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You hallucinate! I'm not here.

 :: abandonnés
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You hallucinate! I'm not here. - Mar 18 Sep - 23:49

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Est-ce que je rendais des services aux gens avant de perdre la mémoire ? Est-ce que je tenais mes promesses ? Je n’en savais absolument rien et je repensais à ce carton que mes parents m’avaient fait parvenir lorsqu’ils avaient compris que je ne les voulais plus dans ma vie. Choix bénéfique pour eux et leur empire puisque la fille tarée que j’étais faisait tâche dans leur décor idyllique. Avaient-ils tenté de me faire entendre raison ? Non ! M’avaient-ils déshéritée ? Bonne question ! Je n’en avais pas la moindre idée. Par contre ils s’étaient empressés de me faire parvenir toutes mes affaires. Superbe idée ! Mon deux pièces avait été envahi par un nombre incalculable de cartons que j’avais déballé sans enthousiasme. J’avais même pris peur en voyant les vêtements et les chaussures ! Je portais ça moi ?! Putain… Mais quelle pétasse je devais être. Sûrement le genre de nana que je ne supportais plus aujourd’hui. J’avais vite fait pour me débarrasser de tout ça et vous auriez du voir la tête de la responsable qui avait reçu mes ‘dons’. C’était à mourir de rire même si sa réaction avait été légitime ! Qui donne des robes Dior, des escarpins Louboutins à des associations pour les plus démunis ? Moi apparemment ! Je lui avais même glissé l’idée que l’association pourrait faire une vente aux enchères ce qui serait encore plus bénéfique. L’idée avait fonctionnée puisque j’avais reçu un message de remerciement de la part de la responsable de l’assoc.
Bref, tout ça pour dire que je n’avais rien gardé à l’exception des sous-vêtements, ça se donne pas et ils étaient carrément sublimes et un carton sur lequel il était noté « affaire bureau Olivia ». Je savais qu’il contenait des photos, des livres, des lettres et mon journal intime. C’est sûrement ce qui m’avait empêché de regarder à l’intérieur du carton… Le fait de pouvoir lire ma vie écrite de mon point de vue. C’était angoissant. Flippant même !

Je soupirais en me rendant compte que je retardais le moment fatidique d’entrer dans ce fichu hôpital. Pourquoi j’avais accepté ? La gentillesse m’y avait poussé ?! Peut-être. Ou alors c’était à cause du fait que ma voisine avait été adorable avec l’étrange nana que j’étais dès mon arrivée dans l’immeuble. Ce qui n’était pas forcément le cas des autres voisins. Je regardais le petit sac contenant les affaires qu’elle m’avait demandé de lui apporter. Prenant une grande inspiration je rentrais dans ce lieu qui pouvait à tout moment déclencher une de mes crises. J’avais prévenu ma voisine que je ne pourrais pas rester car j’avais un cours en début de soirée, elle l’avait parfaitement compris mais cela me faisait tout de même culpabiliser de ne pas lui tenir compagnie.
Cette culpabilité s’envola lorsque j’arrivais dans sa chambre. Elle dormait profondément et l’infirmière m’expliqua que l’opération l’avait grandement fatiguée. Soulagée de pouvoir quitter les lieux rapidement je griffonnais rapidement un mot à l’attention de ma voisine. Lorsque ce fut chose faite je posais le sac bien en évidence et sortais de la chambre.
J’étais en train d’attendre l’ascenseur lorsque j’entendis une voix qui me glaça le sang… Ce n’était pas une voix ordinaire. Je me retournais. Personne ! Mes mains se mirent à trembler… Il ne fallait pas que ça arrive maintenant. Je me retournais vivement vers la gauche en pensant voir passer quelqu’un. Personne !



- Vous allez bien ?


Je tournais la tête vers la droite pour voir deux infirmiers… Je faisais un signe de tête que oui mais celui qui devait avoir parlé ne semblait pas me croire et son collègue semblait tout aussi septique. Ils se rapprochèrent.


- Pourtant ça n’a pas l’air d’être le cas.


*Et merde !* Avant qu’ils n’arrivent trop près je me barrais dans la direction opposée en courant et bien entendu ils se mirent à me poursuivre. Pourquoi ? Ils n’avaient que ça à faire ? Je ne savais pas où j’allais mais j’y allais. Dans l’angle d’un couloir je bifurquais et me mettais à marcher en voyant une femme de ménage sortir d’une chambre qu’elle venait visiblement de faire à fond. Je jetais un coup d’œil derrière moi et me faufilais en vitesse dans la chambre en entendant les pas précipités des infirmiers. Mais j’entrais dans la mauvaise chambre !
Je refermais la porte, m’appuyais contre cette dernière les yeux fermés pour me calmer. Les tremblements étaient toujours là, les murmures aussi. Cela ne m’empêcha pas de déceler un autre problème. Cette chambre ne sentait pas les produits d’entretien. J’ouvrais les yeux et voyais le patient de cette chambre. Je me mordais la lèvre inférieure sans pouvoir faire le moindre geste. Alors je tentais n’importe quoi.



- Vous hallucinez ! J’suis pas là, dis-je doucement.


Derrière la porte l’on put entendre.


- Je ne sais pas qui c’était moi ! Va voir au service psy s’il ne leur manque personne.


