AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

« Hidden language of the soul »

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Sam 1 Sep - 15:47

« Hidden language of the soul »
« For what is it to die but to stand naked in the wind and to melt into the sun? And when the earth shall claim your limbs, then shall you truly dance. »

Se faufiler à l’extérieur du cirque était toujours source des plus grandes péripéties.  j'avais pensé à fermer doucement la porte de ma caravane. Ne fais pas de bruit, pensai-je virgule presque à haute voix. Il était si difficile de quitter le cirque sans se faire voir, que je savais que c'était une entreprise périlleuse. La discrétion n'avait jamais été mon fort. Je me souvenais, que jadis, à l'époque du lycée, tous les yeux étaient souvent braqués sur moi. Est-ce si étrange ? Après tout, j'étais le Fils de Dieu. le seul et l'unique, le frère de Jésus. Pourtant, étrangement, je n'étais pas entouré d’apôtre, ces douzes quidam qui buvait chaque parole de mon frère; ils avaient même écrit des livres sur leurs vies avec mon frère. Je fermais consciencieusement la porte de ma caravane. Ma priorité était de ne pas faire de bruit. Je prenais mon temps, Puis, je contourner les petits chapiteau pour être sûr de me réveiller personne. Il était encore tôt. Levant les yeux au ciel, j'aurais adoré regarder les étoiles plus longtemps. J'aimais les étoiles. Ces astres me passionnaient depuis mon jeune âge. Je ne pouvais l'expliquer, mais la Voie Lactée représentait une sorte idéal pour moi. Un idéal de beauté. J'aurais aimé buller, la tête plongée dans l'herbe, à regarder la lueur candide des étoiles. Mais je n’avais pas le temps. Les artistes se réveilleraient bientôt, et s’ils remarquaient que je partais, ils m’en empêcheraient pour le compte du Maître . Aujourd’hui, je prenais un jour de congé. Grâce à ma savante science du déplacement, j'arrive à ne réveiller personne. Avant que Moïse eu le temps de pratiquer une autre gravure, j'étais dehors. Emrys 1, le cirque 0.Il ne me restait plus qu’à rejoindre la ville pour, enfin, m’adonner à une passion. J’avais promis à Asteria une belle danse. Seul problème : je ne dansais que rarement. La belle avait besoin d’une danse, et j’étais prête à faire ce sacrifice pour elle. Puis, entre nous, danser ne devait pas être si compliqué. Il suffisait d’ancrer un mouvement dans une musique. Direction un endroit où les gens dansent !

Sur le bord de la route, j’attendais doucement qu’un automobiliste me prenne dans son véhicule. Personne ne s’arrêtait. Pourtant, je faisais le bon geste. Pouce en l’air, comme sur le réseau social bleu. Aucun succès. Je soufflais et je perdais patience. Puis, au loin, je vis une voiture arriver à toute allure. Père le prendrait mal s’il savait ce que j’avais en tête. Peu importe. Aujourd’hui, Asteria était plus importante qu’une force suprême transcendante. Agitant ma main, je sentis la voiture freiner brutalement. Je souriais. Le pauvre homme baissa sa vitre. « Je peux vous amener quelque part, Madame Stone, Emma.. » Il balbutiait, je rigolais intérieurement. Une grande responsabilité ce pouvoir d’illusion. Je montais à l’avant de son véhicule de course, lui indiquant de m’amener en ville, là où je pourrais apprendre à danser.

La voiture m'emmena dans ces salles de danse. Sans carte d'adhérent ou droit particulier à être présent, je me glissais là où je pouvais observer les filles danser. C’était un terrible péché que je commettais, mais la faim justifie les moyens. Mon regard se fixa rapidement sur une danseuse, très douée. Je perdis la notion du temps lorsque caché derrière un panier en osier, je l’observais. Ses mouvements étaient aussi claires que l’eau de roche, c’était une professionnelle, à minima. Peut-être même la meilleure danseuse au monde. Je me plaisais à l’observer, sentant un interdit grisant se briser lorsque mes yeux l’observaient. Mon regard devait bien illustrer un plaisir coupable. J’aimais observer. Etais-je un pervers ? Hum. La question me frappa l'espace d'un instant avant que je sois à nouveau absorbé par la danseuse si incroyable.

Puis un bruit brisa l’interdit. Une voix féminine cria, et par peur d’être découvert, je me faufilais dans le sens inverse. Mince ! Par où étais-je venu ? Je courrais. Les bruits étaient plus oppressants. Avec l’âme de la discrétion en moi, à défaut d’avoir le soutien de Père, je me retrouvais rapidement prisonnier d’une salle que j’aurais dû éviter. Je le sentais.

