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Mil Pasos - Lun 24 Sep - 11:26



Mil Pasos
JOAQUIN & ALEJANDRO

¿Y cuándo volverás?
J'ai fait le premier pas
¿Cuando volverás?
Surtout ne m'attends pas
¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


Oublier le Maine et son temps gris. Oublier les feux de joies, la rage et les cris. Oublier la douleur et l’impression d’mourir. Oublier tout ça pour quelques jours, pour revenir aux origines. Flores en vacances, Flores au travail, dans tous les cas, Jan, ça faisait longtemps que tu n’avais pas autant souris. Seulement trois jours que tu es là, mais déjà, toi, l’enfant du pays, tu as retrouvé les tiens, ainsi que ton meilleur ami, le soleil bouillant du Mexique. Celui qui pendant des heures te faisait cramer quand tu étais gosse. Celui qui tu essayais d’attraper quand tu n’étais pas plus haut que trois pommes. T’as jamais compris Alejandro, pourquoi il t’a toujours attiré, l’astre du jour. T’es la Mort, pas la Beauté, ni l’Amour. Mais il aguiche les hommes, le soleil, il les attire, leur donne envie de rester au plus près de sa lumière. Et puis il les brûle sans leur avoir laissé le temps de s’barrer. Comme toi Jan. Tu es lumineux comme le soleil, bouillant comme sa chaleur. Brûlant comme ses rayons. Et y’a pas mieux qu’ici pour te ressourcer et te retrouver. Pour redevenir ce petit éclat solaire qui était habitué à faire tomber et pas à s'éclipser.

Oublier le Maine et son temps gris. Oublier les feux de joie, la rage et les cris. Oublier tout et se rappeler que tu es toi, avant d’être fini. T’es pas prêt, pour qu’un point soit apposé à ton histoire Jan, t’as encore tellement de choses à faire et tu vas leur prouver, que Flores, il a encore des surprises à leur montrer.

Trois jours à discuter, à mettre carte sur table, à parlementer, jouer des mots et des sourires, montrer à ta famille éloignée que oui, l’enfant du pays a bien grandi et que sa réputation n’est pas un mythe. Tu es parti sans faire de vague, la discrétion primant vu l’ambiance à Arcadia. Trois jours Jan, pour que l’affaire soit conclue, l’argent donné et les papiers signés. Trois jours c’est pas grand chose. Ça fait quand même 72h pour crépiter sous le soleil de Mexico et se laisser bercer par les sons suaves et les plats typiques de la famille presque oubliée.
Les calmants ont fait effet, t’as l’impression de te retrouver, plus de tremblements, ni d’erreurs, pas de mots bizarres, ni de pensées étranges. Rien que toi, qui, la journée, réussit à faire plier ceux qui te pensaient encore gamin, et qui la nuit se transforme en fauve citadin. Coup de bassin sur la droite, petit sourire en coin. Coup de bassin sur la gauche, crépitement au creux des doigts. Trois jours, c’est rien Jan, mais ça te suffit pour te sentir vivre et pas acculée par tout ce merdier à Arcadia. La Camorra, la maladie, Chaos, les conneries, la honte, le regard de Joaquin. Le pouvoir de Joaquin. Joaquin. T’as mis de côté tout ce qui s’était passé entre vous. Tout est mis sous clé, dans une petite boite qu’on ouvre seulement quand les paupières sont closes et que le silence se fait dans la maison des Flores. T’oses y jeter un coup d’oeil, te rappeler ce que ça faisait, de trembler sous ses mains et pas sous sa fureur. Les souvenirs te suffisent Alejandro, tant que tu remontes dans l’estime du commandante, que l’ami voit à quel point tu restes tout là-haut, les souvenirs te suffisent. Ça t’laisse même un sourire un peu gêné, quand au petit matin, on vient te sortir du lit et que t’as le souffle un peu court et le front qui perle de sueur alors que y’a la clim.

" La faute d'Ah Puch" que tu réponds avec une moue de gamin sur le visage, en faisant passer ton dieu pour le responsable de ton manque d’oxygène. Sacré Ah Puch hein, sacré dieu de la Mort qui fait souffler bruyamment son vassal quand les portes sont fermées et que les souvenirs peuvent s’immiscer.

Trois jour à discuter, à parler gros chiffres et échange. La Calavera au centre et le nom de Costilla qui vibre sous ta langue dans des claquements sourds qui forcent le respect. Le commandante est connu dans la capitale. On le sait puissant et on le sait vibrant sous un dieu maya qui fait péter les palpitants tant sa réputation le précède.  Et alors que tu finis d’écrire quelques papiers Alejandro, tu sais pertinemment que dans quelques minutes, ce n’est plus un simple nom qui sera évoqué. Le Commandante qui se déplace pour finaliser une affaire, c’est rare. Pas que les hommes en face lui font peur, mais parfois, pour garder les chiens en laisse, faut que le maitre rapplique. Et Alejandro, ce serait mentir que tu ne crépites pas à l’idée que ton chef débarque pour faire taire les ouï-dires et fermer les clapets de cette partie de ta famille qui a la fierté mal placée de n’avoir jamais vu de Flores sur le trône de la Calavera. Heureusement pour eux, leurs pensées ne vrillent jamais au delà de leur esprit, sinon Jan, tu leurs aurais découpé la langue pour avoir remis en doute la place de Joaquin.

Le sang ne fait pas la famille, les choix, si.
Et tu les as choisi eux, Alejandro. Eux et pas ton patronyme.

Le bruit d’une voiture qui se gare te fait lever la tête. L’engueulade de la dernière fois est mise sous clé elle aussi, depuis tu t’es un peu rattrapé Jan. Avec Gaby et Dama. Avec cette affaire. Avec le fait de t’être reculé quand tu as compris que tu avais merdé. Alors clairement, en descendant les petits escaliers de pierre, t’as l’air changé Alejandro. Comme réveillé d’un lourd sommeil. Merci les p’tites pilules d’Aislinn et le soleil de Mexico.  Le menton est haut, le sourire encore plus et les yeux sont vibrant d’une fierté qui avait presque disparu. Il est beau, l’héritier, avec sa chemise en lin blanche et sa peau marbrée. Il est beau le capitano, qui retrouve petit à petit ses pensées.

"Joaquin…."

Et il est heureux, l’homme, de retrouver son ami. Même si ce dernier a les traits tirés, la gueule enfarinée et qu’il lui faudrait plus d’un jour pour se requinquer.

Coup de menton, pas de poignée de mains, ni d’accolade virile. Vous avez dépassé ce stade là depuis des semaines maintenant. Et même si Jan, tu as accepté de courber l’échine sur des peut-être qui n’auraient pas du exister, sentir la peau du commandante sous la tienne, ce serait un peu trop difficile à gérer. Oublions ce qui s’est passé, seul le respect compte à présent. Seule votre amitié.

"Ça va être rapide, j’ai préparé le terrain, ils sont cuits à point rien que pour toi."

Et il fier le capitano. Tellement fier qu’il en oublie presque d’arrêter de sourire et de briller face à un commandante crevé.
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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 10:51



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JOAQUIN & ALEJANDRO

¿Y cuándo volverás?
J'ai fait le premier pas
¿Cuando volverás?
Surtout ne m'attends pas
¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


Il a dormi une partie du trajet, mal. Il a beau avoir payé pour se retrouver en première classe, l’inquiétude le bouffe, gangrène les pensées, crispe les muscles. Son esprit tourne au ralenti, imagine tous les scénarios possibles. Bratva prouvant à la ville que sa réputation sanglante n’est pas usurpée en s’attaquant aux hispaniques. Royaume décidant de changer de cible. Enfants Terrible voulant rentrer dans le jeu par un coup d’éclat féroce. Nuova Camorra décidant de tout lâcher pour se retourner contre Delray. Non. Pas ça. Ce n’est pas possible. Quant au reste … On ne sait jamais dans cette ville, ce qui peut se passer en fermant les yeux le temps d’une nuit.
Ce n’est qu’une journée. C’est ce qu’il se dit.
Mais si ce n’est que ça, est-ce que ça vaut vraiment la peine de s’imposer un voyage aussi long ? Les Flores ne sont-ils pas capables de se tenir seuls ?
Non. Il vaut mieux partir du principe que les Mexicains lui planteront un couteau dans le dos au moindre imprévu. Il vaut mieux resserrer la laisse quand c’est encore possible. Et ne pas en attendre trop d’eux. Alejandro a beau en faire partie, ils sont trop loin d’Arcadia pour que Joaquin les considère dans sa sphère d’influence. Et la délégation de pouvoir ne permet jamais au souverain de se reposer bien longtemps sur ses acquis.
Et puis ils sont au Mexique. Sur la terre où il est né, qu’il a eu temps de mal à quitter, qu’il hésite toujours à retrouver quand de temps en temps quand ses pas –ou le destin ? existe-t-il ?- le portent là-bas. C’est là qu’il a appris à nager, la signification d’un sacrifice, qu’il a vu sa « famille » se disperser à travers le monde, que son accent ne s’est jamais départi de son ton roulant. C’est dans ce pays que son père l’a emmené sur de vieux temples où les touristes passaient sans penser à l’héritage laissé par un peuple maya mis à mal par les Européens il y a bien des siècles. C’est sur ces temples que son père le lui a dit. Qu’un jour, peut-être, il serait choisi. Comme un élu de dieu ?, qu’il avait répondu. Alors son père l’avait corrigé. Il n’avait pas mesuré que cela pouvait aussi être une malédiction.
C’est dans ce pays que Joaquin et Ramòn Payan sont morts.

- Monsieur ? Attachez votre ceinture s’il vous plait.
Il relève le regard sur un jeune homme qui le regarde, pressé et sans doute agacé. Il met quelques secondes à comprendre ce qui le dérange. Ici il n’est personne. Pas Costilla, pas le commandante, pas un mafieux, rien. Ici il n’y a rien qui est à lui. Il n’a rien construit ou détruit, rien pris ou acheté, rien pillé ou enrichi. Ici, dans son pays, il n’a rien apporté. La pensée est dérangeante alors qu’il attache la boucle métallique sans un mot.
Ici les Flores règnent en maîtres. C'est la famille de Jan, des parents du capitano. Joaquin ne les a jamais aimés. C'était bien réciproque. Il a monté les échelons trop vite, laissant derrière lui leur fils, il a brisé leurs rêves sans accomplir les siens. Il se méfie d'eux comme il se méfie de tout le monde.
La voiture louée l'attend comme prévue. Personne pour l'accompagner. Il n'est pas censé être là.
La route lui parait interminable alors qu'il ne reconnaît plus vraiment son pays. Pas les bâtiments, pas les gens, pas un pays de plus en plus occidentalisé et corrompu par un gouvernement qui laisse des poches entières de populations crever de faim. C'est pour ça, se rappelle-t-il, qu'il s'est engagé contre les narcotrafiquants. Parce que son propre pays ne le faisait pas. Malaise croissant qui le fait s'arrêter brusquement quand il arrive à destination.

Jan qui descend les marches. Déglutition difficile alors que le sourire de son second, radieux lui rappelle sa fatigue. Il ne la ressent pas à proprement parler. Il sait qu'elle est là, dans chaque geste trop lent, maladroit, inutile. Dans chaque mot mal choisi, bégayé ou dans chaque silence trop lourd. Dans ces cernes trop grands, sur cette peau qui réclame le soleil.
Il sort de la voiture, se prend une vague de chaleur qui lui fait bénir sa chemise blanche. C'est chez lui.
- Joaquin…
- Jan.
Pas d’Alejandro. Il ne sait guère sur quel pied danser. Il se rappelle de son cœur devenu fou dans le bureau. De leur cœur. Pas à cause d’une tête qui laisse dériver ses pensées, ses envies, ses peurs et sa raison. A cause d’un dieu taré qui s’est senti bien trop puissant en cet instant jouissif.
- Ça va être rapide, j’ai préparé le terrain, ils sont cuits à point rien que pour toi.
Il sent la fierté de l’homme d’ici alors qu’il observe les traits reposés, la mine lumineuse du second. Le Mexique lui réussit. Lui. Pas Joaquin qui aurait pu le tuer si sa colère n’avait pas été déclenchée contre un sentiment fraternel un peu trop fort. Et autre chose. Mais il n’y a pas de mot pour ça.
- Tu as l'air d'aller mieux.
C'est une constatation. Une sorte d'aveu de satisfaction quelque part. Et il se rend compte que ce n'est pas ce qu'il aurait dû répondre. Il aurait dû hocher la tête, enchainer sur le contrat avec les Mexicains. Il pince les lèvres et détourne le regard.
- Comment ont-ils été ?
Qu'il se prépare déjà à montrer les crocs ou à défaut de se montrer charmant, être assez poli malgré sa mine de déterrée pour ne pas leurs faire regretter leur signature en bas du bout de papier qui les liera.
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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 10:57



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¿Y cuándo volverás?
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¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


