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Off || Lucy - Ven 24 Aoû - 2:52

Off || Lucy Qb4hUfh

Bonheur éphémère.
Sensations troubles.
Mal qui revient.
Mal qui ronge.
Les os glacés.
Gorge en feu.
Dragon d'un
nouveau genre.

J'ai mal.
Juste mal.

Où est passé le bonheur ?
Où est passé la joie ?
Où est-il passé ?

Que s'est-il passé ?
Je ne sais pas tout.
Je ne saisis plus rien.
Les poumons perforés.
Par la peine. Par le manque.

Où suis-je ?
Qui suis-je ?
Qui était-il ?

Lame de fond qui me transperce.
Lames partout sur la peau.
Les plaies qui semblent se rouvrir.

Toutes.

Celles du coeur.
Celle de l'esprit.
Celles de l'âme.

Samuel, qu'as-tu fait ?
En qui as-tu cru ?

Souvenir trop récent.
Ses mains sur ma chair.
À explorer les maux d'un autre.
Les miens aussi, exposés trop...
Trop simplement. Pourquoi ?

Qu'elle est cette sorcellerie ?

Divins, je vous maudits.
Divins, je vous exècre.
Cela ne peut-être que vous.

Vous. Vous tous.
Qui faites ressentir.
Qui faites vrombir.
Qui faites battre.
Qui prenaient.

La douleur assourdissante.

Je me sens seul.
Je me sens mort.

Ils ont tout pris. Tous.
Jusqu'à la dernière sueur.
Jusqu'à la dernière larme.
Tout écrasés, sans réfléchir.

L'ego trop terrible.
Plus rien d'humain.
Tout de divin.

Les caprices à fleur de peau.
Les caprices imprimés.
Dans la chair. Dans les yeux.
Dans la sueur grandissante.
Dans la souffrance acide.

Et je vomis. Vos croyances.
Vos besoins. Vos envies.
Vos vices. Vos adorations.
Vos fantasmes. Vos souhaits.

J'ai froid.
J'ai chaud.
J'ai peur.

De l'avenir. De ne plus en avoir.
Du passé. D'avoir trop vécu.
D'à présent. Qu'arrive la vérité.

Elle est trop amère.
Pleine d'un espoir vaincu.
Pleine d'une Humanité radiée.
Pleine d'une idiotie sans nom.

Et je sombre encore.
Tête la première.
Dans un étau...
Plein de...

Poussières.

D'âme. D'amour.
Il n'y a plus rien.
J'ai frôlé le bonheur.
Touché du bout des doigts.
Caressé jusqu'à l'écharper.

Ou est-ce moi.
Moi qu'on a vidé.
De la dernière...

De la dernière once d'amour.
Je ne sais plus aimer.
Ni les hommes. Ni les Dieux.

Coeur cassé.
Corps brisé.

Laissez-moi crever.
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Off || Lucy - Ven 24 Aoû - 12:02

Off || Lucy Samucy11

Breathe in, breathe out
Let the human in
Breathe in, breathe out
And let it in
Plants awoke and they slowly grow
Beneath the skin
So breathe in, breathe out
Let the human in





Vent frais des altitudes de béton.
Une nuit trouée de néons.
Un jeu de clé qui ballotte entre les seins, réchauffé par ma peau.

Main sur le coeur.
Main sur la loge où tu te confines mon étrangère intime.
Depuis lors, je n'ai plus chanté. Plus jamais.

Assise sur la rambarde du balcon, les pieds dans le vide et Arcadia illuminée comme seule couverture, je réfléchis. En vérité, j'en ai fini de réfléchir. J'extirpe l'artefact du corsage pour mieux le regarder.  

Route fendue. Turn left, turn right.
une histoire vague de pilule dans un film à la con.
If every thing turns wrong, turn right.

Je saute du parapet. Je coulisse la baie vitrée. Le loft est toujours aussi spacieux et impersonnel. Je n'ai jamais pu me résoudre à y habiter vraiment. La chaleur de mon corps laisse ses marques ailleurs ( dans le nid d'un vieux corbac qui apprend à sourire, mais ne le dit pas trop fort....). Mon sac est là, prêt. Ma guitare dans son étui.
Je caresse les cordes avec une soudaine bouffée d'émotion.

Toi même tu sais, mon étrangère.
Toi même tu comprends.
Il n'a jamais été pour toi, ce Danseur.
Tu as été forgée dans son moule, tu portes son empreinte et son manque. Mais, lui, ma pauvre chérie, lui, il s'envole toujours à tir d'ailes à la fin de chaque chanson. Et tu restes exsangue et vide, les lèvres pleines d'élégies qui te rongent et d'un amour qui tourmente les poètes depuis l'éternité.

Tu n'es qu'un début, jamais une fin.

Ce n’est pas de ce destin que je veux.
Je veux être libre.
libre de toi, d'eux, de vivre.
D'aimer peut-être, un peu...

Laisse-moi une chance d'être ta partenaire.
Laisse-moi t'offrir autre chose que la fatalité.

Adieu, Adieu l'Amour
Adieu, Adieu, ma montagne.
Adieu, Adieu....

La porte claque.
Ni mot, ni adresse.
C'est inutile. Si tu veux me retrouver un jour, il faudra descendre de tes sommets.

La porte claque.
Un poids s'est envolé.

Et cette fois, c'est la flèche qui quitte le fourreau de son propre gré.
Sa direction est toute trouvée.

***

Le temps s’est égrainé depuis cette fameuse nuit. Je ne l'ai pas vu passé. La clé de chez toi contre ma poitrine, un accès à ta branche sans jamais oblitérer l'immensité du ciel. Tes plumes sont noires, Sammy, mais elles n'obturent pas la lumière. Tu m'as laissée aller et venir au gré de ma versatilité, de mon angoisse d'être enfermée. Tu m'a laissée partir, la fenêtre ouverte. Toujours. Et je suis revenue, à chaque fois. De plus en plus souvent. De moins en moins effarouchée. Routine d'une quotidienneté qui nous fait sourire un peu tous les deux. Construction branlante mais vaillante de perchoirs conjugués. A tes "Vas te coucher !" répondent mes " Viens plutôt regarder la télé avec moi!". Invasion et évasion sonnent presque pareil dans notre chorale. Tandem désassorti.

Illusion de foyer.
(Chut, ne le dit pas trop fort...)

Je ne réalise pas immédiatement que mes foulées se sont décuplées. Je cours pour te rejoindre.

Pour rentrer ?
(Tais-toi, tais-toi !)

Cela fait quelques jours et ton pif m'a atrocement manqué !
Il est quatre heures du matin quand je fais jouer le trousseau dans ta serrure. J'ouvre, essoufflée, la mine réjouie, la joie qui danse sur ma mine tachetée. J'entre en catimini, sur la pointe des pieds, dépose mon paquetage en silence puis referme la porte. Corbeau doit dormir.

Bruit dégueulasse.
Lumière solitaire des WC.


- Sammy ?

Nouvelle logorrhée, abominable.
Tripes qui se vrillent sous une poigne glacée.

- Samuel...

Trille inquiète.
L'embrasure de la porte m'offre de quoi être terrifiée. Tu gis dans tes sous-vêtements, le corps lacéré, mordu, bleui d’ecchymoses. Tu es trempé de sueur et de rance. Pâle comme le fameux cheval qui annonce les fins définitives. On dirait un de ces pures-sangs blessés après une course, qu'on achève avec mépris. Jouet cassé, foutu, jeté.