« Hidden language of the soul »  Images?q=tbn:ANd9GcTFsi603xpPA7ms3j1xn-WztalLkUhIpAEa_9KDWHDlGxhwbkoL


C’était le vestiaire. Et j’entendais des pas qui s'approchait. J’étais paniqué. Vite ! Une cachette ! Un recoin pour ne pas être vu. Quel était les chances ?! J’étais fini. Honte sur moi. Les talons qui claquaient marquaient ma fin !
.

b l a c k f i s h
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Dim 2 Sep - 18:40



L’amertume âpre glissa de la bouche de Catalina et s’enroula autour de sa tête comme un nuage de fumée. Danser avec des partenaires était d’un compliqué inépuisable, non seulement il fallait faire confiance ce qui était hors de question en ce qui concernait la gente masculine, mais elle restait en prime persuadée qu’on lui avait attribué le pire danseur que la voie lactée n’avait jamais connu. « Tu ne peux pas me soulever correctement ? » Elle avait froncé les sourcils et finit, au bout de quelques tentatives avortées, par lui donner un coup de pied dans le tibia. « Je vais m’entraîner toute seule et on reprendra quand tes bras ne seront plus en spaghettis ! » Non mais vraiment ! Elle frotta ses joues roses, le minois passablement contrarié en s’éclipsant vers l’arrière, la frustration dans un étendard rouge écarlate. Elle était si grosse que ça ? Diana avait plus de poitrine et son danseur la soulevait avec aisance alors on n’allait pas la lui faire : il était juste nul et avait la consistance d’un morceau incolore de tofu. Jamais elle ne réussirait ce passage si elle ne pouvait pas s’exercer en étant en apesanteur durant les quelques précieuses secondes. « Oh et puis flûte ! » Cela ne servait à rien de s’appesantir pour l’instant sur tout ceci. Il lui fallait une pause et elle quadrilla ses épaules, soulevant une belligérance fébrile dans la secousse horizontale de son visage en direction du condamné tandis qu’elle sorti de la salle d’entrainement dans un soupir exagéré.

« Tant de crétins et si peu de pelles. » Bouda-t-elle en tapant du pied et ce jusqu’au vestiaire désert. Elle secoua ses bras dans une vaine tentative de purger l’angoisse et la colère qui teintait son sang. L’étoile inspira avant de replier ses bras, les mains sur la taille et le pas un peu plus hésitant au fur et à mesure qu’elle s’approchait. Un bruit métallique résonna dans le couloir et elle cilla avant de passer sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Ce n’était pas fermé normalement ? « Il y a quelqu’un ? » Généralement, elles évitaient de laisser les portes des vestiaires grands ouverts, déjà qu’il n’y avait pas de clés, leurs affaires restaient précieusement dans les casiers décorés à leurs convenances pour les plus naïves. La plupart s’abstenait de personnaliser de trop les meubles gris sachant très bien qu’une simple blessure ou de nouvelles inaptitudes pouvaient vous ramener dehors, sur le parvis, en un claquement de doigts.
La brunette fronça du nez en regardant la porte, le couloir puis l’intérieur. Des pervers aimant les danseuses ? De Degas à certains professeurs, il y avait un chapelet de noms à donner qui aurait fait pâlir d’envie Don Juan et son catalogue. Elle plissa des yeux, sa petite silhouette se faisant silencieuse sur les dalles froides, la main attrapant le balai de service dans le recoin. « Si c’est une blague, je préviens, je ne suis pas du tout d’humeur ! Damien a une haleine d’œufs pourris c’est terrible. Je souffre un véritable martyr. » Voilà au moins une rumeur qui la vengerait un peu de ses déboires !

Un bref chuintement la fit ralentir un peu plus pourtant. Les échos des rues désertes qu’elle sillonnait en compagnie du gang lui revinrent dans un effet pernicieux, l’adrénaline délicieuse tombant jusque sur la pointe de ses cils. Ici, elle n’avait pas son blouson rouge pourtant mais sa tenue de pastel moulant avec trop de précision des cuisses rondes.
Catalina croisa son reflet dans le miroir principal en abaissant son balai trop pétrifié par l’énormité de ce qu’elle y voyait. C’était positivement catastrophique ces hanches ! Pas étonnant que Polochon de service ne puisse rien y faire ! « Catalina ! Plus de dulce de leche, plus de twix ni de… » Elle avait été toute accaparée par son horreur personnel, tant et si bien qu’il avait fallu plusieurs secondes pour que le reflet devant elle ne se pare d’autres yeux.

Là, dans le coin, il y avait quelqu’un de tout aussi gigantesque qui s’était donc décidé visiblement à faire un avec le mur.

Catalina cilla une fois.

Puis deux.

Puis trois.

Avant d’hurler en se tournant vers l’intrus près à lui abattre le balai vengeur sur sa figure. « QUE FAIS TU LA ??!! » Swiffer tout puissant, il allait passer un mauvais quart d’heure !


