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you've seen the butcher

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you've seen the butcher - Jeu 5 Juil - 15:57

you've seen the butcher

the kitsune & the war goddess

Pluie battante, pluie jolie, gouttes qui tombent en cascade dans la baie d’Acardia. La nuit est là depuis longtemps, Aodha comme d’habitude n’a pas dormi. Elle a du mal à fermer l’œil en ce moment. Il y a cette nouvelle enquête qui lui tombe dessus. L’œuvre cadavérique qu’elle doit comprendre et chaque élément qu’elle doit examiner. Toutes les théories, même les plus fantasques ont du sens dans cette ville. Elle le sait, elle est un rejeton fantasque. Elle ne sait pas trop ce qu’elle fout dans ce quartier. Son instinct, ce flair de flic, le détail, le besoin de fouiller. Aodha elle est douée pour remuer la merde des morts. C’est pour ça qu’elle est dans sa bagnole sombre de flic. Avec une clope dans la bouche qui fume tranquillement. Elle regarde la façade vieillissante de l’immeuble et qui est en fait à l’image de tout ce quartier. Elle aime l’endroit, peut-être parce qu’il est un peu mort, qu’il est un peu la métaphore de tout ce qui la fascine. Peut-être parce qu’il se passe encore trop de choses ici. C’est peut-être aussi ce type qui la fixe en face, mais qui n’est pas vraiment réel. Aodha elle n’y prête pas attention. Sur le siège passager il y a le dossier du crime qui est ouvert. De jolies illustrations pour imager le texte. Ça ne la dégoute plus vraiment même si on ne se fait jamais à de tels trucs. Mais c’est sa came, peut-être que c’est son amour du jeu qui veut ça, que l’enquête et la traque ressemblent à une partie de roulette. Elle s’empare d’une feuille, consulte peut-être pour la vingtième fois le dossier de la victime. Femme, début de trentaine, orpheline, un casier, mais rien d’important. Cette morte est en train d’énerver Aodha. Identifiée et pourtant elle reste un mystère. Elle ne sait rien d’elle. Ne connait pas ses relations. Aucun témoin, juste le type qui a découvert le corps.

Elle regarde un instant les néons qui éclairent encore la rue. Un peu cassés évidemment et puis Aodha elle sort. La fin de sa cigarette dans la bouche. Le cuir qui la protège en partie de la pluie. Elle a sa plaque dans une poche. Son calibre à la hanche, chargé et une lampe tactique à la main. Le flic traverse la rue et continue un peu plus loin, elle n’a pas vraiment les autorisations nécessaires pour fouiner ici. Ça a beau être abandonné, la hiérarchie est un peu tatillonne actuellement. La vitre brisée à l’arrière sera une excellente porte d’entrée. Ici il fait noir, elle ne voit pas à plus de deux mètres et encore. Sa lampe lui permet de savoir où elle fout les pieds. Une main à la taille, elle a un mauvais pressentiment, son instinct encore sûrement. Ici ça pue, il y a une sale odeur qu’elle ne remet pas immédiatement. Aodha elle s’attend à trouver le cadavre d’un mendiant d’une minute à l’autre ou d’un junkie avec sa seringue encore enfoncée. Elle ne juge pas, c’est la misère du quartier. Aodha, elle a mieux à faire. Ce coin n’a aucun intérêt, les cuisines ne lui apporteront rien de plus que du dégoût. Elle doit avancer et monter de quelques étages. Tout ce qu’elle a dans cette enquête c’est un nom et une situation familiale. Rien de plus, le seul moyen d’avancer c’est de trouver quelque chose ici. L’endroit fait froid dans le dos. Elle aime l’ambiance glauque qui s’en dégage, les vieux bâtiments lui plaisent, ils ont une âme, un souffle de vie que les merdes modernes n’affichent plus. Ici il y a quelque chose, plusieurs énergies qui se croisent et quelque chose de profondément malsain qu’elle essaye d’identifier. Elle sent bien que ça s’agite en elle, mais elle se concentre en grimpant les escaliers à la recherche de la pièce suivante de son puzzle.

Il y a un bureau ici. Avec un énorme trou au plafond qui laisse l’eau fuiter. Son regard furtif peigne l’endroit, pas de paperasse. Elle continue son chemin, passe devant une porte qui indique le nom de l’ancien directeur de l’établissement. Ça ne l’intéresse pas, pas plus que la chambre des surveillants. Cette porte par contre oui. Sa lumière éclaire les archives qui ne sont pas verrouillées évidemment. Aodha elle le sait, elle n’a pas beaucoup de chances de trouver ce qu’elle cherche ici, ça a sûrement été volé pour faire du feu ou des confettis, mais c’est sa seule piste alors elle s’y engouffre. Passe devant plusieurs tiroirs ouverts et vides. Elle a presque envie de se prier elle-même pour se donner du courage et de l’espoir. A chaque pas c’est une sensation étrange. Des lettres partout, des vies sur quelques petits papiers. Des traces au fil des années.  Elle remercie l’archiviste dans sa tête. Tout est bien classé, c’est presque trop facile. Elle s’empare de trois énormes dossiers comportant tout un tas d’autres dossiers plus ou moins rempli et puis s’installe au bureau un peu plus loin. Son calibre est déposé, la première archive ouverte. Elle sort des papiers, lit des rapports, cherche son nom sur l’une des pochettes. Elle se planque, mais Aodha est têtue et finit par trouver le patronyme et se plonge dedans. Chaque page intéressante est posée à côté sur le bureau. C’est bientôt une toile qui se dessine. Et puis il y a ce bruit. Cette odeur. Ce regard qu’elle perçoit. Aodha a le réflexe de se saisir de son arme et de tendre le bras à la porte quand la silhouette débarque. Son regard s’assombrit très nettement en reconnaissant dans la fine lueur de sa lampe la personne. « Qu’est-ce que tu fous là ? » C’est son enquête, sa piste, alors qu’est-ce qu’elle fait ici ? Mayham. Lieutenant comme elle. Elle n’aime pas qu’elle s’incruste sur le même lieu qu’elle. Toutes les deux elles sont douées pour ce genre d’enquêtes et aux dires de certaines elles feraient un malheur à deux. Sauf que ce sont des solitaires. Qu’elles ne s’aiment pas des masses. Et que quelque chose cloche chez l’une comme chez l’autre. Alors Aodha elle se méfie un peu. Se demande pourquoi elles sont ici en même temps. Cette nuit est étrange. Comme tant d’autres à Arcadia.
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you've seen the butcher - Jeu 5 Juil - 19:17

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the kitsune & the war goddess

Les néons qui brillent, vrillent, sautent, claquètent comme des poules en furie. Elle entend les bruits sauvage, courants électriques, brouhaha nocturne d’une ville qui ne dort jamais. Ou bien trop peu. Animal nocturne, fouine aux allures de prédateur, elle préfère cette ambiance. La folie d’une nuit plutôt que le soleil éclatant du jour. La pluie frappe, forte et claire, voix des dieux qui tonne dans la nuit. Orage léger, rien qui ne fasse reculer la flic vers de plus verts pâturages. Elle n’a pas peur d’un peu d’eau. La bestiole en elle est moins fan de la sensation des gouttes tombant rapidement, petits points frais sur la peau à peine découverte. Débardeur trop léger pour la nuit sombre, sa veste en cuir élimée, son jean sombre, ses bottes. Uniforme règlementaire, la plaque dissimulée à sa ceinture, l’arme dans la poche intérieure. Autant de signe caché de son statut, son métier, son rôle dans une société qu’elle ne comprend de toute façon que bien trop peu. Elle ne l’a jamais comprise. Peu importe que tout le monde essaie de lui expliquer. Elle en apprit les règles pour ses examens, a promis de les faire respecter mais le démon en elle riait sous cape. De savoir, déjà, qu’elle les briserait également. Elle a juste été assez convaincante.

Elle se lèche la lèvre et lève son visage anguleux vers la lune, les nuages sombres et le regard mystérieux des astres sur sa peau d’albâtre. Enfant sauvage retrouve la nature. Sa vue se brouille alors que bientôt, son visage s’inonde. Elle coule, baisers mouillés dans son cou, disparaissant dans la masse sombre de ses cheveux. Peu lui importe. Comme pour tout. Rares sont les choses qui touchent vraiment le cœur de la kitsune. Avec un sourire impatient, elle inspire les odeurs. Pluie, haut, air frais, ruelles, puanteur de clochards, alcool, cigarettes, poussière. Mort et abandon. Elle inspire plus fort, note chaque détail avec une précision chirurgicale. Impatient de partir en chasse, le renard frémit dans son cœur. Et ses talons claquent sur le bitume alors qu’elle traverse la route pour rejoindre le trottoir d’en face et le bâtiment qui l’intéresse. Lieu abandonné, mystique, trop sombre même pour la ville qu’il a rejointe. Elle caresse du pouce le paquet de cigarettes dans sa poche et envisage de s’en griller une avant de se lancer vraiment dans le boulot. Elle abandonne pourtant l’idée. Elle a besoin de son odorat. Mauvaise idée que d’aller le salir de suite. Une dernière pression et elle le lâche pour lever la paume vers les grilles rouillées. La porte est verrouillée et elle penche la tête sur le côté, évaluant la solidité de l’architecture. Y donner un gros coup serait probablement efficace. Mais le bruit ferait se rameuter toutes les petites frappes du coin. Et elle ne veut pas de gêneur.

Se résolvant à utiliser une méthode plus discrète, elle contourne le bâtiment aux allures menaçantes – jusqu’à une fenêtre brisée. Elle s’arrête une seconde, écoute et inspire, ressent l’endroit. Aucun pouvoir là-dedans si ce n’est l’instinct qui la pousse à prendre quelques instants de plus. Juste un peu. Elle se glisse souplement par l’ouverture, atterrit sur ses pieds dans un bruit sourd et un nuage de poussière. Sans pouvoir s’en empêcher, elle lève les bras vers le ciel et salue un public imaginaire, soudain devenue gymnaste aux jeux olympique. Elle rit sous cape, sans bruit, ses épaules tressautant. Ses pieds se mettent en mouvement et elle se fraie un chemin dans les lieux. Prenant le temps de fouiller, observer, sans rien déplacer. Aucune trace de son passage. Elle est nuisible professionnel, si invisible que personne ne pense à appeler l’éradicateur. Lentement, elle monte les marches, sautillant de gauche à droite pour ne rien faire grincer, pour ne pas se faire remarquer. Elle ne sait qui peut traîner dans cet endroit. Drogués aux yeux rouges, dieux fouineurs ou pire : des gens bien comme il faut, paumés dans ce monde d’araignées. Elle sourit à sa propre blague interne et avance. Un bruit la fait s’arrêter. Mais non pas se tendre. Trop rarement apeurée pour la sécurité de son cœur. Bruit de pages, d’une respiration, de feuilles qu’on lit et tourne. Bruit de quelqu’un qui sait ce qu’il est venu chercher. Elle sourit. Elle n’est visiblement pas la seule à vouloir découvrir les secrets de l’orphelinat. Deux doigts qui repoussent les mèches obscures de son visage et elle se penche vers l’avant, à moitié accroupie, glissant vers la pièce envahie. Prête à contrer tout démon sorti des enfers ou du paradis, elle pousse la porte. Et ne peut retenir le sourire éclatant qui fait monter le coin de ses lèvres alors qu’elle se retrouve nez-à-nez avec le canon noir, profond et presque fumant d’un flingue. « Moi aussi, je suis contente de te voir. » Elle murmure, soupire, chuchote avec le rire étouffé dans la voix. Espiègle gamine qui ne peut s’empêcher de titiller l’ennemie de toujours. Même si celle-ci pointe sur elle la mort faite objet.

Sans se dire une seconde qu’elle devrait réfléchir, elle avance directement vers le bureau et l’arme, vers la blonde aux allures de fantôme dans cette pièce trop sombre pour elle. Petite lumière qui ne fait qu’obscurcir encore les ombres de la pièce ; elle ne le fait pas remarquer. Les feuilles devant elle attirent son attention et sans y réfléchir non plus – la réflexion faisant rarement partie de son mode de fonctionnement – elle saute sur le bureau, croisant une jambe sur l’autre. Elle attrape un tas de feuilles, plus petit que les autres et parcourt la première avec intérêt. Visiblement, elle cherche quelqu’un. « Tu te cherches une nouvelle proie dans ce lieu pourri ? Fais attention, la nécrophilie ne va pas aux blondes. » Elle blague sans même tourner le regard vers les yeux bleus brillants dans les ruines de ce qui fut un lieu de protection. Au lieu de ça, elle se balade entre les bouts de papiers avec de moins en moins d’intérêt – ne lésinant pas cependant, toujours prête à obtenir de nouvelles informations. « Ma foi, fort intéressant. C’est ton cadavre de la dernière fois ? » Celle sur laquelle on ne l’a pas laissée enquêter, celle qui revenait à Aodha. Premier arrivé, premier servi, dit l’adage. Il est beau le système judiciaire américain.
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you've seen the butcher - Jeu 5 Juil - 20:55

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Le moindre détail, le moindre mot. Aodha elle examine tout, cherche et cherche encore. Elle va trouver quelque chose, elle le sait. Elle le sent. C’est une bonne flic parce que pour elle c’est un jeu. Partie malsaine sur base de cadavres, d’indices à rassembler pour se faire le portrait du responsable. Cette affaire, Aodha elle le sait, c’est mal barré. L’autopsie a sûrement lieu en ce moment même, mais elle essaye de prendre de l’avance. Le type qui a fait ça va sûrement s’en tirer, mais elle veut quand même essayer de l’avoir. Il y a beaucoup d’archives à fouiller ici et elle ne doute pas pouvoir trouver quelque chose ayant un minimum de sens. La flic ne sait pas exactement quoi pour l’instant. Mais ça viendra. C’est presque confortablement installée qu’elle commence ses recherches. Sur ses gardes évidemment, à l’écoute du moindre bruit puisque le quartier n’est pas le plus sûr et que cette fenêtre brisée n’inspire rien de bon. Il y a cette odeur aussi qui se fait profondément insistante. Elle est presque sûre que même un simple mortel pourrait la sentir. Odeur pestilentielle, mort qui prend de plus en plus de place. Elle essaye de ne pas se concentrer dessus pour l’instant. Ça peut être n’importe quoi et ça ne l’intéresse pas dans l’immédiat. Tout ce qu’elle veut c’est comprendre pourquoi cette fille est la victime et sa seule piste c’est ce bâtiment. Aodha commence à étaler quelques feuilles par ci, par là. A faire un tri qu’elle maîtrise dans sa tête. Il y a d’un côté ce qui ne l’intéresse pas. Des dossiers d’autres orphelins. D’autres sur lesquels elle veut s’attarder puisque les dates d’arrivées correspondent. Et puis il y a celui de cette victime. Des tas de pages. La chronologie d’une vie qui s’offre à elle. Des tas d’informations. Le nom des parents, l’adresse de sa courte enfance familiale. Groupe sanguin. Tout est matière à l’interpeller.

Elle étale devant elle. Lit. Intègre et réfléchit. Cherche. Encore, plus fort, plus vite. Elle a le cerveau qui tourne presque au maximum. Et cette odeur qui parfois la force à revenir sur terre. Aodha elle secoue la tête et y replonge. Cette fille n’avait plus grand-chose dans la vie et l’historique qui est tenu ici s’arrête à ses dix-huit printemps. Majeure elle a été priée de dégager. Aodha note quand même qu’elle a poursuivi des études. Elle est en train de reconstruire toute une vie. Elle part d’un cadavre plein de sang. Décoré. Suspendu. Et elle insuffle une courte inspiration de vie entre les lèvres bleuies. Déesse de la mort qui n’a rien pu tirer des résidus de la victime. Juste une souffrance énorme. Il a pris son pied à faire ça et elle le sait. Elle est en train de prendre le sien à s’enfermer dans cette réalité passée. L’apparition soudaine la coupe dans son élan. Garce rivale pointée comme par magie par un flingue. Elle soupire Aodha, le regard naturellement assombrit. Elle était bien dans sa solitude, ne supporte pas qu’on lui enlève ça. Elle ne le supporte que moins que c’est elle qui est là. La question est franche. C’est toujours pareil avec elle, pas de politesse, simplicité exacerbée, elle ne gaspille pas ses mots pour rien. Forcément Vesper elle se moque d’elle, yang évident, plus sociable, aussi joueuse qu’elle, mais évoluant clairement dans une autre ligue. Aodha baisse son arme et la repose même sur le bureau, elle n’a rien à craindre. Mais sa présence l’emmerde quand même et ça elle ne le cache pas.

Soupire de plus. Celui de trop quand elle se croit tout permis. Quand elle se pose sur le bureau organisé de manière à ce qu’elle puisse s’y retrouver. Pire encore quand elle s’empare d’une pile de feuilles. Elle va l’étriper. L’odeur de mort sera justifiée par la présence du cadavre d’une flic. « Qu’est-ce que tu fous là ? » Deuxième fois. Les dents qui se serrent. Elle n’accepte pas son humour douteux. Aodha elle sait rire. Ce n’est pas un fait connu, ce n’est pas quelque chose qui arrive souvent. Mais quand Vesper est poche elle se ferme, c’est automatique. Déjà mal foutue à ce niveau, c’est pire avec elle. « Et oui, c’est ma morte. » Elle lui tire une feuille des mains. Celle-là est importante alors elle veille à la garder prêt d’elle. « C’est ma seule piste. La seule chose que j’ai pu tirer de son identification. » Elle continue de lire en même temps. Le corps tendu. La guerre qui se déclare dans tout son être. Elle se sent suivie. Aodha elle a l’impression d’être oppressée. « Pas de domicile connu. De job connu. Rien. Un putain de fantôme. » Ça, ça la fait rire. L’ironie saisit par la déesse de la mort. « Au moins c’est raccord avec ce qui reste d’elle. » Et encore. L’écho qu’elle a vu c’était une tranche traumatisée. Il ne reste rien d’elle. Et cette odeur qui reste. Elle regarde vraiment pour la première fois Vesper. Elle aussi elle pue la mort, mais c’est différent, c’est presque agréable et rassurant même. Elle ne veut pas de son aide, ne veut rien d’elle pour autant. Elle parle oui, plus que d’habitude, mais ça s’arrête là. Elle se repenche sur son affaire. Cigarette qu’elle fait tomber entre ses lèvres. Qui ça importe qu’elle fasse voler de la fumée dans cette merde abandonnée. Pas elle. Pas Mayham non plus qui fume comme un vieux marin sur les docks. Aodha, elle est épuisée dans le fond. Pas par cette enquête qui va évidemment piétiner plusieurs semaines. Pas par la brune qui est assise directement sur le bureau. C’est général. Morrigan qui prend une place considérable dans son existence. La mort encore plus. Le jeu qui peut prendre n’importe quelle forme. Elle est bien dans sa vie, excitée souvent par les défis qui lui tombent dessus. Mais il lui arrive, à force de ne pas dormir, d’avoir besoin d’exploser. Juste pour mieux repartir.  
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you've seen the butcher - Jeu 5 Juil - 22:47

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Ton froid. Elle lui bat la mesure en rythme glacial. Visiblement, l’amusement est à sens unique mais c’est bien plus facile ainsi. Vesper aime taquiner – aime beaucoup moins se faire mordre en retour. C’est également pour ça que la blonde peut l’agacer si fort, elle qui manie la langue et les mots telle une vipère savante. Elle peut lui rendre la monnaie de sa pièce et faire se dresser les poils sur sa nuque. Elle ne peut s’empêcher pourtant, petit renard masochiste, de revenir chaque fois qu’elle la voit, chercher des noises à sa rivale, à la policière de talent qui la vaut selon les dires du district. C’est bien trop drôle que de taquiner, chercher, titiller, mordiller. Son renard adore ça, probablement un peu trop. Elle ne s’attarde jamais dessus, elle se contente de rire jusqu’à ce qu’inévitablement, les mots deviennent plus fort, le sang mental coule et elle s’énerve, incapable de gagner les joutes verbales avec la sculpturale forme fantomatique de chair et d’os. Pour l’instant, la première phase s’amorce, elle bondit sur le bureau et fait ainsi se crisper le corps entier de l’autre âme en place qui refuse purement et simplement la présence d’un autre être dans son espace vital, sur ses papiers bien rangés. Y mettre le bordel amuse follement la kitsune qui pourtant, se contente de piquer un tas sans toucher aux autres. Presque sage. La question répétée et elle ose les épaules avec un sourire mutin. « Je chasse le daim. Tu devrais essayer. » Elle secoue la tête. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Elle travaille, bien sûr. Comme la blonde, comme toute personne digne de ce nom. Elle cherche les infos dont elle a besoin, les noms, les indices, les emmerdes. Tout ça va souvent ensemble. Mais ça lui semble tellement évident qu’elle ne prend pas la peine de le préciser, se disant qu’Aodha doit s’en douter – ou en douter. Elle n’a pas l’air d’accorder grande foi à la possibilité de voir Vesper vraiment bosser. Si elle savait. Que derrière ses sourires, ses paroles bravaches et son air d’enfant coincée au pays imaginaire, elle prend tout bien trop à cœur.

Finalement une réponse à sa question et la feuille que lui enlève une main gracile, faisant hausser un sourcil bien plus curieux. Cette feuille-là est importante ? Elle ne fait pas mine de la récupérer mais suit le mouvement du coin de l’œil pour s’assurer de savoir où disparait ce bout de papier aux imprimés déjà hors de portée. Elle se penche sur les papiers toujours entre ses doigts, jouant avec les coins alors qu’elle déchiffre les pattes de mouche d’une femme qui a visiblement été surveillante dans cet endroit et a tenu à mettre des commentaires partout. Les gens et leur sans-gêne. Elle secoue la tête pour cette femme probablement disparue depuis des années qui n’a pas eu la décence d’écrire lisiblement. Pendant ce temps, la voix trop calme de la celte a continué à parler et elle capte les infos au vol, amusée de la voir piétiner, tirant un certain plaisir de voir la policière prodige dans la mouise. Avant de se rappeler que son affaire stagne tout autant et que c’est bien pour ça qu’elle est venue dans ce nid à poussière. Alors son sourire devient grimace et elle se contente d’acquiescer. Comme si elle compatissait à quelque chose d’énorme, maux du métier. « Ça aurait au moins pu être un fantôme bavard, ça aurait aidé. » Elle commente discrètement, laissant finalement retomber le paquet de papiers à leur place, là où elle les a trouvés un peu plus tôt, sans plus toucher à l’organisation méticuleuse de sa collègue.

Au lieu de ça, elle bondit sur le sol et observe la pièce, s’avançant vers les casiers plus loin, observant le métal, les contours, les lettres qui s’inscrivent. Nouveau classement méthodiques. Tous ces gens maniaques. Si elle pensait à mettre ses chaussettes par paire, c’était du miracle. Elle se lèche les babines sans réfléchir, tic de comportement, un des nombreux. Cet endroit pue. Tout pue. Elle fronce le nez et ouvre un tiroir, farfouillant dans les dossiers, éternuant au nuage de poussière qui se soulève pour venir l’accueillir. « Et tu trouves quelque chose dans tes jolis papiers ? » Elle sourit en coin, relevant les yeux vers la blonde à travers la longueur de la pièce. « Ou tu es entrée par effraction pour rien ? » Elle se retient de rire mais le ton est plus taquin que moqueur. Parce que dans le fond, elle compatit. Ce n’est jamais simple de piétiner dans une affaire. Elle tire un tas de dossier et s’approche de la lumière de la demoiselle, s’accroupissant sur le sol. Elle pose les dossiers directement dessus, laissant le bureau ordonné à la première arrivée. Première arrivée, première servie, tout ça. En attendant, elle ouvre et fouille du bout des doigts, rapidement, expédiant pas mal de feuilles sans les regarder de trop près. « Si elle était ici, c’est qu’elle n’avait pas de parents. Tu sais si elle avait un frère ou une sœur ? Peut-être un autre gamin enfermé ici. » Elle hausse les épaules, tombant sur une photo de jumeaux dans le dossier, sans s’y arrêter, sachant que ça ne concernait ni l’affaire d’Aodha ni la sienne propre alors elle l’élimine rapidement. Au lieu de ça, elle prend deux feuilles agrafées ensemble, les tournant dans un sens et dans l’autre. « En tout cas. Le mec qui s’occupait de ça était vraiment méticuleux. Il mérite un cookie. » Elle sourit en coin, rejetant pourtant les feuilles aussi vite avec un soupir las. Rien. Rien du tout. Ces pages n’allaient pas l’aider. Elle se redresse, réassemble le dossier et va le remettre à sa place. « Tu as fouillé le reste de l’étage ? » Et sans attendre cette fois, elle sort une clope de son paquet et l’allume, tirant une longue bouffée qui fit se détendre ses épaules. Rien de mieux pour réfléchir. Elle souffle la fumée dans la sombre pièce, vers le plafond à moitié écroulé. Regardant une seconde le ciel sombre et la pluie qui continue de tomber, rideau humide alourdissant l’atmosphère. Réfléchissant. Au moins un peu.
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you've seen the butcher - Jeu 5 Juil - 23:54

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Elle répond avec une pirouette. Vesper elle fait toujours ça et ça a le don de la rende folle. C’est un comble pour une personne comme Aodha. Pour quelqu’un pour qui tout est prétexte à être un jeu. La brune est juste l’exception contre laquelle elle ne veut pas se risquer. Elle n’a jamais trop réfléchi au pourquoi. Peut-être parce qu’elles se valent. Peut-être parce que tout le monde les met en rivalité depuis toujours ou presque. C’est une raison logique. Peut-être parce qu’elles ont des odeurs similaires. Qu’elles sont des solitaires qui vivent dans deux mondes différents. Les raisons ou les prétextes sont nombreux. Aodha, elle ne veut pas y penser. Elle ne va pas réponde à la provocation. Ne va pas rentrer dans la partie. Elle ne veut rien lui donner cette nuit. Elle n’irait pas jusqu’à la suivre. Elle cherche quelque chose. C’est juste bizarre que ça se passe exactement au même moment. Aodha soupçonne un peu, c’est dans sa nature après tout. Parce qu’elle est méfiante. Elle doit toujours être sur ses gardes. Se concentrer, ne pas se préoccuper de l’invasion qui a lieu. La flic cherche son monde. Sa bulle qui lui fait tant défaut depuis plusieurs jours. Déesse de mort qui fait overdose de cette condition. C’est éprouvant. Mais elle ne montre rien. Il ne faut rien montrer, jamais et être forte. Ça passera et elle le sait, ça finit toujours par passer, c’est juste parfois plus compliqué, comme tous les dieux elle imagine. « Si seulement. » Qu’elle se contente de répondre en un chuchotement à peine audible. Elle garde le reste de sa phrase pour elle. Parce que Aodha elle l’a vue la morte. Littéralement. Elle n’a pas envie d’y repenser. La seule conclusion étant la cruauté sadique du meurtrier.

La blonde se force à ne pas se préoccuper de Vesper. Elle la laisse faire sa vie. Se concentre pour ne rien laisser paraitre, pour mener son enquête dans son coin. Qu’elle fasse ce qu’elle a à faire et qu’elle lui foute la paix. Ce n’est compliqué, c’est pourtant quelque chose que la brune ne sait pas faire. Elle tente de se détendre. Mais dès qu’elle ouvre la bouche. A chaque geste. Chaque chose qu’elle ressent. Aodha se tend de plus belle. Elle mâchonne le filtre de sa clope en soufflant la fumée vers le plafond. Les cendres tombent sur les feuilles. Elle les dégage du revers de la main. Intéressée par ce qu’elle lit, par les petites informations qu’elle trouve. Pour Aodha tout est bon à faire des rapprochements. « Je trouve son passé. C’est un début. Je n’ai plus qu’à suivre le fil et voir si ça mène quelque part. » Elle soupire en remplissant à nouveau le dossier à son nom. Ça vient avec elle c’est plus prudent. Le reste elle va le ranger bien en ordre. Elle pourrait finir par revenir ici à un moment ou à un autre. « Elle n’avait rien, aucune famille. Parents décédés quand elle avait deux ans, pas de frère, ni de sœur. Dernière de sa famille vivante et aujourd’hui la famille est éteinte. A moins qu’un chiard existe quelque part. » Les lignées n’ont pas d’importance ici, elle s’en doute. Mais elle connait bien ce principe. Le fait qu’on lui ait demandé de se reproduire un jour pour perpétuer le lien. Ça n’a ici strictement aucun intérêt.

Ce dossier elle veut l’emporter avec elle aussi. Arrivé le même jour qu’elle, même âge, ça pourrait être utile de le retrouver et de lui poser quelques questions. « C’est encore plus impressionnant que les squatteurs ne s’en sont pas servis comme pq. Et que les rats n’ont pas investis tout ça. » Aodha elle ne veut pas s’attarder ici. La présence de Vesper la rend moins concentrée, moins efficace. Elle se concentre trop sur elle et plus assez sur les lignes. Elle n’écoute plus assez ce qui peut se passer dans le bâtiment non plus. Il y a peut-être une présence nouvelle qu’elle ignore. Un danger à éviter. Dans ce quartier méfiance. Son flingue retrouve son étui. Sa cigarette dans sa bouche, elle attache rapidement ses cheveux qui se font collant. Il a beau pleuvoir dehors, l’atmosphère ici est lourde. Il y a de mauvaises ondes dans cette ruine. Aodha sait qu’il faut se fier à ce genre de pressentiments. Elle est bien placée pour dire que le paranormal ne l’est justement en rien. « Pour savoir d’où vient cette odeur ? Non. Ce n’est pas mon problème. » Elle parait extrêmement froide en le disant. Evidemment distante. Ce genre de propos lui ont attiré souvent des problèmes et des rumeurs toujours plus folles. Aucune délicatesse, mais elle ne peut pas faire semblant pour ça. « Je suis ici pour elle. Et je pense qu’il n’y a que dans cette pièce qu’il reste une trace de son passage. » Elle se retourne dans une grâce étrange vers la brindille brune. Elle se manifeste par un point rouge qui dégage une certaine chaleur et illumine son visage quand elle tire dessus. Elle dirige la lumière vers elle. Evite la fenêtre et contemple les tiroirs interminables. Ça lui rappelle la morgue. « Ce que tu cherches est ailleurs ici et tu as peur d’y aller toute seule ? Tu as sûrement raison, il y a des choses pas très jolies qui se sont passées ici. » Elle ne sait pas exactement quoi, mais elle le sent de plus en plus. Elle qui s’attarde ici depuis au moins une bonne heure. Elle semble s’imprégner toujours plus du lieu. Et plus ça va, moins elle y est à l’aise.   
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you've seen the butcher - Ven 6 Juil - 23:50

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Faussement désinvolte, faussement folâtre, elle joue Vesper, à ce jeu dont elle seule connaît les règles et qui consiste surtout à traîner dans les pattes des gens. Aodha aujourd’hui, proie facile à agacer, facile à faire se crisper. Parce qu’il semble que la simple présence de la brune dans la même pièce que la blonde suffise à la tendre. Ce qui amuse follement le kitsune qui fait des petits bonds joyeux, comme un enfant impatient d’avoir un cadeau. Malheureusement, l’agacement est vite réciproque, la jubilation de courte durée. Mais en cet instant, là, précisément, Vesper s’amuse. Et Aodha, bien que froide et clairement mécontente de la présence de sa collègue, n’est pas la plus agressive. Plutôt défensive. A répondre malgré elle aux questions posées, sans même s’en rendre compte, semble-t-il. La renarde a du mal à se dire qu’elle répondrait totalement de son plein gré, ou voudrait partager une quelconque information avec elle. Elles ne sont pas amies, ne travaillent pas ensemble. Ne se tirent pas dans les pattes non plus mais clairement, l’ignorance est le maître-mot. Elles vivent en parallèle, sans jamais se croiser et c’est pour le mieux. « Ça mène toujours quelque part. La question, c’est plutôt de savoir combien de fils tu vas devoir démêler avant d’y arriver. » Elle ne doute pas du talent de l’inspectrice. On les compare, on les admire toutes les deux, on les pousse sans cesse l’une vers l’autre alors que les deux femelles solitaires préfèrent se séparer sur une nouvelle joute oratoire. Mais Vesper ne peut clairement pas critiquer le don de sa rivale. Ce serait se dénigrer elle-même. Et ce serait surtout débile. Il ne faut pas traiter un ennemi d’incapable juste parce qu’il n’est pas du bon côté. Admettre sa force, c’est déjà avoir une longueur d’avance. Et la kitsune adore ça. Mais le talent n’empêche pas qu’elle est visiblement tombée sur une affaire tordue, mystérieuse et compliquée. Meurtre violent, meurtre sanglant, qui a laissé une victime morte et rapiécée, victime mystérieuse que personne ne réclamera. Voilà qui pose les jalons pour une bonne affaire de merde. Elle sourit en coin et acquiesce simplement à la phrase qui ne fait que confirmer. Sans famille, sans enfant ni parents, sans frère ni sœur, sans rien. Une parfaite inconnue qui n’a que son nom. Voilà qui ne sera pas simple.

Elle revient avec un dossier qui l’intéresse elle plutôt que la blonde, se mettant à farfouiller dans les dossiers et éclate d’un rire vaguement moqueur alors que la blonde fait une très juste remarque. « En effet. Vu le reste du bâtiment, on aurait pu s’attendre à pire dans les archives. » Même l’humidité n’a visiblement pas trop endommagé les casiers solides contenant les papiers. Preuve de la bonne qualité du matériel. Et alors que l’orphelinat semble avoir vécu la guerre, les écritures sont encore bien lisibles sur les feuilles qui s’enchaînent sous ses yeux. Sans qu’elle ne trouve réellement ce qu’elle est venue chercher. Visiblement, l’homme n’a pas laissé de marque indélébile dans l’esprit des résidents. Elle se lève pour aller ranger le dossier à sa place puis revient, s’allumant enfin la clope qu’elle a envie de fumer depuis de trop longues minutes maintenant. Question anodine posée et la réponse froide et laconique la fait sourire malgré elle. Une réponse très Aodha. Simple, claire, sans jeu de mot ni fioriture. Ça ne la regarde pas, elle n’y va pas, point. Ça amuse la renarde qui ne peut s’empêcher de sourire, retenant les taquineries qui viendraient aussitôt. Elle s’avance vers l’entrée de la pièce, vers la porte où elle était il y a encore peu de temps, pointée par un flingue. Elle hausse les épaules. « Tu le penses mais comment savoir ? Tu t’arrêtes toujours aux premières réponses ? » En tant que flic, c’est leur devoir d’en faire leur problème, de toujours chercher, dans ce qui semble évident comme dans ce qui l’est moins. Non ? Elles n’ont peut-être pas la même définition. Elle, le Vieux lui a appris à pousser plus loin que l’évidence, à pousser plus loin que les premières pistes. Les surprises sont souvent au bout du chemin. Elle éclate d’un rire plus franc en entendant la remarque sarcastique, petite pique bien placée. Qui fait trembler son ego, fait gronder son kitsune, n’appréciant pas qu’on remette son courage – ou sa folie – en cause. Mais l’humaine rit, parce qu’elle aime bien trop le don naturel de la blonde à l’agacer. Cinglée. Elle la regarde. « C’est exactement ça. Je suis terrifiée. Et je serais tellement plus rassurée de savoir que tu es juste derrière moi, prête à me tirer une balle si ce que je fais te déplaît. » Elle fait un clin d’œil moqueur et ne peut s’empêcher de descendre le regard sur le corps de la blonde, habillé de sombre dans la faible lueur de la nuit. « Ou devant moi. » Elle rit, lubrique, avant de tourner les talons pour sortir dans le couloir, sa cigarette se consument au coin de ses lèvres. Elle regarde autour, écoute un instant le bruit. « En tout cas, moi je vais fouiller. » Elle fait quelques pas. « Cet endroit sent la mort. Et pas fraîche. Je veux savoir qui est venu se laisser pourrir dans ce coin et pourquoi. » Croyant plus à l’hypothèse d’un clodo mort d’une overdose qu’une quelconque affaire palpitante mais bien décidée à faire le tour complet des bâtiments avant de partir. Refusant d’être venue pour rien dans ce manoir à fantôme. « Mais libre à toi de faire demi-tour. Je comprends que tu aies la flemme. » Même si ce n’est pas très élégant, et probablement totalement faux. La blonde est aussi têtue et appliquée qu’elle – peut-être même plus. Mais c’est si amusant de l’embêter. Ce ne serait pas Vesper si elle ne saisissait pas toutes les occasions de la titiller un peu. La vie est nulle sans fantaisie.
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you've seen the butcher - Sam 7 Juil - 0:24

