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The Weight of This Combination

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The Weight of This Combination - Mar 17 Avr - 23:42



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Alcide longe la baie. Il ne vient pas souvent, faute de temps. C'est qu'il est un homme pressé. Ce soir, il a besoin du calme que seul ce bout d'océan peut lui procurer. Ici, pas de néons grésillants, de klaxons et de publicités sur écran plat. Y a rien, sinon un parasol orphelin, des bouteilles vides. Quelques baraques défoncées vissées dans le sable inhospitalier, humide sous ses pieds.

Pantalon retroussé, veste jetée sur une épaule, il ne lui manque plus que la marinière et le chapeau de paille pour en faire un gondolier modèle. Sous l'oeil lunaire, il manœuvre un détour vers l'étendue de flotte glacée, se mouille les chevilles et regagne la plage. Puis il emprunte un sentier qui lui est inconnu. Celui-ci débouche sur un espace semblable à la baie, simplement plus discret. Une antichambre.

La voilà, sa gondole de fortune. Large et écaillée, malmenée par la météo d'Arcadia. Un peu comme toutes les âmes qui peuplent cette terre. Échouée à l'écart de tout, des cahutes et du parasol solitaire. La coque trouée est vaseuse, certains éléments sont rouillés. Elle a dû être tirée de l'eau, par la main de l'homme ou du divin. Se passent des choses étranges, dans le coin. On peut imaginer que l'épave a été le théâtre (le tombeau qui sait) de tout un équipage. Il ne s'en étonnerait qu'à moitié. Il a besoin d'en avoir le cœur net.

Une fois chaussé, Alcide s'engouffre dans le ventre du paquebot miniature. Son œil et son pas sont alertes. Pour pallier au manque de luminosité, il réveille les ampoules une à une qu'il ne daigne pas éteindre. Si l'épave est habitée de crustacés, il les dégagera d'un coup de pied. Si elle est peuplée de cadavres, il opérera un prompt demi tour. Mais puisqu'aucune des deux espèces ne se présentent, il se détend et poursuit sa visite. Sa démarche est plus leste, plus bruyante, aussi. Ça résonne dans la boîte de conserve. Il cherche la cabine du capitaine, qu'il finit par explorer : elle est déserte. Le passage de la flotte a tout saccagé ; chaque pièce est imprégnée de cette sensation, ce malaise, cette lourdeur dans l'air.

Puis, un bruit semblable à un soupir. Il comprend, se glace doucement. Ce qui loge dans la carcasse submersible est pire qu'un crabe ou qu'un macchabée. C'est vivant et ça semble provenir de la cabine voisine.



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The Weight of This Combination - Mer 25 Avr - 16:49


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@Lyra al Khayzuran


Une autre épave éventrée, un autre mystère à étudier. Lyra, elle sait pas bien comment ça a atterrit là. Ca pourrait bien être l’œuvre de sa frangine, mais elle l’aurait prévenu. Ou alors il n’y avait absolument rien à y trouver. Rien d’intéressant pour elles. Rien à revendre. Peu importe, la môme est trop curieuse, et ça fait plusieurs qu’elle l’a repéré. Seulement pas le temps de s’y rendre. Trop d’artefacts à analyser, à dater. Trop de compte rendu à rédiger et de choses à évacuer. Mais ce soir, la jordanienne a enfin un peu de temps pour elle. Un peu de temps pour se perdre dans les cales d’une épave, les narines titillées par une forte odeur iodée.
Ca grince quand elle y pénètre. Elle est même pas certaine que ça soit encore bien solide mais ça l’empêche pas de continuer sa progression. Des caisses en bois –gonflé et moisi par l’eau- dans un coin, et elle attrape la première barre de fer qui lui tombe sous la main. Pas un pied de biche, mais ça fera l’affaire. Rien d bien intéressant. Au premier coup d’œil, elle remarque aisément les contrefaçons. Des vases faits d’une céramique douteuse avec une peinture qui l’est tout autant. Rien d’exotique, rien de vendable, alors elle soupire en relâchant le couvercle de la caisse. Chaque recoin observé, juste par curiosité ou par envie de découvrir la perle rare. Les yeux qui se posent sur le moindre tuyau, la moindre photo encore potable ou le premier objet curieux qui lui tombe sous la main. Rien.

Une cabine découverte mais qui ne semble pas être celle du capitaine.  Toujours mieux que rien, et elle ne doit pas être bien loin. Les objets poussés, les bouquins –ou ce qu’il en reste- dégagés, elle tombe sur une boussole, des cartes plastifiées. Un sextant sur l’étagère et ça la fait sourire. Elle peut toujours le récupérer. S’il n’a pas une valeur énorme, elle en connait un à qui ça plaira. Une antiquité de plus à mettre sur les étagères d’Ali. Mais la gosse se fige. Le bateau qui gronde. Des pas dans la carcasse rouillée. C’est certainement pas un crabe qui fait ce bruit là, alors pendant un bref instant, elle reste interdite, à écouter le moindre mouvement. Ca se déplace, un peu hésitant semblerait-il. Un simple curieux ? Peut-être bien, mais Lyra reste toujours sur ses gardes. La cabine qui s’assombrit, comme lui conférer un certain avantage, celui de ces ténèbres auxquelles elle est habituée. Mais plus rien. Alors la môme continue de fouiller avant de soupirer trop fortement, pas certaine de trouver quoique ce soit ici. Une trouvaille oui, mais pas bien intéressante. De nouveau ce bruit. Elle arrête tout, sort le plus silencieusement possible. Autant qu’elle le peut dans une épave qui grince. La cabine d’à côté éclairée, elle s’approche doucement, bien que légèrement entourée de ses ténèbres, cette nuit qui semble se fondre en elle, pour disparaitre en découvrant l’homme sous ses yeux.  
« Bellandi. Le Boss en personne. Perdu ? » Si une part d’elle reste impressionnée par ce qu’il dégage, il y a cette autre chose, au fond d’elle qui lui donne envie de le défier, juste pour s’amuser. Peut-être parce qu’elle est simplement elle et que lyra a toujours eu un problème avec l’autorité. A commencer par celle de son père. Autorité ou semblant de blague en réalité. Mais surtout celle des autres. Seulement en appartenant à la Nuova, la gosse se doit d’obéir. Si jusque là ça n’a pas été un gros souci, ce n’est qu’une question de temps. Pour ça, elle se connait trop bien. Mais y’a pas que ça. C’est plus profond que juste son tempérament à la con. Peut-être cette divinité dont elle ignore encore la nature, qui la pousse, un peu malgré elle, à le titiller lorsqu’elle le peut. Parce qu’il semble pas franchement plus à l’aise que ça les rares fois où elle était en sa présence. « Faut surveiller ses arrières. On sait jamais sur qui on va tomber. » lache-t-elle avec un léger sourire amusé sur les lèvres.





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The Weight of This Combination - Mar 8 Mai - 0:34



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Les ampoules ont beau être fatiguées, elles sont pour lui gage de sécurité. Si un squatteur enragé faisait irruption dans la cabine, Alcide pourrait multiplier leur intensité et l'éblouir. Mieux encore, l'aveugler, le temps de le maîtriser, d'écraser sa gorge contre son biceps. Mais comme personne ne se ramène, Bellandi reste en tête à tête avec ses scènes hollywoodiennes.

Les bruitages sont désormais plus ténus et semblent se rapprocher. Nul besoin d'avoir l'ouïe d'une chauve-souris pour comprendre qu'il s'agit d'une démarche humaine. Eh merde. Il aurait préféré rencontrer un calamar égaré, peut-être même qu'il l'aurait relâché en mer. A pas feutrés, l'homme longe un mur au papier peint délavé. Et plus il s'avance, plus il abandonne sa lumière rassurante, moins il est confiant. Une armée de doutes l'assaille ; la pire alternative, c'est celle de l'embuscade. Et si on l'avait suivi malgré lui ? Des rues d'Arcadia jusqu'à ce bout de terre, à pas de loup, dans son dos imprudent... si tel est le cas, que l'assassin sorte de l'ombre !

Mais non. Aucun scénario catastrophe en vue. Rien que le murmure du paquebot. Et à présent, à la frontière, une silhouette humanoïde s'arrache des ténèbres. Tendu comme un arc, le cinquantenaire se prépare. Il scelle ses poings nus à défaut de frôler la gâchette d'un revolver.

« Bellandi. Le Boss en personne. Perdu ? » Creusé par la surprise, un sourire crispé naît sur son visage aux aguets. C'est la Jordanienne qui le fout mal à l'aise. La demoiselle n'a rien d'une tueuse à gage. Et encore…! Il faut se méfier de l'eau qui dort. En ce qui la concerne, Alcide préfère parier sur le proverbe et l'appliquer sans mot dire. Il n'est pas serein. A en croire ses dires, c'est lui qui s'est paumé, qu'on doit guider, qu'on peut mener par le bout du nez. Y a du vrai ; il ignore où il a bien pu mettre les pieds. Et elle semble doucement s'en moquer. Ça a le don de l'hérisser.

