AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

her screaming is in his screaming (Luca & Sybille)

 :: terminés
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Lun 20 Aoû - 14:24



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .

Verres tintés dissimulent la fatigue d'un jour trop intense pour l'enveloppe charnelle et l'âme. Une nuit, sombre et qui aurait pu mal tourner au final. Sybille est pourtant bien là, paies pansées dans le dos, refermées mais des hématomes sont apparus. Les mouvements sont difficiles, douloureux, Sybille est un cadavre, Némésis dort, elles marchent ensemble encore pourtant, le besoin de se retrouver près d'une âme contraire et jumelle à la fois. C'est un taxi qui l'emmène à l’hôpital, trop fragile pour utiliser sa moto, la fatigue de la convalescence l'empêche aussi de marcher. Elle n'aime pas être dépendante, devoir compter que les autres, Sybille a toujours marché seule ; depuis son arrivée à Arcadia les choses changent semble t-il, les liens tissés sont trop forts, trop solides. Augustin s'est occupé d'elle, puis Samuel a soulagé ses blessures, elle reste cependant encore endolorie par les événements. Le paysage défile, le regard du conducteur est curieux, elle voit les œillades qu'il lance à sa passagère qui semble inerte sur la banquette arrière. Qui est elle, cette femme en noir, le sourire décousu, le teint ni pâle ? Elle ne regarde pas le paysage, elle ne le regarde plus depuis qu'elle a quitté sa Mykonos, sa vue imprenable, ses rochers blancs. Les couchers de soleil là-bas des ressemblent pas, ici elle connaît déjà tous les détails des rues, quel panneau quel angle de rue, quelle enseigne à refaire, quel mur tagué, les couleurs, tout. Elle a de nouveau frôlé la mort Sybille, plus que tout elle se demande si elle ne ferait pas mieux de partir encore, changer de pays comme elle l'a fait par le passé. Non, elle ne peut pas, elle ne peut plus.

Némésis contrôle ses pas, souvent, elle veille à rester non loin des siens et ce soir là elle est partie se rallier à son panthéon. Coups de feu, duels de pouvoirs, envoûtements, coup de ciseau dans l'omoplate. La main agrippe l'épaule soudainement, la violence du choc elle le perçoit encore parfois, elle le revit, il y a tant de choses qui pèsent derrière elle. Le visage de cette rouquine est revenu la hanter en rêve, lui trouer le visage. Elles sont liées, vengeresses, la déesse et l'hybris de l'autre, comme si un lien s'était créé. Sybille respire, évite de réduire sa peau plus en charpie qu'elle ne l'est déjà. Désire t-elle se venger ? Elle l'ignore pour le moment elle ne veut pas y penser et profite des choses simples de la vie ; l'odeur du thé, le son de la radio, le soleil qui se lève et se couche dans son appartement, les couvertures chaudes et douces de son lit. Pas de travail, la danseuse est cassée, brisée, jusqu'à ce qu'un simple mouvement de thorax ne lui demande plus des efforts conséquents. Tous ont été touchés, mais celui qui lui a brisé le cœur, c'est Luca. La jeune femme se mord les lèvres, ce cri sorti d'un cauchemar était bien le sien, ses mains si belles, si délicates rongées par l'artefact...

Elle paye l'homme, hoche la tête en guise de salut, se lève avec lenteur calculée sans montrer que sous ses couches de vêtements les lacérations et la plaie sont refermées mais bleues. Processus normal, la chair réagit, la chair a besoin de temps, le dieu doit patienter. Elle est dirigée bien vite vers la chambre de Luca, avec le numéro en tête. Elle toque doucement, puis entre. Luca est là, chambre privative, au blanc pur. Toile vierge pour recommencer à dessiner dessus, de tes mains Luca, dessine, recommence. Il est pris en charge, il est en sécurité, mais qu'en est il de son âme ? La jeune femme ne l'a pas vu depuis cette nuit là ; elle a pensé pourtant à lui chaque seconde qui s'en est suivit. Clouée au lit, elle s'est jurée d'aller le voir dès que ses pieds seraient en mesure de la soutenir. Elle soulève les boucles, pose un baiser délicat sur le front et pose sous son nez un bouquet de roses au multiples couleurs. Pétales odorantes, elles embaument déjà la pièce de son doux parfum. « Bonjour Luca... » Souffle t-elle. Elle est heureuse de le voir, elle en pleurerait de joie.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Mer 22 Aoû - 9:53


and there is a woman.


 You are my shelter and my shield.
I put my hope in your word.
Psalm 119:1114




Tic, tac, tic, tac…. Tic… Tac.

C’est régulier, le bruit d’une horloge. Sonorité similaire, chaque seconde, chaque minute, chaque heure, c’est toujours et toujours le même son. Il y a le tic, léger, qui annonce le début d’un temps. Puis le tac, léger, qui annonce la fin d’un temps. Ça fait tic, ça fait tac, et ça continue, ritournelle incessante, apaisante, qui te rient  dans la réalité Luca. Oui, tu t’accroches bel et bien au tic-tac de l’horloge de ta chambre, car c’est la seule chose qui reste d’intact.
Le fauteuil est confortable, tu aimes t’y asseoir, y rester pendant des heures, le regard dans le vide, en attendant que la journée passe. Cerveau abruti par tes uniques pensées, la morphine ne fonctionnant plus depuis cette nuit où tout a basculé pour toi et pour lui. C’est presque ironique, à l’instant où tu as fait un réel don de toi, on t’a retiré ta véritable identité tout en t’élevant à un rang au dessus. Tu n’es plus toi, tu n’es plus lui, mais tu es plus. Et tu n’en veux pas, de ce plus. Tu n’en veux pas de ce cadeau divin, tu n’en veux plus.

Tu n’en veux plus.

Tic, tac, tic, tac…. Tic… Tac.

C’est régulier, le bruit d’une horloge. Comme le souffle dans un poitrail, qui  s"élève et se détend, retombe toujours là où il va se relever quelques instants plus tard. Tes mains sont bandées, strappées, blanchies par des compresses pour tenter de guérir les brûlures qui ont supprimé bien plus que de simples empreintes digitales. Elles ont supprimé ce que tu étais Luca. Ton toucher n’est plus rien, tu ne ressens plus rien. Tu ne veux plus jamais ressentir quoi que ce soit. Le coeur aussi, a été brûlé, mais le coeur lui, on ne peut pas le panser à coups de sparadraps et de gazes tissés, ce serait trop simple. 
Le fauteuil est confortable, tu aimes y passer ta journée, attendant les visites des infirmières avec un sourire presque trop large pour ce que tu as vécu Luca. Brûlures au 3ème degré, mains en cartons, peau cramée, plus de douleur tant la peau est détruite, carbonisée, disparue sous le fruit de la discorde qui a semé plus que des troubles cette nuit-là : le fruit a tué. Annotation sur un dossier au nom de Salducci, esprit ailleurs, corps ne répondant plus aux traitements anti-douleurs, patient en état léthargique, SPT ajouté 26h après le premier jet d’encre noire sur le papier médical. Pas de proches à l’horizon, car la majorité est soit dans les couloirs de l’hôpital soit portés disparus, soit… Réellement disparus. Sous les balles, sous la foudre, ils n’ont pas survécu.

