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Fast Slow Disco

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Fast Slow Disco - Jeu 12 Juil - 0:33

La masse titubante.
Une forêt de tibias presque abattue.
Les baisers qui dégoulinent le long des mouvements.

Chaud, il fait trop chaud.
Bordel.

Des néons dans les gueules, la nuit sur les corps.
Découpent les faces, modifient les traits.
Couleurs qui passent, effacent la sueur, rend n’importe qui beau.
C’est bleu, c’est rose, c’est vert.
Ca donne mal à la tête. Mais ils sont là.

Ils tanguent, ils convulsent, ils s’aiment.

Le tout un peu trop fort. Comme d’habitude, probablement.

La musique crépite entre les odeurs.
Entre les gens.
Ca claque, ça plaque, ça tombe.

Il faut se persuader que c’est de l’art.
En quelque sorte.

Sa robe est courte, comme ses cheveux.
Garçonne, qu’on dit.
Ca fait de l’air, ça fait des regards. Qu’ils en profitent, ça durera pas.
 
Cling. Cling. Cling.

Les boucles d’oreille insolentes.
Le chef d’oeuvre peint sur ses paupières.
Les étincelles qui dansent contre sa peau.

On pourrait presque croire qu’elle sait ce qu’elle fait. Qu’elle sait où elle est.
Qu’elle est des leurs.

Grossière erreur.

La nuque tendue, les muscles gonflés. Les cernes creusés sous les crèmes.
Elle avance avec le rythme de la méfiance. Coup de coude après coup de coude.
L’âge collé aux semelles.
Le regard au bord des faux-cils.

Ses mains restent désespérément accrochées à la bouteille de vin rouge, soudainement devenue arme. Elle avait pensé l’offrir à l’hôtesse de la “petite soirée à laquelle on l’avait si gentiment conviée”.  C’était avant d’arriver, avant de la trouver. Avant de comprendre que celle-ci n’était autre que la créature informe, échouée au bord des toilettes.
Elle avait l’air d’avoir envie de vomir.
Ah non.
C’était déjà fait.
Son teint tournait progressivement à un vert à peu près similaire à celui de la marre dans laquelle elle semblait surnager.

Tchip.

C’était donc ça, être vieille ?
Etre trop bien maquillée pour apprécier la déchéance ?
N’avoir plus assez de souffle pour tenter de toucher le fond ?

Elle est restée là, quelques heures, quelques secondes.
Quelques années peut-être. Au point où on était.

Où elle en était.

Là. Pensive.
A regarder la nymphe ronfler, répugnante mais poétique, comme on observe une oeuvre d’art contemporain.
On n’y comprend pas grand chose mais on se force. On essaye. Par principe.

Il était bien trop tôt pour qu’elle admette être fatiguée.
Elle avait eu une journée bien trop longue pour pouvoir faire correctement semblant.

Une audience.
Trois réunions.
Deux entretiens d’embauche.
Bien trop de dossiers cachetés.
On n’efface pas ça dans la tequila.
Ils apprendraient. Un jour. Probablement.

Ils hurlent en choeur un hymne qu’elle ne connaît pas.
Elle se sent conne. Elle se sent sèche.
Mais elle n’arrive pas à les envier.

Pourtant il y a des Enfants, là-bas, dans la foule miniature. Et elle ne serait pas celle qu’on irait charier le lendemain. Fuck no. Le respect se gagnait par des codes auxquels ne pouvait pas se soustraire. Alors elle s’accrocherait.

D’une façon ou d’une autre, une cigarette grésille à présent entre ses doigts. Ca s’appelle pas un vol s’il n’y a pas de plainte.

Son regard borde les lieux, navigue entre les stroboscopes et les insectes.
C’est grand et sale.
Bourré de monde.
Mal décoré.
C’est un entrepôt. Ou une maison. Difficile à dire, de nos jours.
“De nos jours”.
Grimace. Chaque minute passée ici lui arrache donc dix ans d’espérance de vie.
Elle était déjà bonne pour le cimetière.

Les vapeurs brûlantes gercent ses lèvres.
Elle avance, avance, avance.
Au moins elle se sent belle, ce soir.
Tant qu’à faire.
Un animal étrange vient frotter ses pectoraux luisants contre son dos.
Phéromones et pantalon trop petit de sortie.
Bah tiens.
Sa manucure se referme sur son deltoïde. Son bassin s’aligne au sien. Constellation toute génitale.
Il frissonne, il ricane.
Conquérant.
Son sourire se presse contre le lobe de son oreille.
Il marmonne des choses qui ressemblent à un dialogue de mauvais porno.
Elle sourit. Un.
Passe son pouce sur sa pommette. Deux.
Se colle un peu plus. Trois.

