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(katharina) turn cold.

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(katharina) turn cold. - Sam 11 Aoû - 16:16


TURN COLD
katharina & koständin
Leaving to find my soul, told her I had to go. And I know it ain't pretty when our hearts get broke. Too young to feel this old, watching us both turn cold. Oh, I know it ain't pretty when two hearts get broke. Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on.


Le soleil disparait, peu à peu et laisse place à la vermine et à la vraie nature d’Arcadia. Cette ville était aussi fascinante que dégoûtante. Les gens, étaient fascinants. Ils s’arrêtaient, discutaient et se faisaient piller. Ils marchaient, insultaient et se faisaient voler pareil. Quitte à être désagréable, autant avoir une véritable raison. Tandis que je m’affaire à améliorer les stocks de la roulotte pour satisfaire certains clients, je vole des bagues, des montres et ce fut une journée fructueuse. Au moindre pas, le bruit des métaux qui s’entrechoque donne un rythme, me faisant même regretter de ne pas avoir pris ma guitare avec moi. Tant pis, une autre fois.

Quelques sourires charmeurs balancés, sans la moindre intention autre que de passer mon chemin, je sais que ce soir sera un grand soir. Ou plutôt un bon soir. Enfin non, un soir différent des autres. Je me calmais, conscient de ce qui risquait d’arriver. Une gifle, quelques insultes et beaucoup d’alcool pour noyer nos rires. Katharina. La lueur d’Arcadia, retrouvée au sein du quartier rouge de la ville. Bourreau de son malheur et des heurts qui avaient pu l’affliger et qui l’affligent encore, je guettais, plusieurs soirs durant pour connaître son emploi du temps. Planqué sur le mur adjacent, singe de la ville, je l’observais. Sa chevelure d’or et ses pas graciles. Et quelque chose s’éveillait. Un sentiment fâcheux, qui indique de ne plus avoir à être seul pour survivre, mais aussi l’échec de ne pas avoir réussi à la sauver des griffes de son maître. L’eau a du passer sous les ponts, pensais-je. Si seulement je pouvais me rendre compte que l’eau accumulée risquait de faire sauter le barrage.

Mais ce soir était le soir. Le bon. Pour une fois, j’avais mis de l’ordre à ma tignasse, allant même jusqu’à mettre une chemise pour elle. Veste en cuir sur les épaules, khukri émoussé dans le dos, je déambule dans les rues d’Arcadia, ou plutôt parfois de toit en toit. La roulotte à Cornucopia fait son effet, même si la rousse du village cherche probablement à m’empoisonner. Je m’autorise quelques pas de danse, et bats la mesure sur les taules et les vieilles flaques d’eau putride. Sur le toit de l’immeuble adjacent au cabaret, ce que je présume être la porte de service s’ouvre et voilà la belle blonde, la Belle tout court. Je la suis de ma tour d’ivoire, jusqu’à une ruelle sombre pour sauter atterrir devant elle dans un double saut périlleux. La réception est impeccable et j’imite notre salut de fin de spectacle, il y a de cela quelques années. Bien des années. « Bouton d’or ? » Un sourire à s’en décrocher la mâchoire se peint sur mon visage, et les lumières de la ville laissent entrevoir cette lueur de joie, intense, dans mon regard. Là où il devrait y avoir des excuses, des remords et des regrets, il n’y avait que le bonheur de la retrouver. Je fouille dans ma poche intérieure et lui tends une vieille photographie de nous deux, derrière une des caravanes du cirque, prise à la sauvette entre deux représentations. Elle rit, et le son me revient. Je la regarde. Et là où certains décèleraient une simple œillade complice, d’autres y capteront l’affection adolescente et le béguin d’un roux des bas-fonds pour une princesse russe.  
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(katharina) turn cold. - Mar 21 Aoû - 0:51



turn cold

 
koständin  ϟ  katharina .

