuis des jours, ne lui laisse aucun répit. Ce garçon qu'elle a croisé aux abords du port, les joues rosies par une énergie renouvelée, les talons voletant sur les trottoirs d'Arcadia, les bras chargés de cartons aux contenus probablement illégaux – ce garçon, c'est le même qu'elle avait perdu de vue après qu'une rixe ait éclaté devant l'hôpital trois semaines plus tôt, opposant un homme qui lui avait paru étrangement familier aux urgentistes qui faisaient passer d'autres patients avant l'enfant – ce garçon, elle en était sure, était à deux doigts de la mort et n'avait pas été traité par le personnel médical de la ville – ce garçon, elle l'aurait juré, portait désormais sur lui la trace d'un échange magique. Divin. Connu.
C'est ce souvenir lancinant qui la guide dans la nuit naissante. Elle sent au dessus d'elle, invisible à cause des hauts immeubles et des lumières de la ville, la lune, le cercle de lumière pure, qui l'observe de son œil bienveillant. Elle inspire à nouveau, à la recherche peut-être du nectar si particulier que répand l'astre nocturne certaines nuits, lors de certains cultes. Seules les odeurs chaudes, rances, moites des bars et boîtes devant lesquelles elle passe, lui parviennent. Un sourire se fraie malgré tout son chemin jusqu'à ses lippes rosées, creuse une fossette dans sa joue fardée. Si sa divinité préfère les parfums bruts des nuits rituelles, elle a pour sa part baigné dans la ville depuis sa naissance et trouve réconfort dans ces senteurs multiples et crasses. Elle s'y sent chez elle, quand bien même son allure lui attire des regards suspicieux dans certains quartiers.
Ses talons claquent délicatement sur le bitume. Elle tourne dans une ruelle sombre, laisse sa cigarette s'échouer au sol avant de l'écraser de son talon, consciencieusement. Ses yeux noirs brillent dans l'obscurité nouvelle, ils mettent un instant à s'adapter à l'absence des néons qui inondaient ses cônes photorécepteurs encore un instant auparavant. Et là, comme à chaque coin de rue à Arcadia : un miracle. Son sourire se détend, laisse place à une fausse indifférence. Derrière l'épiderme, tout chauffe, tout bouge, tout danse. Elle fronce les sourcils et s'approche du petit attroupement ; quelques hommes aux vêtements sales, et ce même individu, cette même aura, ce même pincement au cœur qu'elle ne s'explique pas.
Ce n'est pas possible.
Elle s'immobilise, Sahar. La bile lui monte le long de la gorge, se coince au niveau du collier doré qui orne son délicat cou de princesse. Tout lui crie de fuir. Faire demi-tour. Ne pas fouiller dans cette réminiscence incongrue. Oublier un passé révolu. Et puis au dessus de sa tête, loin derrière les nuages, elle sent la lune. Son visage rond observe tranquillement les aléas de la vie mondaine, les milliers d'individus qui s'agitent à sa lueur douce. Dans son ventre, tout au fond, enfoui derrière les conventions et les habitudes, l'instinct se meut et elle avance vers lui, vers eux. « Bonsoir. » Le souffle se glisse entre ses dents, vient se loger au creux des tympans du revenant.
 


 
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several miles and plenty more (zalim+sahar) - Lun 2 Juil - 13:27





I took a walk on a Saturday night, fog in the air, just to make my mind seem clear ; where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair ; my fears, where do I go from here?

le genre de soirée où on se sent bien vivre.
brise-caresse qui effleure l'épiderme, réveille quelques bonnes sensations - comme une prise de conscience éphémère, un second souffle opportun.
les yeux se ferment pour une poignée de secondes comme pour laisser l'intérieur apprécier l'invisible -- pause.

je les entends rire de bon coeur, me demander ce qui me passe par la tête. ah les amis.. beaucoup de choses. je suis tout simplement heureux de partager ce moment avec vous. comme des lotus poussant dans le limon, pour certains édentés, leurs sourires viennent déteindre sur les pavés tristes de la ville.
ici on est loin de se sentir en sécurité. de se sentir prospère, chanceux, aimé. ici on apprend qu'un foyer peut se contenter d'une âme ou deux, sans murs, ni toit, malgré les nombreux manquements et les non-promesses de jours meilleurs. car la rue accueille jeunes et vieux ; elle se fiche bien d'où l'on vient, du pourquoi du comment - tout ce qu'elle fait c'est effacer les individus de la narration générale.
pourtant ce sont les jours dont on se souviendra sûrement le mieux, le plus longtemps.
ici on reconnait les démarches, on reconnait les silhouettes. ici on se sait, on s'est souvent retrouvés nez à nez avec la peur, l'indifférence, la honte ou le dédain (et parfois la compassion) dans le regard concis des gens.

toi,
toi dont les talons poignardent le mutisme du ciel, il nous en fallut peu pour que nos pupilles luisantes s'en viennent rencontrer le bruit de tes pas sur le bitume.
dame-nuit, on s'imagine tout un tas de scénarios pour connaître les raisons de ton arrivée: en même temps, t'es à l'image de ces femmes fatales dans les films d'espionnage occidentaux selon l'un de mes compagnons qui émet sa pensée tout haut dans un sourire un peu gauche, grand air ébahi. tu fais même lever la tête du cabot de louis alors sagement allongé à mes côtés ; sûrement parce que l'odeur de tabac ne lui convient pas.

je te salue aussi de mon côté, plutôt ravi de témoigner du peu d'intérêt et de temps que tu nous portes à l'instant, de nous les voir autrement que meubles des bas fonds. ceci dit ; rien au-delà de ça. inconnue d'aujourd'hui, j'ignore en vérité que nos fils rouges se sont entremêlés par le passé: je n'ai plus ces bribes d'autrefois pour me demander si par hasard on se serait pas déjà un jour rencontrés. qu'est-ce qui vous amène par ici madame? que l'un d'entre nous enchaîne.
moi je me dis / on se demande tous si
tu t'es perdue
tu connais untel dans cette rue
tu n'est pas contre une petite parlotte avec nous
tu veux t'informer, par curiosité ou pitié.

oui j'ai toujours cette tendance à me mettre dans le pack, à m'y identifier alors que tout ça se trouve loin derrière moi -- à quelques pâtés de maisons pour de vrai ; on gardera toujours le code barre d'arcadia sur le cœur ou en travers de la gorge quoiqu'il arrive.

(c) SIAL ; icons bonnie



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