AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

the chaos of stars

 :: terminés
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Lun 13 Aoû - 13:41


the chaos of stars


"And I'd choose you;
In a hundred lifetimes, in a hundred worlds,
in any version of reality.
I'd found you and I'd choose you."
song



Il y a les cris qui remplacent les silences. Il y a les larmes qui sur tes joues, finissent par remplacer les rides. Il y a la peur qui s’insinue le long de ton échine. Et il y a son visage qui lentement, dans ton esprit, se dessine.

Les jours se suivent et se ressemblent. L’ennui a laissé place à la folie, la confiance, à la peur. Je ne sais plus, j’ai l’impression d’exploser à chaque seconde, au moindre pas, au moindre effleurement, c’est comme si tout en moi vibrait sous un autre esprit. C’est ironique quand même, d'avoir peur de briser des êtres alors que j’ai déjà briser tant de coeurs. La pensée m’arrache un sourire alors que dans la rue, je m’évertue de longer les murs, de me faire aussi petit qu’il est possible avec une carcasse comme la mienne. Plus de deux mètres à faire rentrer dans une boite, la colonne pliée, les épaules rentrées et le regard vissé sur l’asphalte. Ne lève pas la tête Romàn, ne brille plus Romàn, tu les brûlerais tous si tu oses relever le crâne. Alors je t’en conjure, reste invisible, oublie ce que tu as pu être, oublie ce que tu aurais du être. Tu n’es rien qu’une ombre, qui dévore tout ce qu’elle effleure. Même ta propre tête.

Voiture retrouvée, se hisser dedans en évitant de toucher trop longtemps le métal, le cuir ou n’importe quel matériel. Je ne sais jamais quand ma poigne sera d’acier. Parfois, je peux attraper la barre du métro sans craindre de la plier et quelques heures plus tard, ce sont les scalpels qui se brisent comme du verre alors qu’à peine je les ai effleuré. Y’a pas de logique, y’a pas d’heures précises, y’a pas d’émotions particulières qui expliquent tout ça. Ça arrive, c"est tout et je ne contrôle rien. Alors évitons la moindre effusion sentimentale, gardons les mains dans les poches, le torse recroquevillé, les pieds sur une ligne droite. Et continuons de vivre, moi et lui, sans savoir qui est réellement ce il qui tonne au creux de mes tripes depuis des mois.

Prend à droite.
Non.
Prend à droite.
Laisse moi..
Prend à dr-….

" NON !

Le volant s'écrase sous mes doigts, le plastique en garde la trace. Putain... Respire Romàn, continue de rouler, prend à gauche, n'écoute pas la folie qui s'insinue en toi et te vrille l'esprit dès qu'elle en a envie. T'es plus fort que ça bordel ! T'es Romàn Falco, pas un putain d'imbécile qui perd les pédales. Alors roule, roule, roule...

Et je prends à droite.


Il y l’étendu bleue qui remplace la route grisâtre. Il y le souffle court qui dans ta gorge, finit dans une expiration qui ne vient pas de toi. Il y a la perte de contrôle qui s’insinue dans ta carcasse. Et il y tes yeux, qui lentement se ferment, pour en déverser des larmes.
Tu es plus fort que ça Romàn. Bats toi. Si une grenade ne t’a pas tué, ce n’est pas la folie qui te fera plier.


La brise salée remplace l’air vicié d’Arcadia. Ce n’est pas exactement l’endroit où je me suis réveillé mais ça y ressemble. Le sable, l’odeur de la mer, les falaises cendrées. Je ne sais pas pourquoi j’ai le besoin de me retrouver là, l’appel de l’incertitude, le besoin de savoir pourquoi cette nuit tout a chaviré. Comme si des grains de sable pouvaient me répondre, comme si…

Les yeux qui vrillent sur une silhouette bien trop menue, sur des cheveux d’or qui sous la brise, s’envole et roule le long de ton derme opalin. Fais demi-tour Romàn,  tu ne l’as pas vu, elle ne t’a pas vu, oublie ses hanches, oublie sa peau, oublie ses lèvres, oublie…

Avance.

Un pas chez moi, ça équivaut à trois chez un homme lambda. Camille, pardonne moi d’arriver trop vite derrière toi. Camille, pardonne moi de vriller dans ton espace vital comme l’éclat d’une balle dans un poitrail.

Camille, ne me pardonne pas d’être moi.

" Je te jure que je ne te suis pas…

Car moi, je ne te pardonnerais jamais de ce que tu créés en moi.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Ven 17 Aoû - 16:41

the chaos of stars.

Romàn Falco & Camille Archambault.