Ritournelle malsaine, immoralité déversée sur ces corps fragiles, disloqués sous les à-coups fiévreux des débauchés sadiques. Reflet d’une poupée noyée dans l’obscénité, visage recouvert de fantaisie, lèvres carmines prisonnières du vice, accoutumées au scandale. Artifices éclipsés d’un revers de main.  Crasse imprimée sur l’épiderme laiteux, témoin d’une servitude éternelle au péché. Angelot devenu succube. Un soupire s’échappe, monstruosité en proie à l’accablement d’une vie impure, enchaînée au geôlier immoral. Nuisance nocive rongeant l’oisillon qui se surprend à rêver de liberté, de simplicité lorsque l’œillade azuréenne croise ces sirènes envoyées à l’échafaud, au cœur de ces prisons de velours où patientent les gloutons lubriques. Elle les regarde s’éloigner, remercie le ciel dans un léger murmure. Palabre égoïste qui la plonge aussitôt dans les remords de ce privilège accordé par le cerbère exclusif. Ondine préservée des affres de la décadence. Unique valse accordée aux plus téméraires, lorsque la goule affamée réclame sa livre de chair. Elle est là, tapit dans l’ombre, observatrice, prête à s’extirper des ténèbres à chaque instant pour recouvrir le monde de sa crasse répugnante. Cohabitation suffocante. Torpeur nocive dissipée par ce claquement de porte, ces rires insultants qui embaument la pièce. Clap de fin, le spectacle se termine, les applaudissements résonnent dans le bâtiment, les billets inondent le sol. Pourboires coincés dans les courbes affriolantes, pour un regard accordé, une caresse offerte. Écœurant. Affaires amassés en hâte, jeté dans ce sac, fourre-tout, caverne aux milles trésors. Atmosphère oppressante, décadence nauséeuse. Elle cherche à fuir, à s’échapper de ces limbes asphyxiantes. Comme chaque soir. Ombre glissant jusqu’à l’échappatoire, porte de service austère, mirage de liberté.

Brouhaha de la circulation nocturne agressant le pavillon, odeur d’essence, d’excréments en tout genre ; ruelle plongée dans les ténèbres, témoin des nombreuses débauches humaines. Les talons martèlent le bitume, entreprennent le retour vers l’antre confortable. Prison dorée éloignée du monde, de l’agitation répugnante. Souvenirs succincts de l’éclatante nature de la mère patrie. Tableau resplendissant, tourbillons de couleurs, de matières, de sensations. Nostalgie irrépressible. Caboche assénée par les souvenirs. Vie lointaine, bribes d’un passé flamboyant consumé par l’aliénation d’un géniteur névrosé. Prostration soudainement interrompue, sursaut violent, le sac s’écrase au sol, déversant le contenu contre l’asphalte poisseux. Apparition rocambolesque. Injure qui s’échappe des lippes. L’inquiétude ne peut s’empêcher de pointer le bout de son nez. Luminosité médiocre craché par les lampadaires défectueux, inconnu acrobate aux intentions méconnues, le doute s’installe mais disparait aussitôt. Echo du passé, voix familière. Impossible Elle s’immobilise, secouée par la surprise, l’incompréhension. Comment est-ce possible ? Est-ce un coup de cet esprit dérangé, une raillerie de la goule taquine, ou une preuve de sadisme de ce foutu destin ?  Les billes céruléennes se relèvent,  se posent sur cette silhouette. Torrent d’émotions. Fantôme d’une vie éclatante, bercée par la clameur d’une foule subjuguée, par ces acrobaties aériennes, ces secrets, rire partagés aux détours des caravanes. Doux souvenirs rapidement noyé par les larmes, la souffrance que ce visage engendre. Les traits ont changés, mûris, mais ce regard, ce sourire, ce surnom elle le reconnaitrait entre tous. Douleur amer. Ondine submergée, poitrail enveloppé dans l’amertume de cette promesse délaissée. « Je t’ai attendu … » Reproche qui s’échappe. Œillade furtive sur cette photographie, vestige de l’attachement autrefois portée. « Mais tu n’es jamais venu. »  Esprit en pleine torture, tiraillée par cette envie irrépressible de retrouver ses bras, ses rires, et le déchirement de cet espoir d’une vie meilleure effacée devant son absence, sa fuite.





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(katharina) turn cold. - Jeu 6 Sep - 14:53


TURN COLD
katharina & koständin
Leaving to find my soul, told her I had to go. And I know it ain't pretty when our hearts get broke. Too young to feel this old, watching us both turn cold. Oh, I know it ain't pretty when two hearts get broke. Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on.


Affranchi des règles et de toute rigueur, les pieds s’écrasent devant la fleur d’or aux pétales dont je ne voyais pas les écorchures. Pour elle, je connaissais le goût de faire mieux, de faire plus. Chemise en apparat, artifice d’une amélioration temporaire, éphémère, je me tiens droit, fier et heureux. La réserve au placard, laissée à la rouxlotte, je l’observe sous les lumières perfectibles d’Arcadia. Face à l’œuvre du temps, de l’enfant devenue femme, créature enchanteresse, je m’égare un instant. Bouton d’or devenue blanche colombe, renfermant la goule insoupçonnée. La photographie des deux enfants est tendue, offrande incongrue face aux émotions qui la tourmentent. Je les ignore, parce que je ne sais pas les voir, que je n’ai jamais su et que je ne saurais jamais. Je ne savais pas apprendre. Motivé par la survie et l’absence de règles, le goût d’un risque toujours plus grand, je m’avance spontanément vers elle d’un pas léger, presque dansant. Mais, elle, elle ne sourit. Pourquoi, bouton d’or, ne souris-tu plus ? Qui a volé ton sourire ? Qui a volé ? Dis, parle, parle au roi des mécréants pilleurs, que je venge l’affront.