Hidden language of the soul
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Mar 4 Sep - 22:40

« Hidden language of the soul »
« For what is it to die but to stand naked in the wind and to melt into the sun? And when the earth shall claim your limbs, then shall you truly dance. »

J’observe calmement. Mes yeux sont rivés sur cette danseuse. Tant de talent en elle. Je me rince l’œil au passage. Elle était magnifique. Sa position, son corps, sa souplesse. A chaque regard, je sentais pourtant mon cousin Mathieu me rappeler à l’ordre. « Vous avez ouï qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas adultère ». Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter, a déjà commis adultère avec elle dans son cœur. » qu’il répétait sans cesse. Il l’avait même écrit dans son livre. Enfin son livre.. Il l’avait co-écrit avec trois autres cousins. J’entendais sa voix, tel que je l’imaginais c’est-à-dire comme un vieil oncle grisonnant, me faire des reproches par centaine. J’essayai alors de rompre avec les pensées impies qui aurait pu rendre Père furieux. Mais la jeune femme était belle, et je convoitais sa technique. Je voulais danser pour Asteria. Je n’y connaissais rien. Mère, étant jeune, m’avait enseigné un mouvement de valse en trois temps. Je n’avais rien compris. Je ne poussais pas plus loin mon apprentissage, étant moyennement passionné par la danse. Et voilà que j’y voyais, aujourd’hui, le meilleur moyen de rendre le sourire à une amie.

Vaillament caché derrière mon panier en osier, j’observai. Chaque mouvement s’ancrait dans mon regard, puis dans mon corps. Je me sentais déjà prêt à reproduire ses mouvements pourtant classique et nécessitant probablement des années d’expériences. L’avantage d’être le fils du Dieu. Puis, la violence de la salle me fit tressaillir. Elle venait de le frapper ? Oh la vilaine ! Et voilà qu’elle quitta subitement la salle, passant vers le panier qui me servait de cachette. Je m’enfuis. Aussi vite que possible ! J’essaye une porte ! Puis deux ! C’est fermé. La troisième est la bonne. Je me précipite à l’intérieur sans remarquer la terrible vérité : je suis dans le vestiaire, et pas celui des hommes. Je lève la tête au ciel. « Père ! ». Pas le temps ! On va rentrer ! Je vais me cacher dans un coin lugubre.

Quelques avertissements mornes. « Mais qui est donc Damien ? » pensai-je avant de pouffer à l’idée d’imaginer quelqu’un avec ce prénom. Silence  me rappelais-je. J’essaye de faire un avec le mur, d’être le mur. Puis, la jeune fille parle toute seule. Je ferme les yeux avant de l’entendre crier. Le cri perce mes oreilles, et je glisse presque à ses pieds, jambes écartés et fessiers côtoyant le sol sans aucune grâce. Elle agite un balai devant moi. Je n’arrive à esquisser un sourire gêné. Je la regarde. Son balai est ténèbre. Il me menace ouvertement. J’essaye de reculer, toujours dans une position disgracieuse mais le mur m’empêche de fuir. C’est soit lui, soit cette danseuse-folle-furieuse armée d’un balai. Je n’ai le temps d’observer. Je sens juste la menace du balai. Dans quelle mauvaise situation je me suis encore fourré, moi !

Une idée de génie me vient alors en tête. Je suis innocent, alors il me suffit de dire la vérité. Sans me relever, je glisse quelques mots : « Ben, je viens apprendre à danser ! » Mon ton est calme. Étonnamment, mon timbre est posé. Contrairement à ma voix, je ne suis pas calme.. « Et toi ? » Mes mots flirtent avec l’inconscience. Je sentais le réveil à l’hôpital, attaqué par un balai  ou pire.. au commissariat !

Calmement, j’essaye de me relever. Mais cette furie m’empêche de me mettre debout correctement et la jambe tremblante, je glisse à ses pieds.. complètement à sa merci. J’ai déjà mal au crâne. Douleur de balai. Cette histoire restera secrète ! Je ne peux dire que je suis tombé au pied d’une dame furieuse qui m’a tapé avec son balai.. J’ai un peu de fierté quand même.
.

b l a c k f i s h
[/quote]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Dim 9 Sep - 19:46



« Ben, je viens apprendre à danser ! » La simplicité de la réponse la fit cligner des yeux, les longs cils s’imprégnant dans un « eh » quasi audible de l’expression un peu trop innocente du jeune homme. Il n’était pas sérieux tout de même ? « Et toi ? » Elle plissa les yeux et fit tomber le balai sur sa tête en un coup sec qui sans être douloureux pouvait au moins lui fournir la réponse à ses questionnements présents : était-ce creux là-dedans ?