I know you think that i’m over you, but I have just better things to do than crying over you. I really got to move on with the love that I keep around. I got my life and life’s too short to look down at you. I keep my tears tight in my fist, furiousity runs into my dreams. darling I look up at the sun, the rising of another dawn. I got some time to sing the love, I got no time for you on board. I’m not angry with you boy, I just want really to move on.  


Hypnose. Du corps, du coeur, de l’âme. Du regard qui se perd dans l’immensité bleue, sur la vie qui s’agite en dessous. Sur le ressac des vagues fracassées sur les rocs, le bois, du ponton qu’elle surplombe de sa silhouette chétive. L’eau, aimant qui l’attire, depuis l’enfance dans les bayous, jusqu’au désir d’en finir avec la vie. Terreur qui l’obsède, l’aspire, comme un tourbillon sans fin. Elle ne peut plus s’en détacher. Et seuls ses doigts, fermement cramponnés à la rambarde, l’empêchent d’y plonger toute entière. De se fondre dans les flots, pourtant trop agités à son goût, et ne faire qu’un avec les eaux meurtrières.

Elle ne sait plus comment elle est arrivée là. Comment son corps l’a portée jusqu’à la marina, à cet endroit précis, qui lui rappelle en tout celui qu’elle cherche depuis des mois à rayer complètement de sa vie. Un tout. Des murmures qui lui vrillent les tympans. Des scènes passées qui voilent ses yeux vairons. Des pensées vagabondes, brouillonnes et incohérentes. Des comportements de plus en plus inexpliqués, alors qu’elle s’évertue à lutter, à se prouver qu’elle est capable de contrôle.

Elle qui se croyait folle. A percevoir des halos colorés autour de certaines personnes, à ressasser les derniers instants de sa noyade et à se persuader d’avoir été sauvée par un phénomène hors du commun. De la magie, en somme. Et qu’il est difficile de vivre avec la vérité. Compliqué de l’accepter pleinement quand on a passé sa vie entière à ne jurer que par la science, à réserver l’extraordinaire aux rêves et à l’imaginaire.

Réalité qui la percute encore de plein fouet. Chaque jour. Réalité qu’elle digère avec peine, et qu’elle n’est pas encore certaine de pouvoir assumer. Des Dieux égarés parmi les mortels, des créatures et des prophètes. Tout un univers parallèle à dompter, des présences effrayantes, pour elle qui n’a pas encore su trouver sa place dans le premier. Les mots de l’italien résonnent en rafales dans son esprit cabossé. Et tu en fais partie, Camille. Déesse qui s’ignore sous la carcasse fluette. Dons qui sommeillent au creux de l’âme endommagée.

Elle veut y croire car ça lui plaît de se penser plus forte que la personne qu’elle s’est forgée. Et ça l’effraie, aussi, de se savoir en proie à l’inconnu. Habitée peut-être par une entité qu’elle ne saurait maîtriser - tant elle peine à se gérer elle-même. Vouée très certainement à lui céder. Sans doute à disparaître. Elle n’a pas tout saisi. Mais elle sait que sa réticence est aussi puissante que son excitation et son angoisse à l’idée de n’être plus tout à fait seule.

Tu l’apprendras par toi-même. Assurance de Silas, quand du bout des lèvres, elle avait demandé qui de tous il voyait en elle. Divinité de l’eau, sûrement, si seulement c’est réel. Pour justifier cet attrait maladif contre lequel elle n’a plus de réponse, depuis qu’ils ont parlé. Tu ne veux pas me le dire ? L’avait-elle questionné, sur le ton de celle qui n’y croit qu’à moitié. Et elle lui en veut encore, parfois, d’avoir surenchéri pour chambouler son existence. De lui avoir raconté tout ça. Pourquoi, alors que j’étais prête à m’en sortir ?

Parce que c’est ce que tu es, Camille. Et tu n’y échapperas pas. Elle le sait au fond d’elle, même si la raison humaine se raccroche à ce qui lui semble familier. Source de réconfort et de sécurité. Ce n’est peut-être qu’un mauvais rêve, qu’elle se répète à intervalles réguliers. Un cauchemar.


Cauchemar qui s’empare de ses nuits et d’instants de sa vie. Cauchemar qui la suit, ombre qui se dessine dans son dos et la prive de soleil. Géant qu’elle devine à la scène qu’elle a vue se jouer maintes fois, et au parfum qu’elle reconnaîtrait entre mille.  

