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Poison on the mind - Egil & Romàn

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Poison on the mind - Egil & Romàn - Mer 19 Sep - 3:06

Un talon de pierre claque sur l'asphalte sali de la rue.

Tu foules du pied les débris de verre brisé, les bouts de papier jetés à la va-vite, les mouchoirs tâchés de sang et de fluides, les étrons noirâtres qui colorent le ciment gris de crasse. La puanteur de la ville envahit ton esprit, faisant voleter des relents de corruption qui engourdissent tes sens et souillent ton âme. C'est une nuit froide, remplie de rires qui sonnent faux, de conversations inutiles, de soupirs et de cris. L'anonyme foule qui arpente les pavés se complaît dans cette médiocrité sociale, dans ce bruyant silence. Les mots s'estompent, laissant la place au musc ambré d'une passion animale. Toute la complexité de la nature humaine réduite aux envies les plus noires ; baiser, mourir, tuer.

Au premier étage d'un bâtiment, une femme soupire d'extase dans une étreinte alcoolisée, les yeux perdus dans le vague, les membres flasques et le sourire aux lèvres. Son partenaire gronde et grogne, un chien en rut s'agitant sans conviction dans une chair moite et accueillante. La boisson trouble ses pupilles, laisse la sueur couler sur son front. Leur soupirs résonnent dans une ruelle adjacente, où une autre enfant de cette obscurité perverse est agenouillée à même le sol, trempant ses bas dans une flaque de pisse et de boue, la langue enroulée autour d'un membre flasque, son propriétaire guidant la bouche de ses deux mains calleuses.

Un autre joueur entre en scène, le petit ami jaloux, ses phalanges brisant le nez de son rival qui s'écroule dans les déchets à peine couverts par de vulgaires cartons tâchés de graisse. Il s'acharne, maintenant, malgré les hurlements de sa compagne et, bientôt, c'est sa joue à elle qui rougit, marquée par une gifle méprisante, assenée sans conviction. Au sol, la lame d'un couteau brille dans la maigre lueur des réverbères. Et celui qui voulait venger son honneur se retrouve à terre, les doigts serrés autour d'une large plaie au mollet.

Tu passes à côté de ces enveloppes vides, ils ne sont que les réceptacles d'une pulsion qui ne leur appartient pas. Et, bien que ton pas soit vif, leurs voix te hantent alors que tu traverses la nuit.

La première porte ouverte est poussée, la chaleur étouffante enveloppant ton être comme les caresses d'un femme. La musique résonne jusqu'au cœur, fait se dresser les poils sur ta nuque. Les corps se déhanchent, entrelacés, un coït habillé et sensuel qui te fait détourner les yeux. L'alcool que tu demandes apparaît comme par miracle dans ta main, amené par une serveuse exténuée que tu payes aussitôt, oubliant le pourboire qu'elle semblait attendre alors que tu lui tendais le billet sans un mot, sans un regard. Connard, le mot roule sur sa langue, expiré en un souffle que tu ignores. Seul t'importes l'oubli que tu cherches, la conviction que la vie s'échappe à chaque inspiration, à chaque mètre parcouru. Toi aussi, comme ces pauvres ères, tu aspires à la procrastination, à remettre au lendemain les problèmes de ce jour.

Le liquide brun de ton verre coule à flot, ta vision se trouble. La serveuse revient et tu la détailles enfin alors que tu finis par déposer les billets qu'elle attendait tant. Il y en a peut-être trop, mais peu t'importes, son sourire moqueur est une bouffée d'air frais dans cet enfer. Ses cheveux blonds captivent ton regard avide, ses yeux bleus sont plus sombres que les tiens, d'une profondeur insondable. Tout en elle respire le sexe et la folie, et elle te rappelle une jeunesse indifférente et pure. Tu l'embrasses, ta chaise renversée venant buter sur la table derrière toi, renversant la bière et le rhum de clients dont les visages sont semblables aux figurants d'une vaste pièce. lls gueulent, et tes lèvres sèches rencontrent une langue humide, tes mains nouées dans les boucles d'or d'une douceur de soie, l'une descendant lentement vers sa croupe.