Je secouais la tête pour dire que non, je n’étais pas une échappée de ce service… puis je me laissais glisser le long de la porte en entendant les pas s’éloigner. Les tremblements étaient toujours là mais je ne fermais pas les yeux cette fois. Je guettais la réaction du type !
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You hallucinate! I'm not here. - Lun 24 Sep - 22:35

Je sue à grosses gouttes. La douleur est insupportable. Ca s’est avéré, ni l’alcool ni les drogues des médecins, rien ne me fait plus d’effet. L’ivresse s’en va, mais la douleur elle, elle reste. Et plutôt deux fois qu’une. Je transpire parce que j’ai l’impression que ça fait deux heures qu’on me poignarde en pleine poitrine. Plusieurs fois, la douleur m’a forcé à mordre mes draps roulés en boule sur le haut pour m’empêcher de hurler. Se faire perforer un poumon était douloureux à chaque respiration, mais les chirurgiens avaient fait du bon boulot. Non, le pire c’était les frottements de mes côtes, opérées et ressoudées elles aussi, et qui normalement étaient anodines quand on était bien gavés d’anti-douleurs… ce qui ne pouvait pas être mon cas, au vu de l’évolution de ce que j’étais. Qui était l’espèce d’empaffé qui avait décrété que je ne serais plus sujet à tout ça du jour au lendemain ? Ou alors c’était dû à mes blessures. Elles avaient peut être déréglé quelque chose. Quand cette nana m’avait touché, peut être ? J’avais ressenti un grand et profond apaisement, presque immédiat. Comme si la fièvre que la foule me donnait avait tout bonnement disparu en l’espace de quelques secondes.


Peut être que quelque chose cette nuit-là m’avait fichu en vrac.


Je me crispais. J’étouffais à moitié. Une goutte de sueur glissa sur le côté de mon front et dévala l’arête de ma mâchoire. Putain de merde. Je douillais comme le dernier des crevards, dents serrées. Est-ce que c’était ça que le gamin avait ressenti en Afgha, dans la KZ 7 ? Difficile à savoir. Je ne ressentais pas les stimulis physiques des humains qui m’entouraient. En revanche je sentais leurs émotions. Et je le voyais sourire. Ce putain de gosse souriait alors que je lui fichais mon crève-cœur entre les côtes. Sans un bruit. Sans un coup. Juste l’acier qui glisse entre ses côtes jusqu’à son cœur, l’arrêtant sur l’instant. Je ne savais plus au bout d’un certain temps si ce que je ressentais était dans ma poitrine ou dans la sienne, dans mon âme ou dans la sienne. Tout se confondait. C’était peut être ça la vraie réponse à tout ce que je vivais.


Je devenais fou. Et la douleur que je ressentais était telle que j’avais l’impression de délirer. Je ne savais plus quelle heure il était, ni quel moment dans la journée. Je me contentais de subir. De chercher la position la moins inconfortable, au millimètre près pour éviter que les débris d’os ne frottent les uns contre les autres, ou que mon poumon ne touche cette zone. Le bandage était si serré autour de mon torse que je ne pouvais pas beaucoup respirer.


Et je suffoquais en me remmémorant en boucle cette opération de nuit, quand les Fantômes de mes Chats Noirs faisaient le sale boulot de la coalition. Ces chocs sourds et bruits d’éclaboussures à chaque fois que des balles traversaient de part en part des gens, hommes femmes ou enfants. Ces hurlements dans la nuit, mêlés aux claquements secs des armes automatiques utilisées avec la précision chirurgicale d’une bande d’assassin. Je regardais mes mains et les voyais encore pleine de sang, quand quelqu’un entra et me fit brutalement sursauter. Une silhouette de femme. Une crinière blanche. J’écarquille les yeux.



| Ca y est, je suis mort ? |


C’était quoi ça, un espèce de fantôme ? Je clignais plusieurs fois des paupières, la vue troublée par la fièvre, la sueur et les larmes de la folie née de la douleur.
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You hallucinate! I'm not here. - Mar 25 Sep - 12:28

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Je n’aurais pas du accepter de venir et surtout j’aurais du fuir vers la sortie… Les hôpitaux n’étaient pas des lieux que je devais fréquenter. Je le savais parfaitement ! Et pourtant… j’étais là. Jamais je n’aurais pu refuser ce petit service à mon adorable voisine…
Cependant cela ne changeait rien au fait que j’aurais du fuir en suivant cette saloperie de panneau ‘exit’. Mais non… j’avais fait ma blonde et mes pas m’avait mené je ne savais trop où. Complètement perdue j’avais atterri dans cette chambre qui n’était pas celle que j’avais aperçu, celle qui devait être vide. Ici, il y avait un patient que je venais de faire sursauter.

Je n’arrivais pas à lâcher l’homme du regard… son visage reflétait une telle douleur que j’en avais le souffle coupé. Mes mains se mirent à trembler encore plus alors que j’étais entré dans cette chambre pour les fuir. Pourquoi n’avais-je pas été plus vigilante en fuyant les deux infirmiers ? D’ailleurs pourquoi avais-je fui ? Je n’en savais rien mais c’était stupide, carrément irréfléchi. Il m’aurait suffit de dire que je détestais les hôpitaux, qu’être dans ce genre de lieu me stressait et cela n’aurait choqué personne. J’aurais même pu prouver la raison de ma présence en retournant dans la chambre de ma voisine… L’infirmière, si elle était encore dans les environs, aurait même pu confirmer mes paroles. Mais non ! J’avais fui et je me retrouvais là, avec un inconnu qui semblait souffrir le martyr, à trembler comme une feuille.
Puis je sursautais en entendant les paroles du patient. Sa voix était rocailleuse et terrifiante… Les mots prononcés l’étaient tout autant. Pourquoi disait-il cela en regardant dans ma direction ? Paniquée je faisais un tour sur moi-même et… rien ! Il n’y avait ni voix, ni ombre solitaire n’appartenant à personne. Rien de ce que j’essayais de fuir. Je reportais alors mon attention sur l’homme.



- Non… Vous n’êtes pas mort ! dis-je doucement. Mais vous souffrez visiblement, continuais-je en me rapprochant.


Il arrivait que des antidouleurs soient laissés avec un verre d’eau pour les patients. J’observais donc le guéridon et ne voyais rien. Il y avait même de quoi se demander pourquoi se truc traînait encore ici ! Il n’avait aucune utilité.
Puis j’apercevais la sonnette d’urgence. Elle était en hauteur et je n’étais pas persuadée que l’homme puisse l’atteindre. Je reportais alors mon attention sur ce dernier tout en gardant mes distances.



- Vous voulez que je fasse venir une infirmière ? Elle pourra sûrement vous donner quelque chose contre la douleur, expliquais-je d’une voix douce.


Puis je remarquais une carafe d’eau sur la table de chevet. Sans prendre le temps de réfléchir je passais de l’autre côté du lit et me retrouvais côté fenêtre… Je me penchais sur le petit meuble pour constater qu’un verre se trouvait à côté de la carafe ainsi que deux cachets. Mes connaissances en médecine me firent reconnaître des antidouleurs assez puissants.
Je les montrais à l’homme avant de remplir le verre d’eau.



- Vous devriez prendre ces cachets… La douleur se calmera ! repris-je d’une voix plus sûre. Je vous assure, ajoutais-je en tendant les médicaments à l’homme.


Pourquoi est-ce que je restais dans cette chambre ? Je n’en savais rien… Il n’y avait aucune raison si ce n’était que c’était ce qu’il me semblait bon de faire. Et ce fut à ce moment que je remarquais que mes tremblements avaient légèrement diminué. M’occuper l’esprit m’aidait souvent à les réduire ou les faire disparaître. J’en avais encore la preuve maintenant.
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You hallucinate! I'm not here. - Jeu 27 Sep - 22:14

J’avais l’impression de revenir d’un autre monde, et de me retrouver catapulté dans un corps qui n’était pas le mien, dans un environnement qui ne l’était pas plus. C’était l’apparition que j’avais sous les yeux qui me semblait tout autant étrange. Une genre de jeune femme. Enfin jeune. Vous avez vu sa gueule ? Elle est toute palotte et elle a les cheveux aussi blancs qu’un yaourt nature. C’est incroyable. Difficile de dire si c’était Daenerys Targaryen réincarnée ou si c’était plutôt un clin d’œil fait aux vieux films de vampires. Vampire. Oh non ! Me dites pas que c’était à ça que ça ressemblait pour de vrai ! J’en avais rencontré une, de ces « oupyrs », quelques semaines plus tôt. Et elle était plutôt charnue et plutôt rousse la gueuse. Elle avait essayé de me bouffer tout cru, une nuit dans un parc, alors que j’avais dérangé sa petite chasse personnelle. Vivez donc une nuit de ce genre, à vous battre dans un corps à corps dans pitié avec une radasse qui vous vous béqueter et qui en plus, se trimballe totalement à poil. Heureusement que je n’appelais pas beaucoup ma pauvre mère, et surtout que je ne lui racontais pas grand-chose. Elle me prendrait encore plus pour un fou furieux que quand j’étais jeune.


Ne ressassons pas ce genre de sujet.


Mais elle a l’air paniqué. Elle a peur. Je le sens. Elle a peur qu’on la prenne pour une folle. Je le sens, parce qu’elle a plus peur d’elle-même que des gens dont elle cherche à se cacher. Est-ce que c’est pour ça qu’elle a l’air aussi apeurée ? Je ne sais pas. Difficile d’être sûr. Je me sens épuisé. Comme rarement je ne l’avais été. Mon corps est trempé de sueur et ma respiration est par moments erratique. Si je ferme les yeux, je vois des fantômes qui s’impriment sur mes rétines. Ils tournent tout autour de moi. Ils m’appellent. Je déglutis avec difficulté, chassant ce goût du sang que j’ai sur la bouche. Je me crispe, et me serre le bandage au dessus du cœur alors que je me redresse comme je peux pour voir la jeune femme à la lumière du néon qui éclaire la pièce.



| Je sais pas si je dois rager ou me sentir soulagé de la nouvelle. |


Souffrir c’est vivre. C’était ce que me disait ma mère quand, adolescent, je ressentais la menace d’une explosion de mon âme avec ces émotions qui m’assaillaient de toutes parts, que je ne connaissais pas, que je ne comprenais pas. Il m’avait fallu beaucoup de temps pour m’y faire. Pour m’y habituer. Pour le contrôler. Je n’étais pas passé loin de l’explosion, à l’Eden Manor. Je me rappelais de la fougue de ce type qui avait essayé d’éloigner la pomme. Et du contact apaisant de cette fille qui avait juste posé sa main sur moi, soulageant tous mes maux en une seule fois. Je secoue la tête. Je ne sais pas qui est cette nana ce soir, avec ses drôles de cheveux blancs, mais je ne ressens en tout cas aucune mauvaise intention de sa part, et il est clair pour moi que tout se passera bien. De toute façon si ça n’était pas le cas, que pourrais-je faire contre cet état de fait ? Probablement pas grand-chose. Je n’étais pas en état de me battre. Pas avec ces perfusions et tout ce monitoring. Pas avec ces repas pris par poches. J’ai la bouche pâteuse quand je lui répondais enfin, comme si je devais mâcher mes mots avant de les recracher. Autant dire que je n’étais pas à l’aise…


Même si tout le monde ne s’étonnerait pas que mon élocution n’était pas mon meilleur atout.



| Non merci, c’est gentil. Elles ne peuvent pas m’aider. |


Ce qui n’était tout bonnement que la vérité. Elle se rapproche alors, l’inconnue, et commence à verser de l’eau et me donne des cachets, que je repousse d’un signe de tête négatif mais prenant le verre d’une main peu assurée pour le porter à mes lèvres.


| Non malheureusement. Ils ne me font rien. | grimace, et clin d’œil | Je suis d’une constitution de dinosaure, je les digère aussi sec. |


Autant faire diversion par l’humour, ça passerait sans doute pour de la simple résistance à toute forme de médication.


| Qu’est ce que vous fichez mademoiselle, dans ma chambre ? Et qu’est ce que vous avez fait à vos cheveux ? |


Curiosité maladive d’un gamin qui veut tout expérimenter. Tiens, je le croyais mort celui-là. Le con. Ca expliquait beaucoup de choses.