« Je te jure que je ne te suis pas... »

Coeur qui s’étreint, respiration qui tangue, estomac qui fourmille. Poigne qui serre le métal à s’en déchirer les paumes et silhouette qui vacille. Lutte acharnée contre le besoin viscéral de se retourner et de lui faire face. Feu qui la brûle au plus profond des entrailles, torrent de lave qui la ronge et qu’elle sent relié à lui.

Attirée par les eaux et les flammes. Fragile infirmière qui s’écarte, sous l’impulsion des ressentis, impossible à gérer. Quelques pas légers pour s’éloigner de lui, et planter son regard bicolore dans le sien. A la fois faiblesse et furie.  

« Alors qu’est-ce que tu fais là ? »

Lèvres tremblantes, rage et peine qui s’écoulent. Et toi, Camille ? Qu’est-ce que tu fais sur la marina ?

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Lun 20 Aoû - 21:05


the chaos of stars


"And I'd choose you;
In a hundred lifetimes, in a hundred worlds,
in any version of reality.
I'd found you and I'd choose you."
song



Il y a ta tignasse blonde, parsemée de quelques nuances sombres et de mèches folles qui s’abandonnent sur tes frêles épaules. Il y a ton dos, petit, délicat, sur lequel des nuits durant, j’y ai laissé trainé mes lèvres un peu trop longtemps. Et enfin, il y a la chute de tes reins où mes prunelles vrillent lentement, se contentant d'un unique regard. Je me souviens que mes paumes épousaient à la perfection ta fine taille, les pouces dans le creux du dos, y dessinant des courbes indécentes. Des souvenirs brûlants. Il y a tout ça en toi Camille, quand je te regarde de dos. Tellement d’images, de râles et de baisers bouillants. Tellement de passion, de besoin et de désir dans un si p’tit corps.

Je te briserais en deux maintenant, si je te touchais Camille.
Une jolie poupée de verre qui deviendrait poussière dans les poignes du géant.

Abandon de l’ombre dévorante, dire adieu à la proximité alors que mes mains sont emportées par une vive envie de te serrer tendrement, de contenir ce coeur, ce corps et ce brasier. Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que je fais là, à te regarder marcher, à te regarder partir et vriller hors de mon espace. Reste.  Tu te retournes, me regardes. J'aurais préféré continuer d'observer le verso plutôt que de me prendre en pleine face le recto en colère.

Pupilles bicolores, que j’ai tant de fois regardé, fait pleurer et enragés. Ça m’arrache un sourire en y pensant, un rictus un peu con, éclat d’un requin qui n’en a que faire, de la douleur au creux des yeux vairons.

Ne lui souris pas comme ça.
Tais-toi.
Ne la regarde pas comme ça.
Comme quoi ?
Comme si elle était encore à toi.

" Alors qu’est-ce que tu fais là ?"

Paupières closes, secouer la tête en entendant tes mots vibrer. Il y a dedans du ressentis, de la colère…Des sentiments en fin de compte. Encore ceux là, toujours ceux là. Camille tu n’es faite que de ça. Des émotions violentes, passionnées, toujours en constante demande. À laquelle je n’a jamais su répondre. Mais j’ai essayé, de me contenter de toi, de faire de tes bras, l’unique foyer qui me convient. Mais non, Romàn aime vibrer au creux des reins des autres, sentir les odeurs délicates des peaux échauffées, marbrées, pâles ou dorées par un soleil étranger. Romàn aime entendre des voix différentes chaque soir, il aime sentir les souffles chargées d’alcool, de bières, de menthe ou de grenadine. Romàn a besoin de pluriel pour exister, le singulier ne lui suffit pas. C’est le monde qu’il veut à ses pieds, pas ton seul regard.

" Je…."

… N’en sais rien. Je n’en sais rien Camille. Pourquoi ici, pourquoi maintenant et pas dans une heure. Pourquoi sur cette rive et pas une autre. Pourquoi Camille, la réponse est ailleurs et nous sommes incapables de pouvoir l’atteindre pour le moment. Elle nous échappe. Comme je m’échappe lentement de ma propre existence.
Car Romàn, c’est rare que tu sois incapable de répondre. Pas que tu sois bavard ou blagueur mais tu as juste toujours le mot final, la conclusion. Une verbe tranchante, qui termine là où beaucoup mettrait des points de suspension. Et Camille n’a jamais été différente, tu terminais là où elle quémandait un peu plus, un peu trop. Camille était un prénom sur une liste, un joli prénom peut-être, mais rien qu’un de plus. Un point final. Pas un point virgule.

Menteur.
Ta gueule.
Menteur et insolent
Tagueule.
Menteur et imperti-.

" J’en sais rien !"