Mais dans son regard, miroir de l’âme, je distingue les traits du coupable. Ses lèvres pleines prononcent le verdict, plein de vérité. Et je n’ai que des maux malhonnêtes à lui proposer. Elle a attendu, ce jour d’été qui devait laisser éclore notre bourgeon de liberté. Et je me souviens alors. Des coups, de la foudre, du tonnerre qui gronde et qui s’éveille et le bourreau, lui, qui s’effondre. Je connaissais mon sauveur, depuis que pour une fois, je n’avais pas mis les pieds dans une bibliothèque dans le seul espoir de ravir tous les objets délaissés. Le dieu Péroun, dont j’étais l’intangible débiteur, m’avait sauvé. Mais tout avait un prix. La mort sur le sillage, Katharina en mirage, devenu inaccessible. Meurtrier qui n’aurait plus le droit de la toucher un jour. Elle ne pouvait qu’être mieux sans moi. Et ce n’était pas une de ces tournures romantiques de films sur les vampires. Il n’y avait pas de vampire, juste des adolescents qui ont grandi trop vite. Machinalement, ma main resserre le foulard à mon cou et remonte le col de la chemise. Je ne vois pas le coup d’œil jeté par la fleur d’or à l’offrande et la range dans ma poche.

Les sourcils froncés, je relève le regard vers Katharina, tsarine de bien des terres et pilleuse de myocarde. Elle avait attendu, et je n’étais jamais venu. Une berceuse familière, continue. Je la regarde et ne trouve rien d’autre que d’afficher un large sourire béat. « J’me suis.. Pas perdu mais j’ai eu un petit contre-temps. Un p'tit empêchement, quoi. » De plusieurs années, sans aucune explication, rien. Un silence que je me devais d’expliquer mais dont j’étais incapable. Et je trépigne, bouge sans raison, sautille presque, bats la mesure d’une musique dans ma tête qui tourne en boucle. Je chantonne, fredonne, me perds dans les mots que je tache de trouver dans des méandres toujours plus sinueux. « Je t’ai trouvé maintenant, y’a rien qui a changé hein ? » Supplique interdite et pourtant prononcées, un blasphème prononcé par celui qui hébergeait un dieu. Les spasmes s’enchaînent. Nerveux, je cille frénétiquement, parce que devant elle, le rideau tombe et le spectacle cesse. La fleur d’or me connait, me sait. « P't-être t’aurais pu prendre le train au lieu d’attendre. » Une solution sincère qui prend la forme d’une provocation pourtant à n’importe quelle oreille autre que la mienne. Et je ne m’en rends pas compte. Je ne me rends compte de rien. Instable et perdu, je me raccroche à son regard. Prunelles dilatées, un signe que j’ignore encore. Alcool, drogue, je l’ignore. Je ne veux que son regard et me surprendre à y exister encore.   
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(katharina) turn cold. - Mer 19 Sep - 20:57



turn cold

 
koständin  ϟ  katharina .

Douce torture, supplice exquis devant la silhouette de l’énamouré. Caboche prisonnière de l’étau de ce passé suffocant, amer, de ces retrouvailles clandestines, inattendues au cœur de la crasse arcadienne. Déchirement du palpitant chancelant, confus. Colère ou ivresse ? Amertume ou bonheur ? Guerre silencieuse, pesante. Tant de questions, si peu de réponses. Submergée d’émotions diverses, sibylle confuse, immobile devant l’image parfaite de l’ardescent. L’envie irrésistible de toucher, de mettre fin à l’incertitude, mais la peur d’effacer l’apparition tant de fois espérée. Longue attente, un calvaire pour l’alcine froissée, offensée par l’oubli de celui qu’elle imaginait irréprochable. Illusion. Accusations délivrées, rage vrombissante à l’égard du tourmenteur. Rêveries tant de fois murmurées à l’orée du cortège de caravanes, balayées par cette disparition soudaine. Le regard se détourne, blessé. Les années se sont écoulées mais le souvenir de cette nuit demeure intact. Abandon odieux. Ballerine esseulée au bord de l’asphalte, guettant cette liberté tant de fois espérée, effleurée, délaissée.