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You hallucinate! I'm not here. - Jeu 27 Sep - 23:32

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Je ne m’attardais pas sur la façon dont cet homme me regardait et mieux, je ne me vexais pas le moins du monde. J’étais tellement habituée à ça depuis ma ‘renaissance’ ! Renaissance… C’était le petit nom que j’avais donné à mon retour à la vie après ma tentative de suicide. Je ne l’avais pas choisi au hasard puisque j’étais exactement comme quelqu’un qui venait de naître, au sujet des souvenirs uniquement. Ma vie me donnait l’impression que l’on avait appuyé sur la touche ‘reset’ sans me demander la permission. C’était effrayant… Mais le plus terrifiant serait de découvrir celle que j’avais pu être avant ! J’avais tout de même essayé de me suicider alors que j’avais la belle vie d’après ma famille. Je devais être une sale connasse d’égoïste ! Cette pensée culpabilisante me fit peur et mon rythme cardiaque s’accéléra… et si j’avais été quelqu’un de mauvais avant ?
Sentant l’angoisse se transformer en crise de panique je reportais mon attention sur ce patient que j’avais dérangé, qui souffrait et qui voulait savoir s’il était mort. Malgré mon anxiété sa réplique parvint à me faire esquisser l’ombre d’un mince sourire. La mort était dévastatrice… du moins elle l’avait été dans mon cas ! Je haussais les épaules et me décidais à parler pour ne pas plonger dans des pensées négatives qui risqueraient de me faire perdre pied.



- C’est la douleur qui vous faire dire cela… Mais la vie n'est pas raffinée, ni douce. La vie ne se prend pas avec des gants ; c’est une bataille… une conquête ! dis-je pensive.


Mais là je prenais mon cas pour une généralité non ? Un peu, beaucoup même ! En tout cas je n’étais pas certaine que ces quelques paroles me fassent passer pour une personne saine d’esprit. Sincèrement, je me serais fait flipper moi-même si j’étais à la place du type.
Alors je décidais de changer de sujet en proposant à l’homme de faire venir une infirmière et lui prouver que mine de rien je n’étais pas une folle échappée d’un asile. Certes, j’avais été dans ce genre d’endroit mais je ne l’avais pas fui. Je fronçais donc les sourcils en entendant la réponse… Comment le personnel de l’hôpital pourrait-il ne pas l’aider ?



- Oh ! D’accord… répondis-je simplement.


Puis je me disais qu’il avait peut-être dit cela parce que des cachets se trouvaient déjà sur place… et des forts en plus ! Je lui servais un verre d’eau et lui tendais les médicaments avec une certaine confiance qui s’envola quand il les refusa. Mais pourquoi ? Je relisais le nom des cachets. Il était impossible qu’ils ne lui fassent aucun effet comme il me le disait ; ou alors c’est qu’il était accoutumé. Je regardais à nouveau l’homme en posant le traitement.


- Ils sont pourtant sacrément dosés, déclarais-je. D’après mes souvenirs de cours ils font partis des plus puissants antidouleurs, continuais-je. Mais cela ne change rien au fait que le corps humain est une véritable énigme.  


J’aurais pu longuement m’égarer sur le sujet des mystères du corps et de l’esprit humain mais le patient me rappela par une question que je n’étais pas censée être ici ! Il ne se gêna pas non plus pour me demander ce que j’avais fait à mes cheveux.
La question fut si directe qu’elle me surprit. Je prenais une mèche de mes cheveux si blancs entre mes doigts et l’observais. Je les avais récemment coupés au carré ! Ils étaient redevenus soyeux, brillants mais restaient toujours aussi immaculés. Je soupirais…



- Je ne leur ai rien fait… avant ils étaient d’un joli blond, dis-je en me remémorant les paroles de ma mère, et depuis maintenant neuf ans ils sont blancs. … … Vous avez le droit de me dire que c’est horrible ou que je ressemble à une morte, précisais-je dépitée. J’entends ça tous les jours. Je marquais une pause et je repensais à la première question. Quant à ce que je fais ici, dans votre chambre ? répétais-je en souriant alors que le stress montait. Je… Je me cache ! Des infirmiers m’ont trouvée bizarre alors que je ne me sentais juste pas bien. Les hôpitaux ce n’est pas mon truc… ajoutais-je sincère. Mais entre nous, qui aime se retrouver dans ce genre d’endroit ? Où la mort rôde de partout, terminais-je avec un haussement d’épaules.

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You hallucinate! I'm not here. - Dim 30 Sep - 23:29

Je perdais pied avec le monde réel. Avec ce qu’il se passait autour de moi. Je transpirais à grosses gouttes. J’avais mal mais la douleur passait, maintenant j’avais froid, et mes dents grinçaient rang du dessus sur rang du bas. Je ne me sentais pas bien. Le sommeil avait été beaucoup trop perturbé et c’était la merde, maintenant, j’avais le plus grand mal à tenir éveillé et à raisonner clairement. Je n’avais que rarement eu ce genre de sensation au cours de mon existence. J’avais déjà subi des blessures. En Afgha, notamment. Ce n’était pas ça le souci. Mais là-bas, picole et médocs ça avait largement suffi, d’autant que l’armée ne prenait pas de risques avec les périodes de convalescence. On coûtait beaucoup trop cher pour qu’ils s’emmerdent à mettre en danger notre guérison. C’était atypique, ici. Cruel et douloureux. Je n’avais que rarement autant subi de toute ma vie, tenaillé en sus par un tel sentiment d’impuissance que j’avais bien du mal à me sentir droit dans mes baskets. C’était terrible finalement, quand on y pensait. Qu’un mec comme moi qui se bat, qui se démène dans l’existence contre tout ce qui m’arrivait dans la gueule, j’étais maintenant forcé de rester immobile et d’attendre. Autant dire que j’étais aux anges, sans parler du fait que j’avais l’impression de perdre complètement la boule entre la visite de la Oupyr, celle de Calliope, celles des autres. Tout se mélangeait dans ma tête, maintenant que je me retrouvais face à une nana aux cheveux blancs et à la gueule de zombie.


