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O Children - Lun 13 Aoû - 16:43


O children

" Forgive us now for what we've done.
It started out as a bit of fun,
Here take these before we run away,
The keys to the gulag"




« J’espère que t’as la dalle,
j’t’apporte le casse-croute hermano ! »

Entre deux découpes, le sms est envoyé. Je souris en imaginant la gueule de Mac en lisant les mots, son ventre gronder, sa faim se réveiller. Encore un point que le sicario et moi, on a en commun, le besoin irrationnel de manger, manger, et encore manger. Sauf que moi, c’est des burgers et des enchiladas, lui, c’est de la couenne, du gras et de la chair finement ciselée. Chacun son régime, y’en a qui ne bouffe pas pendant 12h, d’autres qui jurent que par la verdure, bah Mac, il aime la peau d’un macchabé fraichement découpé. J’serais qui pour le juger ?

J'ai le sourire aux lèvres mais pourtant, y’a une boule de stress qui grossit au creux de mon ventre. Je sais ce que Mac a fait, ce que Joaquin a du lui faire. J’n'ai pas eu besoin de lui en parler, les rumeurs ont vrillé jusqu'à’ mes oreilles quelques heures à peine le bordel terminé. Et clairement, j’n’ai pas envie d’aller voir le commandante pour discuter ça. De un, c’n'est pas mon boulot, c'est le sien de savoir quand faut gueuler ou torturer. De deux, j’ai pas envie de perdre la boule devant lui et de penser à autre chose qu’à mon taff.

Autre chose.
Cette chose.
Qui grandit, qui boue, qui crame tout en moi.

Arrivé devant l’appartement, je sors de la bagnole avec une petite glaciaire en main. Ça sonne comme l’heure du pique-nique Mac, j’espère que tu m’as prévu quelque chose en remerciement car moi aussi, j’ai faim. La nuque gratte, les plaies sont boursoufflées, couleur vermillon qui ont du mal à cicatriser. Mais pour rien au monde, j’ferais appel à Clemens pour les soigner. J’ai besoin de les sentir, j’ai besoin de me rappeler de cet instant. J’ai besoin que ces marques restent et me dévorent la peau comme un symbole de mon appartenance.

Petit chien Jan, t’avais déjà une clochette au cou, maintenant t’as un collier de plaies béantes, bravo.

Toc, toc Mac allez viens ouvrir rapidement, histoire que je vois la gueule que Joaquin t’a laissé et qu’on discute un peu, histoire de te calmer.

« C’est le livreur de pizza !


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O Children - Jeu 16 Aoû - 19:51


C’est moche, la peau cramée qui suinte et se boursouffle comme un vulgaire soufflé trop cuit. C’est moche, les doigts fracassés qui peinent à bouger. Les articulations défoncées, marquées par la trace de la barre de fer venue les démolir, ce tableau de teintes mauves, bleus et un mélange entre les deux qui donnent à l’ensemble un air franchement tordu. Les mots sur l’écran de son vieux portable l’ont laissé de marbre, la douleur qui a filtré de ses doigts handicapés l’a fait grimacer. Sicario en pause syndicale depuis que son supérieur a eu la merveilleuse idée de lui démonter son outil de travail. Ego à fleur de peau qui refuse d’aller pleurnicher et chercher l’aide d’un quelconque prophète aux doigts de fée. Ca se remettra, comme tout le reste, ce serait pas la première fois qu’il écope de quelques trucs cassés. C’est pourtant sûrement la première fois où c’est aussi douloureux. Qu’il a juste envie de cogner, encore et encore jusqu’à faire de ses doigts inutiles de la bouillie de chair. Essaie un peu, Serevo, et c’est une balle dans le craque que tu vas avoir en échange. Un assassin hors service est un assassin mort, pas besoin d’être une lumière pour le comprendre et faire le calcul.

Il l’avait presque oublié sa faim, mais maintenant que l’idée est venue se greffer dans sa tête, elle a pris le dessus. Lui vrille le ventre, le tort et en fait de la charpie. Obnubilé par ce besoin qui le dévore, l’hybris poussée dans ses retranchements jusqu’à soumettre l’homme. La venue de Flores est une aubaine qu’il n’ira pas refuser. Un service rendu qui va lui éviter de traîner sa sale gueule jusqu’à la morgue, en chier pour se tailler un steak dans un cadavre fraichement arrivé avec sa patte folle. Même si ça l’emmerde de se retrouver face à un membre de son clan, et pas n’importe lequel. Lèche-botte du commandante, s’il vient pour lui faire la leçon ou plaider la cause de son supérieur, il peut toujours courir. Plutôt crever que de laisser encore un de ces foutus latinos lui taper sur les doigts. Le clébard a de la rage à revendre et n’hésitera pas à mordre si jamais ses nerfs décident qu’ils en ont suffisamment supportés. Bullet est la première à réagir lorsque les coups s’invitent contre la porte. Maciej, presque tenté de faire le mort, laisser son chien en guise de seule réponse et attendre que l’intrus s’en aille. Barbaque, oublie pas. Comment pourrait-il seulement oublier lorsqu’un vide se met doucement à lui dévorer le ventre ? A un soupir près, le sicario cède, pousse la boule de poil pour se frayer un passage dans le petit couloir étroit faisant office d’entrée. Pogne sur la poignée, hésitation d’un instant et il ouvre. Pose le regard noir d’un type au bout de ses nerfs sur le bonhomme qui se tient devant lui. « - J’espère que t’as pas oublié la sauce piquante… » Moqueur, au cynisme au bord des lèvres, l’assassin s’écarte en une invitation à entrer qu’Alejandro ne se prive pas de prendre à la volée. A peine ouverte, aussitôt refermée, la porte.

Et le propriétaire des lieux se ramène jusque dans le salon, se laisse tomber sur son sofa fatigué en désignant la pièce d’un mouvement de main hâtif. Phalanges pétées qui s’entrechoquent et lui arrachent une grimace à peine masquée. Merde. « - Fais comme chez toi. » Pas comme si c’était la première fois qu’il se tenait là. Maciej le détaille, de ce regard inquisiteur qui semble calculer. Analyser, en une déformation professionnelle qui lui colle aux basques. « - C’est ton supérieur qui t’envoie ? » Ca lui arrache presque la langue d’en parler. Fait courir des frissons de haine le long de son échine, des lames de douleurs dans sa chair encore bousillée.
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O Children - Sam 18 Aoû - 9:07


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Chien qui ouvre, chien qui aboie. Large sourire de la part de Flores, la rencontre entre le canidé et le félin est toujours aussi joviale. La gueule de Mac m’arrache un léger rictus. Agacé Alejandro, de voir ton compagnon de route dans cet état là. Pas belle à voir sa main non plus, que tu distingues dans les ombres. Joaquin n’y a pas été de main morte, et au fond Jan, tu sais que Mac ne va pas être en état de parler de ça ce soir. Trop orgueilleux le sicario, trop brûlant, trop fier. Comme toi. Et toi, tu refuserais de t’étendre sur tes erreurs si on te le demandait. Car tu en as fait, des bourdes Mac, pour être sous le joug de Costilla. Alors tu vas te la fermer, je sais, je te connais, j'me connais. Sauf en échange de bouffe. Espérons que tu sois aussi manipulable que moi quand ton bide crie famille et que tes entrailles réclament l'hémoglobine

Porte abandonnée,  couloir arpenté, salon en ligne de mire. La glacière est posée brutalement sur la petite table alors que le sicario se laisse choir dans le sofa. Pas de nouveau regard de la part du capitano, pas de douleur, ni de peine, Mac a connu plus affligeant, Mac est un tueur, pas un bisounours. Et si l’un plaint l’autre, ce sera le début de la fin hermano, vu dans les états que nous sommes. Gueule cramée pour lui, nuque balafrée de mon côté, main bousillée, gorge qui garde encore les cicatrices de la soirée des Bellandi. Soignées mais les marques blanches qui ne s’effaceront surement pas avant quelques mois. Un tour de cou de plaies Jan, c’est beau, sur la peau marbrée, sous la fine chaine d’argent où la clochette est attachée.

Brave chien Alejandro.

Je sors les sacs de congélation, sans un regard pour le sicario, et me dirige vers la kitchinette que je connais depuis un bail. Assiette attrapée, fourchette chopée, cout-….« - C’est ton supérieur qui t’envoie ? » Echine qui se pare de tremblements, légers mais assez gênants pour m’arrêter dans mon action. Parler de déception ne serait pas assez fort pour l’émotion qui me transperce le palpitant. Même pour toi je suis le chien de Joaquin, Maciej ? J’pensais qu’on avait dépassé ce stade. J’pensais que tu avais compris, pourquoi sous chaque ordre, chaque mot, chaque pensée, j’obéissais à Joaquin. Il est mon commandante, mon meilleur ami et mon frère. Peut-être plus aussi mais la soirée n’est pas à la romance, on s’en balance de ces conneries. Il est simplement tout pour l’homme que je suis, le seul à pouvoir me comprendre et à accepter que je reste à ses côtés malgré la maladie. Mais t’en sais rien ça Mac, et visiblement, t’as aussi oublié à quel point l’amitié compte pour moi. Et que tu rentrais dans cette catégorie gringo. Que j’te considérais comme tel depuis déjà pas mal de temps.  Et que non, je n’étais pas que le chien de Joaquin Costilla.

J’étais aussi quelqu’un, capable de penser seul, de décider seul et avec un putà de coeur qui choisit seul.

Mais tu t'en branles Mac, tu t'en carres à cet instant précis, le chien parle, l'homme est au sol, incapable de réfléchir et d'accepter, que son ami est là et pas le frère du commandante.

Rire étouffé, couteau attrapé et débarquer dans le salon sans aucune réponse a part un sourire pour toi. Un peu mauvais, un peu sanguin, mais un sourire Mac, c’est déjà sympa. Coup d’oeil sur ta pogne, comprendre que tu vas pas réussir à choper les couverts.

"Tu préfères que j’te coupe ta barbac ou tu la bouffes à pleines dents ?"

Que je te balance avant de m’asseoir en face sur la chaise, tout en dépliant le bout de chair sanguinolente et bien fraiche de ce soir.

"Et fais pas ta diva, en grognant et en me balançant que tu peux te la découper tout seul. J’pense qu’on est assez amis pour avoir dépasser ce stade."

Le mot ami est souligné d’un vibrato agacé. Ouais tu m’as énervé Mac, à penser ça vis à vis de Costilla. Et on n'énerve pas Flores quand il fait preuve de coeur envers ses frères d’armes.

" Et non, Joaquin ne sait pas que je suis là. S’il savait, j'ne donne pas cher de ma jolie gueule "

Demi-Mensonge. Vérité tordue, je l’espère. Car après ce qui s’est passé, après l’appartement, après…Après nous, j’pense pas que Costilla irait me foutre sur la tronche pour être venu te voir et discuter.  On a d’autres choses à comprendre et à gérer tous les deux pour que tu rentres dans l’équation Mac.

" T’en as pour combien de temps avec ta main ?"


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O Children - Mer 22 Aoû - 19:44


Prend ses aises le bonhomme, pour connaître la niche à force d’y être venu, pas étonnant. Et le propriétaire des lieux laisse faire, ne dira rien pour l’empêcher d’agir. Rare personne à avoir pu mettre les pieds dans l’antre de la bête, pour avoir gagné sa confiance et les miettes de son amitié, le capitano fait partie de ces rares privilégies. Il perçoit le silence dans les gestes, Maciej. Esquisse un sourire tordu qu’il est le seul à voir. Touché. Evidemment, c’est presque trop facile. L’animosité de l’un qui dérange l’autre. Pas moyen pourtant de ravaler sa haine, c’est bien trop frais pour qu’il en soit seulement capable. Douleur véreuse, jusque dans cette main qui l’élance à longueur de temps. Anesthésiée à ce moment précis, par l’injection de morphine qu’il s’est fait directement entre les doigts. Sauvagerie folle lui ayant presque arraché un râle de douleur pour mieux faire courir des frissons de délice le long de l’échine abîmée. Un soupir, le clébard qui s’avachit un peu plus dans son canapé fatigué. Aucune tenue lorsqu’il est chez lui, il s’en fout. Bullet qui le rejoint presque aussitôt, s’affale à l’image de son maître et pose son museau sur la cuisse au moment où le visiteur fait son retour dans la pièce.

Pupilles sur la bidoche ensanglantée, putain il a la dalle. Ca en devient douloureux dans les entrailles qui se trémoussent joyeusement à la seule vue du morceau de barbaque. Qu’il la déteste son hybris, ce besoin dément qui le ronge et l’abaisse à bouffer du cadavre. Serevo se fait violence, résiste à l’attraction malsaine qu’exerce la chose sur lui. Cette nécessité sourde de se jeter dessus tel un cabot affamé pour faire taire la souffrance de son ventre à l’agonie. « - Si tu te sens de jouer les mamans poules, je t’en prie. » A quoi bon refuser ? A part en chier et passer pour un sérieux éclopé… Et le stade a bien été dépassé entre eux, depuis longtemps. Dommage que ce soit lui qui doivent payer les pots cassés par Costilla. Quand on en parle, il débarque… « - Tant mieux… » Qu’il souffle dans un râle suintant de ressentiment. Une amertume sale qu’il ne peut pas oublier, effacer. Qui va rester coincé dans son gosier jusqu’à ce que s’atténue l’offense. Si elle parvient à s’atténuer un jour. Et plus ça passe, plus le clébard en doute. Le maître a trop tiré sur la laisse, il va falloir qu’il fasse attention où il laisse traîner ses doigts pour ne pas prendre le risque de se les faire croquer.

« - Ta jolie gueule a l’air d’en avoir pris un sacré coup. Ton couteau a ripé pendant ton dernier repas ? » Il désigne de sa main valide la gorge d’Alejandro. Agite les doigts brièvement avant de les laisser retomber sur la tête de la chienne à moitié endormie. A lui caresser les oreilles d’un geste tendre, spontané dont elle est la seule à en recevoir. Question qui fâche, le visage se referme. Sourcils qui se froncent, et le regard qui vrille jusqu’à la pogne amorphe sur l’accoudoir. Un silence, le temps d’évaluer les dégâts. Les doigts qui bougent, péniblement, dans un mouvement disloqué, presque mécanique. Petits picotements de douleurs irradiant des phalanges et remontant joyeusement jusqu’au coude. « - J’en sais rien. » L’aveu se souffle presque avec déception. Un agacement évident qui vient se coller sur la trogne de l’assassin. Pas vraiment habitué à l’inaction, quelle qu’elle soit. « - Ils sont pas tombés encore, c’est bon signe. » Moqueur, des notes d’un rire cynique accompagne la diatribe. « - Mais si je dois rester sur la touche encore longtemps, je vais devenir dingue. » Et ça, c’est pas bon signe. Ils le savent tous les deux. Se doutent de qui pourrait bien être la première victime de cette folie furieuse qui viendrait creuser son trou dans le cerveau du cabot blessé. Lui dont la loyauté vient d’être fracassée, cramée par la supériorité d’un autre.
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O Children - Ven 24 Aoû - 0:16


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La Calavera a un certains goûts pour les sauvages visiblement. Toujours là à gueuler, à bouffer et à déchiqueter. Normal qu’on nous prenne pour des chiens dans les autres mafias, on chique tout ce qui dépasse, on grogne des mots et on débarque quand on nous siffle. Mac est un exemple, Selda en est un autre. Et moi, j’complète la collection. Les mêmes dents, la même saveur pour les larmes et les cris, le même besoin de faire plier, de détruire. La cala est née dans le feu et le sang, ce serait illogique qu’e ses enfants soient différents.
Couteau qui déchire la chair sous ta demande. La fourchette qui se pique, les dents qui coupent et les yeux qui auscultent les membranes avec l’attention d’un chirurgien. Ah Puch crépite sous le derme morbide, Ah Puch a faim lui aussi, de torture et de cris. De dissection et d’hémoglobine. La lippe mordue Jan, le dieu qui tambourine, le dieu qui veut voir, veut regarder, veut y aller doucement, sur la découpe de la chair fraiche. Mais Mac a la dalle et j’peux pas le faire attendre, j’sais ce que c’est, d’avoir tellement faim, que ça broie les entrailles. Alors je me dépêche, léger sourire sur le visage en voyant l’animal venir quémander une petite douceur. La tendresse dans les doigts, l’amour au creux de la main. C’est drôle, à quel point les bêtes, malgré la rage au creux des lèvres, peuvent être capable d’aimer comme peu osent le faire.

A mille à l’heure, jamais se pauser, jamais freiner. Dans la violence et la douleur, dans l’amour et la jouissance, c’est toujours à mille à l’heure, que nous vivons. On n'sait pas faire autre chose. On n'veut pas vivre d'autre chose.

Et ta remarque Mac, qui me fait stopper la fourchette et le couteau, alors que la moitié de la barbac est déjà découpée. Ma gorge. Ma nuque. Tour de cou de plaies, recto à peu près soigné par un thaumaturge, verso laissé à l’abandon. Car je refuse d’oublier ce que mes propres lames ont fait, ce que mes lames ont commencé. Pas répondre, pas envie, chasser la conversation autour de mon derme tailladé. Et puis, pas le temps non plus, car tu reprends la parole Mac. L'agacement profond dans la verbe s'entend, car t'es incapable de donner une réponse claire et précise à ma demande. Et alors que je termine la p’tite cuisine, que j’avance la table et l'assiette en me relevant pour t’éviter de bouger, je retourne fouiller dans les placards et y déniche un paquet de gateau et un autre de chips. Ça n'suffira pas pour calmer la dalle, mais au moins ça occupera les doigts.

Jan qui s’effondre dans la fauteuil, la main qui chasse déjà le gras et grignote à pleines dents, bruits de p’tite souris gourmande. « Tu resteras pas sur la touche, au pire… On ira chasser tous les deux. » Et te lancer un petit sourire avant d’enfourner une poignet entière de chips en croquant sans faire attention au bruit. Costilla est a l’origine de tes blessures Mac…. Costilla est  pratiquement à l’origine des miennes aussi. Sauf que… Toi t’es en colère, toi t’es rageux. Moi….

Madre dios...
Moi j’ui amoureux.

Sourire agacé, rictus amer, Alejandro qui ne sait pas quoi faire de ces sentiments qu’il peut ni montrer, ni réellement écouter. Alejandro qui ment, encore et encore alors que pendant toute sa vie, il n’a jamais dit que la vérité.

« Qu’est ce qui s’est passé ? » Je sais quelques trucs, mais j’ai pas demandé à Joaquin la véritable raison de cette torture. Et clairement, j’ui pas du genre à laisser trainer mes oreilles dans les couloirs Mac, j’ai déjà du mal à ne pas m’effondrer quand la maladie frappe. Alors parle, hermano, explique moi, avec tes mots. Tant pis pour la colère, la rage, je sais gérer. Tant pis aussi, si tu me hurles à la tronche que Joaquin, t’as envie de le taillader. Je sais gérer Mac, c’est mon rôle, d’être l’éponge entre vous deux. De contenir la colère pour redonner un peu de stabilité à la relation qui tangue un peu trop vers le bas. Disons que c'est pour le business que j'fais ça. Disons que... En tant que capitano, j'peux pas accepter de perdre un sicario. Ouais, disons ça, Mac, ça m'empêchera de te balancer que de te perdre en tant qu'ami, ça m'ferait carrément chier aujourd'hui.

« Tu sais bien que Costilla laisse personne lui manquer de respect comme ça et… » Plus de chips dans la bouche, la main entre le sachet et la bouffe. Tourner du chef, hésiter, pas savoir sur quel pied danser, entre le coeur qui brûle pour un frère et les entrailles qui chauffent pour un autre. « …Il te tuera la prochaine fois….Et ça m'ennuierait un peu hermano… » L’espagnol roule, le surnom n’est pas choisi au hasard, toi qu’est étranger, toi qu’est un gringo Mac, j’t’ai jamais considéré comme tel. Tu fais parti de la Calavera, j’m’en balance d’où tu viens. Car c’est où tu es et ou tu vas qui m’intéresse.

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O Children - Dim 26 Aoû - 16:08


Le sicario garde le silence, contemple avec une attention assassine le capitano à l’œuvre. Entrailles à s’en tordre d’impatience, presque qu’il le trouverait trop lent. Bullet dont le museau s’agite devant l’odeur, à l’image de son maître, les deux à frémir d’envie quand pourtant la nausée devrait lui retourner le cœur à la seule idée de se coller un bout de cadavre dans le gosier. Maciej et l’art de mettre le doigt sur les choses qui dérangent. Ces découpes sales sur la gorge d’Alejandro, qu’il a vu, scruté sans rien dire avant de lâcher le morceau. Et la réponse qui ne vient pas le pousse à lever un sourcil, intriguer par ce silence quand d’ordinaire il parle pour deux. Pas le temps de répliquer, l’assiette devant le nez et l’incriminé déjà repartit vider les placards. Hésitation dans les doigts, le cabot abdique face à ses besoins. Engloutit un premier bout de barbaque sanglante, et ressent déjà cette étrange sensation qui accompagne ce genre de repas. Un savant mélange de répulsion nauséeuse et de plaisir proche de l’extase. L’homme se révulse quand le divin en demande encore, incapable d’être pleinement rassasié, il a parfois l’impression qu’il serait capable de dévorer toute une morgue si l’occasion se présentait.  

Plat à moitié vide lorsque s’effondre l’invité dans le fauteuil face au canapé défoncé. Sourire amusé sur les lippes aux nuances carmines. Pas très diététique tout ça. Scène qui a presque quelque chose de comique quand on y regarde bien, les deux hommes et leurs goûters. Frères d’armes à la gâchette facile se retrouvant là comme le ferait n’importe quel autre être humain à l’existence d’une banalité à crever. Hochement de tête, acquiesce l’animal à l’entente de la proposition. Partie de chasse qui enchante en même temps qu’elle agace. Le cabot n’est pas fait pour œuvrer en groupe, préfère la solitude des traques et des mises à mort. Pour laisser toute sa soif de massacre s’exprimer sans être entravée. Selda a certainement une des rares qu’il a supporté aussi longtemps sans se sentir dérangé, sans avoir besoin de se réfréner. La môme est comme lui, pas étonnant. Ce qu’il s’est passé, Maciej se crispe sous la question. Une grimace tord les traits, serre les mâchoires et les couverts retombent brusquement sur l’assiette dans un tintement sourd. Effusion de haine sous la carne, elle fait saillir les veines et ravive les douleurs. Celles qui lui explosent dans la main qui se contracte toute seule, comme apeurée à l’idée que le commandante revienne pour la démolir à nouveau. Presque de l’instinct, un relent de folie pousse la pupille à se poser sur la porte d’entrée. Close, aucun bruit venant de dehors. Rien. Juste eux, et personne d’autre. Parano Serevo, ça va pas le faire.

Pour le savoir, il le sait le clébard. En a fait les frais, comme d’autres avant lui. Comme d’autres après lui. Ca recommencera, très certainement, ils le savent tous les trois. Chien fou incapable de réellement courber l’échine face à son maître, de le reconnaître comme son légitime propriétaire. Le frère encore attaché à cet autre qui l’a trahi, il ne voit rien d’autre. Il dit rien, Maciej, garde le silence et le regard rivé sur le vide devant lui. Des ténèbres dans le noir de ses pupilles, d’une froideur brûlante de ressentiment. Vacille à l’entente du surnom et de tout ce qu’il invoque. Alejandro, certainement le seul de la bande à ne jamais l’avoir considérer comme un l’étranger qu’il peut-être. Sa légitimité à faire partie du clan malgré les années qu’il y a passé, le sang qu’il a fait couler, les vies ôtées en son nom. Nouveau morceau de cœur qui se casse la gueule pour s’exploser sur les débris jonchant ses entrailles. Ca fait mal, c’est la seule chose qu’il sait. « - Parce qu’il faudra trouver un autre clébard pour me remplacer ? » Qu’il gronde tout en reposant son regard sur son invité. Voix crachant la rage, les pupilles murmurant un merci gros du respect qu’Alejandro a réussi à obtenir de l’assassin, cette amitié brûlante qu’il lui voue et qui est acquise jusqu’à la fin. Si rien ne vient l’éventrée.

« - Il me tuera pas, ça l’emmerderait. Il se contentera juste de recommencer, me bousiller petit bout par petit bout jusqu’à ce que ça rentre là-dedans. » Et de se tapoter la tempe pour illustrer les propos, un sourire vide sur les lèvres. Un soupir lourd, presque las, et Maciej abandonne. « - J’ai froissé son égo. Remis en question ses ordres et refusé d’y obéir parce qu’ils étaient cons, tout simplement. » Parce qu’il est incapable de le considérer comme le commandante, qu’il crève de jalousie et de rancœur envers l’homme et sa foutue moustache. Puéril dans son attitude, la place qu’il occupe lui convient et il ne voudrait la changer pour rien au monde. S’élever et graviter dans les hautes sphères, il s’en contrefout. Pas fait pour ça, tout le monde le sait.
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O Children - Lun 27 Aoû - 13:27


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Tu utilises la rage et les insultes, j’use de sourires et de blagues. Voilà comment on cause Maciej, voilà comment on se comprend. Alors ta remarque sur le clébard à retrouver si tu v’nais à clamser, elle m’arrache un nouvel éclat sur le visage. Car tes prunelles disent autre chose, car derrière la verbe acérée y’a un respect et un merci murmuré. Et ça m’va hermano, j’ui pas là pour les fleurs et les déclarations. Rien que le fait que tu acceptes ma présence ici, chez toi, que tu acceptes que j’te regarde bouffer la barbac, ça prouve que toi et moi, on est plus que des soldats sous l’égide d’un seul homme. On est des compagnons d’arme.

Chips à nouveau dans les joues, petit souris devenant hamster, c’est fou comme on n'dirait pas que tu fais crier les êtres et pleurer les hommes Alejandro. Quand on te voit, on devine les muscles ciselés mais jamais on s’dirait que dans ce regard de biche et sous ce sourire digne d’une pub pour dentifrice, y’a un camé du sang et de cris. T’as pas le physique de l’emploi Flores, ni la gueule du tueur en série. Pas comme Mac qui fait peur à l’instant même où des prunelles rencontrent sa face. Mac, il pue la mort alors que c’est moi qui l’incarne. Pourtant quelque chose nous lie, en dessous du monde, de la terre et de l’humanité, c’est là qu’on se sent bien Mac. Quand les esprits s’abaissent, que les genoux se plient et que les corps sont coupés, c’est là, qu’on se sent vivre.

Et puis on en revient à Costilla. Toujours là même quand j’aimerais que ma tête se vide de son nom, il revient au galop car… Il est central. Il est partout. Et ce que tu me dis Mac me fout dans une situation un peu délicate, le cul entre deux chaises comme on dit. Sa violence me plait, sa droiture, son charisme, c’est ça qui m’a fait respecter le jeune sicario avant qu’il devienne commandante. Ça qui a fait vriller mes sentiments vers autre chose qu’un simple respect. Et les images qui se créent dans mon esprit, l’imaginer te remettre à niveau, t’abaisser la tête là où elle doit être, ça éveille le Dieu qui exulte face aux actes de son compagnon. L’humain aussi un petit peu… Un peu trop même.

Et puis y’a l’autre côté de la face, l’autre chaise. Celle où Flores se sent agacé de savoir que son pote s’est fait cramer la gueule par son patron. Celle où j’me tortille les fesses, car j’arrive pas à rester en place. Ça percute dans mon esprit, l’envie bouillante de sauter à la gorge de l’attaquant, de celui qu’a osé toucher à ceux qui comptent pour moi. C’est con que cet homme, ce soit celui qui ait le plus de poids au creux de mes entrailles. Et le seul dont j’ai réellement besoin.

« T’as pas froissé son égo, tu l’as… Un peu agacé. Arrondir les angles, Alejandro, c’est vraiment pas ton truc. Même si j’lui demandais, Joaquin dirait quedal. Mac l’a pas agacé, Mac n’a juste pas fait ce qu’il lui a demandé de faire. Il n’a pas suivi les ordres, il n’a pas été efficace, il n’a pas été le sicario qu’il devait être. Point barre. Même si je lui en parlais, Joaquin refuserait de me balancer la vérité. Qu’au fond, peut-être, ça le fait chier de savoir que Mac se rebelle, qu’il refuse d’écouter, qu’il refuse d’accepter d’avoir été laissé sur le côté quand Costilla est devenu commandante. Peut-être que tu aurais du être nommé capitano Mac, peut-être que… Ça aurait du être ta place et pas celle de Trini, Bael ou la mienne. J'en sais foutrement rien.

Doigts qui grappillent les dernières chips avant de s'attaquer au paquet de gateau. La fin grogne encore plus à force de réflechir, les plaies titillent la nuque, le coeur continue de bondir. Pèses tes mots Alejandro, prend ton dico et use de ta verbe avant de mettre en avant tes émotions. « Joaquin n'prend pas d’plaisir à foutre à terre l’un de ses meilleurs sicario, il doit juste… Il peut pas laisser un soldat vriller du mauvais côté c’est tout… Faut rester sur la même route, faut faire ce qui faut et pas se poser des questions. Faut faire aucune bourde et … Comme toi Jan ? Faire des erreurs comme toi ? Ça a du se savoir que le capitano aux doigts d’argent a perdu le contrôle de ses mains pendant quelques missions. Qu’il s’est porté absent a une réunion, qu’il… Ouais, qu’il vrille du mauvais côté de la route en ce moment.

Lippe mordue, chiquer le bout de gateau comme un chien aux aboies. Ca devient difficile cette histoire, heureusement que les calmants de Roukie aident bien depuis l’augmentation.
« Enfin… Rentre dans le rang, même si j’sais que t’aimes pas ça et ça s’tassera…. Au pire j’lui… En parlerais ?  Le calmerait ? Même pas en rêve Alejandro, y’a des sujets sur lequel tu veux pas foutre ta patte. C’est pas ton rôle, tu fais déjà assez l’éponge comme ça.

Et j’finis pas ma phrase, préférant bouffer le marbré pour calmer le malaise qui devient de plus en plus difficile à gérer. Et a digérer.

« … C’était bon ? Coup de menton vers l’assiette vide, changer de sujet. Ne plus vriller vers le fossé.


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O Children - Jeu 30 Aoû - 20:08


Terminer le morceau de cadavre comme un achève un dîner à l’excellence inégalée. La faim tiraille encore mais la gêne titillant les grains de la folie assassine s’est calmée. Crever la dalle à en devenir fou, se perdre totalement dans les rouages de son manque, ça fait longtemps que ça ne lui est plus arrivé. Le capitano lui a rendu service, main tendu et viande offerte pour calmer l’infamie sous la peau. Délier sa langue depuis trop longtemps silencieuse même s’il ne vide pas entièrement son sac, Maciej. Trop de crachats de haine sur sa conscience, de la rage à revendre qu’il ne peut pas exprimer comme il l’entend. Les dégâts seraient trop important, et qu’Alejandro se change en dommage collatéral ne fait pas parti de ses intentions. Il a déjà perdu un frère d’arme, ne compte pas perdre le second et le dernier qu’il lui reste. Dernier maillon de ses débuts d’existence à la Calavera, dernier être encore vivant à la connaître comme personne. Et même s’il prétend le contraire, le sicario n’est pas vraiment fait pour vivre seul. Besoin déroutant de savoir qu’il est là, au cas où tout viendrait à se casser la gueule. Se reposer sur une épaule et tendre la sienne en échange.

C’est pourtant une grimace gravée dans le cynisme et un marbre noir qui s’appose sur la trogne de l’assassin. Prend sa défense, Jan, c’est encore ce que tu fais de mieux. Il ravale son venin, l’enferme dans le fond du gosier pour ne pas le cracher à terre. Première tentative de contrôle accomplie. « - Parce qu’il y a une différence ? » Qu’il lâche d’un ton faussement mielleux. Ego froissé, égo agacé, pour lui c’est pareil. Même morceau de vanité qui pousse à la démesure et la bêtise. Le cabot se sait en tort, dressé pour obéir aux ordres, pas fait pour les refuser ou les contester. Mais jamais il ne l’admettra ouvertement et préfère encore s’enliser dans son déni revanchard que d’accorder la victoire à son commandante. Oreille attentive écoutant le discours en silence, il a pourtant la gueule qui se crispe l’animal. Les dents qui s’écrasent les unes les autres à s’en fissurer, et ses doigts valides qui se referment, lentement, se serrent ensembles. Poing vengeur, canalise le nouvel élan de rage venu s’exploser contre la carne échaudée. Ricane le bonhomme, d’un éclat grinçant et mauvais, dévoile les crocs tout en détournant les yeux. A en soupirer, lâcher dans un souffle toute la tension qui s’accumule sous la peau. L’exemple même du parfait petit soldat, il l’a sous le nez. Machine bien rodée à la constance affolante, l’obéissance aveugle dans la volonté d’un seul. Rentre dans le rang, s’il lui avait dit de se jeter aux pieds de Joaquin pour lui lécher les godasses, le résultat aurait été le même. Un vif mouvement de tête, et les orbes d’une noirceur meurtrière qui se braquent sur Alejandro.

« - T’aime ça pas vrai ? Lui lécher les bottes ? »
Grondement sourd venu des profondeurs d’un être en pleine cassure. Maciej se redresse, pousse Bullet dans le geste et se penche en avant. Penche le buste au-dessus de la table, l’assiette vie, à réduire la distance entre eux. « - Depuis le début, t’as toujours dit amen à tout ce qui pouvait sortir de sa bouche, connerie ou non. Pire que son ombre. » Les freins ont lâché dans la pente, un poids a foutu le camp de sur sa langue. La délie pour mieux le faire dévaler la descente dangereuse sur laquelle il s’engage. Rien à foutre, le timbre tremble suffisamment pour faire comprendre qu’il est en train de perdre le contrôle. Sa patience qui se fait démolir à grands coups de poing dans la gueule. Ses blessures refermées qui refont surface, aussi douloureuses qu’au moment où le tison chauffé à blanc s’est posé sur sa chair. « - Je connais mon boulot Alejandro, on m’a formaté pour ça. » Conclusion simple et expéditive, le clébard se lève, domine et écrase de toute sa sombre présence. Il a besoin de bouger, faire quelque chose, ne pas rester inactif pour ne pas se faire bouffer par sa colère. Quelques pas et il vient se coller l’épaule contre le mur, croise les bras sur son torse pour les empêcher de cogner. « - On m’a pas donné pour habitude de foncer tête baissée quand il y a trop de risques. Je tiens encore à ma gueule, ou ce qu’il en reste. » Ca a plus l’air d’être ton cas. Vu l’état de la gorge du capitano, la divinité a pris le dessus. Démolit l’humain pour mieux le soumettre, jusqu’à perdre le contrôle dans des moments où il aurait été préférable de ne pas faire de vague. Gueule cramée et pogne fracassée pour lui faire payer son insubordination. Et toi, t’as eu quoi Jan ?

« - Et après c’est moi qu’on traite de chien… Pour un peu, on dirait presque un petit couple, jamais l’un sans l’autre, jamais à vouloir froisser l’autre... » Extirpé des lèvres pincés, les mots ont dépassés les pensées. Jetés à terre comme une énième provocation à l’humour amer si cher au sicario. En parfaite innocence, sans se douter un seul instant de ce qui racle sous la peau des deux hommes. Ce qui bouffe celui qui se tient devant lui, et qui le pousse à jouer les avocats du diable.
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O Children - Jeu 30 Aoû - 22:27


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Et la barbac Mac, elle est comment ? Parle moi de son goût et du bonheur que c'est, de mordre dedans. Non, non, mi hermano, ne fais pas ça. Maciej, ne fais pa-…

Mais la réponse attendue n’vient pas. C’est une toute autre phrase qui débarque, glissant vers une pente qu’aucun d’entre nous ne voudrait prendre. Mais fallait bien que ça arrive, non ? Des années qu’on se connait, toi relégué au second plan pendant que Costilla montait en grade, pendant que moi, j’suivais la cadence. En arrière, toujours, mais accolé aux bask’ de Joaquin. Alors tandis que tu grognes Mac, que tu me balances ta verbe piquante, ma mâchoire se serre et les doigts crépitent à l’idée de t’ouvrir la bouche en grand. Histoire  que t’arrêtes de ruminer et que tu gueules vraiment.
Alejandro qui reste muet, les lèvres closes, l’acide qui remonte au creux de la gorge. C’est rare que tu dises quedal Jan, que tu restes sur la réserve. C’est rare, car personne ose causer de ta relation avec Joaquin, personne ose embêter le capitano avec son meilleur ami.  On cherche pas à comprendre le lien qui les unit, on cherche pas car on ne veut pas se retrouver avec le dieu du sacrifice et le dieu de la mort comme ennemis.

Toujours assis dans le fauteuil, les mains se sont refermées sur elles-même, les lames prêtent à vriller si tu continues de foutre le sujet sur le tapis. Mais heureusement pour moi et pour toi, tu t’arrêtes. Le prénom d’Alejandro qui sonne comme une conclusion tardive. T’as été un peu trop loin cette fois-ci Mac, j’ui ton ami mais y’a des frontières à pas dépasser. J’ui ton supérieur dans la hiérarchie, j’ui un Flores et c’est pas un gringo comme toi qui va me causer comme ça. Mais toujours silencieux le capitano, Jan qui écoute plus qu’il n’agit. On me dit sauvage et constamment monté sur ressort. La vérité, c’est que dans l’intimité, j’ai plus du jaguar qui dort et qui attend pour mordre quand la main approche.

Tu te lèves Maciej, ton ombre est imposante, ta gueule aussi mais c’est pas le physique qui fait l’animal Mac, tu sais de quoi j’ui capable quand j’sors les griffes. Alors recule et arrête de me provoquer comme ça. Mon menton qui se lève, je sens tes yeux parcourir la chair bafouée, les lames qui ont trop rongé le derme déjà bien abimé.
Tu ressembles à un cadavre Alejandro, avec tes cernes et tes cicatrices boursoufflées. Et Mac il l’a remarqué, que plus tu progresses, plus l’humain se laisse bouffer par son dieu en multipliant les cicatrices et en acceptant de devenir le charnier qu’Ah Puch a toujours été.

Mes prunelles qui restent dardées sur le canapé vide, toi qui te places dans l’angle de gauche, dos contre le mur, pognes cachées contre le poitrail qui doit exploser sous les battements du coeur. Je respire calmement, je tente de faire taire le dieu qui s’est éveillé sous la provocation de son homologue. On parle pas de Buluc Chabtan, qu’il murmure. On parle pas de ce qui unit le sacrifice à la mort, c’est interdit, car y’a aucun mot, aucune verbe, aucun terme pour les décrire.

Et puis…

Et puis tu dépasses la limite Maciej. Et je suis incapable de retenir Ah Puch qui dans un éclat, se réveille sous l’accord de son vassal. La lippe est mordillée, le capitano en a marre, de se faire insulter de chien. Les mains se détendent, les griffes sont de sorties ce soir. Le dieu en a sa claque d’être pris pour l’esclave. Il se lève, étend ses jambes dans une démarche féline, un mélange de l’homme et du divin. La tête est haute, les yeux noirs. Ah Puch refuse qu’on se foute de sa gueule. Un pas, deux pas. Aucun mot, un regard. Arrivé à ta hauteur Mac. Et sourire. A toi, d'un rictus qui a plus du dieu que de l’humain.

« … Pour un peu, on dirait presque que t’es jaloux Mac….De lui ou de moi, j’en sais rien…T’as d’la chance que j’ai de l’humour Maciej.

Souffle bouillant qui s’éclate contre ton derme, un pas de plus et que j’te chiquerais la joue Mac. Mais Ah Puch a parlé, maintenant Alejandro le tient en laisse. J’ui pas venu ici pour frapper, j’ui sorti de mon sommeil pour un ami, pas pour me faire un ennemi. Je recule d’un pas, alors que le sang pulse au creux de ma tête, que le coeur implose sous la colère. Les yeux dardés dans les tiens, le sourire qui fait la réputation de Flores nuancé par celui d'Ah Puch, plus carnassier, plus joueur aussi. Un sourire que t'a jamais vu Mac, que personne n'a vraiment jamais vu par ici.

« … Parle encore une fois de Joaquin et de moi comme ça, et ta gueule, il n'en restera plus rien. T’oublies peut-être à qui tu parles Maciej mais pas moi.

Je connais tes qualités et tes défauts Mac comme toi tu connais les miens. Sauf que souvent, tu les oublies, ne vois plus que le visage du gamin et les sourires dignes d’un p’tit soleil en plein apocalypse. Mais Mac, le soleil, ça crâme quand on s’en approche trop. Et y’a même des rumeurs qui courent comme quoi, les étoiles, ça explose.


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O Children - Mar 4 Sep - 20:20

La distance pour se garder de laisser la rage prendre le dessus. Semer le chaos là où il n’a aucune raison de venir se glisser. S’appuyer contre le mur comme pour s’offrir un réconfort fragile, croiser les bras et serrer les doigts. Sentir les élancements dans sa pogne bousillée et en avoir la trogne qui se crispe malgré lui. Ca passera, qu’il se répète encore. Comme cet orage qu’il sent monter, dans la pièce, chez lui comme chez son invité de passage. L’œil noir qui contemple le capitano, de ce regard de prédateur, celui qui analyse, étudie les failles et les faiblesses pour mieux les utiliser ensuite. Sale gueule à l’image de la sienne, pour des raisons bien différentes cependant. L’animal attaque et une fois la proie à terre, il cesse. Se tait pour laisser planer un silence lourd, angoissant pour ceux qui ne seraient pas habitués à leur mode de vie violent. Alors la victime de sa sale humeur sort enfin de son immobilise. Les poings serrés qui se décollent des guiboles, elles se tendent et voilà qu’il se lève. Mouvement aux airs de contrefaçon, un Alejandro factice inapte à parfaitement imiter le modèle d’origine. Il en fronce les sourcils, Maciej. Intrigué. En serre les mâchoires aussi, crispées par l’alarme qui commence doucement à siffloter dans son crâne. Mise en garde, l’instinct prédateur poussant à la méfiance. A redresser l’échine pour en faire craquer les vertèbres,  s’abriter dans des hauteurs pourtant fébriles.

Parce qu’il en est certain l’animal, ce n’est pas qu’Alejandro qui s’invite dans son salon. S’approche d’une démarche tordue qu’il ne lui connait pas. Comme ce foutu sourire qui vient se coller sur les lèvres une fois à proximité. A lui en coller la chair de poule s’il était seulement capable d’avoir la trouille. Flegme de l’assassin trop virulent en cet instant, l’homme toise et défie les perles d’obsidiennes qui le scrutent. Bullet en alerte, saute à bas du sofa et claque des griffes sur le parquet en grognant. Prompte à montrer les crocs pour défendre son maître, les sens de l’animal troublés par la menace. Claquement de doigts pour lui intimer l’immobilisme, ce serait fâcheux que le second du commandante se asse bouffer par le pitbull du clébard de la Calavera. Souffle contre sa peau à en faire courir des relents de gêne dans les tripes, un malsaine étrange qui dérange. Quand les mots apposent sur les lippes la courbe d’un sourire moqueur. A en cracher quelques brides d’un rire incertain. Jaloux ? Evidemment qu’il l’est, l’étranger laissé sur le côté par ceux qu’il a piteusement considéré comme des frères. A se croire intégré au clan quand finalement ce n’était qu’une douloureuse illusion. Jaloux, de l’un comme de l’autre. De cette chance qu’ils ont eu, de se trouver du bon côté de la frontière et en jouer pour se retrouver là où ils sont. Absurde état d’âme, quand le bonhomme se moque du pouvoir, pas fait pour contrôler, c’est évident. Il exécute mais n’ordonne pas, Maciej. C’est le môme lésé qui parle lorsqu’il est question de Joaquin. D’Alejandro. Blessure qui ne se referme pas, même avec tous les pansements du monde, les points de sutures qui éclatent à chaque fois que la réalité lui revient dans la gueule.

Peklenc en éveil sous la carne, à sentir la divinité dans les tripes du capitano, apposant dans le cerveau l’évidence. Prise de contrôle éphémère, criante dans le sourire qui continue de figer le visage à la candeur fracassée. Pour un peu, ta gueule est plus flippante que la mienne. A s’en bouffer la langue comme un cabot boufferait son os pour retenir les mots, la moquerie qui chatouille la langue. Pour une fois, Serevo garde le silence. Ravale sa verve et offre à son opposant le monopole de la parole. Traits durcit, ils se font de fer et le sicario se referme. Efface l’humanité de son visage, le masque de l’assassin revient se poser à même la peau. Menaces encore, à se demander s’il n’a pas mis le doigt sur une vérité bien douloureuse. A plaisanter, s’approcher d’un réel qui fait mal. Trainer dans l’ombre du boss, par fidélité, par amitié, et par bien d’autres choses. Un pas en moins, un semblant de distance entre les entités, mais les mâchoires restent serrées. « - Drôle de façon d’accepter la plaisanterie… » Ou alors ton dieu n’a pas le même sens de l’humour que toi. « - Comment je pourrais oublier hein ? On me le rappelle avec suffisamment d’instance pour que ça s’imprime. » A tapoter la tempe pour illustrer, laisser le doigt se poser sur la balafre, chair brûlée encore à vif qu’il devra se décider à faire réparer. « - Pour un peu, on dirait presque que j’ai touché un point sensible, Jan… » Ca se souffle à même la peau, un murmure arraché aux griffes d’un cynisme sale. Esquisse carnassière sur les lippes, Maciej ne sait pas battre en retraite. Jamais. La lame dans la tripaille qui ne reste pas en plus, mais triture la bidoche. Toujours, pour faire souffrir le plus possible. Pour oublier ce qui le bouffe lui, l’animal dont la laisse n’aura jamais été aussi tendu que ces derniers temps. Marche droit Serevo, ou tu feras pas long feu.
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O Children - Mar 4 Sep - 21:43


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Mac qui répond, encore. Sans insulte cette fois-ci, sans rien d’autres que des mots qui jaillissent de sa lippe et calment un peu le feu qui sévit chez Alejandro. Le capitano qui toise le sicario, l’ami qui accule l’autre. On n’est pas sur la bonne route hermano, on emprunte un chemin douteux, un peu froid, un peu sombre, qui va nous exploser à la gueule à tous les deux. Et Ah Puch qui s’éteint, laisse l’humain reprendre la carcasse pour quelques temps. Le Dieu vrille un peu plus de jour en jour en toi Alejandro. Tu le sens, qui griffe ta peau, qui tente de s’accrocher un peu plus haut chaque fois que t’es sur le point de tomber. Il profite de tes faiblesses, la maladie en est une, Joaquin en est une autre. Il se réveille lorsque le capitano n’a plus la force de se battre et de rester. Car Huntington me bouffe la vie et le Dieu tente de l'arrêter. Mais lorsque le feu essaye d'apaiser la braise, bizarrement, le résultat n'est jamais celui escompté. Ça pète encore plus, ça fait plus vite crever.

Le rictus redevient le sourire amusé et quand tu te tapes la caboche Mac, je souffle un peu trop fort, comme pour étouffer un léger rire qui te fera comprendre qu’okey, j’me suis calmé. J’ui moi à nouveau, alors arrêtons le cirque et retournons bouffer. Ce soir, j'ui là pour faire l'éponge, pas pour nettoyer. J'aspire la colère qui t'étreint un peu trop Mac, car moi aussi, comme Ah Puch, j'tente de calmer le venin qui t'arrache des soubresauts et te met en danger.  J'veux pas te perdre hermano. J'veux pas avoir à choisir un camp, car j'choissirais jamais le tien. Et j'crois que j'ai déjà laissé trop de choses sur le carreau pour cette putà d'existence.

Et alors que je suis prêt à rebrousser chemin, la gueule presque souriante, le coeur presque au même rythme que le tien, y’a la verbe qui revient, l’insinuation qui glisse à nouveau des lippes du chien. Et c’est trop. Pour le capitano, le dieu et l’homme, ça va trop loin pour rester immobile, pour continuer de sourire et de bouffer sans rien dire.

Alors ça explose.


L’uppercut qui part sans prévenir et s’éclate sur ta tronche Maciej, le crâne qui s’écrase contre le mur de derrière. Alejandro qui ne laisse pas le temps au sicario pour réagir et qui le chope à la gorge de ses deux mains, écrasant la trachée, les lames de chair qui chauffent déjà sur le derme fragile. « Encore une insinuation et t’es fini Maciej ! »  Que le capitano rugit, la colère qui crépite des lèvres, les mains qui chauffent sous l’égide d’Ah Puch qui s’éveille une seconde fois. « Si tu veux t'battre, fais le avec le poing qui t’reste au lieu de balancer des conneries comme ça… Gringo Que le dieu maya termine, l'insulte giclant des lèvres de l'ami, qui n'a pas eu son mot à dire.


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O Children - Dim 9 Sep - 18:03


Pente glissante, à se casser la gueule sur les cailloux au milieu du chemin, se relever et mieux recommencer à trébucher. Parce qu’il fonctionne comme ça, dans cette éternelle habitude de provocation, ce besoin constant de faire mal avec les mots. En guise d’amuse-bouche, bousiller par les paroles avant de passer aux actes. Plus fort que lui, un réflexe de merde qu’il applique même avec ceux qui appartiennent au cercle restreint de ses amis. Pas con le cabot, il croit deviner, comprendre, pourquoi le capitano se met dans un état pareil dès qu’il est question du boss et de sa moustache. Jolie d’ailleurs, c’est un fait personne ne dira le contraire. Pas son genre. Clairement, trop orgueilleux peut-être. Au doux parfum de traitrise pour tout bousiller. L’incident aurait pu en rester là. Les corps ennemis qui s’éloignent et reprennent place, comme si de rien n’était pour s’enliser dans le tranquille d’une discussion anodine entre deux amis. Oublié le visage du divin, aperçu dans un accès de colère plus fort que les autres. A en faire s’agiter Peklenc sous la carne, titiller la curiosité jusqu’à faire germer les questions sur la langue. Qui ? Tout simplement. Les identités divines sont secrètes, comme un jeu de pistes. La sienne, a été guetté, surprise histoire de voir qui avait élu domicile sous la peau du gringo. Certainement pas une déité de leur coin, mais plus du sien. Dommage, étranger jusque dans les racines de son panthéon. C’est pas comme s’il avait pu choisir, demander une option sur l’origine pour avoir un pied dans le latino.

La réplique qui s’invite dans sa gueule. Le poing qui explose, à lui cogner la caboche contre le mur. Faire s’entrechoquer les dents et sonner le clébard qui grogne sous la douleur pulsant contre les os abimés. A ravaler les injures qui viennent perler contre ses lèvres, quand elles se font affreusement pressantes. L’insulter, lui et ses sourires de petit ange, le couvrir de tous les mots crades qu’il peut connaitre. Les neurones en court-circuit, c’est l’instinct qui parle à sa place. Pousse les pognes à venir s’accrocher aux poignets du capitano quand les doigts s’agrippent à sa gorge. Trop fort. A le faire grimacer sous la gêne, la douleur de sa main pétée qui se réveille. Et cette autre qui vient de la brulure chauffant sa peau, les lames effleurant la chair. « - Un vrai petit capitano... » Qu’il lâche dans une raillerie rauque. La trachée gênée par la pression, chaleur d’enfer chatouillant la carne. On ne frappe pas ses frères d’armes. C’est un code, une éthique presque militaire qu’il applique. On ne frappe pas mais quand c’est sa vie qui est en jeu, alors là peut-être qu’il est temps de revoir son code. Cabot qui sent la mort, celle qui rôde, émane du prédateur qui le maîtrise. Il pue la mort, la sale, celle qui fait mal et contre laquelle on ne peut rien. « - J’ai pas pour habitude de frapper mes frères. » Et il insiste sur le dernier mot. Comme l’autre a marqué l’honneur sur l’insulte. A lui vriller les tympans et le ventre. Faire cogner le cœur contre la poitrine dans un battement de colère et de souffrance. Pas venant de lui, c’est encore plus douloureux que les blessures qu’il est en train de lui infliger.

« - M’oblige pas à lâcher le chien, Jan. » Pas lui, pour une fois, mais Bullet. Sagement assise à contempler la scène de son œil valide, trépigne presque de devoir rester immobile. Lâcher le dieu, peut-être aussi. Inconsciemment, dans les tremblements légers du sol sous leurs pieds, la terre qui s’ébranle en alerte. Menace vacillante n’attendant que l’occasion de devenir plus forte. Jeu de dieux, jeu dangereux.
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O Children - Mar 11 Sep - 11:59


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La gorge est serrée, le derme, acculé. Les lames sont prêtes, à trancher la peau, et il le sait ça, Mac. On survit pas, aux scalpels de Flores quand il décide de frapper. On se fout pas de sa gueule, on ne se moque pas du commandante. Qu’importe la relation bancale qui est entrain de se construire entre les deux, ils sont ensembles depuis 20ans et c’est ensembles qu’ils tomberont. Qu’importe la colère et la rage, l’engueulade et la déception. Qu’importe tout ce bordel, Costilla et Flores, finiront à deux ce qu’ils ont débuté à deux. C’est après que l’un se relèvera et que l’autre finira au sol. C’est comme ça. Ça a toujours été comme ça. Ça restera comme ça. Alors non, Mac, le bon p’tit capitano, il n’est pas dominé ou p’tit chien qu’on tient au collier. Il est juste le second, il écoute, accepte et fait tout pour que sa famille, son commandante et les siens résistent alors que le monde s’effrite sous leurs pieds. Et s’il doit perdre un frère pour ça Alejandro, il le fera. Il crachera au visage de Maciej, il lui tranchera la gorge et lui coupera les veines. Il le tuera, le découpera, le foutra à terre. Pour la Calavera, Alejandro ferait tout.

Tant qu’à la fin, c’est eux, qui restent debout.
Le royaume tombera, les russes se noieront, les ritals iront se griller la carne, les terribles disparaitront. Seule la Calavera survivra, Alejandro s’en ai fait la promesse.
Ils tiendront.

Le chien. Alejandro ne le regarde pas, il ne l’a pas oublié mais clairement, tant pis s’il se fait mordre un bout de cul, les lames glisseront sur la carotide du cabot comme sur celle de son maitre. Ça dure quelques secondes, quelques minutes, une éternité à vrai dire. Les yeux noirs de Mac dans ceux d’Alejandro. La douleur au creux du bide, qui grossit alors que sous les pieds, il sent la terre s’ébranler le capitano. Il sait ce dont est capable Mac et s’il ne tranche pas sa peau maintenant, il prend un risque. Il hésite.

Une seconde.
Deux secondes.

Les lames qui chauffent le derme, le dieu qui hurle de lui découper la tronche à l’homme qui a osé insulter Buluc Chabtan. Le Dieu a faim et le dieu n’en a rien a foutre de ceux qui ne sont pas de son panthéon. Mais Jan lui…  Jan tient en estime Maciej. Il l’apprécie. Apprécie sa fureur, son talent, ses silences et sa gueule de con. Ils se comprennent, entre sicarios. Par un lien morbide et un respect mutuel, ils se comprennent. Et y’a déjà trop de choses de brisés, trop de liens qui s’effilochent autour de Flores. Et malgré la colère de Mac envers Joaquin, lui sera toujours là quand le capitano disparaitra.  Et malgré tout ce que pense Costilla, il a besoin d’hommes comme Serevo. Il aura besoin de soldats prêts à se sacrifier, d’amis prêt à se tenir à ses côtés.

Une seconde.
Deux secondes.

Ça suffit pour qu’il accepte de reculer, le capitano. La gorge est abandonnée, le souffle peut reprendre alors que l’amitié elle, elle vient de finir à terre. Sous la violence des mots, sous l’insulte de gringo que Jan n’a jamais balancé au visage de Maciej.

« T’as été formaté pour tuer. Et si tu étais réellement mon frère Maciej….

Le menton est levé, les yeux sombres dardés dans ceux du sicario. Se rappeler la colère du frère, la rage du père, la honte de la mère. Les souvenirs violents qui égrènent petit à petit la confiance d’Alejandro. Celle gagnée en 40ans de vie et qu’une maladie a fauché.

« … tu saurais que j’ai été formaté pour obéir.

Les mots ne sont pas crachés,  pas de ressenti dans la verbe de Flores. Que de la vérité.
Le capitano recule, ne lâche pas des yeux l’homme qui fut un ami et que des mots de trop, ont transformé en simple confrère. Flores recule, encore, abandonne, laisse tomber. En a marre de faire des efforts pour une famille qui ne sait pas ce qui le tue et l’empêche de respirer. Alejandro en a raz le bol.

« Repose toi et soigne cette main. La Cavalera aura besoin de ses meilleurs soldats pour la suite.

Car même si Jan n’en peut plus, quand la guerre est déclarée, c’est le combattant qui reste debout.
C’est le second qui accepte de garder la tête haute alors que l’homme, lui, est à genoux.

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