Il préfère rétorquer pour se donner contenance. Mais il n'y a pas que cela. Il a besoin de s'ôter l'impression d'avoir été pris en flagrant délit. « Al Khayzuran, constate-t-il en parodiant l'attitude de la jeune femme ; un peu joueuse, un peu sèche, sur ses gardes. – Je ne m'attendais à te croiser dans un endroit pareil... Pas sûr que ton père approuve ce genre d'escapade. Allez, je me porte garant de toi. Pour cette nuit. » Ouais, qu'est-ce qu'il en pense, le gouverneur ? Lyra n'est pas la fille d'un tenancier de panini. On lui a forcément appris que certains lieux ne sont pas fréquentables. Alors, que fabrique-t-elle dans ce rafiot pourri ? De l'urbex nocturne ?

Et la voilà qui renchérit avec un sourire. « Faut surveiller ses arrières. On sait jamais sur qui on va tomber. C'est vrai. Elle pourrait tomber sur n'importe qui. N'importe quel sale type - rien à avoir avec lui ! C'est admis. Puis, après un regard au sol vétuste, le réincarné aperçoit la barre qu'elle tient en main. Avantage qu'il a négligé, il est désarmé. Alors Alcide se contente de répondre ; – A qui le dis-tu. Mais c'est que t'as l'air comme chez toi. Tu me fais la visite ? Je suis entré à bâbord. » Il ne lui laisse guère le choix. Puis il lève le bras, pointe du doigt le couloir à leur gauche, dont l'éclairage est désormais faiblard.

Bellandi a envie - besoin - de confrontation, sans réelle explication. Mais rien de physique ; il n'est pas d'humeur aux rixes. Alors, tandis qu'ils s'avancent entre deux murs trop étroits, il se penche et saisit de la barre de métal de Lyra. Ses doigts se contorsionnent, son poignet pivote. Il plaque l'objet contre le thorax de la Jordanienne et observe ; « C'est avec ce bout de fer que tu comptes assurer nos arrières ?».



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The Weight of This Combination - Sam 19 Mai - 21:29


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@Alcide Bellandi


Elle avait pas rêvé Lyra. Il y avait bien quelqu’un dans la cabine d’à côté. Seulement elle était loin d’avoir imaginé Alcide Bellandi se promener dans une carcasse de bateau. Encore moins à cette heure là. Le sourire crispé qu’il affiche lui fait comprendre qu’il est tout aussi surpris qu’elle. A juste titre. Ils ont jamais pris le temps de se connaitre, et y’a ce quelque chose d’invisible qui pousse à la méfiance, parfois à la provocation de la part de la brune. Mais ce soir, c’est sa curiosité qui est éveillée. « Al Khayzuran. Je ne m'attendais à te croiser dans un endroit pareil... Pas sûr que ton père approuve ce genre d'escapade. Allez, je me porte garant de toi. Pour cette nuit. »  Un large sourire qui se dessine sur les lèvres de la jordanienne. Il n’y a pas sujet plus amusant que le comportement de lyra et l’approbation –ou non- de son paternel. Une histoire qui remonte à la nuit des temps. Ou du moins à celle de sa naissance. « Oh tu sais… Ce serait sans doute ni la première, ni la dernière fois que mon père n’approuverait pas mon comportement. »  Un froncement de nez adorable, et surtout amusé. « C’est un peu ma spécialité. » qu’elle ajoute plus doucement, comme s’il s’agissait d’un secret ou d’un véritable scoop. La vérité c’est que son père s’est toujours arraché les cheveux à cause de son comportement. Lyra, bien loin de la princesse des milles et une nuit. A des kilomètres de respecter le protocole et de se plier aux standards. Lyra, c’était la môme sauvage, les cheveux plein de sable, essoufflée. C’était l’ado et maintenant la femme fougueuse que peu de choses arrêtent et que personne n’enchaine. Pourtant, elle a bien failli épouser le deuxième Bellandi. Une mascarade à laquelle elle s’est lancée prendre par plaisir au fil du temps. Lyra, c’est la fille trop caractérielle qui défie son père par habitude et par principe, parce qu’il est resté bloqué à une époque bien trop reculée à son goût. « Ceci dit… j’accepte volontiers » autant rentrer dans le jeu. Et ça l’amuse de se dire que le Boss lui-même, le temps de quelques minutes, se porte garant de sa personne.

Seulement Lyra, elle est égale à elle-même. Elle peut pas s’empêcher de le chercher un peu, de le faire douter de ses intentions. Le faire douter tout court. Pas très prudent pour un mec qui gère la Nuova. Elle en connait un qui serait ravi de le voir autant à découvert. Elle regarde aux alentours, tente de déceler rapidement s’il y a quoique ce soit d’intéressant. N’importe quel objet qu’elle pourrait revendre à un prix intéressant. Seulement rien au premier coup d’œil, et y’a la voix d’alcide qui la sort de ses pensées. « A qui le dis-tu. Mais c'est que t'as l'air comme chez toi. Tu me fais la visite ? Je suis entré à bâbord. » « Volontiers. » Elle a pas vraiment le choix puisqu’il pointe déjà du doigt le couleur sur leur gauche. Mais peu importe, après tout, ça peut se révéler intéressant. « Jamais entendu des sœurs al Khayzuran et de leurs pillages ? » demande-elle, un sourire sur le coin des lèvres alors qu’elle commence à prendre la direction indiquée. Forcément qu’il en a entendu parler. Parce qu’elles ont tendance à vendre au plus offrant ce qu’elles trouvent au fond des cales. Une préférence pour la Nuova, parce que peu importe ce qu’elle en dit, Lyra s’y sent attachée. Queque chose d’invisible, d’indescriptible, mais ce lien lui semble naturel. Peut-être trop, malgré sa manie de calmer qu’elle n’a pas d’attache. Ni dieu, ni loi pour la jordanienne. Mais c’était sans compter sur ce sentiment, tout au fond d’elle, qui la pousse à s’impliquer un peu plus.

Elle continue sa progression, dans un couloir un peu étroit, et une lumière faiblarde. L’obscurité ne la jamais gênée, bien au contraire, mais le manque d’espace, c’est autre chose. Elle est tellement concentrée là-dessus, qu’elle se laisse surprendre. Poignet malmené quand Alcide veut s’emparer de la barre de métal. Une légère résistance, comme un sursaut avant de lâcher prise, en se retrouvant contre le mur, la barre en fer contre le thorax. « C'est avec ce bout de fer que tu comptes assurer nos arrières ? » sous le coup de la surprise, sa poitrine se soulève un peu plus qu’à la normale. Pourtant, y’a un sourire amusé qui commence à se dessiner sur ses lippes. « Oh non. Ca c’est rien du tout. » y’a ses ombres qui commencent à danser autour, comme échapper de son propre corps. Des entités sombres, qui s’agitent sur les murs, sans véritable forme.  Juste un avant-goût, un indice de ce qu’elle utiliserait si elle devait assurer leurs arrières. « Je les utiliserais elle. J’espère que t’as pas peur du noir ? » Pourtant, elles sembleraient presque inoffensives à se fondre avec l’obscurité naturelle de l‘épave. Mais Lyra, elle peut bel et bien les controler, les manipuler. Telle une matière noir solide, prête à foncer, attaquer ou défendre. Elle ne sait que trop bien la violence avec laquelle elles peuvent s’échapper lorsqu’elle ne contrôle plus rien. Surement pas le sentiment qu’elle préfère. Mais c’était y’a un moment maintenant. Quand elle était encore trop jeune pour tout comprendre.


hs : gosh désolée pour ce pavé   faint um



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The Weight of This Combination - Sam 26 Mai - 19:12



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Dieu merci t'es pas ma fille, qu'il réfléchit à voix haute. » L'audace et la bravoure oui, la désobéissance et la prise de risque, le danger inutile, non. Il ne supporterait pas que son enfant se joue de lui et de ses lois, même majeur et vacciné, y a un ordre à respecter. Un équilibre d'autorité. Et puis, il perçoit les femmes comme son grand-père les estimait. Pas qu'elles sont des bonnes à rien, au contraire. Ça, c'est une vision affreusement archaïque. Non, Alcide navigue avec l'idée qu'elles ont un potentiel de virtuosité trop élevé, du genre à gangrener. A canaliser d'urgence, dès l'enfance, pour ne pas dire mater. Sinon quoi, une femme à la tête de la Nuova ?

Mais si elle n'est pas sa fille, elle a bien failli être sa belle-soeur. A cette idée, Alcide est terriblement partagé. Bien sûr, elle n'est pas la fille de n'importe qui, son nom transpire le prestige. Il résonnait avec Bellandi, l'union était commode pour les deux partis. Mais l'allier à Saturno ne semblait pas être l'idée du siècle. Trop de complicité, d'intensité. Et Alcide se méfie de ce frère débarqué dans sa vie comme une pochette surprise, de sa drôle de hargne. Une bonne chose qu'on ne les ait pas mariés – ou qu'ils l'aient décidé. Il n'a pas fait gaffe à leur affaire, il ne veut pas connaître les détails, parce qu'au fond, il ne veut pas accorder sa curiosité à Saturno.

Alcide entend beaucoup de choses. Certaines lui restent en mémoire, d'autres s'évaporent. Il a déjà entendu parler de ce commerce familial ; à une époque, ça l'avait interpellé. Des jeunes femmes pirates, il demandait à voir. Lorsque l'équipage s'était révélé être les Al Khayzuran, le don avait arqué un sourcil face à l'évidence. Le trafic rencontrait un franc succès, surtout auprès des gars de la Nuova. « Si, bien sûr. Un vrai gang d'antiquaires. Mais ce genre de déco rend mieux chez les autres, répond-il. » A croire qu'un trésor égaré dans les fonds marins gagnait en valeur une fois retrouvé. C'est un concept qui lui échappe encore ; il préfère cent fois le neuf, le frais, le moderne. Il n'aime pas l'antique, méprise le prétendu vintage. Sans compter le classique qui l'ennuie à mourir.

Ils se sont arrêtés, Alcide remarque que la lumière commence doucement a les quitter, comme si elle n'osait pas les talonner. « Oh non. Ca c’est rien du tout. Très bien. Il décide de la garde en main, comme une assurance. Sans source d'énergie, il est démuni, il est mortel. Et Lyra se met à sourire. Mauvais présage. Les ombres l'effleurent comme une seconde peau, en émanent puis s'en détachent, flottent, comme en suspens. S'il n'avait pas autant de fierté, il avouerait que ça le fait flipper. – Je les utiliserais elles. J’espère que t’as pas peur du noir ? – Peur de toi ? qu'il se risque à traduire mais pas à répondre. » Ce qui l'impressionne, qui lui coupe le souffle, il l'ignore. L'évite comme la peste, le nie presque. Parce que la confrontation ménage l'ego, la défaite le blesse trop. Mais tu ne peux pas fuir Lyra, susurre une voix introduite en son for intérieur. Tu es piégé avec elle. L'idée le fait tressaillir, lui vient alors la présence d'esprit que oui, ils sont enfouis dans les entrailles d'un cargot non identifié. Bien qu'il connaît l'itinéraire pour se tirer d'ici, il a besoin de lumière pour atteindre la sortie. Elle n'a pas intérêt à l'en priver.

Il pourrait répondre que oui, il a peur d'un tas de trucs. D'être enfermé dans un ascenseur, d'être oublié, de mourir étouffé, de perdre ses deux pieds. Ce serait humain. Mais non, il se la joue divin crétin. « J'ai peur de rien. Ça veut souvent dire qu'on a peur de tout. Tant pis pour la litote. Il renchérit. – Qu'est-ce que je pourrais craindre ? Que tu me prennes en otage ? J'aimerais bien voir ça. Avec la barre de fer, il esquisse des petits cercles indécis. Il serait presque curieux de la valeur de la rançon, de voir à quel prix elle pourrait l'estimer. Et qui serait enclin à le payer. – Enfin, de ce que je sais, vous n'êtes pas des pirates très modernes. C'est dommage. De nos jours, y a tellement de gens à faire disparaître. » Il soupire, presque détendu à l'idée de supprimer l'une ou l'autre personne. Cependant, il n'ose plus vraiment avancer. On distingue à peine où marcher. Les échantillons de nuit ont le mérite d'être dissuasifs.



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The Weight of This Combination - Jeu 31 Mai - 21:35


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@Alcide Bellandi


« Dieu merci t'es pas ma fille » La môme lève les yeux au ciel, avant de secouer légèrement la tête. « Quoi, toi aussi tu veux dire quoi faire ou comment le faire à tes mômes ? Toi aussi t’es branché mariage arrangé ? » sourire quelque peu forcé sur les lèvres, parce que lyra, ça lui rappelle forcément quelques années en arrière. Ses fiançailles avec l’autre Bellandi, Saturno. Un mariage arrangé entre sa famille et celle de la jordanienne. Un mariage qu’ils voulaient voir se faire. Un mariage qui aurait dû se faire. Pour une fois, c’était bien parti. Parce qu’avec Saturno, ils ont trop bien accroché. Des caractères explosifs, des corps qui se trouvaient à la perfection, et la môme qui se met à flipper. Se faire enchainer, faire gagner son père… Les sentiments qu’elle avait. Fiançailles écourtées, comme ça devait l’être depuis le début, ce qu’ils avaient convenu entre eux. Juste un jeu, qu’ils avaient dit. Un jeu auquel ils se sont pris avec plaisir. Mais si Lyra n’avait pas flippé, si elle n’y avait pas mis un terme, elle serait devenue la belle sœur d’Alcide. Situation plutôt comique lorsque l’on y pense, vu la méfiance qu’il semble avoir à son égard. Seulement, plan changé ou non, Saturno & Lyra ne se sont pas éloignés pour autant. Sa loyauté, son soutien, il les a toujours. La relation qu’ils ont, elle reste indéfinissable. Même pour eux. Elle l’aime, à sa manière, d’une façon un peu tordue, plus que comme un frère, différemment d’un époux.  

« Si, bien sûr. Un vrai gang d'antiquaires. Mais ce genre de déco rend mieux chez les autres » elle hausse les épaules, pas franchement d’accord. « Les goûts et les couleurs… j’ai toujours apprécié les objets qui avaient une histoire, une âme… les objets de maintenant ? juste des foutues déco sans véritable attrait. Complètement fade. » C’est peut-être l’archéologue en elle qui parle, la gamine férue d’histoire et de légendes en tout genre. Elle aime l’art grec, romain, les peintures égyptiennes sur les murs ou papyrus. L’art moderne ? Très peu pour elle. Sans intérêt. Les prétendues œuvres qui se veulent modernes, contemporaines, sans queue ni tête à ses yeux. Complètement vide de sens et d’intérêt si l’objet n’a pas une histoire à raconter, des émotions à transmettre.

La progression dans la carcasse se stoppe. Pas de son fait, mais de celui du Don, à vouloir récupérer ce qu’il pense être son seul moyen de défense. Ce serait preque mignon. Ou serait-ce pour lui, contre elle ? Peu importe. Elle lui montre qu’elle n’a besoin de rien de plus que ce qui coule dans ses veines. Elles sont belles à danser autour d’eux. Contrairement à certaines fois, plus violentes, agressives. Dangereuses. « Peur de toi ? » « c’est le cas ? » demande-t-elle du tac au tac, sans cacher son amusement. Répondre à une question par une autre question, juste pour laisser planer le doute, encore un peu. Jouer avec ses nerfs, juste pour le plaisir. Et pour accentuer ce jeu malsain, le titiller un peu plus, l’obscurité s’intensifie. Pas d’un coup, progressivement, doucement, mais de manière assez notable vu le peu de luminosité qu’il y avait déjà dans la carcasse du bateau. « Je croyais que les grands garçons n’avaient plus peur du noir ? » elle se retient de ne pas rire, il finirait vraiment par péter un cable. Alors elle les ramène à elles, ses ombres, cette partie d’elle qu’elle ne comprend pas toujours. Elles se volatilisent, se refondent plus naturellement dans le décor, bien qu’une certaine obscurité règne toujours. Mais rien qu’il ne puisse surement surmonter. La vérité, c’est qu’il est coincé avec elle et ses idées à la con. Il est coincé jusqu’à ce qu’elle ne décide de sortir de là ou de se tenir à carreaux. « J'ai peur de rien. Qu'est-ce que je pourrais craindre ? Que tu me prennes en otage ? J'aimerais bien voir ça. » Cette fois, Lyra ne peut se retenir, et elle éclate de rire, réellement amusée. En réalité, elle le croit assez peu, et c’est l’énergie qu’il met à tenter de se rendre crédible qui l’amuse. Tout le monde a peur de quelque chose. Une vraie peur paralysante ou une peur un peu plus légère mais pas franchement agréable. Elle ne s’attend pas à ce qu’il lui révèle ses plus grands secrets, que n’importe qui de malintentionné pour utiliser contre lui, mais elle l’aurait bien plus cru s’il lui avait dit qu’il avait peur des profondeurs ou des serpents. « tu pourrais être claustro… Ou avoir peur de l’eau… Ou des araignées… Des clowns peut-être. Mais non… La Nuova a un superman comme Don. » lache-t-elle un peu moqueuse, bien que Superman ne fut pas réellement sans peur. Mais l’image est là, parlante, et surtout amusante. « Enfin, de ce que je sais, vous n'êtes pas des pirates très modernes. C'est dommage. De nos jours, y a tellement de gens à faire disparaître. » Elle hausse les épaules mais s’écarte un peu le voyant agiter la barre de fer, assez peu touchée par son commentaire. « Pourquoi je te kidnapperais ? Y’a rien à y gagner. Autant te faire disparaitre tout court. » elle se pince les lèvres pour ne pas rire. Il va finir parano avec ses conneries. « Ca va, détends toi. J’ai pas l’intention de te faire qui que ce soit. Te kidnapper ou te tuer. » qu’elle ajoute en riant Enfin, sauf si l’atmosphère change. La légitime défense, c’est toujours une bonne excuse. Pourtant, inconsciemment, l’obscurité s’intensifie de nouveau. Juste un peu. « T’as des noms à me donner ? Puis ça dépend des contrats qu’on a… Qui sait, peut-être que dans les prochains jours, tu pourrais remarquer qu’en réalité, plusieurs personnes sont déjà manquantes. » Lyra, elle se souvient parfaitement de certains de leur contrat, de certains auxquels elle était réticente. Elle se souvient aussi de ceux que sa sœur a voulu faire sans elle. Elles évitent de tuer. Sauf quand ça le stipule clairement. Jolies diamants bruts d’Amman, l’élite de la Jordanie, joyaux d’Arcadia… et criminelles notoires qui passent continuellement entre les mailles du filet. Les sœurs al khayzuran, semblables à de sublimes roses, ouvertes, attirantes, mais auxquelles il ne valait mieux pas se piquer. Elle se retourne, s’arrête en voyant qu’il s’est stoppé. « T’as vraiment peur du noir en fait. » aussitôt ces quelques mots prononcés, que l’obscurité s’évanouit un peu plus, alors que de vieilles ampoules crépitent. Mais à cette heure avancée, il n’aura jamais rien de bien lumineux, à part l’éclairage glauque de lumières en fin de vie.






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The Weight of This Combination - Ven 15 Juin - 17:42



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Elle décoche une petite moue agacée et il en sourit presque. Alcide n'est pas conforme à sa question. Pour être honnête, il aimerait l'incarner, cette figure paternelle presque sacrée, un peu obsolète que les jeunes exècrent. Ce serait plus commode que ce no man's land émotionnel qui s'est creusé entre son fils et lui. Voilà le résultat de toutes ces années écoulées loin du foyer. Trop occupé à écouter sa mère, l'enfant ne vous reconnaît plus. Vous avez beau l'impressionner et lui expliquer qu'il dort sous votre toit, vous n'êtes que le monsieur que maman a aimé, à qui on doit un respect muet. Alcide n'en souffre pas : c'était son choix de courir plutôt que de chérir. Il s'est longtemps persuadé que s'éloigner, se dédouaner, c'était la meilleure attitude à adopter pour bien respirer. Pour ne pas s'enfoncer dans une routine, dans des rituels de famille trop lisse. Pour continuer de vivre.

Il ne peut s'empêcher de répondre, le ton faussement évasif. « Mais remarque, rien ne t'empêche de devenir ma belle-fille. Ça ferait plaisir à Saturno. Des enfants, il en sème depuis plus de trente ans. Par-ci par là, on le met au courant une fois sur trois. C'est à la discrétion des dames. La plupart du temps, du temps où son épouse était encore de ce monde, il incitait les femmes enceintes à quitter la ville ou à se faire toutes petites. Certaines choisissaient de quitter Arcadia, d'autres. Parce qu'à la maison, il y avait assez d'engueulades comme ça. Et puis, jamais il n'aurait accueilli un marmot d'une nuit. Il a connu ce drôle d'enfer : jamais il ne l'aurait imposé à son fils, aussi étranger soit-il.

Le don se tourne vers la Jordanienne. Lui proposer l'annulaire d'un gosse bâtard, c'est un affront minime. « Garçons, filles… je pourrais t'arranger ça. » Il évoque la possibilité comme s'il s'agissait d'un entretien d'embauche ou d'une livraison à domicile. La vie, il la distribue et l'ôte à tour de bras. Tout est si facile qu'il a tendance à en oublier le prix. Ses années à l'armée n'étaient peut-être qu'un interlude entre orgueil de vie et vanité semi divine.

Pour être franc, il ne saurait étiquetter ses peurs. Encore moins les hiérarchiser ou les livrer à celle qui prend un malin plaisir à en rire. Lui n'esquisse plus un sourire, la potentialité de se découvrir une phobie ce soir ne le réjouit pas. L'obscurité a le chic pour le rendre nerveux, envisager ses propres faiblesses lui fait perdre l'usage de ses cordes vocales. S'il répond, elle risque d'exacerber ses foutues ombres. Pas question qu'elles le tutoient ou pire, lui mangent le visage.

Une fois rappelées, les ombres semblent bien sages. Alcide soupire et avoue, un peu distrait, plus vraiment sûr d'y croire. A l'époque, ça l'avait terrifié. Il avait quoi, dix ? Vingt ans ? « Dans la même thématique… je n'aimerais pas devenir aveugle. » Il ne supporte pas les yeux fous, qui trottent dans le vide sans jamais rien saisir. Que deviendrait-il, le regard mort et la nuit comme seul monde ? Il connaît les bails de la vie d'une mafia. Les éléments défectueux, on les élimine avant qu'ils ne deviennent un poids trop lourd à traîner. Et c'est pas Saturno qui aurait la charité de lui offrir un clebs.

Mais ça n'arrive pas. Ne dit-on pas des dieux qu'ils sont des grands percevants ? Ils ont besoin du regard de leurs récurrences ici-bas. « Etre sourd ou sans goût, ça m'est égal. Muet, ça ne risque pas d'arriver. Mais le noir… Même toi, ça ne te plairait pas. Sans compter qu'il a besoin du contact visuel, de poser son regard sur une femme, une belle caisse, un petit pactole ou un flingue neuf, voyez. Tout ce matos fait partie intégrante de son quotidien. Lui ôter la vue de ses biens, c'est tout lui arracher. Interdiction formelle de se foutre de moi. » C'est sec et sincère. C'est peut-être aussi un peu tard.

Les ombres artificielles se font et se défont, s'intensifient puis s'évanouissent. Ce ballet lui tourne la tête. L'idée de se faire enlever par une gamine lui paraît risible, alors il affiche une p'tite moue mi grincheuse mi agacée. En revanche, savoir qu'il peut compter sur ses - leurs - services, c'est toujours utile. Dans l'ombre des gros néons d'Arcadia, la Nuova s'agite doucement. Elle pense et se prépare à l'attaque. A cette pensée, Alcide se détend. « Patience, c'est encore en discussion. Enfin, tu étais peut-être là quand on a évoqué certains projets. Ou bien c'est Brazzi qui a tout cafté entre deux orgies. » Il s'interrompt sans s'en rendre compte. Il n'a plus envie d'emprunter cette voie, dans les deux sens du terme. La noirceur de l'épave ne lui plaît plus, il commence à comprendre qu'il veut en sortir. Et peut-être bien que la belle revend ses infos au portefeuille le plus offrant, même si elle n'en a pas besoin. Faut s'attendre à tout. (Surtout venant d'une femme, qu'il a envie d'ajouter.) Faut surveiller ses arrières comme elle l'a si bien souligné.

« C'est que tu fais peur aux grands garçons, Lyra. Une véritable terreur nocturne. Ou bien un cauchemar ? » L'ironie comme ultime rempart. Première fois qu'il prononce son prénom, écho timoré dans le ventre du bateau. A ces mots, une ampoule ronronne plus fort que ses congénères. Le visage légèrement crispé, il la fait renaître. La lumière est de retour, le calme d'Alcide aussi. Pour combien de temps, telle est la question.



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The Weight of This Combination - Jeu 28 Juin - 17:04


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@Alcide Bellandi


« Mais remarque, rien ne t'empêche de devenir ma belle-fille. Ça ferait plaisir à Saturno. » La machoire se contracte immédiatement, les poings se serrent, et l’envie de lui en coller une se pointe. Là, juste comme ça, pour seulement avoir mentionné Sat dans un contexte plus que douteux. L’italien reste un sujet sensible pour Lyra. Encore et toujours. S’ils sont plus proches encore qu’à l’époque de leurs fiançailles, les limites de leur relation n’en est que plus flou. Tout est plus tendu, plus délicat, plus fort. Et si la première partie de sa phrase aurait fortement pu l’amuser, l’évocation de son frère a tendance à l’agacer. Parce qu’il sait que ça n’amuserait en rien le dieu. Au contraire, ça provoquerait sans doute une réaction violente et des engueulades régulières. Elle contrôle ses ombres comme elle peut, en les retenant. C’est typiquement le genre de moment, où sans un minimum de self control, elles seraient échappées violemment, à l’image de cette baffe qu’elle aurait rêvé de lui mettre il y a à peine quelques secondes. Mais elle se contient, inspire aussi silencieusement que possible. « Parce qu’après avoir manqué à pas grand-chose d’être ta belle sœur, tu serais prêt à me mettre dans les bras de ton fils ? » Même si en y réfléchissant bien, ça pourrait peut-être un moyen comme un autre de la gérer, ou tout du moins de la surveiller. Elle ne doute pas un seul instant qu’Alcide ait plus de poids sur son fils que sur Sat. Ceci dit, vu la réputation d’Alcide, Lyra ne serait pas bien surprise d’apprendre qu’il a un ou deux mioches illégitimes, cachés ici et là, sans même que qui que ce soit ne le sache. Y compris lui. « Garçons, filles… je pourrais t'arranger ça. » Elle grimace à l’idée, comme s’il s’agissait de faire ses courses. Choisir son panier, passer à la caisse. « Les filles n’ont jamais été mon truc. Et les minets non plus. » Non, la jordanienne a toujours eu un faible pour les mecs, ceux avec de l’expérience et du vécu. Un peu amochés, souvent pas très recommandables. Evidemment qu’il y a eu quelques expériences, certains plus jeunes, peut-être plus lisses aussi. Mais ses gouts restent relativement bien définis. Alors non, jamais elle ne voudra d’un « garçon ».

Un peu étrange que ce sujet abordé avec le Don. Et elle ne compte clairement pas sur lui pour lui trouver qui que ce soit. Recommandable ou non. Et il prendrait certainement à un malin plaisir à raconter toutes sortes de détails sordides à Saturno. Juste pour voir sa réaction, voir si elle compte encore ou compte tout court. Alors préfère, et de loin, aborder un sujet où elle se sent nettement plus à l’aise. Et en partie parce que ça semble faire l’effet inverse sur lui. Elle l’a toujours su Lyra, que ses ombres ne mettaient pas toujours en confiance. Mais le voir aussi clairement sur un mec comme Alcide, ça l’amuse. Un peu trop. Alors elle joue. Les ombres s’étendent et se rétractent. Elles reviennent à elle comme une extension de son corps qu’elle aurait rappelé silencieusement. Juste pour le faire douter un peu. L’angoisser, quelques instants et faire disparaitre son assurance. « Dans la même thématique… je n'aimerais pas devenir aveugle. » « Compréhensible. » Comme la plupart des gens, sans doute. Elle y compris en réalité. Même si certains semblent réellement affirmer que les autres sens se développent, elle ne serait pas prête à abandonner sa vue pour l’amélioration de ses sens restants. Y'a b’en trop de chances dont ses yeux se délectent. Des beautés de tous les jours, le ciel qu’elle adore contempler, et la nuit noir dont la profondeur la transcende. « Etre sourd ou sans goût, ça m'est égal. Muet, ça ne risque pas d'arriver. Mais le noir… Même toi, ça ne te plairait pas. » Etrangement sincère, elle acquiesce. C’est pas comme si elle lui avouait un secret de polichinelle ou sa plus grande faiblesse. « Je confirme. C’est différent. Ce noir là… » elle désigne les ombres environnantes, celles naturellement créées ou les siennes « je m’y fais… je m’y adapte. Mais être aveugle… non, je pourrais pas. Je vois ça comme le néant. Pas moyen de s’adapter. Le vide complet. » C’est assez étrange à décrire, mais la nuit, aussi sombre qu’elle puisse être, plus encore lorsqu’elle s’y met, ça la rassure. Sa vue s’adapte, son comportement aussi d’une certaine manière. Et si elle décide d’être menaçante, c’est parce qu’elle l’aurait voulu. Mais le noir ressenti en étant aveugle –de ce qu’elle en imagine- c’est complètement différent. La panique totale.  « Interdiction formelle de se foutre de moi. » Un léger sourire en coin, juste pour la forme, avant qu’elle ne secoue légèrement la tête, en signe de négation. « Pas cette fois. » Qu’il profite, ça sera sans doute l’unique fois.

Les ombres virevoltent encore un peu lorsque la môme trouve qu’Alcide retrouve un peu trop d’assurance. Elles s’épaississent, se font plus oppressantes. Mais pas assez pour lui ôter toute visibilité ou le faire paniquer. Lyra, si agréable à regarder alors qu’elle pourrait vous exploser à la tronche. La douceur et la violence dans un seul corps. Elle a appris à s’en servir. Pour déjouer les pièges, ou pour les créer. Pour se faire un nom dans l’ombre, accompagnée de son ainée, Nessie. Sa moitié. Sans aucune autorité pour les arrêter. Ni leur père, ni les mafias, encore moins les flics. Jusqu’au jour où ça sera la fois de trop. C’est ce que Lyra continue de se dire. Faut choisir un camp. Arrêter de vendre au plus offrant. Ou pas aussi souvent. Et ce choix, il commence à se dessiner pour elle. Plus distinctement que pour sa frangine, sans franchement savoir pourquoi. Une intuition, un sixième sens à la con. La Nuova d’abord par défaut, par logique. Mais y’a quelque chose de plus, elle le sent.  Pas seulement la puissance qu’elle pourrait en tirer, ça n’a jamais été son but premier. Alors elle se laisse aller, elle se laisse guider. Doucement. Qu’elle se fasse son idée d’abord. « Patience, c'est encore en discussion. Enfin, tu étais peut-être là quand on a évoqué certains projets. Ou bien c'est Brazzi qui a tout cafté entre deux orgies. » Elle fronce les sourcils. « Certains projets ? Alfonso ? » elle est pas certaine de tout comprendre. Evidemment elle connait Brazzi. Elle fréquente un peu trop son bar, et elle l’apprécie plutôt bien. Comme une figure paternelle de substitution. Ou quelque chose qui s’en rapprocherait. « Explique. » Lyra a toujours détesté les moitiés de réponse, et pourtant, c’est une de ses grandes spécialités. Alors y’a l’agacement qui pointe le bout de son nez, et surtout la curiosité. Ca se ressent, puisque l’obscurité s’épaissit un peu plus. Lyra et ses nerfs, une grande histoire.

« C'est que tu fais peur aux grands garçons, Lyra. Une véritable terreur nocturne. Ou bien un cauchemar ? » C’est un sourire presque amusé qui se dessine de nouveau sur ses lèvres. « Un cauchemar pour ceux qui restent un peu trop longtemps sur mon chemin. » Une ampoule grésille, et voilà que monsieur se met à refaire vivre la lumière. Elle soupire, avec l’envie d’éclater cette source de confort. Mais elle repense surtout à ce qu’il vient de dire. Il ne croit pas si bien dire. Malgré elle, c’est ce qu’elle ait, qu’elle le choisisse ou non. Les fois où tout a dégénéré, c’était même pas voulu. Plus de la légitime défense qu’autre. Presque. « Puis faudrait pas être trop inconscient, parait que je contrôle pas encore tout… » évidemment qu’aujourd’hui elle en joue. Evidemment qu’elle lui fait croire que c’est seulement en lui tapant sur le système qu’elle pourrait perdre le contrôle. La vérité est plus délicate, plus complexe. Faut la toucher au plus profond pour que ça arrive. Ou qu’elle ne soit pas en total contrôle de sa tête, comme avec le nectar. Pour que les ombres prennent le dessus, il faut que sa tête arrête de fonctionner, que son cœur et ses instincts primaires se remettent en première place. « J’dois l’admettre, c’est presque amusant de te voir aussi peu à l’aise. Saturno trouvera ça amusant, je crois. Alors c’est quoi le plan… tout faire pour que je ne sois pas un ennemi… Parce que je te ferais trop flipper ? » Parce qu’on dit toujours qu’il vaut mieux avoir une force brute de son côté plutôt qu’à l’opposé.








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The Weight of This Combination - Mer 11 Juil - 16:09



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Tendue la Jordanienne. Tendue comme un arc. Outrée ? Agacée ? Incrédule ? En colère ? Envie de tout casser ? Qu’importe, tu dois les ignorer. Confine-les, cultive-les si bon te semble. Mais ne les recrache jamais, tu as trop à perdre. Tu tiens à trop de monde. Qu’il aime inspirer les sentiments à le rester ! Surtout ne devenez pas des actes qui font mal, ne forcez pas les représailles.

« Parce qu’après avoir manqué à pas grand-chose d’être ta belle sœur, tu serais prêt à me mettre dans les bras de ton fils ? » Un peu mon neveu. Zéro scrupule, zéro pudeur. Faut bien qu’il tienne un jour son rôle, le fiston. Un devoir dont il devrait être fier au lieu de s’en soustraire. C’est qu’il a un nom à léguer, un héritage à honorer ! Ce n’est pas sur Saturno qu’on peut compter. On préfère imaginer l’horreur peinte sur sa face une fois la bague passée au doigt. Ah, ce serait beau ! Pour une grimace de sa part, l’anneau maudit vaudrait toutes les chandelles du plus somptueux palais.

Mais ça ne se fera pas. Dommage. Lyra est trop impulsive, trop audacieuse pour un homme comme Vito. Il se ferait manger tout cru, mâcher vivant. Mauvais plan. Alcide sait bien que son gamin et lui partagent peu de choses en commun. Vito est un minet, un calme, un tendre. Jamais il ne fera le poids contre la fougue jordanienne, contre ses ombres et ses regards chargés d’éclairs. Alcide hausse les épaules, coule un regard vers Lyra. T’en fais pas, c’est pas grave. « Mon offre tient toujours. »

« Ce noir là… je m’y fais… je m’y adapte. » Il comprend cette notion. L’adaptation ne se fait pas en deux semaines. Elle nécessite des années, des conseils et une vigilance constante. Un accès de colère et la divinité prend le pas, les commandes d’un corps trop étroit. Et moi, je n’ose pas imaginer ce qui arrivera le jour où tu sauras contrôler ce noir comme un troisième bras. Le monde lumineux devra-t-il se plier à ta volonté ? Feras-tu des ténèbres nocturnes ton royaume, envahiras-tu le jour, éclipseras-tu Hélios ? Je refuse. Le dieu des cieux qui dort en moi ne l’accepte pas. « T’as intérêt à bien les maîtriser. J’tiens pas à ce qu’elles s’accrochent à moi. » Ceci dit, il s’écarte d’un poil. Et si les ombres, une fois gluées à sa carne, le liaient à Lyra ? Bon dieu, pas ça ! C’est pas qu’il ne l’aime pas, il est même forcé d’admettre qu’elle n’a rien de désagréable en soi.

« Mais être aveugle… non, je pourrais pas. Je vois ça comme le néant. Pas moyen de s’adapter. Le vide complet. » Qui sait, les aveugles sont peut-être condamnés à fixer une lumière rougeâtre, pareille à la chair des paupières au soleil. Ou pire, un fourmillement de couleurs qu’ils ne sauraient nommer. Un milkshake sans queue ni tête. Mieux vaut ne jamais savoir. A sa requête de ne pas rire de lui, la demoiselle assure avec un “non non” de la tête qu’il n’en sera rien. La moquerie est donc en sursis. Il ne l’avouera pas, mais Alcide apprécie qu’elle le suive dans la peur de voir ses yeux mourir. Les railleries, ça va deux minutes. Entre les imaginer, les recevoir et les anticiper, on peut dire qu’elles pompent une sacrée énergie. Et monsieur fatigue un peu. A sa décharge, l’air n’est pas des plus frais. Peut-être même qu’il lui monte à la tête.

Bellandi a beau ne pas être au top de sa forme, il n’en devient pas un papy gâteux à qui on peut extorquer tous ses secrets. A la Al Khayzuran au ton pressant, il ne divulguera rien. « Serait-ce un ordre que j’entends ? » Presque goguenard, le gars.

Lyra se dit cauchemardesque mais sa compagnie volage ne donne pas cet effet-là. Y a comme un challenge qui naît dans le coeur et le crâne d’Alcide, et pour une fois, c’est tout sauf du flirt. C’est un appel qui n’a pas peur du vide, trop occupé à se réjouir de la réponse à venir. Et lorsqu’elle l’avertit, il affirme. « J’irai pas aussi loin. » Alcide n’est plus un gosse qui n’écoute rien. Avec les années, il a assimilé le mot prudence et a même fini par l’adopter. Un peu de mauvaise grâce mais le résultat est là. Si la Nuova Camorra se porte si bien depuis plus de quinze ans, c’est grâce à elle. Cette mère de sûreté qu’on a trop souvent tendance à négliger.

« C’est presque amusant de te voir aussi peu à l’aise. » Il ne pensait pas qu’elle formulerait la situation à voix haute. Honteusement, il préférait garder cela latent, sans compter qu’il n’a rien de cinglant à répondre. « Ça s’explique pas. » Enfin, peut-être. Seuls les dieux le savent, mais les dieux sont trop occupés à rire et à boire. Quant à Saturno... Don’t get me wrong. « Saturno n’a pas d’humour. Je pensais que tu avais appris à le connaître. » Du peu qu’il s’est intéressé à son frère, Alcide n’a jamais assisté à de grands éclats de rire, encore moins à une crise de joie ou de larmes. Rien qu’une mine renfrognée et des sourires mauvais.

« Le plan ne tient qu’à toi. On ne te forcera à rien. T’es grande, tu saisis les avantages, nos attentes... c’est à toi de vouloir être là. Se la jouerait-il pédagogue ? Au fond, les Italiens ne sont pas des bourrins. Ils savent bien qu’un soldat ne s’applique que s’il désire l’être, sinon, il rate son tir et ne se tient pas droit. Certains voient la Nuova Camorra comme la famille dont on les a privé, comme la meilleure raison de vivre et de mourir. Il ne s’agit pas de comprendre, mais d'adhérer aux principes. Mais ce serait un honneur de t’avoir pour ennemie.» Il la flatte, la demoiselle. Il la flatte de vérité.





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The Weight of This Combination - Dim 5 Aoû - 18:20


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@Alcide Bellandi


« Mon offre tient toujours. » « Tu crois vraiment que ton fils me supporterait de cette manière là ? » y’a un rire qui s’échappe de ses lèvres en essayant d’imaginer la chose et pourtant, sa question est loin d’être sérieuse. Il est tout bonnement hors de question pour elle d’aller vers Vito. Ou même d’utiliser le Don comme entremetteur. Bien trop foireux comme plan. « ou t’es juste prêt à tout pour exaspérer ton frère. » l’insistance sur ces derniers mots est voulu. Comme pour lui rappeler une chose qu’il considère comme désagréable alors qu’elle ne voit pas sa vie sans fratrie. Ou même sans son frère à  lui, pour ce qu’il en est.

La vérité, c’est que dans ses bons jours, Lyra contrôle la majeure partie de son don. Du moins quand elle en a une utilisation modérée. Mais avec son tempérament, elle n’est à l’abri de rien. Et le monde autour d’elle non plus. Lyra, c’est le feu. C’est un tempérament entier, explosif. Elle est sensible, aime avec chaque parcelle de son cœur et déteste avec chaque fibre de son être. Alors si elle se retrouve réellement contrariée, blessée ou énervée, c’est une véritable porte ouverte pour la déesse en elle. Les ombres qui prennent le dessus, qui se nourrissent de sa colère, de sa rancune, de chacune de ses émotions et de son énergie, quitte à la laisser sur le carreau. « T’as intérêt à bien les maîtriser. J’tiens pas à ce qu’elles s’accrochent à moi. » Elle peut pas s’empêcher de sourire, Lyra, de les laisser s’échapper encore un peu. Juste légèrement. Elles s’entortillent, comme une fumée noire, entre son poignet et son coude avant de se volatiliser aussitôt. « Pourquoi donc ? Ca te ferait un peu de compagnie. Et un joli souvenir. » Elle a le regard rieur, amusé de sa réaction face à son don, à ce qu’elle est. Ou du moins ce qu’ils tentent tous deux de supposer quant à sa déesse.
Mais pendant un bref instant, elle cesse de se moquer. La peur de perdre la vue, elle la comprend aisément. Et pour elle, c’est bien loin du noir dans lequel elle pourrait plonger cette carcasse. Bien loin de l’obscurité dans laquelle elle pourrait faire évoluer le Don. Certes, il deviendrait aveugle d’une certaine façon, à avancer sans savoir où mettre les pieds, à se sentir oppressé même. Mais ce serait temporaire. Et sans franchement réussir à l’expliquer, Lyra a toujours considéré ses ombres comme une entité à part entière. Presque comme de la matière, alors que pour elle, cette cécité, c’est le néant absolu. Alors si elle se plait à railler Bellandi pour sa peur du noir, elle ne peut que comprendre sa peur de perdre un jour la vue.

Seulement, faut pas qu’il rêve, alcide. C’est qu’un sursis dans leur tête à tête. Qu’il reprenne un peu ses esprits, son souffle, ou quoique ce soit d’autre. Parce que la jordanienne, ça l’amuse bien trop de le voir aussi peu à son aise. Il est bien loin de sa zone de confort, malgré les quelques ampoules qui cherchent à donner un peu de lumière. Ca donne à la môme l’impression de voir un corps en fin de vie qui tente de se battre pour gagner quelques minutes supplémentaire quand la fin est  déjà scellée.
« Serait-ce un ordre que j’entends ? » Elle hausse les épaules, l’air un peu coupable. « Peut-être bien. » parce que ça peut lui arriver à lyra, de se montrer un peu trop bossy. « Allez, c’est bien de changer de temps en temps et de recevoir des ordres, nan ? » elle se marre presque, la môme, résistant difficilement à l’envie de le chercher un peu. En réalité, elle aimerait surtout qu’il s’explique là-dessus. Quels projets ? Quelle discussion ? Mais elle n’obtient rien de plus de Bellandi, et ça l’agace. Au lieu de ça, il la questionne sur sa nature. Ouais, faudrait surtout pas effrayer les grands de la Nuova. La vérité, c’est qu’elle a du caractère, qu’elle se laisse pas marcher sur les pieds. Ca passe ou ça casse. La vérité, c’est que lorsqu’elle a un truc en tête, elle ne l’a certainement pas ailleurs. Et Lyra, elle fera toujours tout pour avoir ce qu’elle veut. « J’irai pas aussi loin. » « Y’a donc de la sagesse et de la prudence qui ont muri là dedans ? » lache-t-elle en le désignant du bout du doigt. Ce n’est pas ce que ses coucheries laissent imaginer. Mais pourquoi pas. Agir d’une manière pour un certain aspect de sa vie, et différemment pour un autre.

« Ça s’explique pas. » « En effet. Ca n’en reste pas moins amusant. » répond-elle du tac au tac, en haussant les épaules. « Sérieusement… le grand chef, qui a peur du noir. Avoue que dis comme ça, si c’était pour quelqu’un d’autre, ça te ferait au moins sourire. » Mais forcément, c’est toujours plus délicat de rire de soi. « Saturno n’a pas d’humour. Je pensais que tu avais appris à le connaître. » Hm, l’évocation de Sat l’agace. Comme à chaque fois. Elle se tend. « Toi, oui ? Et je crois que je connais bien mieux Sat’ que toi. En même temps, c’est pas surprenant. T’as pas essayé, j’me trompe ? » Elle le connait par cœur, Sat’. Elle l’a vu sourire.  D’un sourire franc qui l’a fait vaciller. Evidemment, c’est pas l’air qu’il affiche le plus souvent, mais elle le connait bien. Sans doute trop.

« Le plan ne tient qu’à toi. On ne te forcera à rien. T’es grande, tu saisis les avantages, nos attentes... c’est à toi de vouloir être là. » L’idée a déjà commencé à faire son chemin depuis sa dernière conversation avec Brazzi. Ca continue de se heurter à cette ligne de conduite qu’elle suit depuis des années, que personne ne le dirigera. Sans dieu ni loi, qu’on dit des princesses des sables. Pourtant, y’a cette voix, cet  instinct qui continue de la pousser inlassablement vers la Nuova. Une envie de s’y intégrer, parce qu’au fond, elle sait qu’ici aussi, elle s’y sentirait comme chez elle. Elle sait que c’est pas étranger à sa réincarnation. « Mais ce serait un honneur de t’avoir pour ennemie. » Elle peut pas s’empêcher de sourire à sa flatterie. « Je savais pas que la flatterie était ton truc. » Elle se rapproche Lyra, doucement, dangereusement au fur et à mesure que l’obscurité gagne du terrain. Mais elle sait que la sortie de l’épave n’est pas bien loin. Elle peut presque sentir son odeur d’ici. Elle s’approche alors du creux de son oreille. « Mais tu sais aussi que j’obéis difficilement aux ordres ? » Lyra, faut qu’elle adhère aux actions pour s’y plonger à corps perdu. Elle n’obéira jamais aveuglément. « Mais il se pourrait que je sois… potentiellement intéressée. » elle se recule légèrement, le sourire aux lèvres, en se disant qu’elle y gagnerait sans doute avec la Nuova malgré les quelques questions qu’elle se pose encore. « et ma... proximité avec Saturno ne te poserait aucun problème ? »




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The Weight of This Combination - Sam 18 Aoû - 2:42



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Si le père vacille auprès de Lyra, alors le fils… Mais non. Il ne sait pas, au fond. Il n’a jamais prêté attention au carnet d’adresses de Vito. Certainement parce qu’il s’attend à ne découvrir que des noms de poètes maudits, de comédiens fanés et de reporters en herbe. L’estime n’est pas au rendez-vous. Et puis Vito est comme son père : il trafique ce qu’il veut. Alcide ne lui réclamera aucun compte.

L’allusion à Saturno fait mal à Alcide. Lui rappeler qu’ils sont liés non pas par le sang mais les papiers… c’est une très mauvaise idée. Ça a le don de faire ressurgir les souvenirs d’enfance bien pourris. Une époque absurde pour lui et son père. Y avait bien que madame Bellandi pour se noyer dans les yeux trop bleus. Et maintenant… Maintenant elles sont nombreuses à s’y perdre, leur vertu avec. « Si ça peut l’exaspérer et toi avec… » Je l’avoue, ça me plairait bien.

En revanche, les ombres qui gigotent autour de ma chair, je dis non. Non non et non. Hors de question. Rappelle-les. Rappelle-les ! Voilà tout ce qui se dit dans un regard. Un regard qui ne supporte pas les formes noires, leurs petits doigts aussi difformes qu’insolents. A l’image de la Jordanienne, qui se permet de comparer sa sorcellerie à des souvenirs, des tattoos en mémoire d’un vieil ami. Ça ne charme pas l’Italien qui n’aime pas non plus les ordres d’autrui. Les choses qui l’énervent sont nombreuses ; perdre le contrôle figure en tête de liste. Perdre le fil de la discussion, de la situation, de la baston. Ce qui lui échappe souligne les années accumulées. Qui n’aident pas, qui le rendent à son goût plus lent qu’intelligent.

La voix de Lyra n’est pas méchante. Elle transpire l’amusement, ce qui n’est pas idéal mais déjà ça. La prudence, il ne l’avait pas, il y a trente-cinq ans. Il ne l’avait pas lorsque son ami s’est fait descendre sous ses yeux. A vingt centimètres, c’était lui qui dormait à jamais. L’épisode l’a foutu mal, très mal. Et il a commencé à voir le monde d’un oeil plus grave. « La prudence, si tu l’as pas dans la peau, tu la gagnes en perdant ce qui te tient à coeur. » C’est jeté avec amertume. Et ce n’est pas un aphorisme décoratif, il le pense réellement.

« J’ai pas envie de sourire, j’ai envie de sortir d’ici… A l’entendre, on dirait un adolescent en pleine crise. Mais sa voix vibre d’empressement. Les ombres pourront se déployer à souhait. Et lui pourra respirer un air plus frais. Les relents moisis du bateau s’accordent bien avec ses pensées Saturnonnes. Il constate. C’est vrai que je n’ai pas essayé… tu sais quoi, si tu me trouves deux bons arguments, je m’y pencherai peut-être. Des bons. » Quant à la flatterie, elle lui colle à la langue comme un bonbon acidulé.

Et apprendre que la belle est presque charmée par la Nuova Camorra lui fait regagner son sourire. Petit sourire fier. Puisque la Jordanienne trempe déjà un peu dans le business, il se dit que oui, c’était qu’une histoire de temps. Bien sûr, Saturno projette une ombre indéniable au tableau. Comme si on manquait d’obscurité ! « On a tous nos petits défauts, je suppose. Si je m’arrêtais sur chacun d’eux… ce ne serait pas très… Puisque Lyra n’aime pas attendre, il fait exprès de faire durer ses mots. Sage de ma part. Pas vrai ? »

Les deux récurrences s’approchent de la sortie. Le coeur d’Alcide s’allège de 500 grammes et il lui adresse un signe de la main et hausse les sourcils. Ladies first. Une fois la jeune femme libérée du monstre échoué, il la rejoint, la tête encore encombré de ses inquiétudes. La connaît-il suffisamment pour pouvoir lui faire confiance ? Il ne sait pas. Elle est joueuse comme lui, ses ombres sont plus terrifiantes qu’envoûtantes. « Tout dépend de ce que tu appelles proximité. Au moins c’est dit. Si c’est pour monter une mutinerie, non merci, l’équipage est complet. S’il s’agit de consommer un mariage non effectif… c’est votre problème. Et de ta divinité. Peut-être que tu auras trouveras ton panthéon parmi nous. Peut-être pas. Car "déesse des ombres oppressantes", ça n’existe pas. C’est la meilleure garantie pour une récurrence, surtout à Arcadia. » Coup d’oeil à la ville aux néons visibles depuis la baie. Comme eux, la ville ne dort toujours pas.



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The Weight of This Combination - Mar 18 Sep - 15:35


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@Alcide Bellandi


L’effet est immédiat, désagréable pour le Don que de se rappeler que Saturno est son frère, que sa mère, comme tant d’autres, ont craqué pour ses prunelles azures. « Immature. » qu’elle lache non sans amusement.

Il lui échappe ce regard qui vacille, qui panique même, parfois, face à la proximité de ses ombres qu’elle laisse s’échapper. Juste un temps ; avant de les rappeler. Faudrait pas trop l’irriter, la jordanienne n’a que peu envie de se faire court-circuiter. Ca donnerait lieu à une suite peu agréable, pour aucun d’eux. Alors elle se contente de les calmer, pendant un temps, sans pour autant ne cesser de le taquiner. « La prudence, si tu l’as pas dans la peau, tu la gagnes en perdant ce qui te tient à coeur. » « T’as perdu qui ? » la question sort du tac au tac en se moquant un peu du caractère personnel de l’interrogation. Elle ne se vexera pas s’il ne souhaite pas lui répondre. En réalité, elle comprendrait. Après tout, il ne la connait que de nom, que des on-dit et de ce qu’il a pu voir du coin de l’œil, ici et là, ou un bras de son frère. C’est peu, lorsque l’on connait réellement la jordanienne.

« J’ai pas envie de sourire, j’ai envie de sortir d’ici… » elle soupire, faussement exaspérée, mais en réalité surtout amusée de ses réactions. « t’es pas drôle, tu sais. » si, un peu, malgré lui sans doute. Mais la môme perd un peu de son sourire en l’entendant parler de saturno. Si réducteur. Si peu approfondi. Elle lache ce qu’elle pense, lyra, ce qu’elle a toujours pensé, ce qu’elle a toujours regretté. Elle conçoit pas ce lien si froid, quand avec sa fratrie, leurs liens sont bien plus serrés. Pourtant, en connaissant les réincarnations des deux Bellandi, une certaine cohérence et une certaine logique se note. Zeus & Hadès, la guerre éternelle. Tout était déjà écrit « C’est vrai que je n’ai pas essayé… tu sais quoi, si tu me trouves deux bons arguments, je m’y pencherai peut-être. Des bons. » Les yeux qui s’écarquillent, et alcide pourrait se vanter d’être l’un des rares à la prendre au dépourvu. Lyra tente de réfléchir, et faut bien avouer que c’est plus délicat que prévu. Non pas qu’il n’y ait aucun argument à donner en faveur de Saturno, mais aux yeux de la jordanienne, c’est un tout. Son humour douteux, un peu noir, cette façon qu’il a d’imposer sa présence, ce manque de sourire qu’elle ne changerait pourtant pour rien au monde. C’est ses défauts qui faisaient aussi ce qu’il est. C’est ses défauts, ses failles, sa carapace et ce qu’elle pu entre-apercevoir qui l’ont séduit, qui l’ont fait rester, et qui lui a assuré sa loyauté. « argument un, la Nuova ne devrait-elle pas se serrer les coudes et apprendre à se connaitre ? Dis pas le contraire, tu sais que j’ai raison. Argument 2, si tu fais un minimum d’effort pour apprendre à connaitre Saturno –de vrais efforts- tu t’assures sa loyauté pour une trèèès longue période. » et ça, elle savait de quoi elle parlait. « Et argument numéro 3, bonus, il est génial au lit. » elle se retient de ne pas éclater de rire, se mord l’intérieur de la joue en voyant la tête d’alcide. « fais pas cette tête, je t’aurais dit ça de n’importe qui d’autres, t’aurais été intéressé. »

Elle sait pas bien si c’est d’avouer qu’elle serait intéressée par la Nuova Camorra qui fait sourire le Don, mais c’est pas désagréable à voir. Serait-il fier de voir qu’une forte tête pareille serait prête à rejoindre les rangs ? se montrer docile, pas forcément, mais donner de son temps, de sa personne, ce serait fortement envisageable. La mise en garde quant à sa capacité à obéir comme un petit chien ne se fait pas attendre, et elle mentirait si elle n’avouait pas être surprise de son… ouverture d’esprit. « J’imagine. »

L’air se fait plus frais, moins oppressant, moins renfermé que celui du fond de la carcasse. La sortie est proche, et elle sait qu’Alcide retrouvera tout son aplomb une fois à l’extérieur. D’un signe de main, il la laisse passer alors qu’une autre interrogation passe la barrière de ses lèvres. Tout dépend. Elle sourit, comprenant le message. Leurs coucheries ne sont pas ses affaires, mais elle ne doute pas un seul instant que si Saturno n’avait pas été dans son entourage proche, tout aurait été bien plus… simple. « Je dis juste que Saturno a ma loyauté. J’espère que ça sera pas un problème » Et la Nuova, comme pour tout, ça se gagnera entièrement avec le temps. Evidemment, le travail est déjà bien entamé, sinon, elle ne serait pas là, à en parler avec lui. « C’est plus que probable. Et enfin savoir serait… plutôt sympa » Parce que ses deux parents sont issus de ce panthéon. « je sais. C’est étrange si je te dis que ça me parait aussi assez… naturel ? » avoue-t-elle pour la première fois, avec sincérité. Comme si la NC, plus que le reste, l’attirait naturellement à elle. Elle tourne la tête, des néons de la ville à l’obscurité qui surplombe l’océan et son horizon. Ce monde est bien trop vaste, trop incertain, pour qu’elle y erre seule.





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The Weight of This Combination - Dim 30 Sep - 18:23



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« Un bon ami, c'était il y a longtemps..., maugrée-t-il. Et pas bien vieux, l'ami. Même pas vingt ans et encore moins dans le crâne. Maudite imprudence. T'étais pas née. » Mais quel âge a-t-elle ? Il n'en a aucune idée mais il est curieux d'entendre ses arguments. Sauf qu'elle ouvre le jeu sur le "je t'apprends ton métier", ce qui ne lui plaît guère. Il connaît Saturno. (Il croit le connaître. Il connaît de lui ce qu'il a daigné lui montrer.)

Une petite moue collée au faciès, il l'écoute poursuivre sa plaidoirie. La loyauté de son frère n'est pas quelque chose sur laquelle il a un jour compté. En fait, il a besoin de cerner un minimum les gens pour leur accorder confiance, affection ou désir. L'aventure et l'inconnu ne l'intéressent généralement pas, sauf si un contrat le garantit en cas de faillite. « Longue comment, la période ? l'interrompt-il. » Longue comme son sourire, comme un hiver ou une vie ? Il doute fortement de la dernière option. Mais Lyra semble certaine d'elle... Et puis, c'est étrange de discuter d'un absent.

« Et argument numéro 3, bonus, il est génial au lit. Fais pas cette tête, je t’aurais dit ça de n’importe qui d’autres, t’aurais été intéressé. Ce troisième argument qui le fait lever les yeux au ciel noir. Après un soupir, il reconnaît tout de même : Je veux bien le croire... et ça ne me demande pas beaucoup d'effort. Mais je passe mon tour, comme tu dis. » Pour rien au monde il ne voudrait se retrouver dans cette situation.

« Je dis juste que Saturno a ma loyauté. J’espère que ça sera pas un problème. Il est tenté de rouler des yeux, cette fois-ci. Il ne pourra pas nier l'influence de son frère sur la Jordanienne. Cela dit, elle aussi doit en avoir sur lui... La loyauté de Saturno va à la Nuova Camorra. Un ton plus catégorique pour masquer le doute. Il n'a vraiment aucune idée de ce qui peut se tramer ou s'apprête à arriver. Mais en suivant la logique officielle, l'allégeance du frangin revient à la mafia de leur papa. Je te laisse faire le calcul quant à la tienne. » C'est une question sur laquelle il ne pliera pas. Que Lyra l'évoque enclenche en lui la case “prudence” (pour ne pas dire méfiance). Un retournement de veste pourrait provoquer bien des tempêtes.

« Non, y a rien de plus naturel. Et il suffit des bonnes circonstances pour que tu découvres qui est responsable de ça, lui assure-t-il plus tranquillement. Ça, les ombres. Alcide n'a pas eu à tergiverser sur la question. La NC, c'était son quotidien, sa cour de récréation. Et il comprend à moitié l'attirance qu'elle peut éprouver. S'il s'agissait de Perséphone, ça expliquerait bien des choses... En attendant, il est tard et j'ai garé ma voiture à quelques rues d'ici. Les gens ont le chic pour prendre le parking de la baie pour leur garage privé. Il lui montre du bout du pouce mais on ne distingue que la lumière des lampadaires. J'te ramène ? Papa va s'inquiéter. »



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The Weight of This Combination - Lun 8 Oct - 15:29


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@Alcide Bellandi



Lyra devine l’émotion encore présente, un peu enfouie. Le genre d’histoire qui a laissé des traces, qui a endurci, qui a appris à ne plus faire les mêmes erreurs. Elle tait sa curiosité. Si elle apprécie de le mettre mal à l’aise ou de l’agacer pour son propre plaisir, ça reste –à ses yeux- plutôt bon enfant. Elle ne tient pas spécialement à rouvrir de vieilles blessures et le faire souffrir volontairement. « T’étais pas née. » Elle hausse un sourcil, légèrement amusée. « Qu’est-ce que t’en sais ? » En réalité, elle n’a pas la moindre idée de quand date cette histoire, mais elle ne pense pas pour autant qu’Alcide connaisse son âge. Elle était pas bien vieille quand elle s’est fiancée à son frère. A peine adulte, encore gamine qui se pensait déjà mature. Les évènements, ses sentiments lui ont démontré le contraire. « Je serai curieuse de savoir l’âge que tu me donnes… »

Et c’est bien rapidement sur le deuxième Bellandi que la conversation s’oriente. Lyra, qui continue de le défendre corps et âme, quitte à froisser le Don. Ca lui est bien égal, parce que Saturno mérite des effort. Il mérite que son frère montre plus que du mépris à son égard. Elle sourit à sa question. « C’est que tu serais intéressé ? Au moins dix ans. » qu’elle lache en haussant les épaules. Peut-être qu’elle s’avance un peu trop, parce qu’elle sait que tout dépendrait des efforts qu’Alcide serait prêt à mettre là-dedans, mais Lyra, elle parle en connaissance de cause. Dix ans qu’ils se connaissent, se soutiennent, se supportent. Dix ans qu’elle l’aime d’une manière si particulière que peu peuvent comprendre. Dix ans qu’elle sait qu’il serait prêt à beaucoup pour elle, qu’il serait prêt à se sacrifier si la situation l’exigeait, quand elle espère secrètement qu’ils n’en arrivent jamais à de tels extrêmes, parce que la môme ne se le pardonnerait jamais.
Seulement elle peut pas s’empêcher d’y ajouter une connerie. Ca la fait rire, et plus encore lorsqu’elle voit la réaction du Don. Elle ne peut se retenir de rire. « Je t’en tiens pas rigueur », qu’elle commente, un sourire amusé sur le coin des lèvres.

Elle met les pieds dans le plat Lyra, sans hésitation. Que les choses soient claires. Si l’italien serait prêt à beaucoup de choses pour elle, il sait aussi, sans qu’ils n’aient jamais réellement évoqué la question, que la loyauté de la jordanienne lui revient. Plus qu’un contrat tacite, une évidence. « La loyauté de Saturno va à la Nuova Camorra » la réponse fuse, il est catégorique, et elle hausse un sourcil. Monsieur douterait-il ? Le ton est trop sec pour que ça ne cache pas quelques doutes sous-jacents. « Je te laisse faire le calcul quant à la tienne. » Elle se pince les lèvres, tentant de cacher son amusement. « Bien. » une réponse concise, qui clos la discussion. Si elle n’est pas encore officiellement en leurs ranges, la réalité est tout autre. Elle est bien liée à tout ça, malgré elle.

Le Don plus tranquille, elle sourit tendrement à sa réponse, un peu rassurée de savoir que ses impressions sont… normales. Mais cette fois, elle éclate de rire à sa supposition. Un rire franc, sincère, cristallin. « En effet, ça expliquerait bien des choses. » Et ça insinuerait par la même occasion que rien n’est… fini. Aucune idée. Cette hypothèse ne lui avait pas traversé l’esprit. Pas un seul instant. La môme lève les yeux à la mention sarcastique de son paternel. « Je veux bien. » qu’elle répond avec un léger signe de tête reconnaissant. Les mains glissées dans ses poches, Lyra se met en route, aux côtés du Don. Drôle de scène qui se déroule là.  




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