Parlé trop fort, parlé trop vite, moi qui ai toujours tout contrôlé, je perd les pédales en même temps que mes pensées. Les poignes qui se referment, les veines qui se bandent, le souffle saccadé, ça crame en toi Romàn. Ça fume en toi. Ça implose insidieusement, comme des centaines de grenades qui pop’ sous ta peau…Face à elle, ça implose ouais, alors que tu t’étais habitué à l’opposé.

A exploser.

" Je… J’avais besoin d’être là, c’est tout."

Conclure, comme j’en ai l’habitude. Mais sans sourire, sans rictus, sans moi. Il m’a dit de ne pas te sourire comme ça et je l’écoute. La voix, la stupide voix. La putain de voix qui me vrille les synapses depuis des semaines, des mois, depuis le réveil, sur la Marina.

Abandon des prunelles, pas la première fois que tu lâches ses yeux Romàn, mais normalement c’est pour vriller au creux de son cou, y déposer autre chose qu’une désertion. Tu changes Romàn, et tu ne sais pas en quoi. Mes paume s’écrasent là où tes mains étaient ancrées quelques secondes avant. Métal glacé, doigts qui se referment, lentement, lentement, lentement.

Brutalement. Et devoir rester comme ça, pour ne pas que tu vois, la pliure du métal et les marques des doigts enfoncés à jamais dans la ferraille.

" Est ce que tu vas…. Parle moi, j’ai… "Perdu Romàn, incapable de s’exprimer correctement, elle va tiquer Camille, comprendre que t’es paumé, que t’es plus toi. Que t’es plus rien. " J’aurais cru que l’eau te ferait peur à présent…"

Car moi, elle m’effraie. Elle me panique et me vrille le cerveau depuis ce matin de Septembre.

On était pourtant si différent Camille et maintenant, y’a la mort qui nous unit. La mort et l’étendue bleutée qui apparement, nous a tous les deux rejetés. Alors dis moi qu'elle te fait peur à toi aussi. Dis moi que je ne suis pas seul à me noyer, dans ces souvenirs.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Dim 2 Sep - 16:39

the chaos of stars.

Romàn Falco & Camille Archambault.

I know you think that i’m over you, but I have just better things to do than crying over you. I really got to move on with the love that I keep around. I got my life and life’s too short to look down at you. I keep my tears tight in my fist, furiousity runs into my dreams. darling I look up at the sun, the rising of another dawn. I got some time to sing the love, I got no time for you on board. I’m not angry with you boy, I just want really to move on.  


Tu n’es pas la seule à perdre les pédales, Camille.

Elle le sent, elle l’entend, elle le voit. Chaque fois qu’il s’approche d’elle avec ce regard effaré qui ne lui ressemble pas. Sa verbe découpée, confuse et hésitante, d’ordinaire si fluide, convaincue et tranchante. Chaque fois que les potins de l’hôpital remontent à ses oreilles, même si on baisse d’un ton ou qu’on change de sujet quand elle entre dans la pièce qui débat de la santé d’un homme pour lequel personne n’ignore qu’elle a voulu se supprimer. Chaque fois qu’elle l’aperçoit de loin et plus rarement de près maintenant qu’elle cherche par tous les moyens à l’éviter, et qu’elle croise son regard, hurlant de douleur et d’incompréhension. Regard semblable à celui qu’elle rencontre encore souvent dans le miroir, plus d’un an après le drame. A l’image de la voix, la carcasse colossale a perdu elle aussi son assurance. Il tremble et cède sans arrêt aux saccades, ses gestes sont entrecoupés de réticence comme s’il s’apprêtait à commettre l’irréparable dans un faux mouvement…
Elle note, tout ça, Camille, dans un coin de sa tête. Chaque fois qu’elle l’entrevoit au détour d’un couloir ; et elle se pose des questions, quand on raconte que les doigts du Docteur Falco ont perdu leur maîtrise légendaire, ou que les scalpels se brisent par dizaines en salle d’opération. Elle note et ça la rend dingue, parce qu’elle n’a plus le droit d’y prêter attention. Parce qu’elle essaie de l’oublier, et qu’il est encore là, chaque jour, pour lui rappeler combien elle a souffert, et combien elle est faible. Trop souvent prête à succomber après tous ces efforts, à foutre en l’air un an de thérapie, et à renier les mains tendues qui l’ont aidée à s’en sortir.

