parfois, on se lève le matin et on remarque que notre frigo est vide. on a tout simplement pas envie d'aller sortir pour aller seulement prendre de quoi nous nourrir, mais on a pas le choix. c'est soit ça, soit on se laisse crever par la faim. et personnellement, même si j'aimerais dire que j'ai autre chose à faire que de penser à mon ventre, ce n'est pas vrai. rien qu'un peu. parce qu'une partie de moi à envie de tout foutre en l'air pour aller se défoncer dans un bar à opium, par exemple. j'ai envie de fumer et de m'endormir pour ne plus jamais me relever. ça serait tellement plus facile. un jour, je me dis que c'est ce qu'il m'arrivera. j'aurais pris le petit cachet ou le verre de trop. à moins que cela ne soit un dealer qui m'aurait abattu à cause d'une dette futile. je suis bien conscient de tout ça. mais cela ne m'empêche pourtant pas d'avancer et de m'enfoncer d'avantage. à tel point d'avoir l'air sans nul doute pitoyable. une carcasse qui se traîne jusqu'au supermarché. je n'ai que faire des regards réprobateurs ou curieux qui peuvent se tourner dans ma direction. j'ai une mission à accomplir et je compte bien la terminer le plus tôt possible. aussi, à peine suis-je rentré que je m'élance à la recherche des vivres à rameuter. ma main semble vouloir saisir tout ce qui passe au-dessus d'elle. que ce soit de l'eau, du lait, du café ou encore des œufs, je ne m'arrête pas. un instant, j'hésite, ne sachant si j'allais pouvoir me permettre de payer un caddy aussi rempli, scrutant le moindre produit de mes prunelles. mais finalement, c'est vers une télévision que mon attention se pose. on y passe les informations habituelles, nous rappelant à quel point ce monde est dangereux et à quel point nous sommes de pauvres créatures fragiles. ce qui est raconté ? les derniers faits à arcadia. des meurtres. une histoire de tempête. des individus aux yeux arrachés. que de terribles nouvelles en somme.
je reste attentif à ce qui est dit, non sans être plutôt inquiet. des personnes sont mortes, probablement abattues par un fou furieux. cela aurait pu être moi. songeais-je quelques instants. j'aurais pu être victime de cette attaque comme n'importe quelle autre personne. cela n'était seulement qu'une question de malchance. si, d'un côté, je ne connais point les malheureuses victimes, je ne peux ressentir une certaine rage à l'égard du malade qui a commis ces atrocités. qui est-il pour arracher aussi violemment la vie d'une poignée d'innocents ? pourquoi commettre l'irréparable sans même avoir une raison un tant soit peu valable ? je frissonne. il y en a-t-il réellement une, en soit ? non. bien sûr que non. rien ne pouvait expliquer une telle tragédie. et la populace devait faire avec, sans même avoir une quelconque réponse à ses interrogations. et c'est la même chose pour tout le reste. oui. comme ces gangs qui traînent les rues, dominant les quartiers. un jour ou l'autre, ils décident de se faire la guerre et des gens disparaissent. et on laisse faire. parce que nous sommes que des agneaux. on tremble à l'évocation d'un nom. on espère ne pas être la prochaine victime ni un potentiel sujet. on veut continuer à exister librement. alors on fait comme si on avait rien vu et rien entendu et on trace la route. d'ailleurs, peut-être que la mafia est en train de traficoter quelque chose, pas loin du market hall, mais personne ne dira sans doute rien. moi le premier. parce que l'on pourrait facilement m'atteindre. je suis une pauvre créature faible. un homme parfaitement manipulable. ≪ - c'est malheureux. vraiment malheureux. ≫ lançais-je au client d'à côté, sans même l'observer un seul instant, bien trop préoccupé à juger encore ce qu'il se passe dans le téléviseur. cela pourrait être n'importe qui. d'ailleurs, cela pourrait probablement être un membre de la mafia tenant une arme au poing que je ne le remarquerais même pas. je suis une cible facile, je vous l'avais dis. bien trop inconscient de la réalité malgré les médias qui défilent sous mon nez.
¬ enigma of the sphinx. ✵ lakshan - Dim 15 Juil - 14:31
Enigma of the sphinx
Lakshan aime ce genre d'instants à la dérobée, une vie chargée de travail et lorsqu'il peut retrouver un peu de simplicité dans son quotidien, il en profite. Des tâches assez banales, comme faire du yoga, ou faire ses courses. Auparavant c'était sa petite amie qui le faisait parce qu'il n'avait pas le temps, il ne l'a toujours pas plus, mais il se rend compte a quel point ce truc idiot lui manque. Incapable de se concentré, comme à l'accoutumée dans un magasin, il passe et repasse les rayons, observe les produits, lit les étiquettes à chaque fois que quelque chose l'intrigue. Il prend le minimum, il n'a pas besoin de s'embarrasser de produits en tout genres et bourrés de sucres raffinés. Mais quand même, l'évolution de la consommation l'intrigue, il y a de plus en lus de bio, de choses saines, mais il y a aussi beaucoup de choses inutiles. Qu'en disent les océans de ces fruits emballés dans du plastique, eux même dans un emballage plastique ? Il se souvient des rivières sacrées du pays d'origine : les déchets font parti du paysage durant les rites de purification ; tout ça pour ça. Il y a tant d'autres problèmes dans ce monde et tout près il y a ceux qu'énoncent la journaliste à la télévision affichée dans le magasin. Meurtres, attentats, Lakshan ne se sent toutefois pas concernés par les querelles divines, il est lassé de ces histoires. Il cotoie même l'un d'entre eux, il en est proche, mais c'est un sujet qu'il désire éviter par dessus-tout et encore moins y entrer ou bénéficier d'une quelconque « protection ». Le jour où cela arrive, il dira qu'il a échoué.
La consternation du client à ses côtés ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd, et visiblement c'est bien à Lakshan qu'il s'adresse. Les iris se déposent sur l'écran disposé, qui diffuse les dernières mauvaises nouvelles d'Arcadia. Bien entendu c'était malheureux, mais les choses n'étaient pas prêtes à changer ; l'orgueil des dieux n'avait d'égale et viendrait le jour où eux aussi ils apprendraient cela. Lakshan le sait lui aussi, sans s'en souvenir mais l'on sait que Ganesh a perdu sa tête par orgueil face à Shiva, qu'il à ressuscité avec une tête d'éléphant – pour lui apprendre. Alors orgueilleux il ne l'est plus, il tente de faire sa vie avec cet environnement particulier, toujours plus en quête de savoir. L'indien reposa son attention sur l'homme qui se tient à ses côtés, sa perception karmique lui indique qu'il est un mortel.
« Oui, c'est malheureux. » Répond Lakshan. Parfois il aimerait être un mortel, ne pas avoir conscience de toutes ces choses et mener une vie normale. Mais dans l'histoire les mortels avaient plus à perdre. Eux qui pendant des siècles ont voué leur dévotion à ces dieux que l'on appelle Zeus, Odin, Râ, et d'autres, quels qu'ils soient, étaient aujourd'hui victimes d'eux. Les temps changent, même les dieux ne sont pas parfaits. Lakshan craint que cela ne se passe un jour pour les hindous qui eux continuent de vénérer leur panthéon. Il perçoit chaque offrande que l'on fait auprès de ses idoles, chaque prière adressée, ne sachant pas réellement quoi en faire pour le moment. Il a de la peine pour les mortels, Lakshan songe souvent à ce qu'il pourrait faire pour leur donner un peu plus de vision de ce champ de bataille dans lequel est plongé le monde depuis bien trop longtemps. Il sait que toute solution passe par un apprentissage, le dieu de la connaissance et de l'éducation n'aurait pu voir cela autrement. Est ce que lui est au courant de toute ceci ? Au vu du regard choqué qu'il porte sur l'écran, Lakshan en doute, et peut être qu'il avait été amené à dire cela à Lakshan pour que ce dernier lui enseigne tout ceci.
L'indien hésite un moment, et puis il se rapproche du client, toujours face à l'écran il vient se mettre à côté de lui. « C'est la dure loi du monde... » Un soupir quelque peu désemparé, Lakshan repose son visage sur l'inconnu. « Que l'on soit conscient et avertis ou pas, c'est toujours difficile de voir ce genre de chose. »
l'homme aurait tout simplement pu éviter la conversation ; me prendre pour un individu sensible qui s'emporte bien trop aisément face à l'horreur du monde. mais non, il semblait accepter d'engager le dialogue, confirmant mes dires. oui, c'est malheureux, dit-il également. qui ne trouverait pas cet événement injuste ? inhumain ? il faudrait probablement être le criminel qui est derrière ces assassinats sauvages, sans doute. un brigand, sans foi ni loi, n'ayant de la satisfaction que dans le malheur d'autrui. ou alors un monstre immoral, incapable de ressentir la moindre culpabilité à agir de la sorte. mon partenaire de discussion se rapproche alors, quoique un peu incertain. il paraît trouver une solution, expliquant que c'était la loi de notre univers. bien sûr. au final, les êtres humains ne restaient que des créatures. des animaux prêt à sortir les griffes pour quelques broutilles. moi-même avais-je sans doute l'air d'une bête survivant plus qu'il n'existe. néanmoins, je ne veux pas accepter une explication aussi réductrice. même si l'on a tous tendance à se tirer une balle dans le pied, nous restons des êtres pourvus de compréhensions et de sentiments. nous avions forgé notre évolution dans la cohabitation, au sein d'une société. alors, peut-être que nous sommes capable d'empiéter sur l'existence de l'autre pour obtenir toujours plus de confort, mais pas à en venir face à de pareils atrocités. du moins, je n'arrivais point à me l'expliquer. même les gangs dominant les rues n'agissaient probablement pas aussi froidement. ils avaient tendance à s'abattre, une balle plantée dans le crâne. ou alors... peut-être que je me trompais au final. peut-être était-ce l'œuvre de la mafia, tout ça. une mise en garde ? ≪ - ..."la loi du monde" ? n'y-a-t-il pas la justice pour l'appliquer ? des flics et des juges pour maintenir l'ordre ? ≫. je m'exprime, tournant vers l'individu afin de le détailler enfin, de l'envisager. je voulais connaître soudainement mon interlocuteur, comme désireux de savoir exactement avec qui j'avais à faire afin de ne pas employer des sujets tabous. tomber sur un malfrat alors que je m'engage sur un sujet traitant de la justice aurait été plutôt maladroit, par exemple. surtout qu'il est difficile de causer légalité quand on sait qu'arcadia est rongée par la mauvaise graine.
la plupart des policiers sont sûrement à ce point corrompus pour que l'on puisse laisser la mafia s'installer calmement. et ce n'est pas seulement une légende, c'est un fait. une évidence. mais je continue de fermer les yeux et de faire ma vie comme un honnête citoyen, moi. aussi est-ce pour cela que je suis à ce point choqué de faire face à une telle information. si la plupart des complots se font dans l'ombre sans jamais être révélés, d'autres finissent par vous bondir à la figure pour vous surprendre. et la désillusion inévitable sur ce monde soit-disant parfait fait d'autant plus mal quand la tragédie qu'on vous présente est particulièrement terrible. mais en cet instant, je suis le seul à osciller. suis-je le seul des deux qui n'arrivent pas à saisir la situation, à la comprendre ? n'a-t-il point dit lui-même que ces images sont insupportables à regarder ? qui est-il pour être aussi calme ? ≪ - vous semblez savoir beaucoup de choses sur ce qu'il s'est passé. ≫ fis-je alors tout en jetant un regard brillant de curiosité à son égard. en effet, je le trouvais plus sage ou plus expérimenté. pourtant, il ne semblait aucunement plus vieux, par rapport à moi. je dirais même qu'il avait l'air plus jeune. mais peut-être que nous n'avions pas vécu les mêmes choses ; qu'il avait grandit un peu trop tôt. mais de là à dire que j'avais connu une belle vie ; ça non. j'étais carrément paumé, certainement sur le point de dépasser les limites avant de prochainement finir à la rue. je pourrais connaître la misère et l'addiction aux substances illicites que je continuerais à avoir un peu foi en l'humanité. peut-être même lorsque je serais sur le point de crever, écrasé par les plus coriaces que je garderais le sourire. je me pensais plus défaitiste. réaliste. mais non en fait. j'ai trouvé quelqu'un pire que moi. à moins que cela ne soit un individu qui a la tête sur les épaules, moins rêveur que moi.
¬ enigma of the sphinx. ✵ lakshan - Jeu 19 Juil - 22:58
Enigma of the sphinx
Dépité, c'est le mot que l'on utilise pour décrire cet état dans lequel l'on observe une information à la télé racontant un drame qui s'est passé tout près. Se sentir petit, se sentir impuissant, c'était ce que tout mortel subissait chaque jour depuis que les dieux avaient une main prise sur différents aspects de la communauté. Un contrôle insoupçonné, qui pourtant n'est pas difficile à deviner si l'on connaît les bases. Les bases justement, il ne les a pas lui, humain lambda. Parce qu'on ne lui donne pas le droit de savoir et qu'aux yeux de Lakshan ce serait comme encourager l'analphabétisme dans un groupe ; une discrimination en somme, et Lakshan n'est pas d'accord, pas du tout. Alors il va commencer par lui, et il va construire son château de cartes de cette manière, si ça tombe, tant pis, les cartes seront toujours là elles, il n'y aura qu'à recommencer. Le client à l'air curieux face aux dires de Lakshan, même là il ne se rend pas compte qu'il vient de se faire hameçonner.
« Non pas vraiment. » Il avoue avec un sourire désolé, quitte à le décevoir, mais Lakshan est loin du compte, il sait ce qu'il se passe en surface, mais l'iceberg est bien plus gros qu'il ne le laisse entrevoir. A vrai dire il n'a pas envie de tout savoir, ce serait se mettre dans une position de danger, être averti en revanche, ça fait la différence, toujours. « Mais la télévision n'est pas la seule source du savoir. Elle ne vous montre que ce qu'elle veut. » Il parle en connaissance de cause, Ganesh, dieu du savoir, dieu de l'éducation. Parce qu'il ne faut jamais user d'une seule source, certains dieux travaillent à la télévision et les mortels eux, n'y voient que du feu bien évidemment. Lakshan garde les bras croisés, ses yeux rivés sur la télévision et il s'approche de l'écran, se hisse légèrement sur la point des pieds pour éteindre, cesser les bavardages vides de la présentatrice qui elle aussi est sûrement là pour rajouter un peu plus de drama et masquer les faits et les méfaits réels. Ce client croit peut être que Lakshan est de ces illuminés qui croient en diverses théories du complot. La vérité est qu'il adore ce genre de chose, parce qu'il s'intéresse au raisonnement, en revanche il ne les suit pas forcément. Concernant le contrôle des médias, il le sait, pour y avoir lui même été confronté.
A son retour de l'espace, il n'était pas passé à la télé, parce que son discours enregistré avait été jugé inapproprié ; Ganesh s'était éveillé à bord de la station spatiale et était revenu sur terre avec le désir de répandre son savoir ; on l'avait donc tout simplement écarté. Quelle déception pour lui, alors il avait continué sa vie comme si de rien était pour ne pas trop attirer le regard des mafias sur lui et il prend désormais sous son aile ceux qui sont avides de connaissance, ceux qui ont besoin d'aide quelle que soit leur nature. « Moi je vous en parlerai, et quand vous saurez, vous verrez ce qu'il se passe à la télé avec un autre regard. » Lakshan tend sa main vers l'inconnu, afin de se présenter, qu'il ne le prenne pas non plus pour un fou furieux en gage de bonne foi donc« Lakshan Rahman, enchanté. » Fait-il avec ce naturel, la voix claire et distincte, bien plus enjouée maintenant qu'il n'y avait pas le timbre grave de la présentatrice en arrière plan. Bienvenue dans le nouveau monde petit. « Je vous propose de finir vos courses, d'abord ! » Ajoute Lakshan en montrant le panier du client. Concernant ses propres courses, il avait fait le plein de gingembre et de piles électriques. « Après je vous offre un café ! »
je le questionne, curieux. il semble rempli de sagesse quand j'ai la sensation de n'être qu'un pauvre agneau aveuglé à cause de l'innocence de sa condition. mais quand je lui parle du fait qu'il s'est déroulé et qui s'affiche désormais à la télé, il affirme qu'il n'en sait rien, en réalité. qu'il ne peut m'éclairer d'avantage sur ces événements morbides. un instant, je baisse les bras, presque déçu de sa réponse, mais il reprend, expliquant que les médias faisaient ce qu'elles voulaient de l'information. je secouais la tête affirmativement. oui, bien évidemment. il y a tant de chose que les journalistes préféraient nous cacher. mais n'est-ce pas normal, après tout ? imaginez si l'on devait pour parler de tout les malheurs que l'on peut observer à travers le monde ? l'être humain ne serait pas à ce point dépité par tout ce qu'il voit ? accepterait-il d'emmagasiner autant de sujets aussi négatifs ? ne se dirait-il pas, qu'au final, cette existence mériterait-elle pour autant d'être vécue ? nous serions tous mélancoliques, traînant notre peine à notre dure labeur, chaque jours. on n'aurait plus d'espoir, plus d'accroche qui nous permettrait d'avancer, encore et encore. arcadia en était d'ailleurs un bel exemple. tout le monde savait que plusieurs mafia se disputaient au sein de cette petite société. mais on préférait encore fermer les yeux. faire comme si de rien n'était. moi-même, je me fichais de toutes ces histoires, vivant au jour le jour et les considérant comme inexistant. qu'est-ce que l'on pouvait bien changer, de toute façon ? on n'allait quand même pas nous enfermer par crainte de se faire abattre le lendemain, tout de même. et puis, ce n'était pas comme si je rencontrais des voyous tout le temps ! je dirais même que j'en vois pratiquement jamais. ou alors, c'est peut-être parce que je ne les reconnais pas.
l'homme prend alors la décision d'éteindre l'écran. je ne l'empêche pas. finalement, il n'avait pas réellement tord. ça ne servait à rien de regarder l'émission comme des bêtes curieuses. parce qu'on ne nous dit pas tout. parce que ce qui était fait est fait et on ne pouvait rien n'y changer désormais. c'était terrible, mais à le savoir, on se faisait plus de mal que de bien et l'essentiel n'y était pas présenté. je baisse alors le regard, pensif. moi qui pensait seulement faire ses courses, me voilà bien à philosopher sur ma propre existence et sur le monde qui m'entoure. j'aurais pu m'arrêter-là, reprendre ce à quoi j'étais venu faire en ce moment-même, mais au lieu de cela, j'ai pris la décision de suivre cet homme étrange. mystique. je voulais savoir ce qu'il avait à me dire, aussi anonyme soit-il. quoique, jusqu'à ce qu'il en vienne aux présentations. lakshan rahman. ≪ - moi de même ! ganya rohais. ≫ fis-je à mon tour poliment, risette au faciès et le regard pétillant avant de lui serrer la paluche. je venais d'accepter définitivement de le suivre aveuglément, de l'écouter naïvement. c'était sans doute fou. qui sait, j'allais finir dans une secte, ou un truc de ce genre. ou peut-être allais-je m'en sortir changé. qu'importe, j'avais pris la décision de le suivre, d'accepter sa proposition. ≪ - ça marche ! ≫ lui répondis-je donc avant de me hâter pour terminer ma liste, prenant ce que j'avais à prendre avant de passer à la caisse pour rejoindre lakshan. j'aurais probablement dû partir en courant, éviter de devenir un fanatique alors que j'étais déjà un drogué. mais je me disais que c'était l'occasion ou jamais de faire de nouvelles rencontres. parler à des personnes insolites pour mieux les comprendre. au fond de moi, je me disais que je perdais rien à l'écouter sur ce qu'il avait à me dire, en réalité.
¬ enigma of the sphinx. ✵ lakshan - Dim 29 Juil - 19:31
Enigma of the sphinx
Ganya Rohais, il est heureux de mettre un nom sur le visage de cette personne, qui n'a pas l'air effrayé par les dires de Lakshan. S'il est ouvert d'esprit alors il comprendra tout ce qu'il allait entendre et découvrir, après il en ferait bien ce qu'il en voulait. Lakshan est bien plus motivé ces derniers temps, l'hybris sous silencieux grâce à Bael, cela le motive a faire tout un tas de choses pour lesquelles il ne se serait pas arrêté à cause de cette fatigué latente, l'impression que le temps est raccourci. Les yeux sont grand ouverts, le regard attentif, il propose à son camarade de courses de finir les siennes, qu'il se retrouvent ensuite pour boire un café. Chose qu'il accepte à priori, Lakshan lui adresse un sourire et s'en retourne à ses quelques courses en se demandant si ce dernier serait réellement présent.
Alors Lakshan l'attend à la sortie du magasin, son sac en tissu rempli de quelques fournitures, il croise Ganya et lui adresse un large sourire. « Je vais peut être passer pour l'indien le plus cliché de la ville, mais leurs boites de curry sont définitivement trop petites. » Sur ces mots, il pointe du doigt le café en face du trottoir et l'invite à le suivre. Lakshan n'a jamais fait cela, parler du divin, le faire découvrir, il se demande si on les instruit, est ce que cela peut changer quelque chose ? Est ce que la télévision parlerait plutôt des panthéons responsables plutôt que ces groupes de mafia ? Hermès enfermé, Bastet inculpé, Freyr président. Tout ce mélange peut vivre en harmonie si l'on choisi de retirer les masques, revenir à zéro.
« Deux cafés s'il vous plaît, merci » Installés à une table, Lakshan prend les devants. Il est plutôt à l'aise, plutôt serein, il espère ne pas brusquer cet homme afin de le laisser atterrir en douceur quand il comprendra que le monde cache bien plus de choses qu'il ne peut l'imaginer. Et Lakshan aussi peut éviter à un humain de se faire rattraper par les divinités, utilisé contre sa volonté, ou alors il découvrira qu'il est autre chose qu'un dieu que la perception karmique de Lakshan n'est pas en mesure de percevoir. Il lui sourit, installé face à lui et attend qu'on dépose devant eux deux belles tasses immaculées fumantes avec le petit chocolat sur le côté. Par où commencer maintenant ? Lui dire cash ? Lui proposer un airbag ?
« Est ce que vous croyez en quelque chose? » pour commencer déjà, pour ne pas se faire traiter d'hérétique.
après les présentations, nous venons à la séparation, désireux de nous retrouver à la sortie, lorsque chacun avait acheté ce qu'il a à prendre avec lui. je me dépêche, soudainement poussé par une envie folle de rester un maximum en dehors de chez-moi, suivre cet homme mystérieux pour savoir ce qu'il avait à me dire. rien que sa remarque à propos du curry me fit sourire. il avait quelque chose, qui émergeait de lui. de lointain, qui donnait envie de s'abandonner et de lui tendre la main pour mieux le suivre. habituellement, on vous dira que c'est ce genre de personne qu'il vaut mieux éviter en temps normal. que ceux qui vous semblent le plus sympathiques sont les personnalités à fuir car ces dernières sont habitués à jouer un personnage pour vous tendre un piège. mais moi, ce n'est pas comme si j'avais connu une existence qui ne me permettait pas de me mettre en garde dès qu'une situation pouvait être louche. l'homme avait une bonne gueule et j'allais boire un café avec lui. coûte que coûte. ainsi, on se rend au bar d'en face où je laisse mon nouvel ami s'occuper de la commande, n'osant pas lui avouer que j'étais encore plus miséreux que je ne l'étais déjà, après mes achats, que j'avais pour habitude de payer des trucs pour me défoncer avant de me poser dans un coin. pas des petites boissons chaudes à peine excitantes même si elles ont le don de me faire un peu de bien. et je me dis que j'en aurais probablement sans doute beaucoup besoin lorsque l'autre évoque la croyance. j'avoue que, sur le coup, je reste silencieux, fronçant les sourcils et cherchant une réponse qui pourrait le satisfaire comme elle pourrait me satisfaire. franchement, j'espérais pas à ce qu'il se lance sur le sujet des religions. je veux dire. peut-être qu'il allait commencer à s'expliquer du maux que pouvait provoquer quelques humains à cause de vulgaires possessions démoniaques. qui sait, il dirait sans doute qu'il y a un grand seigneur derrière les grandes actions de chaque humain, mais aussi un malin qui pourrait nous détourner de la foi. toutes ces conneries comme ça. je n'aime pas trop en parler parce que je ne suis pas un pratiquant appliqué et que pour certaines personnes, la religion dirige presque toute leur vie. c'est trop tabou pour être posé comme ça, sur la table, avec un parfait inconnu dont on ne connaît presque rien de lui. ≪ - oh, et bien, vous savez, je pense que l'on est pas tout seul... l'univers est bien trop grand pour que seule la terre soit un milieu où la vie peut se développer. ≫ m'exprimais-je en haussant les épaules, cherchant à éviter un sujet qui pourrait être critique. quoi que, la vie extraterrestre pourrait-elle être mal jugée venant de la part d'un croyant ? je ne sais rien, mais je suppose que c'est mieux que de se dire que la foi est idiote. qu'il faut arrêter de croire en une quelconque divinité. que prier ne sert à rien, ça n'aide personne. seulement à perdre du temps quand on peut se bouger pour améliorer les choses concrètement.
¬ enigma of the sphinx. ✵ lakshan - Ven 3 Aoû - 20:59
Enigma of the sphinx
Les questions tombent, Ganya a accepté de le suivre alors Lakshan commence assez vite en espérant ne pas trop l'effrayer « Vous avez parfaitement raison, quel beau gâchis d'espace. » En tant qu'astrophysicien, il ne peut pas lui dire le contraire, mais cela s'éloigne du sujet vers lequel il voulait se tourner : la foi. « Je vous parlais surtout de religion , ne vous inquiétez pas je ne fais pas parti d'une secte, je suis hindou, j'ai été brahmane dans un temple, mais je suis scientifique surtout. Et justement en tant que scientifique je pense que l'homme a créé les dieux mais la croyance veux que les dieux ont créé l'homme. » Un conflit qui se fait toujours plus grand à mesure que les technologies évoluent et que le « besoin » de dieu, de croire en quelque chose de supérieur ou d'une autre vie s'amoindrit. Et quand on se trouve de l'autre côté du rideau, c'est quelque chose que l'on voit réellement évoluer.
« Mais dans les mythologies si on regarde bien, toutes ont des similitudes. Alors qui est arrivé en premier, l'homme ou le dieu? » Ce n'est pas une question directe, c'est une piste de réflexion à laquelle lui-même parfois ne sait pas répondre alors que Ganesh lui, il sait. Ce monde là lui est encore flou, il a beau être de plus en plus en phase avec sa divinité, il n'a pas récupéré ses souvenirs alors dans son esprit il demeure mortel. Parmis ces quelques questions divines, celles qui l'intéressaient le plus l’amènent au sujet qu'il désire aborder :« Et que deviennent les dieux qui ont été vénérés et qui ne trouvent plus de culte maintenant ? Zeus, Anubis, Thor... » Dans l'oubli ? Sur le mont Olypme à la retraite ? Au valhalla a festoyer éternellement ? « Imaginez que vous êtes l'un d'entre eux, vous avez des fidèles qui vous donnent de la puissance, et qui du jour au lendemain détruisent vos temples ? »
Frustration, colère, c'est de cette manière que Lakshan voit les choses, c'est de cette manière qu'il s'explique ce monde dans lequel ils vivent. Il l'étudie encore, il ne prétend pas avoir la connaissance ultime à ce sujet, ses souvenirs l'aideront sans doute à comprendre dans le futur. « Imaginez aussi si je vous dis qu'ils existent, ils se réincarnent, ils sont parmi nous, ils se regroupent pour avoir de la puissance, ils sont en conflit ces panthéons. Ce que vous avez vu à la télé se justifie. Ils se cachent, ils prennent ce qu'on ne leur donne plus et leur intérêt est que cela ne se sache pas. »