Justification vague, sommaire. L’impatience gagne la goule hargneuse, titillée par l’envie d’exprimer pleinement cette colère si longtemps retenue.  Dextre colérique, suspendue. Jointures aux portes de l’explosion, blanchies par ce courroux inébranlable. Tempérance suppliée. Paumes égratignées subtilement, mutilation furtive, dissimulée. Autant d’émotions incompréhensibles, contradictoires pour la sibylle étourdie. « Un empêchement.  » Remarque acerbe, craché sans vergogne. Fatiguée, épuisée par ces nombreux hivers traversés dans la solitude, ces printemps d’espérance. Les histoires se tissent, aussi farfelues les unes que les autres, mais aucune ne parvient à expliquer cette absence. Tout est différent mais rien n’a changé à la fois. Enigme délicate. Souvenir enivrant des belles paroles échangées, des promesses énoncées. Mais dix ans c’est long. Interminable. Le cœur vieillit, s’endurcit. « Je ne sais pas.  » Un soupire, un murmure, évidence de l’incertitude flagrante. L’iris fatigue, laisse entrevoir la douleur, le soulagement. La douleur des sentiments incertains, compliqués; et le soulagement de le retrouver. Diablotin adoré. « Tu es partis longtemps …  » Beaucoup trop longtemps. Nervosité remarquée, décelée. Gamin turbulent. Elle emprisonne son poignet. Geste tendre, délicat dans l’espoir de le rassurer, inconsciemment. Malgré les incertitudes, le palpitant continue de s’émouvoir face à ce regard, cette voix, ce sourire.

Un pas, un second. La carcasse glisse, se rapproche. Proximité soudainement essentielle. Candeur, insouciance intacte du Koständin. Traits de caractère qui l’attire, fait fondre le myocarde terré dans cette chrysalide de souffrance.  Comment a-t-elle pu oublier. Un léger sourire, éphémère étire les lippes rigides, éreintées. « S’il te plaît … ne dis pas ça.  » Contact subtile, le front se pose contre son semblable. « Tu connais ma situation. » Prison dorée, geôlier omniprésent. Manipulation psychologique, attachement qui se développe pour le cerbère torturé et pourtant cette envie de liberté omniprésente. Goule coincée dans les méandres tortueux d’une vie obscène, oppressive, sadique. « J’aimerais seulement savoir une chose …   » Perle salée qui s’écoule, silencieuse, inattendue. L’ondine noyée dans cette sensibilité écœurante. « Est-ce que tu comptais vraiment me rejoindre ?   »






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(katharina) turn cold. - Mar 25 Sep - 11:17


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Leaving to find my soul, told her I had to go. And I know it ain't pretty when our hearts get broke. Too young to feel this old, watching us both turn cold. Oh, I know it ain't pretty when two hearts get broke. Three years of ups and downs, nothing to show for it now. And I know it ain't pretty when the fire burns out. Calling me when I'm drunk, remind me of what I've done. And I know it ain't pretty when you're trying to move on.


Les images s’assemblent, à mesure que je les imagine. Le bourgeon doré esseulé, qui attend, pour une rousseur absente. Seul le cuivre des feuilles qui tombent, autour d’elle, l’entourent. A mesure que leur chute est lente, elles amorcent la fin de l’espoir audacieux, de jours meilleurs. Outrecuidance qui n’était pas sienne, mais dont j’avais osé lui souffler les mots, je l’avais abandonnée lorsque la Ballerine avait du en subir les maux. Et c’est ce qui me hante. Mais que je tais, parce que je suis malhonnête, aussi bien envers son myocarde qu’envers le mien. Je tape du pied, deviens nerveux. La faiblesse ressurgit. Insupportable voleur, incroyable pilleur. Je lui fais face, mais pas trop. Je suis là, sans être là. Je repense, je refais, je change avec des si des heurts pourtant inscrits par des lettres de sang sur le marbre glacé.

Distrait, je l’étais. Je cille, trépigne. Je m’agite, et le corps crie une vérité que mes lèvres taisent. L’empêchement véritable encore secret, je hoche simplement la tête, évitant soigneusement son regard. Elle seule sait lire et traduire dans le langage des néophytes, des inconnus, des étrangers. J’ignore pourtant ses signes. J’ignore la mutilation et le courroux qui menace de s’abattre. Je renifle bruyamment, me râcle la gorge et lève les yeux au ciel. La respiration s’emballe, le tourbillon s’avance. L’acide de son verbe me ramène dans une réalité qui me rapproche de la sienne. Mais comme les astres sont joueurs, jamais nos étoiles n’ont été alignées. Supplique déversée, elle se heurte au mur. Et alors que je pensais son pardon acquis, je me rends compte qu’il ne l’est pas et qu’une bataille sera à mener pour espérer la revoir sourire un jour. Mais elle ne sait pas. Et ce n’était pas le moment. Je la voulais elle, dans le présent, et ne pas raviver des souvenirs pénibles qui libéreraient mon hôte. Je lutte pour ne pas voir, et demeurer aveugle à sa vérité discrète. Elle a mal. Les soupçons se confirment. Le poids de la culpabilité s’abat, et si je m’agite, c’est pour tâcher d’en répartir le poids et non de m’en défaire. « C’était un gros empêchement. » Je veux lui dire, la tsarine mérite la vérité. Elle mérite de savoir le trépas de mon bourreau, et la subsistance du sien ; de l’aménagement de l’hôte alors que j’ignore la goule qui la consume. Nervosité qui me ronge, qui se repait de mes entrailles face à la Ballerine, j’obtiens une douceur que je ne mérite pas.