(Apparemment pas)

Catalina inspira lourdement avant de ramener le swiffer sur le sol. Il ne semblait pas se débattre ni même être dangereux. Ce n’était pas pour autant qu’elle le laisserait se relever et elle claqua sa langue sur son palais dés qu’il amorça visiblement un mouvement pour le faire. « Attendez un peu s’il vous plait ! » Son nez remua sous la désapprobation : même au sol, il lui semblait un peu trop grand et si jamais, elle le laissait se hisser sur ses échasses naturelles, il allait falloir qu’elle se mette sur le banc pour lui casser la tête si nécessaire. « Ici c’est le vestiaire des filles. Sur une échelle qui va de Pompeï jusqu’au triangle des Bermudes, tu crois pouvoir m’engloutir jusqu’à quel point dans tes balivernes ? » Les gens confondaient un peu trop la jeunesse avec la naïveté et elle écarta d’un battement de cils toute impression trop candide qu’elle pouvait donner à son corps défendant. « Il n’y a que les danseuses qui peuvent venir ici. » Catalina ramena une boucle chocolat derrière son oreille, penchant son visage dans un examen prudent de l’apprenti étoile qui levait ses grands yeux ingénus sur elle. Bonté divine, encore un peu et c’était elle qui allait passer pour la méchante. « Tu peux arrêter le regard de Bambi maintenant. C’est tout à fait inapproprié. » La moue s’installa dans un flash incrédule avant de lui donner un petit coup de balai dans les côtes pour lui faire valoir qu’elle ne plaisantait pas (ou si peu). « Bon… j’ai un excellent sixième sens et de toute façon tu n’es pas un des danseurs aussi suis-je tentée d’accepter tes bêtises. » Non, il n’avait rien des danseurs de l’école.

 Le public s’imaginait à tord que la vie des danseurs étaient aussi pénibles que celle des danseuses, mais rien n’était moins vrai. Ils s’avéraient tout aussi dangereux et prédateurs que certains professeurs et son gang avait déjà dû casser respectivement les genoux de deux d’entre eux tant leurs comportement misogynes et inconvenants étaient devenus toxique. Cela avait été cruel à accomplir, le corps étant un trésor infini pour elles, une mécanique qui s’apparentait autant à la gloire qu’à la monstruosité. On pliait ses os, on courbait sa chair, on apprivoisait ses lymphes. Tout était bon pour défier dans un sourire douloureux la mortalité irrévocable de son enveloppe.
Certains aimaient trop prendre par à cette destruction minutée, la possession valeureuse le long de doigts avides se refermant sur leurs tendres cuisses.

Combien de gifles ou de cris pour éloigner les rapaces ?

 Catalina observa encore le garçon à l’allure quelque peu perdue avant de laisser s’échapper un soupir crossé. « Les cours pour débutants ne sont accessibles qu’à certaines heures. Je dois te prévenir que la moyenne d’âge y est généralement de cinq, six ans. Il faut de la souplesse… » Elle arqua un sourcil inquisiteur en regardant la façon dont il se déroulait à même le sol dallé du vestiaire. « Pourquoi tu veux apprendre à danser ? J’espère que ta réponse est pertinente. »

Elle fit rouler le morceau de bois entre ses paumes, un fragment de sourire bourgeonnant dans ses coins. Elle aimait un peu trop avoir de grands bruns à sa merci et elle dodelina mignonnement de la tête avant de se pencher, l’air de conspiration malicieuse sur la bouche mutine. « Tu sais, il vaut mieux que tu fasses vite, l’entrainement se finit dans dix minutes et il en faut à peine trois pour venir jusqu’ici. Et moi, je suis la plus gentille des danseuses de cette école donc imagine quand les autres te verront là. » Plus les minutes s’égrenaient et plus elle était certaine que l’homme devant elle s’avérait sincère dans son élucubration. Mais tout de même ? Apprendre à danser en se glissant dans une école comme un voleur ? La moue revint. « Tu es pauvre, c'est ça ? Tu es sur que tu ne venais pas voler nos sacs ou quelque chose dans ce genre? Je reconnais toujours quand on me ment, attention. » Voilà un mensonge émérite qu'elle affirma avec tout le poids de son arrogance patentée. Cela expliquerait la manie de se faufiler là où il ne fallait pas.


Hidden language of the soul
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Dim 9 Sep - 22:28

« Hidden language of the soul »
« For what is it to die but to stand naked in the wind and to melt into the sun? And when the earth shall claim your limbs, then shall you truly dance. »




La volonté n’était pas de mon côté. A terre. J’étais à la merci d’un balais. Je levai les yeux, apeuré. Non. Ce n’est pas le balais que je regardais. J’essayais d’apercevoir l’ombre colérique de Père, ou d’un Archange qu’il aurait envoyé me châtier. Je ne vis personne. Un étrange sentiment. Dans le silence, j’entendais la volonté de Père. Certes, j’avais eu des pensées impures. Je devais faire pénitence. Ainsi, je fermai les yeux, acceptant le châtiment vulgaire de cette créature désirable. C’était la volonté de Père. Je le sentais. J’attendais le coup. J’attendais la violence. Encore une méprise de ma part. La terrible danseuse ne lâcha point son courroux contre moi. Père avait lâché la mer contre Ramsès, j’attendais autant de colère. Rien. Puis, elle lâcha son arme sur ma pauvre tête. J’ouvris grand les yeux. J'essayai de m'écarter de son courroux, me relevant avec clameur. Elle claqua du palais comme si de rien était. Je retombai par terre. Même sans balais, elle paraissait aussi dangereuse que le vilain meneur de la foire qui me retenait prisonnier. Je soupirais.