Ils n’ont pas pu.

Tic, tac, tic, tac…. Tic… Tac.

C’est régulier, le bruit d’une horloge. Comme le coeur qui palpite lentement, qui dessine une vie encore plausible au sein de ton corps. Pourtant y’a plus rien à l’intérieur. C’est comme la carapace d’une vieille tortue dont l’âme a rejoint l’océan, et le corps, le sable doré des Caraïbes. Y’a plus que la carcasse, toujours aussi belle et brillante mais bel et bien évidée pour laisser place au néant. En parlant de lui, tu le pensais plus sombre, Luca, avec une saveur acide mais il n’en est rien. Le néant est blanc, nuances d’opales qui écrasent les couleurs et les voilent. Tu ne vois plus rien, de ce monde qui a jadis été le tient.  Tu ne veux plus voir, les couleurs et les visages.


Tu n’en veux plus.

Tu ne veux plus de ce toi aux yeux trop grand, au coeur trop grand, aux passions trop grandes. Aux ailes trop grandes. Elles ne servent plus à rien de toute façon. Dans un monde où seul le chaos subsiste, à quoi ça sert de voler, à part pour partir ?

Tu ne l’as pas entendu entrer, ses pas se sont mélangés aux tic et aux tac. Et ses lèvres sur ta peau n’ont même pas effleuré les contours de ton palpitant tellement il est barricadé derrière des murs faits de briques et de ciment. L’esprit est protégé, le coeur est protégé, Luca est protégé et Eros enfermé. Et même lui n’a plus la force de tambouriner. Il n’essaye même pas, ses ailes ont été arraché à l’instant où il les déployait alors à quoi ça sert, de se battre pour un monde qui ne le mérite pas. Ce sera mieux plus tard, dans une autre récurrence, avec un autre vassal. Moins faiblard de corps, moins passionné pour une seule famille. Plus libre et plus égoïste. Plus Eros et moins Luca. Devenir un autre pour ne plus avoir les ailes coupées, devenir un autre pour sourire sans avoir à crier.

Ses mots, tu les entends mais restes quelques secondes incapable d’y répondre. Car la verbe ne vient pas, elle aussi, est portée disparue. Puis il y a les couleurs. Pas de rouge, juste des nuances arc en ciel, du jaune, du bleu, du mauve, de l’orange. De jolies couleurs pour une jolie chambre.

« Merci.

Que tu réponds, toujours aussi poli. Mais incapable de dire autre chose Luca, incapable de vriller les prunelles dans celles fatiguées de Sybille. De la belle et courageuse Sybille. Les mains posées sur tes cuisses, paumes vers le ciel, bandages grossiers qui entourent tes outils, il te faut bien cinq minutes pour attérir, poser tes pieds et enfin tourner la tête vers elle.  Tu es devenu lent Luca, les images, tu les voies mais il leur faut de longues secondes pour arriver jusqu’aux synapses tant les barrières érigées autour de ton esprit sont impénétrables.

« Tu as mauvaise mine, tu n’as pas assez dormi ?

La question est enfantine, la voix est juvénile. L’homme ne veut pas se souvenir. Mais malgré tout, l’Ange sourit.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Mer 22 Aoû - 10:45



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .

Cassé Luca, visage décousu, désabusé, triste visage au regard creusé. Et sa détresse elle la perçoit, dans son silence, dans cette atmosphère, dans ce comportement détaché de toute réalité. Il la remercie, pour les fleurs mais elle n'est pas certaine que cela lui fasse réellement plaisir. Elle a juste pensé à lui en voyant ces roses, éclater en mille couleurs comme quand il lui souriait auparavant. Elle ne sait pas qui est cette personne assise là, mains écorchées sous les bandages. Luca a l'air profondément traumatisé par ce qu'il s'est passé et c'est entièrement sa faute. Sa voix couvre le silence quand il lève les yeux vers elles, orbes céruléens qui lui arrachent les siens, elle ne parvient à soutenir son regard aux premières secondes et puis elle se reprend, interpellée par sa question.

Sybille, ton sommeil, qu'en est il ?

L'image qu'elle renvoyait ces derniers jours était celle d'une scène de meurtre, allongée dans son lit, poignardée dans le dos, les plaies avaient longuement imbibé ses draps ; elles sont soignée, refermées mais fragiles, marcher est une corvée pour elle. Que pouvait elle bien répondre ?

Elle hausse les épaules et étouffe un rire nerveux les yeux brillants et humides, bouleversée - comment aurait elle pu bien dormir en le sachant encore là ? Elle se lève, s'occupe du bouquet pour le mettre en vase, marche dans la chambre pour le remplir d'eau et finalement poser le joli bouquet sur sa table de chevet. Qu'elles puissent l'inspirer, qu'elles puissent lui donner encore un espoir de revenir à la vie et retrouver ce qu'il était. Elle est rongée par la culpabilité, cela lui pèse dans le dos, s'enfonce dans les plaies tel un ciseau. Son regard se perd sur l'extérieur, une seconde, deux et puis elle inspire, revient prendre place à côté de lui. La brune le regarde, observe son visage, contemple l’œuvre de sa responsabilité, son erreur, son échec. Elle en souffre, Sybille, cela lui étouffe le cœur et elle lutte contre l'émotion, continue de se battre même après avoir rampé au sol. C'est pour lui qu'elle continue, parce qu'elle l’affectionne beaucoup Luca et que ses rêves sont hantés, où elle se voit elle même lui brûler les mains. Est ce qu'il lui en veut ? Est ce qu'il la hait ? Désire t-il ne plus jamais la voir ? Peux t-elle se faire pardonner ?

Sybille pose une main sur son bras, elle a longtemps réfléchi à tout ceci, elle a longtemps réfléchi à ce qui serait le mieux pour lui, pour eux, qu'ils puissent faire peau neuve. Le problème, c'est Arcadia, le problème c'est ce qui anime cette ville, ces conflits, cette haine qui tue l'amour à petit feu.