J’écarquille les yeux quand elle me sort un discours de colonel sur un poste malmené par un sale moral.



| Ca n’est jamais vraiment une conquête. Je crois. Je sais pas. Une bataille, ok, mais alors c’est Verdun. Un cloaque. |


Mais d’où je parlais de Verdun avec une nana inconnue qui se ramenait dans ma chambre pour se cacher ? D’ailleurs c’était quoi ça, comme excuse ? Elle acquiesce mais j ne sais toujours pas vraiment ce qu’elle fiche ici. Difficile de faire preuve d’autorité quand on est à moitié à poil et que l’autre moitié est surtout couverte de bandages, je n’avais pas vraiment le choix de ce qu’il se passerait ensuite. On me parle de dosage et tout ça mais je ne comprends qu’à moitié ce qu’on me dit. La chimie et moi ça fait à peu près cent cinquante alors forcément… Puissants ? J’ai un éclat de rire nerveux.


| Puissants ? Putain je pourrais en croquer dix au petit-déj que ça me ferait quedal. J’en peux plus, putain. |


Moment rare où l’on se confie sur l’amère vérité de l’existence. Je n’étais pas du genre à me plaindre, d’habitude. L’introspection me suffisait très bien pour savoir quand je faisais de le merde et que j’allais chier. Elle m’explique une histoire sur ses cheveux qui ont changé de couleur. Et qu’elle ressemble à une horrible morte. Hein ?


| Euh non, vous êtes pas horrible. On dirait Daenarys Targaryen en plus grande. Vous connaissez Game of Thrones ? |


Je renifle, plisse les yeux. J’ai l’impression de suer de dessous le nez aussi. Qu’est ce qu’il fait chaud dans cet endroit. Vous croyez que ça se donne, un poumon troué ? Usagé, abîmé mais pas niqué, peut resservir ! J’écoute plus qu’à moitié ce qu’elle me dit.


| C’est bizarre quand même. Et qu’est ce que vous fichez ici si ça vous fait peur ? |

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You hallucinate! I'm not here. - Jeu 4 Oct - 18:19

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Je ne savais pas si j’avais toujours été comme ça mais je n’aimais pas voir les gens souffrir sans que je ne puisse rien faire. Et là c’était le cas ! L’homme dont j’étais en train de perturber le repos souffrait mais je ne pouvais rien faire pour l’aider. Ce fait aurait pu me donner envie de partir de cette chambre, de cet hôpital mais ce n’était pas le cas. Je discutais avec l’inconnu qui m’intriguait sans que je ne comprenne pourquoi ! J’esquissais un très léger sourire en me rendant compte de ce mystère mais je ne m’attardais pas dessus. Il y avait tant de chose que je ne comprenais pas vraiment dans ma vie… Je deviendrais encore plus folle que je ne l’étais déjà si je tentais de trouver toutes les réponses ; j’en étais persuadée.
J’adressais d’ailleurs un sourire à l’homme en chassant mes pensées tandis qu’il comparait la vie à une bataille. A Verdun plus exactement. Intriguée, je fronçais les sourcils…



- Verdun ? répétais-je. Je me rendais compte que cela pouvait laisser penser que j’ignorais de ce dont il parlait. Ce n’était pas le cas. Vous comparez la vie à la bataille de Verdun ! C'est-à-dire à l'une des plus sanglantes batailles de la Première Guerre mondiale, continuais-je. C’est un peu morbide non ? Enfin… c’est mon point de vue, rajoutais-je.


Puis je tentais de convaincre l’homme de prendre les cachait que le personnel soignant lui avait laissé. Je ne savais pas pourquoi je le faisais mais je lui expliquais que les médicaments étaient puissants. Peine perdue ! Il continuait de prétendre que ces antidouleurs n’agissaient pas lorsqu’il les prenait. Je haussais les épaules en capitulant. Après tout je ne pouvais pas le forcer…
Je détournais le regard lorsqu’il avoua ne plus en pouvoir. J’étais désolée pour lui mais je ne pouvais pas l’aider. Mon attention se porta à nouveau sur l’homme.



- Vous serez bientôt de nouveau sur pied, vous êtes quelqu’un de fort… cela se voit ! déclarais-je alors qu’une ombre semblait se tenir derrière la porte de la chambre.


Je me tendais, les yeux fixés sur l’ombre, avant de constater que cette dernière appartenait bien à une personne réelle. Je poussais un léger soupir de soulagement mais constatais que mes tremblements s’étaient légèrement accentués. Pour oublier ce stress passager je parlais de mes cheveux et du fait que je ne savais absolument pas pourquoi il était aussi blanc.
J’allais remercier l’homme qui disait que je n’étais pas horrible mais un sourire apparu sur mon visage en entendant la comparaison qu’il faisait. Je hochais la tête positivement.



- Bien sûr que je connais. Daenerys Targaryen, la mère des Dragons aux titres multiples, dis-je enjouée. Si vous me comparez à elle autant dire que vous me faites plaisir. Je considère ça comme un compliment !


Puis arrivèrent les paroles et la question qui me firent froncer les sourcils avant de m’embarrasser. Il était vrai que je squattais la chambre de l’homme sans qu’il m’en ait donné la permission. Tortillant mes doigts je répondais.


- Pour commencer je suis désolée de vous importuner. Les hôpitaux m’effraient mais j’étais obligée de venir. Ma voisine vient d’être opérée et je lui avais promis de passer la voir ainsi que de lui ramener quelques affaires, expliquais-je. Chose promise, chose due… même si de mon point de vue c’est presque terrifiant de se retrouver ici. La mort et ce qui s’y rapporte me font peur depuis que… depuis quelques années déjà, rectifiais-je pour ne pas parler de mon passé oublié.

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You hallucinate! I'm not here. - Sam 6 Oct - 15:44

Je me demandais si ce n’était pas la marionnette qui nous faisait tous déambuler sur ce monde ravagé par le chaos, qui s’amusait à me torturer pour tout ce que j’avais provoqué au cours de mon existence. Est-ce que je n’avais pas été maudit, à un moment ou à un autre, par une quelconque puissance extérieure ? Il y avait de quoi se poser la question, avec toute cette douleur que je ressentais en continu depuis des jours, sans pouvoir compter sur le moindre effet de médicaments ou de substances quelconques. Maintenant je devais affronter tout ça seul comme un grand. C’était dur. C’était presque permanent. Et quelque part, la douleur me poussait à laisser mon esprit vagabonder, à faire le point. Je me rappelais parfois avec force de cette pensée que j’avais eue, le nez dans l’herbe, m’étouffant dans mon propre sang. Il était temps pour le Juge des Morts de passer un petit moment à se concentrer sur sa propre introspection, sur le bilan de sa vie… Se concentrer un peu moins sur les autres, et tous leurs travers. Ces caractères envieux, violents, jaloux et insatisfaits de tout, que je croisais à longueur du temps. Etre malmené par les émotions d’une foule était peut être révélateur de l’état du monde et des valeurs de notre société, mais cela signifiait aussi ce que j’étais réellement, ce qu’il me manquait pour faire partie de la foule. Je ne vivais qu’au travers de ces gens qui croisaient ma route. Je ne concevais que ce à quoi ils pensaient eux-mêmes, que ce qu’ils éprouvaient.


L’âme creuse et vide, cela ne voulait pas dire que c’était une mauvaise chose. Etre seul, regarder et décortiquer cette humanité à la loupe, ça me permettait d’accomplir ma mission. Cette vocation tenace et irrépressible qui me poussait sans cesse à faire ce que le tout-venant définirait comme du « n’importe quoi ». Du n’importe quoi stérile et dangereux, mais qui restait la seule chose qui me permettait de me sentir un peu en vie. La jeune femme en face de moi a l’air un peu amusée, un peu étonnée, de ce que je lui racontais.



| Oh, vous connaissez Verdun. C’est rare, par ici. Pas le bon continent. Mais la vie est morbide. Vous avez déjà visité Arcadia de nuit ? Si oui, vous savez de quoi je parle. |


La vie, la musique et la fête. Mais cette ville puait le chaos et le vice ; ses rues souvent mal famées empestaient le stupre et les psychotropes, le sang et les larmes. Je le savais ; j’étais une éponge à émotions et jamais de toute ma vie je n’en avais croisé de si fortes, de si violentes. Cette ville était un carrefour des consciences, dont la plupart finissait par choisir les plus sombres et tortueuses directions. J’ai un mince sourire alors que je tremble de froid –pourtant couvert de sueur-, quand elle dit que je suis quelqu’un de fort.


| Vous pouvez le penser. Un vrai colosse aux pieds d’argile. |


Je me rappelais de ce trop plein d’émotions qui avait surchargé ma conscience, au manoir. Comme si on avait essayé de trop me remplir, jusqu’à déborder. Ma psyché s’était retrouvée en plein cœur d’un typhon d’émotions violentes, brutales, bouleversantes. Tout le stress, la peur et la détresse, la rage et la brutalité, d’une quinzaine de personnes qui se battent à mort sur l’autel de la folie. Oui, j’étais fort. Face à un mec seul. Parce que je lisais dans son cœur et que j’avais une longue expérience du meurtre derrière moi. Mais face à une foule même inoffensive dans les gestes, je pouvais m’avérer terriblement fragile. Soumis aux pulsions des gens qui m’entouraient, à ce qui leur ravageait la conscience. Je perds un peu pied avec le fil de la conversation alors que l’intruse souriait quand je la comparais à une héroïne de série. Ca avait l’air de lui faire vraiment plaisir, et à démêler ses émotions je me rendais bien compte qu’il ne s’agissait pas de quelqu’un qui avait assez peu l’habitude d’être heureuse ou satisfaite.


| C’en est un. Encore que dans la série elle est souvent à poil, et là, vous ne faites pas beaucoup preuve d’implication pour prendre soin du moral des malades. |


Sourire crispé. J’usais d’humour et de dérision mais je tenais à peine. J’avais envie de dormir putain, j’étais à bout de nerf et à bout de forces, mais je sentais de beaucoup trop près la douleur dans ma poitrine pour réussir à la surmonter pour fermer les yeux un bon moment. Elle me confie sa peur de l’hôpital. Et sa voisine. Et elle semblait vraiment craindre la mort. Comme un gosse qui craint le noir, une peur secrète, qui pouvait nous prendre à tout moment. Je sentais que c’était dû à un événement spécifique.


| Que vous-est-il arrivé ? Vous n’avez pas toujours été comme ça. |


C’était une certitude. Pour sa peur comme pour son apparence ; personne ne naissait avec les cheveux blancs, sauf les grands prémas ou ce genre de cas particulier.

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You hallucinate! I'm not here. - Dim 7 Oct - 0:21

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Encore et toujours cette même réflexion. Étais-je comme ceci ou comme cela avant ma tentative de suicide ? Cette question revenait à propos de tellement de chose que cela en était presque devenu un toc. Pour une toquée comme moi c’était assez amusant ! Un sourire discret apparu sur mes lèvres lorsque cette pensée me traversa l’esprit. Bien sûr, je pourrais parfaitement savoir qui j’étais autrefois si je me décidais à ouvrir le journal intime que je tenais à l’époque. Mais j’avais peur ! Le contenu mystérieux de ce dernier m’effrayait encore plus que les visions et les voix que je percevais alors que les autres ne se rendaient compte de rien. Ces quelques mots que j’avais écrits pourraient m’apporter une explication… peut-être ; ou alors me donner à nouveau envie de mourir. La deuxième possibilité était la plus probable selon moi et je ne pensais pas cela sans raison.
Cependant je n’eus pas le loisir de penser à tout cela plus longuement. Je me demandais donc si j’étais passionnée d’histoire avant ça. Depuis ma ‘renaissance’ c’était le cas ! J’adorais lire les résumés des batailles anglaises mais aussi de celles des pays voisins du mien. Apprendre ce dont les hommes étaient capables était impressionnant et terrifiant à la fois ! Une chose était certaine… Depuis presque dix ans, il m’était plus plaisant de découvrir l’Histoire que de redécouvrir mon histoire.
Je souriais à l’homme qui avait raison lorsqu’il reprenait la parole. Rares étaient les personnes par ici qui savaient ce qu’était La Bataille de Verdun et qui en parlaient. Je haussais les épaules.