« Laisse-moi ». Lèvres pincées, œillade déviante, elle trouve à peine le courage de l’affronter. Pourtant le corps minuscule de la Nymphe s’impose face à celui du Titan, barrière de fortune accompagnant la supplique pernicieuse. Alors que ses doigts rêvent de parcourir sa peau, et qu’elle peine à chasser les images de sa frêle silhouette enveloppée par la sienne, elle demeure incapable de lui servir d’autres mots. Toujours le repousser, Camille, ou tu tomberas encore. Et elle suit à la lettre les recommandations répétées sans cesse, comme un conditionnement. Même si ça la bouleverse de le voir différent, de comprendre au fond d’elle qu’il traverse des épreuves difficiles et qu’il ne va pas bien, elle ne peut rien pour lui. Elle n’a pas non plus la force de se dire qu’il subit un retour de karma et qu’il l’a mérité, car elle n’est pas comme ça, Camille. Même à celui qui l’a précipitée sous les eaux, elle ne saurait souhaiter les maux les plus terribles.

Laisse-moi, alors que tout son être hurle à la dépendance, et que la distance réduite fait s'effondrer le mur si durement érigé durant des mois entre elle et lui. Rejet qu’il ignore comme s’il n’entendait pas, et qu’elle le maudit si fort d’outrepasser autant qu’elle ressent un soulagement béat à l’idée de le voir encore . Ô combien ils se ressemblent, tous deux attirés par des choses et des personnes sans pour autant savoir pourquoi.

Elle place une mèche couleur des blés derrière l’oreille qui ne revient pas des palabres qu’elle vient d’écouter. Demande inachevée, mots coincés dans sa gorge, mais il faudrait être stupide pour ne pas deviner ce qu’il allait lui demander avant de changer de sujet. Est-ce que tu vas bien, Camille ?
Et ça la fait sourire. Tourner la tête légèrement pour épouser la brise marine qui sale ses cheveux virevoltant au gré de ses caprices. J’espère que tu plaisantes, Romàn, et elle se met à rire nerveusement. Pas fort et pas longtemps. Juste assez pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas vraiment le droit de lui demander ça. Pas après tous ces mois. Pas alors qu’elle redouble d’efforts pour se détacher de lui, lui qui lui a si bien fait sentir qu’il ne voulait pas d’elle dans sa vie…  

Non, Romàn, l’eau ne m’effraie pas. Elle l’obsède, et c’est comme si ses tréfonds regorgeaient de réponses. « A croire que ce qui ne nous tue pas nous rend vraiment plus forts », elle finit par répondre, en haussant les épaules, la voix grave et constante. Ses doigts se fixent à la rambarde qu’elle avait délaissée, impulsion machinale qui marque son besoin de rester près de lui. « Tu as une mine affreuse », s’empresse-t-elle d’ajouter.

Et la divine de repenser à toutes les rumeurs vagabondes. Aux textos envoyés la semaine précédente, aux révélations divulguées au compte-goutte par Silas Salvatore, et aux mots échangés avec Dante. Soudain, les prunelles bicolores dévisagent le chirurgien, et l’œillade incontrôlée se fait de plus en plus insistante. Tous ceux que tu vois briller sont comme toi. On appelle ça l’aura. Elle ne se souvient pas l’avoir jamais vu scintiller, Romàn, et ce n’est toujours pas le cas. Mais comme elle sait que ça n’a rien d’une science exacte pour ses débuts fébriles, elle se permet de le fixer encore. Jusqu’à ce que leurs regards se croisent, et qu’elle y plonge à s’y noyer.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Mar 4 Sep - 8:18


the chaos of stars


"And I'd choose you;
In a hundred lifetimes, in a hundred worlds,
in any version of reality.
I'd found you and I'd choose you."
song



Laisse-moi. Elle te pique le derme, sa réponse Romàn. Non, ce n'est même pas une réponse, mais un simple mot, sorti de nulle part. Car tu ne lui as rien demandé, tu n’as pas tenté de la retenir, ta main n’a pas encerclé son poignet pour la rapprocher de toi. Tu es resté loin Romàn et pourtant… Pourtant elle te demande tout de même de partir. Et au fond, c’est tout ce que tu demandes, de t’enfuir. D’oublier la nuance de ses yeux vairons, de faire de sa voix, un souvenir et non une ritournelle incessante quand la nuit s’accroche au temps et te rend esclave de ton esprit. Tu aimerais tout oublier d’elle, de la finesse de sa taille à la courbe juvénile de ses seins. Oublier l’odeur de ses cheveux, le matin, après une nuit agitée au creux de tes bras. Oublier tout d’elle, la lumière et l’obscurité. Surtout le noir. Oui, surtout le goût de cendre qu’elle te laisse au creux des lèvres. Camille est malade. Camille est un point noir dans le roman de ton existence Falco. Elle revient sans cesse, comme un personnage qu’un auteur ne peut contrôler et qui s’amuse à titiller sa logique et à foutre en l’air des dizaines d’années d’aventures bien rodées. Tu rencontres, tu séduits, tu prends et tu te barres Romàn, là est l’algorithme qui fait rouler parfaitement ta mécanique. Et Camille Archambault est le chiffre de trop, celui qui vient mettre la pagaille et s’accroche au calcul pour que tu foires l’addition.