Puis, je ne comprenais pas. C’était une folie de mots qui vinrent à mes oreilles. Je gardais mes yeux ouverts, assis de force par terre sous le joug de ses menaces physiques. Mes mains cherchaient vaguement un appui au sol alors que je la regardais. Elle ramassa le balai, et le frappa gratuitement dans les côtes. « Aïe » lâchai-je. C’était pas si douloureux, mais je fus surpris par tant de violence. Père ! Est-ce là tes anges vengeurs ? Il n’a pas d’ailes. Je serais déçu si elle était dans le gang de Michaël. Ma main vînt se poser sur ma côte, où le coup de bâton m’avait touché. « Pourquoi tu veux apprendre à danser ? J’espère que ta réponse est pertinente. »

Mes yeux la fixèrent, mon regard paniqué disparaissant. Je lorgnais son bâton, légèrement apeuré qu’il frappe à nouveau. Puis, mes yeux fixèrent le sol. Pourquoi je voulais apprendre à danser ? Eh bien. Pour une fille. Est-ce que je pouvais l’avouer ? Je voulais juste lui rendre le sourire, et aimait tellement se déhancher sur les pistes de danses. C’était une vrai amateur, certes. Mais elle aimait danser. Et j’étais son ami. Alors, c’était mon devoir de lui donner l’occasion de sourire. C’était ma mission sacrée. L’autre attendrait bien. Le seul sourire que je voulais voir, c’était le sien. Je ne pouvais lui avouer ça. Alors, mon regard se fixa dans les yeux de mon bourreau. « C’est pas tes affaires ! J’aurais pu tirer la langue. Mais j’étais quand même un individu sacré qui ne pouvait s’adonner à de tels pratiques. Les fous n’avaient pas dit ça de mon frère, on ne pouvait en dire autant de moi. Père ne serait pas satisfait. Je fronçais les sourcils, fermant les yeux et m’attendant à souffrir sous le règne de cette violente créature. Puis, elle confirma ma peur lorsqu’elle vint parler de ses camarades. J’agitai le visage pour dire que non, je ne voulais pas qu’elles viennent, non pas qu’on était bien à deux..

Je doublai ma réaction lorsqu’elle me traita de voleur. La vilaine. Je fronce mes sourcils de colère. Je ne suis pas un voleur. Je n’ai jamais rien volé de ma vie, à l’exception d’une poignée de bonbons. Elle sait qui je suis ? J’essaye de me mettre debout. Je sais que mon visage exprime ma colère. « Apprends moi à danser ! » Je me répète. Je veux apprendre à danser. Je suis debout. Je me suis relevé, non sans difficulté même si un coup risque rapidement de me ramener au sol. « Sinon, je dis aux autres que tu m’as trainé ici de force ! » Je le sais. En chantage, je suis une honte. Même les cousins démoniaques doivent se moquer de moi maintenant !


.

b l a c k f i s h
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Jeu 20 Sep - 20:05



Elle l’avait peut-être frappé un peu trop fort ? Catalina pencha son visage, la mine sévère devant les doutes tourbillonnant à la surface du regard d’Emrys. « « C’est pas tes affaires ! » Elle fit claquer sa langue sur son palais. C’était précisément ses affaires en vérité. Oubliait-il où il se trouvait ? Il lui suffisait de pousser un cri pour rameuter toute l’école et qu’il paye son tribut, une horde de remontrances et de déshonneur prêt à tomber sur lui comme pluie un jour d'automne. Une moue glissa sur la bouche ronde. Il payerait un crime qui n’existait pas là où d’autres, plus malins, plus cruels sans doute aussi, parvenaient à vivre dans leurs conforts crasseux sans qu’on ne puisse jamais les atteindre. L'idée la révoltait légèrement, juste ce qu'il fallait pour garder lèvres closes en le regardant. Elle inspira un bref instant, le glacé des pensées nauséeuses s’extirpant dans une expiration discrète. Il n’était pas méchant. C’était l’essentiel après tout. Il ne portait pas d’armes, était resté à terre malgré son agacement et n’avait fait que dire des idioties sans conséquences jusqu’à présent. Elle pouvait bien le laisser partir et parler à ses parents afin qu’ils écrivent à la direction de l’établissement quand aux règles basiques de sécurité. « Très bien… et bien, c’est embarrassant mais je crois que tu es pauvre en effet mais c’est d’esprit… Bon... » Elle ignora la colère perceptible derrière le cobalt tranchant et se recula d’un pas prudent quand il se remit debout. « Apprends-moi à danser ! » Un simple rire incrédule franchit le seuil des lèvres framboisines. L’idée était aussi grotesque que l'espoir qu'elle avait vu briller dans ses yeux à sa requête. La jeune ballerine fronça les sourcils, choquée. On ne faisait pas de la danse comme on faisait un gâteau : sur un coup de tête et de gourmandise. L’œil scanna pourtant le corps longiligne de l'intrus d’un air austère aux accents chirurgicales. La sud-américaine avait besoin de quelqu’un pour l’aider à ses pirouettes mais c’était quelqu’un de professionnel. Pas un jeune homme qui tenait à peine sur ses pieds et qui se cachait dans des vestiaires. « Tu ne peux pas être sérieux. » Il la coupa à nouveau brusquement, l’hésitation perlant au coin des lèvres. « Sinon, je dis aux autres que tu m’as traîné ici de force ! »