- Je suis une passionnée d’Histoire, déclarais-je, et aussi une anglaise très curieuse. J’ai lu de nombreuses chose sur les guerres qu’elles aient été civiles, mondiales… Celle de Verdun m’a réellement marqué, expliquais-je simplement. Puis je fronçais les sourcils à sa question… Je réfléchissais. Alors non, je ne sais pas de quoi vous parlez, reconnus-je. Mes sorties se terminent lorsque la bibliothèque ou le musée ferment. Cependant vous m’avez intriguée ! Une sortie n’a jamais tuée personne… je crois ! hésitais-je en observant l’homme.


En réalité j’avais de gros doutes sur ce que je venais de dire et les mots prononcés par le patient dont je ne connaissais toujours pas le nom me laissaient croire qu’il était dangereux de fréquenter les rues de cette ville la nuit. Pourtant c’est ici que mes parents avaient voulu que je refasse ma vie. Étrange ! La seule chose que j’avais retenue de l’ancienne Olivia était que c’était… que j’étais une fêtard qui n’hésitais pas à rentrer au levé du jour. Pensive, je fronçais les sourcils. Cette information me perturbait car elle me donnait l’impression que mes parents avaient voulu se débarrasser de moi pour de bon. Qu’importe ! J’avais coupé les ponts avec eux.
Autant ne plus penser à eux. Je fixais d’ailleurs l’homme en entendant les mots qu’il prononçait. Je ne le connaissais pas et ne savais donc pas s’il disait vrai.



- Contre l'adversité se prouve l'homme fort ! Je ne sais plus où est-ce que j’ai entendu cela… mais c’est plutôt vrai. La souffrance et même la vie sont des adversaires qui nous rendent plus forts. Enfin, une fois de plus c’est mon point de vue, rajoutais-je.


Puis la conversation dévia sur un sujet que je connaissais par cœur ! Mes cheveux… Cependant c’était la première fois qu’on les comparait à ceux de la sublime Mère des dragons de Game of Thrones. Pour moi c’était un compliment qui me faisait réellement plaisir et je ne le cachais pas. Je riais même aux paroles de l’homme lorsqu’il reprenait… C’était un rire sincère et franc !
Puis je regardais l’homme, malicieuse.



- Je ne suis pas infirmière mais je pourrais en toucher un mot à ces dernières, répliquais-je.


Pas sûr que celle que j’avais vu sortir de la chambre d’à côté un peu plus tôt puisse faire le même effet que la véritable mère des dragons. Non ! C’était même impossible en réalité. Le résultat serait même sûrement traumatisant.
Mon sourire disparut ensuite lorsque je dus donner quelques explications à l’homme concernant ma présence dans sa chambre. J’étais le plus honnête qui soit mais je ne m’attardais pas sur ce qui m’avait conduit à avoir peur des hôpitaux… ainsi que des ombres ou murmures suspects. Je ne pensais alors pas entendre cette question si directe et je me figeais, ne quittant pas l’homme des yeux.



- Non, je… Enfin… Je ne sais pas comment j’étais avant. Je marquais une pause. J’étais à nouveau mal à l’aise, stressée voir même carrément angoissée. Je tortillais mes doigts, toujours en regardant l’homme. On m’a dit que j’avais voulu m… que j’avais essayé d’en finir avec la vie il y a presque dix ans. … Moi, tout ce que je sais, c’est que j’ai l’impression d’être née à cet instant précis avec le look que j’ai là et pas celui des photos censées me représenter, racontais-je sincère. Alors oui, je n’ai pas toujours été comme ça. Mais j’ignore qui et comment  j’étais avant !


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You hallucinate! I'm not here. - Lun 8 Oct - 21:36

Je commence à me sentir plutôt mal, pour de bon cette fois. Je suis à bout de force. Je ne me sens pas très bien. Ce n’est pas les médicaments en tout cas. Je ne voulais en aucun cas montrer la moindre faiblesse, mais je n’avais plus vraiment le choix. J’étais mal. Je ressentais bien trop de douleur pour que ça soit efficace, tous ces machins qu’on m’avait donné à avaler ou par transfusion. Ce n’était pas ça. Alors c’était simplement mes blessures. Passage obligé quand on se fait tirer dessus de toute manière. Si c’était anodin, on ne le craindrait pas autant. Si c’était moins terrible, tout le monde porterait une arme et tenterait de régler le moindre tracas par ce biais. Je ne distinguais même plus tout à fait nettement ma comparse de ce soir ; la sueur et les larmes contenues emplissaient mes yeux et me les rendaient tout vitreux, c’était compliqué dans ces conditions de ne pas perdre totalement pied. Je la dévisage autant que possible, mais je dois sans cesse essayer d’ouvrir tout en grand les yeux, ou de les plisser voire de les fermer, pour essayer d’améliorer un peu ce que je vois. Je suis épuisé, et je suis fatigué de me battre contre cet ennemi invisible. Je ne peux rien faire contre ça, en tout cas. Elle sourit, s’amuse de la conversation. Elle l’apprécie, cet échange. Ca me fait du bien. Quelqu’un de totalement désintéressé, sans intention quelles qu’elles soient. Je ferme un instant les yeux. Me crispe avant de déglutir.


Une passionnée. Je sentais pourtant qu’elle ne pouvait pas se targuer de ce trait comme dominant dans sa personnalité. Il y avait de la tristesse en elle. De la solitude. Beaucoup de peur aussi, qui la dévorait de l’intérieur.



| Vous avez raison de lire. C’est bien. Y’a pas assez de gens qui font ça, ici. Moi aussi j’aime bien ça. J’aimais. Je ne sais plus. Pas le temps. Les sorties tuent des gens tout le temps, dans le coin. Vous faites bien de rester chez vous ou d’aller au musée. |


Même ce genre d’endroit, les hôpitaux, était plutôt à éviter. Elle cite quelqu’un, je crois, quand elle me flatte avec ses bons mots. Elle dit qu’elle a entendu tout ça quelque part, mais elle avait raison au fond, alors qu’elle parlait d’une véritable philosophie de vie. Je devais reconnaitre qu’elle avait raison même si là, maintenant, je me retrouvais plutôt dans une position qui était malaisante. J’ai un mince sourire quand même, comme le seul et unique écho d’une blague qui ne résonne qu’à mes propres oreilles.


| C’est vrai, vous avez raison. Et votre adversité à vous,c’est quoi ? |


Parce qu’elle en avait une. Bien sûr. Je le voyais bien dans son cœur. Elle était démolie à l’intérieur. En morceaux. D’une confiance en soi proche du néant, et je sentais bien que c’était avant tout la peur et la solitude qui guidaient sa vie. J’ai un sourire en coin quand elle me dit qu’elle n’est pas infirmière et donc, qu’elle ne peut pas s’exécuter face à ma demande grivoise. Putain, vraiment, qu’est ce que je dirais pas pour éviter de ma plaindre. Je me maudissais pour au moins la centième fois depuis mon arrivée dans cet hôpital, avant même d’arriver à ne serait-ce que concevoir que les choses pourraient venir du fait de mon travail, de mon implication, de mes compétences. Je ne voulais pas penser à tout ça. Je ne voulais pas penser à ma mission. Pas maintenant. J’aurais tout le temps de le faire plus tard. Je tiquais quand elle me disait qu’elle ne savait pas du tout comment elle était avant. Comment c’était possible ? Et l’angoisse enfle, la peur, l’appréhension. La peur du vide. Béant, qui s’étale devant elle à chaque instant.


| Eh ben merde alors. Il vous est arrivé un truc, c’est obligé. Vous parlez au dragon, du coup ? |
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You hallucinate! I'm not here. - Mer 10 Oct - 1:12

You hallucinate! I'm not here. × ft. Torben Rawne

Pourquoi je m’évertuais à rester dans cette chambre ? Je n’en savais rien ! J’aurais dû partir et laisser cet homme se reposer car il en avait besoin. Cela se voyait qu’il était épuisé et je m’en voulais de le fatiguer davantage pourtant j’étais incapable de quitter cette pièce. Bizarrement elle m’apparaissait comme un lieu presque apaisant sans que je ne sache pourquoi. Alors je restais tout en sachant que je n’aurais pas dû. J’entretenais la discussion avec celui dont je ne connaissais toujours pas le prénom et il faisait de même malgré sa fatigue évidente. Luttait-il contre le sommeil à cause de ma présence ou était-ce la douleur qui l’empêchait de s’assoupir ? J’étais tentée de lui poser la question mais je n’en faisais rien.
Je l’écoutais me dire que j’avais raison de lire… Cette simple constatation me fit sourire ! La plupart des gens que je croisais considéraient cela comme une perte de temps. ‘Les films c’est mieux’ me disaient-ils constamment. C’était d’ailleurs pour ne plus entendre ce genre de commentaire que je m’étais trouvée un club de lecture dès mon arrivée à Arcadia. Les gens y étaient sympas et même si je restais réservée lors des réunions ils ne le laissaient pas dans mon coin. Cela me permettait d’échanger avec des personnes en dehors de mon boulot ! Il faut dire que c’était l’une des rares sorties que je me permettais mais j’allais peut-être changer cela… ou pas !



- Les rues d’Arcadia sont-elles plus dangereuses que celles de Londres ? demandais-je pensive. Mes parents m’avaient dit que je sortais beaucoup et la nuit principalement. Ils ne m’avaient pas parlé d’agressions que j’aurais pu subir. Du coup je me rendais compte que je ne savais même pas si Londres était une ville dangereuse… C’est dommage de ne plus avoir le temps de lire ! repris-je ensuite. C’est un bon moyen de s’évader, d’oublier tout ce qui peut nous causer du tort. C’est éphémère mais cela fait du bien quand même.


Puis comme je le faisais souvent je parlais en utilisant des citations. Bien sûr je ne le faisais pas sans croire en ce que je disais. La vie pouvait réellement être une adversaire, tout comme la souffrance et pour moi l’oubli. Chaque jour depuis ma renaissance je me battais avec force pour me reconstruire, pour être mieux que celle que j’avais pu être. Je ne me souvenais plus de mon histoire mais le peu que j’en avais entendu ne me plaisait guère. Alors je faisais mon possible pour réussir ma vie tout en étant quelqu’un de bien… un peu folle peut-être mais gentille.
J’y parvenais assez bien, de mon point de vue. Parce que je ne connaissais pas vraiment beaucoup de monde ! J’étais assez solitaire. Ce n’était pas par choix ! Je m’obligeais à vivre ainsi car ce que je voyais et entendais sans que cela ne soit le cas des gens qui m’entouraient, ce cri que j’étais capable de pousser parfois feraient fuir n’importe qui.
Je fixais alors l’homme qui me disait que j’avais raison. Mais très vite je regardais le bout de mes chaussures à sa question et ce durant quelques longues secondes. Et enfin je relevais la tête pour répondre.



- La solitude ! C’est mon alliée tout comme mon adversaire. Je la crains plus que le néant de mes dix-neuf premières années de vie. … Et vous ?


Il s’était montré curieux et je pouvais donc me permettre de l’être en retour. Je ne pus ensuite m’empêcher de sourire et répondre à son avis sur mon manque de compassion pour les malades. Je n’étais pas infirmière, voilà qu’elle avait été ma réponse même si j’aurais pu lui dire que le plaisir de me voir déambuler aussi dévêtue que Daenerys n’aurait pas été le même que si la Mère des Dragons avait été véritablement là. Je ne le connaissais pas assez pour oser ce genre de réplique.
Puis je lui parlais de moi avec une aisance que je ne comprenais pas… J’avais beau trembler, sursauter à chaque ombre qui apparaissait sous la porte de la chambre, je me sentais assez en confiance pour rester à parler à cet inconnu.



- Oui, il a du m’arriver un truc. Je n’en doute pas une seule seconde, répondis-je. La véritable question c’est : quoi ? Puis je réfléchissais tapotant mes lèvres de mon index.
Je n’ai pas eu le plaisir de croiser un dragon mais si vous en connaissez un je serais ravie de le rencontrer pour tenter une discussion avec lui, déclarais-je en souriant.


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