Poignet emprisonné et pourtant, geste salvateur, je m’y attarde. Guérison instantanée, elle m’apaise et les nuages noirs qui menaçaient d’apparaître disparaissent aussitôt. La tsarine s’avance et je me contente de fermer sa marche en m’approchant à mon tour. Le soulagement précaire s’annonce, relâche les ventricules qui battent à un rythme devenu inconnu tant il est inhabituel et étranger. Elle sourit, la Ballerine esseulée. Surpris, j’arque un sourcil, l’air innocent, le rythme l’est aussi. Sa situation. Ses barreaux que j’avais promis d’abattre pour la tirer de cette vie de chien. Rien n’avait changé, au final. Langue qui claque, poing qui se serre. Je guette la porte par laquelle la tsarine s’est dérobée. Je rêvais d’y mettre le feu. Patience. L’hôte refreine l’ardeur et la troque pour la sagesse. Katharina vole à nouveau toute mon attention. « Tout ce que tu veux. » La larme perle, discrète, si discrète que je ne la remarque que lorsqu’elle inonde mon épiderme. Le pouce vient effleurer, essuyer, mais la marque demeure. Mon front s’accole à nouveau au sien. Je sais qu’elle est là, et que ce n’est pas un mirage. Je cille frénétiquement et farfouille dans les poches de ma veste en cuir. Je lui tends à nouveau mon portefeuille, qui arbore cette photographie. Ses traits n’ont pas changé. Je la lui donne et cherche nerveusement la réponse.

Un ticket de bus, inutilisé. Le sien. « Tiens. » J’inspire et me passe la main dans les cheveux, ébouriffant la tignasse que j’avais pris la peine de coiffer pour elle. « J’pense pas que tu puisses encore l’utiliser. J’crois qu’il est périmé. » Il l’est, c’était sûr. « J’voulais te le donner moi-même, j’me disais qu’on aurait pu être assis à côté dans l’bus, ça aurait été plus drôle. » Berné par mes propres leurres, à croire que la vie n’était qu’un jeu, que rien n’était vraiment important, et encore moins que les actes pouvaient avoir des conséquences, le baratineur baratiné percute. Je percute. « Mais.. » Je relâche son visage. L’évidence se trace. « Attends. » Je m’avance vers la porte, les nuages noirs discrets apparaissent mais c’est la lame rouillée qui s’enfonce dans le boitier et le système de sécurité se bloque. Désormais impossible à réparer jusqu’à la prochaine intervention, j’accours vers la Ballerine. « C’est bloqué. Ta situation pourra attendre quelques jours comme ça. » Attention ridicule, maladroite et incroyablement niaise. Le regard est pourtant fier, espiègle. J’étais persuadé de lui avoir donné quelques instants de répit, sans me douter de l’inefficacité et du poids de la réaction à ce sabotage. « Tu m’as manqué. » Je baisse un instant les yeux, cherche sa main, l’effleure sans parvenir à la capturer. 
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(katharina) turn cold. - Mar 25 Sep - 22:07



turn cold

 
koständin  ϟ  katharina .

Ces prières tant de fois murmurés. Années de supplications auprès du Divin pour retrouver ne serait-ce qu’une once de lumière, un espoir dans ce dédale de tourments. En vain jusqu’à cet instant. Mais créateur taquin, railleur qui se plaît à chagriner les âmes malgré l’allégresse offerte. Lutte de chaque instant pour ne pas glisser dans la folie. Manipulation minutieuse de ces sentiments imposants, pressants. La sentence est retenue, la dextre fougueuse se recroqueville. Il ne mérite pas cette violence. Un peu peut-être. Pas comme ça. Les images défilent des divers châtiments infligés au bien-aimé. Elle y prend plaisir, la charogne assoiffée, mais spectacle insoutenable pour l’ondine entichée. ça suffit. Palpitant en effroi devant ce film insensé. Tant de haine. Tant d’amour. Mélange âcre. Et pourtant. Elle espère encore,  rêve de ces promesses, de cette vie dessinée à deux. Acrobates des glaces enflammant les airs, acclamés. Déambulation hasardeuses sur les routes, vie appréciée au jour le jour. Mais rêve lointain, intouchable. Éclipsé par cette ombre, ébréché par ce fameux empêchement. Mystère incompréhensif, étrange autour de cette absence. Sybille torturée par la curiosité. Cependant une seule question demeure dans l’instant. Enoncée faiblement, apeurée par la possible réponse. Cette promesse était-elle bien réelle, ou bien un fantasme brodé de toutes pièces par l’alcine en mal d’amour. Les secondes s’écoulent, insoutenables, enveloppant un peu plus le myocarde dans la crainte. Malgré le contact apaisant, doux, familier … agréable.