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Dans son esprit ça va vite. Elle ne tire pas de conclusions Aodha, elle ne peut pas. Il n’y a pas assez de fils à sa toile pour avoir une idée de la taille du puzzle. Deux ou trois pièces. Rien de plus. Demain elle ira voir à l’université pour pouvoir fouiller dans les dossiers. Pour peut-être avoir des éléments de réponses auprès de professeurs qui ont pu la connaître. Et puis il y a ce type aussi. Elle doit le voir. Le retrouver ne sera normalement pas compliqué. Elle a son nom, elle n’aura qu’à chercher une adresse. Et si elle ne trouve pas alors ça compliquera tout. Cette affaire Aodha l’adore. Parce qu’elle sait que la partie est quasiment perdue, mais tant que rien n’est classée. Tant qu’elle n’abandonne pas, alors il y a un infime espoir de gagner et battre le maître du jeu. « Trop comme toujours. » C’est la flic fatiguée qui parle. Ce n’est pas un aveu de faiblesse. Mais il n’y a qu’une personne qui peut la comprendre ici et c’est Vesper. Elles mènent le même genre d’enquêtes, alors elle aussi sait à quel point parfois c’est épuisant. Les cadavres, le sang, les tordus. Les pistes. Elle ne va pas prendre la peine de relever les mots au sujet des archives. C’est une chance, elle le sait. L’endroit pue la mort. Il est détruit d’un peu partout. Il y a de l’eau qui s’infiltre et magie les dossiers sont intacts. C’est presque un coup du sort. Peut-être que le lieu est ensorcelé. Elle ne serait pas étonnée qu’un dieu en rapport avec les écrits se soit un jour glissé ici. Aodha veille à bien refermer les deux dossiers qu’elle embarque pour ne rien risquer de perdre. Elle essaye de rester concentrer malgré la présence de la brune. Elle qui étouffe son cercle vital actuellement. Une fois de plus et presque celle de trop. « Non. » Elle hausse les épaules en jetant la cigarette au sol pour l’écraser de sa semelle en cuir. « Je me dis juste que c’est un clodo. Un junkie. Peut-être même les deux. Un orphelin oublié ici il y a longtemps ? Non c’est trop récent. »

Elle réfléchit et malgré tout le mal que ça lui fait. Vesper n’a pas tort. La blonde en a juste marre de ces réminiscences de mort dans sa vie. Trop de fantômes qui l’empêchent de dormir. De sang et d’odeur putrides qui biaisent son odorat. On ne s’y habitue jamais à tout ça. « Une balle ? » Elle penche la tête sur le côté. La lumière qui éclaire la brindille. « Je serais bien plus créative. Je ferai comme eux. Une œuvre à la mort. A ce dieu qui est tout et rien pour eux. Vie et mort. » Elle rit, son côté divin qui ressort malgré elle. Conscience qui prend le pas et la guerrière piquée au cœur. « Tu ferais une belle morte. » Elle a une lueur cannibale quand elle le dit. Elle a le sourire qui brille et l’œil fou. Elle n’est pas saine d’esprit. Elle en joue cette fois. Et s’avance en reprenant toute sa contenance pour s’arrimer au cadre de la porte. Ecoutant d’une oreille. Brûlant intérieurement. « Ça vient de là-bas. » Elle fait un signe de tête, tourne sa lampe vers le fond de l’étage. Le bureau de l’ancien directeur. Elle va y aller. Avec Vesper. Ça lui donne envie de vomir mais cette brune lui a foutu l’envie de savoir qui a pu crever dans le coin. Quel idiot se laisse pourrir pour corrompre un peu plus l’endroit de ténèbres. Ce qui l’étonne c’est qu’elle se rend compte de quelque chose. Elle en frissonne. « Tu n’as pas remarqué quelque chose ? » Alors qu’elle marche à ses côtés vers la porte. « C’est calme pour un squatte. Pas un bruit, rien. » Et ce qu’elle garde pour elle. Pas de fantômes. Juste cette odeur nauséabonde. Elle l’avoue. Ça l’intrigue maintenant. Elle peste que ça lui fasse cet effet. Que c’est en train de la griser comme un niveau bonus à cette partie. Elle se risque à être celle qui ouvre la porte. Comptant sur cette fille pour la protéger si jamais. Sauf que. « Putain. » Ça ne s’ouvre pas. Là c’est louche. Plus qu’avant. C’est un regard presque excité qu’elle glisse à Vesper. Elle réfléchit vite. Elle devrait crocheter la serrure. Mais avec la brune à côté, elle préfère ne pas faire la bonne flic. Les dossiers au sol elle s’arme de la crosse de son flingue pour faire péter la vitre et ainsi arracher le nom du directeur à l’établissement. Elle ne voit pas tout de suite ce qu’il y a à l’intérieur. Occupée à ranger son arme et à récupérer les dossiers. Elle n’a que la vue sur Vesper. Elle penche encore la tête sur le côté en se décidant à éclairer la pièce. « Créatif pour une mort de clodo. » Le cadavre est là-bas dans le fond. Elle ne le voit pas comme elle aimerait. Une chose est sûre, Vesper avait raison. Et ça l’énerve. « Qu’est-ce qu’il se passe ici ? » Question qui n’espère pas de réponse. Mais ça semble évident maintenant que son cadavre et celui-là sont liés. Sinon pourquoi faire une telle mise en scène ? Le tueur voulait qu’on trouve sa nouvelle œuvre. Et ça. Ça l’excite la déesse.   
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you've seen the butcher - Sam 7 Juil - 1:17

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Trop, toujours trop. Certaines affaires sont simples, faciles, évidentes. Le meurtrier laisse des empreintes ou est si facile à trouver que ça ne prend que quelques heures. Mais Vesper, comme Aodha, font ce métier pour les vraies affaires, les casse-têtes, les meurtres si sauvages, si étranges, si anormaux qu’ils en deviennent fascinants. Pour le challenge, pour le jeu, pour le défi. Pour réussir là où tout le monde leur disait qu’elles allaient échouer. Et c’est bien pour ça qu’on les admire tellement. Parce qu’elles sont celles qui se débrouillent dans les pires situations. L’amour du jeu, du danger. Vesper cherche le frisson. Et elle ne sait pas ce qui pousse la blonde mais ne doute pas que c’est quelque chose de similaire, une recherche de quelque chose aussi. Peut-être. Peu importe. Ça ne regarde qu’elle. Alors Vesper ne s’en inquiète pas et se contente de mener sa vie. Et d’empiéter un peu sur celle de la blonde. Juste pour s’amuser. Parce que c’est drôle. Parce que c’est facile. Et que la brune n’est jamais contre passer un bon moment à taper sur le système de quelqu’un – le côté kitsune. Elle hausse les épaules en l’entendant. « Tu vois ? Tu es intriguée. » Elle sourit, sachant bien que maintenant qu’elle commence à se poser des questions, Aodha va vouloir fouiller un peu plus loin et savoir ce qui se cache derrière l’odeur de mort, derrière les mystères de cet endroit nauséabond. Et elle est plutôt fière d’elle, la renarde. Amusée d’avoir simplement contrecarré les plans initiaux de sa collègue qui voulait juste se barrer. Alors elle quitte la pièce. Et rit à nouveau en l’entendant. Lançant un regard d’étonnement exagéré vers la blonde en entendant son rire, comme si elle était profondément choquée. Mais elle hausse les épaules, mimant le geste de rejeter ses cheveux derrière son épaule avec coquetterie. « Je sais, on me le dit souvent. » Et ça aurait pu arriver. Beaucoup de fois au fil du temps. Mais surtout cette nuit-là. Sans l’animal qui s’impatiente en elle, elle aurait peut-être fini ainsi. Cadavre livré aux éléments dans une quelconque tombe bon marché. Le Vieux n’aurait pu lui offrir de mieux. Mais elle s’amuse de cette remarque presque joueuse. Comme si Aodha voulait être complice avec elle, sans l’assumer. C’est mignon. Clairement, pourtant, elle ne va pas lui faire part de ses réflexions. Même si la réaction de la blonde à ce commentaire serait probablement digne de sa réputation, la kitsune ne veut pas mourir ce soir.

Au lieu de ça, elle avance dans le couloir, calquant ses pas sur ceux de sa compagne pour devenir totalement invisible, reniflant doucement les odeurs alentours, grimaçant en entendant la confirmation de ce qu’elle pensait : ça vient de là. Puant plus que les autres, cette porte ne lui dit rien du tout. Mais c’est aussi ce qui la fait frissonner d’anticipation. Impatiente de voir, de savoir. Qui est donc mort là-dedans, depuis assez longtemps pour empester dans tout l’immeuble ? Il y a de quoi s’interroger. Et c’est bien de l’impatience qui lui donne la chair de poule. Le bureau du directeur. Lieu parfait pour venir crever. Elle adore déjà cette histoire. La remarque lui fait hocher la tête, pensive. Elle regarde Aodha du coin de l’œil et répond simplement. « Si tu veux une autre preuve que ce n’est pas un squatte, regarde les ouvertures. Tu as dû briser une fenêtre pour entrer. Mais toutes les autres étaient intactes et les portes bien fermées. » Elle sourit en coin. « Alors à moins qu’une nouvelle drogue permettant de traverser les murs soit sur le marché … » Elle hausse les épaules. Pourtant, ce lieu pue la débauche, la mort. L’ambiance est morbide. Et elle aurait aimé croire à un squatte de junkie venu tout saccagé. Mais c’est probablement pire. Bien pire qu’une bande de toxicos sdf. Elle regarde de nouveau la porte, encore plus curieuse d’avoir le fin mot de cette histoire. Elle pose la main sur le bois, comme s’il allait lui donner la réponse. Mais rien, le silence. Et pire encore, le verrou. Le juron de sa compagne de la soirée la fait rire sous cape. « Encore mieux ! » Jubilatoire, elle est ravie. Plus ça va, plus c’est intriguant et tordu. Elle adore. Un nouveau frisson glacé descend dans sa nuque et elle sourit, ravie. Elle recule un peu, attendant de voir la solution de mademoiselle la flic parfaite ; mais c’est digne d’une Vesper comme technique. Tout péter et entrer. « J’aime ton style, blondie. » Elle sourit en coin, ne pouvant pas s’empêcher de commenter. Les mots sortent tout seul. Elle dira que c’est le kitsune – et il niera. Mais personne ne l’entend alors tout va bien. Elle avance dans la pièce, refusant de rester derrière, se mettant à son côté. Et le spectacle vaut le détour. Elle reste une seconde sans voix. « Oh putain de merde. » Plus que créatif. C’est mieux que ça. Un nouveau rire, mi- fou mi simplement ravi passe ses lèvres et elle dévore chaque détail de la scène. Si tordue. Si folle. Putain. Son style à lui lui plaît pas mal aussi. La question rhétorique d’Aodha n’attend pas de réponse – elle n’en donne donc aucune. Pour une fois. Au lieu de ça, elle avance dans la pièce, s’approchant du bureau et surtout du mur. Le mur, tâché, couvert de traces, de rouge. Rouge assombri par le temps, plus très frais, qui les attendait. Comme son propriétaire. Cadavre ensanglanté, déchiré, marqué. Mise en scène morbide qui leur raconte une histoire unique, nouvelle, exaltante, sordide. Particulièrement macabre, délicieusement dégoûtante. « Qu’est-ce qu’il veut nous dire ? Juste signaler sa présence ? » Parce que c’est évident que tout ça est un message. Un message dont elles n’ont pas encore les codes. Mais le tueur voulait que quelqu’un vienne ici. Il voulait qu’elles voient ça. Qu’elles rencontrent l’homme suspendu, en lambeaux. Mais dans quel but ? Est-ce pour elles précisément ou pour peu importe qui aurait pris l’affaire ? Putain, ça la rend barge. Elle adore ça. Excitation nouvelle alors qu’elle s’approche du cadavre. Plus très frais non plus, il doit pourrir là-haut depuis un moment. Vu l’odeur, il n’a pas passé que des bons moments. Elle en fait le tour, ne touchant à rien. Elles vont devoir le signaler. Autant ne pas saccager la scène. Mais ça la rend bien trop curieuse. Et alors que son esprit carbure pour établir un profil psychologique, elle se lèche la lèvre, les yeux brillants. « On va s’amuser. » Probablement pas la réaction la plus saine à avoir face à ce genre de scène. Mais franchement, elle n’a jamais été le genre saine d’esprit.
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you've seen the butcher - Sam 7 Juil - 14:17

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Entre agacement et excitation. Deux états qu’elle n’aime pas mêler. C’est ce que Vesper cause souvent. Elles se croisent tout le temps dès qu’un crime est commis ou même au commissariat où leurs bureaux ne sont pas vraiment éloignés parce qu’elles sont toutes les deux dans la même brigade. Normalement Aodha ferait sa vie. Elle a ce qu’elle veut et dans son esprit peu lui importe de manquer un élément. Pour l’instant. Parce que tout ce qui l’intéresse au départ c’est de tisser l’histoire de sa morte et de trouver des pistes. Pas de s’attarder plus qu’il ne faut dans un lieu qui n’a pas une bonne énergie. L’endroit est de plus en plus oppressant. Elle ne sait pas si c’est Vesper. Si c’est l’odeur ou le mélange des deux. Mais maintenant elle veut savoir. Intriguée. Peut-être un peu en compétition. Elle ne veut pas que la brune ait des dossiers contre elle. Des rumeurs de plus à faire circuler, car il y en a déjà trop qui se murmurent et même si elle a appris à ne plus s’en préoccuper. Ça la fatigue. Elle préfère ne pas réagir à la manière dont Vesper prend la possibilité qu’elle la tue. Inutile de s’agacer davantage. Ce n’est que donner des points à cette collègue rivale. Aodha d’habitude elle l’ignore, c’est ce qui marche le mieux. Elle oublie le monde, est dans sa bulle étrange et fait sa vie. Mène ses enquêtes et les résous quand ce ne sont pas des pistes froides.  « Je n’ai rien brisé. » Qu’elle se contente alors de rétorquer. Marchant à ses côtés presque malgré elle. La fenêtre était dans cet état quand elle s’y est faufilée, d’où sa conclusion que l’endroit était un abri à toxico et autres choses du genre. Sa vision de l’humanité est déplorable. Sa dernière remarque lui force un sourire. Elle pourrait répondre Aodha. Lui dire qu’un junkie qui meurt c’est la drogue qui te donne le pouvoir de passer à travers les murs. Mais la divine, elle se retient. C’est entre elle et les invisibles.

Le blondie a du mal à passer également après qu’elle ait brisé la vitre pour pouvoir ouvrir la porte. Tout son derme se tend. Elle a l’impression que ses cheveux se redressent et qu’elle rentre dans une furieuse rage. « Ne m’appelle pas comme ça. » Les dents serrées. Elles ne sont pas amies. Elles ne sont pas proches. Elle ne fait qu’envahir son espace personnel et ça l’étouffe. Sa lampe éclaire tant bien que mal la grande pièce trop sombre. L’odeur est pestilentielle. Plus forte que jamais. Mais ça ne lui donne même pas la nausée. Parce qu’elle comme Vesper elles sont ailleurs. L’œuvre devant est incomparable. Elle s’avance de quelques pas, la symbolique est grande dans cette mise en scène. Mais Aodha elle ne sait pas ce que ça veut dire pour l’instant. Mayham non plus. « Il voulait qu’on le trouve. Nous ou que quelqu’un le signale. Il veut jouer. » La tête penchée sur le côté elle analyse le cadavre en le balayant de sa lumière. « Il devait savoir que tôt ou tard quelqu’un remonterait le début de piste jusqu’ici et que l’odeur l’alerterait. » Mais pourquoi ? Elle l’avoue Aodha. Elle a la chair de poule. Elle est excitée. « Sauf que je sais qui c’est ou en tout cas il y a un air. » Elle attrape un dossier, feuillette en quelques secondes à la recherche de la photo d’un gosse qu’elle tend à Vesper. Elle ne pourra être sûre que si l’identité traine quelque part ou quand la morgue aura fait son boulot. Mais elle a cet instinct que c’est ça. Que les deux sont liés. Elle s’avance un peu plus en veillant à ne pas marcher dans les traces de sang. Dans les dessins étranges, à ne pas contaminer la scène de crime. Mais il y a un message au-dessus du suspendu. Ce n’est pas de l’anglais, pas du français non plus. Elle ne reconnait pas. « Pourquoi ? » C’est la question existentielle. Avec qui. Alors qu’elle s’arme de son portable pour appeler le central et signaler un homicide. Aodha quand elle est comme ça, elle est plus cinglante que jamais. Impatiente. Elle va même jusqu’à réveiller le légiste pour qu’il laisse sa prostituée et se dépêche de venir faire les premières analyses. « Pourquoi. Pourquoi. Pourquoi. » Elle le martèle plus pour elle-même que pour Vesper qu’elle ignore quasiment entièrement à présent. Ses yeux balaient la pièce. Elle regarde les quelques ouvrages. Mais tout est mis en scène pour que ce qui ressorte soit le cadavre. Il y a un message. Peut-être qu’il dit juste qu’il est là, qu’il commence. Peut-être que c’est plus profond. Mais Aodha n’a pas le profil. Elle est en face du cadavre quand elle répète la même phrase. Presque les yeux dans les yeux même si le mort toise. « Il n’y a rien. » Pas un écho, un reste, une réminiscence. « Je ne pense pas qu’il l’a buté ici. Il l’a mis là, l’a décoré, l’a apprêté, mais il tue ailleurs, comme pour elle. Le légiste m’a dit qu’elle avait été déposée après sa mort. » Conclusion hâtive. Tant que la scientifique ne dira rien à ce sujet ça ne sera que spéculation. Mais Aodha, comme Vesper d’ailleurs, connaissent la mort à force de la côtoyer. Ça pue. « Il y a forcément quelque chose. Un indice, une piste pour la suite. Il joue, la première c’était pour amener ici. Et lui alors ? » Elle réfléchit. Voix haute ou dans sa tête. Là la divine ne sait pas. Parce qu’elle est dans son enquête. Parce qu’elle est en train de baigner dans le sang. Et que même si les morts l’épuisent, la mort, elle, c’est son royaume.
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you've seen the butcher - Sam 7 Juil - 19:11

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Nouvelle information, Vesper s’en amuse d’un sourire pensif. Elle n’a pas pété la vitre, elle s’y est simplement glissé, comme elle. Donc quelqu’un est bien passée par cette entrée avant elle, quelqu’un qui, visiblement, voulait faire de sales choses. Quelqu’un qui ne voulait pas affronter la porte d’entrée. Peut-être bien un junkie ou autre clochard lors d’une nuit particulièrement froide. Mais elle n’a pas envie d’y croire, de sous-estimer l’aura particulièrement morbide de cet endroit. Tout est possible dans un vieil orphelinat et son esprit créatif cherche les pires options possibles. Parce que c’est bien plus exaltant. Elle suit la blonde vers la porte en tout cas, observant la façon dont elle bouge dans les ténèbres et envisage cette porte. Qui ne lui résiste pas bien longtemps. Elle rit, la renarde, et complimente sans arrière-pensée. Visiblement le surnom ne passe pas et elle se retient de rire, certaine que ce ne serait pas apprécié. Elle hausse une épaule. « Le prends pas pour toi, j’appelle toutes les blondes comme ça. » Elle lui sourit, l’innocence même. Comme si retenir des prénoms était bien trop compliqué et qu’elle préférait faire des généralités. Ou simplement pour taquiner un peu. C’est rare d’obtenir une réaction aussi franche de la part de la blonde, elle veut en profiter et se glisser dans la brèche.

Mais ça ne dure pas bien longtemps. Parce qu’il y a mieux. Beaucoup mieux. Folie meurtrière, autel étrange, mort violente et délicieusement glaçante. Ce cadavre décoré, transformé, œuvre d’art morbide aux relents de pourriture. De l’âme et de corps. Ça la fait sourire, ça excite la chasseuse en elle, ça fait devenir impatient ses instincts. Cette personne, l’homme dans l’ombre, celui qui a charcuté et manipulé ce corps, est un malade. Et maintenant la proie d’une kitsune et d’une blonde spectrale aux mots assassins. Voilà qui est intéressant. Elle hoche la tête en avançant vers le corps, la mise en scène, le petit jeu, nouveau jeu. Message en haut qu’elle n’arrive pas réellement à lire, langue mystérieuse, le sang, la puanteur. Toute cette scène transpire le mal. Mais ça ne va pas l’arrêter. Elle ne touche à rien mais son regard ne perd aucun détail, notant et répertoriant tout. « Il devait le savoir. Mais alors qu’elle est son but ? » Aodha pense à un jeu et la voix de Vesper est pensive. « Qu’est-ce qu’il essaie de faire ? Se jouer de la police ? Prouver quelque chose ? Ou bien c’est une vengeance bien organisée ? » Elle réfléchit à voix haute, n’attendant même pas réellement de réponse. Mais la remarque d’Aodha lui fait tourner la tête, curieuse. Elle sait qui c’est ? Elle regarde la photo et se souvient de l’avoir aperçu. « Oh. Un autre orphelin ? Plus ou moins la même époque que ta nana. « Mystère. Elle ne sait pas Vesper que tout coïncide mais se dit pourtant que c’est louche. Deux enfants de la même période ? Sont-ils connectés autrement ? Elle ne peut que penser à sa propre enquête et se demander ce qui peut bien relier deux gamins sans famille à l’homme retrouvé qui l’a amenée ici de base. Elle s’avance, tournant autour du cadavre comme un rapace, cherchant la réponse à la litanie de la blonde qui répète sans cesse la même question en fond. Elle ne l’interrompt pas, la laisse réfléchir à sa façon. Chacun ses façons de créer un déclic. Elle la laisse également prévenir qui de droit, silencieuse. C’est rare qu’elle le regarde aussi longtemps. En relâchant l’homme mort des yeux, elle s’intéresse au bureau, au mobilier. Tout est rangé, parfaitement ordonné. La moisissure et la poussière ont atteint la pièce et pourtant, tout semble encore en parfait état. Comme si le directeur allait rentrer maintenant pour s’asseoir sur son fauteuil et juger des pauvres gamins abandonnés. La voix qui refait surface et elle écoute d’une oreille distraite les conclusions de sa collègue, acquiesçant à la logique de la chose. C’est évident qu’il a amené le corps ici pour décorer la pièce. Mais pourquoi ? « Pareil de mon côté. Le corps était soigneusement disposé mais aucun signe de sang, de bagarre, de meurtre. Juste lui, posé comme un intrus. » Et salement saccagé.