Alors oui Camille, il aimerait t'oublier Romàn, que ton prénom ne soit qu’un murmure dans les couloirs et plus au creux de ses lèvres quand la nuit s’empare d’Arcadia. Mais que veux-tu, on ne fait pas tout le temps ce qu’on veut.

Surtout quand on ne s’appartient plus.
Surtout quand un autre a pris la place.
On ne contrôle plus ce qu’on veut quand un esprit s’est accroché au sien et le pilonne d’Amour sans réellement comprendre d’où il vient.

Le regard qui vogue au rythme des vagues, les mains qui s ‘accrochent toujours à la ferraille, tu le sens Romàn, son petit corps qui s’approche et tente de se montrer fort au côté du tien. Camille, toute petite chose que tu as pris, embrasé, rythmé au grès de ton bassin pour ensuite jeté. Et recommencer. Car mon dieu, l’infirmière avait beau ne pas être la plus intelligente, elle savait pousser des cris qui t'obligeaient à toujours revenir, tant tu aimais sa voix qui faiblissait sous tes coups de reins. Tant tu aimais son souffle, léger, tendre, quand elle dormait et que tu la regardais en espérant qu'elle ne se réveille pas. Mais cette fois-ci Romàn, c’est toi qui es endormi et plié face à elle. Toi dont la colonne fait une courbe alors que tu as toujours été perçu comme une tour qui jamais ne s’effondrerait. Toi, qui évites ses prunelles, qui bégaies et qui écrases le métal encore et encore, pas peur de le la briser, elle.

Ne la touche pas.
Je...
Touche la.
Mais…
Rapproche toi.
Non…

Et la voix, qui sonne le chaud et le froid, qui te quémande quelque chose dont tu n’es pas capable. Et les mots, de Camille, qui dans un murmure te font encore un peu plus tomber. Qui sonnent comme une vérité que tu n’es pas capable d’accepter.


Tu as failli me tuer, avec tes besoins de gamine effarouchée. Tu as failli me tuer, en détruisant ma carrière, en me faisant passer pour le responsable de ce que tu as fais. Tu as failli me tuer, en m’étouffant d’un amour que je ne comprenais pas et que je ne voulais surtout pas. Et pour le moment, tu me rends plus faible Camille, pas plus fort. Tu me fais baisser la tête, me fais vibrer du coeur et vider mes entrailles tant ta présence est un poison autant qu’un calmant. Tu me calmes et me rend dingue. Alors non Camille, ce qui nous tue pas ne nous rend pas plus fort.

Ça nous brise.
Et plus c’est petit, plus c’est vicieux.
Plus ça s’accroche et plus laa chute est vertigineuse.

Et pour toi Camille, je serais capable de tomber à genoux, tant la chose qui s’éveille en moi, me fait courber l’échine fac à tes mots. Pour toi, je tomberais sans soucis, si tu me promets simplement, de ne pas revenir. Ouais Camille, laisser moi vriller au sol, me mettre en chien de faïence, pleurer et hurler. Je ferais tout ça par ta faute. Mais ne me relève pas. Laisse moi crever si ça fait taire les cauchemars et la folie qui s'empare de moi et me transforme sans que je puisse me soigner.


"Tu as une mine affreuse"

Encore des mots, toujours le même ton, un peu plus rapide cette fois-ci, comme si elle avait besoin de ne pas laisser en suspend sa réflexion sur ce qui la rend pus forte face à toi. Les yeux rivés sur l’océan Romàn, tu sens que tes phalanges blanchissent et te font mal. La force t’abandonne enfin, les doigts qui sautillent légèrement, sous le stress et la fatigue. Comme à chaque fois que tu uses de cette chose qui te rend aussi puissant qu’un monstre de film. Mine affreuse. Ça te fait tiquer, tu n’aimes pas quand on te pense faible, tu n’aimes pas imaginer que Camille te voit dans cet état, le visage rongé par les cernes, la peau blafarde, la barbe mal rasée, et les douleurs qui t’accablent. Alors brutalement, tu tournes la tête, pour la regarder. Tu l’imagines déjà, entrain de d’sa la jouer jeune fille au regard perdu dans les flots océaniques, comme toutes les héroïnes de romans historiques qui ne savent faire que ça, briser les héros par leur profil mirifique.

Mais ce sont ses prunelles que tu croisent sans t’y attendre. Et le souffle qui se coupe dans ta poitrine, les poumons qui se resserrent et le coeur… Qui se brise.
Camille ne fuit pas, elle. Camille a quelque chose qu’elle n’avait pas avant. Une confiance dans le regard qui toi, t’a abandonné quand tu t’es réveillé sur la Marina.

Et tu restes là Romàn, les mots à l’abandon, voguant sur les courbes de ton myocarde, sans savoir de quoi ils seront faits, d’amour ou de colère. De passion ou de rage.

"Pour quelqu’un qui s’est pris un éclair en pleine gueule, je pense que j’ai une mine acceptable."

Un sourire infime qui nait sur ton visage, une ligne qu’elle ne connait pas tant elle est douce, légère et sans aucune moquerie. Tu t’étais promis de ne pas lui parler de cette soirée, pour ne pas l’inqui-… non ! Tu t’en fous de ça, bordel. Tu ne voulais juste pas lui parler, juste ne pas... Etre dans la situation où tu es aujourd’hui. A devoir lui montrer que tu as failli.

Que toi aussi, tu te noies, mais sans personne pour te sauver.

"Enfin… J’étais à cette soirée, à l’Eden Manor. Ce gars, Bellandi, il…C’était la…la…

Lâche ses yeux Romàn, tu n’y arrives pas à les regarder tant ils font exploser en toi des milliers de grenades. Alors la tête qui tombe, le crâne qui se baisse, et la colonne qui continue de fléchir.

Géant de fer au coeur de terre, tu t’effrites quand l’eau vient à trop te remplir.

"…Tu crois aux x-mens ?"

La phrase tombe comme si venue de nulle part. Illogique, enfantine, tellement à côté de l’homme programmatique tu es Romàn. Mais Camille est infirmière, elle en a vu des choses et elle a du en voir des corps suite à cette soirée dont tu as été le témoin et l’acteur sans réellement le demander.

"…Oublie ce que je viens de demander, je… Cette soirée m’a… J’ui pas encore totalement remis je crois."

Et lâcher le métal sans t’en rendre compte. Bout de fer plié, dont les traces de tes  mains y sont à jamais ancrées. Et te retourner, relever la colonne, essayer de lui prouver que ta mine est peut-être affreuse, mais que tu restes Romàn Falco et que devant Camille Archambault, tu restes debout, tu ne tombes pas à genoux.

"Je suis desolé… De ce que j’ai fais.

Mais tu n’es plus Romàn Falco.
Lui ne se serait jamais excusé face à ses actes l’an passé. Lui n’aurait jamais courbé le coeur en plus de l’échine. Lui n’aurait jamais dardé ses yeux dans ceux de la blonde comme il le fait à cet instant. Il brille Camille, face à toi, il vibre. Comme un Titan qui après des millénaires sans voir son épouse divine, n’est plus capable de rien, à part l'aimer, tomber et souffrir sous son regard accablant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
the chaos of stars Empty
the chaos of stars - Dim 7 Oct - 14:17

the chaos of stars.

Romàn Falco & Camille Archambault.

I know you think that i’m over you, but I have just better things to do than crying over you. I really got to move on with the love that I keep around. I got my life and life’s too short to look down at you. I keep my tears tight in my fist, furiousity runs into my dreams. darling I look up at the sun, the rising of another dawn. I got some time to sing the love, I got no time for you on board. I’m not angry with you boy, I just want really to move on.  


C’est doux, et c’est terrible à la fois. Ce qu’elle voit dans ces yeux pâles qui l’ont charmée et l’ont tant fait pleurer. Toujours la même histoire, Romàn. Tu prends, tu jettes, tu reviens, tu réclames. Sans jamais demander pardon. Sans montrer de gêne ou de regret. Sans culpabiliser pour ton comportement. Tu exiges et elle cède. Sans réfléchir un instant. Sans quémander d’excuses. Pour le soulagement intense de le sentir revenu dans ses bras. Elle accepte et se tait, Camille, d'habitude. Elle t'offre ses reins et ses soupirs alanguis, tout son cœur et ses gestes tendres, tant elle a peur que tu l'abandonnes.

Mais cette fois, c'est fini. Des mois qu'elle tient bon et c'est toi qui flanches, Romàn, sur la marina. Toujours au dessus de l'eau qui vous lie. Pourtant, elle est tellement attirée par toi qu’il ne faudrait pas grand chose pour la perdre à nouveau. Et noyer dans la baie un an de thérapie.


Elle tremble, Camille, mais elle fait son possible pour qu’il ne le voit pas. Les messages envoyés lui reviennent en mémoire, les SMS sortis de nulle part qui ont fait bondir son coeur hors de sa poitrine mais qu’elle s’est bornée à ignorer. Ceux qu’elle a fini par supprimer, essayant de pas penser à ce qui avait bien pu lui arriver. Et tâchant de ne pas resombrer.

Mais la mention de l’éclair, et celle de Bellandi, la font doucement tiquer. Sa tête est légèrement penchée, le front plissé à peine ; elle a entendu beaucoup de choses déjà à propos de cette soirée. Silas non plus n’en est pas ressorti indemne. Et c’est avant tout pour justifier sa blessure qu’il a fini par tout lui révéler.  

Alors, Camille, tu crois aux x-men ? Un frisson parcourt l’échine de l’infirmière et celui là elle n’arrive pas à le masquer. C’est vrai, qu’il a l’air de partir en vrille depuis qu’ils se sont quittés. Souvent, elle a pensé que c’était parce qu’il ne pouvait pas vivre sans elle. Parce qu’elle est dépendante, Camille, et qu’elle cherchera toujours à se persuader que ses amours ont besoin d’elle. Mais peut-être qu’il est comme elle, au fond.
Un mouvement de recul s’impose dans la conversation alors que la rambarde glisse entre les doigts du chirurgien, se tord aussitôt et se broie, comme un château de sable que le vent vient balayer.

Les yeux vairons s’écarquillent, et la surprise qu’elle ressent n’en est pas vraiment une. Elle venait juste de deviner, Camille qu’il fait sûrement partie de cette vaste famille qu’on lui a longtemps décrite. Celle des divinités. « Je... » Elle commence à bafouiller, le visage interdit, tandis que son coeur s’ouvre à la détresse de celui qui la ravage depuis des années maintenant. Et puis, elle se pose la question : Est-ce que tu viens chercher de l’aide, Romàn ? Où étais-tu quand c’était elle qui en avait tant besoin ?
Elle se répète qu’il ne la mérite pas, alors que tout en elle la pousse à le prendre dans ses bras. Comme une force invisible, au-delà du désir charnel, l’instinct spirituel. Des mémoires endormies, éternelles, qui les figent à jamais dans un destin uni. Son corps entier se guinder alors qu'elle sent le fil qui les relie, la tension qu’il exerce, plus forte à mesure qu’il s’approche d’elle. Plus forte à mesure que l’océan de ses yeux la supplie de lui revenir.

« Je suis désolé… De ce que j’ai fait ».

Et ces mots sonnent le glas d’une ère pour toi, Camille. Romàn et ses lèvres qui s’animent pour formuler des excuses ; elle n’a jamais vu ça. Et ça semble impossible. Pourtant les mots résonnent encore à ses oreilles, inlassablement. Litanie suprême qui la prend aux tripes et lui lacère le cœur. Il s’est passé quelque chose, et elle comprend qu’il n’est plus lui, tout du moins plus vraiment. Sans en avoir conscience. Et ça explose à l'intérieur.
« Qu’est-ce que tu dis ? » L’impression d’avoir perdu connaissance durant quelques secondes, de flotter dans un univers alternatif. Son corps frêle se dérobe sous le poids des émotions qui l’affligent et qu’elle ne sait pas supporter.

Et sur le ponton de la marina, c’est la déesse qui la pousse à s’effondrer. Le étoiles plus le noir, elle ne voit plus rien, Camille.

Les doigts qui la rattrapent, une décharge électrique. Un éclair qui se fraye un chemin à travers la fissure. Styx qui s’agrippe au toucher salvateur, celui qui vient tout juste de lui permettre d’exister, enfin.

Et quand elle se relève, entre les bras du chirurgien, elle sait. Divinité infernale au creux de ses entrailles, esclave de sa faiblesse jusqu’alors, qui peut s’extirper de son carcan et s’exposer à la lumière. La lumière qu'elle recherche. La lumière qu'elle mérite, pourtant nymphe des limbes les plus noires. Celle qui cherche la gloire, par tous les moyens.


Et c’est ton heure qui vient de sonner, Camille. Elle est là, l'Océanide, prête à régner et à reprendre ses droits.

Tu ne seras jamais plus la même.    

Revenir en haut Aller en bas
the chaos of stars -

Revenir en haut Aller en bas

the chaos of stars

 :: terminés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: