Septième jour à rester cloitrer dans son appartement. Septième jour de repos après les évènements de l’Eden Manor. Lyra n’a pas remis les pieds dans les rues d’Arcadia depuis cette soirée. Trop faible. Psychologiquement, mais surtout physiquement. Les premiers jours, elle ne faisait que dormir, sous l’œil inquiet de Finn. Chevalier servant qui s’était chargé de la ramener chez elle. Malgré son état comateux, elle se souvient encore du chemin, entre ses bras, du sentiment de sécurité ressenti avant de lacher prise. Une journée entière à dormir, se régénérer. Son état avait sans doute été plus proche du coma que de la sieste de récupération. Mais pas de solution miracle. Juste attendre… Et du repos. Elle ne savait toujours pas comment remercier Finn, de son attention, et de sa patience. Il lui avait fallu plusieurs jours pour réussir à se tenir debout. Plus que pour faire l’aller retour entre sa chambre et sa salle de bain. Aujourd’hui, elle avait réussi à faire l’effort de s’apprêter, se faire à manger aussi. Pas de migraines, seulement une fatigue latente qui continuait de subsister. Mais elle le sait, c’est qu’une question de jour avant que ça ne se volatilise complètement. Déjà là, rien à voir avec les premiers jours. Elle se souvient de la douleur, chaque muscle douloureux, crevé. Pas seulement de l’utilisation de son umbrakinésie –utilisation intense qu’elle n’avait pas mise en pratique depuis un moment- mais cet état, elle le doit aussi à Luca. Elle le sait au fond, Lyra, qu’il a jamais voulu lui faire mal. Il essayait d’aider, de la faire lâcher prise.Foutue pomme. Ca avait été l’explosion. Ses émotions, décuplées, prêtes à exploser. Un véritable raz de marée d’angoisse et de peurs la mettant à terre. Une douleur presque physique alors que tout e passait dans son cœur et dans sa tête.
Si Lyra a toujours voulu se montrer forte et résistante, elle a dû se rendre à l’évidence. Si elle ne voulait pas de problèmes plus sérieux, elle devait se reposer. Seulement après une semaine chez elle, elle devenait dingue. Et pourtant, elle ne se sentait pas encore de sortir de son sanctuaire même si l’idée d’aller faire un tour au café de l’irlandais lui avait traversé l’esprit. L’envie de le voir encore un peu plus, de se confondre en remerciements sans franchement savoir comment s’y prendre. Si ce n’est cet adorable paiement qu’il lui avait demandé. Un baiser sur la joue. Adorable Finn. Son attention la fait fondre plus que de raison. Mais elle devait faire face à la réalité. Elle était incapable de s’y rendre sans trop se fatiguer. Alors la jordanienne reste là, assise dans son canapé, les plaids en bordel, sa tasse de thé fumante entre les mains, la tête de son chien sur les genoux. Le téléphone qui vibre et Sirius qui relève la tête immédiatement. Anthea. Elle lui avait dit qu’elle passerait. Elle la connait par cœur, à s’inquiéter. Sans doute un peu trop. Heureusement qu’elle avait trouvé la force de lui répondre rapidement, sinon elle aurait débarqué comme une furie.
Ca cogne contre la porte. Boucan habituel d’une môme peu discrète quand elle s’y met. Malgré les derniers évènements, Lyra peut pas s’empêcher de sourire. « C’est ouvert. » Pas très prudent certes, mais ça lui évite les déplacements inutiles. Sirius se lève, fonce sur Anthea, comme à son habitude. Elle l’entend avancer, tourne légèrement la tête et tend la main, pour récupérer celle de sa frangine dans la sienne. « Avant que tu dises quoique ce soit… J’vais bien. » Ou mieux. Malgré ses traits tirés.
Il ne lui reste plus que quelques minutes avant d’arriver jusqu’à la maison de son ainée, et l’impatiente qu’elle est ne peut s’empêcher de presser le pas. Ses entrailles lui jouent des tours, se nouant les unes avec les autres à cause de l’inquiétude qui la ronge depuis sept jours. Son esprit divague, imagine des scénarios plus affreux les uns que les autres à propos de Lyra et de son état comateux. Elle s’en veut d’être partie de la soirée d’Eden Manor presque immédiatement après le début des festivités, laissant Lyra entre les mains d’une personne qu’elle ne connaissait pas, surement mal intentionné. Elle se rappelle parfaitement le sentiment de culpabilité qui l’avait envahi lorsqu’elle avait appris la façon dont la soirée s’était terminée, mais surtout l’état dans lequel Lyra avait fini. Sans attendre, l’intrépide morte d’inquiétude s’était précipitée chez elle pour prendre des nouvelles, mais c’était un autre inconnu qui lui avait ouvert la porte. Un certain Finn. C’est les yeux écarquillés qu’elle l’avait salué, perturbée par la présence du blond. C’est quoi ça ? N’avait-elle pu s’empêcher de penser face à ce bel inconnu. D’abord méfiante, comme à son habitude, elle avait rapidement senti qu’il n’y avait rien de mauvais en lui, surtout lorsqu’il avait posé son regard bienveillant sur la princesse endormit qu’il surveillait. Un vrai prince charmant. Sourire au coin des lèvres, elle avait quitté la maison en embrassant sa sœur sur le front et en lui laissant un bol de soupe dans son frigo, si jamais elle se réveillait avec la faim au ventre. La gamine maternait son ainée, elle ne pouvait s’en empêcher. C’était plus fort qu’elle. Lyra passait la plupart de son temps couché et endormi, alors Anthea avait fini par espacer ses visites régulières et elle n’avait pas encore eu l’occasion de la croiser hors de son lit. Aujourd’hui, elle en aurait surement l’occasion. Obligé de passer faire un tour dans la maison de sa sœur, elle s’était levée tôt pour faire toutes les choses qu’elle devait faire avant de passer, bâclant son travail sans aucun scrupule et fermant sa boutique deux heures plus tôt. Elle ne pouvait plus attendre, elle voulait voir son ainée et l’état dans lequel elle se trouvait. L’hyperactive qu’elle était ne tenait plus en place dans sa petite boutique, à regarder toutes les pierres précieuses une à une en attendant que l’horloge daigne indiquer l’heure de fermeture. Et puis de toute façon, il n’y avait eu aucun client de la journée, alors autant fermer. Ils avaient qu’à venir plus tôt s’ils souhaitaient voir les magnifiques bijoux qu’elle confectionnait.
La gamine s’avance vers la porte et cogne trois fois. Trois gros coups, faisant un boucan d’enfer. Elle veut que Lyra l’entende, même si tout le quartier a dû l’entendre tambouriner à sa porte comme une furie. Pourtant, elle n’avait aucune raison de s’inquiéter de la sorte, puisque Lyra avait répondu quelques minutes plus tôt à son sms disant qu’elle arrivait. « C’est ouvert. » La voix de son ainée résonne et sans attendre, elle ouvre la porte et s’enfonce dans sa demeure. Ses yeux cherchent sa sœur du regard, mais la seule silhouette qu’elle aperçoit en entrant est celle de Sirius qui se précipite vers elle. Le husky lui saute dessus, lui faisant une fête phénoménale comme à son habitude. Elle rentre dans son jeu et s’amuse quelques instants avec lui, le caressant, puis s’enfonce dans le salon où se trouve Lyra. Immédiatement, elle se précipite vers elle en tendant sa main pour s’emparer de celle de sa sœur, mais cette dernière la devance. « Avant que tu dises quoique ce soit… J’vais bien. » Les mots réconfortants s’échappent de ses lippes, ils se veulent réconfortant et persuasifs, mais ses traits tirés prouvent le contraire. Elle est fatiguée. La gamine ne réplique pas, car elle sait pertinemment que cela ne servirait à rien. « Tu tiens debout, c’est déjà ça. Toutes les fois où je suis passée, la belle au bois dormant dormait profondément. » Elle lui adresse un sourire compatissant, puis vient s’asseoir sur le canapé, quittant ses chaussures et s’engouffrant elle aussi sous un plaid. Elle fait comme chez elle, princesse des mille et une nuits qu’elle est. « Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ? J’ai entendu beaucoup de versions et je dois avouer que tout est un peu flou. » Elle se mordille la lèvre inférieure. Peut-être qu’elle n’aurait pas du poser la question, car Lyra ne voulait sans doute pas se remémorer les évènements éprouvants de la semaine passée. « Par contre, s’il y a une chose qui n’est pas flou, c’est le bel inconnu qui a veillé sur toi depuis cette fameuse soirée. C’est qui ce beau prince charmant ? » Elle sourit de plus belle, satisfaite de pouvoir le placer dans la conversation. D’un geste, elle se tourne vers Sirius et tapote le canapé pour lui dire de monter et de s’installer –ou plutôt s’affaler- sur elles deux. Le husky prend place, plus heureux que jamais, tandis que la gamine plonge ses iris sombres dans les prunelles ambrées de Lyra, attendant avec impatience de savoir qui est Finn.
La porte du grand appartement poussé, elle entend les pas de sa frangine avancés jusqu’à elle avant d’être stoppée, sans aucun doute par son husky. Elle sourit, Lyra, contente de voir la bouille d’Anthea, et l’effet qu’a sa présence. Pas seulement sur elle. L’avancée reprend et elle sent la main de sa mini-elle se glisser dans la sienne. Elle la serre, doucement, avant de la libérer. Elle se sent observer. La jordanienne sait que sa cadette l’examine minutieusement, à la recherche d’une blessure quelconque, de traces de fatigue… « Tu tiens debout, c’est déjà ça. Toutes les fois où je suis passée, la belle au bois dormant dormait profondément. » légère grimace sur les lippes de l’ainée avant de tourner la tête vers sa sœur. « toutes les fois ? T’es passée combien de fois ? » mais c’est vrai, il y avait du mieux. Pendant cinq jours, elle était restée cloitrée dans son lit. Impossible de rester debout trop longtemps. La fatigue l’avait achevé. Toute cette histoire l’avait épuisé. Et ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas eu besoin d’autant de repos. Peut-être même jamais. Pas à ce point. Pas même avec l’accident. La môme qui s’assoit, s’installe et Lyra bouge légèrement, se tournant un peu plus vers elle. « Qu’est-ce qu’il s’est passé exactement ? J’ai entendu beaucoup de versions et je dois avouer que tout est un peu flou. » Soupire silencieux qui passe la barrière de ses lèvres. Par où commencer ? C’est flou. Elle se demande même si elle n’a pas tout halluciné tant tout cela n’a aucun sens. Pourtant, la douleur et son état général continuent de lui prouver qu’elle n’a rien halluciné. « C’est… compliqué. » la réaction d’Anthea ne se fait pas attendre. Elle la mitraille du regard et Lyra se retient de ne pas éclater de rire. L’habitude de servir cette réponse à sa cadette. L’habitude de la tenir à l’écart pour la préserver en oubliant presque qu’elle a bien grandi et que ce monde là, elle y appartient, que ça lui plaise ou non. Elle ne pourra l’en protéger indéfiniment. Au fond, elle l’expose peut-être plus en la gardant dans le noir. « Honnêtement j’sais pas trop par où commencer. » reprend-elle en réfléchissant aux évènements avant que sa sœur n’enchaine à nouveau. « Par contre, s’il y a une chose qui n’est pas flou, c’est le bel inconnu qui a veillé sur toi depuis cette fameuse soirée. C’est qui ce beau prince charmant ? » Le rire la prend de nouveau, mais se transforme rapidement en quinte de toux. Foutue fatigue. Pas aussi remise qu’elle veut le faire croire. Sirius qui s’installe entre les deux princesses, et naturellement, sa maitresse glisse sa main dans sa fourrure. Adorable Sirius, compagnon de tous les jours, supporter du quotidien dont elle ne peut plus se passer, comme si une part de son âme était dans celle du canidé. « En fait tu te fous de savoir de comment je vais, tu mourrais juste d’envie de savoir qui est Finn ! » l’accuse-t-elle, un sourire en coin sur les lèvres. « Tu l’as dit… Le Prince Charmant. » avoue-t-elle en se pinçant les lèvres, baissant légèrement la tête. Ses joues se colorent rarement à cause de la gêne. Pourtant, quand elle pense à Finn, c’est souvent le cas. Parce que ça fait bien longtemps qu’elle n’avait pas ressenti quelque chose comme ça. Saturno ? C’était bien trop différent. Intense. Peut-être trop. Finn, c’était différent de tout ce qu’elle avait pu connaitre. Et elle se demandait même si elle le méritait, d’une quelconque manière. Elle voit bien, Lyra, que sa sœur ne va pas se contenter de ça, alors elle lève gentiment les yeux au ciel. « Oui il me plait. Satisfaite ?! Ca fait un moment qu’on se connait… Sans que ça soit réellement le cas. J’sais pas… Il tient un café-librairie, ouvert la nuit. J’aime bien y aller. Et j’ai fini par faire le premier pas…Bref. La soirée ! » Elle plonge le nez dans sa tasse de thé, en boit quelques gorgées en taisant le baiser échangé avant de se repasser le fiasco de la soirée en tête. Elle ne sait réellement pas par où commencer. Peu importe, le récit sera forcément chaotique. « Les gens sont devenus dingues, moi j’entendais des voix… A cause d’une foutue pomme. La Pomme de la Discorde ! je pensais pas tomber dessus un jour franchement. Bin c’est pas que des mythes. Ca fout le bordel. On s’est tous… foutus sur la tronche. C’est comme si on se reconnaissait plus vraiment. Comme si l’amitié, les relations ne comptaient plus. Juste la pomme. Puis Luca a essayé de me ramener sur terre j’imagine. Sauf que… son don c’est d’amplifier les sentiments. Vraiment, très fort. Peu importe ce qu’ils sont. Moi c’était… » la gorge qui se serre en souvenant de ce que ça a provoqué, le bruit des coups de feu, la panique, l’angoisse de pas savoir où étaient Sat et Nessie… « pas les plus joyeux. J’angoissais sans franchement le savoir. Ca m’a foutu à terre. C’est pas d’sa faute. Ca et l’utilisation de mon don tellement j’étais… possédée. Enfin quelque chose dans le genre. T’as bien fait de partir. » Elle tend sa tasse à Anthea, proposition silencieuse de partager sa boisson chaude avec elle, comme elle partageait son chocolat chaud.
Un soulagement s’empare d’elle lorsque ses prunelles sombres croisent les ambres de son ainée. Lyra allait mieux, et malgré les cernes qui ternissaient son doux visage, elle semblait même aller bien. La gamine lui sourit, ravie de constater son état et de voir que la belle au bois dormant s’était enfin réveillée. « Toutes les fois ? T’es passée combien de fois ? » Prise de court, elle plisse les yeux en essayant de se remémorer les multiples fois où elle est passée. Chaque fois, elle avait déposé un tupperware dans le frigo dans l’espoir que sa sœur se réveillerait sous ses yeux et aurait envie de manger pour retrouver des forces, mais face à son désespoir qu’elle éprouvait en voyant les yeux clos et le teint pale de son ainé, Finn avait fini par lui dire qu’il lui dirait de la contacter dès qu’elle se réveillait. « Je suis passée les cinq premiers jours, Finn a fini par me dire que tu m’enverrais un sms quand tu te réveillerais. Je devais surement avoir l’air épuisé. » Et elle l’était. Entre son boulot à sa boutique, sa vie personnelle, etc, la gamine était fatiguée. Malgré cela, elle avait continué de rendre visite à sa sœur endormie, mais après l’insistance de Finn, elle avait fini par ne pas venir le sixième jour pour se reposer et se changer les idées. Chose qui avait été difficile, car l’état de sa sœur occupait ses pensées. C’est alors qu’elle s’assoit sur le canapé à ses côtés, pressée de lui poser un tas de question. L’inquiétude prend le dessus et sa première question s’échappe de ses lippes. Que s’était-il passé à cette foutue soirée pour la mettre dans un état pareil ? « C’est… compliqué. » La gamine fait les gros yeux. Elle avait osé lui ressortir cette même excuse. Sans attendre, elle s’empare d’un coussin moelleux et la tape doucement en rigolant. « Mais… Ce n’est pas drôle ! » Lyra se retient de rire, bien consciente de l’effet qu’elle a provoqué. « Honnêtement, j’sais pas par où commencer. » Devant la mine pensive de son ainée, Anthea craint d’avoir ravivé des souvenirs qu’elle n’est pas encore prête à se remémorer. Elle change de sujet, elle enchaine en posant une autre question qui lui brûle les lèvres depuis son arrivée. Finn. Le prince charmant qui avait veillé sur sa sœur toute la semaine. Le rire contagieux de Lyra la fait rire elle aussi, ravie de voir que sa sœur ne se braque pas. Mais dès que son rire cristallin se transforme en quinte de tous, la gamine lui tape dans le dos comme si cela pouvait arranger les choses. Un bref instant, ses traits se tirent pour laisser place à l’inquiétude, mais cette dernière disparaît rapidement lorsque son ainée lui répond. « En fait tu te fous de savoir de comment je vais, tu mourrais juste d’envie de savoir qui est Finn ! » Elle imite sa sœur, plongeant ses mains dans la douce fourrure de Sirius tandis qu’un large sourire s’empare de ses lèvres. Elle lève les mains pour imiter un coupable sur lequel un flic pointe son arme. « Je plaide coupable ! Mais tu ne peux pas me reprocher de vouloir savoir qui s’occupe de toi quand tu es souffrante. C’était pas pure inquiétude. » Tente-t-elle en essayant de se rattraper. Elle se mordille la lèvre inférieure, un sourire toujours scotchée sur ses lippes. C’est à son tour de se retenir de rire face à la situation. « Tu l’as dit… Le Prince Charmant. » Anthea arque les sourcils, prise de court par la sincérité de son ainé. Alors il lui plait vraiment. Son sourire s’élargit face à l’air gêné de Lyra et ses joues qui s’empourpre. Cependant, la gamine continue de la regarder avec insistance. Elle attend la suite. Exaspérée, Lyra lève les yeux au ciel. « Oui il me plait. Satisfaite ?! Ca fait un moment qu’on se connait… Sans que ça soit réellement le cas. J’sais pas… Il tient un café-librairie, ouvert la nuit. J’aime bien y aller. Et j’ai fini par faire le premier pas…Bref. La soirée ! » La gamine affiche un air triomphant face à son aveux. « Satisfaite, oui. » Dit-elle tandis que sa sœur boit quelques gorgées en passant sous silence quelques potins intéressants. Anthea la soupçonne de ne pas tout dire, mais elle aussi passe sous silence ses suspicions, attendant de connaître le fin mot de l’histoire sur ce qu’il s’est passé à cette foutue soirée. « Les gens sont devenus dingues, moi j’entendais des voix… A cause d’une foutue pomme. La Pomme de la Discorde ! je pensais pas tomber dessus un jour franchement. Bin c’est pas que des mythes. Ca fout le bordel. On s’est tous… foutus sur la tronche. C’est comme si on se reconnaissait plus vraiment. Comme si l’amitié, les relations ne comptaient plus. Juste la pomme. Puis Luca a essayé de me ramener sur terre j’imagine. Sauf que… son don c’est d’amplifier les sentiments. Vraiment, très fort. Peu importe ce qu’ils sont. Moi c’était… » Les mots se coincent dans sa gorge et face au désarroi de Lyra, Anthea pose délicatement sa main sur la sienne. Elle imagine à quel point cela doit être difficile à se remémorer, revivre chaque instant aussi pénible soit-il. « pas les plus joyeux. J’angoissais sans franchement le savoir. Ca m’a foutu à terre. C’est pas d’sa faute. Ca et l’utilisation de mon don tellement j’étais… possédée. Enfin quelque chose dans le genre. T’as bien fait de partir. » Bouche bée, la gamine ne sait pas quoi dire. Elle accepte la tasse qu’elle lui tend pour tremper ses lèvres dans la boisson chaude chocolatée, restant pensif un bref instant. « C’est… wow, j’étais loin de me douter de tout ça.. » Elle boit une nouvelle gorgée, avant de tendre la tasse à sa propriétaire qui en surement plus besoin qu’elle. « Le point positif, c’est que c’était involontaire de la part de Luca. Même si cette semaine a du être des moins agréables. » De nouveau, elle change de sujet afin de ne pas éterniser le calvaire que cela doit être pour sa sœur. « Et donc, il s’est passé quoi avec Finn ? » Elle sourit de nouveau, ravie de son effet. « Tu m’as que tu avais fait le premier pas, mais tu m’as pas raconté ce qu’il s’est passé ensuite, ce qui est sans doute le plus croustillant à savoir. » Elle croise le regard de Lyra, et un souvenir resurgit. Celui du moment qu’elle a passé en compagnie de Saturno. Elle se souvient parfaitement les avoir vu s’embrasser à la fête, tout comme elle se souvient de la sensation étrange que cela avait provoqué en elle. Un peu perdu face aux déboires amoureux de son ainée, elle ne peut s’empêcher de poser une nouvelle question. « Ne m’en veux pas de poser cette question, mais je ne comprends pas. Finn te plait, n’est-ce pas ? Alors pourquoi je t’ai vu embrasser ce mec canon là, Saturno, avant de quitter la fête ? » Elle ne la quitte pas des yeux, guettant la moindre réaction. « Je pensais que c’était du passé, même si j’ai douté à plusieurs reprises de la nature de votre relation. Enfin visiblement, je me suis trompée. » Elle s’efforce de cacher sa déception et la pointe d’amertume dans sa voix. Elle était un peu jalouse du baiser qu’il avait échangé, mais elle ne pouvait pas vraiment en vouloir à sa sœur. Ils avaient tous les deux un lourd passif, et elle savait que Lyra l’aimait beaucoup. Même si elle était loin de se douter qu’ils s’aiment plus que de simples amis.
« Je suis passée les cinq premiers jours, Finn a fini par me dire que tu m’enverrais un sms quand tu te réveillerais. Je devais surement avoir l’air épuisé. » Elle se souvient bien avoir trouvé quelques plats faits maisons, mais ça reste vague encore. Elle n’est pas certaine que même les rares fois où elle avait la force de sortir du lit, elle était réellement bien présente. « Désolée de t’avoir inquiété comme ça. » lache-t-elle sincère, en se massant légèrement les tempes. Pas un seul instant elle n’avait imaginé que cette soirée prendrait cette tournure-là. Evidemment, elle avait bien pensé à un moment qu’avec autant de réincarnations réunies ça risquait de devenir un peu animé. Mais pas que ce serait un chaos pareil. Mais même en étant là, face à elle, Anthea peut pas s’empêcher de continuer à l’observer, à notifier la moindre trace de fatigue. L’inquiétude transparait dans chacun de ses mots, incapable de la cacher. Pourtant, son ainé sourit, prête à la taquiner avec cette réponse bien particulière dont elle n’est que peu friande. C’est compliqué. Réaction immédiate et Lyra s’en amuse encore plus. Le coussin d’ordinaire réconfortant et confortable se fait attaquant sous l’assaut de sa cadette. « Mais… Ce n’est pas drôle ! » « Oh si ! » Son sourire ne quitte pas ses lèvres, parce que c’est bien trop simple la taquiner. Pourtant, Lyra cherche bel et bien une manière de lui expliquer le déroulement de la soirée. De manière condensée. Il s’y est passé bien trop de choses pour tout raconter, et sans s’emmêler les pinceaux. Elle a pas le temps d’y voir clair qu’une autre question fuse, provoquant l’hilarité de l’archéologue. Elle est donc là la raison de sa venue. Enquêtrice en herbe qui cherche à connaitre les détails de la privée de son ainé. Seulement la fatigue la rattrape, la quinte de toux aussi. Elle ne va pas si bien que ça. Tout la fatigue. Tout lui rappelle qu’elle a abusé, et que c’est sans doute encore au fond de son lit qu’elle devrait être. La môme plaide coupable, et l’ainée sourit de plus bel. « Je plaide coupable ! Mais tu ne peux pas me reprocher de vouloir savoir qui s’occupe de toi quand tu es souffrante. C’était pas pure inquiétude. » le sourire en coin, l’excuse lui semble légitime, mais elle ne doute pas un seul instant que sa curiosité ne dépasse tout ça. Et comment ne pas l’être ? Finn a un charme fou, et son aura a quelque chose d’apaisant. Avec lui, on se sent tout de suite en sécurité. Et c’est sans doute pour ça que Thea a fini par ne plus venir. Elle savait que sa sœur était entre de bonnes mains. Mais elle sait qu’elle ne s’en sortira pas avec ça. Elle sait que Thea la bornée veut plus. Les détails, les croustillants, ceux que Lyra tentent de taire. Pour le moment. « Satisfaite, oui. » Le baiser, la promesse d’un diner. La promesse d’un futur et d’autres possibilités. La promesse d’un rêve éveillé. Finn et ses attentions, sa sensibilité. Ses blessures. Un mec qui mérite tant d’amour et qui semble en manquer. Mais la jordanienne tait tout ça. Pas par manque d’envie de le partager avec sa sœur, mais par pudeur, souvent gênée d’exprimer ce qu’elle ressent ou ses attentes. La peur de tout foirer avant que quoique ce soit n’ait commencé. Alors au final, parler du fiasco de la soirée lui semble soudainement bien plus simple. Elle serre la main d’anthea, comme un soutien supplémentaire. Peut-être aussi un moyen de lui assurer que ça va aller. Juste un moment délicat à passer. Le résumé est grossier, et elle essaie de se focaliser sur ce qu’il lui est arrivé à elle, en laissant le reste de côté. Pas besoin de la faire paniquer. Juste une explication sommaire pour expliquer son état actuel. « C’est… wow, j’étais loin de me douter de tout ça.. » léger sourire sur le coin des lèvres alors que Thea attrape la tasse. Comment aurait-elle pu ? Lyra est bien contente qu’elle ne soit pas restée. Ca faisait une personne de moins pour qui s’inquiéter. La tasse récupérée, elle en boit une nouvelle gorgée, réellement apaisée par cette sensation de chaud. « Le point positif, c’est que c’était involontaire de la part de Luca. Même si cette semaine a du être des moins agréables. » « C’est rien de le dire. Mais j’ai peur qu’il s’en veuille… » la main dans le pelage de Sirius, elle laisse sa tête retombée en arrière, sur le dossier du canapé. Le chien bouge légèrement, et elle sait qu’il est prêt à s’endormir, tranquillement posé entre les deux frangines. « Et donc, il s’est passé quoi avec Finn ? Tu m’as que tu avais fait le premier pas, mais tu m’as pas raconté ce qu’il s’est passé ensuite, ce qui est sans doute le plus croustillant à savoir. » C’est qu’elle a presque arrêté de respirer. Elle tourne légèrement la tête, un bref coup d’œil à sa sœur. Elle est foutue. Elle la fixe. Trop intensément à son gout, attendant sans aucun doute les réponses à ses questions. Des réponses qui auraient de quoi satisfaire sa curiosité. Elle le sait, Lyra, qu’elle va devoir se lancer. Qu’elle va devoir lui parler de ce baiser un peu avorté. Qu’elle va devoir lui dire le fond de sa pensée. « Il m’a embrassé. Y’a quelques temps… Et il s’est excusé. Et il vient là demain soir. » Elle voit venir son air taquin aux réponses qui vont suivre. Mais ce qu’elle avait pas vu venir, c’était la question suivante. « Ne m’en veux pas de poser cette question, mais je ne comprends pas. Finn te plait, n’est-ce pas ? Alors pourquoi je t’ai vu embrasser ce mec canon là, Saturno, avant de quitter la fête ? » La machoire se crispe. Pas seulement parce que c’est elle qui évoque Saturno, mais parce qu’encore une fois, c’est le qualificatif de canon qu’elle emploie. Et Lyra, elle se perd bien trop vite dans ses souvenirs, dans cette dispute qu’ils ont eue. Ca a laissé un gout amer. Pendant plusieurs jours. Un cœur blessé et comprimé. Pourtant, il a encore su se faire pardonner. Il a su lui montrer, qu’elle perdrait pas sa place. Que dix ans, ça s’efface pas comme ça. Ca s’efface pas du tout. Que la complicité et la loyauté, ça peut pas se volatiliser. Que les sentiments un peu brouillons, inexpliqués et inexplicables, ils sont là. En fouillis, quelque part, sous la fierté et l’ambition. Il a su lui montrer ce pourquoi elle avait craqué. Il s’était fait pardonner, à sa manière. A leur manière. Celle qui avait fonctionné entre eux depuis le début. « Qu’est-ce que t’as avec Sat ? » Parce que le sujet lui semble trop récurrent en si peu de temps, et malgré elle, malgré Anthea et tout son amour, ça l’irrite plus que de raison. Parce que la raison, elle est bien loin quand il s’agit de l’italien. « Je pensais que c’était du passé, même si j’ai douté à plusieurs reprises de la nature de votre relation. Enfin visiblement, je me suis trompée. » Elle se redresse légèrement, le sourire volatilisé. « Ca n'a jamais été du passé. » la réponse fuse. Plus vite qu’elle ne l’aurait voulu. « C’est juste… Pas comme avant. C’est compliqué, Thea. Vraiment compliqué. Mais ce soir-là, il voulait juste agacer Nessie. » elle soupire, sachant pertinemment que cette réponse agacera sa cadette. Si ça peut parfois l’amuser, elle a comme l’intuition que cette fois ça ne sera pas le cas. Au final, elle ne lui a jamais franchement parlé de sa relation avec Sat. Pas en détails. Comme un secret gardé et couvé. Ou presque. Parce que s’afficher ne les a jamais franchement dérangé. Elle finit par se lever, parce qu’elle ne tient plus en place, réveillant Sirius au passage, se demandant surement ce qu’il se passe. « J’ai regretté de pas l’avoir épousé. Pendant longtemps. Trop longtemps. J’saurais pas t’expliqué, mais j’ai flippé. Et d’une manière différente, ça a continué. Peu importe qui il se tapait à côté. Ou peu importe sa femme, en réalité. » La tasse reposée, les bras croisés, elle marche, le visage fermé. Vers une fenêtre, puis une autre. Sirius désormais dans ses pattes. « Ca a toujours été compliqué avec Sat. Lui, moi… Nous. J’saurais pas te dire ce qu’il se passe. C’est juste…comme ça. J’étais pas capable de rester loin de lui. Et il a toujours été là. » Ce qu’elle dit pas, c’est qu’elle pourrait retourner la ville, qu’au même titre que ses frangines, il est devenu un des piliers de sa vie. Elle se masse les tempes, essaie de garder son calme, sans réellement savoir pourquoi tout ça l’agace. Elle aime pas ce que ça pourrait vouloir dire, elle aime pas non plus ne pas être capable de lui expliquer ce qu’il se passe. « Je le reconnais, c’est pas très sain. Et ça l’est encore moins depuis… Finn. » elle s’appuie contre le mur, déjà plus fatiguée qu’elle ne l’aurait voulu, le regard fixé sur sirius qui n’attend que des caresses. Elle évite précautionneusement le regard de sa sœur, par peur d’y lire des choses qui ne lui plairaient. De l’envie, de la jalousie… Peu importe. « Finn me plait vraiment. Et c’est complètement différent de ce qu’il y a avec Sat, peu importe ce que c’est. Et ça me fait du bien, plus que je ne l’aurais imaginé. Mais dix ans de… tout ça. Ca s’efface pas. »
« Désolée de t’avoir inquiété comme ça. » S’inquiéter n’était peut être même pas assez fort pour exprimer l’anxiété qui l’avait gagné à l’instant où elle avait appris que la soirée s’était plutôt mal terminée et que Lyra avait fini dans un sale état. Lyra était tout pour elle, c’était sa sœur, son ainée, son modèle. Sans elle, elle ne saurait plus comment faire, ni comment vivre. Chaque minute de sa vie, elle s’était appliquée à prendre exemple sur elle, à copier chacun de ses gestes et de ses mouvements, même si avec le temps ce comportement s’était un peu estompée. Anthea avait beau avoir trouvé sa propre personnalité, son repère restait le même. Lyra. « Oh si ! » Non, vraiment pas. Quoiqu’un peu tout de même. Combien de fois avait-elle entendu ses mots sortir de la bouche de sa sœur ? Un nombre incalculable de fois. Mots qui l’énervaient au plus haut point, même si d’une part elle savait que Lyra faisait cela pour la protéger. Seulement, la gamine avait grandi et était capable de tout entendre. Elle n’était plus la petite gamine douce et effrayée qu’elle était avant son éveil, loin de là. Elle était devenue une battante, même si parfois son assurance et son ego dépassaient les limites. Ses traits tirés, refletant l’inquiétude, finissent par se détendre. Elle se prend au jeu et se montre taquine en s’emparant de l’un des moeilleux coussins du canapé pour taper doucement sa sœur. Ca lui apprendra à ressortir cette réplique vieille de dix ans. Malgré les petites tapes avec le coussin, son ainée sourit. Son excuse était légitime, totalement légitime même et vraie qui plus est. Elle s’était fait un sang d’encre pour elle, mais à l’instant où elle avait vu Finn, elle n’avait pu s’empêcher de se poser des questions. Mais ses fameuses questions, elle les posera plus tard car Lyra se lance dans son récit, racontant la terrible soirée qui l’a mise dans un état pareil. Son sourire disparaît, laissant place à un air grave. La gamine était loin de se douter des mésaventures de son ainée, même si elle n’avait fait qu’imaginer le pire ses sept derniers jours. Ne sachant que dire, elle plonge son nez dans la tasse qu’on lui tend avant de la redonner à sa propriétaire. « C’est rien de le dire. Mais j’ai peur qu’il s’en veuille. » « Il peut s’en vouloir vu l’état dans lequel ses pouvoirs t’ont mis ! » Elle est égoïste Anthea, car pas un seul instant elle ne pense au bien être de Luca. Elle veut simplement qu’il s’en veuille, qu’il sente ses trippes s’entortiller comme les siennes l’ont fait lorsqu’elle a appris l’état de sa sœur. Contrairement à Lyra, elle garde sa main dans le pelage du husky, faisant des mouvements de vas et vient, caressant son doux pelage. Le récit raconté, la gamine saisit l’occasion pour poser ses fameuses questions à propos du dit « Finn ». Elle veut tout savoir, sachant que sa sœur est loin de lui avoir tout raconté. Le bref regard que lui adresse sa sœur en dit long. Anthea ne la quitte pas des yeux, scrutant le moindre de ses mouvements. Ses joues écarlates ne lui échappent pas. « Il m’a embrassé. Y’a quelques temps… Et il s’est excusé. Et il vient là demain soir. » « Oh oh oh. Demain soir ! Vous ne perdez pas de temps. » Lance-t-elle avant de brièvement enchainer sur l’une des questions qui l’effraie sans doute le plus. La relation qu’elle entretient avec Saturno. Relation qui lui échappe et dont elle ne connaît pas les détails. Lyra se crispe, c’est flagrant. La gamine n’aurait pas du poser la question, elle le sait. La dernière fois qu’elle avait osé dire qu’il était canon, une colère noire s’était emparée de son ainée qui était subitement partie elle ne sait où. Elle n’avait pas osé en reparler jusqu’à présent. Mais après tout, elle avait le droit de savoir et puis, Sat l’avait embrassé en public, donc logiquement ils n’avaient rien à cacher. « Qu’est-ce que t’as avec Sat ? » D’un revers de manche, elle lui retourne la question. Surprise, elle hausse les sourcils. C’est une bonne question. Rien peut-être. Quelque chose peut-être. Elle-même ne sait pas vraiment. « Ca n’a jamais été du passé. » L’irritation est clairement perceptible dans le ton qu’elle emploie, ce qui pousse la gamine à la fermer. Elle ne voulait pas risquer de mettre sa sœur en colère une nouvelle fois, et surtout, elle voulait des réponses. Le chapitre n’était pas clos. Saturno était encore bien plus présent qu’elle ne l’imaginait dans la vie de Lyra et elle prend sa réponse comme une gifle en pleine figure. Sa stupeur et sa déception se voient surement, car son visage se décompose quelque peu. « C’est juste… Pas comme avant. C’est compliqué, Thea. Vraiment compliqué. Mas ce soir là, il voulait juste agacer Nessie. » Ce soir là, il voulait juste agacer Nessie. La dernière phrase résonne dans son conduit auditif, la gamine se focalise dessus. Ce soir là. Les autres soirs, ce n’était pas juste pour ça. Elle se décompose davantage. Ses prunelles fixent toujours sa sœur, elle la regarde se levait sous la pression de l’énervement. Parler de Sat la rendait toujours comme ça. Sur les nerfs. Sirius ouvre les yeux, un peu perdue. Tout comme Anthea. Elle est paumée. Elle ne comprend rien. Elle n’avait jamais relevé les nombreuses visites de Sat chez les Al Khayzuran ou inversement. Et pourquoi l’aurait-elle fait ? Il n’existait pas à ses yeux avant la fameuse soirée où ils s’étaient parlés. « J’ai regretté de pas l’avoir épousé. Pendant longtemps. Trop longtemps. J’saurais pas t’expliquer, mais j’ai flippé. Et d’une manière différente, ça a continué. Peu importe qui il se tapait à côté. Ou peu importe sa femme, en réalité. » C’était compréhensible. Être lié à quelqu’un pour le reste de sa vie, ça ferait flipper n’importe qui. Même les âmes sœurs flippaient, bien qu’elles soient destinées à être ensemble. Une grimace s’affiche spontanément sur son visage. Lyra et Sat n’avaient jamais cessé de se voir. Jamais. Ils continuaient même à coucher ensemble, alors qu’il la draguait ouvertement. Sa mâchoire se crispe et elle baisse les yeux, son visage se décomposant encore plus –si c’est possible. Ses yeux sont perdus dans le vide, elle ne la voit pas marcher, le visage fermé. « Ca a toujours été compliqué avec Sat. Lui, moi… Nous. J’saurais pas te dire ce qu’il se passe. C’est juste…comme ça. J’étais pas capable de rester loin de lui. Et il a toujours été là.. » Elle acquièsce, faisant des mouvements lents avec sa tête. Il a toujours été là oui. Comment n’avait-elle pu se douter de rien ? Et elle, bien plus naïve qu’elle ne voulait bien l’avouer, était entrée dans le jeu de ce séducteur lorsqu’il l’avait dragué. C’était dans sa nature, à Thea, mais savoir qu’il y avait quelque chose entre lui et sa sœur la révulsait. Ce n’était pas du passé et ça changé la donne. Lorsqu’elle se masse les tempes, le mouvement attire les iris sombres de la gamine. De nouveau, elle regarde son ainée marcher d’une fenêtre à l’autre, l’air irrité. « Je le reconnais, c’est pas très sain. Et ça l’est encore moins depuis… Finn. » C’est carrément malsain, en effet. Les mots lui brulent la langue, mais elle se tait. Elle tente de maitriser ses mots. « Finn me plait vraiment. Et c’est complètement différent de ce qu’il y a avec Sat, peu importe ce que c’est. Et ça me fait du bien, plus que je ne l’aurais imaginé. Mais dix ans de… tout ça. Ca s’efface pas. » Dix ans. C’est le coup de massue qui l’achève. Elle n’avait pas réalisé. Dix ans de relation qui les liés tous les deux. La bataille était perdue d’avance, même si elle n’aurait jamais tenté quelque chose sachant que Lyra était dans la course. Un lourd silence s’installe dans le salon, où seuls les pas de Lyra se font entendre. Anthea déglutit difficilement, ne sachant pas comment réagir. Si elle s’énerve, Lyra s’énervera d’autant plus. Elle doit maitriser ses mots, ne pas dire n’importe quoi. « Encore une fois, j’étais loin de me douter de la… relation qui vous liés. Si j’avais su, jamais je n’aurais répondu à ses avances. » Son ton est neutre, même si elle est quelque peu amer. Amer non pas envers Lyra, non. C’est la situation qui lui laisse un goût amer. Saturno lui plait, il lui plait même beaucoup, mais il est avec Lyra. Enfin pas vraiment. Enfin si. Enfin, elle ne comprend pas tout. « Et comment aurais-je pu le savoir ? Je pensais que ça n’avait pas marché, comme tu me l’avais dis il y a dix ans. » Cette phrase sonne comme un reproche, car s’en est un. Elle est énervée, car Lyra lui a menti encore une fois pour la protéger de la dure réalité de la vie. Elle n’a qu’une envie, c’est de la secouer pour lui montrer qu’elle n’est pas en sucre. Pas plus qu’à l’époque. « Mais bordel Lyra, j’aurais pu comprendre ! » Elle se lève à son tour, créant un certain affolement chez Sirius. Il ne comprenait vraiment rien le pauvre, paniqué à l’entente des cris. « Je ne suis pas en sucre. J’ai grandi, et quant bien même je serais restée aussi naïve et innocente qu’à l’époque, j’aurais préféré savoir tout ça. » Elle reste immobile et sert les poings. La colère l’envahit, elle aussi, alors qu’elle n’a pas lieu d’être. « Bref, maintenant que je sais que vous avez une relation, enfin un truc, ça me donne des frissons. Dire que j’ai osé imaginer des choses avec ce type ! » Elle affiche un air faussement dégouté. « Calme toi, ok ? Tu n’as plus aucune raison de te sentir menacer par moi. » C’était complètement faux, mais la gamine était loin de se douter de la tournure que prendraient les évènements et la relation qu’elle entretiendrait avec Sat plus tard. « Je pensais qu’on se disait tout et qu’on se faisait confiance, mais visiblement, je me suis trompée encore une fois. » Sa machoîre se crispe, et sur ses mots, elle fonce dans la cuisine pour prendre ses affaires en lançant un dernier regard noir à sa soeur. Elle pose son sac sur la table, cherchant ses clefs à toute vitesse. Rouge de colère, elle ne les trouve pas. « Mais elles sont où ces foutues clefs ?! » Grogne-t-elle. Elle est folle de rage contre sa sœur, mais pas à cause de sa foutue relation avec l’homme qui lui plait tant. Non, c’est le fait qu’elle lui ait menti effrontément pendant dix ans. Dix longues années où elle l’a regardé dans les yeux en lui cachant la vérité.
« Il peut s’en vouloir vu l’état dans lequel ses pouvoirs t’ont mis ! » Lyra secoue doucement la tête, une légère grimace sur le visage. C’est vrai que c’était pas agréable, et que c’est pas franchement beau à voir, mais elle n’en a jamais voulu à Luca. Alors elle serre légèrement la main de Thea dans la sienne, comme si ça allait lui prouver qu’elle allait bien. « Arrête… ça va. Je t’assure. Faut pas lui en vouloir. Je crois qu’il torture assez tout seul pour que d’autres s’y mettent. » Si Lyra a toujours été une tornade, un peu sauvage, souvent inarrêtable, ça ne l’a jamais privé d’avoir une compassion importante. Elle sait pourquoi il a fait ça, et elle pouvait ressentir, d’une certaine manière, la douleur que ça lui infligeait aussi. Pourtant cet épisode n’est pas complètement derrière elle. Outre la fatigue, elle se souvient parfaitement de tout ce qu’elle a ressenti. Chaque émotion décuplée qui explosait. Pas le plus plaisant des souvenirs. Pas franchement à l’aise avec le sujet ‘Finn’, elle est plutôt soulagée d’abandonner les souvenirs de l’Eden Manor. Elle a pas l’habitude de parler de ce qu’elle ressent. Pas comme ça, pas aussi tôt. « Oh oh oh. Demain soir ! Vous ne perdez pas de temps. » Elle rit doucement, lève les yeux au ciel, amusée. « tu rigoles ?! Ca fait j’sais pas combien de temps que j’vais dans son café, et y’avait jamais rien eu. Il était peut-être temps qu’il se passe quelque chose. » qu’ils s’adressent la pole plus que pour une commande. Mais elle devait l’avouer, depuis, tout s’était accéléré. Comme si cette soirée avait permis de rompre la quasi-totalité des barrières qu’ils avaient tous les deux.
Et enfin de compte, elle aurait peut-être préféré continuer sur Finn. Elle aurait pu gérer la curiosité de Thea et es taquineries sur l’irlandais. Ses questions douteuses et son amusement certain. Tout, sauf le sujet Saturno. Elle répond pas, la cadette. Elle garde le silence, mais son irritation est visible. Plus qu’elle ne le croit, ce qui n’arrange en rien l’état de Lyra. Ca l’agace, elle aussi. Pas simplement vis-à-vis de sa frangine, mais parce qu’elle a sa conversation avec l’italien en tête. Ca, et surtout leur réconciliation. Ce canapé, ses mots, ses baisers. Alors Lyra, elle s’interroge sur les sentiments d’Anthea. Parce que c’est forcément de ça dont il est question vu la façon dont son visage se décompose au fur et à mesure qu’elle avance dans ses explications. C’est pas simple de démêler tout ça. Pas simple d’y voir clair, et elle avait jamais ressenti le besoin de le faire. Avec Saturno, ils se satisfaisaient de ce qu’ils avaient. Pas d’étiquette, pas de justification. « Encore une fois, j’étais loin de me douter de la… relation qui vous liés. Si j’avais su, jamais je n’aurais répondu à ses avances. » « Pardon ? » elle a arrêté de respirer, Lyra, alors que la tempête vient de se déclencher. Ca se déchaine à l’intérieur, et ça gronde. répondu à ses avances. c’est pire que ce qu’elle imaginait. Elle sent son cœur se serrer, éclater ou imploser, elle a pas capable de faire la différence. Elle le sent juste dégringoler. La chute est brutale, horrible. Si les faits en eux-mêmes la mettent déjà dans une colère horrible, la confiance que vient de briser Saturno lui donne envie de gerber. Elle a la gorge qui se serre en repensant à sa promesse, à ses mots trop sérieux, trop beaux sans doute. Une promesse bancale, éphémère. Elle prend sur elle, un peu, pas assez. Mais elle déçue. Déçue de constater qu’Anthea y a répondu. C’est à se demander si elle vit dans un monde parallèle ou si elle a des principes un peu trop pointus, largement dépassés. « Qu’il te fasse des avances m’horripilent mais j’suis pas surprise. Mais que t’y répondes ?! » son regard en dit assez long. A mi chemin entre ‘tu te fous de ma gueule ?!’ et ‘t’es sérieuse ?!’. « Et comment aurais-je pu le savoir ? Je pensais que ça n’avait pas marché, comme tu me l’avais dis il y a dix ans. » la conversation lui semble complètement irréelle. Si Lyra aurait pu en effet lui en raconter un peu plus sur Saturno et sur leur relation actuelle, pas une seconde elle n’aurait imaginé que ça soit pour que sa sœur sache si oui ou non le champ était libre. « T’étais qu’une gosse, Thea ! Et moi aussi, honnêtement ! » a vérité, c’est qu’elle s’était pas sentie d’expliquer quoique ce soit. Ni aux autres, ni à elle-même. Parce que rien n’avait de sens. La relation, la rupture. Elle avait rien vu venir, et elle avait flippé. Mais ce qu’elle savait, c’est qu’au moment même où elle avait pris la décision, elle avait déjà été en train de la regretter « Mais bordel Lyra, j’aurais pu comprendre ! » La môme se lève, passablement exaspérée, tout comme son aînée, et Sirius commence à s’agiter. Elle déglutit difficilement, Lyra, face aux accusations de sa sœur. Parce que même si l’excuse de sa jeunesse de l’époque avait bien servi d’excuse, les non dits n’avaient jamais été à propos d’Anthea. « Je ne suis pas en sucre. J’ai grandi, et quant bien même je serais restée aussi naïve et innocente qu’à l’époque, j’aurais préféré savoir tout ça. » « Mais merde, Thea ! Ca a jamais été à propos de toi. » elle la voit serrée les poings, et ça la retient –pour le moment- de lacher la suite. « Bref, maintenant que je sais que vous avez une relation, enfin un truc, ça me donne des frissons. Dire que j’ai osé imaginer des choses avec ce type ! Calme toi, ok ? Tu n’as plus aucune raison de te sentir menacer par moi. » « Me sentir menacer ? » y’a un rire nerveux qui s’échappe de ses lèvres en se demandant si elle hallucine pas complètement. Pourtant, c’est bien ce dont elle a toujours eu peur. Pas spécialement avec Anthea, vu qu’elle n’avait jamais envisagé cette hypothèse jusque-là, mais avec ‘importe quelle femme qui aurait pu la remplacer dans le cœur de l’italien. N’importe quelle femme qui aurait réussit à obtenir son attention plus d’une nuit. L’obtenir et surtout la garder. N’importe quelle femme qui l’aurait éclipsé et aurait rétrograder ce lien si particulier qu’ils partagent depuis tant d’années. « Peu importe que tu saches ou pas, en réalité. Je trouve ça complètement hallucinant que t’aies répondu à ses avances ! C’est mon ex, Thea. Mon ex fiancé ! » Elle en a ras le bol de s’énerver là-dessus pour faire comprendre quelque chose qui lui semble des plus naturels. A aucun moment elle n’aurait imaginé une de ses sœurs avec son ex fiancé. Il y avait des choses qu’elle pensait inutile de préciser, comme une sorte de règles implicites au sein d’une fratrie. Elle avait visiblement tort. « Alors viens pas me dire de me calmer. » pourtant, c’est bien ce qu’elle tente de faire, parce qu’elle sait que c’est Anthea face à elle, pas n’importe quelle future conquête de Saturno. Sa sœur, son bébé. « Je pensais qu’on se disait tout et qu’on se faisait confiance, mais visiblement, je me suis trompée encore une fois. » Lyra reste interdite, le cœur qui bat à tout rompre, et la fatigue qui l’achève. C’est les mots de trop. Ceux qui la font craquer. Le temps qu’elle retrouve ses esprits, thea a déjà foncé dans la cuisine où ses affaires avaient été déposées. Alors c’est ça, elle vient avec ses questions et elle se barre ensuite, après ses accusations ? « Mais elles sont où ces foutues clefs ?! » elle s’avance, d’un pas déterminé, s’arrête à mi-chemin entre le salon et la cuisine, le bras tendu, contracté en direction de la porte, alors que ses ombres s’échappent violemment. Elles se répandent sur toute la surface de la porte, comme un filet noir, grouillant, opaque. Lyra perd la contrôle, de ses émotions, de son humeur. La fausse bonne idée. La colère, l’énervement, et l’utilisation de son pouvoir était clairement la dernière chose à faire dans son état. Mais aveuglé par ses émotions, elle continue. « T’es injuste. Ca tournait pas autour de toi. Pas que j’avais pas confiance. Je pouvais en parler, d’accord ?! Je pouvais pas. Par connerie, je me suis brisée le cœur toute seule. Alors non, désolée j’avais pas envie d’en parler, parce que ça m’aurait achevé. Et je vois pas comment tu aurais pu comprendre quelque chose que moi-même j’ai jamais réussi à piger ! » Sirius l’a rejoint, avec un léger bruit, à lui serrer le cœur. Il sent, il sait qu’elle ne va pas bien, et ça l’atteint lui aussi. « Tu me parles de confiance, Thea ? » demande-elle la machoire crispée en s’avançant vers sa cadette. « mais on en parle de ma petite sœur qui flirt avec mon ex fiancé ? Et sans m’en parler ? Dans quel monde ça arrive ?! Tu vois ça, même sans les détails, je t’en pensais pas capable. » Lyra, elle a toujours sa possessivité qui l’aveugle quand il s’agit de Saturno, pourtant, malgré l’intensité de sa réaction, elle se demandait réellement comment Thea pouvait ne serait-ce qu’être entrée sérieusement dans son sans même lui en avoir parlé. Ca aurait été quoi ? Sa cadette qui, un beau jour, serait venu la voir pour lui présenter son nouveau mec, l’air de rien ? L’idée lui donne la nausée. Si elle en veut à son ex, horriblement –mortellement- ce serait mentir que de considérer sa frangine comme innocente.
Son ainée secoue légèrement la tête, affichant une petite grimace sur le visage. L’idée que Luca s’en veille ne lui plait guère, et pourtant, la gamine qu’est Anthea s’en contrefiche. Sa sœur avait souffert le martyr durant une semaine, alors il pouvait s’en vouloir. Il devait s’en vouloir, même si c’était un homme bon au fond. « Arrête… ça va. Je t’assure. Faut pas lui en vouloir. Je crois qu’il torture assez tout seul pour que d’autres s’y mettent. » Elle affiche une moue réprobatrice, montrant son désaccord, mais reste muette. Le débat pourrait durer des heures durant avec deux têtes de mules dans leur genre. Heureusement, le sujet dévie rapidement sur un sujet bien plus intriguant : Finn. Le séduisant Finn qui avait veillé sur Lyra une semaine entière, tel le prince charmant. Sa moue lui passait rapidement pour laisser place à un sourire béat et des yeux pétillants. Elle était enjouée à l’idée que ça sœur ait un rencard le lendemain soir, surtout que Finn avait l’air d’être un gars bien. Un gars qui lui conviendrait bien mieux que Saturno, ne pouvait-elle s’empêcher de penser. Pensée qui pouvait sembler égoïste, mais qui au fond, était vrai car la relation que son ainée entretenait avec son ex fiancé était réellement malsaine pour l’un comme pour l’autre. Finn représentait un peu son sauveur aux yeux de sa cadette, qui ne souhaitait que le bonheur de sa sœur. « Tu rigoles ?! Ca fait j’sais pas combien de temps que j’vais dans son café et y’avait jamais rien eu. Il était peut-être temps qu’il se passe quelque chose. » Elle affiche un air étonnée, la gamine. « Rien du tout ? Ca m’étonne que tu ne sois pas allée vers lui directement. Si un mec comme ça passe à côté de moi, je le loupe pas ! » Un rire s’échappe de ses lippes, avant qu’elle ne se morde les lèvres et s’empresse de se défendre. « Mais t’inquiète pas, je te le laisse celui là. Et il a l’air dingue de toi, alors je n’ai aucune chance. »
Dès que le prénom de Sat’ avait franchi ses lèvres, elle savait qu’elle s’en mordrait les doigts. Non mais quelle idée. Elle connaissait le tempérament colérique de son ainé, elle savait que la situation pouvait dégénérer, mais elle ne se doutait pas que ça finirait par dégénérer à ce point. Elle ne connaissait pas sa relation avec lui, si ce n’est qu’il était son ancien fiancé, alors Lyra pouvait-elle vraiment lui en vouloir de poser la question ? Visiblement, c’était le cas. La déesse de la nuit réincarnée se tait, laissant un silence pesant s’installer. Silence qui fait exploser la gamine, elle cherche à se justifier devant sa sœur par tous les moyens « Pardon ? » Elle sent la colère se déchainer dans l’être qui lui fait face, même si Lyra semble prendre sur elle. Dans quelques instants, la tornade va se déchainer et elle aura beau faire tous les efforts possibles pour prendre sur elle, elle finira par exploser comme son palpitant venait de le faire. « Qu’il te fasse des avances m’horripilent, mais j’suis pas surprise. Mais que t’y répondes ?! » Son regard la blesse plus que les mots qui s’échappent de ses lippes. Elle avait l’air déçu par Anthea, tout simplement. La gamine se défend, disant qu’elle ne pouvait pas vraiment le savoir – ce qui était totalement vrai- mais l’excuse ne compte pas aux yeux de Lyra. « T’étais qu’une gosse, Thea ! Et moi aussi, honnêtement ! » Ca y est, elle cri, mais ses mots ne sont que mensonges. Non, elle n’était pas une gosse, elle ne s’était simplement pas sentie capable de dire la réalité à la gamine naïve qu’était sa sœur. Chose qui ne faisait qu’énerver la gamine. Bordel, elle aurait pu comprendre malgré son jeune âge. S’en est trop. C’est la machoire crispée qu’elle se lève du canapé, bousculant Sirius au passage. « Mais merde, Thea ! Ca a jamais été à propos de toi. » Ses poings se serrent et son palpitant se brise. Peut-être pas à l’époque, mais maintenant qu’elle figure dans l’équation, c’est aussi son problème. « Me sentir menacer ? » Le rire nerveux de sa sœur ne fait qu’accroître la colère de la gamine « Peu importe que tu saches ou pas, en réalité. Je trouve ça complètement hallucinant que t’aies répondu à ses avances ! C’est mon ex, Thea. Mon ex fiancé ! » Elle lève les yeux au ciel, poussée à bout. Elle aussi, elle en a ras le bol. Sat’ ne lui appartient pas et jamais, ô grand jamais, elle n’aurait réprimandé Lyra si un de ses ex l’avait dragué. Ou si il s’était passé quelque chose. « Alors viens pas me dire de me calmer. » Elle lui sort une dernière réplique des plus blessantes avant de s’en aller dans la cuisine, histoire de fuir cette dispute. Elle ne veut pas perdre Lyra à cause d’un mec, à cause d’une foutue dispute et d’un foutu quiproco. Des larmes viennent se nicher dans le coin de ses yeux, mais d’un revers de main, elle les efface. Elle est trop en colère pour pleurer, la gamine. Tellement en colère que ses mains tremblent et qu’elle n’arrive pas à trouver ses foutues clefs. Anthea ne voit même pas sa sœur tendre le bras en direction de la porte pour l’empêcher de partir. Ce n’est que lorsqu’elle abandonne l’idée de trouver ses clefs qu’elle se tourne vers la porte et constate les ombres sur la surface de la porte, l’empêchant de sortir. Elle se retourne vers Lyra, les yeux noirs de colère. « Non mais je rêve ! Depuis quand utiliser tes pouvoirs CONTRE MOI est la solution ?! » Elle insiste sur le contre moi. Jamais elle n’aurait osé se servir de son pouvoir sur sa sœur, si tant est qu’elle avait un pouvoir qu’elle aurait pu utiliser sur Lyra. « T’es injuste. Ca tournait pas autour de toi. Pas que j’avais pas confiance. Je pouvais en parler, d’accord ?! Je pouvais pas. Par connerie, je me suis brisée le cœur toute seule. Alors non, désolée j’avais pas envie d’en parler, parce que ça m’aurait achevé. Et je vois pas comment tu aurais pu comprendre quelque chose que moi-même j’ai jamais réussi à piger ! » Cette phrase laisse la gamine perplexe. Un peu paumée face aux dires de sa sœur, des dires qui font echo à la vérité, des dires qui font qu’elle sent stupide de réagir comme ça. Alors frustrée, elle laisse échapper un long soupire, croisant les bras sur sa poitrine. Ses yeux se posent un instant sur Sirius, puis reviennent sur Lyra. « Tu me parles de confiance, Thea ? » Sa machoire se crispe tandis que Lyra se rapproche. « mais on en parle de ma petite sœur qui flirt avec mon ex fiancé ? Et sans m’en parler ? Dans quel monde ça arrive ?! Tu vois ça, même sans les détails, je t’en pensais pas capable. » Elle lui assène le coup fatale avec ses derniers mots. Le palpitant de la gamine se brise, mais c’est à son tour de prendre sur elle pour ne rien laisser transparaitre. Elle recule d’un pas, ne voulant aucun contact physique avec elle. « Oh ne fais pas ta victime, s’il te plait. J’ai mes tords dans cette histoire, certes, mais tu as les tiens. » Elle déglutit difficilement, avant de reprendre. « Je n’aurais pas du répondre à ses avances, t’as raison. Mais dans un sens, je ne pouvais pas non plus me douter que vous couchiez toujours ensemble au bout de dix ans, hein ? Parce-que c’est bien ce que vous faites, n’est-ce pas ? Ne me fais pas croire que votre relation est stable, car le peu que j’en sais m’indique qu’elle est malsaine. Autant pour toi que pour lui. » Elle soupire de nouveau, pensant savoir ce que son ainée va lui répondre. « Et non, je ne dis pas ça par jalousie. Refléchis une seconde, Lyra. » Petit à petit, elle se calme. Elle prend conscience du ridicule de la situation et cela se ressent dans sa voix. Son ton est plus doux. « Un mec qui me drague alors que vous avez une.. sorte de relation particulière n’est pas un mec stable. Un mec stable, un mec bien, c’est un mec qui n’a d’yeux que pour toi. » Son ton est à présent doux, sans une once de colère. Elle prie pour que sa sœur ne se mettent pas en colère de nouveau, elle prie pour qu’elle se calme et ne s’insurge pas face aux propos qu’elle tient à l’encontre de Saturno. « Un mec bien, c’est un mec comme Finn. » Le regard noir qu’elle lui adressait quelques minutes auparavant à laisser place à un regard bienveillant, mais elle ne peut s’empêcher d’être inquiète quant à la réaction de sa sœur.
Lyra n’avait rien fait. Pendant des semaines, des mois. Elle s’était contentée de quelques sourires et d’échanges tout ce qu’il y a de plus banal autour de sa commande de cafés. Pas de tentatives quelconques pour en apprendre plus ou pour le faire parler. Pas de flirt. Elle s’était même demandée une ou deux fois si elle ne le mettait pas mal à l’aise. Mais les coups d’œil, son regard sur elle quand elle bossait, elle ne l’avait pas imaginé. « Rien du tout ? Ca m’étonne que tu ne sois pas allée vers lui directement. Si un mec comme ça passe à côté de moi, je le loupe pas ! » elle lève les yeux au ciel, mi amusée, mi agacée –gentiment. « Mais t’inquiète pas, je te le laisse celui là. Et il a l’air dingue de toi, alors je n’ai aucune chance. » elle secoue légèrement la tête, le sourire aux lèvres. « Qu’est ce que t’en sais ? Tu l’as vu quoi… une, deux fois maximum ? » qu’elle demande, amusée comme si elle tentait de minimiser la chose.
La conversation aurait pu être légère. Le moment entre les deux sœurs auraient pu être agréables, si la benjamine n’avait pas prononcé le prénom de saturno d’une manière aussi intéressée. C’est à se demander la raison de sa présence. A se demander si elle voulait réellement prendre de ses nouvelles ou juste connaitre les détails de sa relation avec l’italien pour avoir le champ libre. Elle est dégoutée, et passablement énervée. Elle se contient depuis plusieurs minutes. Elle sent ses veines bouillir et sa patience arriver à bout. Elles savent toutes les deux que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle n’explose. Lyra n’a jamais été bonne pour garder ses émotions pour elle. La colère comme tout le reste. La colère plus que le reste. Et ça ne tarde pas arriver. L’orage gronde, menace. Et plus Anthea tente de se justifier, ses actes ou ceux de l’italien, plus cette discussion lui semble hallucinante et irréelle. Plus tout cela l’horripile. La situation, son ex, sa sœur. Elle sentait son cœur se serrer, se comprimer dans sa propre cage thoracique. Une chute vertigineuse qui n’avait rien à voir avec ce que Finn lui faisait ressentir. La chute lui donnait le tournis et la nausée. Elle sentait son palpitant se morceler en des milieux de morceaux au fur et à mesure qu’elle répondait à Anthea. Elle le voyait, dans ses yeux, que ses réponses ne lui plaisent pas, ou qu’elle n’y croit pas. Mais les faits étaient là. Thea était une gamine à l’époque, et Lyra l’était tout autant. Elle n’avait pu en parler. Tout ça n’avait rien à voir avec elle ou avec une histoire de confiance. Ce n’était qu’à propos de l’ainé et son incapacité à partager ses peines de cœur, qu’elle s’était paradoxalement infligée, sans s’effondrer encore plus. Qu’elle croit bien ce qu’elle veut. Qu’elle croit qu’elle aurait tout compris, Lyra sait que ça n’aurait pas été le cas. Elles étaient trop jeunes, toutes les deux. Mais plus la conversation avance, plus son sang froid se fait la malle. La jordanienne a presque du mal à réaliser que c’est avec sa petite sœur qu’elle a cette conversation. Impensable. Et pourtant… Peu importe que Lyra ne soit plus avec Saturno. Elle l’a aimé, et ses sentiments sont loin d’être parfaitement clairs à l’heure actuelle, alors que sa sœur ose imaginer quelque chose avec lui, ça lui semble hallucinant. Qu’elle se tape un ancien plan cul, un mec qui n’a pas compté, ça lui serait passé au dessus. Mais pas le seul mec pour qui elle a réellement ressenti quelque chose. Il n’a pas été que l’histoire d’une nuit. Factices ou non, le jeu s’étant mêlé à la réalité, elle y a été fiancé, et ça semble ne rien représenter aux yeux de thea. Et qu’elle souhaite se barrer maintenant qu’elle a lui a balancé tout ce qu’elle pouvait exaspère un peu plus l’ainée. Elle ne réfléchit pas. Ca fait déjà plusieurs minutes qu’elle a arrêté. Ses ombres s’étalent contre la porte, empêchent toute sortie, mais aussi toute entrée. « Non mais je rêve ! Depuis quand utiliser tes pouvoirs CONTRE MOI est la solution ?! » « T’as voulu cette putain de conversation, on va la finir. » Dans une dernière tentative, elle essaie de lui expliquer. Ce n’était pas elle. Ce n’était pas contre elle. Elle n’avait juste pu en parler. Saturno lui avait toujours retourné la tête, emballée son cœur. Les sentiments avait trop intenses, trop rapidement. Elle avait flippé sous l’avalanche de sentiments, sur ce que ça impliquait. Elle avait flippé, et elle s’était brisée le cœur comme une conne. Alors elle ne supportait pas que sa petite sœur vienne lui faire une quelconque leçon de morale. Et les mots sortent. Histoire de confiance sur le tapis, et ce qu’elle a sur le fond du cœur. Pas exagéré, sincèrement pensé, aussi désagréable que ça soit. « Oh ne fais pas ta victime, s’il te plait. J’ai mes tords dans cette histoire, certes, mais tu as les tiens. »Sa victime ? Lyra voit rouge et sent ses ombres s’agacer, cette envie de tout lacher. Alors elle fait tout pour garder le contrôle, pour ne pas laisser Nyxla submerger. « Je n’aurais pas du répondre à ses avances, t’as raison. Mais dans un sens, je ne pouvais pas non plus me douter que vous couchiez toujours ensemble au bout de dix ans, hein ? Parce-que c’est bien ce que vous faites, n’est-ce pas ? Ne me fais pas croire que votre relation est stable, car le peu que j’en sais m’indique qu’elle est malsaine. Autant pour toi que pour lui. Et non, je ne dis pas ça par jalousie. Refléchis une seconde, Lyra. » Peu importe qu’Anthea semble se calmer. Peu importe qu’elle devienne plus douce, Lyra le sait, elle atteint le point de non-retour. Elle touche à des aspects de sa vie plus sensible qu’elle ne veut l’avouer, et surtout, à des choses qui ne l’ont jamais concerné. « Tu te prends pour qui ? » qu’elle lache, la machoire serrée, le ton étrangement calme. Pourtant, Thea continue. Elle continue, et elle ne devrait pas. « Un mec qui me drague alors que vous avez une.. sorte de relation particulière n’est pas un mec stable. Un mec stable, un mec bien, c’est un mec qui n’a d’yeux que pour toi. Un mec bien, c’est un mec comme Finn. » elle déglutit difficilement, alors que la tempête fait rage à l’intérieur. Elle baisse les bras alors que les ombres s’évanouissent. « T’as rien compris. Tu crois que c’est qu’une histoire de cul ? Que c’est ça qu’il se passe depuis dix ans ? Juste du cul ? Tu te prends pour qui à me parler comme ça de mes relations ?! Ce que j’ai avec Sat, ne regarde que lui et moi. Personne d’autre. Tu crois que je le sais pas, que c’est pas sain ? Merci de me faire partager ta si grande expérience. » elle sait qu’elle commence à dépasser la borne, mais elle est incapable de s’arrêter. Lyra vide son sac parce qu’elle a toujours eu en horreur qu’on lui dise ce qui était bien et ce qu’il ne l’était pas. Ce qu’elle devait faire ou non. Ce qui était préférable ou pas. Parce qu’elle se mêle d’une chose qui la dépasse, qu’elle ne pourrait comprendre parce qu’elle ne l’a pas vécu. Personne n’a jamais pu les comprendre, et ce n’est visiblement pas aujourd’hui que ça va commencer. Mais plus encore, parce qu’elle aborde Finn, en le diminuant à l’état de mec bien sous tout rapport, le mec qu’il lui faudrait, à décider de ce qui est bien pour elle comme pensait le faire leur père. « T’es jalouse, Thea, me dis pas le contraire. Tu le connais pas. Tu fais que juger ce que tu penses savoir. Ce qu’on avait, et ce qu’on a, ça t’a jamais regardé. Jamais. T’es ma sœur, mais ça, t’as pas ton mot à dire dessus. Enfin t’en fais pas, je mettrais les choses au clair avec lui. Finalement, vous vous êtes peut-être bien trouvés. » Elle soupire, le visage fermé et tourne la tête un bref instant, en voyant Sirius à ses pieds, le regard perdu. « Dégage. » elle déglutit, à bout. Elle a besoin d’être seule. Elle a besoin de craquer, de lacher tout ce qu’elle, tout ce qu’elle encaisse. Elle se sent pas seulement trahie par l’italien, mais aussi par sa sœur, et continuer à l’avoir devant elle est la dernière chose qu’elle souhaite. « Dégage ! » qu’elle lache, plus virulente. « J’te retiens plus, tu sais où est la porte. »
Lyra secoue la tête, le sourire aux lèvres et le cœur de la cadette se réchauffe en voyant les lippes de sa sœur s’étirer de nouveau. Plongée dans le sommeil toute une semaine, elle n’avait pas eu l’occasion de voir son ainée sourire et encore moins rire. La peur l’avait rongé les cinq derniers jours et la voir rire lui faisait le plus grand bien. « Qu’est ce que t’en sais ? Tu l’as vu quoi… une, deux fois maximum ? » C’est au tour de la cadette de rire, levant les yeux au ciel. « Pas besoin de le voir plus de fois, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. »
Et puis tout d’un coup, la conversation dévie, sombre et le chaos s’abat sur les deux sœurs. La colère s’empare d’elles alors que la joie et la douceur les animaient quelques minutes auparavant. La tension et le ton montent, les mots deviennent violents, beaucoup trop violents. Tout ça à cause d’un mec. Les ombres s’échappent de la main de sa sœur pour l’empêcher de franchir la porte, à présent recouverte d’ombres noires. C’est la goutte d’eau, la cerise sur le gâteau. Comment osait-elle se servir de ses pouvoirs sur Thea ? C’était une limite à ne pas franchir. Elle hurle, la gamine, elle lui hurle que ce n’est pas la solution et pourtant Lyra n’en a que faire. Elle ne l’écoute pas, elle n’a rien écouté de tout ce qu’elle lui a dit, elle n’en a que faire. « T’as voulu cette putain de conversation, on va la finir. » L’agressivité, la vulgarité, montrent qu’elle est à bout. Le sujet Saturno l’a complètement retourné. Il l’a rendu folle, complètement folle de rage. Et Thea comprend, elle comprend que sa sœur puisse lui en vouloir, mais elle n’est pas la seule à être en tord dans cette histoire. Elle ne savait pas qu’ils entretenaient toujours une relation. Elle ne savait rien, rien du tout, et comment aurait-elle pu le savoir ? Lyra avait tue toute l’histoire, gardant tout cela secret. Elle avait ses tords comme elle avait les siens, elles étaient toutes les deux victimes de ce foutu secret. Thea tente une seconde fois de lui expliquer, de lui montrer que la relation qu’elle entretient avec lui n’est pas saine. Rien n’est sain, dans cette histoire. Retrouvant un semblant de calme, elle reprend sa respiration doucement. Lyra semble ne pas se calmer, elle. La colère semble atteindre son paroxysme. « Tu te prends pour qui ? » Anthea déglutit, sur et certaine que sa sœur va péter les plombs. L’os de sa machoire ressort, comme lorsqu’elle s’apprête à mordre. Elle sait que les mots qui vont sortir de sa bouche n’auront rien de gentils. Seront-ils sincères ? Ca c’est une autre histoire. Les seuls mots capables de sortir de sa bouche sont des mots censés, des mots centrés sur Finn. Peut-être que parler de lui la calmera. Chose stupide. Chose qui visiblement, n’a pas marché. Néanmoins, les ombres disparaissent lorsque Lyra baisse les bras. Son palpitant s’accélère, elle sent le sang pulser dans ses artères, elle sent son cœur battre dans chacun de ses membres. Elle est prête, Anthea. Elle est prête à entendre ses mots. « T’as rien compris. Tu crois que c’est qu’une histoire de cul ? Que c’est ça qu’il se passe depuis dix ans ? Juste du cul ? Tu te prends pour qui à me parler comme ça de mes relations ?! Ce que j’ai avec Sat, ne regarde que lui et moi. Personne d’autre. Tu crois que je le sais pas, que c’est pas sain ? Merci de me faire partager ta si grande expérience. » Ses prunelles s’ancrent dans celle de sa sœur, mais elle se tait. Elle ne sait pas quoi répondre, ni que faire. Alors elle la toise, consciente de l’effet que son silence aura. « T’es jalouse, Thea, me dis pas le contraire. Tu le connais pas. Tu fais que juger ce que tu penses savoir. Ce qu’on avait, et ce qu’on a, ça t’a jamais regardé. Jamais. T’es ma sœur, mais ça, t’as pas ton mot à dire dessus. Enfin t’en fais pas, je mettrais les choses au clair avec lui. Finalement, vous vous êtes peut-être bien trouvés. » Elle les sent, son palpitant qui se déchire et ses entrailles qui s’entremêlent. Son poing se serre et sa mâchoire se crispe. Elle sait que ses mots sont dits sous le coup de la colère, mais ce n’est pas pour ça qu’elle ne les pense pas réellement. « Mais écoute moi deux secondes, je.. - » « Dégage. » Lyra la coupe. Elle n’a même pas le temps de terminer sa phrase, elle a met dehors. Un peu choquée, la gamine se tait, immobile. « Dégage ! » Anthea sursaute face à son agressivité. Elle la regarde, choquée, déçue par son attitude. « J’te retiens plus, tu sais où est la porte. » Elle déglutit de nouveau, avant de prendre son sac. « Très bien. » Elle se retourne, tournant le dos à sa sœur bien aimée et s’avance vers la porte, mais à l’instant ou elle pose la main sur la poignée, elle tourne la tête vers Lyra. « J’espère que tu es bien consciente de ce que tu viens de faire et des conséquences qu’auront tes mots, car.. - » Elle baisse les yeux une seconde, avant de plonger de nouveau dans ceux de la Nuit, l’effrontée. « Car tu t’apprêtes à perdre une sœur pour un mec qui ne te rendra jamais heureuse. » Sur ces mots qu'elle ne pense pas, elle franchit la porte et la referme violemment. Claquement violent qui ponctue cette terrible dispute.
