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Gasoline - Mer 11 Juil - 0:03


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
song



21h12. Ça s’éternise, comme toujours. Quelques voix s’élèvent, le ton monte et moi… Bah moi comme un con, j’reste au fond, à écouter, à regarder. A sourire un peu trop face aux mines déconfites de certains trouducul qu’on doit se farcir. Dos contre le mur, les doigts qui s’amusent à triturer une lame qui me sert à couper les pommes de mamà Carina normalement, j’peux pas m’empêcher de regarder vers Joaquin. Ils sont plusieurs à parler mais Joaquin, c’est lui qu’on écoute. Lui qu’on regarde quand il y a des questions. Et c’est à ses pieds que les regards baissent quand de sa gorge, y’a qu’un silence qui éclot.

Et moi je souris. Car ça me fait marrer de les voir perdre contenance face à Costilla qui joue avec leurs nerfs comme avec leurs coeurs. Explosez imbéciles, de stress et de peur. Pissez-vous dessus si vous avez encore assez de force dans le bas du corps. Car quand y’a rien qui sort de la bouche de Joaquin, c’est que t’a merdé mec. Et quand t’as merdé, c’est moi qui arrive pour régler le problème.

Faites place, y’a Flores qui débarque. Avec sa clochette et ses dix doigts. Bougez vos culs, cachez vos fils et oubliez pas le joli sourire. Car Flores, il les choisit en fonction de leur gueule et pas de leur crime.

Sauf quand Joaquin pointe du doigt. Quand le Commandante ordonne, le p’tit chien il aboie.
Sors les crocs Jan, sors les lames et va taillader quelques sourires pour que personne oublie qu’ici, c’est la Cala qui contrôle. C’est Joaquin le roi.

Le dos contre le mur, ce soir, je ne suis là qu’en tant que Capitano. Témoin, secrétaire, garde du corps, appelez ça comme vous voulez. Mais clairement, la conversation n’est pas mon principal centre d’intérêt, j’ai perdu le fil depuis quelques heures déjà. Trop de syllabes, trop d’élocution, mon cerveau à de plus en plus de mal à gérer les longues conversations.
Ça se mélange dans mon crâne, ça forme des mots que je ne comprends pas. J’ai beau essayer de décortiquer, quedal.

Au lieu de donner un putain de nom à cette connerie, Mr.Huntington  aurait du écrire un dico. Histoire de réussir à décoder les choses qui se trament au fond de me synapses.

Alors joue à "des lettres et des mots" Flores, essaye de comprendre quand ton esprit te joue des tours, quand tes lèvres se bloquent et forment des bruits alors que ton crâne hurle des mots.

La petite lame qui glisse entre mes doigts, s’amuse à tournicoter de droite à gauche. Histoire de faire passer le temps, histoire de penser à autre chose qu’à cet imbécile à la moustache bien trop parfaite.
Il utilise quoi pour qu’elle pousse de façon aussi symétrique ? C’est dingue ça. Moi j’galère à la garder droite, à ne pas avoir trois poils à gauche et quarante deux à droite. Mais non, Monsieur Costilla lui, y’a cinquante poils de chaque côté. Tous d’un millimètre écarté.

Ecarté.

Petit rire étouffé, visage baissé, Jan dont les pensées lubriques fouettent ton échine comme des hanches s’entrechoquent lors d’une nuit torride. Ça s’illumine dans ma tête, c’est beau, d’imaginer certaines choses, de mettre des images là où il n’y a que des songes.

T’es con Jan, éteint la lumière, y’aura personne pour venir regarder de toute façon.

La lame passe à droite et à gauche, de doigts en doigts, ça… se retrouve au sol dans un mouvement trop débile pour être de moi.  J’me baisse, la récupère et recommence. Tout va bien Jan, les doigts qui glissent à cause de la chaleur de la pièce. Juste les doigts qui glissent.

Main qui part vers la droite. Spasme interdit.
Joder...

Regard vers Joaquin, qui continue de hocher la tête en face d’Alberto. Ouais cause Alberto, ça me faciliterait la vie que tu occupes le Commandante pendant que j’m’occupe de Mister Hunting-con.

Je range la lame, mains cachées derrière le dos. Les bloquer, les écraser contre les briques. Eviter qu’elles partent en couilles. Et sourire. Ne pas s’arrêter pour que personne pense que le corps de Flores ne lui appartient plus depuis quelques mois. Que ses gestes ne sont plus les siens. Que y’a pas que ses doigts qui découpent dans la chaire.

Y’a aussi la maladie qui dissèque sa cervelle.

21h34. Dernier regard jeté sur l’écran de mon portable. Ça se dit au revoir, ça salue d’un coup de tête. J’ose pas bouger de ma place, les mains bloquées derrière mon cul pour éviter qu’elles ne frappent le vide.  Alors je souris, encore. J’dis ciao, je salue du chef et on se retrouve tous les deux.

Mr. Moustache-Parfaite et Mr. Moustache-En-révision.

« C’était…. Long. »

C’est le cas de le dire Jan. Juste là pour être là. Pour surveiller, pour écouter, pour vérifier que tout se passe bien.  Et enfin bouger. Abandonner le mur et souffler légèrement en comprenant que j’vais devoir discuter avec Rouky pour qu’elle augmente ma dose.

Rox a besoin d’un peu plus de médocs, histoire de continuer à gambader du popotin dans les vertes prairies d’Arcadia.
Tu m’aideras Roukie ?

(Merdia, Roukie c'est le renard ou le chien ?)

Je me rapproche de Joaquin, la lame rangée dans ma poche et je me poste juste devant lui. Regard fier, torse bombé. Face au Commandante, j’dois me montrer fort et utile. Face à Joa, j’dois me montrer debout et en vie.

« Aufait, tu ne m’as toujours pas offert de cadeau… Pour mes 40piges.

Et éviter tout sujet délicat en remettant sur le tapis cette histoire de cadeau. Mon anniversaire, c’était y’a 2 semaines et à part l’ambroisie et quelques verres de nectar, clairement, son cadeau à Joa, j’en ai pas vu l’ombre.

Si tu as besoin Joaquin, j’ai toute une liste de prête au fond de la poche.

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Gasoline - Dim 15 Juil - 19:09


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Il doit écouter. Il est censé être le commandante. Il est censé être celui qui sait tout, voit tout, entend tout. Il est censé les entendre déblatérer sans en rater une miette. Il est censé réfléchir, analyser, agir. C’est à lui qu’on demande de prendre les décisions, quoi qu’il arrive. Sur lui que retomberont leurs conséquences. Lui qui doit tout contrôler. Lui qui doit agir comme le roi de son petit Royaume. Lui qui doit se sentir comme un dieu. Lui qui est fatigué, ce soir, de tout ça. Des paroles qui coulent, encore et encore, qui s’impriment, au fond de son esprit. Il ne sait pas comment il fait. Pour ne pas arrêter d’écouter. Comment il fait pour enregistrer encore les faits qui lui sont rapportés. C’est un automatisme sans doute. C’est chiant. Il aimerait juste décrocher et se laisser porter par le temps. Il ne peut pas.
Il ne se demande plus pourquoi Javier avait fini par fuir ses réunions barbantes et trop longues. Il laissait ce soin à ses capitanos. Joaquin ne supporte pas ça. Peur de passer à côté de quelque chose. On est jamais mieux servi que par soi-même.

Alberto s’agite. Joaquin hoche la tête, mais n’ouvre pas la bouche. Alberto commence à stresser, Joaquin peut le dire. C’est … divertissant. Plus que le débat qui se joue à la table. Une affaire sur le trafic d’organes. S’il ne serait pas temps de délaisser la qualité pour la quantité. Joaquin connait déjà la réponse. Ce sera non. L’argent rentre bien, les clients sont satisfaits, la police est assez corrompue pour que les disparitions liées à ces « dons » ne la poussent pas encore à agir. Il n’y a rien à changer actuellement. La quantité, c’est plus de corps à trouver, de préleveurs, de logistique, de chirurgiens, de risques, d’erreurs potentielles, de lumières braquées sur le trafic de la Calavera. Et il faut trouver les receveurs. C’est plus de frais pour peu de chance de multiplier les rentrées d’argent.

Un bruit métallique par terre. Joaquin ne bouge pas la tête, ses yeux restent braqués sur Alberto. Il espère que ce n’est pas ce qu’il pense. Il l’espère tellement fort qu’il perd enfin le fil de la conversation. Et qu’il la rattrape aussitôt. A se demander s’il est humain. A se demander s’il ne ressemble pas plus à un robot qu’autre chose. Certains diront que si. D’autre que non. Qu’aucun robot n’est assez monstrueux pour être comparable à Costilla.
Un geste au fond de la salle, déplacé. Tiens toi tranquille. La prière s’adresse à l’homme appuyé contre le mur. Jan a sans doute lâché l’affaire depuis longtemps. Joaquin sait que la conversation lui parait interminable. Il sait aussi qu’il ne peut pas y couper. Qu’il doit paraitre normal aux yeux de tous.

- Alberto, les risques sont trop grands. Nos profits n’ont jamais été aussi élevés et les problèmes sont minimes. On reste sur ce système.
Il ne dit pas au revoir et se lève pour saluer les autres. Seul Jan reste dans la salle. Joaquin l’observe venir se planter devant lui alors qu’il acquiesce en entendant son premier commentaire.
- Au fait, tu ne m’as toujours pas offert de cadeau… Pour mes 40 piges.
Joaquin l’observe, une lueur amusée au fond des yeux.
- T’as quel âge putain ?
L’espagnol qui lui coule sur le bout de la langue. Il ne maitrise pas aussi naturellement l’anglais que Jan.
J’t’emmène au restau dans la semaine. Ou mieux, tu emmènes qui tu veux. C’est moi qui payes. Où tu veux. A moins que tu veuilles autre chose Flores ?
Il ne prend pas beaucoup de risques. Son porte-monnaie va grimacer, mais du moment que ça plait à Jan ... Il bouffe comme dix ce con. Joaquin sait pourquoi. Alors Joaquin ne dit rien. Ça fait froncer les sourcils du mexicain, rien que d’y penser. C’est rare. On ne voit normalement pas l’inquiétude sur son visage. Juste deux billes noires et remplies, visiblement, d’un vide abyssal ou d’une colère brulante.
- D’ailleurs … Il faut qu’on parle Jan.
Il lui fait signe de le suivre, va se chercher une bouteille de whisky et deux verres dans son bureau en passant. Même si l’alcool ne lui fait plus rien, le goût reste agréable. Vieux souvenir du temps où il était plus humain que divin. Vieux souvenirs du temps où Buluc Chabtan était moins présent, moins puissant, moins exubérant.
Ils grimpent sur la terrasse. Joaquin aime cet endroit plus que raison. C’est sans aucun doute son lieu préféré. La glycine qui pousse le long de la palissade cache l’endroit des regards indiscrets et remplit les narines d’un parfum doucereux. Les autres toits des bâtiments alentours ont été condamnés. Ici, on ne voit pas qu’on est dans un quartier populaire. Ici c’est propre et lisse. Ici c’est tranquille. Ici on ne vient pas le déranger.
- C’était toi ? Qui a fait tomber quelque chose ?
Il se verse un verre, puis un autre pour Jan. Il lui tend le breuvage. Il ne sait pas si c’est contre-indiqué. Jan est suffisamment grand pour refuser si c’est le cas. Ou il s’en branle. Dans tous les cas, ce ne sera pas perdu.
- Quelles sont les doses ?
A quel point t’es dans la merde Jan ?

Dans combien de temps il est censé regarder l’homme mourir ? Le sentiment lui écrase la poitrine quand il y pense. Alors il essaie de ne pas y penser. C’est difficile. Jan est partout. Capitano toujours présent malgré la maladie. Ami fidèle.
Ami Joaquin ? Il fait taire la voix et le sentiment qui l’envahit. Quelque chose au creux des reins et du ventre.
Aislinn le garde en vie pour le moment. Il ne doit la vie de son meilleur ami qu’à la drogue d’une femme en qui il n’a aucune confiance. Il se sent impuissant.

© TITANIA

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Gasoline - Dim 15 Juil - 22:18


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
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Dans ses yeux, ça rigole mais dans sa voix ça tonne. Ouais, t’as quel age Alejandro pour quémander un cadeau au grand boss ?  Quel âge pour oser encore faire ton enfant alors que t’as tout d’un homme ? Que voulez-vous, les habitudes restent. Fallait pas m’appeler Pretty Boy. Ni me nourrir comme un gosse qui peine à effleurer les centimètres. « Tu ressembles au squelette sur les cartes de tarot mon Jan » que mamà Erika me murmurait. Plus maintenant mamà, plus maintenant. L’enfant a pris du poids, les muscles sont apparus, les veines sont devenues saillantes et les abdominaux se sont ciselés avec élégance. Plus un squelette mamà. Enfin, pour quelques temps encore.

J’évite de répondre, petit sourire qui nait sur mon visage à la place. Et puis la proposition. Qui me laisse un peu sur le cul lors des premières syllabes balancées au dessus d’une table.

"J’t’emmène au restau."

Ça sonne faux dans sa bouche. Ça pulse dans le coeur. C’est trop précipité. Ça brûle au creux du bide. Trop balancé comme une idée à la con. C’est…

Ah.
Ça, ça lui correspond mieux.

Invite quelqu’un Jan. Qui tu veux. Fille ou garçon, brun ou rous….Non pas rousse. Partons sur du blond alors. Ou peut-être que j’devrais proposer à une de ces filles qui me fait du gringue depuis quelques semaines ? Histoire de continuer le casting de la future madame Flores. Ouais. Au moins, il lui restera quelque chose à Joa de moi quand je ne s'rais plus là.

…A moins que tu veuilles autre chose Flores ?

Je me mords la joue intérieure. Visage qui tourne à gauche, légèrement. Question malaise, question bouillante. Tu veux que j’te réponde quoi Costilla ? Autre chose. Autre chose a un nom. Autre chose a un grade. Autre chose a une putain de pierre tombale à la place du visage.

Y’a que la Mort pour la trouver a son goût.
Ni trop sombre, ni trop froide.
La pierre, pile à la bonne taille.

Prendre une inspiration, encore se taire. Encore devenir sourd. Comme depuis 15ans. Challenge qui est devenu habitude. Pas de coeur à la Calavera, que du sangs et des lames. Et un sourire. Ouais, un putain de smile dont je suis le seul à connaitre la véritable raison. Souris Jan, c'est une belle journée pour crever le coeur encore tailladé par des mots.


-  D’ailleurs … Il faut qu’on parle Jan. 

Comme tous les jours Joa, que j’ai envie de lui répondre. Tous les jours, chaque matin, chaque soir. J’connais par coeur sa voix. Aucun trémolo, aucune fausse note, aucun pique d’émotion. Rien que le roulement des r sur des mots anglais qui restent en travers de sa gorge. On dit que la Calavera tient sa force de sa violence. Mais je peux vous assurer qu’elle tient sa puissance d’une voix monocorde.
Je le suis, je reste muet, comme souvent. Jan le chien fou, le sauvage, qui reste pourtant l’un des plus sérieux dans son travail. Jan le prodige, l’enfant chéri, celui qui aurait pu devenir le plus grand mais qui a préféré courbé l’échine devant celui qui le mérite. Jan qui nettoie chaque soir le sang qui gicle de ses doigts, qui jamais n’éteint son sourire même quand ça crie. Jan qui devant Joa garde toujours ses doigts cachés et sa langue enfermée.

Terrasse de son Commandante, verre rempli de whisky, prêt à faire crépiter.
-C’était toi ? Qui a fait tomber quelque chose ? Quelles sont les doses ? 

J’attrape le verre, j’le porte à mes lèvres, mais ne fais qu’humer l’odeur, qu’apprécier la saveur. Jan qu’est dans la merde et qui le sait. Et devant Joa, ça sert à rien de jouer les divas et de se croire au dessus de la mort. Surtout quand elle vit à l'intérieur de soi.

Je pose le verre et referme mes bras sur mon poitrail. Pas de stress non, mais une petite pointe au coeur de mentir au seul qui pourrait me comprendre.

« Mes doigts ont glissé, ma lame m’a échappé des mains.

Vérité, pas plus, pas moins.

« J’n’ai pas beaucoup dormi ces derniers jours… Je suis juste fatigué.

Juste. A comater dans mon pieux le matin. A sentir mon corps me lâcher, ma tête exploser. Mon esprit se péter en deux. J’ai acheté un p’tit carnet l’autre fois et j’note tout dedans. Tout. De mes pensées aux ordres en passant par les symptômes. Le nombre de fois où mon oreille a saigné. Si je suis tombé. Si j’ai gerbé.

Et les prénons.
Pour ne pas les oublier.
Le prénom.
Pour ne jamais l’écorcher.

« Joa, ça va. Elle gère bien son truc, on a un peu augmenté car la situation le requiert mais… Pas besoin de penser à recruter un nouveau Capitano.

Ne t’inquiète pas que j’ai envie de lui dire. Mais ça restera enfermé, à double tour, dans le carnet, dans la peau. Mord toi les doigts Jan, fallait pas refuser quand la perche était au creux de ta paume.

Je contourne un peu la table pour me rapprocher. J’déteste être loin des corps et de ne pas avoir la possibilité de sentir leur odeur. Déformation divine apparement, la Mort aime regarder la Vie. Elle aime savoir quand son moment est arrivé, pile quand la peau se pare de gris et que les prunelles deviennent ombrées.

« J’irais diner chez Flory, avec …Instant de réflexion, petit nez qui gigote, qui recherche, tic d’un gosse qui n’est pas convaincu de sa réponse… Katy. La brune qui aide Catarina au club. Elle est sympa.

Ça claque dans ma bouche, sympa. Sympa et mignonne. Trop en rondeurs à mon goût, mais on n’a que ce qu’on mérite. Et il faut bien un héritier à cette jolie famille.

« Roukie fait du bon boulot. Elle… Gère bien son business. Faut pas qu'on la perde.