Souvenir tendu. De nouveau cet écho du passé. Ces secondes d’insouciance emprisonnés à jamais. Reflets effleurés. Le regard s’y attarde, détaille chaque morceau avec minutie. Expressions mutines, enfantines. Elle elle n’a pas changé. Monstruosité prisonnière du temps. Mais diablotin assujetti. Les traits se sont renforcés, cette voix autrefois mélodieuse devenue intense. Et cette aura. Etrange, surprenante. Epiderme chatouillé. Sensations déconcertantes. Qu’est-ce qu’il t’es arrivé stäny ? Réponse enfin cédée. Originale, déconcertante, touchante, enfantine. Vérité détournée, maniée habilement, dissimulée sous cet humour. Elle le remarque, retrouve ce diablotin espiègle. A croire qu’il s’est enfermé dans l’insouciance. Sourire sincère. Ticket emprisonné entre les doigts, vague de nostalgie. Ballerine rassurée, émue malgré tout. « Oh Чертенок*. » Surnom d'antan qui resurgit. Menton qui se redresse, vestiges serrés inconsciemment contre le poitrail. Trésor inestimable. « Ça aurait été drôle, oui. » Légère victoire au goût amer. Sourire qui s’estompe. Si seulement il était venu. Où en seraient-ils aujourd’hui ?

Eloignement soudain, retour à la réalité. Caboche qui s’incline, intriguée. Violence inattendue. Technologie endommagée, mise à mal. Ardescent qui ne cesse de surprendre par ces attentions maladroites, spontanées. Lippes entrouvertes, décidées à interrompre l’acharnement. « Stän … » Abdication. Les mots s’étouffent devant son visage triomphant, cette révélation qui bouscule la ballerine étourdie. Palabre délicate. Geste incertain. Ne gâche pas tout. « Toi aussi, tu m’as manqué. » Si tu savais. Esprit harcelé par le passé. Omniprésent, accablant. Visage effleuré du bout des doigts. Dextre empoignée, tirée légèrement vers cette lumière chancelante. « Allons marcher. » Partons loin d’ici. Si seulement c’était possible. Porte qui claque, voix ronchonne qui cherche à s’extirper. Pas maintenant. Les talons s’envolent, martèlent frénétiquement l’asphalte. Énamouré fermement tenu, traîné sans ménagement. Fuite candide, ombres enfantines glissant sur ces murs amochés. Mais le risque est bien trop grand. Nid de vipères prêtent à tout pour s’attirer les faveurs du geôlier, à briser la ballerine pour s’emparer de son piédestal. Marche silencieuse. « Pourquoi tu ne veux pas m’dire ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui t’as empêché de venir ? » Une autre fille ? Idiote. Goule ronchonne, blâme la niaiserie rebutante de l’alcine godiche.  Iris fuyant, cantonné sur ces pavés. « Tu sais que tu peux m’parler. »


* diablotin.




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(katharina) turn cold. - Mer 26 Sep - 13:03


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Les paupières cillent frénétiquement, alors que la missive est tendue. Offrande de paix, précurseur de ses malheurs et de mes heurts, ce bout de papier misérable aurait pu, comme il aurait du, sauver sa vie. Et ce n’était qu’à cette condition-là, en la sauvant d’abord, que j’aurais pu être sauvé. Ange salvateur, interlude entre les coups et les chutes des répétitions acharnées, la tsarine me préservait des autres et de moi-même. Je lui devais, bien plus que ce que je ne pouvais encore voir. Mais aucune excuse n’avait encore franchi mes lèvres. Non pas par ingratitude, mais parce que je peinais encore à voir l’étendue du mal causé. Trophée de porcelaine, aguicheuse aguichée, coupable de vices dont je l’ignorais capable. Ballerine idéalisée, devenue mirage, pourtant l’acte était réel. Ce n’était pas un jeu. L’envie de lui offrir la vérité commence à retourner mes boyaux. Mais tel était le poids du secret. Alors, je lui livre d’autres envies, tues car indécente, tues car mortes aussitôt espérées. La Ballerine et le diablotin. Une autre image me vient à l’esprit, celle des deux enfants prodiges, bêtes de foire, dans un cirque infini.