La dernière question la fait réfléchir et elle se balade à nouveau dans la pièce, cherchant des indices dans ce bureau rongé. Pourtant bien fermé. « C’est forcément ici. Quelque part. Les corps dans la ville menaient à cet endroit. » Elle réfléchit. « Il y en a peut-être d’autres qu’on n’a pas trouvé. Liés à cet endroit. » Elle ne grimace pas à l’idée d’autres morts aussi violents, simplement pour servir de panneau d’indication. « Ou à ce qui a pu se passer dans cette pièce. » Elle s’approcha des bibliothèques, la moitié des livres enlevées depuis longtemps, ceux qui restent à moitié décomposés. « Qu’est-ce que tu sais sur cet orphelinat ? » Elle, si peu. Elle ne s’y est jamais intéressée. Mais elle va le faire. Dès qu’elle quittera les lieux, elle se plongera dans la documentation. Pensive, elle attache ses cheveux rapidement, les écartant de son visage et s’accroupit, grattant un endroit où la peinture s’écaille. « Il faudra s’intéresser au directeur. Ce n’est pas pour rien qu’il a choisi cette pièce en particulier. Il aurait pu le mettre n’importe où, l’odeur nous aurait attirer. » Et ça aurait été même plus malin de le mettre immédiatement dans l’entrée, en guise de bienvenue. Non, il voulait qu’elles soient là, qu’elles se tiennent là, face à lui, et qu’elles comprennent quelque chose. Avec une moue, elle retourne à la porte d’entrée et lève les yeux vers les mots dans une langue étrangère. Qui la narguent de leur mystère. « Il faut qu’on comprenne ce que ça veut dire. Je suis sûre que c’est un indice. Probablement pas important, sinon il ne serait pas aussi évident. Mais quelque chose. » Parce que l’homme n’est pas idiot, il sait ce qu’il fait. Attirer l’attention subtilement. Tuer des orphelins sans identités que personne ne signalera. Et cette mise en scène. Le complexe d’un homme se prenant pour Dieu ? Elle grimace et s’accroupit de nouveau, réfléchissant, observant la pièce sous différents angles. « C’est ici, je le sens. Quelque part. » C’est évident. Tout ou rien, nouvelle ligne sur une carte au trésor, nouveau point sur le plan. Elle ne peut s’empêcher de rire. Excitée. Impatiente de voir arriver la scientifique, de trouver la langue du texte, de savoir comment il est mort, où. D’avoir de la lumière pour retourner chaque centimètre carré de cet endroit. Elle s’avance vers un tableau immense, rapiécé, déchiré en son centre. « Il y a toujours des coffre-fort dans ce genre de bureau non ? » Ou elle regarde trop la télévision. En tout cas, elle soulève la toile et la pose au sol. Frustrée de se retrouver face à un mur nu. Venant poser l’oreille et tapoter la surface. Rêvant déjà d’une réponse, tout en espérant devoir chercher encore.
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you've seen the butcher - Dim 8 Juil - 0:25

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Heureusement qu’il y a ce cadavre qui se dresse entre elles. Heureusement qu’il est là. Dans sa jolie pâleur assombrie par le sang. Un travail d’artiste et si c’est glauque pour la masse que de l’avouer. Aodha elle connait ce genre de tueurs. Ils font de la mise en scène quelque chose d’aussi important que la mort. Et c’est ça qui lui permet d’ignorer les remarques de Vesper. Qu’elle appelle comme ça ou non toutes les blondes ne l’intéresse pas. Elle n’est pas l’une d’elles c’est tout. Aodha elle se concentre sur la mort qui empeste tant l’endroit. Sur les murs peint en rouge. L’écriture qu’elle ne peut pas déchiffrer pour l’instant. Et tout ça. Pourquoi ? C’est l’éternelle question qu’elle se pose. Qu’elle dit à voix haute également. Ce que Vesper dit dans son coin, elle le pense aussi. Elle se demande pourquoi tout ça. Tout était prévu pour arriver là. Alors elle aimerait comprendre les motivations. Jouer avec la police, certains cinglés aiment faire ça. Ils prennent certaines cibles, laissent des messages. Ils attendent de se faire rattraper. Ce sont souvent les pires avec leurs complexes. Se venger. Le choix des cibles ne peut pas être une coïncidence. Quand une réponse semble évidente c’est souvent la bonne. La flic elle se dit que c’est peut-être une personne dans son genre qui s’amuse. « Même jour d’arrivée, mais ça s’arrête là pour l’instant. » Elle est déjà ailleurs. Elle regarde les livres en attendant la scientifique. Cherche dans les rares exemplaires encore en place. Aodha elle veut prendre de l’avance. Elle sait qu’il y a une déesse en elle. Que toutes ces choses existent. Les monstres peuvent prendre la place des fous. Elle sait que cette piste ne mènera à rien dans l’immédiat, des dieux sanguinaires ça ne manque pas, c’est même un critère d’entrée. Celle qui vit en elle n’était pas mal dans le genre non plus. Elle soupire. Parce qu’ils mettent du temps. Parce que ça ne va pas assez vite. Elle se redresse cependant quand Vesper parle à nouveau. « Et quoi ? Il aurait disposé minimum deux cadavres en ville pour être sûr que quelqu’un remonte au moins une piste jusqu’ici ? »

Ça pourrait se tenir. Ça serait encore plus tordu. « Ce que tout le monde sait. C’était un vieil orphelinat et quand le quartier a commencé à se détériorer ils sont tous partis. Mais je ne me souviens pas qu’il y ait eu des histoires ici. » Ce qui pour Arcadia relève du miracle, elles le savent toutes deux. Elles sont cependant coupées dans leur élan quand les petits chimistes arrivent avec leurs jolies tenues blanches. Charlottes sur les têtes, petits chaussons. Mignons. Le légiste est là aussi et le regard qu’il lui envoie semble tout dire. Aodha elle s’en fiche. Elle fait son boulot. « N’omettez aucun détail. Aucun meurtre n’est parfait. » Elle est froide. Tyrannique. Mais Aodha elle est dans son jeu. Elle utilise ses armes pour gagner de nouveaux indices. Un peu déconcentrée quand même par Vesper qui déambule. « Je veux une photo de ce message au plus vite. Il faut le faire traduire. » Comme la brune l’a dit aussi.

Et maintenant que la scène de crime est bien immortalisée, elle se permet de marcher plus en avant dans la pièce. Des spots ont été installés afin de faciliter les premières constatations, elle y verra plus clair. Elle se débarrasse au passage de ses dossiers en les mettant avec les possibles pièces à conviction. Et elle soupire. Parce qu’elle vient de comprendre que c’est elle qui va devoir tout noter, tout certifier pour que l’enquête soit en ordre. Aucun vide procédure n’est tolérée et encore moins quand elle est sur place. Elle le sait Aodha qu’elle n’est pas aimée. « Cherche dans un placard. Ou derrière des livres. Le coup du tableau ça ne se fait plus. » Et après quoi ? Il faudra le forcer si elle le trouve. Il semble que ni elle, ni Vesper ne tireront grand-chose de l’endroit. Seule l’autopsie pourrait amener de nouveaux éléments. « Non. » Elle semble le refuser. Il doit y avoir quelque chose. Un détail qui ne colle pas. Quelque chose qui fait tâche. Il avait les clés de l’endroit, la serrure n’est pas neuve. Il va falloir retrouver tout le personnel. Interrogé. Remonter. Aodha elle adore, le jeu est grisant. Il est bon parce que justement rien n’est évident. Parce qu’il y a du challenge. Qu’il ne laisse rien au hasard contrairement à beaucoup d’enquêtes. Au final la seule ombre au tableau c’est Vesper. Elles vont se battre pour savoir qui reprendra l’enquête. Ça voudra dire pour la perdante, l’abandon pur et simple de ce qu’elles mènent de leurs côtés. Elle ne veut pas laisser son affaire. Que la brune dégage. Qu’elle aille faire la folle en dansant sous la pluie si ça lui chante. Qu’elle trouve le coffre-fort si ça l’amuse. Aodha elle veut ce jeu rien que pour elle. Gamine un peu bizarre qui n’est pas prêteuse. Son jouet. Ses jouets. Son lancer de dés qu’elle ne peut pas piper. « A première vue aucune symbolique religieuse. Il n’est pas crucifié, n’est pas présenté comme un martyre. C’est pur, mais pas comme ça. Donc ? Tout est prémédité, réfléchi, il connait les victimes de son passé. Il doit avoir quoi ? Entre vingt et trente ans. Ça fait beaucoup de dossiers à éplucher. Orphelin ? Sûrement. » Elle se retourne vers Vesper. « Ou alors il prend des sans familles. Des vies qui ne comptent pas, mais il n’a rien à voir avec eux. » Et c’est alors la merde. Elle piétine. « Je veux son autopsie en priorité. Toutes les photos sur mon bureau. Et ce message. » Elle ne prend pas les choses en mains même si elle ordonne. Aodha elle ne fait pas sa petite chef. Elle veut juste avancer. Piocher des cartes et étaler la mise pour l’emporter. Le problème pour elle c’est que tout est un jeu. La mort est la plus belle partie qui soit.  
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you've seen the butcher - Dim 8 Juil - 20:44

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« Il doit y avoir autre chose. » Obligatoirement. Il doit y avoir un lien, une connexion. Quelque chose. Ils n’ont pas été tués sans raison, ils n’ont pas été choisis sans raison. Elle ne sait pas encore quoi, comment, pourquoi mais ça viendra. Aucun doute là-dessus. C’est comme ça. Les tueurs de ce niveau, ceux qui jouent avec la police, ceux qui prennent le temps de créer un trésor, une carte y menant et des épreuves à traverser ; ce genre de tueur ne frappe pas au hasard. Tout a une explication. Elles n’ont simplement encore aucune clé, aucune des pièces du puzzle. En dehors de cet endroit, liant les victimes de près ou de loin, facile à relier, facile à suivre. Première piste, niveau un. Elles sont face à l’entrée du niveau deux et doivent encore trouver comment en pousser la porte. Mais Vesper, ça l’emballe, ça l’exalte, son pouls s’accélère et elle a hâte. Hâte de chercher, d’avancer, hâte de le coincer, ce sadique joueur. Déjà si hâte, tout en savourant comme il se doit cette nouvelle chasse, ce nouveau jeu. C’est intriguant. Et fascinant. La mort à ça en commun avec le jeu.

Elle hoche la tête, confirmant l’hypothèse. C’est exactement ce qu’elle pense, oui. « Oui, d’après-moi. Il y en avait deux. Deux personnes liées à cet orphelinat. Deux personnes pouvant conduire ici, à ce mort-là. Pourquoi pas trois ? Ou plus ? Simplement pour mettre toutes les chances de son côté. » Elle observe l’ange morbide, mort sordide. « Il voulait être sûr que le jeu se lancerait. Et selon ses propres règles. » Parce qu’actuellement, elles ne font que suivre le mouvement. Elles ont été manipulés par cette ombre meurtrière et ont suivi sagement. Elles ne connaissent pas encore le jeu. Ne peuvent pas encore se battre. Elles ne peuvent qu’essayer de comprendre, au moins les grandes lignes. Alors elle pose une question, la brune, tout en faisant le tour de la pièce, en regardant les bibliothèques, le tapis. Sans toucher à tout. Refusant de saccager la scène de crime mais voulant déjà faire un premier tour, se faire un avis. Premier tour nécessaire. En même temps, elle écoute la réponse, acquiesçant. « Moi non plus. Officiellement, en tout cas. » Parce qu’elles savent très bien toutes les deux que ce n’est pas parce qu’une histoire n’est pas racontée qu’elle n’a pas existée. Les sales aventures sont enterrées, oubliées, tuées avec leurs protagonistes et la terre continue de tourner. Mais visiblement, il y a ici quelque chose qui n’a pas été correctement fermé ; et les démons sont maintenant en chasse.

Elle est interrompue par l’arrivée des médecins-légistes et autres petites gens du crime ; elle les laisse travailler. Elle entend les ordres immédiats d’Aodha et ne peut s’empêcher de sourire. Dictature aussitôt lancée, elle chuchote à un photographe qui passe par-là. « Chef, oui, chef. » Ce qui lui tire un sourire. Elle éclate d’un rire joyeux et se met de côté pour les laisser tout installer. Lumières, bâches, papiers. Bientôt, une armée parfaitement huilée se déplace dans la pièce, tout est pris en photo, consigné, noté, mesuré. Elle attend qu’une partie de la pièce soit libérée avant de s’approcher du mur, cherchant le coffre-fort possible, soulevant le tableau avec curiosité. Rien du tout, bien sûr. Elle sourit au commentaire de la blonde, acquiesçant. « C’est vrai. Tellement vieux-jeu. » Mais l’orphelinat n’est pas jeune, le bureau non plus. Ça aurait donc été bien possible. Au lieu de ça, elle s’avance vers le grand bureau au milieu de la pièce, enfilant des gants avant d’ouvrir les tiroirs, jusqu’au dernier, bloqué. Elle hausse un sourcil et force un peu, jusqu’à ce qu’il se relâche dans un claquement. Des papiers. Elle les regarde rapidement. De la compta. Rien d’important sur l’instant, elle le laisse là pour que ce soit ajouté aux autres preuves dans le dossier. Elle continue son exploration, chipotant aux décorations sur le bureau, avant de retourner vers la bibliothèque. En dehors de la poussière, aucun résultat. Frustrée, elle revient près d’Aodha qui semble réfléchir à voix haute à tout cela, aux conséquences. Aux causes, surtout. Elle écoute ses conclusions et réfléchit à son tour, s’accroupissant de nouveau. Bizarrement plus à l’aise ainsi pour réfléchir. « On ne peut pas savoir pour l’instant. L’autopsie nous en dira plus dès demain, au moins sur la cause réelle de sa mort et, avec un peu de chance, sur l’endroit possible où il a été charcuté. » Elle réfléchit, mordillant la peau de son pouce. « Et il faudra chercher la langue. Je connais quelqu’un de bon en langues anciennes, je lui demanderais d’y jeter un coup d’œil. Il faut savoir si c’est une langue courante ou rare. Et ce que ça veut dire. » Elle observe les courbes rêches des lettres. « C’est sa présentation. Son introduction. Ça a forcément de la valeur. » Mais elles ne trouveront rien de plus aujourd’hui. Avec un grognement boudeur, elle se relève. « Je vais faire un tour pour voir les autres pièces. Il n’y aura probablement rien d’autre mais je veux vérifier. » Elle n’a aucun compte à rendre à la blonde, aucune justification à lui donner. Pourtant, elle prend le temps de la prévenir. Pourquoi ? Elle secoue la tête et quitte la pièce bien trop remplie maintenant que le monde grouille. D’autres agents sont dispersés dans les pièces qu’elle veut voir et elle ne tarde pas à étouffer. Surtout que ça se révèle totalement inutile ; il n’y a vraiment rien d’autre, rien d’aussi intéressant. Alors, après un signe de tête à un agent de garde, elle quitte le bâtiment, s’allumant une nouvelle cigarette en retournant vers sa voiture. Assise sur le capot, encore une fois, elle observe le bâtiment. Maintenant allumé, remplis d’ombres mouvantes, il ne s’en dégage pourtant pas moins quelque chose de mauvais. De puant. Qui ne lui plaît pas du tout.

SEE WHAT TOMORROW BRINGS.

Le bruit apaisant et familier de ses talons sur le sol lui permet de réfléchir. De repenser à tout ça. Dans la nuit, elle a reçu la photo de la phrase sur le mur et en a envoyé une copie à son contact, espérant avoir une réponse bientôt. Son téléphone dans sa poche a pour l’instant été bien trop silencieux. Mais elle a tout de même reçu l’appel du médecin-légiste, l’informant qu’elle pouvait passer pour les informations préliminaires. Rien de certain, rien de décisif, mais normalement déjà quelque chose. Au moins la cause et la date approximative de la mort. Elle pousse la première porte du bâtiment, écrase sa cigarette et la jette avant de prendre un café à une machine disponible dans le couloir. Elle inspire l’odeur brûlante et se dirige vers les laboratoires. Prenant son temps, sachant qu’elle ne doit pas y être dans la seconde. Elle boit en avançant et termine le chemin face à la porte. Le gobelet en plastique finit dans une poubelle aussi et elle pénètre dans la zone la plus glauque de la ville. Ou presque. Mais charcuter des cadavres, ça a toujours le don de donner la chair de poule. Elle entend des voix et avance vers la table où le corps est là, exposé, encore plus tailladé que dans ses souvenirs. Du bon boulot. Très pro. Elle sourit en coin et croise le regard bleu arctique de sa Némésis, rivale en ce bas-monde. « Encore là ? Tu ne peux donc plus te passer de moi ? » Elle taquine mais le sait bien. Qu’Aodha veut l’enquête, qu’elle ne veut pas de sa collègue dessus et qu’elle n’est clairement pas prête à abandonner. Mais ça la fait rire, Vesper. Parce qu’elle aussi, elle peut être bien têtue. Et elle ne se laissera pas évincer.
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you've seen the butcher - Lun 9 Juil - 17:03

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Cette hypothèse a du sens. Tout concorde pour dire que le tueur a fait en sorte que des yeux curieux viennent jusqu’ici. Ce mort est là depuis un moment maintenant. L’odeur tend à le prouver. La porte verrouillée pour que n’importe qui n’ouvre pas ce cadeau morbide. Leurs deux autres morts respectifs bien plus frais. Aodha elle n’en est pas moins perdue. Parce qu’elle n’a pas assez d’éléments dans sa poche pour pouvoir vraiment comprendre. Le message l’attire, mais ce n’est peut-être rien d’important, une fausse piste. Il est intelligent c’est indéniable et ce qu’il veut c’est s’amuser avec la police. A elle maintenant de ne pas se tromper et de réussir à remonter la piste. La blonde elle se doute qu’il ne vaut mieux pas ignorer ce type. Elle ne sait pas de quoi il est capable, mais elle ne serait pas surprise que de nouveaux morts arrivent pour les punir de ne pas s’intéresser à son cas. Il n’a pas non plus l’air de chercher la lumière des projecteurs. Alors quoi ? Le début d’une enquête c’est toujours ce qu’il y a de plus grisant. C’est toujours pareil. Il y a la victime devant ses yeux et les éléments qui manquent. Les premières constatations, les premières hypothèses et puis plus rien. Le reste vient de légistes, des scientifiques et elle n’a qu’à suivre le flot d’informations pour débusquer le détail. « C’est possible. » Qu’elle se contente alors de dire, laissant l’espace aux rats de laboratoire pour installer tout l’équipement. Elle se pose trop de questions, comme toujours. C’est normal pour une flic. Il ne faut lésiner sur aucun détail et ne pas oublier de suivre son instinct et dans ce genre de moments il faut aussi étudier toutes les pistes. Parce que tout peut être dit ici sans qu’elle ne le voit au premier abord. Ça serait trop facile. Il est trop méticuleux. Il veut mener la danse. Pour quel jeu et pourquoi. On ne met pas en scène un meurtre si on ne cherche pas quelque chose en particulier. Tuer pour le plaisir ? Elle n’y croit pas spécialement. Quoi qu’avec certaines auras ici il y a de quoi se poser la question.

Vesper parle encore, la tire de ses pensées. Aodha a tendance à oublier de l’entendre. Son cerveau se décide peut-être à filtrer les éléments gênant. Elle profite même inconsciemment du répit de ne pas voir ni entendre les morts sans arrêt. « On verra si le docteur maboul arrivera à faire parler le mort. » Elle n’en dit pas plus, la laisse partir se promener. Ça l’arrange. Vesper n’est pas bête, c’est une excellente enquêtrice, mais Aodha ne la supporte pas pour autant. Solitaire, elle a envie de retrouver son espace vital et de mener son enquête suivant ses règles, à sa manière. Pas avec une brune moqueuse à tout le temps parler. Entre blague et sérieux. La paix retrouvée d’une certaine façon, elle se doit de faire les constatations, de vérifier les sceller des pièces à conviction, bref la partie la moins intéressante et ça elle en a pour pas mal de temps. Jusqu’à enfin pouvoir se barrer une cigarette à la bouche et le confort du cuir de la voiture de fonction pour soulager un instant son corps endolori. Aodha a l’esprit dans le vague, dans une mélasse morbide qui ne la touche que trop actuellement. Elle soupire. Presque d’aise. A cause du jeu et de l’excitation. A cause de la fatigue qui s’accumule et surtout de ça. Imperceptible silence. Les yeux clos et juste le silence. C’est dans sa bagnole qu’Aodha va passer quelques heures. Et enfin réussir à dormir un peu.

SEE WHAT TOMORROW BRINGS.

C’est à peine si elle aura pris le temps de rentrer chez elle. De se doucher rapidement, pour enlever cette odeur de mort sur son corps. L’eau qui soulage l’esprit. « Dégage le pervers. » Qu’elle aura simplement marmonné en déambulant à poil dans les couloirs. Fantôme éternel de ce manoir décrépi. Quelques fringues attrapées au hasard. Elle ne sait pas si c’est propre ou si c’est sale. Aodha elle a des préoccupations différentes. Elle en oublie même de manger. De toute façon elle va à la médico-légale. Ça va puer la mort. Elle devra rentrer se changer. Encore. Elle veut des réponses. Des premiers éléments. Il n’y a qu’elle quand elle arrive et ça la fait soupirer d’aise, même si le doc la détaille comme s’il avait devant lui une zombie. « Alors ? C’est vivant ? » La blague, l’insinuation qu’il est un savant fou et qu’il y a là, allongée et lavée sa créature. Ça ne fait pas rire. Elle trouvait ça drôle. C’est pour ça qu’elle ne sociabilise pas, ils ne comprennent pas. L’ambiance change cependant très vite quand son épiderme se tend à une voix particulière. Vesper. Encore ? « Jusqu’à preuve du contraire ça concerne mon enquête. Ne t’en fais pas tu peux aller jeter des bombes à eau sur les passants pour t’amuser. » Elle est froide. Cinglante. Classique de la blonde quand la rivale entre en scène. « Bref. On peut commencer ? Victime de sexe masculin, présence de nombreuses plaies plus ou moins profondes, certaines sont post-mortem. Le tueur s’est servi de lui comme d’une toile mais il savait ce qu’il faisait. La précision est chirurgicale, il a pu le garder en vie pendant des jours avant qu’il ne meurt des suites de ses blessures. » La blonde ne parle pas pendant ce temps. Elle écoute sans vraiment tirer de conclusions pour l’instant. « Vu l’état du cadavre il doit être mort depuis trois semaines ou un mois, mais il y a mieux. Ou pire c’est selon. » Le légiste s’avance vers la tête qu’il entoure de ses mains gantées pour en retirer le visage. La divine a presque un mouvement de recul, surprise évidemment par une telle chose. Sa tête se penche naturellement sur le côté comme pour essayer de comprendre. « Un corps, mais deux morts. On a trouvé l’identité du visage, mais le corps il faudra attendre les résultats d’analyse. » Elle n’a encore jamais vu ça. Elle se demande même comment personne n’a pu le voir directement. Ce type est un magicien et pas de doute il ne fait que gagner en intérêt. Cette enquête elle ne la veut que pour elle. Peu d’indices, mais tant d’éléments. Aodha, silence, regarde en s’approchant plus de la table. Elle essaye de voir un détail qu’elle aurait pu manquer. Sa prochaine étape elle la connait déjà. Les jours vont être longs. Les nuits interminables. Mais putain. Elle est excitée. Lueur folle qui réapparait dans ses yeux. Offrande de mort à la déesse qui vit en elle.  
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you've seen the butcher - Jeu 12 Juil - 22:14

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Elle peut pas s’empêcher de chercher, Vesper. De lancer une petite pique, une petite remarque, pour la beauté de la chose. Parce qu’elle fait ce qu’elle veut et qu’elle a un besoin pathologique de le prouver, de n’en faire qu’à sa tête pour montrer que personne ne la contrôle. Attitude de gamine très probablement mais c’est plus fort qu’elle. Ça sort tout seul. Petit renard dans les pattes des gens plus intelligents. Elle rit en entendant la réponse cinglante de la blonde, toujours à la hauteur. Elle répond toujours bien, toujours pour lui faire comprendre qu’elle ne veut pas voir la brune dans sa vie. Ça l’éclate. « Moh, déjà des mots d’amour. On avance si vite. » Elle prend une voix doucereuse, un peu moqueuse et faussement romantique – tellement exagérée. Elle aurait dû rajouter un surnom débile à la fin. Mais pas le temps, le médecin légiste est déjà sur le coup, leur faisant son rapport en toute rapidité. Visiblement pas heureux d’être là, et encore moins de devoir gérer ce cadavre qui s’annonce bien plus tordu que prévu. Une seconde, Vesper se dit qu’à la morgue, ils doivent en voir passer des horreurs. C’est fort en chocolat. Elle se lèche la lèvre et observe ce qu’il leur montre – jusqu’au visage. Une grimace devient sourire sur ses lèvres mordillées et elle ne peut s’empêcher d’avoir les yeux qui brillent. Ce mec est barge. Complètement fou. Il a collé un visage sur un autre corps. C’est du génie. Génie cinglé, diabolique, malade à souhait. Putain, ce qu’elle veut l’attraper ce fou. Elle s’approche pour mieux voir, la peau déchirée, les muscles apparents, dégoûtants et particulièrement ignoble. Le corps pue. Vu le temps qu’il annonce, rien d’étonnant. Mais cette histoire de visage l’intrigue beaucoup trop. Elle se retient de commenter, préférant écouter les derniers commentaires du légiste sur les différentes plaies, les marques de cordes aux poignets, le nombre précis de blessures. Elle prend note mais reste fixée sur cette histoire de visage. Ce malade. Elle l’aime déjà si fort.