Roukie, Aislinn O'Reilly, aux hanches divines et aux doigts de fée. J'aurais été de l'autre bord, peut-être que le fantasme de la doctoresse m’aurait piqué le coeur. Aislinn, qui essaye de me maintenir debout, de faire de mes symptomes de simples piques de rappel, de mes douleurs, des fantômes agonisants dans la nuit. T’y es presque Roukie à vrai dire.

Presque, dommage pour toi que l’humanité est parfois plus puissante que la divinité.

« … Elle est douée.

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Gasoline - Lun 16 Juil - 11:59


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- Joa, ça va. Elle gère bien son truc, on a un peu augmenté car la situation le requiert mais… Pas besoin de penser à recruter un nouveau Capitano.
Il tourne la tête vers Jan, darde ses yeux noirs dans les siens. La plaisanterie ne le fait pas sourire. Il le sait Joaquin, qu’en temps normal, aucune lame n’aurait glissé des mains d’Alejandro. Il le sait que ses doigts sont assez agiles et souples pour les faire tournoyer pendant des heures sans que jamais elles ne perdent l’équilibre. Il le sait parce qu’ils se sont entrainés ensemble et que Joaquin l’a vu à l’œuvre. Alors il ne pense pas que ce soit « juste » ça. Il sait ce que c’est et ça le met en colère.
Il parait que l’annonce de la mort provoque plusieurs phases chez le patient et ses proches, jusqu’à l’acceptation. Qu’il y a le déni, la culpabilité, la colère, la dépression et la douleur. Joaquin sait dans laquelle il se trouve. Il sait aussi que c’est la plus mauvaise, pour lui. Celle où la violence se fera légitime pour trouver un traitement, n’importe quoi. Qu’il sera prêt à accepter des choses qu’il ne permettrait normalement à personne. Comme O’Reilly augmentant les doses et continuant de placer son second sous une dépendance mauvaise. O’Reilly pour qui il a fermé les yeux devant ses accusations répétées. Il n’en garde pas moins un agacement profond envers la jeune femme. Si elle est la seule à connaitre le « remède » qui repousse un peu plus le sort de Jan, reste à savoir s’il n’est pas possible qu’elle ait légué la formule de la potion magique à quelqu’un d’autre … Elle perdra alors de son utilité et Joaquin n’aura plus à se retenir pour envoyer la femme paître sans remords.
Il ne dit rien et se contente de boire une gorgée de la boisson ambrée. Il ne fait pas remarquer que Jan ne touche pas à la sienne. Il ne rajoute rien quand Jan se rapproche et change de sujet.
- J’irais diner chez Flory, avec … Katy. La brune qui aide Catarina au club. Elle est sympa.
Il se retient pour ne pas lever les yeux au ciel. Pour garder une expression neutre et sa voix sans remous.
- Tu peux pas arrêter ta chasse deux minutes ? Vas-y avec quelqu’un que t’apprécie vraiment, pas une que tu veux sauter pour un gosse.
Parce que Joaquin, il n’aime pas trop que son argent soit claqué dans la recherche d’une femme à engoncer pour perpétuer la lignée de Flores. Parce qu’il ne paye pas le restaurant d’anniversaire de Jan pour qu’il puisse réduire petit à petit sa liste de prétendantes. Il comprend cette nécessite, côtoyer les familles de la Calavera lui a appris que plus que l’argent, l’héritier ou l’héritière est primordial. Alors il sait Jan fera tout pour laisser aux Flores un enfant, quelqu’un pour perpétuer la tradition. Ça ne l’atteint pas vraiment, Joaquin. Il sait que le poste de commandante n’est pas héréditaire. Il le donnera à celui, qui, à ses yeux, fera le meilleur leader pour la Calavera. Et le concept de paternité ne l’attire pas, ne le fait pas rêver. Pas le temps, pas l’envie.

- Roukie fait du bon boulot. Elle... Gère bien son business. Faut pas qu'on la perde.
Changement de sujet de nouveau. Joaquin fronce les sourcils. C'est décousu.
- ... Elle est douée.
Mais pire que ça, Jan lui rappelle qu'il n'a pas le choix. Qu'il doit garder la rousse s'il veut que le brun reste aussi vivant. Il ne l'a jamais formulé à haute voix, mais la situation lui a toujours paru tristement ironique. Dieu de la Mort mourant, obligé d'aller voir une gringa pour essayer de grappiller quelques années dans le meilleur des cas, atténuer la souffrance dans le pire des scénarios.
- Arrête de l'encenser Jan.
Il pose son propre verre et se tourne complètement vers le capitano.
- On sait tous les deux très bien pourquoi on ne doit pas la perdre. Elle est maligne et la preuve c'est qu'elle est toujours entière en nous ayant presque insulté.
Il fait quelques pas vers Alejandro, le dépasse et va s'accouder à la balustrade de la terrasse, regardant sans vraiment le voir le quartier de la Calavera et plus loin, dans toutes les directions, Arcadia. Etrange qu'autant de divinités se soient retrouvées en cette ville, comme attirées par la lumière, par quelque chose. Il aurait pu aller n'importe où aux Etats-Unis, mais c'est ici que ses pas l'ont amené. Au milieu de dizaines d'autres réincarnés.
- On n'a pas le choix Jan. Elle est douée pour te garder en vie, mais sa came, on peut la trouver ailleurs. Elle est là ...
Elle est là parce que tu ne peux pas te passer d’elle. Il ne sait pas si l’affirmation s’adresse à Jan ou à lui-même. Les deux peut-être. Il ne termine pas sa phrase. Il ne regarde pas l’homme derrière lui. Ça provoque quelque chose ces derniers temps qu’il n’aime pas ressentir. Comme un coup au cœur, un fourmillement dans le ventre, des souvenirs qui remontent.
- Ne te lie pas à elle plus que nécessaire.
C’est peut-être déjà trop tard. Sans doute même.
Jan ne réussit pas à le rassure, au contraire.

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Gasoline - Lun 16 Juil - 18:00


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
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J’ai du mal à oublier les mots que tu viens de me balancer quelques instants plus tôt. Oublier la chasse. Parfois, Joaquin, j’’ai envie de t’enfoncer mon poing dans la tronche. Te faire goûter à ce que les décennies de boxe m’ont apprise. Il ne s’agit pas d’une putain de partie de chasse Joa. J’me ballade pas dans les rues avec mon fusil chargé en attendant de trouver la parfaite biche effarouchée. Clairement, j’préférais qu’aucun gamin avec mon sang dans les veines vienne au monde.J’veux pas qu’il…Que quiconque hérite du mal qui me ronge. Mais je suis un Flores et l’idée que mon nom s’éteigne quand je ne serais plus capable de déglutir ou de bouffer, j’m’en ronge les ongles jusqu’au sang. Mais tu ne peux pas comprendre ça Joaquin. Tu peux pas comprendre.

Et j’n’ai même pas envie de réagir à la fin de ta réflexion.
J’ui peut-être le plus con de nous deux, mais clairement t’es le plus aveugle.

Verre posé sur la table, tu te tournes vers moi et le Commandante revient au galop. Parlons bien, parlons Roukie. L’encenser ? Désolé si cette chica fait du bon boulot. Désolé si malgré ses torts et sa facilité à faire glisser sa langue dans nos cerveaux, je l’apprécie un peu. Désolé de passer plus de temps à ses côté qu’aux tiens. Question de survie apparemment

J’garde le torse bombé et la mine fermée mais au fond du ventre, ça crépite, ça s’égosille. Ça hurle de tout péter. De te balancer à la gueule ce que je pense de cette tentative de me garder un peu plus en vie, de… Bordel Joa y’a qu’une solution à tout ce foutoir et tu la connais très bien. Et je suis le premier à vouloir que tout s’arrête. Les douleurs, les pensées, les craquements, les nuits à dégobiller. Et la honte. Et la peur. Ces putains d’émotions que j’n’ai jamais connu en 40ans d’existence. Et qui depuis des mois m’assaillent matin et soir. Mais tu ne peux pas savoir ça Joaquin. Tu peux pas savoir.

Vu que j’te dis rien.

Regarde, capte les signes, scrute les symptômes. Mais ce ne sont que des maux Joa. Les mots que je dégueule chaque soir sur ces pages à petits carreaux, eux, je les garde bien au chaud. Pas besoin que tu en saches plus. T’en sais déjà trop.

Disparait Commandante, change de place. J’peux plus garder le regard scotché dans le tien de toute façon. Car j’déteste savoir que t’es dans la merde à cause de moi. Que t’as honte mais que t’oses pas me le dire. Car je suis ton ami, ton frère, ton capitano. Ça fait trop de choses pour un seul homme Joa. Si tu me perds, tu perds beaucoup, j’en suis parfaitement conscient.

Et moi, j’pourrais même rajouter autre chose à ton nom mais ça, j’me garde bien de te le dire. Peut-être que lorsqu’ Ah-Push viendra festoyer au creux de mes boyaux, j’te ferais une confession. Avec un sourire, histoire de te laisser un meilleur souvenir que celui de t’avoir royalement foutu dans la merde en faisant de Roukie une sangsue qui s’accroche à ta jambe. Une jolie sangsue peut-être, mais qui serait la première à lever la main si on proposait de couper la tête de la Cala.

Je sais tout ça Joaquin, j’ai fais tomber un couteau mais j’ai encore mon cerveau.

Je tique légèrement, c’est rare que tu t’arrêtes en pleine phrase. Elle est là pour quoi Joa ? Elle… Ah.
Ne te lie pas à elle plus que nécessaire. 
T’as toujours eu les mots qu’il fallait Costilla. Toujours ceux qui se pointent droit dans le coeur et font vriller quelques bouts de chair histoire de faire de la douleur un joli supplice. On dirait moi qui m’amuse avec la peau des victimes de la Cala. Trois minutes de conversation et je ne suis donc qu’une queue qui court à droite à gauche avec une facilité déconcertant à me gratter les couilles contre une rouquine.

Bien.

Changement de place, comme un cabot qui ne peut trop s’éloigner de son maestro. Insulte-le, prouve lui qu’il te fout dans un bordel digne de ceux de la Bratva et il reviendra malgré tout. Plus fidèle qu’on ami, un soldados qui a juré allégeance à son commandante. A la vie, à la mort qu’on dit non ?

Pour nous, ce sera seulement à la Mort Joaquin.

Je reste quelques secondes derrière toi. Te laisser profiter du paysage, souffler quelques instants. Dans un geste machinal, ma paume se rapproche de ton épaule, prêt à la malaxer comme une bonne p’tite miche de pain. Mais à quelques millimètres, je stoppe subitement le geste, laissant mon bras retomber et me positionne à tes côtés. Toi j’te touche pas Joa. T’aimes pas ça, le contact. Moi, j’adore ça. J’en ai même besoin. Et c’est surement l’une des seules choses qui nous différencie vraiment. Deux façons d’interpréter la mort, la tienne est violente et glaciale. La mienne est lente et brûlante.

« On a toujours le choix mi amigo…

Si près de la mort et toujours poète.

« Si Roukie pose vraiment problème, la morphine me suffira pour quelques temps. La Calavera passe avant tout Joaquin.

Rare que j’utilise ton prénom en entier. Rare que je me montre aussi pragmatique.

« Et si besoin, j’me ferais tout petit. J’ui déjà pas très grand au fond donc bon… Petit rire étouffé, essayer de détendre l’atmosphère, d’accepter, d’arrêter de faire le fier. Histoire de pas trop faire de vague et éviter que…

Baisse la tête Jan, baisse la tête et darde les poings.

« … Ça fasse du tort à la Cala.

Un mot Joaquin, et j’abdiquerais. Tant pis pour les drogues, les symptômes d’Hungtin-con se rapprochent de ceux d’un drogué en manque. Ça ne changera pas mon quotidien. J’ressemblerais juste un peu plus au dieu qui m’a choisi comme mascotte.

« Gardons la pour le deal avec les ritals et après… Fiou’ ! Petit signe de la main comme si je chassais un moustique de la rambarde.…Plus de Roukie.

Et te livrer un sourire. Infime, sincère mais qui veut tout dire.

La Cala avant la vie, mon ami.
Toujours la Cala avant la vie.


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Gasoline - Mar 17 Juil - 12:08


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- On a toujours le choix mi amigo…
La voix est proche et le son de la clochette lui parvient, cristallin. Joaquin ne compte plus les fois où il a voulu l’arracher du cou de Jan, agacé par son son trop aigu. Il fouille sa veste à la recherche de son briquet d’un paquet de clopes. Il ne trouve que le premier, jure silencieusement. Une cigarette aurait occupé ses mains le temps de quelques minutes, de faire retomber la pression. Parce que c’est une connerie ça. On a pas toujours le choix. Des fois c’est un « non-choix », quelque chose de si absurde que ça en devient inenvisageable. Mais il ne le dit pas. Il n’est pas philosophe. Il n'a même pas été foutu de décrocher un diplôme, n’importe lequel. Si Joaquin se retrouvait au chômage subitement, il n’y aurait aucune ligne sur son CV. Parce qu’il n’a rien fait qui soit assez légal pour le marquer.
- Si Roukie pose vraiment problème, la morphine me suffira pour quelques temps. La Calavera passe avant tout Joaquin.
Joaquin se crispe. Le briquet est allumé, puis éteint. Rallumé de nouveau. La flemme reste debout, vacille alors que le gaz se consomme. Parait que ça fait mal au bout de des doigts de garder un briquet allumé trop longtemps. Joaquin ne sait pas, il ne sent rien. Le briquet perdra la partie, fatigué, avant lui.
Son regard ne quitte pas la flamme. C’est pour ne pas regarder Jan. Ne pas lui adresser un regard plein de colère –envers lui-même et sa faiblesse-, de peine et aussi, au fond, chose rare, de désespoir. C’est difficile de porter un masque avec Jan. Difficile de masquer les sentiments qui affrontent la raison. C’est une sensation étrange, qu’il ne connait guère. Parce que sa raison gagne toujours et rapidement. Pas cette fois-ci.
Il sait que la Calavera passe avant tout. Avant la vie, sa vie, leur vie. Avant tout ce qui peut les lier, la Calavera doit passer. Avant les liens que partagent leur divinité et ceux que les humains ont créés.
Buluc Chabtan s’agite sous la conscience de Costilla. Le dieu tend vers celui d’Alejandro, veut sentir la puissance de son allié à côté de lui, comme à travers les siècles, il y a si longtemps de ça. Ils se sont toujours retrouvés, malgré les récurrences tentant de les séparer. Et maintenant qu’ils sont enfin à la tête d’un petit royaume, après avoir attendu des siècles un avènement moins glorieux que celui passé, ils ne peuvent pas en profiter car les corps se meurent. Joaquin a beau ne pas être malade, l’absence de douleur le fatigue et l’enveloppe charnelle ne suit pas. Il crèvera avant l’heure d’une succession de vieilles blessures mal soignées. Et Jan mourra d’une maladie que le dieu de la Mort ne peut pas stopper. Alors Buluc Chabtan rage de son impuissance, incite Joaquin à tout tenter pour donner un peu de répit au brun derrière lui. Il est le dieu des sacrifices après tout …
-Et si besoin, j’me ferais tout petit. J’ui déjà pas très grand au fond donc bon… Histoire de pas trop faire de vague et éviter que …Ça fasse du tort à la Cala.
Cette fois-ci, la tête est tournée. Les yeux sont tristes.
- Gardons la pour le deal avec les ritals et après… Fiou’ ! Plus de Roukie.
Grimace intérieure. Trop tard Jan, trop tard. Joaquin a déjà accepté la rousse pour le contrat avec les Italiens. Il a accepté O’Reilly parce qu’elle te garde en vie. Il a fait passer ses intérêts personnels avant ceux de la Calavera, c’était bien la première fois. Il veut la garder à l’œil pendant qu’elle te drogue Jan. Il ne peut pas faire grand-chose, mais il préfère avoir l’impression du contraire, dans son orgueil trop grand.
- J’ai accepté O’Reilly comme fournisseuse avec les Italiens, on peut pas changer.
La phrase tombe, ferme et un peu las. Ça fait des mois qu’ils bossent tous ainsi et ça fonctionne bien, le trafic a un bon départ. Tout a été organisé, ils ne peuvent pas tout foutre par terre. Les affaires avant tout, la Calavera avant tout.
- Alors ne dis pas de connerie et continue son traitement. Tu restes capitano jusqu’aux prochaines nouvelles.
Tu restes avec moi. Il hésite à le dire. Il se rend compte une seconde trop tard qu'il a prononcé les mots à haute voix.
Il se redresse. Le briquet est toujours allumé. La peau de son pouce est devenue rouge. Il se remet à fixer la flamme. Elle dance, chaude et vacillante, fragile. Le pouce se relâche. Elle disparait. Un peu comme la vie. Jan a brûlé fort. Joaquin espère qu’il ne partira pas aussi discrètement que la flammèche.
- T’es encore un état. On verra quand … quand ce ne sera plus possible.
Parce qu’il n’est pas philosophe ou médecin Joaquin, mais il sait encore faire des recherches. Et la maladie de Jan le laissera dans un sale état, il ne l’ignore pas. Il est incapable, par contre, de dire comment les médicaments d’O’Reilly fonctionnent. S’ils effaceront les symptômes ou ne feront que repousser l’échéance. Il avisera à ce moment-là.
Il le sait, il ne fait que repousser le moment où il faudra à annoncer à Jan que son poids est devenu trop lourd, que la maladie l’a trop bouffé, a gagné. Les poings se serrent.
- Je veux savoir si elle n’a pas donné la préparation de tes médicaments à quelqu’un. Je mettrai les oracles sur le coup.
Dans ce cas, elle ne sera pas jetée. Elle sera utilisée. Qu’est-ce que disait le scientifique français ? Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Joaquin aime cette idée. O’Reilly n’y échappera pas si Jan a une chance de vivre sans elle. Et leur dernier entretien n’a rien fait pour démotiver Costilla.

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Gasoline - Mar 17 Juil - 13:29


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
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- J’ai accepté O’Reilly comme fournisseuse avec les Italiens, on peut pas changer.

C’est un fait. Et les faits ne peuvent être changés même si les risques sont importants. Encore plus quand il est question d’un deal avec les Italiens. Changer une donnée dans une négociation comme celle-ci, c’est comme leur piquer une de leurs femmes : Arcadia n’aurait qu’a fermer les yeux et espérer ne pas crever sous les pluies de balles.

- Alors ne dis pas de connerie et continue son traitement. Tu restes capitano jusqu’aux prochaines nouvelles. …


Jusqu’à ce que le traitement de Roukie ne soit plus aussi efficace, que je pense secrètement. Jusqu’à ce que tu te sentes prêt a me dire adios Joa. Sache que moi, je suis déjà prêt, à dire au revoir. J’ai déjà dit adieu à tellement de choses pour la Cala, que la vie, clairement, j’n’y tiens pas plus que ça.
Juste, dommage que l’humanité ait eu un train d’avance sur la divinité et que la Mort se soit immiscée en avance sur mon calendrier. Jamais le bon timing Jan, toujours en retard ou en avance quand le corps est mis en jeu. Quand ta vie est sur la table, t’es jamais là au bon moment. Car tu réfléchis d’abord avec ta tête et tes mains plutôt qu’avec ton coeur. Ça sert à rien, les émotions, à part ralentir la course vers les cieux de la Calavera. Soit là, pile à l’heure, quand le boulot le demande mais la santé et le reste… Ça, je verrais plus tard.

Quand je s’rais même pas capable de me souvenir comment on tient une arme.
Quand mon corps empestera tellement que même-toi, Joa, tu ne voudras plus me voir.


Tu restes avec moi. 

Le murmure, j’l’ai entendu. Il a picoré un peu de mon palpitant et contracté mes doigts un peu plus fort dans ma paume. Mais je ne cille pas. Les yeux toujours rivés au loin. Avec toi, ça ne se réfléchit même pas Joaquin. Un capitano restera toujours auprès de son commandante. On ne sort pas de la Cala sur ses deux pieds. T’as même pas besoin de le murmurer, t’abandonner est impensable.

Impensable Joaquin.
T’es même con de croire que le contraire est probable.

J’abandonne la jolie vue de la terrasse, incapable de ne pas faire attention à la flamme que tu t’amuses à allumer et à éteindre. Le briquet crépite et je les vois, tes doigts qui rougissent, s’empourprent, brûlent sans que tu ne puisses réagir. J’crains mon hybris mais le tien… Au final, peut-être qu’on pourrait avoir une réduction sur les cercueils si on continue comme ça. Deux pour le prix d’un. Tu t’agaces contre mon comportement mais Joa… T’as toujours été le premier à jouer trop près du feu. Moi j’laisse la mort me ronger lentement les tripes mais toi, t’es là, à l’attendre avec avidité.

Le briquet s’éteint, mais j’reste là, à regarder le bout de tes doigts bouillir. Alors que tes nouveaux mots montent encore dans le classement des plus jolies déclarations d’amitié du mois. Je ne peux pas m’empêcher de sourire en essayant d’imaginer ce que tu veux dire par « plus possible ». J’pense pas qu’on ait le même degré d’impossibilité en tête Joaquin. Peut-être que pour toi, ça correspond au moment où mes muscles vont s’arrêter de fonctionner et que mon corps ne sera plus qu’un charnier. Mais de mon côté…J’me sens déjà plus capable d’être l’étoile de la Cala. La tête est ailleurs, les réflexes disparaissent. La honte. C’est ça qui m’arrêtera, pas mon corps Joaquin.

-  Je veux savoir si elle n’a pas donné la préparation de tes médicaments à quelqu’un. Je mettrai les oracles sur le coup. 

Utilise tes oracles Commandante si ça te soulage. Perso, l’idée de savoir que quelqu’un d’autre sera au courant pour moi me donne envie de gerber. Joa et Roukie, c’est déjà suffisant. J’aurais même préféré que personne ne le sache.
Toujours le prunelles dardées sur ton briquet, sur tes doigts qui vont se mettre à cramer si tu recommences.  

Prend ça pour un geste involontaire. Prend ça pour ce que tu veux Joaquin, mais ma main qui chope ton briquet et te l’arraches presque des doigts pour le fourer dans ma poche, j’n’ai pas envie d’en discuter.
C’est assez significatif, assez parlant pour avoir à expliquer ce que je viens de faire.

« Pas sûr que Roukie soit du genre « partage de recette sur marmitton-divin.com »  mais comme tu veux…Dans tous les cas, Trini et Bael seront toujours là quand …. Enfin, c’sera juste difficile de trouver quelqu’un d’aussi beau pour me remplacer.

Et j’te regarde. Grand smile, yeux qui pétillent, pour calmer la situation qui commençait à devenir trop compliquée, oublier le rapt du briquet. On sait tous les deux qu’Aislinn n’irait pas balancer à droite à gauche ces traitements. Elle est secrète la rouquine, c’est aussi ça que j’apprécie chez elle. T’as beau ne pas l’aimer, elle garde le secret, elle ne dit quedal. Et rien que pour ça, je ne peux que la respecter Joaquin. Car elle a une grenade dans les mains Roukie. Si ça se sait que la Cala a un capitanos en moins, surtout celui qui joue à découpe-peau chaque soirs, ça peut vite faire péter certains orgueils
Buluc Chabtan sans Ah-Push, on sait tous les deux que ça peut vite tourner mal. Ils ont toujours fonctionné ensemble, les séparer c’est comme découper une rotule. C’est tout petit mais quand ça casse, t’as tout le corps qui s’effondre.

« J’pense que Bael serait bien pour le deal avec les ritals. Et les trafics, ça le connait….

Changer de sujet, oublier le briquet volé, mon remplacement et les conneries de roukie et parler business. Y’a que ça, de toute façon, qui fonctionne entre nous. C’est pour ça qu’on est toujours côte à côte Joaquin. J’t’ai jamais menti ou abandonné sur un coup. Y’a que quand le coeur s’en mêle que ça dégénère. Pour ça qu’il a été mis de côté depuis qu’on se connait.

« Il ne te décevra pas…


Lui.

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Gasoline - Mer 18 Juil - 11:20


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- Pas sûr que Roukie soit du genre « partage de recette sur marmitton-divin.com »  mais comme tu veux…Dans tous les cas, Trini et Bael seront toujours là quand …. Enfin, c’sera juste difficile de trouver quelqu’un d’aussi beau pour me remplacer.
L’agacement pointe, mais change de cible. Les yeux du commandante se plissent alors que les mains sont vides. Ça ne le fait pas rire Joaquin, d’aucune manière. Il n’a jamais été du genre à se réfugier derrière les sourires et les vannes. C’est cacher une souffrance qui est tenace, il le sait.
Ce dernier ne doit voir qu’un supérieur glacé. Et le large sourire sur les lèvres du capitano, qui ne rencontre que des yeux froids, ça lui fait un peu mal au cœur, à Joaquin. Tant pis, tout le monde le sait, ce dernier n’est pas une des mama du quartier, chaleureuses et souriantes. S’il veut trouver un bon public, Jan s’est trompé de personne.
- J’pense que Bael serait bien pour le deal avec les ritals. Et les trafics, ça le connait … Il ne te décevra pas …
Cette fois-ci Joaquin se fige. La colère se tourne vers celui qui lui débite ces mots et qui change désespérément de sujet dès qu'on se rapproche trop de lui.
Il s'en fout, ce soir, du trafic de drogue avec Bellandi, de Bael, de Trinidad, de tous les autres. Il s'en fout des problèmes rencontrés dans le commerce d'organes, de l'organisation des prochains combats clandestins, des prix à négocier pour certains contrats d'assassinats. Il s'en fout et il s'en préoccupera un autre jour. Demain, il pourra se lever et consacrer son énergie à ça, penser à ça, respirer pour ça. Mais ce soir, Joaquin il s'en fout. Il veut parler de Jan et de son avenir, pas de sa mort, de son remplacement. Il veut oublier que l'homme est en train de mourir, veut espérer, que peut-être, ils pourront le guérir.
Mais Jan refuse, s'obstine à reculer, à refuser l'obstacle. Jan il est déjà mort.
- Arrête.
Il a haussé le ton, a presque crié. C'est rare. La voix reste normalement calme et posée, froide. Ça intimide plus, ça a plus d'effet. Les décibels n'augmentent que quand les sentiments deviennent trop forts pour être contenus.
Il se tourne vers Jan, s'avance, reste assez loin de lui pour que l'espace ne soit pas trop réduit, pour qu'il n'ait pas la possibilité de voir toutes les nuances de marrons dans les prunelles de son second. Assez proche pour que sa silhouette, légèrement plus grande que celle de Jan domine ce dernier.
Buluc Chabtan se déchire, agite la conscience de l’humain. Le dieu sait qui se trouve dans le corps qui lui fait face. Vieil ami qu’il ne peut pas détester, qu’il doit protéger. Mais Joaquin est en colère et le dieu aime ce sentiment. Celui qui pousse à aller trop vite, trop loin, à regretter ses mots et ses actes. Le même qui déclenche des guerres. Alors le dieu se retire de la conscience de Joaquin pour quelques instants, incapables de choisir entre les deux camps.

