C’est difficile de ne pas rire face à ta remarque Carmen, de ne pas sourire un peu plus, de ne pas poser ma main contre ton derme et te répéter inlassablement de respirer pour calmer ton coeur et tes pensées. Il y a un feu qui crépite en toit ma belle, des braises qui ne demandent qu’à être attisées. Et c’est beau, de voir les flammes lentement te dévorer, faisant de la jolie
chica une vraie tempête avec une verbe acérée. Je me recule, un pas en arrière, pour te laisser de l'espace -
un peu en retard dans la majorité des situations Jan mais qui comprend quand il faut battre en retraite pour mieux attaquer. C'est comme chasser un lapin au final, on lui fait croire à la reddition, pattes en arrières, museau sur l'asphalte et...
On saute.
On mord.
On le crève.
Les souvenirs qui te reviennent lentement, mon regard qui lorgne sur ton cou, derme offert, veines parfaitement taillées là où la peau est la plus douce…. Relever les yeux, bouger un peu la tête pour faire taire la douce ritournelle d’Ah Puch au creux du bide. Allez Jan, un petit coup de dextre, juste pour voir ce qu’il y a, sous sa peau d’ébène…. Nop, nop, thaumaturge, on touche pas, ta gueule le dieu.
Et te laisser continuer. A parler. Du chat, du sourire, de la peau ouverte, de… D’accord, je ne m’attendais pas à ça, les thauma ont tendance a avoir quelques soucis de compréhensions et d’acceptations (ou alors un complexe de dieu) mais okey Carmen, j’accepte d’un hochement de tête. Et plus tu parles, plus je comprend que toi et moi, nous allons nous entendre bien plus que je l’imaginais. Le feu qui rugit, la verbe incandescente qui surgit de tes lèvres. Et tes joues qui rosissent, se parent de nuances enflammées. Et puis t’arrêter, sur une conclusion dès plus ordinaire, pop-culture balancé sur le feu qui est déjà bien bouillant.
Alejandro qui se tait quelques secondes.
Alejandro qui hésite.
Alejandro qui sourit, la tête un peu baissée et le regard relevé vers Carmen.
Petit chat de retour, attendri, quémandant de la douceur des griffes de la belle.
« …Je suis galant ?Lippe mordue, chaton au sol, ronronnant sur le compliment balancé au centre d’une verbe acide. Amusé, Alejandro désarme d’un coup d’oeil vers le haut, pupilles trop sombres, cils trop longs, qui déjà, ont fait frémir le
Commandante sans que Flores en soit conscient. Ta plus belle arme Jan, c’est pas tes griffes, c’est ton putain de regard. Et ton putain de sourire.
« Okey.Conclusion brute de décoffrage mais qui a le mérite d’être claire. Okey Carmen, j’ai compris, la vérité ne sera pas pour ce soir, t’as assez d’arguments pour laisser ta jolie cervelle faire le ménage entre le vrai et le faux, les peut-être et la raison.
« Je ne mens jamais, demandez à qui vous voulez dans ce quartier, ils vous diront tous la même chose… Mais okey, je vous laisse pour ce soir Carmen, prenez en compte tout ce que vous ai dis, réfléchissez et…. A la moindre question ou au moindre soucis, demandez de voir Alejandro N’importe qui, on sera où me trouver….Et c’est vrai Jan, tout le monde te connait ici. C’est bien plus facile même si la moindre de tes actions ne passent jamais au travers des filets. Faut que t’ailles dans un autre quartier pour faire tes p’tites affaires.
Reculer encore d’un pas, sourire dès plus sincère sur les lèvres, faim qui gronde encore plus que tout à l’heure et battre en retraite.
"Bonne soirée Carmen, et croyez moi... J'aurais préféré que vous ne me touchiez pas....Je ne parle pas de la blessure Carmen, je parle de ce que tu as ressenti en moi. La Mort, la maladie, le mélange des deux, chimie impossible, symptomes dévorant les éclats de vie qui me restent pour quelques temps.
Vraiment, j'aurais préféré, que tu ne ressentes jamais ce qui brûle à l'intérieur de moi.
ellipse.
Le lendemain soir, en rentrant chez toi Carmen, tu trouveras devant ta porte une petite enveloppe. Glissé à l’intérieur, un collier simple, sombre, boucle d’acier, Pichoncito taillé sur le recto du cuir, et sur le verso, l’adresse de la propriétaire.
Pas de mots, pas d’expéditeur, mais ça suffira pour que tu ne m’oublies pas Carmen.
Car moi non plus, je ne t’oublierais pas.