Non, non, non !

Je me précipite, l'urgence secouant toute ma carcasse. Je tombe à genoux pour tenter de t'attraper.

Et toi tu observes du dedans,
tu soupçonnes, du haut de ton omniscience....

- Sammy !!! Voix cassée par l'horreur.

Je t'attrape le visage entre mes mains, tente de dégager tes yeux de la bourbe de cheveux. Ton regard vitreux m'empale entre les côtes, dans le tendre. Tu ne me reconnais pas...

-Sammy, c'est moi ! Doux Jésus... Marrant comme c'est cet écorché là qui revient dans ma bouche. On efface pas une éducation religieuse d'orpheline, j'imagine. Chassez les acquis, ils reviennent au galop par tous les pores. Que c'est-il passé ? Qu'est-ce qu'on t'a fait ?
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Invité
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Off || Lucy - Ven 24 Aoû - 12:40

Off || Lucy Qb4hUfh

Éteignez les projecteurs.
Et les lumières aussi.
Laissez-moi là.
Dans le noir.
Le silence.

Je le briserais tout seul.

Il y a des bruits.
Mon imagination.
Qui se figure son retour.

Il ne viendra pas, Samuel.

Et je me sens cruel.
Désoeuvré. Mais cruel.
Je ne veux pas l'être.
Mais l'Homme l'est.
Quand il n'a plus rien.
Plus à espérer.
Plus à croire.
Plus.
Rien.

Dégobille encore, oiseau de...
Paradis.
Bonheur.
Malheur.

La joie n'existe que pour blesser.
Que pour arracher les plumes.
Que pour mieux nous voir tomber.

Et je sombre. Dans ce monde.
Sans plus aucun phare.
Je me sens dépossédé.
De moi-même. Du reste aussi.

Thaumaturge, donne ta vie.
Ta raison. Mais pas tes afflictions.
Garde les maux. Les peines.
Avale la dépression.
Prends.

Mais jamais tu ne donneras.

Peau pâle, sur une autre.
Anesthésié, Sammy.
Par la vie. Par Samuel.
Je ne reconnais pas.
Cet ange-là...

Qui es-tu, déjà ?

Cruel Samuel.
Le voici encore
bien grossier.

C'est moi, qu'elle dit.
Un Toi ostentatoire.
La fièvre me paralyse.
Le corps s'épuise.
Je sens un nouveau rejet.
Tout aussi acide que le reste.

Alors je détourne la tête.
Pour dégueuler.
Mes tripes et mes peines.
Pour dégueuler.
Mes pleurs et mes veines.
Pour suffoquer.

J'ai mal, petit feu.

Sueur qui me colle l'apparat à la peau.
J'ai fait semblant d'être beau.
Mais il n'en est rien.

Tu sais.
Oui, tu sais.

Station de luge fermée.
Il fait pourtant si froid.
Comme si la neige...
Comme si...

Lucy.

Lucy...

C'est bien toi, oui.
Pardon. Pour la tenue.
Pour celle mise de côté.

Ma rigueur habituelle prend un coup.

Elle est au fond du trou.
Ne creuse pas avec moi.
Tu es trop belle, pour ça.

Ne disparais pas...

Pardon, Lucy Jericho.
De ne pas être fort.
J'ai promis.
J'ai failli.

Divins, puissiez-vous tous disparaître.
Je cesse de croire en vous, à jamais.
Pour que toujours, elle soit libre.
Cette galaxie pleine d'Humanité.
Autant qu'elle possède d'étoiles.


Ne regarde pas, Lucy.
Ne vois pas le désespoir.
Ne l'effleure pas, toi aussi.
Pars, tu es libre.

Je ne veux pas être un verrou.
Je n'ai jamais voulu l'être.
Pour qui que ce soit.

Pourquoi ne l'a-t-il jamais compris ?

Overdose... D'anti-douleurs...

Ceux que je prends.
Pour la jambe.
Pas que, il est vrai.
J'ai un peu augmenté les doses.
Dernièrement,
hausse nécessaire.

La nuit va être longue.
Tout autant qu'une vie.
À expier.
À gerber.

Pardon.
Pardon.
Pardon.

Sainte trinité.

Je suis désolé.

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Off || Lucy - Ven 24 Aoû - 17:35

Ta rétine vide me renvoie à l'inconnu que je suis. A l'étrangère qu'elle est. Nous sommes des fuyardes, des muses en escapades, terrorisées par l'attachement. Et, pourtant, elle et moi, crevons d'une même solitude. Chaque lien qui se dénoue est une souffrance.

Tu m'as dit que tu voulais pas que je disparaisse....
Et, soudain, tu surnages dans la lave. Quelle idée de barboter dans la gorge d'un volcan, aussi ! Je te vois ramer sur le Styx vers un semblant de conscience. Vers moi.

- Lucy...
- Sammy...


Echo de nos prénoms dans la bouche l'un de l'autre.
Chaleur qui cautérise, un peu, la plaie de l'oubli. Je sais, je sais bien. Je ne suis pas la personne que tu attendais.
Je suis juste Lucy.
Pas Luca.

C'est pas grave.

On s'en fout.
Je m'en fiche d'être juste une copie. Pour le moment, l’ersatz est présent, palpable et concret, lui. Il ne peut pas te laisser dériver sur ce satané fleuve. D'un geste maladroit, je tente de t'éponger avec un bout de ma manche de blouson. Tu es si brûlant...

- Overdose... D'anti-douleurs...

Je fronce les sourcils.
Ce ne sont pas les anti-douleurs qui t'ont mordu, griffé, roué d’hématomes. Mordillement de lèvre. Je me souviens de la seringue, du soupir de junkie.

Pas un mot sur ça.
Je te crois, je n'ai pas l'ombre d'un doute. Mais une voix intérieure me susurre que tout cela n'a rien avoir avec l'alchimie d'un sédatif. Elle n'est pas aussi crédule que moi. Elle respire en toi, une magie qui n'a rien des fragrances habituelles de ta thaumaturgie.

Qui ?
Pourquoi ?


Je te sers contre moi. Energie du désespoir.

Pourquoi c’est toujours toi qui trinque ?
Pourquoi subir les avanies de déités cupides et égoïstes ?
C’est ça, être un dieu ?
C’est ça que tu veux que je devienne ?


Et je perçois, étrangement, ta négation.
Tu n'acceptes pas plus que moi la laideur de ce monde.
Ta poésie se refuse à exprimer ce genre de bassesses.
Tu sers l'Amour, pas les massacres.

- Viens, ne reste pas là...

Je te redresse péniblement, à la force de mes bras minuscules. Je suis toute petite, une fois de plus. Petite souris de Fairlee. Je te mène jusqu’à ton lit. Celui que je t'emprunte parfois ou dans lequel tu me retrouves par mégarde. Tu as tenu à me les offrir ces clés. Des regrets ?

Ma paume fraîche sur ton front. Je te murmure des mots doux pour t'apaiser.

Beau,
Tout beau,
Corbeau.
Si ton ramage se rapporte à ton plumage...


- J'arrive... sssht... Je vais chercher de l'eau fraîche. Doux baiser à la cime de ton nez. Et.. Et quelque chose pour te désinfecter tout ça...

Ça a l'air si douloureux. Ton corps a été broyé. Je déambule familièrement dans les lieux, retirant mon blouson et mes chaussures que je troque pour des compresses, des linges frais, une bassine dans laquelle je démoule des glaçons et verse le contenu du robinet. Une bouteille d'eau minérale, un baume pour les bleus, du coton, du désinfectant... Je m'active comme une gracieuse petite infirmière, sans la blouse sexy. Tu ne m'as jamais regardée, de toute manière, même quand je me hasardais en culotte sur ton canapé.
Drôle de mâle sans envie.
Alors, comprends que la présence des suçons odieux sur ton cou m'interroge. Parmi les marques et sous les galaxies violines, il y a la présence de ces suppurent baisers de fureur et de sang.

Qui ?
Ce n'est pas Luca.


Il ne ferait jamais ça.

Je tente de te retirer ton t-shirt malgré tes molles protestations. J'y parviens, sois en certain. Et je rafraîchis ta peau, pressant les chiffons glacés sur ta carcasse qui s'incendie de l'intérieur.

- Parle-moi, Sammy... Dis-moi ce qui a pu se passer... Me laisse pas dans le noir s'te plait....
rire qui tente de tromper l'inquiétude. Sois pas grossier où je t'oblige à regarder l'intégrale de "Vino el Amor" en te gavant de crème glacée....
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Off || Lucy - Ven 24 Aoû - 21:22

Off || Lucy Qb4hUfh

Plus rien à vomir.
Plus que du vide.
Plus que le Vide.

Lucy, pourquoi... ?
Je ne saisis rien.
Je tente d'être logique.

Cela ne peut-être
que les médicaments.

Tu sais déjà, Samuel.
Mais tu ne te l'avoues pas encore.
Continue de délirer, de nous écouter.
Oublie ta conscience et la bien-séance.

Je sens des bras qui me disent
dans le creux de mes abandons
qu'ils ne partiront pas ailleurs.

Alors je me détends enfin.
Rien qu'un peu. Un zeste.

D'accord...

Pardon de te coller.
Littéralement. Pas que.
Qui suis-je, Lucy ?

Une âme en détresse ?
Un esprit en panique ?
Un corps maudit ?

Je l'ai haï, si fort.
Lui et ses membres.
Qui fonctionnent.

Pourquoi est-ce moi ?
Pourquoi je marche encore ?

Lucy, j'ai commis un crime.
J'ai pêché, par orgueil.
J'ai privé de liberté un chat.
Si petit, si adorable.
Qui ne demandait qu'à vivre.
Je l'ai condamné.
À ne plus jamais bondir.

Quand est-ce que le cauchemar cessera ?

Ta main est d'une douceur...
Je me sens pris entre deux eaux.
Le naturel qui souhaite revenir.
Mais qui ne peut. Pourquoi ?

Ma gorge me fait mal.
Alors je ne réponds rien.
J'ai juste peur, tu sais.

De cet estomac en berne.
Qui souhaite éclater
dans un nouvel éclat.
C'est pas très joli.
Je déteste vomir.

Je. Déteste. Vomir.

Cette sensation poisseuse.
Regard sur la pièce.
Réminiscence.

Et j'attends.
Là, ainsi.
Prêt à être
crucifié.

Bras ballants.
Des épingles...
Partout.

Ça fait mal.
Pourquoi ?

Tout allait si bien.

Couche de tissu en moins.
Ne regarde pas...
Ne vois pas ce que...
Ce que mon coeur me dicte.
Les Divins m'ont offert un Don.
Dont j'use plus que de raison.
Peut-être que j'appelle la Mort.
Mais elle ne répond jamais.
Des appels, sans destinataire.

Le vide, rien que le vide.
Battu à froid.

J'ai moins chaud.
J'ai moins frais.

Rien qu'un soupçon
de raison retrouvé.

Lucy...

Je me souviens de toi. Du bonheur de te retrouver certaines nuits, quand tu es là à m'attendre. De te dire d'aller dormir, avant de finalement venir te rejoindre devant la télé, pour regarder un je ne sais quoi qui m'endort bien trop rapidement. Où est-ce la présence à mes côtés qui m'apaise assez ? Je tente un maigre sourire, face à ta menace, mais il s'écrase comme le reste. Une envie de vomir encore, que je rabroue, l'acide trop présent en bouche. Pogne - droite ou gauche ? Je ne sais plus - tendue vers la bouteille d'eau. Et celle-ci, qui cavale, dans l'oesophage qui n'en peut plus de brûler. Je la vomirais sans doute plus tard. Mais ça me soulage. Les délires cessent légèrement. La fièvre est une conquérante qui a bien du mal à accepter la défaite. Mais ça ira. Ce n'est qu'une overdose, n'est-ce pas ? Mon regard qui se pose dans le tien. Le corps, Samuel. Elle s'interroge sur le corps. Des marques qui n'ont appartenu qu'à moi. Des champs de bataille, où les balles sifflaient bien plus que les soldats. Où les armes s'époumonaient en chants bien plus que nous tous. Et les autres. Toutes celles qui ne furent jamais mienne. Qui ne le seront jamais.

On m'a appelé... On... Tant de mal à parler, à construire des phrases. Il était... Tellement mal... Comprends que mon coeur a bondit en avant, laissant la raison derrière. C'est plus... Plus facile ainsi... Pour soulager les gens... Et je prends les malédictions pour moi-même.

Je suis un attrape-rêves.
Les miens cloués au mur.

Je me prends toujours... Pour ce que je ne... Ne suis pas... Rire pathétique, plein d'éclats douloureux. Urgh... Le blanc qui s'invite davantage encore sur moi. Je voulais... Sauver le monde...

Et je n'ai jamais pu.
Il n'y a que les héros
qui peuvent y prétendre.

Et je n'en suis pas un.
Pardon, Lucy. Pardon...
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Off || Lucy - Sam 25 Aoû - 14:52

L'eau douce ruisselle sur tes flancs. Je te sens te détendre, t'amollir. C’est infime mais lisible, pour moi qui épouse toute ta viande. Cette carcasse exsangue est martelée comme une pierre de Rosette. Que puis-je lire dans ton codex d'ecchymoses, mon pauvre volatile ? Toute cette violence, passée, présente, toutes ces nuits sans étoile qui colorent ton derme... J'aimerais pouvoir t'apporter quelques lumières.

Même éphémères.

- Lucy...
- Oui, c'est moi...


Je te flatte la joue gentiment. Je t'encourage à t'arrimer à mon port. Là, là...petit oisillon noir.

- On m'a appelé... On... Il était... Tellement mal... Comprends que mon coeur a bondit en avant, laissant la raison derrière. C'est plus... Plus facile ainsi... Pour soulager les gens...
- Tu n'es pas une éponge ultra absorbante, tu sais ? Tu as tes propres limites. Il peuvent bien se nettoyer de leur crasse tous seuls, tous ces gens ! Tu n'es pas leur poubelle !
- Je me prends toujours... Pour ce que je ne... Ne suis pas...

Tu ris.
Ton rire est plein d'épines qui te labourent la poitrine. Et c’est moi que ça égratigne.

- Urgh...
- Calme-toi, grand idiot... Cesse de gesticuler.
Tous mes gestes sont caresses, sur ta peau tailladée, sur ton visage émacié, sur l’Everest de ton nez. Ssssht... Je suis là, Sammy...

Je vais rester,
promis,
à ton chevet,
pour toi.
Je me ligoterais aux pieds de ton lit s'il le faut,
pour combattre ses envies à elle de fuite éperdue.

Ton rire se meut en plainte, tu gémis, les prunelles aux abois.

- Je voulais... Sauver le monde...

J'attrape ta main, colle son plat bosselé de phalanges sur ma joue. Pression de mes tâches sur tes mains ensorcelées.

- Tu m'as sauvée moi... Haussement d'épaules, voix qui gondole. J'sais, je ne suis pas "le monde". Je ne suis pas grand chose, en vrai. Mais c'est déjà pas mal, hein ?

Je souris, comme je peux, en te regardant. J'essaie de te transmettre un peu ... Un peu de je-ne-sais-quelle-énergie qui brûle encore au fond de moi. Pourquoi tu flambes comme ça Lucy ?
Mon identité s’est brouillée. Je la redécouvre autrement, cette moi d'avant, qui ne s'autorisait pas à exister. C'est toi qui me montre la direction avec ton bec, tu sais.
Moi, j'étais prête à me dissoudre en mille bulles de savons...

- Sammy... Je veux pas qu'tu disparaisses, moi non plus. j'ai besoin de toi... S'te plait. Alors... Soupir mélancolique, baiser sur tes doigts... Sauve-toi, toi même d'abord. Le monde, on verra après... Ok  ?
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Invité
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Off || Lucy - Sam 25 Aoû - 23:42

Off || Lucy Qb4hUfh

J'ai des vieux démons
à combattre, Lucy.
Ceux qui me
rendent grossier.

Je souris, brièvement.
À cette main élevée.
Aux mots employés.

Un monde, tu sais, se résume parfois à une seule personne. Tu le connais, ce vers connu d'un poème, dis-moi ? Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Alors, tu ne mesures pas à quel point ça peut-être énorme. Mais de quoi t'ai-je sauvé ? Toi, celle dont la colère m'a échappé, pour mieux me réchauffer. Tout comme la chaleur de tes lèvres, sur cette glace au bout des mains. Celle qui les entrave, les empêche de ressentir quoi que ce soit. Coupons les mains du voleur !

Tu confonds...

Et je ferme les yeux un instant.
Et je contemple le fond des paupières.
Et je saisis au vol quelques pensées.

Douleur, frisson, envie exacerbées qui se confrontent à celles de Samuel. Le mal qui s'empare de l'être encore, alors qu'il souffle. Samuel qui tente d'extérioriser sa pensée encore une fois. Dans son entièreté, sans vomir ce qu'il ne possède plus. Bile sauvage, qu'il refrène au mieux. Quelques inspirations profondes encore, avant de savoir continuer.

Tu... Me... Sauves.

D'un profond abysse.
Dans lequel je plonge.
Malgré moi et la raison.
Elle ne parvient à lutter.
Contre cette oppression-là.
Celle qui m'agite les entrailles.

Corps qui s'agite,
qui convulse vers l'avant.
Pour saisir la bassine.
Et vomir encore quelques
épines qui ne sont pas à moi.

Épuisement qui se
creuse davantage.
Les muscles
tressaillent.

J'en peux plus.
J'ai mal, bor-...

Nez suspendu, par-dessus.
Lutte interne, tête qui tourne.
Corbeau, votre plumage tombe.

... Désolé...

Murmure.
Souffle.
Vomir.

Repeat.
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Off || Lucy - Dim 26 Aoû - 17:51

- Tu confonds...

Comment pourrais-je te confondre avec qui que ce soit ? Mon triste-corbeau qui voulait être un robot. Un robot en acier trempé pour sauver les hommes et le monde entier. Un robot qui vomit son trop plein d'âme dans les WC d'une cage dorée.
Des hommes qui dans leur ingratitude ont laissé les rouages se gripper, la machinerie s'enrouiller et le moteur faiblir.
Des Dieux qui dans leur aveuglement t'utilisent comme un objet.

Je veux que ça s'arrête !
Cela doit s'arrêter.
Ton coeur va exploser, Sammy.
Ce n'est qu'un Thaumaturge.

- Tu... Me... Sauves.
- Moi... ?


Incrédulité de colibri.
Moi je ne fais que retenir tes cheveux, alors que tu dégorges. Je ne fais que ramasser les débris de toi même, éparpillés au quatre coin d'Arcadia. Je ne suis que la petite main qui t'essuie la bouche, la mine désolée.

- Je vais te faire de l'eau de riz. Ça calmera un peu ton estomac.

Sourire, aussi confiant et solide que je le peux. Je t'éponge la face, avant de me lever pour vider la bassine. Nappe de bile sur glaçons. Je fronce le nez. L'odeur âcre agite mes intestins. Silence ! Poser la bassine vide dans l’évier, en trouver une autre pour de l'eau fraîche, débusquer une casserole, doser le riz, allumer les plaques, porter l'eau à ébullition, entamer une vaisselle forcenée...

Mes mains agrippent brusquement les bords du lavabo. Le carrelage de la cuisine m'engloutit. La pièce me semble si exiguë, si suffocante...

A quoi tu joues Lucy ?
Pourquoi tu restes là ?
Barre-toi.
Fous le camp !
PREND LA ROUTE !
Laisse-le. Laisse-le. Laisse-le...
C'est ça que tu veux ? Éponger la vie d'un mourant qui se suicide à petit feu ?
Pars.
Pars maintenant.



- J'peux pas... gémissement inaudible.

Pourquoi ?

Pendue au bassin, je me suis laissée tomber à croupis, front contre le placard. Les larmes me montent aux yeux. Je tambourine ma tête contre le bois.

- J'veux pas.

J'entends tes reproches, ton exhortation à disparaître. Cesse donc de me prendre pour une imbécile, "Voyageuse" : Je ne construis rien. Je restaure simplement ce qui est cassé, un bel et noble édifice qui ne me sera jamais destiné.

Et après ?

- ... Après c'est loin.


Souffle, Lucy, souffle !
Redresse-toi. Gonfle-moi le poitrail et garde la tête haute. Je ne sais pas si je te sauve, Sammy, mais je vais essayer. Je te le promets. Tu pourras rire à nouveau. J'aime tant quand tu ris.

La bassine revient à ton chevet, propre et saine. Sa sœurette d'eau clair aussi.

- Le riz cuit.
Simple information, alors que je froisse les draps en me penchant par dessus toi pour rajuster tes oreillers. On nous faisait boire ça, au foyer, quand on avait la gastro...

Tu crois que je ne comprends pas, ce qui a pu se passer ? La première fois que je t'ai vu dégueuler, c'est parce que ma peau était entrée en contact avec la tienne.

- Qui t'a touché, Sammy ?

Murmure, alors que j'affronte ton regard. Mes constellations dominent ton pic.


Et quelque part,
je me dis que je l'ai trouvée, ma Montagne.
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Invité
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Off || Lucy - Mer 29 Aoû - 12:21

Off || Lucy Qb4hUfh

Oui, toi.

Juste toi.
À être là.
À sacrifier
ta liberté
rien qu'un
instant.

Pour moi.
Tu me sauves.
À ta façon.
En chassant
ce brouillard
qui ne cesse
de s'épaissir.

Envole-toi.

Je me rallonge, fatigué déjà du peu déjà traversé, un bref raclement de gorge pour te dire que j'ai bien entendu, bien compris. Et je ferme les yeux de longues minutes, tente de refaire le tracé de mes souvenirs. Mais ils sont flous, dans l'idée. De quoi je me cache ? Un souvenir abrupt encore, qui me soulève autant l'estomac que le reste. Main tremblante qui revient chercher l'eau, pour en boire quelques gorgées, pour tenter d'apaiser le feu intérieur qui me dévore les entrailles et le coeur. Cela ne calme que la gorge, lave quelque peu la bouche de ce acre qui lui collait le palais. Je rouvre les yeux, pour tourner la tête, regarder vers là où est le flacon qui me met dans un tel état. J'ai pas souvenir d'en avoir trop pris... Je dois être trop fatigué, trop joué à l'idiot de service. En prendre plus que la dose conseillée m'anesthésie en temps normal. J'aurais dû me douter que ça finirait par me coûter cher. Tant pis.... Le bruit de tes pas encore, toujours aussi discrets, alors que tu reviens, chargée encore. Je suis désolé. Regard sur ton front, rougi. Hum... ?

Merci... On ne le dit jamais assez, apparemment. Vague rictus sur le visage, qui s'apparente à une tentative d'élever les lèvres. Il t'est arrivé quoi... ? Regard sur ton front toujours, à me demander si tu t'es cogné.

Et puis, il y a la question.
La mauvaise, angoissante.

Qui t'as touché, Sammy ?
C'est vrai ça, qui donc ?

Regard dans le tien, profond. Lutte interne, terrible. Retiens tout, Samuel. Alors je me retiens, oui, au mieux. Et je galvanise mes troupes intérieures, leur demande de lutter contre l’oppression qui remonte le long de l'oesophage. La bile qui titille encore la glotte m'arrache une respiration erratique. Ne te laisse pas aller, Samuel.

Ce n'est rien.
Ce. N'est. Rien.
Ce. N'est. (Pas.) Rien.

Bouche qui s'entrouvre, pour happer un peu d'air. Tenter de la faire maîtresse du lieu, plutôt que le reste. Souviens-toi, Samuel, comme le bonheur était là. Tout. En. Toi. Urgh... Pensée affreuse, que je manque de régurgiter. Les tremblements qui reprennent, la dépression qui revient à grand coup me lécher l'intérieur du crâne, le coeur fendu sans que je ne comprenne pourquoi vraiment. Tu étais si heureux, Samuel, souviens-toi de ce bonheur PARTI.

Qui était-il ?

Je... Ne sais pas...

Que s'est-il passé ?

... Une erreur...

Qu'as-tu fait ?

Je ne... Comprends pas... Ce...

Ce n'était pas toi.

Sèche tes larmes, Samuel.
Il en viendra d'autres encore.
Tu perds ton temps, tu sais ?

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Off || Lucy - Mer 29 Aoû - 18:13

- Il t'est arrivé quoi... ?
- Que...
Tu fixes mon front... Je... brou de coquelicots sur lie de sons. Je me frotte l'endroit incriminé, le rendant plus rouge encore qu'il n'est... Rien...

C'est dans ces instants que je le ressens : cet état figé de gamine dans l'éclat de tes yeux. Une gosse qui joue à la maman. Tu ne me vois pas au delà de mes joues rondes et de mes rires de fillette.

L'hilarité n'est pas au rendez-vous aujourd'hui, tu sais.

Déjà, je perds ton attention. Tes yeux vrillent à nouveau vers des contrées lointaines, où tu t'enlises.

Je te perds, Samuel !
Tends moi la main, Samuel !
Par pitié...

- Urgh...
- Sammy !


Ton expression de souffrance contractée, taille ton visage en tensions et en angles. Tu m'alarmes le coeur, Sammy. Il bat à me rompre les côtes. Je te contrains au calme, désemparée, une main sur ta poitrine.

- Je... Ne sais pas... .. Une erreur...

De l'eau sur tes joues creuses, du sel sur ta peau délavée. Tu me lances une œillade déchirante, prunelles liquides qui m'éclaboussent et m'imprègnent de ma propre impuissance.

- Je ne... Comprends pas... Ce...

- Shhhh... Shhhh... Ne dis plus rien... Dis-je en attrapant ton visage escarpé entre mes mains. Tu poisses contre mes paumes, mon corbeau adoré. Laisse-moi sécher cette terrible intempérie d'un peu de soleil. Shhh... N'en parlons plus.. Plus jamais....

J'ai grimpé sur le lit, serrant ton corps frêle contre le mien, ta caboche à l'abri de mon giron. Je te caresse les cheveux avec une tendresse que je n'ai jamais témoigné à personne.
La musique de l'eau qui boue est une mélopée lointaine qui s'enroule sur le tempo de mon palpitant. Je te berce, mon bel oiseau. J'espère dissoudre ainsi les cauchemars qui te dévorent.

- Dors, Samuel... Dors....

Plus tard, tu auras de quoi manger et un remède à boire. Mais pour l'heure...

- Je veille sur toi...


Mes bras sont là, enchevêtrés à toi.
Attrape-rêves de chair et de volonté.

Cela suffira-t-il ?
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Off || Lucy - Lun 3 Sep - 17:00

Off || Lucy Qb4hUfh

Récréation terminée.
Il ferme les yeux.
Et s'endort l'épuisé.
Et les cauchemars
débutent pour lui.


[...]

Trois jours de pathétisme incarné. Trois jours où la raison à quitté le navire, où il n'a été que sueur et mal être terrible, entre vomissements et pleurs. Face au(x) manque(s), face à l'image qu'il pouvait renvoyer. Les rares moments de lucidité ont été offert à la rousse restée à ses côtés, à lui demander pardon pour ce spectacle pitoyable. Et déjà l'instant d'après il repartait ailleurs, emporté par la fièvre. Trois jours qui donnèrent la sensation que jamais il ne s'en sortirait. Où lui-même avait l'impression que tout était terminé, où les douleurs étaient telles qu'il voulait juste mourir. Juste disparaître. La gorge à feu, l'ectomac tant retourné qu'il ne savait plus quoi offrir d'autres que la bile et le sang. Incapable d'avaler quoi que ce soit, si ce n'est de l'eau, pour mieux la recracher ensuite. Il vomissait le vide, finalement. La sueur en front aussi, tant le corps était à tenter d'expier le mal. Réaction de défense, à tenter de brûler ce qu'il lui grattait la cervelle et tous les nerfs aussi. Sur le point de lâcher de trop nombreuses fois, sans même s'en rendre compte. Il n'avait pas été de bonne compagnie, plongé dans un désespoir qui n'était pas sien. Comme une fois de trop. Comme si les divins dressaient un nouveau doigt d'honneur magistral à Samuel. Dévoué petit Thaumaturge, regarde ce que les Dieux t'ont offert ! Une vie de misère, à te contenter du fond de verre alors que tu aurais pu avoir la bouteille entière ! Ils oublient tant qu'ils n'ont de divins que les légendes. Que désormais, ils ne sont que des parasites dans des corps qui ont tout d'humain. Ils singent ce qu'ils ont pu être autrefois alors qu'une balle en plein cœur les tuera autant que le voisin d'à côté.

Et pourtant, ils arrivent à accomplir
encore le pire de tous les affronts.

Au quatrième jour, il arrive à ouvrir l'oeil, sans qu'aucune larme ne coule. À ouvrir la bouche, sans pour autant y laisser ses tripes malades. Hier, il a vomi bien moins que la veille encore. Et aujourd'hui, il ouvre enfin les yeux sans se dire qu'il va mourir. Une goulée d'air, quelque peu vicié, et Samuel semble trouver le bout du tunnel enfin. Un mouvement infime, à tenter de se redresser, avant de s'effondrer sous son propre poids, allégé déjà de quelques kilos en si peu de temps pourtant. Il souffle encore, ferme les yeux de nouveau, avant de se rendormir. Plus de vide à dégueuler.

[...]

Le sommeil semble me fuir une nouvelle fois. Il me faut un temps avant de réussir à lever les paupières vers le ciel, alors qu'une lumière doucereuse envahi l'appartement. Des teintes ocres qui semblent m'indiquer avec politesse que le soir pointe doucement le bout de ses propres douceurs. Quelques minutes, avant de comprendre où j'étais. Et comment, aussi. Me rendre compte que... Que j'ai, semble-t-il, pleine ou presque possession de mon propre corps. Dont l'accès me semblait avoir été refusé, ses quelques jours. Une pogne qui se lève à peine. Trajet difficile jusqu'au visage, pour tenter d’aplatir les cernes qui se sont terriblement creusées plus que d'habitude encore. Et l'illumination vient soudainement. Résonne alors dans l'appartement une voix cassée par les jours précédents.

... Lucy... ?

Et je sens enfin la présence qui s'agite, à mes côtés. Alors je me tourne, lentement, pour tomber sur une galaxie qui était en repos aussi. J'ai mal partout, il faut bien se l'avouer, mais le sourire que je t'adresse est sincère.

Salut...

Tête qui retombe dans l'oreiller rendu humide par la sueur des derniers jours. Mes souvenirs sont particulièrement flous, perdus dans les... Espèces de délires que j'ai pu avoir. Mais tu étais là.

Je me sens... Mieux ? Oui, on peut dire ça. Et toi, ça va... ?

Je l'espère, très sincèrement.
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Off || Lucy - Lun 3 Sep - 19:29


Off || Lucy 13681a2fe8cba37d00ddabadbb271d13


Les jours s’égrainent et se ressemblent.

Violence d'une routine ensuquée de fièvres. Cent fois tu te perds, Sammy, sur tes chemins mouvants, cent fois je plonge en apnée pour te rattraper. La notion d'intime a pris une toute autre dimension. Témoins de la misère du corps, de la brisure de l'esprit, je n'en demeure pas moins émue par l'homme qui se bat. Mon coeur bat. Il endure la bile, la sueur et les larmes. Il se forge dans le sang et le sel.

J'ignorais que je pouvais à ce point tenir à qui que ce soit.

Te faire manger et boire est une bataille constante. Je ne dors plus, dansant au rythme de tes insomnies. C'est un ballet cruel, pétri de contre-temps et de mesures éclatées. Je saute les moutons et les difficultés, à pieds joints, à cloche-pied, sur les pointes ou à genoux. Je rampe, je louvoie, je contiens. Je nettoie et je recommence. Je me découvre une patience dont j'ignorais tout.
Plusieurs fois, pourtant, à bout, j'ai cru céder à mon envie de m'évader. Brutales crises de paniques m'obligeant à m'isoler dans les toilettes pur pleurer en silence en m'agrippant à la cuvette. En m'accrochant à cette seule phrase...

"Je ne veux pas que tu disparaisse..."

Ne pas disparaître.
Ne pas s'évaporer.
Ne pas fuir.
Ne pas abdiquer.


Laisse-moi rester.
Pourquoi ?
Je ne peux pas le laisser seul.
Pourquoi ?
Il a besoin de moi.
Vraiment ?
J'ai besoin de lui.
Je ne comprends pas.
Moi non plus.

Je deviens folle.

L'épuisement des veilles me donne l'impression de dialoguer avec "elle" comme une bonne vieille colocataire moqueuse. Je perds la boule et le file des heures.
C'est risible.
Tu deviens ma seule constante. Mon seul point de mire. Je te parle même si tu ne m'entends pas. Je te cajole même si tu n'en garderas trace. Je suis une présence floue qui ne dispose pas de la bonne lettre à son prénom. Je ne t'en veux pas, Sammy. Les ailes c'est beau. Moi, j'ai juste les chevilles enlisées dans ta moquette détrempée d'acide. Je te porte sur mon dos comme Atlas porte le monde, sans broncher. Te garder à flot, mon rafiot. Tout mon univers s’est réduit à ces quatre murs et l'océan de ton lit, au milieu.

Relève-toi, Sammy.
J'ai besoin de victoires dans ma vie...

Et comme chaque soir, je grappille un peu de repos, à la faveur de tes accalmies, blottie contre ton dos.

Les jours s’égrainent et se ressemblent.

***

- ... Lucy... ?

Dans les lymbes vaporeuses, on scande mon nom.

Echo, écho, écho...

Battements de cils roux sur lit de cernes violacées. L'obturateur desserre l’étau et laisse filtrer doucement la lumière.
Une image.
Un visage.
Toi.

- .... Sammy....
- Salut...


Sourire qui s'étire. Joie en gouttes de rosées. Tu as l'air de nouveau toi-même, mon corbeau.

- Je me sens... Mieux ? Il semblerait. Et toi, ça va... ?
- Maintenant, oui, que je souffle en ne résistant pas au besoin de dévaler ton bec. Je peux de nouveau faire de la luge sur ton nez...

Éclats d'un rire usés par le manque de repos. Et brusquement, l'émotion à fleur de peau, la lippe qui tremble. Je t'attrape vivement pour enfouir le museau dans ton poitrail déplumé.

- J.. J'ai eu la frousse... A mi-chemin entre les sanglots et les gloussements, je ne sais plus très bien si je ris ou je pleure. Mais t'es là. C'est bon...

La tempête est passée.

- Par contre Messire Harvey, va sérieusement falloir songer à prendre d'un bain....

Je sais que je ris à présent.
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Off || Lucy - Jeu 6 Sep - 6:49

Off || Lucy Qb4hUfh

La station a rouvert ses portes...

Et je t'offre un sourire comme rire. Tu es là, toujours là. Et je me demande ce que j'ai pu faire dans ma vie pour mériter telle chance. Le regard qui se perd sur ce visage que l'inquiétude des derniers jours travaille encore. Galaxie qui se réfugie contre un corps qui n'a rien de rassurant encore. Pogne qui se lève légèrement, pour se poser entre les mèches de lumières, ce roux à qui le crépuscule donne l'impression plus féroce encore d'un brasier sur le point d'éclater davantage encore. Doigts qui s'agitent contre le crâne.

Je suis désolé...

Sincèrement, oui. J'ai l'impression soudaine d'avoir usé les excuses à force d'en faire, ces derniers jours. Qu'elles vont paraître fades à force que je les prononce sans arrêt. Mais je les pense pourtant. Alors peut-être que je vais me contenter de cet air désolé qui ranime mes traits, avant de rire de concert avec le tien, face à ta remarque on ne peut plus juste. Je n'ose respirer trop fort mais je ne doute pas de ce que je pourrais y déceler. Alors j'acquiesce, les doigts encore à filer entre les mèches, contact qui me rassure d'une certaine manière. Parce que la glace semble avoir fondu, que j'ai cette sensation d'avoir retrouvé la chaleur des contacts. Je me sens encore... Faible, mais c'est bien moins fort que les derniers jours. Je ne cherche pas à me redresser immédiatement, viens plutôt chercher la bouteille d'eau pour en boire quelques lampées et raviver la gorge d'un feu nouveau, si bien que ma voix me semble moins cassée dès lors qu'elle se laisse entendre.

Va pour le bain, dame Jericho.

Sourire qui tremble mais qui se tient quand même. Et finalement, les pognes qui se séparent de leur activité respective, pour prendre appui sur le lit, pour me redresser. Et le vertige est puissant, même si j'y suis allé doucement. Alors je ferme les yeux, prends mon temps pour chasser l'envie de vomir qui revient, pesante. Mais cela ne me semble plus si... Oppressant. Comme si je pouvais la contrôler réellement, cette fois. Je sens encore la sueur qui s'invite. Et je sens que je vais le prendre terriblement chaud, ce bain, afin de chasser tout ce qu'il peut rester du mal. Paupières qui rouvrent les rideaux, regard qui se pose sur la jambe aux allures guerrières alors qu'il n'en a été jamais rien. Un soupir traverse mes lèvres, avant que je ne me lève enfin, me sentant aider par une petite souris rousse.

Merci, Lucy.

Et la salle de bain, bien assez vite, qui se laisse voir. Je m'abandonne tout seul sur le rebord de la baignoire, t'avisant, avant de tendre une patte pour lancer l'eau, attendre qu'elle se réchauffe. Et une fois fait, je bloque le tout, avant de te regarder une nouvelle fois.

... Tu veux le prendre avec moi ?

Je n'ai pas vraiment envie de te laisser seule, à vrai dire. Parce que tu sembles avoir besoin d'être rassurée. Et je comprends. Moi aussi, je crois. L'eau s'écoule tranquillement et bien assez vite, la mousse apparaît quand j'y rajoute ce qu'il faut dedans pour plus que me décrasser. Boxer qui termine dans le panier à linges sales une fois le bain prêt, avant que je ne me glisse dans l'eau, partager entre bien-être et trop plein de chaleur. Le temps de s'y faire. Et selon ta réponse, j'y reste seul ou non. Coude qui se bloque sur un rebord pour soutenir la tête, les paupières encore closes. Et je me remémore. Et l'angoisse remonte. Faible sourire. Ma voix qui se lance dans un récit finalement, quand tu es à portée pour l'entendre.

J'ai un neveu. Dont je ne t'ai jamais parlé, encore. Il est... Ce que j'ai de plus cher au monde. Main libre qui plonge dans l'eau, pour la soulever, pour venir la fiche dans les mèches. Et on a eu un accident, tous les deux. Je rouvre finalement les yeux, laisse le vague l'accueillir. Il avait sa jambe... Je fronce les sourcils, le regard qui divague vers celle sous l'eau, cet éclat incrusté à jamais dedans. J'ai eu l'impression que je n'avais qu'à tirer un peu, pour qu'elle soit séparée du reste de son corps. J'inspire, vapeur qui m'apaise quelque peu. Hum... Nouvelle fournée d'eau pour venir me mouiller davantage encore les cheveux. Il lui reste une cicatrice. J'ai perdu connaissance avant de réussir à terminer. Je pince les lèvres, hésite. Tu es la première à qui je raconte ce secret-là. Je ne voulais pas qu'il... Qu'il boite à vie ou pire encore, qu'il la perde... Main mouillée sur la nuque, pour détendre les muscles. J'ai réussi, dans les faits... Rire simple, plein des drames des dernières années. Je n'avais juste pas compris que l'accident lui avait fracturé la colonne vertébrale...

Et je m'arrête là, dans la confession. Je sais que ça m'a hanté, durant ces derniers jours. Je sais que j'ai murmuré son nom, que je me suis excusé dans le noir, que les cauchemars étaient remplis de neige et de sang. Je ne veux pas que tu te sentes exclues du calvaire que tu as vécue. Alors... Alors voici un bout d'histoire. Avec une confession que Luca doit s'en doute soupçonner, mais qui ne lui a jamais été faite. Je ne sais pas tellement pourquoi, dans le fond.
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Off || Lucy - Jeu 6 Sep - 9:19

- Je suis désolé...
- C'est ton mot préféré "Désolé". C'est clairement pas le plus sexy pourtant !
- Va pour le bain, dame Jericho.
- Sus à la baignoire alors !


Je me redresse vivement sur mes genoux, soudain requinquée par une véritable conversation avec toi. J'ai cru que ce jour ne viendrait plus... Tu tentes de te réapproprier ton équilibre. Je te laisse opérer, ménageant ta fierté, puis, n'y tenant plus je me fais une nouvelle fois béquille.

- Merci Lucy !
- Je suis votre fidèle écuyer, Messire Sammy !
Sourire qui retrouve de son éclat d'antan. Car, elle me parait bien lointaine cette époque où je riais à gorge déployée.

Je reste là, indécise quand à la marche à suivre. Tu es encore faible, mon corbeau chéri, je ne voudrais pas que tu te noies dans les bulles. Et pour autant, tu as peut-être besoin de te rassasier de ta propre solitude, à présent que tu es de nouveau toi-même.

- ... Tu veux le prendre avec moi ?

Papillons de cils roux qui s'ébattent sur prunelles à cru. Bouche entrouverte sur une expression surprise. Et puis je me ravise, je range ma stupéfaction. Toi et moi, n'en sommes plus là. Ces derniers jours ont relégué nos corps au rang de simples informations. Je suis là, tu es là. C'est tout. La pudeur est une parure que tu as sciemment dégantée.

- Oui, comme ça je m'assurerais que tu ne bois pas la tasse !
Gloussement malicieux.

Tu te dépouilles plus vite que moi  et je ne peux m'empêcher d'égarer mes yeux sur ta peau. Oups ! Déjà disparu ! Je retire mon T-shirt, déboutonne mon jean que j'abandonne sur le carrelage. Je m'y reprends à deux fois pour dégrafer mon soutien-gorge. Ma culotte échoue quelque part sur le tas de tissus. Je m'approche pour m’asseoir sur le rebord d'émail, le temps de nouer ma tignasse sur elle-même, en chignon lâche. Une paume caresse l'eau, s'immerge pour en jauger la température.

- J'ai un neveu. Dis-tu soudain. Il est... Ce que j'ai de plus cher au monde. Et on a eu un accident, tous les deux. Il avait sa jambe.... J'ai eu l'impression que je n'avais qu'à tirer un peu, pour qu'elle soit séparée du reste de son corps.

Je digère l'information, mes doigts dansant sur ta joue.

- Est-ce lui, "Thomas" ?
Ce nom scandé plusieurs fois, porté par la fièvre.
- Hum...
- Fais-moi une place, je vais te laver les cheveux
, que je souffle avec douceur en me glissant dans ton dos.

Le shampoing s'écoule, languide, entre mes phalanges, onguent sur ta chevelure humide. Lentement, je te masse le crâne, la mousse pétillant paisiblement à fleur de cervelle abîmée de mélancolie.

- Il lui reste une cicatrice. J'ai perdu connaissance avant de réussir à terminer. Je ne voulais pas qu'il... Qu'il boite à vie ou pire encore, qu'il la perde... J'ai réussi, dans les faits... Je n'avais juste pas compris que l'accident lui avait fracturé la colonne vertébrale...

Horreur absolue.
Ironie dramatique.
Cruauté banale de cette chienne de vie.
Tu as donné ta jambe à quelqu'un qui ne pouvait pas marcher.

Ô Sammy, mon pauvre Sammy...

Ma paume passe sur ton front, je te renverse la tête contre mon giron. Ma joue épouse tes cheveux imbibés de savon. Étreinte tendre, gorgée de compassion silencieuse.

- Tu as songé à le soigner, n'est-ce pas ?

A te sacrifier, une nouvelle fois...
Inutile de me mentir, je le sais -je le sens- avant même que tu ne me répondes.

Ô Sammy, mon beau Sammy...

- Garde des bouts pour moi, un peu, s'il te plait.... Tu promets ? Baiser sur ta tempe. Je ne veux pas que tu disparaisses...
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Off || Lucy - Jeu 6 Sep - 9:54

Off || Lucy Qb4hUfh

Il y a le mouvement de tes doigts, sur mon crâne. Ça me soulage. Ça me pousse peut-être aussi à la confession. Ce sentiment de bien-être, quand tu es là. Cette sensation de partager quelque chose. Une relation qui se construit réellement. Et où on se comprend. C'est sans doute pour ça que j'ai ce bout de sourire, à la fin de la confession. Qui perdure, quand je sens que tu m'amènes près de toi. L'odeur du shampoing qui nous enveloppe, bien loin des derniers jours. Et je ferme les yeux, me laisse simplement porter, alors que mes mains viennent à la rencontre des tiennes. Et que la vérité se donne sans éclater pour autant. Naturelle, comme le reste.

Je vais le faire. Je connais ces fractures par coeur.

Tu comprends, comme toujours. Et je souris encore, en sentant ton baiser. Les prunelles qui affrontent de nouveau la lumière, pour se poser sur toi. Et ton visage que je redécouvre à chaque fois, lui et ses multiples constellations dans lesquelles j'aime à me perdre. Il est dit que chacun a une bonne étoile qui veille sur lui. J'ai de la chance, elles sont par centaines pour moi.

Je ne disparaîtrais pas. Mes doigts qui se resserrent, sur les tiens. Une pogne qui guide une des tiennes vers cette bouche qui n'a eu de cesse de frémir dernièrement. C'est bien pour cela que je dois le faire. Paume embrassée. Paume qui atterrit contre mon poitrail, par-dessus le coeur. Sens comme il bat. Et interprète-le comme tu préfères. Je prépare mes adieux, en secret... À Luca et à la boite. Je n'ai pas envie qu'elle coule à mon départ. Il est comme un enfant qui ne prend que l'amusement sans se soucier du rangement ensuite, tu sais. Thomas remarchera. Ces derniers temps n'ont fait que m'incruster plus fort encore l'idée en tête. Il retrouvera sa liberté. Et moi aussi. Je te regarde encore, prends conscience de bien des choses. C'est égoïste. Mais je souris quand même. J'aurais aimé pouvoir te promettre le monde. Tu le mérites. Et je reviens à cette main, caressée, contre mon coeur. Offert. Je ne peux que te promettre Sammy. Samuel laisse bientôt sa place. Promis.

J'inspire encore, avant de glisser un peu plus contre ton épaule, pour t'embrasser un coin de menton. Près de la fossette. Je me sens enfin tranquille. C'est étrange. Dichotomie entre le corps et l'esprit. Qui lui-même semble scindé en deux encore. Entre ce mal qui persiste même s'il va, petit à petit, et le moi-même que je retrouve enfin. Et il m'a manqué, finalement.

Lucy... Prénom soufflé. J'ai peur, quelque peu. Et mes doigts qui se resserrent, sur tes mains. Peur de t'atrophier, dans ta liberté. J'ai trop de vécu, je crois. Je regrette parfois mon âge, quand je te regarde. Ne me laisse jamais faire ça... S'il te plaît.
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Off || Lucy - Jeu 6 Sep - 10:48

Gestes qui se mêlent, qui se perpétuent, qui se continuent. Tu es un point, je suis une ligne. Tu es une ligne, je suis un point. Nous composons la symphonie la plus étrange qui soit. Prend un peu de moi, Sammy, prends et garde. C’est à toi. Ton coeur qui bat est la plus belle des musiques. Il accélère le mien, à porté de tes oreilles. Tambours rythmés à l'unisson. Il y a des mots pour ça, qu'elle m'interdit de te dire. Et pourtant, je sais qu'ils sont à demeure, tapis dans mes silence et mes regards, lovés tout contre toi. Respire tout l’oxygène qu'il te faudra. Oublie le "a" hameçonné à ton myocarde, et remplace le par un "y". Et, même si une vie ne te permet pas d'y parvenir, reste avec moi. Juste comme ça.

Empêche moi de fuir à tout jamais.

Affirme donc ce que tu es, Thaumaturge.
Sauve ton neveu.

- Thomas remarchera. Il retrouvera sa liberté.
- Plus que tous les autres, plus que tous ces Dieux égoïstes, il mérite ton don, tu sais ? Ce sera, quelque chose de bon et de bien. Ce sera une première décision mûrie rien que pour toi. Tu en as conscience ?
-  C'est égoïste. J'aurais aimé pouvoir te promettre le monde. Tu le mérites. Et je reviens à cette main, caressée, contre mon coeur. Offert. Je ne peux que te promettre Sammy.

Baiser-ponctuation, sur mon menton plein de savon. Je tourne la tête vers toi, ton bec incroyable, les cimes de tes yeux, la paix qui détend enfin les traits escarpés de ton visage. Mon pouce voyage un peu sur ce vaste paysage contrasté, fait halte à la pulpe de ta bouche.

- Sois tout mon univers, Sammy, ça me suffit...
- Lucy...
- Oui...
murmure à fleur de poumons.
- J'ai peur, quelque peu. Peur de t'atrophier, dans ta liberté. Ne me laisse jamais faire ça... S'il te plaît.

J'ai un rire tendre, et mon pif vient chahuter le tien.

- Grand idiot... Lèvres sur ton front. Tu penses trop.... Mon adorable corbeau. Tu ne te rends pas bien compte que tu m'as libérée. Avant, de te rencontrer, je voulais me dissoudre. M'aliéner. Tu es le premier qui me voit.... Pour de vrai...C’est pas ça, la plus belle définition de la "liberté" ?

Mot simples de femme-enfant, dépourvu d'éloquence.
Sincères à crever.
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Off || Lucy - Jeu 6 Sep - 20:19

Off || Lucy Qb4hUfh

C'est comme si tout était chassé. Je ferme les yeux, à ton contact. Me laisser aller pour de bon, entre tes bras, le savon qui nous couvre avec l'eau comme seul drap. Ton timbre de voix qui me dit que ça ira, que tu sembles croire que jamais je ne pourrais faire ça. C'est ma plus grande crainte, tu sais. Et je réfléchis à cette définition, à tenter de me demander ce qu'elle en serait. Tant que ça ne t'écorche pas. Ne disparais juste pas, même si tu pars loin de moi un jour, Lucy.

J'aurais plutôt dit que c'était celle du bonheur. Et je me retrouve à sourire encore, bêtement. Mais j'imagine que l'un n'empêche pas l'autre. Loin de là. Tant que tu es heureuse, Lucy Jericho, tout me va.

Je n'ai pas besoin de grand-chose de plus. Les vapeurs de l'eau me soulagent l'esprit et la tension qui pouvait encore régner. Je me perds dans mes pensées, dans ta présence. Serait-il grossier de te dire que tu es comme un souffle nouveau, quelque chose que je n'ai jamais espéré et qui, pourtant, a frappé à ma porte un beau matin ? Je souffle un rire, finalement, sorti de nulle part.

On oublierait presque que j'étais encore à vomir hier...

Et tu ris de concert avec moi. Et on a l'air heureux, finalement, en oubliant le reste. Merci, Lucy.
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