LAKSHAN + ROSE

Walking the Wire

Je finis de soigner un homme, dernière personne que je croise. Je me dirige vers les jardins pour retrouver la voiture de Lakshan. Il va falloir que je la retrouve dans toute la cohue. Je m’arrête à l’entrée, je m’arrête aux vestiaires, apparemment il n’y a plus personne pour rendre les affaires, du coup je contourne le comptoir et je vais récupérer mon sac de sport avec ma tenue de show. Tout semble être resté à sa place, parfait. Je m’arrête encore une fois à l’entrée. Il y a du monde et ça semble être le vrai bordel. Il faut que je contourne les jardins pour sortir. Je vais bien trouver une autre sortie. Je file dans les couloirs, discrètement. J’arrive à trouver une sortie. Je file par derrière. Maintenant le souci c’est de sortir de ce fichu domaine maudit. Je crois que j’aurais dû m’abstenir de venir à ce bal ; Il va falloir que je paye une sacrée note de pressing, elle est tachée de sang de plusieurs personnes. Mes mains sont rouges, le sang sèche. Enfaite je suis couverte de l’hémoglobine des autres. Je ne crois pas être blessée. J’ai pourtant quelques douleurs… comme de fortes courbatures. Je sais déjà ce que c’est. Le contre-coup. J’ai abusé de mes dons ce soir. J’ai soigné tous ceux que je pouvais et mon corps va en payer le prix. Je m’arrête pour regarder l’état de mon épaule, c’est la première blessure que j’ai soignée, celle d’une jeune femme. Elle vire au violet, le bleu est affreux. Je grimace, mes doigts frôlent la blessure interne, c’est douloureux, pas insurmontable mais clairement c’est laid. Je ne sais pas vraiment comment je vais pouvoir cacher cela à Marcus. L’excuse pourrait être que j’ai été appelée pour assister au gala, juste au cas où il y aurait eu besoin. Je ne suis pas sûre qu’il se permette de demander à notre Pakhan si l’ordre a été réellement donné. Je trouverais bien quelque chose. Je n’ose pas regarder mon ventre, lorsque j’ai soigné Yuliya, j’ai pris sa blessure, sans parler des autres que j’ai guéri. Mon corps entier va devenir douloureux pendant plusieurs jours. Je voudrais éviter que Lakshan s’inquiète, c’est de ma faute, je n’arrive pas à dire non, à regarder la souffrance en face, encore moins la mort. Je sais que je peux faire quelque chose, alors pourquoi je ne le ferais pas ? Je n’ai pas le droit de refouler mes dons pour me protéger, ce n’est pas mon rôle, on ne m’a pas appris à les utiliser comme cela.

Je mets un peu de temps. Je cherche dans le noir une voiture. Pour moi elles se ressemblent toutes. J’ai l’impression de tourner en rond. Puis j’ai l’illumination. Je me presse vers l’auto, je glisse ma main sous le pneu. Je ne trouve pas la clé. Merde. Je vérifie son message. Ok, c’est le mauvais côté. Je contourne l’auto et cette fois, je la trouve. J’appuis sur le bouton et je me rentre dedans. Maintenant, je n’ai plus qu’à attendre. Le temps est affreusement long. Je trépigne. Pourquoi est-ce qu’il est aussi long ? Je rentre, je sors de la voiture. Je me mords la lèvre, mon cœur ne se calme pas, j’ai peur pour Lakshan, il était très entouré, de plusieurs mafias. Impossible pour moi de lui dire quoique se soit, on s’est mis d’accord de ne pas s’afficher en public, on ne peut pas. L’attente est insoutenable, j’ai l’impression d’être inutile. Les sirènes de polices, d’ambulance sont partout, j’espère que personne ne viendra me poser de personne, avec tout le sang que j’ai sur moi, je devrais inventer une histoire. L’avantage de la robe rouge c’est que les tâches de sang se fondent dans le tissu. Je me sens tout de même crasseuse, j’ai l’impression d’être sale, je rêve d’une douche.

Je suis en boule sur le siège avant passager. Je guette les personnes qui passent vers la voiture. Puis à un moment, je crois reconnaître la silhouette de Lakshan. Mon cœur s’emballe encore plus. Je sors de la voiture, je reste à proximité, je tente d’y voir plus clair. Je fronce les yeux. Je suis épuisée, j’ai mal à la tête mais je le reconnais. Quand je suis sûre que c’est lui, je me presse dans ses bras. Il n’y a qu’à son contact que mon cœur s’apaise un peu. Je ne lui laisse pas vraiment le temps de parler. Je l’embrasse, passionnément, brusquement… Je pose mon front contre le sien, en équilibre sur la pointe des pieds. « - Pardon, j’ai eu peur qu’il te soit arriver quelque chose… ça va tu n’as rien ? » Je reste pendue à son cou, mes hématomes me vont mal, je tente de ne rien montrer à Lakshan, il n’y a pas à s’inquiéter. Je caresse ses cheveux, je me rassure en constatant qu’il est là. Il ne semble pas blessé…

Il la retrouve, pile là où il lui avait demandé d'attendre. Rose, toujours aussi belle même dans un état de fatigue avancé, la robe tâchée. Il est rassuré de la voir, Lakshan, de voir qu'entre temps il n'y a pas eu de mauvaises surprises, soulagé aussi de voir que tout ceci est bel et bien terminé. Ou peut être pas ? L'avenir le dira, en attendant, le moment est venu de rentrer. Elle se presse contre lui, Lakshan est surpris, il ne pensait pas qu'elle serait inquiète à ce point là en l'ayant vu tranquillement discuter ; c'est vrai qu'avec ce qu'il s'est passé il risquait mais a priori le plus gros était déjà passé, une fois les lieux désertés. Un baiser langoureux les prend, tous les deux, il glisse ses mains dans le bas de son dos et prend le temps de l'embrasser à son tour et de la serrer entre ses bras. « Tout va bien, tu vois  » Il souffle contre ses lèvres après s'en être détaché. Inspection d'abord, il vérifie qu'elle n'a rien de grave qui doive la mener à l’hôpital ; des bleus, des égratignures, rien de cassé, et la fatigue visiblement, elle doit sans dote être à court de ses dons.


« Viens on y va je n'ai pas envie de parler avec les autorités » Il ouvre la portière côté passager avant pour Rose, l'aide à ne pas coincer sa robe dans la portière et repasse côté conducteur. Dans le confort de son Audi, bien qu'il ne soit pas du genre à chercher plus coûteux à chaque fois, en termes de conduite il aime être à l'aise et pouvoir modifier un peu le système en ayant la technologie dernier cri de base. Ce dernier s'adapte à sa personne, avec son hybris, en cas d'endormissement soudain, il est certain de ne pas se faire mal et de ne pas risquer la vie de ses passagers. Parce que ça lui est déjà arrivé, qu'il a déjà eu un accident à cause de son hybris et qu'il ne souhaite pas recommencer. A ses dernières crises, elle a fait ses preuves, maintenant c'est serein qu'il prend la route. Il démarre, fait vrombir un peu le moteur, phares allumés, il s'empresse de quitter le parking, les éloigner au plus possible de ces lieux. Lui restent en tête les dernières énigmes, ce que cela impliquerait à l'avenir. Le regard braqué dans le rétro intérieur, il surveille machinalement les arrières – Juste au cas où. Parce qu'il s'est montré aux mafias, a montré peut être trop de sa personne, et il ne désire pas que le panthéon hindou soit absorbé dans leurs histoires par sa faute, parce qu'il aura vu des choses que les mafias auraient peut être voulu garder secrètes. Ça l'inquiète un peu, il se sentait déjà surveillé ces derniers temps, il espère que la Bratva ne s'y mettra pas non plus.

La main sur le levier de vitesse glisse sur celle de Rose à ses côtés, il lui adresse un regard tout aussi inquiet. «  Je te soignerai en rentrant » Il remonte son index sur la joue de sa tendre et puis repose les yeux sur la route. «  Tu as été extraordinaire ce soir, mais je regrette que ça se soit terminé de cette manière, c'était bien parti » Il espère qu'elle n'est pas trop en colère de l'avoir laissée l'attendre,  alors que lui même l'avait attendue avant. «  On cherchait des indices pour comprendre tout ce qu'il se passe, on a trouvé pas mal de choses, de pistes mais ça reste flou. Je sais pas si je dois continuer de potasser avec eux sachant que ce serait me mêler à une mafia mais qu'en même temps si le destin des dieux est compromis j'ai tout intérêt à participer. » Étant dieu de la connaissance, et ayant aussi fait ses recherches avant cela à propos des cycles de réincarnation autant dire que le sujet l'intéresse beaucoup ; il pourrait aussi s'assurer une place confortable, sortir rose de la Bratva. Lakshan reprend sa main après avoir changé une vitesse. Son avis compte maintenant, maintenant qu'entre eux tout est différent «  Qu'est ce que tu en penses? »

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Walking the Wire

Je le vois arriver. Après plusieurs minutes à trépigner, je le vois arriver dans la nuit. Ma réaction est légèrement disproportionnée mais avec ce manoir de fou, on ne sait pas ce qui peut se passer. Je n’ai pas pu lui demander si tout allait bien dans la bibliothèque. Je ne voulais pas que l’on puisse nous relier tous les deux. Je me suis éclipsée en voyant que personne n’avait vraiment besoin de moi. Enfin c’est surtout que je ne voulais pas que l’on puisse soupçonner une relation entre Lakshan et moi. On doit être prudent, si on veut que cela fonctionne, on doit être prudent, on doit faire attention à ce que l’on fait. Rien n’est vraiment fait, rien n’est vraiment créé, on s’est embrassé, alors qu’est-ce que ça fait de nous ? Un couple ? Je ne veux pas trop me projeter pour le moment, mais je sais ce que je ressens pour lui.

Je me jette dans ses bras. C’est plus fort que moi. Je sens mon cœur s’apaiser à son contact. Je suis soulagée de voir qu’il n’a rien. Il ne reste même pas la trace sur son visage. Tout va bien. Je l’embrasse, tendrement, passionnément. Immédiatement, j’ai l’impression d’être à ma place avec lui, d’être là où je dois être. Il m’embrasse doucement lui, aussi, me resserre un peu contre lui. Je me retiens de ne pas grimacer, tout mon corps me fait mal. Je vois son regard vérifier que je n’ai pas de blessures graves. Je suis épuisée et ça je sais qu’il va vite le remarquer. Enfin mon corps est fatigué mon esprit carbure encore pas mal avec tout ce qui s’est passé. Je tiens largement debout encore. Je le suis sans ronchonner dans la voiture, j’avoue que je ne tiens pas à m’éterniser dans cet endroit maudit. Je ne me fais pas prier pour montrer à l’avant à côté de la place du conducteur. Lakshan me rejoint et démarre la voiture. Je soupire de soulagement, je le regarde affectueusement, je suis contente de le retrouver après tout ce stresse, il m’apaise déjà. Dans ma tête c’est relativement clair. Je ne veux pas revenir. Je n’ai pas envie de rentrer, de retourner auprès de la Bratva et de mon frère, je veux rester à ces côtés. Il me l’a proposé avant le bal, il m’a dit que sa maison pouvait être la sienne… je ne sais pas si l’offre tient toujours mais je songe sérieusement à la prendre. Je veux rester avec lui, mon cœur me dit que c’est là que je dois être, que c’est ma place. Je rêvasse un peu dans la voiture, mon regard se perdant entre la route et Lakshan. Je serre un peu sa main quand ses doigts glissent dans les miens avant de caresser mon visage. Je ferme les yeux pour savourer le doux geste. Je l’écoute me dire qu’il me soignera à la maison. Je souris, sans ouvrir les yeux. « - ça ira, je t’assure. » Je ne veux pas encore être la demoiselle en détresse. J’ouvre les yeux et je le regard, encore. Il a quelques tâches de sang lui aussi, celui de la jeune femme, la première qu’on a soignée. Le sien aussi quand il s’est coupé que j’ai refermé la plaie. « - Je crois surtout qu’une bonne douche s’impose » Sa voix s’élève doucement dans l’habitacle de la voiture. Il est fier de moi. La fin de cette soirée aurait pu être bien plus appréciable. « - On se rattrapera, on se fera notre bal à nous. Je n’ai pas assez dansé dans tes bras à mon goût » Je ris légèrement. C’est ironique et je ne doute pas qu’il le comprenne parfaitement. Il reprend en me parlant de ce qui se passait dans la bibliothèque. Je fronce un peu les sourcils. « - Je n’ai pas vraiment compris ce qui avait eu lieu ce soir… Mais ce que je sais c’est que si tu peux aider à en apprendre davantage, tu devrais peut-être te mêler provisoirement à une des mafias ? Sois justement prudent » Je sais tellement de quoi sont capables les mafias, j’ai grandi dans l’une des pires, alors je sais à quoi m’attendre. Je ne veux pas qu’il arrive quoique se soit à Lakshan. J’attrape sa main sur le levier de vitesse, je ne sais pas vraiment s’il me voit sourire. « - Je te suivrais quoique tu décides et si je peux t’aider, je le ferais. » Parce que j’en ai envie. « - Je ne retournerais pas au cabaret… je ne veux plus rentrer chez moi… je… Je veux quitter tout ça Lakshan. Je veux être avoir toi… » Phrase romanesque. Je me mords la lèvre. « - Ramène-moi chez toi… je ne veux plus te quitter… » Je suis sérieuse mais je ne veux pas lui faire peur non plus. Pourtant il doit savoir que je tiens à lui, que je peux faire des efforts pour nous. « - Si tu veux que je reste évidemment. »

On arrive à sa maison. Le portail s’ouvre et on se gare devant. Je sors de la voiture. Je rêve toujours autant d’une douche. Une fois dans sa maison, je me sens en sécurité. « - Et si on quittait ses vêtements sales et qu’on allait prendre une douche ? L’idée me tente bien. » Je me retourne sur la pointe des pieds dans son hall d’entrer. Je l’embrasse à nouveau, ses lèvres comme une drogue pour les miennes. « - Peux-tu détacher ma robe s’il te plait ? » Je me tourne encore, lui montrer mon dos, je relève mes cheveux et je lui montre la fermeture éclair. Il va forcément voir mes marques mais il les verra tôt ou tard, alors peu importe.

Avis qui lui est précieux, la raison de Rose est un atout dans sa vie, alors il décide de l'écouter et envisage de se pencher donc plus sérieusement sur ce qu'il s'est passé ce soir. Il la remercie, d'un joli sourire, et elle annonce qu'elle ne veut pas retourner au cabaret. Elle aussi à écouté son avis, elle prend enfin le risque de se jeter d'une falaise, mais il est là pour la rattraper. «  Sage décision, ne t'en fais, tout ira bien je suis là maintenant. Tu vas rester chez moi et ça ne sera bientôt plus qu'un souvenir. » Il est heureux de constater qu'elle a pris conscience du poison qu'est son frère dans sa vie, cet endroit où elle travaille. « On te fera de nouveaux papiers pour changer ton nom de famille » Pas de problèmes là-dessus, Lakshan peut assurément le faire s'il s'agit de techniques informatiques pour falsifier des papiers.

Ils rentrent tous les deux chez lui, Lakshan gare sa voiture devant le garage après avoir vérifié que le portail était bien verrouillé. Une fois à l'intérieur, l'indien soupire doucement, expirer les tensions négatives qui se sont accrochées à sa peau comme de la pollution. Les ablutions seront nécessaires ce soir, la prière aussi. Rose revient vers lui propose une douche et il ne comprend pas si elle l'inclu dans la douche, avec elle. Il déglutit, mais lui sourit, répond volontiers à ce baiser en entourant tendrement sa taille. Et puis elle se tourne, demande de l'aide pour ôter sa robe. Courant électrique qui passe dans ses mains, tandis qu'il se retrouve là.

Il soupire, doucement, à la vue de ces marques et de ces bleus. Le bout de ses doigts glissent doucement dessus, il va falloir s'en occuper, il ne peut pas laisser cela comme ça. Son corps ne semble pas souffrir d'autres blessures, il en est rassuré, mais la voir ainsi marqué lui fait énormément de peine. Fermeture éclair saisie, il ne mérite pas telle offrande, qu'elle lui dévoile son corps. Lakshan hésite un moment et la prend par la main, marche entamée jusqu'à la salle de bain. D’ordinaire il n'a pas de mal à s'offrir un corps, contempler leur nudité, sauf très récemment certaines choses changent et lui aussi, il change. Ganesh n'est plus aussi sage qu'il le prétend, et avec cela il sera loin de la libération de l'esprit. Culpabilité qui le ronge, il ne désire pas qu'elle se sente mal, alors il l'embrasse encore, avec cette même intensité, celle qu'ils s'offrent depuis le début de la soirée. Moins retenu sur les instants, les mains qui entourent ce joli minois. « J'ai des choses à vérifier pour le travail pendant que tu prends ta douche ; des expériences, enfin tu sais ce que c'est. Je m'occuperai de tes blessures ensuite » Un joli sourire qu'il lui offre, sa main caresse cette joue rosie, un autre baiser et il la laisse, relâche difficilement sa main. Il l'incite à se retourner, descend doucement cette fermeture éclair et puis après un dernier baiser déposé sur sa nuque, il disparaît dans l'embrasure

Il fui Lakshan, il fuit ses responsabilités, il n'est pas encore prêt à dévoiler tout de lui, il ne sait pas encore s'il peut jouer ce double jeu avec elle. Il ne désire blesser personne, il n'a jamais fait cela et ce serait contraire à ses principes. Mais il réalise encore, qu'il n'est qu'un homme, pas tout à fait un dieu encore ; lui qui a tendance à s'impatienter sur sa fusion parfaite avec Ganesh. Le cœur cogne, il tente de se calmer, se dirige sur sa mezzanine où ses ordinateurs sont encore en train de travailler sur ses dernières recherches. Il n'a pas menti, il devait réellement vérifier l'avancée de ses travaux, mais ça aurait pu attendre, il aurait pu se doucher avec elle, la tenir entre ses bras et lui offrir un instant de douceur après ces moments terribles. Le fait est qu'il ignore s'il pourra longtemps résister, ou alors il faut voir lé vérité en face, qu'il n'est rien de plus qu'un déchet parmi d'autres qui ne se gêne pas à prendre des autres ce qu'il ne peut leur offrir. Il pense à Bael, à Khan, c'est particulier ce qu'il fait avec eux, il n'aurait jamais cru, et pourtant son corps en frissonne encore. Il les apprécie, tous les deux, séparément, ensemble, au delà de l'aspect charnel. Mais il est perdu, Lakshan, l aimerait parler de ce problème, trouver un moyen de satisfaire tout le monde sans avoir à faire un choix. Coudes sur la table, il glisse ses mains dans ses mèches brunes après avoir détaché son chignon. Problème de conscience.

Il attend, écoute l'arrivée d'eau, quand elle ne fonctionne plus, il redescend dans la salle de bain, toque à la porte. «  Dis moi quand tu es prête, j'ai pris de quoi soigner tes blessures »

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Je ne sais pas si mon avis compte vraiment pour Lakshan mais je veux le soutenir. Vraiment. Il me soutient, c’est à mon tour d’être présente. D’ailleurs, je ne sais pas vraiment comment c’est déroulé les recherches qu’ils ont commencé à la bibliothèque, je serais curieuse qu’il m’en parle, peut-être plus tard. Pour l’instant on rentre et je crois qu’on a surtout besoin de prendre une douche. Je suis couverte de sang qui n’est pas le mien, d’hématomes qui me font terriblement souffrir. Je tente de ne pas le montrer mais un simple contact, même délicat me fait mal. Je ne veux pas que Lakshan s’inquiète, j’ai déjà eu ce genre de blessure, je sais pourquoi elles sont là et c’est entièrement de ma faute. Ce don de soin donne des ailes, on se sent puissants, on a envie d’aider la Terre entière mais comment on peut faire sans en payer le prix ? Mon corps est épuisé, il a pris trop de maux graves en une soirée. C’est déjà arrivé, lors de règlement de compte, les plaies par balle sont douloureuses, c’est pire quand un os est cassé. Je tente de ne pas trop y penser. On devrait rapidement être chez Lakshan et cela ira mieux. J’ai aussi une annonce à lui faire, en l’attendant, j’ai pris une décision. Je ne veux plus retourner à la Bratva, je ne veux plus être esclave des dieux. Je veux avoir ma propre vie, ne pas être obligée de satisfaire leurs besoins. J’en souffre. Mon frère est sans doute la pire personne de mon entourage et je dois lâcher prise. M’en aller, c’est la meilleure des solutions et ce soir, j’ai entrevu parmi le chaos, un espoir. Lakshan m’a embrassé. Alors je me dis que je dois compter pour lui, au moins un peu. Je ne sais pas. Il me rassure. Je souris. Je vais rester avec lui. Cette idée me plait, je suis heureuse. Il songe carrément à me faire changer de nom de famille. Je ne sais pas si c‘est nécessaire. Je crois que je vais le laisser faire. Il doit mieux savoir que moi. « - Si tu penses que c’est nécessaire »

On arrive chez lui. On entre la voiture dans la cour. J’ai hâte de sentir l’eau sur ma peau, c’est comme si le sang des personnes que j’ai soigné commencer à être corrosif. C’est presque si cela me brûle. On entre chez lui, sa maison me semble être un véritable havre de paix, j’ai l’impression que personne ne pourra me trouver ici, que je suis tranquille. Je regarde autour de nous, je vais passer quelques jours ici, peut-être plus que ça, je ne sais pas encore, il va falloir que je trouve mes marques. Je me sens tout de même un peu gênée de rester chez lui. Je vais m’y faire, il faudra que j’aille récupérer des affaires chez moi demain, je n’ai que ma robe de soirée et je ne suis pas sûre que je puisse aller faire des courses dans cette tenue clinquante. Je lui demande alors de descendre la fermeture éclair de ma robe, je voudrais aller me doucher. Je l’embrasser avant de lui montrer mon dos pour pouvoir quitter ma robe. J’ai tellement galéré pour l’attacher dans le taxi, je préfère qu’il le fasse, en deux secondes c’est réglé.

J’imaginais une douche avec lui, à ses côtés, dans ses bras. Sans arrière-pensées, juste être contre lui sous l’eau chaude. Je comprends que cela ne sera pas possible. Je le laisse m’entraîner dans la salle de bain. Il prend cependant le temps de m’embrasser, je profite, je savoure, je reste sur ma faim, tant pis. Mon cœur se serre un peu. J’aimerais qu’il reste, ce désir ardent d’être contre lui me frustre. Il a d’autres choses à faire, des recherches à vérifier. Je suis un peu déçue mais je ne peux pas le forcer, le connaissant, c’est une forme de respect pour moi aussi, c’est peut-être encore tôt pour qu’il se passe quoique se soit entre nous. Je soupire et j’accepte de le lâcher après qu’il est détaché ma robe. Je referme la porte de la salle de bain. Elle me devient presque familière, la dernière fois aussi j’ai pris une douche chez lui. Je ne tarde pas trop, je commence à sentir le poids de la fatigue sur mes épaules. Je mets l’eau chaude, très chaude. Il ne fait pourtant pas froid dehors mais c’est de chaleur dont j’ai besoin, la mort froide nous a trop souvent frôlé ce soir. L’eau coule rapidement sur ma peau, je tente de me détendre. J’ai du mal à rincer le sang incruster, les hématomes n’aident pas. Je grimace un peu. Je frotte mes ongles aussi, je ne veux plus de sang sur moi, je ne veux plus être souillée. Je sens des larmes monter. De la colère, de la peur, le choc. Le contre-coup émotif. Je me laisse aller sous l’eau. Je réalise que cette soirée a été affreuse, que l’on vit dans un monde de fou et j’ai du mal à me dire que j’arriverais à tourner la page. Je ne vois pas trop le temps passer sous l’eau, sous l’effet de mes émotions. J’arrête l’eau, je reste un moment en boule dans la douche. Je sursaute lorsque Lakshan s’adresse à moi derrière la porte. Je frotte mon visage, je vais avoir les yeux rouges, impossible à cacher. « - J’arrive » Il veut apaiser mes bleus qui recouvrent mon corps. Je renifle, j’attrape une serviette et je me sèche rapidement. J’enfile seulement ma culotte, je sais ma robe pendre au porte manteau derrière la porte. Je mets une serviette devant ma poitrine, s’il voit me soigner autant que je lui laisse l’accès à ce corps meurtri. Je sors rapidement serviette couvrant ma poitrine. « - Je suis là » J’évite son regard, j’ai horreur de pleurer devant lui et c’est arrivé trop de fois. Je tente un petit sourire. « - Tu veux que je me place où ? » Je me pince les lèvres, les cheveux encore mouillés tombant dans mon dos. Je frissonne un peu. Ma peau est brûlante mais mes émotions partagées me glacent. J’avance instinctivement vers le salon, le canapé peut-être ? « - Tu sais ce n’est pas si grave, ces hématomes sont entièrement de ma faute, j’ai abusé de mes dons, j’ai pris le mal des autres… j’aurais dû faire plus vigilante » Je souris, légèrement, la fatigue doit se lire sur mon visage. « - Comment tu te sens toi ? Tu es sûr que ça va ? » Parce que cela m’intéresse sincèrement.

Elle sort, et l'esprit de Lakshan est embué par tout un tas de choses. Il n'a pas l'habitude d'être dans cet état, lui qui a toujours eu lé décision facile. Lakshan est un peu perdu,c 'est mauvais, il doit se concentrer. Il emmène sa belle sur le canapé quand elle sort, s'applique à la faire asseoir. Et ses premiers mots lui fendent le cœur. Elle ne se sent pas bien, il le voit, et elle pense d'abord à lui, encore une fois.

«  Je vais bien Rose, regarde, je n'ai absolument rien » Petit sourire, alors qu'il se concentre à appliquer un baume a base d'huile essentielles sur ses bleus, ça ne va pas les faire disparaître, mais ça soulagera, ça aidera à résorber et si c'est le maximum qu'il puisse faire, alors il le fait avec délicatesse. Lakshan lève les yeux sur le visage angélique de sa belle, les yeux rougis, peut être par la fatigue, les émotions, cette nuit là a été difficile, les retombées le seront aussi très certainement. L'indien referme son produit, le laisse sur la table et s'essuie les mains pour retirer le surplus de baume qu'il a sur les doigts. «  Sacré soirée hein, ça avait pourtant bien commencé » Il espère qu'elle en gardera un bon souvenir quand même, parce qu'ils étaient tous les deux sur cette piste en train de danser, parce que les sentiments ont enfin pris le dessus et qu'il s'est laissé tenté comme un damné. La douceur de Rose, sa bienveillance, il a été touché par sa présence, désormais il ne souhaite plus la laisser partir. «  Tu as été formidable, Rose, tu as sauvé des vies. Parfois le prix à payer est lourd, mais tu as su t'arrêter avant que ça ne devienne trop dangereux pour toi » Formidable. C'est le mot, tant par ses sourires, par ses rires que par son devoir, les vies qu'elle a sauvées. Les paumes de l'indien entourent son visage, il dépose un baiser sur ses lèvres et l'attire ensuite contre lui. Tendre étreinte, officiellement pour dire que c'est fini, qu'ils sont tous les deux à l'abri. Même s'il se retrouve entre deux eaux entre ce que son cœur désire et sa raison, il y a certaines choses qu'il ne parvient pas à faire, comme se détacher d'elle, s’empêcher de presser ses lèvres contre les siennes. Ces limites causeront sa perte, ces limites peuvent aussi lui briser le cœur. Et l'amertume dans le cœur de Rose le touche profondément. Il doit faire quelque chose pour elle, lui ôter cette peine, lui permettre de respirer de nouveau, laisser l'énergie circuler correctement.

Il se lève, relâche ses mains et va chercher dans un placard des vêtements pour elle, un débardeur ainsi qu'un sarouel «  Enfile ça, attend moi, je ne serai pas long » Et ni d'une ni de deux, il file dans la salle de bain, allume l'eau, et lave les ondes polluantes accrochées sur sa peau, tout ce qui a couru sur l'épiderme, tout ce qui n'aurait pas dû être. Ablutions bienvenues, au sortir il se sent bien mieux et il retrouve Rose, l'emmène par la main jusqu'au coin de sa maison dédié à sa foi. Icônes de Shiva et Parvati, le couple sacré, qui a engendré sa divinité à lui. Il allume des bougies, de l'encens, présente ses respects aux statuettes et invite Rose à venir à côté de lui pour les offrandes. Sur l'autel ils placent des grains de riz, du safran, d'autres épices, des pétales de fleurs aussi. Il fait un point rouge sur le front à Rose, et un sur le sien. Et puis quelques mètres plus loin sous l'oeil du couple divin, il invite Rose à s'asseoir en tailleurs en face de lui et fait de même. « Respire, doucement » Paumes ouvertes vers le ciel, le dos sur les genoux, Lakshan ferme les yeux et inspire doucement. Il a l'habitude de méditer, mais à deux, c'est une expérience incroyable. Quelques respirations plus tard, il ouvre les yeux. Ses iris rencontrent ceux de Rose et ils s'enferment dans cette bulle spirituelle. Rien n'existe autour, seulement leurs âmes qui se saluent. Il contemple son regard, silence, la rencontre est importante, prendre conscience de l'autre, ressentir les vibrations de son aura. Elle doit imiter ses gestes, alors il l'invite à joindre les mains devant elle, continuer de se regarder avec cette même intention de relâcher toutes les tensions. La respiration fait circuler l'énergie, peu à peu les chakras s'ouvriront. Lakhan prend les mains de Rose, transmet son énergie, reçoit la sienne, c'est un cycle, un échange privilégié, on ne fait cela qu'avec une personne de confiance, une personne aimée.

Le contact doit être doux, lent, avec de bonnes intentions, dénuées d'ondes négatives. Juste le partage de leur univers compte. Un instant leurs paumes liées se réchauffent, et puis il laisse les siennes dans la position initiale, ouvertes vers le ciel tandis qu'il remonte le bout de ses doigts sur ses avants bras. Effleurements, diffuse la chaleur de ses doigts, l'aide à remonter vers le cœur, vers l'esprit. Doucereuses caresses, empruntes d'une sensualité sage, quelque chose d'intime.

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LAKSHAN + ROSE

Walking the Wire

Je me laisse guider par Lakshan en sortant de la salle de bain. Mon corps est brûlant, les effets d’une douche très chaude bien méritée. On s’installe dans le salon. Je ne porte d’une culotte et une serviette, il faut qu’il pose le baume sur ma peau. Il ne semble pas très à l’aise avec ma nudité, alors je prends soin de cacher les parties plus intimes de mon corps, notamment la poitrine avec la serviette de bain. On se positionne sur le canapé. Je lui laisse l’accès à mon dos en premier. Il passe un baume agréable sur les hématomes. E me laisse faire, je ferme les yeux. Je tente de me rassurer, il vient de me dire qu’il allait bien, que je ne devrais pas m’inquiéter. Je me sens totalement vidée, toute mon énergie est pompée. Mon corps est lourd, douloureux. Je laisse ses mains passer sur mon corps, c’est agréable, l’odeur du baume aussi, elle est relaxante. La voix de Lakshan résonne à nouveau. Je l’écoute. Effectivement, sacrée soirée. Elle aurait pu être meilleure mais dans un sens, elle aurait aussi pu être pire. Grâce à lui, j’ai quand même profité d’un bout du bal et puis cette soirée restera forcément ancrée dans ma mémoire. Ce baiser qu’il a posé sur mes lèvres. Inoubliable. Je ne sais pas ce que cela fait de nous. Des amis, des amants ? Des âmes perdues ? J’entraîne Lakshan dans ma vie dépravée. Je ne sais pas encore si c’est une bonne idée ou si c’est pur égoïste. Pourtant quand je suis avec lui, j’entrevois la lumière, il me rend plus forte, plus indépendante. Ce soir j’ai sans doute pris la décision de ma vie. Je refuse de retourner dans les mains nourricières et mortelles de la Bratva. Elle a peut-être un semblant de famille jusqu’à aujourd’hui mais il est hors de question que je continue d’être à leurs ordres. Je souris, je suis tout de même heureuse que ce début de soirée n’a pas été magique que pour moi. Je ferme toujours les yeux. Je tente de prendre du plaisir à son massage. Il est douloureux tout de même mais il reste plaisant, le baume aide. « - En tout cas, je dois dire que tu es tout aussi doué avec tes lèvres qu’avec tes mains » Je souris, je le taquine un peu, rien de méchant. Je ne le regarde même pas quand je lui dis cela. Mes bras sont croisés sous ma tête et je ferme les yeux. Je pourrais m’endormir là en peu de temps à son contact. Il m’apaise, dans tous les sens du terme.

La voix de mon Indien préféré résonne à nouveau. Ce sont des compliments qui sortent de sa bouche, je suis un peu surprise, je ne suis pas fière de moi. J’ai merdé, je le sais, si je me pointais dans la foulée au QG, je me ferais gifler pour avoir aidé d’autres membres de notre faction. Je n’ai pas réfléchi, j’ai aussi mis Lakshan en danger quand il voulait fuir. Je soupire longuement. Je grimace, même prendre trop d’air devient pénible. « - Il n’y a pas de quoi être fier Lakshan, vraiment pas, j’ai surtout laissé mon pouvoir m’enivrer… c’est… c’est difficile à expliquer. C’est comme un feu divin dans les mains, on a envie de le répandre partout où il y a besoin… et ce soir je l’ai bien trop utilisé. Je t’ai mis en danger aussi… je suis désolée pour ça » Je me suis redressée un peu sur mes coudes, je le regarde, le visage tourné vers lui. Je lui fais un pauvre sourire triste, j’aimerais être fière de moi, mais pour le moment ce n’est pas le cas. Je le laisse terminer sur le devant de mon épaule et sur le flan avant de mon ventre. Je frissonne toujours au contact de sa peau sur la mienne. Pour le moment c’est ce qui se rapproche le plus d’un contact intime. On va doucement, je crois que j’ai saisi. Lakshan n’est pas comme les garçons que j’ai connus avant, n’est pas un homme avide de pouvoir, avide de sexe. On a le temps, on doit se découvrir, c’est nouveau pour moi, je n’ai pas évolué dans ce monde-là avec ce genre de personne. Il s’éclipse après avoir rebouché le pot du baume. Il a terminé et pourtant, j’aurais aimé qu’il continue encore et encore. Toutes les bonnes choses ont une fin, enfin je suppose. J’aimerais que la bonne chose qu’est ce début de relation avec Lakshan ne fane jamais. Il revient avec un t-shirt et un sarouel et je ne peux m’empêcher repenser à l’une des dernières fois où je suis venue ici. Je lui envoie un sourire légèrement plus malicieux. « - Avoue que je porte vraiment bien tes sarouels et que c’est pour ça que tu finis toujours par m’en prêter » Je le taquine. Il part se doucher. Je m’habille. Je tresse mes cheveux mouillés d’après la douche, il ressort rapidement.

Il revient vers moi. Sans le moindre mot, il vient me chercher dans le salon. Je l’entrelace nos doigts et je le suis sans poser de question. Pourtant, je suis curieuse, j’ai hâte de comprendre. Il ne me faut pas longtemps pour apprendre où est-ce que l’on va. Il ouvre une porte, une pièce. On se croirait d’un coup en Inde. Les odeurs, la décoration… Une pièce pour ses croyances. Oh… C’est… comment dire ? Je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse autant confiance, je suis touchée, très touchée. Je me laisse guidée à l’intérieur. Curieuse, pendant qu’il prépare la salle avec des bougies et de l’encens, j’observe, je regarde les détails. Il vient vers moi, il pose alors quelque chose sur mon front. Je ne comprends pas trop sur le moment avant de voir le point rouge que Lakshan a sur le front. Je me mordille la lèvre, il est parfait, le sait-il ? L’homme le plus doux, le plus tendre. Gentil, intelligent, ouvert d’esprit. J’espère simplement que la vie ne me le prendra pas trop vite. Il m’invite à m’assoir avec lui en tailleur, pas de problème avec cette position, je suis plutôt souple. Il me demande de respirer doucement. Alors je l’imite. J’inspire… J’expire. Pendant quelques instants, je ferme les yeux, je tente de m’imprégner des lieux, le dos de ma peau poser sur chacun de mes genoux. Je les rouvre, presque synchro avec Lakshan. Nos regards se rencontrent, se trouvent, je n’ai pas envie qu’ils se quittent. Je sens mes mains bouillir. Mon énergie est forte, elle ne demande qu’à passer, à circuler. Bientôt, j’imite les gestes de mon professeur. Nos mains se retrouvent quelques instants après. Il doit sentir mon énergie, la chaleur qui émane de mon corps. Je ferme les yeux, éprise par la puissant du moment, le partage d’énergie, j’ai l’impression qu’il n’y a plus que nous deux sur Terre. Nous sommes seuls, infiniment seuls. Alors il lâche mes mains, je lui fais confiance, je n’ouvre pas les yeux, je le laisse totalement faire. Il fait remonter ses doigts sur mes bras, je frissonne, c’est plus fort. Tout mon corps frissonne, frémit. Je me mordille la lèvre inférieure. Je laisse tomber ma tête en arrière, le plaisir. C’est aussi intime que certains préliminaires… J’ouvre les yeux après avoir profité de son contact. Je ne suis pas une experte de ce genre de méditation mais j’ai déjà vu une chose que j’aimerais faire avec Lui. Je m’avance alors à quatre pattes vers lui. Je lui vole un baiser avant de me tourner dos à lui, collée à lui. Je prends place entre ses jambes, son torse épouse parfaitement mon dos. La respiration à l’unisson. Je sens son odeur, son souffle sur ma peau. Je prends alors ses bras pour me blottir dedans et enfin, j’inspire. Il n’y a pas vraiment besoin de mots à ce moment, nos corps parlent, nos âmes communiquent, on est tous les deux en symbioses. J’en suis presque totalement détendue, j’en oublie mes soucis, ma vie, je ne fais presque qu’un avec Lakshan. . Je lui souffle juste alors un « - Ne me lâche pas… jamais » juste un murmure.