Cette fois-ci l’ivoire se découvrit illuminant les traits de Catalina tandis qu’un rire léger gigota un instant sa poitrine. « Tu ne peux vraiment pas être sérieux. Personne ne te croira. A part peut-être mes amies et elles se garderont bien de te donner raison. Tu sais… » Elle secoua son visage de gauche à droite, faussement navrée. « Je ne t’aurais pas cru menteur. Me voilà bien embêtée, tu as menti depuis le début alors ? » Elle n’eut pas le temps de terminer là non plus, des bruits fins dans le couloir résonnant jusqu’à eux. Jetant le balai dans un coin, la brunette attrapa son sac et ses baskets à talons hauts, faisant un signe autoritaire du menton à l’inconnu. « Viens ! » Inutile qu’on ne puisse le voir ici. Si jamais les professeurs ou les élèves les plus protégées l’apercevaient, il allait réellement passer un quart d’heure peu agréable, voir plus avec problèmes à la clé. « On va passer par l’escalier de service. » Le son de l’empeigne sur le marbre la fit grincer et l’obligeait déjà à ralentir tandis qu’elle passa en première la lourde porte menant vers les escaliers peu empruntés. « Dios mio, je n’ai même pas eu le temps d’enlever mes pointes. » Sa tenue n’était en elle-même pas sujette à controverse, même lorsqu’elle se tiendrait à l’extérieur et elle avait de quoi se couvrir plus chaudement dans son sac, mais sortir avec ses ballerines d’entraînement étaient en revanche fort gênant. Elle hésita quelques secondes avant de lui faire signe. « Je vais grimper sur ton dos, tu iras plus vite. Allez ! Je suis en train de te sauver je te signale. » Le nez se fronça dans un mouvement hautain. « De rien. » Compléta-t-elle dans un petit sourire de diablotine.

Oui enfin... ce ne serait pas de rien mais elle aurait bien plus le temps d'y penser en se faisant transporter après tout


Hidden language of the soul
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Mer 26 Sep - 23:04

« Hidden language of the soul »
« For what is it to die but to stand naked in the wind and to melt into the sun? And when the earth shall claim your limbs, then shall you truly dance. »




Un rire incrédule brisa mon innocence. Pourquoi elle riait ? J’avais rien dit de drôle, pourtant. Alors, pourquoi ? Mon regard se fit inquisiteur. La menace, certes en l’air.. je me connaissais trop bien, n’eut l’effet escompter. C’était comme si elle lisait en moi. Je n’aimais pas qu’une simple mortelle lise en moi. C’était contre nature. L’ordre céleste est clair. Dieu. Ses fistons. Les mortels. Je suis au-dessus. Pourquoi elle me menaçait alors ? En plus, son coup me fit bien mal à la tête. A peine debout, j’amène ma main contre ma pauvre tête. Le balai a beau avoir été jeté, elle reste très menaçante à sa façon. Hors de question de sourire à une impie qui tape les pauvres adultes innocents ! Je souris malgré moi.

Puis, d’un geste, elle m’agrippe. Certes, ce n’est pas physique. Mais je me sens comme attirée. Soumis à sa volonté. Je ne l’explique pas. Mais je sens que c’est mon intérêt d’obéir. Inutile de se lever. Je suis debout. L’oncle Gabriel doit me regarder avec un sourire de travers en racontant des blagues xénophobes sur les humains en pensant ça. Qu’il doit avoir honte ! J’observe la jeune femme, et je la suis contre mon gré. Finalement, voilà un escalier. Minute papillon ! Ce n’est pas par là la piste de danse. Quand est-ce que je vais apprendre à danser, moi ? Je la regarde, l’air légèrement déçu. Elle réclame de monter sur mon dos. Je grogne légèrement, sur un ton enfantin bien malgré moi. J’aurais voulu être menaçant. Mais autant demander à un caniche de faire peur à un berge allemand. Je manque de hargne. Mon grognement ressemble à un rire nerveux d’enfant. Je regrette déjà. Puis, encore, je me baisse pour qu’elle monte sur mon dos. Je fais mon maximum pour lui faciliter la tâche, et à nouveau, je ne me l’explique pas.