Le genou part. Le scrotum s’écrase.
Il n’a pas le temps de finir son insulte qu’elle l’enjambe déjà, tire paisiblement une nouvelle bouffée.
Certaines choses ne changent pas.

Elle déambule, attend son heure.
Evite les hanches enragées, contourne les crises de larmes.
Ignore les parfums illicites qui fleurent jusqu’à elle.
Drames et passions ponctuent son chemin.
Ca pourrait être intéressant si elle ne connaissait pas le scénario par coeur.

Je t’aimais, je t’aime et je t’oublie. Je te re-aime et je vomis. Je danse, on danse, encore, encore, plus fort, on casse, des coeurs, les nôtres, là, droit sur le sol, on s’en fout, parce qu’on se re-re-aime. Et puis on chiale et puis tu pars et puis j’suis là. Sans toi. Je bois. J’attends. Quelque chose.

C’était du sentiment prémâché, du congelé, de l’industriel.
Des émotions lyophilisées, assaisonnées aux exhausteurs de goût.
Une histoire ans péremption, à mettre quatre minutes au micro-onde, quatre cent degré celcius.
A bouffer suffisamment vite pour ne pas s’attarder sur la saveur.

Une étoile sur Trip Advisor. Wouldn’t recommend.

Soupir.

Qu’est-ce qu’elle foutait là ?

Etna n’avait jamais été une femme spontanée.
Etre spontanée, c’est arriver à ne pas réfléchir. C’est accepter de finir dans des trous comme celui-ci et se dire que finalement, ce n’est pas si mal.
Qu’il y a du positif. Qu’on s’amuse bien, non ?

Elle savait mentir, certes. Mais pas à ce point. Tout de même.

Alors.

Qu’est-ce qu’elle foutait là ?

Même dans sa tête, c’est le silence.
Malgré le bruit, malgré les opinions.
Elle sait pas si elle veut répondre à cette question.
Ca attendra. Encore un peu. Juste un peu.

Elle débouche dehors, sait pas trop comment. Comme le reste, en fait.
Le vent sur son front.
Un mur contre son dos.
Les basses qui pulsent, désordonnées.
Le mégot rougeoie en heurtant le sol. Agonise et roule jusqu’à des pieds inconnus.
Les pieds ont un corps. Le corps a des yeux.
Ah.

- You’re too old for this.

Sous les étoiles et les nuages, il y a leurs regards qui rodent.
S’accostent, s’effleurent, s’apprivoisent.
Il y a le sel de ses tempes. L’argent de sa barbe.
Il y a son nez léonin.
Sa pomme d’adam marquée.
Il y a ces lignes, tracées au pinceau, aux contrastes de son visage.
Il y a sa moustache.
Et quelle moustache.

- Way too old.

Etna balance un coup de menton en direction des autres. Des jeunes.
Puis hoche la tête, lentement.
Esquisse un sourire carnassier.

Quelque chose coince. Quelque chose gueule.
En elle. Entre eux.
Ouais.
Quelque chose.

Elle croise les bras sous son décolleté.
Tiens, elle a encore sa bouteille en main.
Elle jauge, le timbre grinçant.

- And that’s a compliment.
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Fast Slow Disco - Jeu 12 Juil - 9:18


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personality cult


"So fuck the voice of a generation
You can stand on your own two feet
Hooligans from across the nation
Sing my songs when you mob the street"



Minuit. Pour certains, c’est une heure pour fermer les paupières, les clore et oublier la brutalité de cette ville, se laisser hisser tout là-haut dans le ciel, avoir des étoiles dans la tête et plus des cris. Ouais, dormez braves gens d’Arcadia, essayez de mettre un voile sur vos orbes si délicates, tentez de vous dérober à la réalité de ce putain d’univers. Mais vous pouvez toujours vous cacher derrière une multitude de couvertures et de plaid, on saura toujours où vous êtes quand on aura besoin de vous.

Ou de votre corps.
Ou de votre âme.
Ou de votre sang.

On saura toujours où vous trouvez qand nous, les Dieux, on aura besoin des vivants.



Les hanches s’entrechoquent, les bras virevoltent, les nuques se tordent et les corps agonisent. Toi, jolie gamine, t'en as envie, hein, de te laisser aller sur le rythme endiablé. Toi, joli gamin, t’en as envie, de vibrer sous les phalanges des inconnus, de faire de ton corps une jolie toile à multiple artistes, de ta peau, une fresque tactile. Pas besoin de ressentir les émotions pour savoir que sous tes cris, c’est pas une simple frénésie qui t’emporte mais bien un désir tacite de vivre dangereusement. D’attirer les vivants et surtout les morts.

T'as de la chance.
La Mort, ce soir, elle n'attend que ça, de t'extirper quelques cris.

Je regarde, dos contre une paroi métallique, les yeux qui vrillent de droite à gauche, qui s’amusent de ce spectacle, de ces femmes et ces hommes qui murmurent des « je t’aime » et des « prends-moi ».  Une bouteille de verre à la main, tequila qui a remplacé la bière dans le goulot. Bois doucement Jan, tu sais à quel point les alcools ne font pas bon ménage avec le mal qui te tient les couilles depuis des mois.

Okey que je pense, discussion de moi à moi, au creux de ma tête. De toute façon, j’suis pas là pour le plaisir. On a demandé au capitano de la Cala de surveiller quelques têtes ce soir,  dealers et autres magouilleurs en couche culotte. Vous êtes sûr de vouloir jouer dans la cour des plus grands, les gosses ? Vous n’avez même pas votre permis baby-moto.
Je souris légèrement face à la pensée, goulot entre les lèvres et je remarque une équipe de donzelles qui me matte à quelques mètres.

Brunes, les hanches qui frappent le vide comme un bateau les tempêtes. Ça va se fracturer le col du fémur à force de voguer de droite à gauche avec autant d'entrain. 4 gamines, des airs d'ange collés au visage, des jupes trop courtes, des seins qui s'éclatent. Comme d’habitude, même ritournelle, même fuckin' danse qui s’évertue de me faire sourire comme un gamin. Ça regarde, ça désire, ça s'approche, ça touche un peu et... Ça panique.

Car t’es beau Jan.
Beau à en damner les saints.
Mais flippant comme le Christ planté dans la chambre de mère-grand.
T’sais, celui qui te matte quand tu commences à dormir. Qui te regarde insidieusement, qui te fait te poser des questions sur tes crimes et sur les prochains chatiments.

T'es beau mais tu fais peur.
Canon à en cramer des coeurs.

Bouteille terminée, pas de gosses aux pilules à l’horizon. J’ai envie de prendre l’air, d’aller faire flipper d’autres choses que des gamines qui ne capteront jamais que leurs tétons, j’ai juste envie de les découper pour en faire des boutons de chemise. Clairement, la chaire féminine, ça ne m’a jamais fait bander. Alors ça sert à rien d’essayer.

Vent qui s’insinue sous le t-shirt nimbé de sueur, clope roulée que mes doigts attrapent et foutent au creux de mes lèvres avant de l’enflammer. Comme chaque soir, Arcadia est en feu sans que ses habitants le sachent. Fêtes, crimes, courses poursuites ou orgasme, Arcadia brûle sous un brasier que les humains ne peuvent comprendre. A quand l’avènement des divinités ? A quand la fin de cette putain d’humanité ? Bientôt Jan, bientôt, essaye juste de pas clamser avant…

" You’re too old for this.


Mes paupières vrillent vers la voix lancinante. Perdón ? Clope au bec, yeux couleurs chocolat qui en découvrent d’autres à la saveur plus intense. Chocolat noir. Avec quelques pépites de menthe, qui glace le sang quand on les croque.

Enfants Terribles.

Reste sur tes gardes Jan, pas de guerre ne signifie pas pas de sang. Et la lady qui se trouve à tes côtés n’est pas n’importe qui. Elle a déjà sauvé ton cul de Chico une fois, la prochaine, possible qu’elle t’enfonce ses talons aiguilles là où tu ne t’y attends pas.

" Way too old….And that’s a compliment.


Rattrapez vous Miss Kebede, avant que vos mots attisent les braises. Trop vieux. C’est l’hôpital qui se fout de la charité ? Heureusement que c’était un compliment. Heureusement ouais.

Bouffée expirée, petit sourire en coin face à la donzelle aux jambes de girafe qui en a du acculer des coeurs ce soir.

« On ne dit jamais ça d’un bon vin, Miss Kebede…

Léger coup de menton vers sa bouteille qu’elle garde précieusement contre sa poitrine encore bien fière malgré les années qui se cachent derrière son visage de biche. Alors, prêtresse, juge et maintenant cougar ? Jolie liste accolée à votre cul Miss Ketebe.

« Et vous avez l’air de vous y connaitre justement.. En bon vin.

Dernière taff, sourire écrasé par la bouffée de nicotine.  
T’as peut-être le visage d’un ange Alejandro, d’un gosse qu’on peut imaginer tomber au mauvais moment au mauvais endroit. Mais ceux qui savent qui tu es, ceux qui ont ton nom au creux des lèvres. Ceux-là, ils savent que le gamin, jamais il a n'a été vivant.

Y’a toujours eu que l’homme.
Y’a toujours eu que la Mort.
Y'a jamais eu d'enfant.


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