Quand la voix du docteur s’éteint et qu’il repart à ses affaires, elle se tourne vers Aodha avec un sourire. « Qu’est-ce que t’en penses ? Pourquoi coller un visage différent ? » Elle aimerait savoir. Ce qui traverse l’esprit intelligent de la blonde. Ce qu’elle pense comme ça, au premier abord. Mais avant qu’elle ait le temps d’en rajouter, de demander encore plus, une grosse voix se fait entendre derrières elles. « Ah vous êtes là. Tant mieux. » Le chef de la police, grand manitou. Elle le regarde, haussant un sourcil, se demandant ce qu’il leur veut ; à toutes les deux en plus. Il avance vers la table, jette un coup d’œil au cadavre en piteux état avec malgré tout un froncement de sourcil. Et ouais, pas un spectacle pour les âmes sensibles. Vesper a tendance à oublier que tout le monde n’est pas un malade psychopathe comme elle ou la blondie à côté. « Vous nous cherchiez, chef ? » Elle demande simplement pour relancer la conversation, pour qu’il parle et les laisse repartir. Elle a envie d’embêter Aodha, pas de rester là à discutailler avec le boss. « Ouais. C’est à propos de l’enquête. Et ça va pas vous plaire. » Ouh, elle le sent venir. Elle jette un coup d’œil vers la blonde, se demandant si elle se doute aussi de ce qui va suivre. Ça doit encore moins lui plaire qu’à elle, à coup sûr. « Je vous ai laissées enquêter chacune de votre côté puisque les morts ne semblaient pas liées mais ça vient de changer. L’ordre vient d’en haut. Puisque visiblement, les trois dépouilles ont un lien et qu’on a affaire à un malade : deux cerveaux valent mieux qu’un. » Il ne termine pas mais leur lance un regard qui veut clairement tout dire. Vesper grimace, se passant la main dans les cheveux avant de croiser les bras. « Vous voulez qu’on bosse ensemble ? Sérieusement ? » Aucune des deux n’est douée pour ça. Ça a été clairement prouvé. Le dernier partenaire de la kitsune a fui à toutes jambes et ne la salue même pas dans les couloirs. C’est une solitaire. Un prédateur qui chasse seul. Et Aodha la déteste. Elle ne regarde plus du tout vers la dame de glace, préférant se fixer sur le chef et ses idées saugrenues. « Vous pouvez râler tant que vous voulez, c’est un ordre. A partir de maintenant, vous bossez ensemble. Et vous me retrouvez ce mec. Fissa. » Il insiste, les défiant toutes les deux du regard, leur intimant silencieusement d’essayer de le défier. Mais il n’est pas le boss pour rien. Pour avoir déjà essayer ; Vesp a retenu la leçon. Elle ferme sa gueule. Au lieu de ça, elle grimace et le regarde hocher la tête une dernière fois avant de faire un signe de tête au légiste et de repartir d’où il vient. Putain. Elle reste silencieuse un moment. Jusqu’à ce que le médecin les regard et grogne pour les faire partir. Il a du boulot. Elle soupire et lance un vague regard vers Aodha avant de sortir de la morgue et du laboratoire, inspirant l’air une fois à l’extérieur. Elle se sent fatiguée d’avance. Apprivoiser la blonde va être compliqué. La supporter va être compliqué. Et se faire tolérer encore pire. Elle voit la colère dans les yeux de la déesse dès qu’elle apparaît. Elle se tourne vers elle et soupire. « Ecoute, ça ne te plait pas. A moi non plus. Mais on doit le faire. Je veux pas abandonner cette enquête, et toi non plus. » Elle grimace, se sentant débile. Pourquoi c’est à elle de la convaincre ? Et merde. « Alors on a qu’à voir ce qu’on peut faire et se faire un rapport de temps en temps, okay ? » Et pas besoin de prendre un café ensemble et de se faire des nattes dans les cheveux. Merci bonsoir. Elle secoue la tête et sort une nouvelle clope de sa poche. Elle en a bien besoin là. Elle l’allume, tire une bouffée et regarde devant elle. « Je vais voir mon contact pour l’écriture. Je t’enverrais ce que j’aurais trouvé. » Et point barre. Pas besoin de devenir amies ou de se forcer. Elles ne s’aiment pas. Elles doivent juste faire avec. Pour trouver ce mec. Et l’idée de le coincer allège tout de suite son humeur. Ce psychopathe. Fascinant, intriguant. Elle sourit malgré elle. Impatiente.
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you've seen the butcher - Ven 13 Juil - 0:34

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the kitsune & the war goddess

Dans sa tête, ça bouge, ça fourmille de mille idées. Aodha, elle se pose des questions. Comme n’importe quel flic. Sauf qu’elle n’a pas le dégoût dans la bouche quand elle se retrouve devant un macchabé à ce point travaillé. La mort, c’est son lot, c’est sa bénite malédiction. C’est elle. Alors ça. Ça en devient beau. Des scarifications pré et post-mortem. Un visage qui n’est pas celui du corps. Une folie qui se dessine et un tueur qui joue avec ses nerfs. Avec sa matière grise aussi. Il est intelligent. Loin dans son délire. Aodha elle se demande vraiment si ce n’est pas un de ces congénères, un taré d’une des nombreuses cliques qui peuplent la ville. C’est presque le plus logique. Le plus simple. La réponse évidente tant il faut avoir une putain d’imagination pour en arriver à une telle chose. Mais elle sait aussi que les humains sont barges. Elle a beau avoir la guerrière mort dans son corps, son esprit terrestre n’est pas le plus saint. Conséquence ou non là n’est pas la question. Mais elle veut en savoir plus. Cette manière qu’elle a de s’approcher du cadavre et de le contempler. Elle sait Aodha qu’elle a cette lueur sale dans les yeux. Un truc brillant qui fait flipper ses collègues et qui lui file cette réputation qu’elle se retrouvera de l’autre côté de la barrière un jour. Mais c’est plus fort qu’elle. Excitée par cette situation. Par ces deux gens. Ce tout que ça forme. Elle a préféré ignorer Vesper jusque-là pour ne pas se faire couper dans cette étrange jubilation. C’est plus simple comme ça. Même si l’autre se rappelle à elle quand le légiste n’a qu’une envie, celle de se barrer. Il n’a pas dû dormir. Ce n’est pas son problème. « J’en pense qu’il me prend pour une conne. » Parce qu’elle a identifié le corps comme un tout. Qu’elle a mis un nom sur le visage. Mais qu’au final c’est une double piste qui s’ouvre. Une illusion cousue de main de maître par le tueur. Il savait très bien que ça se verrait finalement. Que ce n’était que provisoire pour les faire galérer. Il voulait peut-être qu’elle pense tenir un truc pour au final qu’on lui montre qu’il a encore plusieurs coups d’avances. De belles cartes à sortir. Un jeu complet. Elle aime ça. Elle veut sortir avec le dossier de la morgue et s’occuper du reste.

Elle n’en a pas le temps. Parce qu’il y a une aura qui débarque. Odeur de tabac froid et de café. Supérieur hiérarchique. Echelons gravit et fatigue qui se fait sentir. C’est la carrure du vieux flic qui se présente. Le mec qui en a trop vu. Qui en voit encore trop mais comme tous, trop accro à son métier pour s’en sortir. Il vit les choses ailleurs. Doit jouer avec les procureurs, les politiciens. C’est le père de la maison. Celui qui protège, frappe et engueule. Elle le respecte évidemment. Elle n’est pas virée après tout. Malgré tout, ça commence à bouillonner en elle. Parce qu’Aodha voit son regard. Elle sent au ton grave qu’il emploie que ça ne va pas lui plaire et déjà elle fronce les sourcils. Elle croise les bras aussi, se referme immédiatement, sans bouger, sans dire un mot, en arrière-plan, un peu à l’écart. La sentence tombe et elle ne comprend pas pourquoi, son affaire, elle la mène, elle la veut et elle bosse tellement mieux seule dans son coin. Pourquoi lui coller Vesper dans les pattes. « C’est n’importe quoi. » Qu’elle peste en un claquement de langue, détournant la tête. Boudeuse idiote. « C’est une perte de temps. Tout le monde le sait ici. Elle ne m’aime pas. Je ne l’aime pas. Ça va finir par un cinquième meurtre et ça sera elle ou moi. » Parce qu’elles ne peuvent pas s’entendre. Parce que l’autre brune est trop extravertie dans ses moqueries. Parce qu’Aodha a besoin de son espace vital. De sa bulle pleine de fantômes. Ils ont essayé de la mettre en groupe avec un autre. Plusieurs fois. Parce que c’est la règle. Mais c’est lui qui a abandonné l’idée en voyant que ça ne menait à rien. Et aujourd’hui ça. Il plie devant les influences au-dessus. Mais il ne répond évidemment pas, sinon par des regards qu’il sait bien compris. Cet homme. Il sait s’exprimer sans mots. Il sait comment elle fonctionne. Elle se fait presque gamine face à lui. Vulnérabilité planquée. Elle reste seule dans la morgue un temps. Vesper sortie. Il n’y a que le légiste bien plus loin. Et Aodha elle respire à plein poumons. Cette odeur. Cette de la putréfaction, du macchabé presque glacé, ça ne la dégoûte pas. C’est une part d’elle. Et la mort est terriblement paisible, même quand les viscères courent dans tous les sens. La mort est vide, fin qui n’en est pas une, autre chemin, la mort est pleine finalement. Mais ici. Pas de fantômes. Juste l’odeur humaine. Finalement elle sort la blonde, son pas lent, ses bottes de cuir qui claquent sur le carrelage froid. Vesper pas loin qu’elle doit affronter. « Ouais si tu veux. » Qu’elle se contente de répondre. Froide. Vexée peut-être aussi par ce qui est en train de se passer. Elle peut mener tout ça, toute seule, comme une grande. Vesper aussi, alors pourquoi forcer une collaboration qui ne fonctionnera jamais. « T’as qu’à faire ça. Je dois remonter la piste de la tête. Trouver où il vivait, son entourage. Interroger. » Elle soupire en attrapant ce paquet presque aussi abîmé qu’elle. Presque vide, un peu comme elle. La cigarette froissée dans sa bouche quand elle va vers la porte. « Et il faut chercher si des disparitions n’ont pas été signalées il y a quelques temps. Quelque chose qui pourrait correspondre au corps. » Puisque pour elle. A part ces trois éléments, les deux morts et les mots il n’y a rien d’autres à user. Si ce n’est attendre la prochaine pièce du puzzle qu’il posera forcément sans tarder. En attendant Aodha, elle tire sur la cigarette en trouvant la lumière trop forte de l’extérieur. Elle pue la mort, ça va être drôle d’interroger avec cette aura. Aodha elle doit oublier Vesper et le devoir de faire avec. Elle doit se concentrer sur le jeu morbide. Et ça tout de suite, ça rend les choses plus simples. 
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