« D’accord ! Mais après, tu m’apprends à danser ! ». Elle est déjà sur mon dos. Et encore une fois, si mon ton se veut autoritaire, il ressemble au caprice d’un enfant auquel on peut dire si facilement non. Je veux grogner. Mais je ne le fais point. A la place, je baisse la tête et je prononce un mot magique de manière nonchalante. « Merci.. »

Sur mon dos, je tiens ses jambes pour m’assurer qu’elle ne glisse pas. Mes mains emprisonnent ses cuisses, et je descends doucement les escaliers. A défaut d’être lourde, je manque de force. Je ne suis ni particulièrement musclé, ni particulièrement fort. Pas d’hercule ici ! Puis, doucement, je monte sur la pointe des pieds en descendant les dernières marches. Comme s’il y avait de la musique, je descends en rythme, agitant ma tête par moment. La dernière marche descendue, je pose Madame-la-Menace et je m’abandonne à un mouvement rythmé. Similaire, si ce n’est l’exacte reproduction, du mouvement que j’ai vu plus tôt chez ce danseur. J’agite bras et corps dans une souplesse incroyable. Incroyable pour moi, du moins qui ne suit danseur ni d’Eve, ni d’Adam. Ils n’étaient pas danseurs non plus, ces lointains cousins. Mais Je ne dansais pas. Mes mouvements, aussi difficiles qu’ils étaient à accomplir pour un débutant, n’étaient qu’une maudite reproduction. Ils n’avaient pas une âme comme ceux de cette mystérieuse personne.

Ayant terminé sa petite reproduction personnelle, je m’approchai d’elle. Tendant la main, je disais, presque à contrecoeur : « Je suis Emrys. Je fais de la magie. » Je toussotai. C’était ma couverture officielle. En réalité, j’étais le fils à Dieu, le fiston divin, le frère du Christ. « Tu m’apprends à danser, maintenant ? Et j’te montre un tour de magie ! » Je n’abandonne jamais. Je l’aurais à l’usure. Peu importe ce qu’elle réclame, je le ferais pour apprendre à danser. C’est vital ! Et comme c'est vital, je me précipite vers elle pour saisir sa main. Je l'attrape entre mes deux mains, la saisissant comme pour la supplier. Mon regard la supplie. Et mes gestes aussi. Je la supplie. Et elle finira bien par craquer face à mes suppliques !


.

b l a c k f i s h
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Lun 8 Oct - 10:14



« D’accord ! Mais après, tu m’apprends à danser ! » Elle cligna des yeux ne sachant si elle devait être contrariée ou admirative. Il ne baissait jamais les bras, n’est-ce pas ? Il était poli pourtant, l’œil de labrador exquis et des maladresses plein le corps. Elle eut un élan d’enthousiasme joyeux contenu. Le sourire fugitif peinturlura ses lèvres, c’est ce que provoquait toujours un peu la prise avec un rubikub impossible devant elle. Tout entêtement lui était défi souterrain. Apprendre à danser hein ? Il était solide après tout, épaules larges, jambes vigoureuses, l’ossature était légère certes mais cela n’était pas un mal dans cette discipline. Elle plissa le regard, les yeux dardés sur la nuque offerte tandis qu’il dévalait les escaliers à pas prudent. Il restait un parfait inconnu tout de même. Et il était étrange à n’en point douter, pas seulement parce qu’il se cachait inopinément dans des dortoirs féminins ni même qu’il répétait ses exigences incongrues dans un martèlement fiévreux, non, il y avait autre chose d’indéfinissable qui prit forme rapidement. « Je suis Emrys. Je fais de la magie. » Catalina défroissa sa tenue de gestes rapides, le froid du bitume aisément perceptible sous ses pointes. Le visage se releva – plein de surprise – vers celui du brun. « De la magie ? » demanda-t-elle sans comprendre. La main tendue fut prise malgré l’expression suspicieuse. Il y a peu encore, elle aurait ri sans vergogne, se serait moqué en affirmant que la magie n’existait pas mais Arcadia avait été recouverte d’un manteau différent depuis l’orage, d’étranges phénomènes avaient couru sa peau et celle de ses amies ballerines depuis. « Catalina. » Le prénom au bout des lèvres sous un cœur battant. De la magie… Elle fronça le nez, les doigts cherchant un réconfort inutile entre les mains qui serraient les siennes. Pour la seconde fois depuis le début de cette soirée farfelue, la brunette prit le temps de jauger du regard Emrys, la balance implacable au fond des prunelles chocolat. Enfin, elle fit signe qu’elle était d’accord, acquiesça lentement, moins à l’aise tout à coup. Il y en avait d’autres alors ? Elle se pinça discrètement : bien sûr qu’il y en avait d’autres, elles n’étaient pas seules à avoir connu cet étrange regain couler dans leurs veines délicates. Il fallait être bien stupide pour ne pas voir qu’elles n’étaient pas seules souveraines en cette cité curieuse dorénavant. Un frisson la parcouru. Elle s’emballait probablement, Emrys parlait sans doute de jeux de cartes ou de tours de passe-passe qu’on trouvait dans les boites de jeu. Si c’était le cas, elle en ferait du hachis parmentier et c’est avec cette simple résolution qu’elle décida de sa marche à suivre.

S’installant sur un muret, Catalina entreprit d’enlever ses pointes et de chausser ses bottines compensées, son sac baillant sous la nuit fraîche. « Très bien. Je t’apprendrai mais ce sera très dur et il faudra me dire exactement comment tu veux danser. Il y a mille façons de le faire. » Elle rajusta une mèche derrière l’oreille avant de froncer les sourcils. « Ta magie… c’est vrai ? Je veux voir avant qu’on ne commence quoi que ce soit ! Si tu me mens Emrys, tu ne pourras plus danser parce que je t’aurais cassé les pieds avant. » Catalina referma son sac avant de regarder le jeune homme, les yeux trop grands et trop bleu devant elle. Solide. Le mot lui revint en mémoire sans aucune raison particulière. Il lui donnait l’impression d’un roc inébranlable et elle était presque certaine qu’il n’aurait de toute manière jamais lâché le morceau.

Solide et déterminé. Deadly combination.


Hidden language of the soul
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
« Hidden language of the soul »  Empty
« Hidden language of the soul » - Mer 10 Oct - 21:08

« Hidden language of the soul »
« For what is it to die but to stand naked in the wind and to melt into the sun? And when the earth shall claim your limbs, then shall you truly dance. »




« Parfaitement ! » De la fierté était perceptible dans ma voix.J’étais fier. Et j’avais des raisons de l’être. Mes mains viennent s’asseoir contre mes hanches. Mon torse se bombe. C’est involontaire, mais je prends l’allure de superman. Ma position est certes très risible, mais elle reste héroïque. Je suis un héros. Père pallierait de fierté en observant la scène. Il pallie de fierté. Comment ne pourrait-il pas être en train d’observer son seul fils qui n’a pas arrêté de travailler. Hein. Comment ?! Mon regard brille. Je le sens. Je sens l’éclat resplendir comme une étoile lorsque je pense à la magie. Voilà quelques années que Père m’a doté de cette fabuleuse invention qu’est la Magie, et tous les soirs je le remercie par des prières. Maman disait qu’il fallait montrer l’exemple, alors je m’executais tous les soirs devant les étoiles du cirque, entendant les brillantes moqueries du petit nain privé de son canon depuis l’affaire de Morsang-sur-Orge. Regard brillant et torse bombé, j’observais malgré moi la jeune danseuse. « Et oui ! Je travaille au cirque ! » Je ne suis pas peu fier et je n’hésite pas à le montrer. Bombage de torse, regard étoilé et bras sur les hanches comme superman. « Je suis presti.. » Je fourche. Le mot est bloqué, il ne veut pas sortir. Maudit mot. Je ressaye. « Pres.. » J’échoue. Quel est cette diablerie ? Quel est ce mot si étrange. Je me concentre. J’inspire. J’expire. Je fais comme elle me l’a montré. « Prestidigitateur. » Mon regard s’illumine. Enfin ! J’y suis arrivé !

Le choix est cornélien. C’est un chantage. M’apprendre à danser contre un tour de magie. C’est du vol. Honteuse. Mon frère a chassé les marchands du temple. Pas assez loin visiblement, parce qu’ils lui ont appris leurs tours. Et c’est pas cool. Je fronce les sourcils. C’est moi qui commence en plus. Mon regard se perd, et elle en profite pour glisser sur un muret en enlevant ses chaussures de danse. Elle essayerait pas de me rouler ? Gabriel, le cousin angélique, ne laissera pas faire. Je souris. C’est d’accord. J’avance d’un pas vers elle.

Elle est surélevée, et enlève ses chaussures. Je pose délicatement, et en douceur, ma main sur son genou. Mégarde, ma main tremble un peu. Le souvenir de la violence enfantine me hante encore. Alors, ma main ne se risque pas à une quelconque exploration. Non. Elle se fixe sur le genou, et harangue la propriétaire avec mon doigt lui intimant de lever le regard vers les étoiles.

Les étoiles brillent soudainement. Puis, en rythme, elles s’illuminent comme un sapin de noël. Une étoile filante traverse les étoiles et abandonne soudainement sa traînée de poudre qui efface les astres solaires. Puis, aussi soudainement qu’une fille agresse un pauvre jeune homme, les étoiles donnent un spectacle brillant. Comme une télévision, elles retranscrivent la scène de danse que j’ai vu plus tôt entre cette reine du parquet et son danseur principal. Artistiquement brillant, mon tour est digne des meilleurs représentations du cirque. Les étoiles ont ce côté magique que les mortels aiment observer. Et elle ne faisait pas exception, je le savais. Je me perdais quelques secondes à observer cette brillante altération de la réalité. C’était beau. C’était brillant. Tous le monde aimait les étoiles, et les voir se mouvoir dans un film sur le ciel avait ce côté incroyable qui ne laissait personne indifférent. Alors, avec ma voix calme et mon regard empli par ses étoiles, je prononçais les mots magiques. « Je veux danser comme ça ! »

Pauvre petit garçon que j’étais. Candeur insupportable, mais roc bien décidé à supporter la pire des épreuves pour ce résultat incroyable.


.

b l a c k f i s h
Revenir en haut Aller en bas
« Hidden language of the soul » -

Revenir en haut Aller en bas

« Hidden language of the soul »

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: