we choose violence | trinité reine

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we choose violence

21 Juillet 2018, Elysium Heights, Arcadia

Elle a laissé Asrun, elle a laissé les autres, elle les a tous quitté pour mieux reparaître dans l'obscurité. A l'aurore d'une missive qu'elle admet volontiers surprenante, elle a de nouveau quitté le nid sécurisé pour arpenter les rues en proie au brouhaha. Conséquences d'une soirée mondaine peu ordinaire qui a tôt finie de se métamorphoser en catastrophe, les sirènes grondent encore, témoignant de l'agitation décérébrée qu'ils ont tous laissée s'envenimer. Fanfare qui attise la curiosité de la majorité, qui protège l'identité mère qui s'exhibe dans un hôtel parmi tant d'autres, à retrouver les anges. La chambre est vide à son arrivée, temps pour les jumelles de rejoindre le cocon. Inquiétude et lassitude qui s'entremêlent, excès démesurés de la soirée qui font encore vrombrir le palpitant. L'hybris qui broie l'endocarde, réclame la vengeance sur les fautifs de la discorde. L'eau a effacé le sang, mais elle l'entrevoit encore dans son reflet sur les carreaux, à observer la plèbe nocturne qui s'agite, la silhouette attendue qui la rejoint. « J'espère que l'un d'entre eux se trouve dans ces ambulances. » qu'elle lui intime, en regardant les dits-véhicules s'enfuir au-delà de la rue. Lorsqu'elle pose les yeux sur Savannah, c'est pour mieux dévoiler sa rage. Elle est outragée, Fiona, bien que plus calme qu'elle ne l'aurait pensé. Elle aimerait paraître sympathique et lui offrir un sourire, mais il n'y a sur sa face que les peintures de guerre qui s'amoncellent. « Y a-t-il des blessés chez les tiens ? » parce qu'elle s'inquiète autant des Enfants que des Sujets, frères et soeurs désormais. L'oeillade qui se perd sur les trottoirs, tandis que l'échine s'hérisse brutalement à la vue de l'oiseau noir. « Elle arrive. » Elle ne bouge pourtant pas, suit la trajectoire jusque dans le ventre du bâtiment. « Restons sur nos gardes. » Le monstre qu'elle redoute tant et à qui elle ne porte que trop de peu de confiances. Sait cependant qu'elles seront Chefs ici-bas, et non prédateur et proie. Alors elle fixe le panneau de bois, sent la présence méphistophélique se faire chaque instant plus intense en sa chair. « Oksana. »

DESIGN ϟ VOCIVUS

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Les gyrophares teintent les façades des bâtiments de bleu puis de rouge : l’Eden Manor est cerné. Partout, la police et les secours évacuent les blessés et sécurisent les lieux. Tout comme elles, ils auront du mal à comprendre ce qu’il a bien pu se passer au cours de cette soirée. Quand Savannah arrive devant la porte de cette chambre d’hôtel, elle le rumine encore : pour elle, il n’y a pas de doute, tout est de la faute de la Nuova Camorra (soutenue par la Calavera). Quand elle y réfléchit davantage, elle croit même qu’ils dissimulaient leurs réelles intentions, sinon pourquoi avoir voulu l’exécuter aussi rapidement ? Ou peut-être sont-ils seulement stupides. Stupides au point de ne pas avoir réussi à lui soutirer quelques informations précieuses et de s’être attaqués à trois cheffes de clan.
Oui, il doit forcément y avoir de ça, aussi.

L’épiderme est abimé. Du sang a coulé, mais jamais en excès. Tracassée par les marques qui lui abiment la figure, Savannah passe un moment à s’examiner le visage dans un miroir, puis le cou, la poitrine et les bras. Ça ne l’empêche pas d’écouter la celte et d’acquiescer. « Et qu’on transporte au moins l’un d’entre eux vers la morgue la plus proche, complète-t-elle. » Quand son attention se porte sur Fiona, elle devine la colère qui lui brûle les entrailles. Plus que sa sympathie et ses jolis mots, c’est sa rage qu’elle préfère. « Rien d’important, mais juste assez pour vouloir le rendre au centuple (ses pieds la font avancer vers la Reine) et chez toi ? » Comme elle, Savannah observe la rue et ses mouvements : il y a les curieux, les fuyards et celle qui se rapproche. « Elle t’a dit ce qu’elle voulait ? » Savannah sait peu de choses sur cette femme qui dirige la Bratva ; on la dit terrible, au moins aussi cruelle que les exploitations humaines qui se pratiquent dans sa zone, et plus froide encore que sa terre d’origine. Pour le reste, elle n’a qu’à se fier à la réputation sulfureuse de son clan. « Que nous vaut l’honneur de cette invitation ? » Ce soir, Savannah semble avoir tout oublié des politesses qui font la moitié des bons rapports entre les têtes de gang.