Il n’a jamais été en colère contre Jan ainsi. N’a jamais voulu le secouer plus fort que maintenant. C’est presque douloureux, comme une trahison à leur lien, au respect mutuel qu’ils se portent. Mais Joaquin se sent seul, avec l’étrange impression de s’être pris un coup de poignard dans le dos de la part du brun. Il a abdiqué, il a perdu. Et Joaquin refuse. Joaquin gagne, Joaquin prend ce qu’il veut. Joaquin ne veut pas que Jan parte. Il se fiche de Buluc Chabtan et Ah Puch, il veut son ami, son conseiller, son second. Il veut l’homme qui le fait sortir de ses gonds et arrive à le faire rire. Il veut celui qui fait dériver ses pensées, qui des fois, s’immisce dans celles chaudes et intimes. Il veut celui qui n’abandonne pas, pas celui qui semble le lâcher.
- Tu fais quoi Jan ?
Tu me fais quoi Jan ?
Il s’avance encore, franchissant la mince barrière qu’il a lui-même instaurée. La colère se lit sur ses traits et indéniablement, dans ses yeux.
-Tu veux arrêter ? Dis-le-moi putain !
Dis-le-moi, au lieu de le sous-entendre.
- Tu parles que de ce je dois faire après ta mort. Je m'en fous, je suis pas venu te parler de ça. Alors c'est quoi le problème Jan ?
Tu m’as déjà laissé Jan. Tu ne resteras pas.
Il veut garder Jan, mais il sait aussi que si ce dernier voulait en finir, ce ne serait pas lui qui l’en empêcherait. La Calavera avant la vie, tout comme l’honneur.
- Tu veux en finir plus tôt ? Dis-le-moi.
Cette fois-ci, il a crié.

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Gasoline - Mer 18 Juil - 12:51


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
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Arrête.

De jouer au con, de sourire, de changer de sujet, de partir à droite à gauche, de vriller dans l’abandon. Je sais tout ce qu’il y a dans ton ordre Joaquin. Je ne suis pas bête, vingts ans que nous nous connaissons. Autant d’années à te suivre, à t’écouter, à faire de tes demandes, des missions parfaitement réalisées. Mais il y a quelque chose que t’as jamais voulu comprendre, dieu ou homme, j’sais pas lequel d’entre eux refuse d’accepter la dure réalité  : je ne t’abandonnerais pas, mais on peut pas continuer comme ça. J’ai juré fidélité à la Calavera avant de jurer fidélité à ton nom. Le symbole sur mon flanc est une preuve. Et si ma santé met en danger la famille, je n’arrêterais pas Joaquin. Tant pis si je te perds. Ah Push t’appartient, mes dons, mon corps, mon… Tout t’appartient. Mais mon âme, elle, c’est à la Calavera qu’elle revient.

N’est ce pas ironique mio amigo ? Moi, je suis la mort qui crève. Toi tu es le sacrifice qui refuse le mien.

Ton corps se détourne pour me faire face. Tu es en colère, je t’ai agacé avec mes bêtises et mon humour à foutre à la poubelle. Peut-être que j’ai été trop loin mais que veux tu, y’a qu’la réalité qui blesse les humains. Je me relève à mon tour, nuque un peu dardée vers le haut, yeux qui gravitent vers les tiens. J’baisserais pas les prunelles, j’ui malade mais pas faiblard.

'Tu fais quoi Jan ?

Avance encore Joaquin, avance, qu’on rigole vraiment. Certains flippent quand tu laisses autant de mots s’échapper de tes lèvres. Encore plus quand ils sont aussi froids, presque trop vides de toute la colère que moi, je sais percevoir.

"Tu veux arrêter ? Dis-le-moi putain ! Tu parles que de ce je dois faire après ta mort. Je m'en fous, je suis pas venu te parler de ça. Alors c'est quoi le problème Jan  

Jan qui se mord la joue intérieure. Jan qui reste silencieux. Jan aux prunelles bercées par les cernes. Jan dont le coeur tambourine, dont l’échine se pare d’acide, dont les poumons ont du mal à résister. Jan qui garde une main dans sa poche et qui sert si fort le briquet qu’il pourrait se casser en deux.

 « Tu veux en finir plus tôt ? Dis-le-moi.

Alejandro dont le coeur abdique face au cri de son commandante.

 « Je ne sais pas ce qui est le plus difficile entre…

Reprendre son souffle, humecter ses lèvres mais ne jamais lâcher la Colère des yeux. Les mots se suffisent à eux même, pas besoin de lui montrer qu’à l’intérieur, ça s’effrite face à la haine que perçois dans ses mots.

 «... mourir pour la Calavera ou… Te laisser.

C’est comme si la ville autour s’était endormie. qu’il n’y avait qu’un seul  combat qui se jouait ce soir. Qu’un unique duel qui a la saveur d’un au revoir.

 « Alors pardonne moi de vouloir faire au mieux pour…

Respiration beaucoup trop bruyante, soulèvement d’épaule, les yeux qui ne lâchent pas. Et les doigts qui se pressent sur le briquet jusqu’à en entailler ma propre chair.

 «… Toi.

Et pas pour la Cala.

Essaye de reprendre contenance,  prunelles qui flanchent, paume en sang dans la poche. Ne pas rester sur cet aveu que je viens de lui faire et qui je sais, va sonner creux en lui. Alors qu'en moi, ça vient d'exploser comme une grenade qu'on tient au creux de ses bras pendant des années.

 "Tu es mon frère. Tu as déjà ma vie, laisse-moi décider de la façon dont elle se terminera...Et ça ne veut pas dire que j'abandonne Joaquin. Je suis ton Capitanò, je te suivrais jusqu'à ma fin, mais mon rôle est de te conseiller. Et pour le moment, tu ne peux plus parier sur moi.


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Gasoline - Mer 18 Juil - 22:38


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Il n’obtient pas de cris en retour. Rien qui ne hurle, pas de détresse, pas de combat, pas de dispute. Juste la douceur d’une réponse, des yeux bruns qui ne flanchent pas. Trop fier peut-être. Ou peut-être que c’est autre chose qu’il aperçoit dans le regard de Jan. Une lueur vacillante, particulière. Une lueur qu’il voit souvent dans le regard des autres. Elle ne lui ait jamais adressée.
- Je ne sais pas ce qui est le plus difficile entre… mourir pour la Calavera ou… Te laisser.
Ça laisse Joaquin sans voix. Les mots se bloquent dans sa gorge alors qu’il dévisage le Mexicain.
Il le sait, ce qui serait le plus dur à sa place. Ce serait le laisser. Il a vieilli en sachant qu’il donnera sa vie pour la Calavera, pas qu’il devra laisser un ami et conseiller. Alors il sait que, si les rôles étaient inversés, ce ne serait pas le sacrifice pour la Calavera le plus douloureux. Ce ne serait un honneur, au contraire. Non, ce qui ferait vraiment douloureux, ce serait l’idée de le laisser. De mourir seul.
Il y a un silence, des regards qui ne se séparent pas, un espace qui semble abyssal et à la fois trop petit. Pour la première fois depuis longtemps, il ne sait pas quoi dire. Ses lèvres se serrent, il cherche la lueur qui ne s’éteint pas dans les yeux d’Alejandro.
- Alors pardonne-moi de vouloir faire au mieux pour…
Ne le dis pas, ne le dis pas.
Dis-le, dis-le.

- … Toi.
Yeux qui se séparent, Joaquin qui garde toujours le silence. La colère aurait été plus facile à gérer. Il sait y faire face, sait comment l’aborder, la forcer à reculer, la raisonner ou la mater.
Il ne sait pas faire face à … ça. Il ne sait pas vraiment ce que c’est. Peut-être que la même lueur brillait dans ses yeux, peut-être qu’elle brille encore alors qu’il cherche le regard de Jan. Il se sent idiot. Il a le cœur qui bat trop vite. Il recule d’un pas. Parce que s’il ne le fait pas, il en ferait un en avant. Comme une valse. Sauf que ça n’en est pas une. Ce sont des adieux ou des excuses. C’est autre chose, quelque chose qui est resté caché longtemps. Poser des mots dessus, c’est dangereux. Y donner de l’importance maintenant c’est suicidaire. Il ne peut pas s’empêcher le faire et son esprit, un peu malgré lui, grave les mots de Jan dans son esprit.
Pour toi.

- Tu es mon frère. Tu as déjà ma vie, laisse-moi décider de la façon dont elle se terminera ... Et ça ne veut pas dire que j'abandonne Joaquin. Je suis ton Capitanò, je te suivrais jusqu'à ma fin, mais mon rôle est de te conseiller. Et pour le moment, tu ne peux plus parier sur moi.
Ho Jan, si tu savais … Il le sait, Joaquin, qu’il ne peut plus compter sur tes réflexes et ta concentration. Il sait que bientôt, ce sera la mémoire qui te fera défaut avant que le corps et l’esprit ne lâchent définitivement. Il le sait, mais t’es toujours là Jan. T’es toujours là et c’est à toi qu’il vient parler des problèmes rencontrés, à toi qu’il a confié le marché avec O’Reilly, à toi qu’il demande encore mille et une choses Jan. C’est toujours à toi qu’il confiera sa vie. Il pourrait perdre tous ses paris et il a déjà pris le risque. Pour toi, pour les Flores, il encaissera tout si ça devait se savoir. Ce sera la faute du commandante qui n’a pas su se séparer de son second. On se dira peut-être que Buluc Chabtan et Ah Puch y sont pour quelque chose. Ce sera peut-être vrai. C’est pourtant humain ce qui pousse Joaquin à prendre tous ces risques.
Mais il ne pose pas de mots dessus. Ce n’est pas le mot « frère » qu’il utiliserait s’il le devait. Joaquin ne tique d’ailleurs pas au mot, même si son cœur se sent attaqué. Il l’ignore.

- Le mieux pour moi, c’est que tu ne parles pas de toi comme si tu étais déjà mort Alejandro.
Le prénom raisonne, entier.
Parce que c’est douloureux, de parler de lui au passé alors qu’il est toujours debout, sur cette terrasse, avec lui. Un autre pas en arrière, le retour à la balustrade. C’est plus facile que de chercher la lueur dans le regard de Jan sans la trouver.
- Je parie toujours sur toi Jan. Tu comprends pas ? Si j’avais voulu arrêter, je l’aurais fait en apprenant ce que ta maladie implique.
S’il avait voulu te mettre de côté Jan, tu ne serais pas sur cette terrasse. Tu ne serais peut-être même plus de ce monde pour en parler. Et peut-être que tu aurais pu prendre ça pour un don du ciel, un moyen de couper aux souffrances. Mais il est égoïste Joaquin. On ne touche pas aux rares personnes qu’il aime.
Tu ne vois pas Jan, qu’il est prêt à accepter une insulte d’O’Reilly pour sauver ton cul ? Ou du moins essayer.
- Alors arrête de parler de ça et regarde la vue.
Il attend que Jan l’ait rejoint à côté de lui. Il ne le regarde pas. Pas envie de s’attarder sur sa ligne de son cou ou de son profil. Ou plutôt si, il en crève d’envie. Et c’est bien là le problème.
- Va au restaurant avec Katy.

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Gasoline - Jeu 19 Juil - 8:27


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"Are you deranged like me? Are you strange like me?
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Tu as reculé Joaquin. D’un pas, puis d’un autre, sans sourire, sans crier, sans t’énerver encore plus. Qu’as tu compris dans ce que je viens de te balancer ? As tu lu entre les lignes ou t’es tu servi dans les mots comme on se sert dans un épicerie ? Retenir que ce que tu dois retenir, mettre de côté le reste qui est, soit inutile, soit dangereux. Je crève d’envie de savoir ce que tu vas en faire, ce que… Ça t’a fait. Mais tu recules. Et pour la première fois de ma vie, j’ai l’impression de ne pas te connaitre. De ne plus lire en toi comme seul un véritable ami peut le faire.

- Le mieux pour moi, c’est que tu ne parles pas de toi comme si tu étais déjà mort Alejandro.

Le prénom entier me fait relever la tête et te regarder. Rarement que tu l’utilises. J’ai même l’impression que ça fait des lustres que je ne l’ai pas entendu. C’est long à dire Alejandro. Ça prend trop de temps. Et t’en as pas, de temps à perdre Joaquin. Et pourtant, l’utiliser, dans cette situation, après les putains de mots que je viens de te balancer dans la tronche, ça signifie quelque chose. J’ai l’impression de jouer au bingo avec toi. Car soit t’es en colère, soit c’est autre chose.
Nouveau pas en arrière, nouvel écart qui se forme entre les deux hommes. Éloigne toi Joa si tu veux mais j’resterais toujours à côté, comme une ombre dont tu ne peux te détacher. 20ans qu’on se connait, 20ans qu’on est amis. 20ans que je te suis dans le sang et la violence, 20ans que j’écoute, que je parle, que je crie, que je tue en ton nom. 20ans Joaquin. Et autant d’années à piétiner ce que je considère comme un afront à cette amitié, une putain de balle calibre 12 histoire de bien tout péter. 20ans que j’éteins le feu chaque jour à grands coups de citerne d’eau. Et okey, parfois d’essence, histoire de faire cramer encore plus ce qui me tient éveillé certains soirs. Que veux tu, j’adore les feu de joie. J’adore quand ça fait mal, quand ça broie, quand ça déchiquette l’intérieur à grands coups de rasoir.

J’ai accepté de souffrir pour toi, en devenant ton capitano.
J’ai accepté de souffrir pour toi, en devenant ton ami.
Et j’accepterais de souffrir encore pour toi, en restant à ma place.

- Je parie toujours sur toi Jan. Tu comprends pas ? Si j’avais voulu arrêter, je l’aurais fait en apprenant ce que ta maladie implique.

Je souris légèrement, baissant la tête, main toujours dans la poche qui continue sa danse sur le briquet trempé d’hémoglobine. Je me rends compte de l’absurdité de la situation. Il a fallu que je sois sur le point de crever pour qu’on parle un peu de ce qui se trame entre nous deux depuis quelques temps. Clairement, j’ai hâte d’être sur mon lit de mort pour connaitre la conclusion.

Et puis, retour au passé, tu retrouves la rambarde en me donnant l’impression que tu as tout dit. que tu veux me garder, sans véritable raison mis à part celle…Que tu veux me garder. La Cala n’a jamais vraiment été réputé pour sa facilité à discuter sentiments et chiffons. On laisse ça à la Nuova et leurs ribambelle de batards.

- Alors arrête de parler de ça et regarde la vue….Va au restaurant avec Katy. 

Au final, peut-être que j’aurais pas a attendre de crever pour savoir ce qui se trame dans ta tête Joaquin. Katy. J’l'avais oublié mais toi, visiblement, non. Et ce serait mentir que de ne pas dire que la pointe au coeur ne s’est pas transformée en crépitement plus positif. Katy. Pourquoi revient-elle sur le tapis à cet instant précis ? Alors qu’au fond, tu sais parfaitement que je m’en contrebalance de cette chica. Katy est la conclusion. Katy me prouve que ce que je t’ai dis, n’a pas sonné creux en toi. Que ça a résonné comme un putain d'écho.

« La vue…La vue est chouette ouais…

Que je murmure alors que mes yeux sont dardés sur toi. Sur ta mâchoire. Sur tes épaules. Et je sais parfaitement que tu as conscience que je te regarde. Et que je m’en contrefout des toits d’Arcadia.
Je me rapproche un peu, prêt à lancer l’essence sur le feu. J’ai besoin de savoir, d’aller me coucher en me disant que peut-être… Peut-être que j’aurais jamais du dire non y’a 3ans de c’là. Alors quitte à finir la soirée en beauté avec le joli coucher de soleil en fond, autant me cramer pour de bon. Tant pis si je reste le coeur balafré d’une plaie béante. Tant pis si ça suinte, si ça pète, tant pis si… Tant pis si tu me broies le palpitant. Car tu paries sur moi Joaquin. Et pour une fois, j’vais pas réagir comme tu t’y attends. Désolé pour la mise.

Ma paume vient s’écraser sur ton épaule, t’obligeant à te tourner un peu. Je sais que tu n’aimes pas ça, être touché mais y’a que ça que je connais moi. Je sors le briquet de ma poche, rouge vermillion, la paume de ma main suintant des plaies que je me suis infligé comme un grand. Et je te le fourre entre les doigts dans une poignée de main un peu trop brusque. Trop brûlante. Trop tremblante.

« J’t’en rachèterais un… Il a un peu… Souffert.

Le briquet ou toi Jan ? Les deux mon Commandante. On est face à face, encore, dans un échange étrange et aucune de mes mains ne te lâchent. La paume gauche sur ton épaule gauche, qui crépite légèrement sur le trapèze. La main droite suintant d’hémoglobine dans la tienne, qui broient toutes les deux le briquet.

« Ça a toujours été toi et moi…

Les doigts qui se pressent un peu plus, le coeur qui tambourine un peu trop.

« Et ça s’ra toujours toi et moi. J’partirais que lorsque tu me le diras Joaquin.

Et moi-même, je ne sais pas si cette réplique est pour cet instant ou pour après. J’en sais foutrement rien.

Le feu crame, crépite, broie à mesure que mes phalanges se parent de blanc tellement que je sers ton épaule et tes doigts. J’peux pas te lâcher. Je ne veux pas te lâcher.  Car c’est sûrement l’unique fois où tu vas pouvoir te rendre compte que sous la carasse désossée, sous les traits de la maladie et sous les cernes bleuis, je suis encore en vie.

Aucun mort pourrait trembler comme je vibre Joaquin.

Et puis, devoir partir. Devoir reprendre son souffle. Devoir redevenir le capitano. Et pas… Quelque chose d’autre. Briquet abandonné dans ta paume, qui est imprimé de mon hémoglobine. Main qui glisse le long de ton épaule et se laisse tomber. Et sourire, sans savoir pourquoi.

«Katy va pas trop aimer la façon dont j'mange je crois... Au pire, pour le resto’, on y va ensemble comme ça tu verras… Que j’me laisse pas crever vu comment j’vais faire chauffer ton compte en banque.

Et faire de la blague, une putain de déflagration qui m’explose à la tronche sans savoir dans quoi j’me suis lancé.

Espérons que t'aies la main chanceuse Jan, car là, au Bingo, c'est plus ta vie que tu joues.
C'est ta fierté.
C'est 20ans d'amitié.

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Gasoline - Jeu 19 Juil - 15:43


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- La vue...La vue est chouette ouais...
Il sent le regard de Jan sur lui, comme brûlant sa peau. Il se retient pour ne pas tourner les yeux vers le brun. Il craint de ne plus voir la lueur, que le moment devienne gênant alors que jusqu'ici, ils ont réussi à éviter ce sentiment, à balayer les silences trop longs et les regards trop lourds.
Il ne s'attend pas à la suite. Il la voit arriver du coin de l'oeil, mais ne pensait pas que la main sur son épaule serait si lourde. Il frémit au contact, s'empêche de se contracter. Vieux réflexe alors que le corps n'aime pas être touché. Pas de cette manière. Et s'il a rêvé des mains de Jan sur ses épaules, ce n'est pas de cette manière.
Il est forcé de se tourner pour faire face au capitano -est-ce vraiment ça ? La main de Jan finit dans la sienne, humide d'un liquide que Joaquin n'aime pas voir sur le corps de son second. Il baisse les yeux sur la poignée de main, constate que le sang s'est invité dans la partie. Il sent son briquet, au creux de sa paume. Ça n'a pas d'importance. Ce qui est important, c'est que Jan le lui a retiré pour lui éviter une quelconque blessure. Ce qui est important, c'est que Joaquin n'a pas su faire de même au moment que Jan en aurait eu besoin. Il n'a pas su guetter les signes, voir naitre les plaies.
Et maintenant, il se retrouve avec une main trop serrée autour de son épaule, une autre ensanglantée qui ne quitte pas sa poigne. Un spectateur extérieur se demanderait ce qui se passe. Joaquin se demande ce qui se passe.
- J't'en rachèterais un... Il a un peu... Souffert.
La phrase semble anodine. Elle fait remonter les yeux de Joaquin, le font plonger dans ceux de Jan. C’est une erreur, il le comprend trop tard. Il aurait dû briser le contact, il s’en retrouve incapable, comme happé par les prunelles.
Il garde le silence, pour éviter de dire une connerie monumentale. Pour éviter de laisser échapper des regrets et des envies. Ce n’est pas son genre, devant et pour personne. Ça ne l’empêche pas d’en avoir envie.
- Ça a toujours été toi et moi … Et ça s’ra toujours toi et moi. J’partirais que lorsque tu me le diras Joaquin.
Déglutition pénible, étreinte étrange qui n’en finit pas.
Ne dis plus rien Jan, tu es en train de perdre Joaquin. Ou tu t’en rapproches, difficile à dire. Lui-même ne sait pas. Il sait ce qui devrait faire en temps normal. S’éloigner, sortir quelques mots qui feront retomber sèchement la pression, qui remettront les choses en place, là où elles devraient l’être. Il n’y arrive pas pourtant.
Il ne veut pas que Jan parte. Ici ou plus tard, il veut le trouver à ses côtés demain, dans un mois, dans dix ans. Il ne se projette pas sans lui. Comme il ne se projette pas sans la Calavera. Pourtant, les deux sont devenus clairement dissociables, pour la première fois depuis vingt ans. Joaquin ne sait pas si c’est une bonne chose quand il n’est même pas capable de mettre des mots sur ce qu’il ressent. C’est fort, trop fort, étrange. Intense à défaut d’un meilleur mot, car Joaquin ne ressent presque jamais les choses ainsi. De manière personnelle.
Ne pars pas.

Une seconde plus tard, plus rien ne le touche. Plus de chaleur, de la main de Jan ou de son sang. Juste celui froid et poisseux qui colle à sa main. Avec un briquet qui ne s’allumera plus. Peut-être qu’il le gardera … Non. Non, il ne peut pas, ce serait du sentimentalisme. Et depuis quand Costilla est sentimental ?
- Katy va pas trop aimer la façon dont j'mange je crois... Au pire, pour le resto’, on y va ensemble comme ça tu verras… Que j’me laisse pas crever vu comment j’vais faire chauffer ton compte en banque.
Il se rend compte que ses yeux sont descendus sur les lèvres de Jan, une demie seconde. Trop longtemps.
Il sourirait presque de l’excuse donnée par Jan. Elle est bonne. Elle cache ce qu’ils savent tous les deux. Et à lui, au moins, il ne fera pas d’enfant.
- Toi et moi au restau ?
Pensée tentante, presque normale, inhabituelle. Encore un concept étrange aux yeux du Mexicain. Mais il mentirait s’il disait qui ne se sentait pas satisfait, gagnant. Puissant. Supérieur à Katy. Comme s’il avait eu besoin de l’aval de Jan pour en avoir la confirmation. Comme s’il ne pouvait l’être sans ça.
Il y a un silence qu’il s’aperçoit trop long, que Jan attend sans doute son avis, qu’il a peut-être pris sa remarque pour du mépris. Il se tourne vers lui, ne regarde pas la main ensanglantée.
Ne cherche pas la lueur. Il la cherche quand même, malgré lui, sans s’en vouloir vraiment. Il n’a pas l’habitude de lutter contre un ennemi qu’il n’a jamais connu, qu’il n’a aperçu que dans le cœur et le regard des autres.
- Pas de MacDo Jan. On se fait un truc bien.
Hors de question de se retrouver sur un coin de table entre l’odeur des frites et des nuggets aux os broyés.
Il se relève, prend la bouteille, finit le verre de Jan d’une traite et l’emporte avec lui, en plus du sien.
- Et habille-toi bien. Les quarante ans, ça se fête.
C’est en descendant les escaliers qu’il se rend compte que les sous-entendus n’ont pas été balayés, au contraire. Et qu’il en faudrait vraiment peu pour que Jan comprenne tout de travers. Si Jan en a envie.
Joaquin ne se donne pas la peine de remonter les dissiper. Lui n'en a pas envie.

© TITANIA
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Gasoline - Jeu 19 Juil - 22:02


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gasoline


"Are you deranged like me? Are you strange like me?
Lighting matches just to swallow up the flame like me?
Do you call yourself a fucking hurricane like me?
Pointing fingers cause you'll never take the blame like me?"
song



- Toi et moi au restau ?

Bingo foiré Jan, baisse les yeux, souris pour garder contenance et souffle un bon coup. C’est passé, c’est fini, t’as essayé et t’as loupé le coche. L’idée te semble si con que t’es même pas capable de me répondre Joaquin. Ça te laisse de marbre, le non qui aurait été moins éprouvant. Mais si tu avais répondu positivement avec un sourire sur le visage, j’aurais juste eu l’impression que t’avais trop bu.

Ah non, ça n’aurait même pas été possible vu que t’es plus sensible à ça.
A plus aucun poison visiblement.
Et surtout pas à celui que je représente.

Alors Jan, souris, vraiment là, balance ton plus beau claquement de langue, mord toi la joue, saigne un peu plus, histoire de rester debout et de pas donner l’impression que le silence est pire que de se recevoir un seau d’acide en pleine tronche. Au moins dans ce cas là, tu sais ce que tu dois ressentir. Ton corps sait quoi répondre. Là… J’ai juste envie de me barrer en prenant la bouteille et aller trouver quelques corps à dépiauter. Histoire d’oublier. Les mots, les secrets, les sous-entendu, la colère, la haine, la peur, les gestes. Oublier tout et crever avec fierté et pas agir comme un p’tain de rital qui réfléchit avec son coeur et sa queue plutôt qu'avec son crâne. T’es tombé bien bas Pretty Boy, bien bas...

Allez Jan, debout, arrête de jouer les donzelles à deux balles, et…

- Pas de MacDo Jan. On se fait un truc bien.

Et ne souris plus enfait. Souris plus. Du tout. T’auras l’air juste d’un con a qui on vient d’acheter un ticket pour la super fête foraine où quelques années auparavant, t’étais trop petit pour t’y perdre.

Et habille-toi bien. Les quarante ans, ça se fête. 

Silence dans la salle. Et la peau de ma joue qui ressemble a un no’mans land que des grenades auraient pilonné à force d’exploser un peu partout. J'me mords, mais j’réponds rien car j’peux pas. Pour la première fois depuis longtemps, Alejandro Flores ne sait pas quoi répondre.

Pas parce que je ne connais rien d’autre que le Macdo.
Mais parce que y’a rien à répondre.


Tu attrapes la bouteille - dommage pour moi - bois mon verre et disparais en redescendant l’escalier.
Et enfin je respire. Brutalement, l’oxygène me sort des poumons comme une déflagration après un tir de m9. C’est violent, brutal et ça pète tout à l’intérieur.



Putain j’ai pas de costume.

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