La tsarine accepte l’offrande, souffle dans sa poésie natale un surnom qu’elle seule pronçait, et que je n’avais pas entendu depuis longtemps. Surpris, le regard déconcerté, puis ébahi et les lippes s’étirent dans un sourire béat et profondément niais. L’obscurité dissimule les joues qui rougissent et le vacarme d’Arcadia se contente de masquer le palpitant qui tambourine. Le goût de l’amer, et le temps aux regrets, je secoue la tête. « On va s’rattraper tu vas voir, on va bien s’amuser. » Je la quitte un instant. Méfait accompli fièrement, salement, toujours négligé et empressé, j’en profite pour piller les fils de cuivre renfermés. Quitte à vivre dans un cliché, autant en adopter tous les codes. Mais la Ballerine veille et la tsarine commande. Moi, je plie. Je parade devant cette cheffe qui s’ignore, régnant en maître sur la seule mélodie qui n’a jamais été écoutée, car jamais jouée.

Sa douceur finit d’enterrer la nervosité et l’affliction. Je baisse le regard, la réserve me pousse à fuir le sien, de peur qu’elle y lise une vérité que je n’étais pas prêt à accepter, et encore moins à avouer. Alors, j’effleure sa main, son poignet, imitant les caresses prodiguées sur mon visage. Katharina ordonne, j’exécute, tête en arrière et sourcil arqué. L’empressement est soudain, peut-être que j’aurais du l’amener dans un bistrot français, avec des bougies et une nappe à carreaux. Le pas se presse, les foulées s’enchaînent. Loin de sa prison sabotée, la marche se fait légère, silencieuse, tandis que je pense à ce qu’elle aurait aimé pour nos retrouvailles. J’inspire, l’offre est prête à tomber mais ce sont ses cordes qui brisent le silence en premier. Alors, je me concentre, alors que tout s’embrouille et fuse un peu plus, dans tous les sens. Tourbillon déchaîné, enchaîné dans son œil, j’attends que tout se tasse. Le pied bat la mesure, de plus en plus vite à mesure que les images se précipitent et s’écrasent dans une violence familière.

Le bruit du verre qui se brise, les insultes proférées dans diverses langues. L’homme déverse sa haine, sa colère. Les effluves d’alcool inondent la pièce, et je prie pour que l’homme prenne feu. La mère, elle, plane, fatiguée des bonnes-aventures contées la journée à autrui, enfermée dans une réalité qu’elle ne peut plus fuir si ce n’est dans l’alcool et autres substances qui allègent les fardeaux. Elle est assise, et sa main se lève mais l’averse continue. La cadence augmente, et sa vigueur aussi. La joue tailladée, le corps gît au sol. Seizième anniversaire. Et je pense à la Ballerine, je souris. Je souris à m’en décrocher la mâchoire mutilée. Je me souviens de la force que son souvenir m’a donné, assez pour se lever et faire face au bourreau, au mien, pour mieux le fuir et la rejoindre. Le fil de fer qui s’enfonce dans la gorge, le sang coule et c’est l’éclair qui s’abat sur le coupable. Justice divine, l’homme est mort par la force du dieu et la volonté de l’humain. Meurtrier, en confessant mon empêchement, je faisais de la tsarine ma complice. Parce que je n’avais aucun regret ou remord à son égard, non. Le poids de la culpabilité était exclusivement fait de son abandon. Enfermé dans mon tourbillon, je ne remarque pas les nuages menaçant au-dessus de nos têtes, bien trop bas pour être naturels, bien trop dense pour être de la fumée. Et puis ça gronde, ça tonne dans la nuit claire de cette ville encrassée. « J’veux juste, t’as pas faim ? » Malhonnête, mauvais joueur, les yeux d’or redeviennent normaux et tout se dissipe. « J’veux dire, tu sais comment c’était avant. » Affligés par des maux similaires, l’image n’avait pas besoin d’être décrite.

Au loin, un vendeur de nourriture de l’Est abandonne son poste un instant, sans lui expliquer quoique ce soit. Je lève le doigt, lui intimant de ne pas bouger. Voleur, pilleur. Je me sers tant qu’il n’est pas là. Lorsque ses pas lourds se font plus près, je remets tout en état et pars en me mêlant aux passants. J’attrape alors la Ballerine dans une ruelle, tient les victuailles entre mes dents et grimpe. La main tendue, amicale mais ferme, je la toise. « Tu m’fais confiance ? » Sans attendre sa réponse, alors que les cris de l’homme s’élèvent, je la tire et la porte sur le premier étage de l’escalier extérieur, l’entraînant dans un rythme insupportable, jusqu’au toit de l’immeuble. « C’est pas exactement c’que j’avais imaginé mais, c’pas si mal hein ? » La musique du bar du dessous donnait un rythme plutôt agréable et instinctivement, je bats la mesure et fredonne l’air inconnu en me balançant au bord du toit.
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(katharina) turn cold. - Mer 10 Oct - 12:54



turn cold

 
koständin  ϟ  katharina .