- Tu as l'air d'aller mieux.
Il a les yeux qui se froncent un peu le capitano, ne sait pas trop sur quel pied danser, comment prendre l’affirmation du commandante. Oui, il s’est reposé et a compris l’erreur commise. Oui, son coeur va mieux, il a accepté de reculer là où il crevait d’envie d’avancer. Oui sa maladie se fait silencieuse et le corps reprend ses formes là où il y avait déjà des creux. Mais il ne dit rien, trop vite coupé par le regard de Joaquin qui vrille ailleurs et reprend le masque qu’Alejandro n’a même pas vu tomber.
- Comment ont-ils été ?
 - Ennuyants et à pinailler comme d’habitude.
Balancé d’une traite, sans une trace d'anglais car ils sont chez eux et que la langue des gringos n'a pas sa place à Mexico. Et il a un petit sourire amer sur le visage Jan, car parler de sa famille comme ça, ça l’amuse un peu. Il connait sa place, sait pertinemment qu'on le voyait bien plus haut dans les rangs de la Cala et qu'à leurs yeux, il restera toujours le petit héritier raté, qui rentre au bercail et qui n’a plus rien à voir avec les gens de ces villas. Le petit Flores, dans les esprits de ses homologues, est resté le gamin au sourire édenté et au corps chétif. Et même s'il se dit le contraire le capitano, ça l'agace de donner cette image alors qu'il se sent puissant et respecté à Arcadia. Alejandro Flores a toujours quelque chose à prouver à sa famille restée loin.
 - Suis moi, ils aiment se faire attendre, ils vont pas bouger du salon avant que je te présente. »
Comme quoi Jan ? Seulement le commandante ? L’ami ? Le frère ? Non, rien, que le commandante, oublier le rester. Les paupières qui tressautent un petit peu, le souvenir de la soirée de juillet, puis la chute. brutale. Vertigineuse et pourtant à laquelle il s’attendait. On ne touche pas Joaquin. On ne vrille pas son espace intime pour ensuite lui manquer de respect, c’est comme ça, ça le sera toujours. Même Alejandro ne peut rien y faire.
-
Ils sont quatre, entre 38 et 52ans, deux cousins de sang, deux autres par alliance, ayant vécu beaucoup sur les routes du Mexique.  Tous tatoués, tous la gueule bronzée et l’air amusé de voir le commandante de la Calavera - leur Calavera - débarquer. Alejandro a envie de leur cracher au visage tant il connait la colère qui suinte du coeur des Flores de ne pas voir leur petit héritier sur le trône de la mafia mexicaine. Alejandro n’a jamais eu la carrure pour ça, il est fait pour suivre et se battre pour quelqu’un, il n’a aucun talent pour galvaniser une armée. Il laisse ça à Buluc Chabtan.
 - Luis, Sergios, Jose et Angel…  Joaquin Costilla, commandante de la Calavera
Le regard sombre qui tourne des cousins à la silhouette de Joaquin. Il a beau essayer de cacher toute émotion dans la voix,  la fierté qu’on y lit dans ses yeux à Jan, elle, elle ne peut pas mentir.
 -  Costilla… Le p’tit jan nous a beaucoup parlé de vous !  
Alejandro qui vrille de la tête, les sourcils arqués, l’air agacé de se voir insulter au bout de quelques secondes devant Joaquin. Eux n’ont aucune idée de ce qu’a fait le gosse de Mexico dans les rues d’Arcadia, la peur qu'il incarne, les cauchemars qu'il laisse dans les esprits de ses proies. Eux ne connaissent pas le liens entre le capitano et le commandante. Eux ne voient que l’enfant qui abrite un dieu de la mort et qui pourtant, se laisser écraser par un homme qui n’a rien à faire sur le trône de la Calavera.
 - Commençons. Apparement…vous avez besoin d’argent. Et nous avons besoin d’un peu plus de… reconnaissance. Nous pouvons nous entraider je pense.  
Jan dont la lipe se relève, agacé d’un tel comportement. Il s’avance  un peu vers la famille, pas la sienne, juste celle dont le sang est similaire.
 -  Luis, y’a une partie de mon héritage là-dedans. On en a déjà parlé. Vous ne demandez rien en échange, vous…
 - T’as jamais eu le couilles de prendre ce qui t’appartenait, laisse faire les adultes.
Et une main patriarcale posée sur l’épaule du capitano dont les muscles se tendent et les phalanges blanchissent. S’ils n’avaient pas le patronyme Flores accolé à la tronche, ils auraient déjà tous les lame d’Alejandro dans leurs carotides.
 - Costilla, discutons.

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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 11:00



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JOAQUIN & ALEJANDRO

¿Y cuándo volverás?
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¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


- Ennuyants et à pinailler comme d’habitude.
Il hoche la tête alors que ses mains cherchent naturellement le poids familier de son M9 contre ses reins. Il ne le trouve pas. Juron intérieur. Cette arme est une présence familière, une ancre dans la tempête quand son canon fait pleuvoir les balles. Cette arme, c’est son prolongement naturel. Il se sent dépouillé.
Il redresse les épaules, souffle silencieusement, refusant de montrer un sentiment d’agacement de plus en plus intense.
Il peut toujours compter sur son don. Arrêter des cœurs, c’est devenu facile. Appuyer sur un interrupteur. Mort. Appuyer de nouveau. Mort, trop tard. Sentiment de puissance jouissif. Il n’a plus que ça. Que Buluc Chabtan pour hurler de joie, pour le faire sortir d’une routine épuisante, pour lui apporter un bonheur cruel. Faire souffrir les autres pour aller mieux. Tuer pour se sentir vivant. Puis y passer. Parce que ce sera son propre cœur qui lâchera, en tentant une dernière fois de lui faire mal, sans succès. Jamais il ne souffrira. Son corps, il ne le dérangera jamais autant que le regard de Jan avant son départ. La douleur dans ses yeux. Le commandante n’aurait pas dû s'en souvenir. Il aurait dû balayer la réminiscence des prunelles brunes quand la porte s’est refermée sur le second. Mais Ramòn n’a pas réussi.
Le problème est là. Jan le transforme en homme. Buluc Chabtan ne veut garder que le monstre.
-  Suis moi, ils aiment se faire attendre, ils vont pas bouger du salon avant que je te présente.
Putain de Flores.
Il le suit, toujours en silence.
La Calavera. Rien que la Calavera. Il est ici pour ça. Il est prêt à les faire souffrir sans remords ou à serrer fermement leur main pour elle. Pour celle qu’il l'a construit lui, Joaquin Costilla. Pour la Calavera, il oubliera le regard de Jan. Pour la Calavera il sacrifiera tout. Il le sait.
- Luis, Sergios, Jose et Angel…  Joaquin Costilla, commandante de la Calavera.
- Messieurs.
Signe de tête pour les saluer. De grandes gueules qui affichent sur leur peau dorée et tatouée une confiance bien trop marquée face à l'expatrié pour que ce dernier ne se sente pas dans une situation d’infériorité.
- Costilla… Le p’tit Jan nous a beaucoup parlé de vous !
Le petit Jan ? Visage qui reste de marbre. Dieu qui ricane. Buluc Chabtan sait. Ils font sortir Joaquin de ses gonds et apportent plus de renseignements avec deux mots qu’ils n’auraient pu le faire avec un discours. Ils n’ont aucune idée de ce dont est capable Jan. Ils ne savent pas ce qui se passe à Arcadia. Ils ne savent pas ce qui se passe à Delray. Ils n’ont aucune idée de la personnes qu'ils ont en face d’eux.
- Commençons. Apparement…vous avez besoin d’argent. Et nous avons besoin d’un peu plus
-  Luis, y’a une partie de mon héritage là-dedans. On en a déjà parlé. Vous ne demandez rien en échange, vous…
- T’as jamais eu le couilles de prendre ce qui t’appartenait, laisse faire les adultes.
Spectacle qui se joue devant un commandante silencieux. Il n’ignore pas à quoi fait référence le Flores. Satisfaction latente et mauvaise.
- Costilla, discutons.
Main posée sur l’épaule de Jan. Yeux qui s’y attardent une seconde de trop. Colère brûlante et irrationnelle.
- Je ne suis pas venu discuter.
Je ne suis pas venu vous lécher le cul.
- Je suis venu signer le contrat. Alejandro a déjà posé les conditions. Elles ne bougeront pas.
Un pas en avant, forçant l’homme a rompre le contact avec Jan.
- Vous aurez la reconnaissance que vous souhaitez quand la Calavera aura gagné la guerre.
Parce qu’il ne doute pas qu’il y en aura une. Si la Calavera gagnera ? Rien n’est moins sûr. Mais les Flores veulent voir un commandante puissant, pas en mal d’alliés. Alors son pouvoir est utilisé sans vergogne. Les reins s’allument, les doigts s’agitent et le regard se fait plus fiévreux. Les pousser à abandonner leur arrogance pour accepter la promesse de gloire. Lointaine mais presque palpable sous les mots de Joaquin.
- Quant à Alejandro. Il s’agit de mon second.
Vous lui devez le respect. Ici il est à la Calavera. Pas un Flores.
Sous-entendus latents.
Honnêtement, il pourrait crever ici. Dans ce salon qu’il n’aime pas. Le cœur rempli de regrets. Il a été trop loin. Il aurait voulu faire plus. Un don mal utilisée, une balle trop rapide ...
Un silence, les quatre hommes qui se regardent, assommés par un pouvoir dont ils ignorent tout. Puis …
- Nous signerons ce soir. Une fête sera préparée pour célébrer l’accord. Vous nous faites rarement l’honneur d’une visite, ce sera l’occasion.
Il acquiesce, un faux sourire aux lèvres. Quiconque le connaît sait que c’est un mensonge. Mais ils ne le connaissent pas.
- Nous allons vous montrer votre chambre.
Il ne dit toujours rien. Il a envie de se gifler, presque déçu de ne pas pouvoir voler un regard plus personnel à Jan, un semblant de conversation.
Reste concentré. Tant qu’il ne sera pas dans le vol du retour, il est prêt à se faire enfoncer un couteau dans le cœur.
Quant à la fête ? Il ne rêve que d’une chose. Une terrasse calme d’où contempler la ville et les étoiles.
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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 11:01



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JOAQUIN & ALEJANDRO

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La fierté qui fait crépiter le capitano, lui relève le menton et fait briller ses yeux. Joaquin Costilla est son patron avant d’être son ami. Son boss avant d’être son frère. Son commandante avant d’être autre chose. Jan, il veut oublier tout le bordel d’Arcadia, la douleur dans le myocarde et l’impression de se prendre une gifle en pleine tronche  après avoir vrillé trop loin. Il veut noyer les souvenirs et oublier la saveur des lèvres de Joaquin. Oublier la chaleur de sa peau, l’angle de sa hanche, oublier sa main sur sa nuque et les mots qui glissent sur la lippe. Il veut tout oublier le capitano car aujourd’hui, dans ce salon, y’a que le soldat qui voit son chef écraser la fierté mal placée d’une famille qui lui a cramé la chair quand il était gamin. Alors ce sourire au coin de la bouche, cet éclat dans les yeux et ce coeur qui pulse brutalement dans la carcasse, c’est un mélange du dieu et de l'homme, du monstre aux crocs acérés et du capitano aux doigts argentés. Ah Puch crépite de voir Buluc Chabtan ancrer la douleur dans le derme de ces imbéciles. Ah Puch rugit de les voir abandonner une idée à la con, celle de faire chanter le commandante de la mafia mexicaine. Ah Puch bondit, veut mordre et veut jouer lui aussi. Et les lames qui s’éveillent mais restent gardées dans les poings. Car cet instant appartient à Buluc Chabtan et on ne dérange pas le Dieu du Sacrifice. On ne gêne pas Joaquin qui ferme le clapet d’une famille, se pensant encore légitime alors que leur héritier enchaine erreur sur erreur et s’amuse, aussi, à enchainer les coeurs.

Il reste silencieux Alejandro, ne dit rien, même pas à ceux de son sang. Il n’a rien à dire, il sait qu’ils ont compris le message à l’instant où la main de Luis s’est retirée de son épaule quand Joaquin a fait un pas vers eux. Ils ont compris qu’ils avaient perdu la guerre avant même de perdre plusieurs batailles. Le commandante est là, son second aussi. Ils ont tous les droits ici, c'est aux Flores de capituler, pas à eux de plier.

Le salon est abandonné, Buluc Chabtan noyé, Ah Puch foutu à la niche. Et Jan qui se réveille lentement, les émotions qui palpitent et les lames toujours à découverts.
- Suis moi, c’est par là.
Il s’est proposé pour emmener lui-même Joaquin à sa chambre. Il en avait envie avant qu’il arrive, pour lui prouver qu’il a compris. Il avait même préparé un speech Jan, quelques mots mis les uns à côté des autres pour s’expliquer une seconde fois. San cris, sans rage, sans coeur explosé. Juste lui et son rang, lui et sa fierté, lui et son échine qui plie mais jamais sa confiance. Jamais son amitié.  Mais il n’y arrive pas dans les couloirs, à prendre la parole. Devant, suivi de Joaquin, Alejandro est incapable de s’excuser une seconde fois car la première n’était pas un pardon mais un "okey, j’oublie". Tout ce qui c’est passé. Uniquement ton commandante. Les mots dans le crâne qui se murmurent encore alors que l’aile principale est dépassée et que les  sentiment noyés dans l’avion s’éveillent au rythme des pas dans la villa mexicaine.

- C’est grand, évite de te perdre.

Car lui s’y est déjà paumé gamin et qu’il a un peu oublié tous les couloirs et toutes les pièces. Pourtant c’est sa maison. Là où il a grandit, là où il a écouté inlassablement les mots d’une famille un peu trop violente, vivant de religion et de cocaïne. Sa maison. Son commandante. C’est difficile de ne pas laisser le coeur exploser sous ce mélange de futur et de passé.
Chambre de taille modeste, rien d’extravagant. La porte est poussée, Jan qui passe en premier et invite Joaquin à s’engouffrer. La porte fenêtre est ouverte, balcon propre, barrière en ferraille donnant sur un Mexico bouillant mais lointain. Un peu éloignés les Flores, jolie vue, protégée du bruit et des représailles. Peureux ? Non, juste qu'ils ont vécu assez de guerre pour savoir que les chateaux se construisent loin du peuple en colère.

Malaise tangible chez le capitano, obligé de se retourner maintenant qui’l et arrivé à bon port.

- Tu as du whisky dans le p’tit frigo.

Qu’il murmure, sans lever les yeux vers Joaquin, montrant du doigt le mini bar tout en voguant d’un pied à l’autre. Si Ah Puch pouvait se réveiller à cet instant et écraser l’homme quelques minutes, ce serait sympa de sa part. Mais visiblement, le dieu ne demande que ça, de voir son vassal mal à l’aise face au seul homme qui peut l’abattre.

- Je me suis dis que cette chambre te conviendrait… Il voulait te mettre dans l’aile principale mais trop de bruit, trop de passage… Et y’a pas de balcon.

Et il sait, Jan, a quel point son ami il aime les terrasses et les yeux qui voguent dans les étoiles. Il sait à quel point Joaquin a besoin de se perdre quelques millièmes de secondes sans que personne ne le regarde. Et quand il relève la tête le capitano, il ne peut pas s’empêcher de sourire. Instinct de protection ou de survie, seule façon qu’il a, Jan, de montrer que tout va bien alors que dans sa tête, les souvenirs affluent à vitesse grand v. Comme si, loin d’Arcadia et de la Calavera, de la Guerre et des autres mafias, y’avait un loquet de débloqué, un coeur a nouveau ouvert, un coeur a nouveau écouté.

- T’es pas obligé de venir à la soirée. Ils vont boire, rigoler trop fort, parler de leurs nouvelles conquêtes et gueuler à tout va qu’ils sont les rois du Mexique… Rire écrasé dan la gorge, images qu’il connait par coeur Jan, qu’il a vécu maintes et maintes fois quand il était gosse.  - Bon j’arrête de t’embêter, essaye de te reposer, tu as l’air crevé Joaquin… Il bouge enfin Jan. Un pas. Content d’offrir un instant de répit à son commandante. Deux pas. De lui permettre de pioncer. Dernier regard. De… Les mots. Le souvenir des mots qu’il vient de balancer qui sont exactement les mêmes que dans cet appartement, ce soir-là où tout a vrillé.

Jan qui perd le contrôle.
De la tête, décision irréfléchie.
Du coeur, sentiments illogiques.
Des mains, geste insensé.
Des lèvres, baiser passionné.

La paume qui s'ancre sur la hanche et la bouche qui s’accroche instinctivement à celle de Joaquin. Lèvres contre lèvres, saveur qui lui a tant manqué, langue qui se perd une seconde sur la lippe du commandante. Et reculer aussi brutalement, soupir abandonné sans aucune maitrise, sans savoir pourquoi il a fait ça et pourquoi il en réclame encore des millier.

- ...Je… dois aller aider en cuisine. A tout à l’heure.

Et contourner Joaquin comme un chat une flaque d’eau. Alejandro qui, a Mexico, perd toute maitrise, face à un passé qui ressurgit violemment et un futur qui le combat brutalement.
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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 11:04



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J'ai fait le premier pas
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¿Cuándo volverás?
Un día o jamás

- Je me suis dis que cette chambre te conviendrait… Il voulait te mettre dans l’aile principale mais trop de bruit, trop de passage… Et y’a pas de balcon.
Il ne sourit pas, mais l’intention le touche. Un balcon, ce n’est pas une terrasse. Un balcon, on ne peut pas s’y allonger et profiter d’une vue dégagée sur la voie lactée rendue floue par les millions d’éclairages qui parsèment les villes. Un balcon, on s’adosse à sa barrière et on lève la tête jusqu’à s’en faire mal. Mais c’est mieux qu’une simple fenêtre. C’est l’air sur la peau, dans les cheveux. Ne pas voir le ciel le soir pour Joaquin, c’est comme l’absence de son M9 contre son dos. C’est un problème.
Et s’il ne sourit pas, c’est parce que Jan ne le regarde pas. Les yeux s’évitent, fuient, se posent partout sauf sur lui et … Jan s'illumine et le regarde. Alors Joaquin ne sait pas quoi rajouter. C’est ce qu’il voulait voir. Pas la douleur, la peine de la trahison, de l’humiliation. Le sourire qu’il fait naître habituellement chez son second. Pas le regard transformé en quelque chose de froid, d’impersonnel. Pas la maladie, les cernes, les creux des joues, les mots perdus ou bafouillés. Jan, petit soleil brûlant.
- T’es pas obligé de venir à la soirée. Ils vont boire, rigoler trop fort, parler de leurs nouvelles conquêtes et gueuler à tout va qu’ils sont les rois du Mexique…
Là il sourit, les yeux toujours ancrés dans ceux de Jan.
Un mince sourire, car on ne se refait. Parce qu’il pense toujours aux Flores et à leur sourire arrogant. Il en aime un. Il a beau penser à la Calavera, il trouve en cet instant le rire de Jan bien plus attrayant qu'un cri de douleur recueilli par Bucu Chabtan exultant sa haine.
- Bon j’arrête de t’embêter, essaye de te reposer, tu as l’air crevé Joaquin…
Un silence, puis avant que Jan ne s’avance …
- Merci.
Pour le balcon, son sourire, son inquiétude. Mais il ne le dit pas. Comme toujours, il se tait.
Jan qui semble partir, Joaquin qui ne le retient pas. Une seconde de flottement puis la main du brun sur sa hanche, ses lèvres contre les siennes, sa langue sur sa lippe, son souffle qui s’évade déjà et qu’il ne retient pas, sonné. Il reste figé, comme pris dans les phares d’une voiture, sans savoir quoi dire. Besoin grandissant étouffé en toute hâte, langue qui passe sans qu’il y réfléchisse sur les lèvres. Elles n’ont pas la saveur de Jan et le regret qu’il ressent lui parait être le sentiment le plus idiot qu’il est jamais vécu. Il a envie de se pencher et de cueillir le fruit interdit. L’homme en a envie. Le monstre grogne, se débat dans le filet que Jan tisse autour du commandante.
- ...Je… dois aller aider en cuisine. A tout à l’heure.
Il ne répond pas.
La douche l’accueille à bras ouverts alors que l’eau chaude ne parvient pas à balayer les sentiments de satisfaction, de bonheur latent et égoïste. Pas plus qu’elle n’efface l’angoisse.

~~~

Fête qui bat son plein. Les Flores savent inviter, il n’y a pas à dire. Et ils ont la danse dans la peau, c’est indéniable. L’alcool, on le trouve partout où on pose le regard. Nectar et breuvages mortels sont là, parfois mélangés au plus grand bonheur des réincarnés.
Il ne reste pas longtemps, refuse les danses proposées par quelques femmes, attarde son regard trop longtemps sur les hanches d’un second, fait trois minutes de conversation aux Flores sans montrer les crocs et finit par se retirer discrètement, grimpant les escaliers en direction du ciel.
La terrasse n’est pas comme celle qui l’héberge si souvent à Arcadia. Pas de table en bois, de lumière orangée, de sol propre, de glycine poussant sur la palissade. Juste les étoiles au-dessus de sa tête et c’est tout ce qu’il est venu chercher.
Il les a apprises, les constellations, à force des les observer. Sous ces latitudes, le ciel est différent. C’est celui de son enfance, de ses vieux souvenirs, de Joaquin qui lui montrait la grande ourse. C’est le ciel qui l’a vu tuer et changer. Qui a vu crever les frères Payan.
Il reste là quelques heures sans doute. La fête apporte un fond sonore qui n’est pas désagréable, mais lointain, comme appartenant à un autre monde. Il est plus facile de contempler les nébuleuses que d’affronter son cœur en voyant Jan.
Il ne part que quand il a froid. Le t-shirt est quitté rapidement, le pantalon changé pour quelque chose de plus confortable avant que les draps ne lui ouvrent leurs bras. Il s’y endort comme une masse.
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JOAQUIN & ALEJANDRO

¿Y cuándo volverás?
J'ai fait le premier pas
¿Cuando volverás?
Surtout ne m'attends pas
¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


La lune déjà haute, les étoiles qui  brillent sur la toile sombre de Mexico. Et l’odeur de fumée, de l’alcool, des plat traditionnels. Et la musique qui bourdonne et les éclats de joies et tout ce qui caractérise la famille Flores. Ils sont bouillants, tous plus vibrant  les uns que les autres, brillant et rigolant comme s’il n’y avait qu’eux dans ce bas-monde. Alejandro est rentré à la maison, le fils prodigue qui a pourtant raté beaucoup de choses, est rentré à la maison. Il a cette image dorée, de l’enfant qu’on imaginait déjà sur le trône de la Calavera, ce rêve qu’on avait mis entre ses doigts pour qu’il le transforme en réalité. Ce n’est pas de la déception qu’on lit dans les visages des oncles et des tantes mais bien une incompréhension, de voir leur héritier rester second alors qu’il a tout pour devenir premier. Mais ils ne savent pas, même s’ils se doutent, que quelque chose étreint le coeur de leur enfant depuis des années. Maladie et commandante, comme si le destin s’amusait à faire du coeur du capitano un champ de bataille qui continue malgré tout de bourdonner.

Joaquin reste en retrait, discute avec les Flores, reste loin de Jan et c’est mieux. Pour lui, pour eux, pour que la fièvre ne crame pas plus la tête du second qui ne comprend toujours pas ce qui l’a poussé à embrasser l’homme qui lui a dit n’être que son commandante. L’oreille attentive, on lui parle beaucoup à Jan, de cet héritage qu’il a enfin accepté, de ces milliers et milliers de pesos et de dollars qu’il va ramener avec lui sur le sol américain.  Il faut en faire quelque chose, ne donne pas tout à la Calavera, utilise  ce fric pour remettre les Flores au centre d’Arcadia. Il écoute Jan, retient, hoche de la tête, sait pertinemment que lui, c’est la Calavera, mais ça, il ne le dit pas aux siens. Et il du mal à suivre car ses synapses continuent de griller sous la violence d’Huntington qu’il arrive à endiguer avec l’ambroisie dénichée. Mais il comprend, Alejandro, qu’il doit se bouger. S’il veut que son nom perdure, il doit agir et arrêter de freiner des quatre fers en attendant que quelque chose lui tombe dessus. Il veut une femme ? Qu’il la trouve. Il veut un gosse ? Qu’il le fasse. Il veut… Et les yeux qui tombent sur la silhouette de Joaquin quand l’idée lui traverse l’esprit. Il le veut lui.  Lui et seulement lui. Est-ce mal de désirer le seul être capable de vous relever mais aussi de vous faire tomber ?

Rythme endiablé, notes langoureuses, Alejandro qui ne peut plus rester immobile à bavarder sur son fric et des achats immobiliers qui permettraient d’asseoir son nom. La main d’une gamine est attrapée, jolie chica aux courbes plantureuses qui a le sourire aussi lumineux que celui de Jan. Et alors que l’alcool et le nectar coulent déjà à flot, célébration d’un contrat signé entre la Calavera et la famille de narco-trafiquants mexicaine, les discussions sérieuses laissent place à l’autre talent des Flores. Celui de brûler les rétines par une danse endiablée dont seule la Mort elle-même peut être le plus beau joyaux et le plus dangereux filet. Les hanches voguent, le bassin ondule, Jan qui se sent vivre dans les bras de la jolie Nema qu’il connait à peine mais qui à cet instant, est à lui. Il a les doigt qui crépitent le second, sur la peau nue de la chica, et le bassin qui se colle, recule et vibre dans la rythmique bouillante. Et sentir un regard sur lui, ne pas se retourner mais espérer secrètement que des prunelles sombres crépitent sous ses coup de reins.

~~~

7h30 du matin, Alejandro n’a pas la gueule de bois, juste le corps brûlant à force de gamberger toute la nuit. Couché tard, pas réussi à dormir. L’esprit qui vibre sous les souvenirs, le bas ventre qui rugit et les mains qui ne peuvent rester immobiles. Cette nuit, Alejandro s’est remercié d’avoir choisi une chambre éloignée de celle de Joaquin. Et a remercié la présence de la clim.

Il a été courir le capitano, comme tous les matins depuis des années. Des kilomètres avalés, le souffle court et l’esprit noyé sous l’adrénaline. Plus un sprinter qu’un coureur de fond Jan, mais il apprend, à gérer la distance pour éviter de trop vite se brûler.  Et c’est la tête encore sous les endorphines qu’il décide d’aller vérifier que le commandante est réveillé, leur avion décollant pour 11h. L’idée de retourner à Arcadia, ça fait vibrer le soldat en Jan. Ah Puch a hâte de retrouver le champ de bataille qu’est la ville du Maine, se battre et écraser ceux qui se sont crus plus forts que les mayas. Et apprendre que le Mezcal a été ravagé par les Enfants Terribles alors que l’alliance secrète avec Savannah perdurait encore, a fait tiquer le capitano. Jan a besoin de revenir chez lui, là où il se sait respecté et craint, là où le patronyme n’est pas une couronne mais une arme.  

Devant la porte de Joaquin, il hésite quelques secondes Alejandro, pas par honte de venir réveiller son patron mais… Car il a encore paumé son cerveau. Mais ils n’ont pas le temps, et il a besoin, Jan, d’être sûr que Joaquin a dormi, s’est reposé, à éteint l’esprit et le coeur même pour quelques heures. Le capitano a besoin d’être certain que son commandante a retrouvé un peu de force pour la guerre qui les attend. Il toque, attend, tête qui bouge de droite à gauche, pieds qui tapotent sur le sol, peau brûlante après son entrainement. Porte ouverte au bout de cinq minutes trop longues pour l’homme mais acceptables pour le capitano : Joaquin dormait, il l’a réveillé. Le second est content de savoir son commandante reposé. Et avoir les prunelles qui restent trop basses, devant l’homme qui apparait dans l’embrasure, le torse nu, ventre ciselé par les muscles et les marques. Pourquoi l’abdomen ? Jan ne l’a jamais su, mais ça a toujours eu sa préférence. Les abdominaux, creux ou pleins, la courbe des hanches, l’os du bassin, la ligne duveteuse et sombre qui… « J’te réveille, désolé ! On doit être l’aéroport pour 10h30, je… Vaut mieux que ce soit moi qui te réveille plutôt que Luis ou Angel. » et les yeux qui se relèvent, découvrir ce visage à peine réveillé, une marque d’oreiller sur la joue mal rasée. Pourquoi reste-t-il là à le regarder ? Pourquoi a-t-il fallu que ce soit lui alors qu’il y a des dizaines d’autres âmes sur cette planète ?

Parce que c’est lui.
Ça ne peut être que lui.
Ça a toujours été lui.
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JOAQUIN & ALEJANDRO

¿Y cuándo volverás?
J'ai fait le premier pas
¿Cuando volverás?
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¿Cuándo volverás?
Un día o jamás


Il met de longues secondes à émerger d’un sommeil qui n’a pas été aussi lourd depuis des années. Il ne se souvient plus de la dernière fois où Morphée l’a pris aussi vite, assommé aussi rapidement, empêché de sortir facilement du repos. Il ne se souvient plus, mais son esprit embrumé n’aide en rien.
La tête lui tourne alors qu’il se lève trop vite. Regard rapide à son portable.
7h33. Trop tôt. Il aurait bien dormi quelques heures de plus. Il n’aurait pas dû regarder les étoiles la veille, perdre sous souffle en pensant à un Flores, laisser ses doigts exprimer un désir envahissant.
Il y a beaucoup de choses qu’il n’aurait pas dû faire. Que l’homme de logique aurait refusé. Que le commandante aurait dû refuser en bloc. Il n’aurait jamais dû guetter la lueur dans les yeux de Jan, il y a des semaines de ça. Il n’aurait pas dû proposer ce restaurant. Il n’aurait pas dû freiner son poing quand Jan a dit « je t’aime ». Il n’aurait pas dû …
Mais c’est trop tard. Le voilà avec des sentiments qui balayent les fondations, qui rasent les résolutions, qui envahissent le cœur, piétinent l’esprit et crament le corps. C’est trop tard.
C’est ce qu’il se dit en ouvrant la porte, tombant sur un Jan rougit par une course matinale, tradition que Joaquin ne comprend guère. Il a toujours préféré les combats et le tir. L’énergie à déployer de la première, la férocité à avoir, les réflexes à pratiquer, les coups à porter, esquiver, encaisser. La précision, le calme, la sérénité du premier. Il aime le poids du M9 dans ses mains, son corps aligné comme une machine bien huilée quand une carabine se niche dans le creux de son épaule. La course non.
Les yeux de Jan qui restent trop bas, lui rappelant la trahison de son corps. Sourcils légèrement froncés alors que le silence se prolonge une seconde de trop.
- J’te réveille, désolé ! On doit être l’aéroport pour 10h30, je… Vaut mieux que ce soit moi qui te réveille plutôt que Luis ou Angel.
Il a envie de demander pourquoi. A moins que Luis et Angel ne réveillent à coups de canon pointé sur son visage, il ne voit guère ce qu’il y a de préférable. Au lieu de ça il a eu le droit aux yeux traînant de son second et une conscience bien trop flagrante de son état, cheveux débraillés, pantalon étroit, barbe mal rasée et sans doute une marque rouge quelque part sur le visage due au pli retord d’un drap.
Au lieu de ça, il a sa main qui vient cueillir le bras de Jan, les doigts qui remontent comme un serpent le long de l’épaule, qui viennent s’arrimer à la nuque marquée et qui le tirent en même temps que la porte se referme, que la paume vient tâtonner pour verrouiller la serrure. Au lieu de ça, il a des lèvres qui le brûlent et qui viennent chercher celles de Jan en silence. Au lieu de ça, Jan est appuyé contre le battant en bois, Joaquin gourmand mais prudent, le corps encore assez écarté pour que les seuls contact avec son second soient leurs souffles partagés et sa main contre son cou. Et c'est suffisant pour que le ventre se serre, explose, que les pensées se noient, pour que Buluc Chabtan fredonne, heureux de sentir contre lui Ah Puch, plus proche que jamais.

Je ne suis que ton commandante. Depuis quand ment-il aussi effrontément ?
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Mil Pasos - Lun 8 Oct - 11:07



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Un silence ça peut durer une comme mille secondes. Ça peut en laisser, des pensées voguer, des idées venir et des envies se réveiller. C’est même parfois plus fort que les mots. Et entre Joaquin et Alejandro, ce sont les silences, qui font tout exploser. Ça a toujours été les silences, qui ont servi d’aveux.

Les doigts qui grappillent le bras, la nuque caressée, le corps ramener vers l’intérieur et l’esprit laisser de côté. C’est le coeur qui crépite et les reins qui s’échauffent quand la porte est refermée et les lèvres agrippées. C’est la saveur de la bouche de Joaquin, l’odeur du matin qui rend dingue le capitano, le dos poussé contre la boiserie et le souffle qui se perd contre celui de Joaquin. C’est le silence, les mots absents, les soupirs bouillants et les mains de Jan qui se posent instinctivement sur les hanches nues du commandante. C’est eux qui se retrouvent après s’être déjà trouvés. Eux, Joaquin et Alejandro, pas le commandante ni le capitano.

Jan dont le souffle se perd alors que le dos se cambre pour que son corps se colle à celui de Joaquin, peau vêtue contre torse nu. Il a chaud le second, il ne sait pas trop quoi faire, s’il peut retirer ce t-shirt, s’il peut glisser ses mains ailleurs, s’il peut… Trop tard, Jan est paumé, la tête ailleurs qui ne réfléchit plus alors que les doigts voguent lentement sur le ventre marbré de Joaquin et que la langue s’aventure sur ses lèvres charnues. Il se laisse aller, n’en a rien a foutre de perdre son souffle et de bouillir de l’intérieur, Joaquin doit le sentir, que le capitano se donne à lui. Entièrement. Alejandro est à Joaquin et il lui prouve à cet instant, que ça n’a jamais changé. Que ça a toujours été lui et que le commandante a beau avoir touché la fierté, le coeur lui, y’a que Joaquin pour le suturer. « Te extrañe… » murmure entre deux soupirs, il lui a manqué, oui, douloureusement et ce ne sont pas les rêves la nuit qui lui ont suffit. Car les lèvres, les baisers, bien que discrets et se comptant sur les doigts d’une main, c’est tout ce qu’il avait le capitano, pour combler ses désirs et ses pensées. Et maintenant, il en aura un autre, plus vorace et plus gourmand, délicieux et plus dangereux. Comment reculer à présent ?

Et quand les doigts de Jan glissent lentement sous la ceinture du pantalon, y’a une pensée qui l’arrête subitement, pour ne pas aller trop vite, pour ne pas se brûler trop rapidement. Tant pis, les lèvres suffisent, le capitano qui s’arrête à la frontière, la paume contre le ventre de Joaquin. Cet abdomen qui le rend dingue depuis des années et qu’enfin, est à lui. Rien qu’à lui.

Joaquin est à lui.
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Mil Pasos - Jeu 20 Déc - 12:03

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Mil Pasos - Jeu 20 Déc - 19:31



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Et enfin abandonner pour se laisser aller, les doigts grappillant l’élastique du tissu, pour le… « Costilla… ?» Ça frappe à la porte, un coup. Jan s’arrête brutalement, l’esprit embrumé, le corps tendu sous l’énervement. Le souffle est trop fort, trop chaud, le corps, trop occupé pour qu’il puisse répondre. Et lentement, ce sont ses lèvres qui embrassent celles de Joaquin, d’une douceur dont il n’avait pas encore fait preuve. Il espère que…« Joaquin ?! Alejandro devait venir vous réveiller, il a encore du se perdre, le gamin…» C’en est trop.  Déjà qu’il les dérange mais en plus… La peau de de Joaquin est abandonnée, Jan a les cheveux trop fous et le corps trop nu pour cacher la vérité. Il ouvre la porte violemment, d’une quinzaine de centimètre, pour ne pas que Luis est une vue sur le reste de la chambre. « Y’a un soucis ?! » Le ton est rauque, presque violent. Le regard du cousin est étonné, un sourcil, arqué. Putain, il a compris.« Oh… Visiblement tu as trouvé la chambre. » La façon dont Luis lui parle agace profondément le capitano, les pupilles dilatées ne le sont plus sous le désir mais bien sous le colère. « J’ai demandé si y’avait un soucis Luis, réponds moi.» Jamais il ne lui avait parlé comme ça. Et dans les mots, le croque mitaine suinte de syllabe en syllabe, faisant reculer le cousin sans qu’il puisse résister. « Je… On voulait s’assurer qu’il était réveillé. La voiture arrive dans 20min pour l’aéroport. » Elle est en avance. « D’accord. » Il ne dit pas à Luis de se taire, mais le ton, le visage, et le don éveillé font comprendre à l’ainé des Flores qu’il vaut mieux pour lui qu’il se la ferme. La porte est refermée et il ne se retourne pas de suite le capitano. Dos à Joaquin, il a besoin de calmer le croque mitaine en lui qui n’a pas sa place dans cette chambre. Ils ont tout gâché, comme d’habitude. Toujours là pour le faire chier. « Je…Je devrais aller me… laver. » Et enfin oser se tourner, les prunelles sombres, le corps en besoin, le coeur, déjà en manque. L’esprit est toujours perdu dans les étoiles, les mêmes qui viennent de se faire dévorer par le soleil levant de Mexico. Il est trop tard pour rêver Jan, il est temps de te réveiller.
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Mil Pasos - Jeu 10 Jan - 22:36



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Tout était parfait, rien n’était à changer. Il n’y avait que les Flores pour briser l’instant, s’immiscer dans le partage et le moment pour tout gâcher.
Il commençait à se perdre dans le plaisir, à laisser ses yeux papillonner, le souffle s’emballant. Il commençait à admirer Jan explorer sa peau, à le voir s’abandonner également. Il commençait à oublier le lieu, à ne pas réfléchir plus loin que les secondes suivantes. Il commençait à être bien.
Mais les Flores ne semblent pas destinés à le laisser faire ce qu’il souhaite. Et il semble condamné (sans remords) à les détester encore davantage.

La peau de Jan lui manque, il a l’impression d’avoir froid alors qu’il fixe le plafond, sans bouger, comme si arrêter tout geste allait le faire disparaître et lui permettre de ne pas vivre cet instant gênant, humiliant et frustrant.
L’échange avec Luis est parfaitement perceptible, tout comme la compréhension dans sa voix.
Les yeux sont fermés, comme si leur propriétaire était résigné à les voir merder tout ce qu’il était possible de faire.
La porte se ferme, il reste quelques secondes à ne rien dire, rien faire, rien penser, comme paralysé.
- Je…Je devrais aller me… laver.
Il hoche la tête, se redresse, ramasse ses affaires en enfilant rapidement son sous-vêtement. Quelques instants plus tôt, sa nudité ne le gênait pas. Maintenant, c’est différent, le sort semble s’être rompu. Il ne regarde pas Jan, s’en veut un peu.

Il entend les pas du capitano qui se dirige vers la porte. Il hésite, finit par appeler son second. Le prénom résonne étrangement dans l’air, le fige une seconde, rend l’instant suspendu dans le temps. La distance entre eux est avalée en quelques pas et le baiser qu’il dépose sur les lèvres de Jan rapide, en rien comparable à ceux qu’ils ont partagé plus tôt. Mais il s’en moque, le message qu’il y a derrière est bien plus important.

***

Ils quittent le domaine Flores sans un regard en arrière, l’accord en poche. Il a hâte de retrouver Arcadia et cette pensée l’agace. Il devrait profiter de Mexico, de son pays natal. Impossible de prolonger le séjour avec ce qu’il s’est passé plus tôt, ça tourne dans sa tête. Luis ne parlera pas, il le sait. N’empêche que …

Le décollage se fait sans soucis, la ville disparaît vite à travers le hublot. Ils ont des heures de voyage devant eux et à côté de Jan, il ne sait guère quoi dire. Il a parfaitement conscient pourtant, qu’ils devront en parler. Il n’a pas envie de le faire. Poser des mots sur son ressenti, ses émotions et sensations, c’est en perdre une partie, qualifier ce qu’il a vécu … Non, il ne veut pas.
Mais on ne fait pas toujours ce qu’on souhaite.
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Mil Pasos - Ven 11 Jan - 9:08



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La détresse, la colère, le manque, la rage, la tristesse aussi. Tout ça ressenti en quelques secondes, c’est beaucoup pour un coeur humain.  Encore plus pour quelqu’un comme Alejandro qui n’a jamais su contenir le sien. Pourtant, il a réussi pendant 20ans alors pourquoi maintenant, c’est si difficile de ne plus y penser ? Pourquoi il n’arrive plus à rien refermer ?  Peut-être que c’est cassé au final, que ça ne fonctionnera plus comme avant… Peut-être qu’il a merdé, qu’ils se sont trompés, qu’ils ont fait une erreur et tout foutu en l’air en un simple baiser. Peut-être, oui, que leur amitié a été bousillé par des sentiments trop forts et un besoin trop grand de devenir plus que ce qu’ils ont toujours été. Jan n’en sait rien, se rhabille à la hâte, la peau est bouillante et le contact du tissu dessus ne fait rien pour arranger la sensation. Il a besoin de se laver, de supprimer l’odeur de Joaquin, de ne plus y penser. Il est prêt à partir - ou fuir, le regard absent du commandante lui prouvant qu’il aurait du rester dans sa chambre ce matin et de ne pas en sortir. Puis y’a le prénom du capitano qui résonne, le corps qui s’arrête et le visage qui se fige sous le baiser inattendu. Ce n’est pas rien, ce n’est pas un simple contact. C’est un oui, on va essayer. On verra bien.

L’air est chaud ce matin-là, plus qu’en habitude. La douche froide n’a pas suffit à éteindre le feu consumant toute la logique du capitano, encore moins quand les yeux ont croisé ceux de Joaquin dans la voiture de location. Un silence, pas gênant, juste rien à dire, pas en public en tout cas, pas avec un chauffeur à la solde des Flores.
L’avion est à l’heure, le décollage se passe bien et ils ont quelques heures devant eux pour se retrouver dans une situation bien plus gênante que toutes celles qu’ils ont vécu. L’un à côté de l’autre, Joaquin et Alejandro sont silencieux comme rarement ils ne l’ont été. Surtout en ce qui concerne le second. La ceinture est décrochée rapidement, le corps demande de bouger, de se tourner, les jambes, de marcher. Il déteste l’avion Jan, c’est trop long. Pour ça qu’il dort souvent durant tout le voyage.  Pas cette fois-ci. Pas tout de suite en tout cas.  « Ça t’a fait du bien ? » Le visage se tourne vers Joaquin une seconde, reprend son axe juste après, les paupières closes en comprenant que ce qu'il vient de dire peut porter à confusion. Il se mord la joue dans un geste machinal, on dirait un ado qui ne sait comment reprendre contact avec son crush de la dernière fois.  « Enfin… J’veux dire, de passer une journée à Mexico, loin d’Arcadia. » De sentir le soleil sur sa peau, de dormir une nuit presque complète, de voir que le travail a été bien fait. Pas le reste, non, il n’oserait pas demander, le capitano, si ça a fait du bien à Joaquin de s’écouter une seconde.
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