| everlasting consequences. (alan) - Sam 8 Déc - 22:25 |
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everlasting consequences Peu importe l'heure, les docks ont toujours une animation qui lui vide la tête. Tout le monde s'active, tout le monde a quelque chose à faire, une fourmilière à taille humaine, machine bien huilée qui tourne vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il y a quelque chose de vaguement apaisant à l'idée d'observer ces gens bosser, même si sa présence est presque l'équivalent du grain de sable qui halte les rouages du moteur. Elle n'a rien à faire là ; sa présence est superflue, presque mal vue, qu'est-ce qu'elle fout là cette blondasse c'est pas comme si elle allait nous donner un coup de main.
Elle reste dans un coin loin du passage, le cul posé sur le béton glacial et le nez rougi par le vent, carnet d'esquisses sur les genoux et fusain au bout des doigts. Elle a les pattes noires à force de tripoter le morceau de charbon, une trace au travers de la figure là où elle s'est grattée, mais Rhoswen apprécie ce genre de moments à la lueur d'un lampadaire, quand l'insomnie se fait sans merci et que son appartement lui donne l'impression d'être claustrophobe. Ces nuits-là, elle embarque de quoi gribouiller et s'enfuit dans les rues d'Arcadia, à la façon d'un fantôme presque invisible. Elle s'installe, se cale dans un coin, le temps d'esquisser les arêtes d'un bâtiment qui retient ses yeux verts ou de tracer les visages et les corps des quelques oiseaux nocturnes qui hantent les allées comme elle. C'est une autre ambiance. Elle apprécie.
Pourtant il y a quelque chose de différent ce soir. Elle est à l'ouest, la galloise, l'esprit ailleurs, des images qui s'arrachent à son esprit sans qu'elle n'y comprenne grand chose. Son cerveau erre, la migraine explose soudain derrière ses yeux et le sang coule de son nez, goutte et s'écrase sur le papier qui boit le carmin comme un homme assoiffé. Elle ne réagit pas, laisse le sang sécher sur sa peau pâle, les yeux vrillés sur les visages que sa main a esquissé, des visages bien humains qu'elle ne reconnaît pas. Elle soupire, se laisse aller contre le mur dans son dos, le nez levé vers le ciel d'encre. Et cette affreuse impression d'être observée. Peut-être qu'elle aurait dû rester chez elle. « Y'a quelqu'un ? »
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