Confusion devant cette réticence inexplicable. Mais silence préservé. Quand tu seras prêt. Tant d’années égarées, irrattrapables aux yeux d’une ballerine désillusionnée. Accoutumance aux affres d’une vie peu clémente, d’un destin narquois. Et pourtant espoir niché inconsciemment dans ce sourire, ces souvenirs, ces émois déconcertants. Confusion de sentiments. Un léger sourire étire les lippes. Nostalgie pesante. Petite idiote. Voile sombre succinct. Réalité soudaine, surprenante, étrange. Billes céruléennes déconcertées. Epiderme secoué. Atmosphère étrange. Asphyxie brutale. Gargue prisonnière du flux divin. Bouffées ardentes. Accumulation d’indices, connexions rapides, instantanées. Pas toi. Secret qui se révèle. Vérité dépeinte au cœur du ciel obscur, de ces flèches foudroyantes. Fardeau qu’elle devine oppressant. Chaînes accablantes pour l’éprit de liberté. Poitrail étourdi, lippes bâillonnées dans l’affliction. Grondement dense. Sursaut. Poigne qui emprisonne le bras du rêveur. Supplice silencieux. « Stän ? » Reviens. Inquiétude flagrante qui se dessine. Candeur fendue, écrasée par l’hôte mystérieux. Goule méfiante. S’extirpe des entrailles, à l’affût de la moindre hostilité. Douleur silencieuse, peine réservée. Espoir d’un semblant de normalité réduit à néant. Diversion ostensible. Maux semblables, comparses d’infortune. Accoutumés à la violence, emprisonnés dans une ritournelle nuisible. Bourreaux manipulateurs. Sentence abattus à l’abri des indiscrets, sermons saignant les pavillons coutumiers. Explique moi. Ballerine qui implore. Quête acharnée, furtive de la vérité. Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Dis-moi tout. S’il te plaît.

Le silence demeure. Les mots désespérément emprisonnés. Torture feutrée. L’index se dresse, adjure l’ondine à l’immobilité. Surprise. Le regard s’attache à la précieuse silhouette. Reflet incandescent glissant à travers les carcasses mornes des badauds en promenade. Elle observe, pensive. Bâtisses qui s’effacent. Maelstrom de couleurs, de parfums. Fragrance sucrée, océan bariolé. Retour aux sources. Mélodie gracieuse de ces rires d’enfants noyés dans l’accordéon. Présence imposante du chapiteau majestueux.  Enamouré chapardeur en quête de sucreries à dérober, à déguster dans les ballots de paille aux côtés des pachydermes taquins. Euphorie feinte devant les douceurs amassées. Gourmandises insignifiantes pour le palais morbide. Mais bonheur authentique. Voyage interrompu. Cavalcade soudaine. Acrobate en action, regard admiratif d’une baladine énamourée. « T… » Asphalte délaissé.  Sensations diverses, souvenirs de ces valses aériennes. Talon qui se plante, se coince dans les barreaux de cet escalier de secours. Cendrillon des temps moderne sacrifiant son chausson de cuivre pour cette ascension vertigineuse. Rire qui résonne brièvement. Sibylle prise au dépourvue par cette course, ce retour inopiné à l’insouciance. « C’est parfait. » Et puis merde. Second soulier retiré. Plantes nues effleurant gracieusement le bitume dans une danse élégante, spontanée. Gestes mécaniques. Ballet improvisé qui se termine auprès du fauve indompté, adoré. Etreinte souple, douce. Les bras glissent autour de ces épaules parfaitement bâties. « Tu sais qu’il n’y a pas besoin d’faire de chichi avec moi. » Carcasse qui se redresse. Hauteur voulue atteinte. Caboche qui s’abandonne sur l’épaule. Geste tendre. « Puisque tu n’veux pas m’expliquer les raisons de ta disparition … tu veux bien m’dire au moins ce que tu as fait ? » Dextre qui drape le buste, affectueusement, fermement. Pulpe des doigts qui frôle ce morceau de tissu soigneusement drapé autour de ce cou … exquis. « Depuis quand tu t’intéresses à la mode ? » Veine apparente, imposante. Fragrance carmine. Faim soudaine. Non ! Respiration haletante. Guerre silencieuse. Instinct immoral repoussé, enfoui. Pense à autre chose. Etreinte brisée. Ballerine qui abdique, s’éloigne, souffrante. La faim monstrueuse déchirant la panse vide.





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