« Luca, je suis désolée, tout ça c'est de ma faute » J'aurais dû te garder, te préserver, te dire qu'y aller ce n'est pas une bonne idée. Ta place n'était pas là-bas. «  Je vais t'emmener ailleurs, on va aller chez moi, en Grèce, on prendra des vacances, on se reposera. Tu verras c'est joli ! Peut être que t'y as déjà été ? Ce sera rien de très extravagant, on aura la plage, ma famille. Ils tiennent un restaurant et je sais que ma mère sera ravie de te faire à manger. Elle te dira sûrement que tu n'es pas assez gros et... » Paroles recrachées trop vites, trop nerveusement, elle s'emballe, la gorge soudainement nouée, le souffle pleine à passer. «  On pourra réfléchir à tout ça, prendre le temps, tu verras ce sera bien. ». Quoi qu'on en dise, autant qu'on la connaisse, Sybille, elle n'hésite jamais à se plier en quatre pour ceux qui comptent à ses yeux. Ce qui lui importe le plus à ce moment là, c'est de le sortir d'entre ces murs blancs, lui faire respirer l'air iodé, laisser le vent s'emparer de ses jolies boucles. Elle en débite trop Sybille, elle qui n'est d'habitude pas tellement portée sur les bavardages. C'est nerveux, mais elle tient à ce projet, plus que tout.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Mer 22 Aoû - 14:10


and there is a woman.


 You are my shelter and my shield.
I put my hope in your word.
Psalm 119:1114




Tic, tac, tic, tac…. Tic… Tac.

Elle entend le bruit du temps qui défile Sybille ? Tu n’en sais rien mais toi si. Tu te focalises dessus, et non sur son rire. L’éclat est pourtant triste, endormi et si des larmes l’avaient accompagné, personne n’en aurait été étonné. Mais son rire à Sybille, tu ne l’entends même pas Luca. Il ne t’atteint pas, ni au coeur ni à l’esprit. Il passe d’une oreille à l’autre, sans laisser de trace. Les émotions de honte et de tristesse n’existent plus pour toi. Comme aucun autre sentiment au final. L’Amour est mort et ils ne le savent même pas. Les flèches d’argent n’ont plus de raison d’être piquées, celles de plombs, d’exister. Le carquois est vide, les mains dévorées. Eros éclate sous la maladie de l’humain, sous le poison qui se diffuse lentement et l’anesthésie. Eros hurle mais personne ne l’entend. Car cette fois-ci, c’est l’humanité qui triomphe face au divin.

L’humanité pillée de tout sentiment, crémeuse sans aucune ombre. Le néant qu’aucun dieu ne peut supprimer. Car eux-même ont été dévoré par le vide quand plus personne ne croyait en eux. En les oubliant, ils ont disparu. En t’oubliant Luca, Eros disparait à son tour.

Tic, tac, tic, tac…. Tic… Tac.

Elle est encore là Sybille ? Depuis combien de temps ? Tu as l’impression que ça fait des heures qu’elle s’intéresse aux fleurs, qu’elle les met en forme dans un vase de verre poli. Le vase est joli. Le vase est brillant sous la lumière qui se diffuse ce jour-là. Le vase est beau, plein de couleurs, ça embellit la pièce. Tu abandonnes le tic-tac incessant pour les nuances arc en ciel Luca. Ton esprit divague et change d’intérêt. C’est beau les fleurs. Ça ne fait pas de bruit. C’est joli et inutile. Ça fane à un moment. Comme toi Luca, tout comme toi.

Jaune, bleu, mauve, orange.

Et bien Sybille, elle est déjà revenue ? C’était hier qu’elle t’a apporté les jolies fleurs, non ? Ou avant-hier ? Ou demain ? Tu ne sais plus Luca, tu arques un sourcil quand elle s’approche, tu restes immobile et silencieux. Puis y’a le geste, la caresse. Le toucher qui se plante dans ton coeur comme une épine. Les fleurs ça peut faire mal aussi. Tu frémis Luca, pas d’émotion, non, juste de peur. D’angoisse. Ses doigts sur ton bras, tu baisses les yeux et les regardent. Ils sont si beaux. Mais ils font mal. Comme les fleurs, jolies mais qui fanent. Comme les fruits, délicieux mais qui pourrissent. Comme la vie, délicieuse mais qui blesse alors que tu pensais faire le bien.

Les mains sur l’épaule.
La pomme contre tes doigts.
L’esprit de la Guerrière dans le tien.
Contact, contact, contact.
Flash dans ton crâne


Et alors qu’elle te parle, déverse une verbe dont tu ne retiens que quelques termes, tu écartes brutalement ton bras, pour le laisser choir sur le côté du fauteuil.

Flash dans le coeur.

« C’est joli la Grèce

Tu ne peux répondre que ça à cet instant. C’est joli, la Grèce. C’est joli, les fleurs. Tu n’es pas fou Luca, tu es juste ailleurs. Entre deux rives, voguant au grès de ce que cette soirée t’a laissé au sein de ton coeur. Rien. Strictement rien. Et nager dans le vide, c’est impossible.

Tu te lèves enfin, sans t’aider de tes poignes qui se laissent tomber le long de tes cuisses. Tu ressembles à une poupée désarticulée ou à un enfant à qui on a frappé sur les doigts avec une règle car il a fit une bêtise. Mais tu n’en as plus le visage, du gosse. Le gamin solaire et bouillant a disparu au profit de traits tirés. Les cernes sont bleuies et les prunelles vides de toute lumière. Toi qui était une étoile, le ciel t’a abandonné ce soir là. Tu vogues Luca, tu vogues au rythme du rien. Et tu t’accroches à la seule chose qui te ramène sur terre, l’unique chose qui ne peut pas te faire de mal.

Jaune, bleu, mauve, orange.

« On mangera du Spanatopika ?

Que tu demandes, en t’approchant des fleurs, les bras qui se lèvent dans un geste machinal mais qui s’arrête avant même que les mains n’est pu être à la hauteur des pétales. Pas de déception sur ton visage Luca, rien du tout n’y passe. C’est vide. Vide. Vide.

« Pas besoin de réfléchir Sybille, je suis d’accord. Visage qui se tourne vers elle. Le soleil me manque, j’ai envie de… Plage, oui, de sable et de soleil. Petit éclat sur le visage mais il est vide, vide, vide. Ma carte est dans ma veste, je crois, je….Oui, prend ma carte et réserve tout ce que tu veux, ça part vite les billets d’avion à cette époque de l’année. Léger coup de menton vers la petite commode.

Terre à terre, pensées matérielles. Ça tu connais, ça tu sais faire. Puis revenir vers elle, un mètre entre vous, Luca qui refuse tout contact. Les barrières de ciment érigés autour du corps qu’on ne peut dépasser. Salducci, tu n’as jamais refusé qu’on t’effleure, qu’on t’embrasse ou qu’on t’agrippe le derme. Tu n’as vécu que pour ça et tu ne peux vivre que de ça. Pourtant, aujourd’hui, le toucher est ton ennemi numéro 1.