Elle ne cède pas, pas totalement. Tu sens son sourire sous ta bouche, ses mains plaquées sur ta poitrine, son odeur enivrante de femme, la courbe d'un sein et la chaleur d'un bassin alors qu'elle le colle au tient. Puis elle se sépare, virevoltante, un éclat de soleil s'éloignant dans la masse informe, un au revoir, ou peut-être un adieu.

Tu bouscules ceux qui se trouvent sur ta route, avide de sa peau et de ses baisers, de l'image de tes dents plantées dans son cou gracile. Et comme tu aimerais saisir ses cuisses d'une poigne ferme, comme tu aimerais l'emprisonner entre ton corps et un matelas et te perdre dans ce qu'elle a à t'offrir. Sur ta route, un géant se dresse, l'air tourmenté, le gosier sans doute abreuvé par les nombreux verres qui traînent devant lui, et il n'est qu'un obstacle sur ton chemin, que tu pousses sans ménagement, cet imbécile. Qu'il aille au diable, il barre ta route, est le frein de tes pulsions les plus basses.

Au loin, elle te jette un regard amusé, la clope à la bouche et les pieds l'emmenant dehors, vers un néant qui t'appelles maintenant. Alors tu t'éloignes de l'homme que tu venais de malmener, guidé par la promesse d'une amnésie charnelle.
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Poison on the mind - Egil & Romàn - Lun 24 Sep - 17:26


my life is going on
EGIL & ROMÀN
Whatever happens in the future, trust in destiny
Don't try to make anything else even when you feel



L’alcool qui coule dans le gosier, encore et encore, comme un besoin insatiable de calmer la folie qui égrène l’esprit et le répand dans la réalité. Une partie à droite, là où tu ne comprends plus rien Romàn, une autre à gauche, là où il y a encore quelques connexions logiques avec ton ancienne vie. La tête qui pulse et qui trinque, explose sous les nouvelles informations que tu dois accepter. Des dieux. Clairement tu n’y aurais pas cru  si tu n’avais pas été témoin de ce qui s’était passé ce week-end là à l’Eden Manor. Mais y’a eu trop de choses, trop d’indices et d’images irréelles pour que tu n’acceptes pas les dires de McNamara et de Reed.

Tu es un dieu Romàn.
Ils le sont aussi.
Tu es un dieu.
Un dieu.


...Surement de la connerie vu ton talent à te foutre dans la merde mais un dieu quand même. Alors ouais, ce soir, t’as qu’une envie, te foutre dans le mal avec un peu d’alcool histoire d’oublier les dernières révélations et vibrer sous l’homme que tu es et non sous le monstre qui crie en toi mais que tu refuses d’écouter pour le moment. On ne sait pas qui tu es et d’où te vient cette force démesurée. Au final, y’a surtout plus de questions que de réponses dans ton crâne mais pour le moment, ça te suffit. Du moins, pour ce soir. Le lendemain matin, la ritournelle incessante au fond de ta caboche recommencera et tu continueras de tourner comme une pirouette incapable de s’arrêter jusqu’à avoir la fin de l’histoire.

Nouvelle gorgée, bouillante, écrasante. Tu plisses du nez sous le whisky un peu trop brulant. Mais bordel que c’est bon. Et clairement, le mec qui te bouscule un peu trop brutalement, tu ne le vois pas venir et tu aurais pu passer outre si le geste avait été plus calme et le regard moins cassant. Romàn Falco veut bien laisser tomber mais quand de l’essence est balancée sur les braises, il est le premier à en rajouter. L’imbécile t’abandonne, trop agrippé aux hanches d’une femme aux allures de pute du quartier. Mauvais goût en plus d’être impoli, ça fait vibrer tes poings et le titan qui sommeille en toi. Gorgée d’avalée, géant qui vrille de trois quart et fout sa paluche sur l’épaule du gars qui était prêt à s’éclipser.

« Ça vous va de bousculer des gens comme ça sans vous excusez ? »

Rester cordial, calme, respectueux. Alors que sous la verbe trop froide, y’a un putain de feu prêt à cramer le connard à l’allure de merdeux.
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