« Aufait, tu es bien rentrée après la soirée ? Il faudra que je parle à Alcide, il doit revoir ses recrutements en terme d’horticulteurs, il n’a pas géré sur ce coup là…

Et les yeux qui roulent un peu, habillant le souvenir d’un côté presque amusant. S’il n’était pas gênant. S’il n’était pas factice.

Jaune, bleu, mauve, orange.

C’est joli, les fleurs. Mais ça peut mentir aussi. On les pense vivantes, on les pense gentilles. Et puis, elles te piquent. Et elles meurent.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Mer 22 Aoû - 17:23



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .

Qu'as tu fait Sybille ? Tu es un monstre, tu as tué le dieu en lui, tu as tué l'amour. Elle l'observe évoluer tandis qu'il s'est dérobé de son contact, est ce que c'est de la haine ? De la rancune ? Les yeux de Sybille étudient ses moindres mouvements, dans l'espoir qu'elle se trompe, qu'elle cesse aussi de s'en faire et puisse avancer sur le chemin de la guérison. Luca est une âme pure, l'amour pourtant sait la violence de ce monde, l'amour peut être cruel ; il se détourne de la vengeance, quand jusque là leur duo parfois fragile s'était avéré être tout puissant au moment demandé. Elle se souvient l'avoir guéri une énième fois, oser se sacrifier, puis il avait disparu. Elle ne lui en veut pas, elle lui aurait dit de partir de toute façon, autant rester dans la logique des choses, mais elle aurait aimé être la personne qui l'a accompagné jusque là, elle aurait aimé être à son chevet et ne pas le laisser seul ici. Elle essuie le coin de ses yeux, quand il déclare être partant pour son projet de partir, d'aller en Grèce, elle respire, prend sur elle et les larmes ne dévalent plus ses joues. Il observe les couleurs de ces roses, elles sont si belles, il ne peut que les aimer.

Sa demande la surprend quelque peu, manger du Spanatopika ? Peut être qu'il tente de dédramatiser la situation ? Cela sonne comme une demande angélique, enfantine «  Oui Luca » Souffle t-elle, al gorge nouée, il en mangera autant qu'il le désire, du Spanatopika. Là bas lui seul allait compter. Il lui propose ensuite de prendre sa carte dans sa veste, de payer, alors qu'elle a décidé d'elle même de faire ce voyage, de l'y emmener, de tout prendre en charge et le laisser s'emporter dans la vague. « Ne t'inquiète pas, j'ai déjà tout prévu » Qu'elle annonce, elle l'a longtemps imaginé, là-bas, ça lui fera du bien d'être loin, pour revenir neuf, un nouveau Luca. Elle veut qu'il retrouve sa force, qu'il revienne dans un nouvel état d'esprit ; affronter ce monde cruel. ; L'amour doit triompher oui, mais d'abord toi Luca, tu dois renaître de tes cendres.

Elle respire, s'il lui parle de cette façon, s'il accepte de venir avec elle, c'est qu'il ne la hait point, non ? Cela l'encourage, à continuer, à faire mieux encore, puiser cette force dans l'énergie qu'il lui reste. Si ça a l'air de bien se passer, elle le trouve étrange, ailleurs... Il hausse de nouveau la voix, le son clair, les phrases innocentes, les questions déroutantes toutefois et d'une banalité à lui glacer le dos.

Rentrée ? Après la soirée ? Aucun souvenir, juste du noir, juste la mort qui lui écrase le dos ; elle s'est réveillée après un long sommeil à cause de la vive douleur dans les chaires. Mais lui, pourquoi parle t-il avec cette légèreté ? Est ce qu'il a oublié ? Déni ? Que lui arrive t-il ? Cassé Luca, cassé.  « Heu...Oui, je suis bien rentrée » Elle bredouille, confuse de l'entendre parler du jardin alors que ce qu'il s'est passé est grave et son internement ici en résulte. Il ne peut rester enfermé dans sa vision des choses, cela finira par lui ronger l'âme et elle ne désire pas le voir sombrer dans la folie ; Sybille tu dois encore te battre pour lui, lui montrer que quoi qu'il se soit passé tu es là, tu es toujours là comme tu le lui as promis. « Luca...Est ce que tu te souviens de ce qu'il s'est passé ? Ce soir là? » dans le doute, elle veut voir, il n'a pas à faire semblant, ils l'ont vécu tous les deux et bien que ce soit sa faute, elle voudrait pouvoir en parler avec lui ; lui faire comprendre à quel point elle est désolée et non pas s'armer d'un masque pour faire comme si rien ne s'était passé ; Il doit comprendre, il doit l'accepter dans sa mémoire et avancer avec, il est en vie Luca, il est là, alors il doit se ressaisir, briller, danser encore.

La brune n'ose pas aller le voir, elle voudrait le prendre dans ses bras, lui dire qu'il lui a manqué, qu'elle s'est fait du souci, mais elle ne souhaite pas le brusquer, d'abord il doit entendre la vérité, revenir en arrière, un moment, juste un moment. Luca, souviens toi, tu as pris cette pomme, tu as sauvé tout le monde, et tu t'es brûlé les ailes, les mains. « Est ce que tu sais pourquoi tu es ici? ». C'était comme une voiture, arrivant à toute allure ; en face, elle tape, t'as le temps de la voir arriver, rentrer dans le capot. T'as beau hurler, t'es impuissant, tu peux juste prier de ne pas mourir. Ça te coupe le souffle, le choc est violent, et après c'est un grand silence. Ce silence, là, elle le sent, il entoure Luca, il s'en remet pas.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Jeu 23 Aoû - 8:09


and there is a woman.


 You are my shelter and my shield.
I put my hope in your word.
Psalm 119:1114




Jaune, bleu, mauve, orange.


Jolies fleurs, jolies nuances, jolies pétales, pour une jolie chambre. Ça manque de couleur par ici, les murs sont trop blancs, comme pour laisser une impression que tout est à reconstruire. Qu'on prend une page blanche et qu'on peut dessiner à sa convenance les tracés d'une toute nouvelle vie. Une tâche de jaune, pour un soleil radieux, du bleu pour le ciel, un peu de mauve, pour les ombres, il y en a toujours dans une existence, il faut les mettre. Et de l’orange, du rose, de l’ocre. Des milliards de couleurs pour remplir la page blanche. Pas de rouge. Mais toi, Luca, tu n’en es pas encore là, t’as à peine tracé une ligne sur ta feuille blanche, car t’arrives pas à savoir si elle doit être continue, courbée ou brisée en de milliers d’éclats. Tu sais pas, alors tu fais pas. Comme les enfants.

Tout est prévu que te dit Sybille. Un petit sourire pour ton amie, elle est si prévenante et si organsiée que tu te demandes si tu ne vas pas lui confier les clés du Silver quand Sam décidera de partir. Sam. Paupières fermées, refuser, raturer, refuser. La tête qui se secoue un peu et la pensée qui disparait, absorbée par le blanc de la tête. Le blanc néant. Le blanc qui dévore tout pour ne laisser de place qu'à la ligne que tu refuses d'écrire.

Jaune, bleu, mauve, orange.


Jolies fleurs, délicieuses odeurs, flagrance délicate en plein mois de juillet. Tu te penches dessus Luca et humes les pétales d’une légère inspiration. Elles sentent bon, ça fai du bien. Le blanc se pare de souvenirs olfactifs, eux aussi ont été dévorés, eux aussi ont disparus. Comme si tu ne devais plus jamais sentir quelque chose et que pour te protéger, tu avais tout supprimer. C’est plus simple, que de simplement mettre de côté.
Bien rentrée Sybille, à nouveau un hochement de tête, à nouveau…

Jaune, bleu, tic, mauve, tac, oran-tic…

Le mécanisme s’enraille, tes épaules se soulèvent un peu, les muscles se tendent sous la question de Sybille, sous des mots que tu as décidé d’oublier pour survivre. Ce soir-là, tu te souviens Luca, est ce que tu… Tic, tac, tic, tac… Oh les fleurs. Il n’y a pas assez d’eau. Elles vont avoir soif à force.

« Il faut mettre un  peu plus d’eau… que tu murmures en relevant tes bras, à nouveau. Mais cette fois-ci, y'a les mots de Sybille qui s'accrochent à ton esprit et te font les regarder, tes mains. Tes bandages. Tes outils. Quelques secondes, à les contempler, les yeux dans le vide, quelques secondes à se rappeler, le coeur qui crie.

Jaune, sang, bleu, feu, tic, mort, mauve, guerre.
Tac.

Nouveaux mots, glitch dans le crâne, paupières closes, mains qui retombent, sourire de contenance, et te retourner vers elle. Avec l’impression de voguer sur une barque qui ne sait pas où aller, qui tangue, tangue, trouée de toute part mais qui tient. Par je ne sais quelle magie, elle continue d’avancer.

« Tu as mauvaise mine, tu n’as pas assez dormi

Bis répitita, s’accrocher à la ritournelle incessante des seules choses que tu acceptes de laisser vivre dans ton crâne. Les yeux ne mentent pas, tu t'inquiètes vraiment. Le coeur ne ment pas, il bat juste différemment. Le sourire ne ment pas, il est juste éteint. Mais Luca ment, il ne veut juste pas se retrouver à nouveau là-bas.

Jaune, cri, bleu, foudre, tic, tac, mauve, ça explose de partout.

Tu te rapproches d’elle Luca, abandonnes les fleurs, abandonnes la couleur et te plantes devant Sybille comme un gosse devant sa maman. Mine un peu renfrognée, ride du lion qui s’accentue sous l’incompréhension, sous les questions tacites dans les yeux. Sur ton poitrail, tu refermes tes bras, d’une attitude machinale, qu’elle a déjà vu. Sauf que cette fois-ci, tu as du mal à rester dans la position, les pansements sont trop gros et tous tes muscles te font souffrir. Alors tu abandonnes en quelques secondes et retrouves ton corps de pantin, la marionnette dont les fils ont été coupé par des hommes en furie, des esprits pris sous la folie.

« Je ne suis pas con Sybille. Je me suis blessé.

Toi. Pas eux, pas quelque chose. Toi, tu es responsable de tout ça.

« Je dois prévenir Alcide, il ne va pas comprendre mon silence, mais on m’a retiré mon portable. Alcide, oui, faut que je l’appel, mais on m’a retiré mon portable, on m’a.. on m’a retiré mon portable, Alcide va pas comprendre.

Glitch sur glitch, Alcide qui s’habille de panique, Alcide le Don qui a confiance en toi, Alcide le Dieu des Dieux, qui s’est laissé aller dans les bras de l’Amour. Alcide et ses cris. Alcide et sa demeure. Alcide et leurs cris. Alcide et la peur. Alcide et l’horreur.

Jaune, feu, cri, mauve, tic, tac, ça implose.
Rouge.

Les paupières qui clignottent, les épaules qui se tendent brutalement, le souffle qui accélère, le coeur qui s’étreint. La feuille n’est plus blanche, les souvenirs d’éteignent à vitesse grand v. Tu te souviens Luca ? Cette nuit-là ?


Je ne sais pas.

Je ne veux pas.

Je ne peux pas.


Luca qui recule d’un pas, Luca dont le corps tremble de plus en plus, Luca qui s’agite, Luca qui atterrit comme un avion en pleine panique.

« Non.

Et continuer d'espérer que le "tu" reviennes, que le "je" disparaisse, que les images arrêtent d'affluer, que... Les mains relevées, le regard qui vrille vers elle et... Comprendre. Dans un éclat de douleur, comprendre.

La page est noire.
La page est rouge.
Et d'une plume, elle s'écrit brutalement, l'histoire.

Le néant était tellement plus confortable.

« Retire moi… Retire… RETIRE MOI ÇA !!

Ouais, le silence, était tellement plus confortable Luca.
Mais tu n'es pas le dieu du silence.
Tu es le Dieu de l'Amour.
Ton coeur n'a jamais été blanc.

Ton coeur a toujours été fait de rouge.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Jeu 23 Aoû - 9:13



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .


Déni, le cycle continue, incessant, la roue tourne de plus en plus vite. Il semble que les mots de Sybille l'ait atteint mais qu'il reste dans cette ronde infinie. Elle l'observe, en silence, lui laisse revenir à la surface, elle sait que le moment est venu, elle le voit. Les gestes sont plus répétitifs, les mots aussi, il se persuade que tout va bien, il rejette la réalité, prisonnier de ces murs blancs. Sybille craint pour lui, toujours,  elle atoujours été protectrice avec lui, c'est que Luca est cher à son cœur. Elle ne souhaite que son bien elle souhaite se rattraper et le voir dans cet état la blesse davantage. Regarde le Sybille, assume. Les iris détournés un moment de cette vision qui lui serre le ventre, elle  les lève de nouveau vers Luca qui semble chercher à s'occuper ; téléphone, Sybille a mauvaise mine, il n'est pas con Sybille tu sais. Muette, elle le laisse reprendre ses esprits, c'est un processus difficile à regarder mais elle doit se prendre cette gifle dans la tronche pour payer le prix de ce qu'elle a fait. Détruire une âme, détruire un  être proche, s'il le lui demande elle disparaît de sa vie, s'il le lui demande elle reste avec lui. En plein vol, Luca est foudroyé, la chute ensuite ; l'ange tombe du ciel, les ailes brisées une nouvelle fois.

Elle déglutit, il est là face à elle, il cherche des réponses ? Non il cherche des solutions pour rejeter encore, rester dans cette bulle qu'il s'est créé. Sybille a détruit la forteresse, le déni est une étape, la guérison est la suivante. Elle a voulu lui montrer le chemin, maintenant c'est pierre par pierre que tout s'écroule autour de lui. Douloureux, comme cette soudaine réaction, retire moi ça Sybille. La jeune femme attrape son visage entre ses mains, elle use de son don, dans le cas où l'hybris se soit aussi réveillé à cause de ces tremblements de terre. «  Luca regarde moi » Elle essaye de rester calme, elle prend sur elle, mais ils sont tellement liés qu'elle ressent son angoisse, elle a l'impression de la lui aspirer. Ils ne sont pas bien différents tous les deux, ils peuvent se comprendre mieux que quiconque. «  Je suis là Luca, je suis avec toi ; il n'y a rien d'autre en ce moment ; il n'y a plus de douleur. »

Mots calmes, mots emplis de bienveillance, il n'y a rien de plus à retirer que sa souffrance. «  Écoute moi, tu es blessé Luca mais je suis là, tu te souviens ? Je te l'ai promis et tous les deux on va avancer ensemble, tout ira bien » Est ce que ce contact physique le révulse ? Est ce qu'il sent la bienveillance, l'attachement, cet amour qu'elle a pour lui ? Sa force, Sybille a maintes reprises elle aurait voulu l'abandonner, refuser cette vie, ne rien laisser derrière qu'un vaste souvenir de sa personne. Mais elle n'a jamais été comme ça, parce qu'elle est l'équilibre ? Le mal n'existe pas sans le bien, le bien n'existe pas sans le mal. Elle penche la balance, elle y met tout son poids et toute sa volonté pour le rattraper ; c'est son devoir, c'est son rôle mais bien au delà de ça, c'est Luca. Il doit prendre le temps de réaliser, de se faire à l'idée, ce qui est passé ne doit pas resté accroché au présent. Elle l'a appris à ses dépends cette nuit là où elle s'est vengée pour la première fois de sa vie et qu'elle a restauré l'équilibre pour continuer sa vie. «  Respire doucement, respire avec moi, fais comme moi » Elle le dirige, d'abord la respiration, calmer le sang qui pulse dans le corps, inspiration, expiration, ce n'est pas difficile. Inspiration, expiration, encore une fois Luca ; inspiration, expiration. La poitrine se soulève et s'abaisse elle mime cela jusqu'à ce qu'il accepte de se caler sur elle, jusqu'à ce qu'il accepte qu'elle le guide, qu'elle se fasse pardonner.


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Jeu 23 Aoû - 13:21


and there is a woman.


 You are my shelter and my shield.
I put my hope in your word.
Psalm 119:1114





Les mains. Invisibles et bandées. Grossières et pataudes. Les mains que je n’arrive pas à discerner, la sensation qu’elles n’existent plus, que le contact n’est plus possible. Les mains que j’ai besoin de voir, pour comprendre, pour me rappeler, pour… Eclair dans le crâne, ça brule de toute part, les épaules qui tremblent et le souffle qui continue sa cadence. Et alors que Luca s’éveille, c’est Eros qui réclame sa place au même instant. Eros qui a grandit lors de ce moment dans les jardins. Eros qui ne peut plus accepter de laisser son vassal l’empêcher de vivre et d’utiliser ses doigts. Eros, le Dieu, qui combat Luca, l’humain. Il fut un temps où les deux vivaient en harmonie, où l’un acceptait la faiblesse de l’autre, tout en offrant des nuits agitées pour combler le vide. A présent, plus d’équilibre, plus de laisser aller. On a coupé les ailes de l’Amour et l’Amour réclame vengeance. Plus de flèches d’argents, Arcadia sera criblée de plomb tant que Luca refusera de laisser son Dieu totalement l’habiter. Eros veut vivre pour faire plier ceux qui l’ont amené à terre. Eros veut des cris, pas d’amour, ni de passion.

Eros veut voir les gens pleurer et se haïr. Eros est égoïste et colérique et son temps est arrivé.

Et dans un murmure qui lui demande beaucoup d’énergie, le Dieu offre à l’homme la plus dure des vérité

« Luca, regarde ce qu’ils t’ont fait… Laisse moi t’aider. Laisse moi aimer à ta place. Je te promets qu’après, plus jamais personne ne te fera de mal. Luca, endors toi, tu as gagné le droit de ne plus jamais te réveiller. »

NON !
Que l’homme crie dans le crâne. Mon corps, ma vie. Pas la tienne. L’homme y croit, l’homme espère que ça suffira… L’homme ne peut pas abandonner ce qui lui appartient.

Ouvrir les yeux et sentir les mains de Sybille contre mon visage. Luca qui a loupé un moment, un nouveau glitch dans la cervelle qui lui fait perdre un peu plus pied. La peau de Sybille contre la mienne, ses doigts contre mon derme… Je tourne la tête, penche le menton, essaye de retirer le contact qui me brûle et réveille quelque chose je ne veux plus jamais ressentir. Y’a le don qui rugit en moi, l’envie de faire péter ses crépitements, le besoin de…

Non…
Que l’homme énonce  dans le crâne. Plus faible que le premier, mais toujours là. Pas d’amour, pas d’Eros, pas de mains, plus rien, plus rien du tout. Non, c'est et non ça restera.

Les mots. Sybille qui tentent de m’apaiser, et les scènes des jardins qui hachent ma cervelle, le réduisent en compote. Les sentiments, les souvenirs, les émotions, la violence. La douleur, physique, morale, psychique, la douleur partout, la douleur nulle part. Sa verbe qui tente de me calmer, de me faire respirer. Et moi qui essaye d’y croire, de me raccrocher à cet espoir, qu’elle sera toujours là. Glitch. Encore, qui vient tout faire dérailler. La pomme dans les doigts, la pomme qui a tout brûler. Glitch. Le dernier. Les mots de la déesse de la Mort qui s’insinue en moi et se mélangent à ceux de Sybille.

Tête qui dit non, bouge de droite à gauche, refus du gamin, d’écouter, d’obtempérer. De respirer.
C’était tellement mieux de ne plus de souvenir. D’être tout blanc et tout vide.

Les caresses. Contre la joue, ça devient bouillant, douloureux, comme le toucher râpeux de la pomme contre les doigts. Alors dans un éclat de brutalité qui ne me ressemble pas, je recule et abandonne l’étreinte de Sybille. Je m’en veux mais je ne peux pas. Je ne veux pas, de ça. Ça éveille trop de chose, ça broie tout, ça fait si mal… D’être touché et de ressentir ces choses qui ont explosé en de milliers d’éclats cette nuit là. L’amour s’est drapé de douleur, l’amour a été piqué par la mort à l’instant même où le dieu prenait son envol.
Ne pas relever les yeux, je n’en suis pas capable. De voir toutes ces choses dans son regard, l’amour véritable. Je ne veux plus de ces choses là. Elles sont à lui, pas à moi.

« Retire moi les bandages… S’il te plait… Je veux voir… J’ai besoin de voir…

Supplice aux creux des mots, c’est le dieu et l’homme qui quémandent la vérité. Les prunelles qui s’élèvent et croisent celles de Sybille. Le bleu est froid, le bleu est chargé de brouillard. Plus de paillette dans les pupilles, rien que le vide, le voile et la pluie.
Car pour la première fois depuis longtemps Luca, tu pleurs. Pas comme un enfant, pas comme un gosse a qui ont volé son plus beau jouet....

« Laisse nous voir ce qu’ils nous ont fait Sybille…

... mais comme un homme, qui en plus de faire son deuil, a besoin de voir la vérité, pour enfin se décider à dormir.

"Tu as perdu ta raison de vivre Luca, tu as failli à ta principale mission, rester en dehors de la douleur du monde… A quoi bon essayer encore ? A quoi-bon…"

D’accord…. Prend tout. Je suis à toi.
Prend tout et laisse moi.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Jeu 23 Aoû - 21:48



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .


L'esprit vagabond, revient et repart incessamment, elle le voit lutter, elle le voit continuer de nier l'évidence. Eros sans doute se manifeste aussi, lui aussi a besoin de savoir, lui aussi a besoin de réaliser ce qu'il se passe. C'est effroyable, elle ressent les moindres douleurs qui doivent se manifester en lui. Il se détache de son emprise, le contact, elle comprend que c'est cela. Il doit sentir sa noirceur, cela doit lui ramener de mauvaises choses. Elle garde ses attentions pour elle, quand elle aurait voulu le prendre dans ses bras et lui promettre que l'avenir serait meilleur, qu'elle allait essayer encore plus fort de lui être utile, de l'empêcher de trop souffrir. Elle ne peut pas Sybille, elle est minable, inutile, mais elle veut le faire. Il ne réalise pas Luca, il est ailleurs, enfermé quelque part, elle a brisé les murs, elle doit l'emmener à la lumière, de nouveau et lui montrer aussi que rien n'est fini.

Il lui demande de lui retirer les bandages, lui supplie, il a besoin de vois, ils ont besoin de voir, de se souvenir. Debout devant lui, elle ne réagit pas, elle a l'impression elle aussi d'être ailleurs. Silence, la gorge tellement nouée qu'elle ne peut parler. Est ce que elle aussi a besoin de faire face à la réalité ? Elle détaille les yeux suppliants de Luca, les siens s'humidifient et elle lutte encore contre les larmes. Le cœur cogne, panique, elle accepte de céder à sa requête, elle accepte de le laisser voir et se prendre un nouveau choc. Parce qu'une fois fait, c'est fait, il n'y aura plus qu'à travailler là-dessus, lui apporter les soins nécessaire. La voix ne passe pas, muette, angoisse, elle baisse les yeux vers les deux mains bandées et sans doute à l'encontre de l'avis médical, elle commence à défaire le bandage. Déroule, déroule la bande imbibée de remèdes et de crèmes en tout genre pour apaiser le feu et cicatriser l'épiderme, une se dévoile, rougeoyante, luisante. Elle pose le bandage d'un côté et s'attaque à l'autre main, déroule déroule encore. Prends sur toi Sybille, assume, regarde ce que tu as fait, cesse de fuir. Sybille pose le second bandage et porte sa main à son propre cou ; elle s'étrangle, c'est désagréable.

Jamais elle n'a connu telle peine, jamais elle n'a connue telle douleur que d'avoir fait mal à quelqu'un qu'elle aime. Elle a pourtant essayé, elle a fait ce qu'elle avait cru être bon. Pas suffisant visiblement, car elle a tué Luca, elle a tué Eros. Vertige, le cœur explose en mille morceaux, et elle craque, se retient, craque, sanglote. «  Pardon Luca  » Pardon, tout est ma faute. Elle déglutit, ravale les larmes pour ne pas tomber davantage, respire, encore, respire «  Ma mère est une déesse de la guérison, elle va te rendre leur aspect normal, elle saura faire cela  ». Il y a toujours des solutions, en attendant il doit atterrir, réaliser, ses ailes repousseront, leurs ailes reviendront et ils voleront ensemble s'il le veut bien. Sybille se détourne, attrape les bandages et va s'asseoir sur le fauteuil exténuée. « [b Viens t'asseoir, je vais te les remettre, ça doit pas rester à l'air[/b] » Les doigts glissent dans le coin des yeux ; elle n'a jamais pleuré devant personne, elle n'a jamais montré qu'elle en était capable. Sybille est un iceberg qui cède, craque  et se noie dans les méandres, elle n'a pas le droit de pleurer devant Luca, elle n'en a absolument pas le droit, parce qu'elle n'est pas à plaindre, c'est lui qui a souffert le plus dans l'histoire.


"Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur, et quand il croit
ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix"


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Ven 24 Aoû - 13:15


and there is a woman.


 You are my shelter and my shield.
I put my hope in your word.
Psalm 119:1114




Pourquoi pleures-tu Sybille ? Pourquoi as tu les yeux pleins d’eau ? Elles sont si belles tes prunelles alors je t’en supplie, ne pleures pas mon amour. Ne fais pas comme moi, tu es plus forte que tout, tu es… Tellement plus forte que nous. Tes épaules sont aussi larges que celles d’un géant, ta colonne aussi dure que les falaises de la Marina. Sybille, tu es un roc alors je t’en prie, ne tombe pas toi aussi… Qui te relèvera ? Je n’en serais pas capable, je suis si faible, si vide…Ne tombe pas mon Ange… Le monde en a déjà perdu un, alors je t’en prie, garde tes plumes et envole toi.

Envoile-toi loin de moi Sybille.

Mais elle ne part pas la belle Dousmanis. Elle ne quitte pas ton chevet Luca et sous tes supplices, elle se rapproche. Et elle déroule les linges, elle déroule et libère tes mains. Les souvenirs qui t’assaillent sont chargés d’un passé honteux et difficile. Il y a ces années, où tes doigts étaient drapés eux aussi. Pas parce qu’ils étaient abimés, non, juste que tu ne contrôlais rien. Alors là aussi, on les a caché pour éviter que tu blesses quelqu’un. Aujourd’hui, Luca, on a bandé tes mains pour éviter que tu te blesses toi.

Et la chair se dévoile.
Et…


Et le coeur expire.

Ce n’est rien.

La poitrine qui s’étreint, les larmes qui ne coulent plus, les émotions aux abonnés absentes. Eros et Luca dans un même silence. Et pour la première fois de leur existence, c’est dans une parfaite communion que le Dieu et l’homme ressentent. C’est dans le deuil qu’ils s’acceptent,  dans le vide qu’ils s’étreignent, et dans l’acceptation qu’ils se relèvent.

L’Ange enveloppe l’Homme de ses dernières plumes et ensemble ils acceptent ce futur.
Luca tu as perdu tes mains. Eros a perdu ses ailes.
Mais le coeur, lui, est toujours là.

Regardez devant vous, ce qu’il créé au sein du regard de Némésis. Regardez, devant vous, comment la belle Sybille réagit.
Et alors qu’on s’attend à ce vous vous effondriez, c’est dans un éclat que le déni recule.

Votre coeur est toujours là.
Et dans les yeux de Sybille, l’Amour est, et restera.

Ce n’est rien.

Alors vous ne vous asseyez pas, plus jamais vous ne plierez devant quelqu’un. Et vos mains, abimées, faites de rose et plus d’opale, vous les relevez. Délicatement, elles attrapent le visage humide de Sybille. Tendrement, sans peur d’avoir mal, elles englobent l’ovale de la belle Némésis. Et dans un regard, y’a l’Amour qui respire.

Ce n’est rien.

Y’a pas de mots, y’a pas de murmures.
Seulement un regard, seulement vos mains contre ses joues, qu’un éclat d’or dans les prunelles cérulines, qu’un baiser déposé lentement sur les lèves de Sybille.

Des petits rien qui forment un tout.

Ça fait un peu mal, ça pique un peu la bouche et les mains mais ce n’est pas grave, car elle vous prouve Sybille, que l’Amour est encore là.
Que le coeur vit.

Et que ça vous suffit.





Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) Empty
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) - Ven 24 Aoû - 21:39



her screaming is in his screaming

 
Eros ϟ  Némésis .


La guerre encore dans l'esprit, miroite le sentiment d'abandon ; elle a l'impression de sombrer, elle a échoué. Sybille accède à la requête de Luca, bandages retirés, elle le regarde découvrir l'horreur du résultat. Scène de crime, boucherie, les doigts divins brûlés. Crépitent en dessous par le don, mais la sensibilité doit être amoindrie. Pardon Luca. Elle ne veut pas partir, elle veut rester avec lui, le soutenir encore, elle le lui a promis, elle veut garder cette promesse. Parce que l'Amour lui a ouvert ses bras quand elle en a eu besoin, l'équilibre le prendra entre les siens ? Contacts douloureux, elle s'est éloignée, viens donc Luca, que l'on recouvre tes mains, tu en a trop vu pour toute une vie. Larmes indiscrètes, il les a remarquées, il réagit, surprend la jeune femme en détresse et il vient pour la sauver. Il ne dit rien, se penche, entoure son visage de ses dextres abîmés, elle n'en perçoit pourtant que sa douceur. A l'aide, hurlent ses yeux, la voix reste muette, elle n'a pas le droit de réclamer après ce qu'elle lui a fait subir. Silence dans la chambre, les douces lèvres de Luca pressées contre les siennes réveillent un sentiment de plénitude. Dehors la bourrasque fait chanter les cimes de plus belles, la pluie cesse, les nuages se déroulent.

Hello Heaven...

L'Amour lui parcour l'échine, elle ferme les yeux et s'en délecte, libérateur. La tension s'envole il ne reste que le merveilleux de cet instant. Respire Sybille, ressens, Némésis, car là est l'équilibre au travers de sa peau. Elle perçoit le cœur, elle perçoit l'union et la balance penche de nouveau. Elle le retrouve, abîmé, mais il est là, vivant et il désire continuer. Elle n'ose poser ses mains sur lui, il faut y aller doucement, mais par ce contact il ressentira ce qu'il y a de meilleur en sa déesse, son visage pur, la justice, la bienfaitrice de l'équilibre et non la face de la vengeance. Lèvres qui se détachent, elle le rattrape pour lui en offrir un à son tour. Luca, c'est la lumière que tu fais naître en moi, peux le sais tu ? Il n'y a pas de douleur, il n'y a pas de noirceur, juste de l'espoir, de l'Amour, c'est exactement ce qu'elle a ressenti au moment où elle s'est jeté sur cette femme pour la sauver de la pomme ; l'accomplissement, le tour est complet. Et puis sagement les visages se quittent, elle inspire doucement et expire.

Pétale de rose glissée entre ses lèvres, de quelle couleur est elle ?

Elle n'a jamais expérimenté cela, Eros et Némésis ont tant à s'apporter, Luca et Sybille aussi. Les dieux ne font qu'un avec l'âme humaine à ce moment là, ils s'apaisent ensemble. Elle ouvre les paupières, son regard bleu est celui du ciel, de l'océan, et non pas le froid de la glace. Elle reste tout près de son visage, détaille le sien, elle désire se souvenir pour le reste de sa vie de cet instant là où Némésis a eu le cœur regonflé, redoré, les plumes sont blanches. « Je vais t'emmener loin, tout ceci ne sera plus que souvenirs »

Doucement, lentement, elle se lève, s'appuie sur le bras du fauteuil quand l'enveloppe charnelle guérit moins vite. La déesse prend ses mains entre les siennes, perçoit la sécheresse, perçoit les brûlures sous ses paumes. Ces mains là ont sauvé des cœurs, ces mains là sont divines, assurément. Elle se penche légèrement, pose un baiser sur chacune d'entre elles. «  J'aurais dû te protéger, j'aurais dû savoir qu'elle te ferait du mal » Il a fallut que ça tombe sur lui, tous les deux ont œuvré pour l'Amour, tous les deux se sont arraché les ailes. Mais ils sont là, ensemble, elle sait que c'est le début d'une nouvelle ère pour eux, pour leurs divinités, quelque chose se passe. «  Je veille sur toi maintenant »


Revenir en haut Aller en bas
her screaming is in his screaming (Luca & Sybille) -

Revenir en haut Aller en bas

her screaming is in his screaming (Luca & Sybille)

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» hello heaven (Luca & Sybille
» friendship to last (luca)
» i've watched you change (luca & Sybille)
» Les ritals à Mykonos - (Alcide, Luca, Sybille, Gus)
» i've been screaming for years ≈ aksel

Sauter vers: