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Eclipse - Lun 15 Oct - 18:26

Eclipse
Ulysse & Calypso

Nuit agitée, nuit paisible, du moins le corps endormi n'a pas de mal à revenir à la réalité. Au lendemain de soirée, il semblerait que les esprits soient assez clairs, elle se souvient de l'ambiance chaleureuse qu'a offert la Nuova Camorra et la Calavera. De simples festivités, c'est ce dont tout le monde avait besoin après le fiasco de l'Eden Manor. Gisella est ravie d'avoir pu y prendre part bien que son rôle ne soit pas des plus importants au sein de l'organisation. Les murs de l'hôtel dont elle est propriétaire renferme les secrets de son clan, elle en est la gardienne et s'efforce de les garder en sécurité. Longues années de loyauté, Gisella porte toujours autant d'amour aux siens, et hier elle a pu faire connaissance avec d'autres visages. Dont celui qui l'a raccompagnée, elle lui a laissé choisir la suite et le reste est intime. Reyes, c'est son prénom, si elle s'en souvient bien ; un homme fougueux de la Calavera dont elle a apprécié la compagnie et avec qui elle a voulu exploiter un peu plus de son charme. Très vite c'est devenu naturel l'envie d'une part et d'autre de prendre du bon temps entre les sourire et les éclats de rire. Complicité découverte, expérimenté jusque dans les draps et au matin elle ne se sent pas l'envie de fuir. Elle n'a pas dormi contre lui, elle ne dort plus dans les bras des hommes depuis son divorce, elle préfère avoir son espace à elle, être libre de ses mouvements – cela a sans doute bien plus de signification qu'on le pense. Alors le sourire s'élargit, il dort encore et la chambre est déjà claire. Elle ignore quelle heure il peut être, sa montre a été laissée on ne sait où dans ce foutoir, vêtements laissés un peu partout dans la pièce pour une chasse au trésor à venir.

Elle se lève, laisse son amant dormir un peu plus tandis qu'elle a un besoin vital de se rafraîchir un peu. Les sens doucement reprennent leurs fonctions, la température frissonnante sur sa peau, cette odeur de vanille qu'elle laisse, soupire doucement et profite des bienfaits purifiants de l'eau. La buée s'accumule sur le miroir de la luxueuse salle d'eau, mouvement de main dessus pour observer son visage au sortir de la douche. C'est une mâtiné un peu étrange elle n'en trouve pas les raisons, mais elle se sent étrangement sereine. Ce n'est pas l'effet Reyes, c'est autre chose. Peignoir enfilé, elle sort de la chambre et le timing parfait de ses employés, on frappe à la porte, petit déjeuner. Gisella se dirige jusque vers la porte pour ouvrir à Karine qui pousse son petit chariot jusqu'à la table de la chambre et dispose de multiples plats, corbeilles de pain, autres collations, tandis que la douce odeur du café se répand dans la pièce.

Elle s'en sert une tasse, le regard posé sur l'extérieur et le soleil de l'été qui réchauffe doucement la pièce. Arcadia semble réveillée depuis longtemps, n'en témoigne tous ces gens dans la rue, les voitures qui circulent, ce sera probablement un jour tout à fait. Puis elle lance un regard à l'endormi qui semble commencer à émerger, elle décide d'être bonne hôte et lui porte une tasse de café qu'elle laisse sur sa table de chevet. Sourire quand il ouvre les yeux, elle retourne s'installer à table et ouvre le journal pour se tenir au courant des derniers événements d'Arcadia. Tous répertoriés mais bien d'entre ces faits divers ne trouvent pas d'explication. Parce que le divin n'est pas ancré dans leur monde et pour des personnes comme Reyes et elle c'est parfois grisant de savoir la vérité et de ne rien pouvoir dire, d'être balloté dans un mon où à priori ils n'ont pas la moindre importance. La tasse et portée aux lèvres de la jeune femme qui reconnaît avoir de la chance d'avoir un lien étroit avec la Nuova Camorra, ça lui permet de faire parti des exception qui ont de la valeur aux yeux des immortels ; c'est du moins sa vision des choses, sans cet hôtel et sans l'amitié de son père pour celui d'Aclide Bellandi, elle ne serait qu'un autre pion sur l'échiquier. « Pas de morts à déplorer après la soirée, je dirai que c'est une première? » Clan opposés qu'ils sont Gisella et Reyes, pourtant la fête a rapproché et renforcé cette alliance, ce qui fait qu'il n'y a pas la moindre gêne. C'est intéressant de voir comment la ville évolue et en vient à créer de ces choses que l'on aurait jamais réellement imaginé par le passé.
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Eclipse - Ven 19 Oct - 5:51

eclipse ☾☾☾
arabella's got a '70s head, but she's a modern lover.
Les rayons lumineux dérangent les paupières closes, font se mouvoir le corps dans une position plus confortable tandis que les tympans engourdis ne sont qu’à peine dérangées par les ruissèlements de la pièce voisine. L’homme hésite à émerger, comme s’il ne voulait pas vraiment se défaire du confort trouvé, comme si Morphée lui promettait quelques heures de congés encore. Il repousse loin les pensées négatives et le rôle qu’il doit jouer au quotidien pour seulement se prélasser pour la première fois depuis des semaines.

Ils sont rentrés tard à l’hôtel. Deux heures, trois heures du matin peut-être ? Toujours est-il que le sommeil ne les a pas chouchoutés tout de suite et qu’après deux nouvelles heures d’échanges passionnants, d’éclats de rire provoqués par l’ébriété partielle, de regards intéressés plus tard, ils sont naturellement passés aux caresses, sans étonnante transition. Ce n’est pas aussi lisse d’habitude, avec Reyes. Ce n’est pas toujours sa personnalité ou ses boucles noires qui attirent mais davantage le défi qui transforme le regard des dames à son égard. Le challenge de quelque-chose de nouveau, de quelque-chose qu’elles ne connaissent pas. Le fantasme de l’inconnu. Il s’y est fait à force et l’idée ne le dérange pas tellement puisqu’il en bénéficie aussi à sa manière. Mais ce soir c’est différent, le courant passe, et si l’intérêt demeure en effet dans la rencontre du nouveau, il n’est pas honteux et la réunion des patrons du crime rapproche les deux mondes pourtant si différents dans une curiosité bienfaisante.

Les coups sur la porte achèvent de l’extraire de son état comateux mais il n’ouvre pas les yeux pour autant. Il s’attend presque à entendre Nalini ou bien les enfants entrer. Pourtant c’est la voix d’une inconnue trop discrète qu’il saisit, accompagnée de ce qu’il présume être un objet à roulette. Elle discute un court instant avant que la porte ne se referme. Puis l’odeur du café se mêle aux subtiles odeurs de vanille et ses yeux s’ouvrent finalement sur un visage féminin souriant auquel il n’a toujours pas réussi à donner un âge. Il rend le sourire automatiquement. « Mmpfh, b'jour. » Il s’est senti étranger en pénétrant entre les murs de l’hôtel luxueux, presque tâche si le costume bien trop inconfortable à son goût n’avait pas rehaussé le niveau. Jamais aurait-il osé pénétrer dans un tel lieu dans ses habits de tous les jours. Un homme modeste entouré de richesses aurait attiré les regards plus que raison. L’omniprésence de fortunes lui a fait tourner la tête dans un premier temps –ou bien était-ce l’alcool ?-, tout comme les tableaux et statues dans les couloirs. Ses partenaires d’un soir, lorsqu’il a la chance d’en avoir, ne sont d’habitude pas aussi blindées. Et encore moins propriétaire d’un hôtel cinq étoiles qui faisait parler de lui bien au-delà des rues agréables de Little Italy. Mais il reconnaît que certains de ses préjugés sur les italiens se sont dissipés ce soir. Ils ne sont peut-être pas aussi prétentieux qu’il l’imaginait. Du moins ce n’est pas le cas de sa compagne, Gisella. Charmante, réfléchie et agréable. « Pas de morts à déplorer après la soirée, je dirais que c'est une première ? » Faux soupire à la remarque qui dissimule à peine son amusement. « Je pourrais m’y habituer. J’en avais un peu marre de tâcher des costumes qui ne m’appartiennent pas. Le sang, c’est pas toujours évident à justifier au blanchisseur. » Une main passe sur ses yeux tandis que son sourire disparaît sous un bâillement non retenu. « Uh, j’ai dormi longtemps ? J’peux partir si besoin, pas de souci. », continue-t-il en s’extrayant à moitié des draps pour chercher ses affaires et habiller son corps encore nu. Il prendrait bien une douche, mais il ne voudrait pas abuser de la bonté de son hôte. Il attendra sûrement d’arriver à l’Esperanza. Son premier réflexe est de jeter un coup d’œil à son téléphone. Qui s’éteint entre ses doigts sans lui laisser le temps de voir l’heure. Tant mieux pis. Il espérait seulement que Jesse avait trouvé quelqu'un pour le raccompagner. Mais il ne s'inquiétait pas. D'habitude, il était le premier à trouver charmante compagnie.
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Eclipse - Ven 19 Oct - 9:43

Eclipse
Ulysse & Calypso

L'amant ouvre les yeux, revient à lui et laisse le sommeil s'éloigner. Bonjour, dit-il, poli, agréable presque attendrissant. Ils n'étaient pas assez éméchés la veille pour n'avoir agi qu'en conséquence de l'alcool, juste que cela a rendu leurs discussions moins sérieuses. Alors il n'y a pas de réel malaise, et bien que cela ne la dérange pas de foutre quelqu'un dehors, Reyes était particulièrement bonne compagnie, ainsi elle n'a aucun intérêt à le voir déguerpir. La première remarque sur les morts lui arrache un rire, c'est grisant mais mieux vaut prendre cela avec légèreté, avec ces dieux là mieux vaut s'attendre à la fin du monde prochain et savoir prendre cela avec détachement, on en est arrivé là. «  Je ne te le fais pas dire » Elle fait parti de ceux qui se sont vite échappés de l'Eden, simple humaine, qui ne sait ni se battre et qui n'a pas de dons spécial, elle aurait été une proie trop facile. Les mots avaient été entendus par le don et par un sous-boss avant qu'elle ne s'échappe fissa d'Elysium Heights. La soirée de la veille au contraire laisse quelque de doux et sympathique dans l'esprit. Reyes et Gisella ont même travaillé à renforcer les liens de cette alliance.

Et il demande, combien de temps, propose aussi de partir. Trop poli pour son bien être, peut être ne sait il pas profiter de ce qu'il a sous la main ? «  Je n'irais pas jusqu'à dire longtemps mais il semblerait que l'on ait bien compensé » Elle pouffe de rire, derrière son journal et puis le laisse sur la table pour reporter son attention sur le bel homme qu'elle a ramené la veille. Il y a quelque chose en lui qui immédiatement l'a attirée. Joli sourire qui traîne au coin de ses lèvres, le regard tombe sur ce corps qu'il expose et qu'elle a adoré découvrir et embrasser. Il s'habille, montre des signes de départ qui la frustrerait presque, quoi ? Déjà ? Elle se surprend à avoir envie qu'il reste avec elle, encore un peu, ou qu'il revienne très bientôt, car le naturel déconcertant qui a découlé entre eux était agréable, fusion parfaite de leurs deux corps et l'extase indescriptible. Elle est fervente d'aventures passionnées et passionnantes mais pour le coup c'est comme s'ils se connaissaient déjà – comme s'ils avaient été amants dans une autre vie. Il se passe tellement de choses étranges en ville que cela ne l'étonnerait pas de savoir que c'est le cas. Quelle journée étrange.

Tasse fumante entre les doigts, la propriétaire des lieux quitte son assise et s'approche du dos de l'amant du soir. Les lèvres traînent sur l'omoplate et l'épaule dénudée. Senteurs de la veille, parfum d'ambiance, alcool, sueurs obscènes et le sien aussi accrochés  à l'épiderme. Même au travers du peignoir elle perçoit la chaleur de son corps encore endormi. Elle pose sa tasse et passe ses bras à sa taille, l'enserre, pourquoi ne pas le garder prisonnier hein ? Cage dorée qu'est l’hôtel, il oubliera l'extérieur, ne sera dévoué qu'à elle. « Tu peux rester aussi longtemps que tu le souhaites, on ne sait même pas quelle heure il est. Prends ton temps, d'accord? » Arabesques dessinées sur le torse du bout des doigts, elle observe ce joli profil quelques instants. Elle a du travail, c'est frustrant, même propriétaire elle ne peut pas s'octroyer du repos de manière arbitraire. Elle prend quand même le temps d'en profiter, espère que l'adjoint ne viendra pas la chercher pour lui rappeler les rendez-vous qu'elle a. Banque, fournisseurs, partenaires, tout un tas de choses ennuyeuses qu'elle aurait préféré éviter ce jour-là. Le café laissé à l'abandon aurait pu la tirer de ce confort bien trop agréable et la ramener à la réalité, encore faut il qu'elle en ait envie. « Regarde, il y a une baignoire, un bon petit déjeuner, tout ce que tu veux ici » murmure à l'oreille, vendre son hôtel comme la terre sainte, parce que c'est elle qui dirige elle a le pouvoir de réaliser ses caprices les plus fous. Qu'il la mette au défi de faire venir un cirque dans le hall, ce sera fait sur l'heure. Second baiser glissé sous l'oreille, elle le relâche et attrape sa tasse avant de revenir prendre place. La décision lui appartient au final.
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Eclipse - Mar 13 Nov - 8:26

eclipse ☾☾☾
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Les lèvres copient doucement celles de l’hôte lorsqu’elle lui répond en gloussant, le visage à moitié dissimulé derrière le papier journal mais le rire suffisamment sincère pour arriver jusqu’aux yeux. Les siens, encore assaillis par la luminosité se posent un instant sur l’article en-tête du journal, dont les capitales à l’empattement romain s’emparent de sa curiosité :

Citation :
ARCADIA TIMES
Total Solar Eclipse on August 16, 2018


Le titre s’étend sur un quart de page et s’accompagne d’une image à la une, illustrant via la photographie d’une éclipse antérieure ce à quoi devront aujourd’hui s’attendre les habitants d’Arcadia et d’ailleurs. Il en a vaguement entendu parler à la télévision il y a quelques jours mais n’avait pas tellement assimilé l’information, la tête toujours ailleurs. Le journal est déposé et c’est sur lui que la patronne de l’hôtel pose dorénavant un regard intéressé. Il le laisse planer en silence, le temps d’enfiler son pantalon de costume et de rouler ses épaules à la manière d’un chat qui s’étire.

L’odeur de vanille revient et les paupières se ferment sous le toucher exquis des lèvres sur son omoplate encore nues, savourent l’instant d’intimité nouvelle, inhabituelle. A quand remonte la dernière fois qu’il a été extrait de ses songes avec autant de tendresses ? Qu’il a complètement relâché sa garde ? Six ? Sept années en arrière peut-être ? L’étreinte fait remonter un sentiment vieux comme le temps qu’il voudrait associer à sa femme. Il a l’impression qu’elle est pourtant plus ancienne encore, l’embrassade possessive. Antique serait le juste mot, mais il ne sait pas. La luminosité de la chambre semble baisser légèrement, rendant l’instant plus intime. Ses pensées ne s’attardent pas. Ses paumes se posent sur les mains possessives un moment pour les guider jusqu’à sa bouche et les embrasser. Puis il reste planter là à peser le pour et le contre de la proposition lorsque la compagne s’éloigne. Prends ton temps, d’accord ? Il y a tout ce que tu veux ici. Gisella n’a pas tort. Il aimerait pouvoir prendre son temps. L’idée de ne rien faire de mentalement épuisant est très séduisante. Pas que l'idée, s'il était tout à fait honnête. Gisella est physiquement très convaincante aussi. « Je vais être franc. J’ai pas été aussi détendu depuis longtemps. J’ai l’impression d’avoir rattrapé une semaine entière d’insomnies en une nuit. » Mais j’ai du boulot à faire, il se retient d’ajouter, les mots déjà suffisants. D’ordinaire, il ne partage pas ses occupations à ses partenaires par précaution. Aujourd’hui, c’est parce que Gisella s’en doute et qu’ils ont passé la première partie de leur soirée à se plaindre du boulot et de leurs patrons respectifs. « Je suppose… que je ne suis pas à quelques minutes près. Je peux rester encore un peu. Pour le café, le mien a toujours un goût de merde. » ricane-t-il en enfilant sa chemise d’hier.

Reyes passe rapidement dans la salle d’eau, rince ses mains et son visage à l’eau froide et en profite pour étancher sa soif post ébriété. Le directeur de l’Esperanza prendra une douche aussitôt arrivé à Delray, ainsi, il est certain de ne pas traîner ni d’abuser de l’hospitalité italienne à outrance. Lorsqu’il revient et rejoint la table, il est fidèle à lui-même – à quelques détails près. Ses boucles sont repoussées en arrière, sa chemise imbibée de quelques gouttes au niveau du col. Il a l’air un peu plus réveillé qu’il y a cinq minutes et les poches décorant habituellement le dessous de ses yeux sont presque invisibles. « Arcadia se porte bien ? », demande-t-il en jetant un coup d’œil au-dessus de l’épaule couverte par le peignoir, puis lit quelques lignes du journal avant de se servir lui-même une tasse de café et de s’asseoir sur une chaise.

Citation :
This total solar eclipse will be visible from small parts of Arcadia before and in the afternoon. Some states of America, including Maine, New York and Massachusetts will see a partial solar eclipse, if the weather permits. Here is why you shouldn’t look directly at a solar eclipse (…).
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Eclipse - Mar 13 Nov - 14:19

Eclipse
Ulysse & Calypso

La détente après cette nuit agitée, entre ces lieux ce n'est pas un mot qui la surprend puisqu'elle le travaille très dur. Outre le fait le confort de ses chambres, Gisella a toujours eu ce petit truc en plus qui rend les gens calmes une fois en sa compagnie. Peut être parce que elle-même n'est pas une femme stressée ni prise toujours dans les filets d'un planning trop chargée. Même une business woman comme elle arrive a trouver le temps pour elle-même, pour le passer aussi avec ses fils. Il hésite, elle l'entend dans sa voix et elle sait qu'il ne résistera pas à l'envie de faire durer un moment simple et reposant dans cette chambre princière. Parce que bien entendu elle leur a choisi la plus luxueuse de son hôtel – du moins celle qui l'est après ses propres appartements. Complètement vêtu, il cède à l'appel et elle entend les pas revenir vers elle, le laisse jeter un œil à son journal par dessus son épaule

Gisella sourit, satisfaite de voir son compagnon du soir la rejoindre à table et prendre un peu de son temps comme elle le lui a proposé. Elle l'enfermerait bien dans cette chambre, pouvoir profiter de ses bras quand bon lui semble ; des aspects possessifs de sa personnalité qui jusque là n'avaient jamais réellement été importants. Mais là, elle a ce besoin d'avoir main prise sur lui, de l'avoir jalousement pour elle. Sans doute que dans une vie antérieure elle était une femme populaire, une reine avec tout un tas de gentilshommes pour elle et son plaisir ; une reine orientale avec un harem secret, collectionneuse. De nouveau sa silhouette masculine favorite du moment en face d'elle, ses yeux d'or le détaillent un peu plus – elle comprend pourquoi elle est tombée sous son charme, malgré l'alcool qui a évidemment rendu les choses plus faciles ; Reyes est un homme actif, charismatique, dynamique, tout ce qu'elle aime. Elle a eu tout le temps de redessiner les moindres parcelles de son corps, a savouré son odeur et bien qu'épuisée ne semble pas avoir été rassasiée de lui. Cela arrive souvent, elle est une femme qui en veut toujours plus, on lui donne la main c'est le corps entier qu'elle prendra. Sa question dévie ses yeux par réflexe sur les gros titres du journal qu'elle est en train de lire. Comment Arcadia se porte ? Entre les disparitions et les règlements de compte habituels, la nuit semble avoir été bien plus calme, peut être parce que deux mafias étaient trop occupées à fêter une alliance durable.

«  Ça a l'air d'aller, on va  avoir droit à un joli spectacle avec l'éclipse aujourd'hui » La jeune femme lève les yeux sur l'un des réveils dernier cri de la table de chevet afin de vérifier l'heure, il commence à faire sombre, c'est sans doute en route. La ville va se paralyser le temps de contempler ce phénomène naturel qui pour certaines civilisations dans le temps était un instant des plus effrayants, prémices de la fin du monde. Gisella le croyait aussi étant enfant, qu'une éclipse n'apportait rien de réellement bon à vrai dire, un certain Alcide lui avait d'ailleurs fait croire qu'il était possible que la Lune reste bloquée devant le soleil et que jamais la lumière ne revienne. « A peine la nuit chassée elle revient. Moi je ne dirai pas non à un retour en arrière de quelques heures si je peux éviter d'aller travailler tout de suite. En bonne compagnie qui plus est.» Rire taquin, qu'elle stoppe en portant sa tasse de café à ses lèvres. «  Alors pourrait-on dire que la soirée Calavera Nuova Camorra est une réussite ? Tout le monde avait l'air de bien s'entendre, je pense que c'est une bonne chose » La pièce s'assombrit encore, progressivement, et soudainement son sourire laisse place à une certaine crispation dans les muscles.  Elle ne sait pas pourquoi, c'est comme si la force de la Lune venait appuyer sur ses entrailles. Étrange sensation qui lui vient jusqu'au bout des doigts, refroidis, pâles quand son corps lui semble bouillir d'adrénaline. « Tu ne sens pas quelque chose d'étrange? » Gisella fronce les sourcils et se lève, vient se poster devant la fenêtre, bien entendu elle évite de regarder l'éclipse en face, observe plutôt la rue, les voitures arrêtées en plein milieu, les commerçants de hors et les regards tournés vers le ciel. Il se passe quelque chose de pas normal. Son regard se pose sur Reyes, est ce qu'elle est la seule à le sentir ?
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Eclipse - Lun 14 Jan - 17:39

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Le café est savoureux sur sa langue, tellement différent de la marque discount qu’il achète habituellement au supermarché du coin qu’il ne pourra certainement plus y toucher sans savoir ce qu’il rate. Il a l’impression de goûter à un secret italien, et lorsque la petite tasse est vidée, il hésite presque à se resservir. La maîtresse d’hôtel répond à sa question pendant qu’il zieute la carafe en porcelaine décorée. « J’en ai jamais vraiment vu » dit-il simplement, le petit ustensile en plastique utilisé pour remuer sa boisson chaude à présent coincé entre ses lèvres à la manière d’une cigarette. « Le temps était toujours trop gris pour qu’on remarque quoi que ce soit quand ça arrivait. » Peu importe où il était, ici ou à des kilomètres d’Arcadia. Il aurait certainement assisté à meilleur spectacle entre les montagnes de la Mesilla et son ciel dégagé comme aux premiers jours de l'humanité.  

Le soleil se fait de plus en plus timide au-dessus d’Arcadia et en même temps que l'astre s’échappe, Reyes souffle d’amusement aux mots de son hôte, qui reflètent directement ses pensées précédentes. Tout comme elle, il a envie de rester ici, de se laisser emporter par la flemme et l’intimité de la chambre, par le doux parfum de vanille qui l’a réveillé et avec lequel il voudrait se rendormir. L’envie est pressante, presque étrange pour lui qui n’a jamais songé plus d’une fois à ses amantes. Tout avait toujours été une histoire d’une nuit. Alors pourquoi soudainement…

Il écoute à moitié ce que lui dit l’italienne, plongé dans ses pensées, bizarrement obnubilé par un sentiment de confort inauthentique, qui l’encombre et l’emprisonne délicatement. Le quarantenaire n’est pas né de la dernière pluie. Quelque-chose cloche. Il fronce les sourcils légèrement, tente de ne pas rendre évident son trouble. Quelque-chose au fond de lui l’invite à prendre l’initiative contraire, à se lever et à déguerpir. Un avertissement, qui retentit de plus en plus fort. Et des étaux invisibles qui s’invitent avec l’obscurité diurne. Je devrais m’enfuir. Je devrais m’enfuir tout de suite. Il pense, et les pensées lui semblent automatiquement stupides. Pourquoi devrais-t-il s’enfuir ? Pourquoi ?

« … -pas quelque-chose d’étrange ? » Il lève les yeux sur Gisella et met quelques secondes à déchiffrer l’entièreté de ce qu’elle lui partage. Il aperçoit son profil troublé pour la première fois, face aux longues vitrines et comprend que quoi qu’il se passe, elle ne s’y attendait pas. Reyes s’est levé aussi, a abandonné la touillette sur la table et a pris soin de se remémorer où il a laissé son Taurus-PT. Son hochement de tête est crispé et méfiant, mais c’est du ciel enveloppé de mauvais présages qu’il se méfie. Du moins c’est ce qu’il croit. « Mierda. Si c’est encore un tour de ces putain de divins je- » Qu’est ce qu’il se passe ? « ¡Mierda! », il répète. Alarmé, ses pensées vont directement vers la Casa de Esperanza. Et si c’était la fin du monde et qu’ils avaient besoin de lui pendant que Reyes était ici, avec une jolie dame italienne en capacité de se défendre toute seule ? Et surtout, est-ce qu'une fin du monde serait vraiment étonnante à Arcadia, la ville où tout est possible ?
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Eclipse - Mar 15 Jan - 17:37

Eclipse
Ulysse & Calypso

Ça donne l'impression que le sang bout dans les veines, que l'âme se détache un instant, que mille aiguilles s'enfoncent dans l'épiderme. Vertige, elle se tient à la table et revient s'asseoir lourdement, les mains sur ses oreilles. L'éclipse assombri les lieux, ça dire plusieurs instants, trop longtemps mais le temps parait suspendu, son corps entier réagi, son âme se disloque et une autre partie vient se greffer à elle. Et ce sont des images en tête, qui se confondent avec ses propres souvenirs, de choses qu'elle a vu de ses propres yeux. Une île perdue dans l'océan, des nymphes, Hermès, Ulysse, Télémaque, la mort, les enfers. Un prénom sur les lèvres vient s'accrocher au sien comme si c'était son véritable prénom. Elle lève les yeux vers Reyes, elle a l'impression de redécouvrir le monde, de se réveiller d'un trop long sommeil. Les doigts passent sur son visage, elle observe ses paumes, elle sent qu'il s'est passé quelque chose, une réincarnation mais non divine. Calypso, fille d'Atlas, Reine d'Ogygie. C'est elle, elle le sent, c'est une horrible sensation que celle de renaître dans de telles conditions, toute une vie, d'un coup. Toute la joie, l'amour, la colère, la tristesse, la souffrance vécue en l'espace de quelques minutes. La fatigue psychologique et physique la prennent, mais le besoin de savoir ce qu'il s'est passé se fait plus fort.  

Gisella se lève, jambes vacillantes, la clarté solaire revient baigner la chambre de ses rayons, elle réajuste sa robe de chambre qui dévoile sa peau nue de son buste par mégarde. Elle observe son visage dans le miroir, comme si elle le découvrait pour la première fois. Ces traits sont les siens, elle ne se reconnaît pas, elle avait de longues boucles blondes, elle était plus jeune. Dualité qui la torture, alors que tout a du mal à trouver sa place dans son esprit. «  Qu'est ce que... » La Propriétaire observe son invité qui a l'air tout aussi déboussolé qu'elle, quelques pas, doucement, elle se retrouve face à lui et pose une main rassurante sur son épaule. Elle espère qu'il va lui dire que lui aussi a ressenti cette nouvelle force en lui, comme s'il était habité d'une tierce personne dont les souvenirs remontent à trop loin et sont d'une puissance incontrôlable. Le regard mordoré ancré dans le sien, elle cherche inconsciemment à savoir qui est il. Reyes, pourquoi ces iris lui sont familiers ? Ce n'est pas parce qu'ils ont passé la nuit ensemble, ça vient d'ailleurs. « Toi aussi ? Il y a eu quelque chose d'étrange, comme si...Un peu comme la réincarnation de divinités. » Comment expliquer ? Reyes connaît les divins, elle ne passera pas pour une folle, mais elle ignorait qu'il était possible que ça les touche. L'éclipse doit être derrière tout ça. Elle voudrait contacter la NC, savoir s'ils ont eu une alerte, savoir si c'est temporaire ou si Calypso lui colle à la peau comme une schizophrénie. « J'ai l'impression de te connaître...Mais ça ne date pas de la fête, ça remonte à loin, très loin »

Le cœur cogne contre la poitrine, comme si elle avait sous les yeux une personne qu'elle avait rêvé de voir depuis longtemps, qui était resté dans sa mémoire. Un souvenir merveilleux, un souvenir douloureux. « C'était l'éclipse »
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Eclipse - Jeu 17 Jan - 11:00

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Arcadia se camoufle, disparaît sous un voile noir tandis que les bruits ambiants se calment, les moteurs se taisent, tout un chacun fasciné par l’évènement comme leurs ancêtres l’étaient il y a des millénaires. Reyes n’en a pas grand-chose à faire. Il a la tête ailleurs. Ailleurs. Il bouillonne. D’émotions diverses sans queue ni tête. Elles arrivent bien avant leurs explications, toutes en même temps et il ne peut que rester immobile sous leur intensité incendiaire, le poing serré à s’en saigner la paume et l’expression impassible. L’incendie invisible lui lèche d’ailleurs la cheville et son masque devient grimace lorsque la brulure s’intensifie. C’est comme s’il avait dormi des millénaires et que le surplus d’informations à son réveil lui pesait d’un coup, comme porter le monde, le savoir d’Atlas sur les épaules.

Et tout d’un coup ça lui vient.

S’il ressent la colère, il en saisit maintenant sa cause. Guerres. Soldats. Combats. Sang. Maladie. Sacrifices. Océans à perte de vue. Equipage affamé, équipage mort-vivant. Voyage. Enfers. Les images s’entassent, migraines inopinées, elles accentuent sa rage, sa peur, sa peine, son désespoir. Les visages sont lointains, trop lointain. Ils s’effacent lorsqu’il essaye de les saisir. Il est aveugle. Les noms et les voix restent eux, ancrés dans le temps, fantômes d’une autre vie bercée par les ficelles des trois filles du Destin. Certains lui font ni chaud ni froid. Agamemnon, Hector, Priam. Certains lui gonflent le cœur d’un sentiment victorieux, sont un appel à la guerre. Athéna, Achille, Ajax, Diomède, Patrocle.

D’autres au contraire réveillent des passions anciennes, des amours et des promesses. L’amante solitaire, la magicienne Circé. La nymphe d’Ogygie, possessive Calypso. Pénélope. Douce Pénélope, l’intelligente Pénélope, sa femme et sa plus grande et plus véritable Promesse. Si son visage n’est pas accessible, Reyes la rapproche bien vite de sa Salma bien aimée. C’est elle qu’il visualise en train de l’attendre à Guadalajara, des ficelles plein les doigts, le sourire tendre malgré les années passées. Fidèle et aimante.

Pendant des minutes entières il ne fait rien, perdu dans les méandres de ses souvenirs. Jusqu’à ce qu’un bruit, une parole désorientée le sorte de ses rêveries. Gisella. Il manque de prononcer un autre nom à haute voix mais se rattrape avant de faire une erreur. Il est trop secoué. N’est pas sûr de vraiment comprendre ce qui est en train de se passer. Est-il victime du pouvoir d’un réincarné… ? Rêve-t-il, et si oui, pourquoi ne s’est-il pas encore réveillé ? « Je… », tente-t-il de répondre à la question de son hôte sans y parvenir. Le visage de l’italienne est un miroir du sien. Dans ses prunelles bouleversées, il peut voir les siennes, mais en s’approchant, en cherchant un peu plus loin une réponse dans les yeux figés, il y décèle aussi une peine millénaire, un cœur brisé, caché dans la subtile contraction de ses sourcils. Alors sa paume vient naturellement se poser sur la peine, les doigts caressent la douce mâchoire, rassurants malgré le propre désarroi. « Ouais… Moi aussi. », la main s’échoue, le pas chancelle, hésite. Il a déjà vécu une scène similaire. Les départs, il les connaît. Partir loin, quitter ses attaches. Mille fois.

« J'ai l'impression de te connaître...Mais ça ne date pas de la fête, ça remonte à loin, très loin » dit-elle et Reyes commence doucement à comprendre ce qu'il se passe, qui elle est, même s'il refuse de prononcer son nom à voix haute. Le Ciao Roma, plongé ainsi dans l’obscurité passagère, lui évoque une grotte, des plages à perte de vue, une prison magnifique, inventée pour l'égarer, le détourner de la réalité. « Je devrais y aller. » Il ne sait pas ce qu’il doit prendre, s’il est en mesure de marcher jusqu’à sa voiture, de conduire même. Tant pis. Il ne peut pas rester là. L’envie de fuir est pressante. Elle bat au rythme de son palpitant. « Je suis désolé, je dois partir. Je peux vraiment pas rester. Tu... Qui es-tu ? »
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Eclipse - Dim 20 Jan - 16:56

Eclipse
Ulysse & Calypso

Perturbé après l'onde, Reyes aussi est différent, il lui confirme. Les iris connectés, le lien du passé s'éveille et elle voit ce qu'elle a vu, ce qui hante à présent son esprit chargé de nouveaux souvenirs. C'est lui a qu'elle a aimé profondément. Il tente de fuir, elle veut le retenir, attrape son bras par réflexe, comme si s'en aller signait la fin de sa vie, la panique dans le regard de le voir passer la porte et ne jamais revenir. Et tout revient, cette scène elle l'a déjà vécue. Il lui demande qui elle est. Calyspo se tait pendant quelques secondes.

« Ulysse...Mon amour...» Mâchoires serrées comme les instants où l'on découvre quelque chose de terrible, l'annonce qui chamboule toute une existence. Sa main glisse sur sa joue, elle ne l'a pas revu depuis beaucoup trop de temps. La douleur dans le coeur lui revient soudainement comme un pavé dans la marre, mémoires de ses derniers instants de vie comme une agonie cruelle, étouffante. Le coeur qui explose, pas la possibilité de verser assez de larmes pour le chagrin incommensurable éprouvé. Brisé, si douloureux qu'elle l'aurait volontiers arraché de sa poitrine pour ne plus supporter ces battements. Elle se souvient ses nymphes pleurant sa mort, par tous les moyens tentant de la consoler. Et elles remontent, sillons humides bordant son regard aux éclats d'or. Elle réalise qu'après la mort la tristesse ne s'est pas éteinte, elle se réveille aux côtés de celui qu'elle a aimé plus que la vie. Lui qui l'a trahie, lui qui l'abandonnée lâchement après s'être reput d'elle et de tout ce qu'elle a pu lui offrir pendant ces sept fabuleuses années où tout avait été merveilleux.  Si seulement il ne lui avait pas fait miroiter l'idée qu'il allait rester avec elle jusqu'à la fin des temps et finalement oublier l'ombre de Pénélope, mais il est parti, son regard dévoré par le passé dans le baste océan bordant son île quand après de longues nuits d'amour il se nourrissait de son affection, égoïste. Alors Gisella pleure, les sanglots explosent quand elle réalise qu'il est effectivement Ulysse, qu'elle est de nouveau plongée dans une détresse telle qu'elle pense déjà ne pas en supporter la douleur, préfère mourir le coeur brisé devant lui une nouvelle fois, retourner dans le néant, soulagée par les bras de la mort. Ça serre dans la poitrine, mourir deux fois sur le champ de bataille de sa vie sentimentale, lui qu'elle a tellement aimé, qu'elle aimera dans toutes les autres vies. Elle se décompose, Calypso aux belles boucles, renaît quand une éternité ne suffirait pas à soigner son chagrin, injuste. Les échos de sa voix lui reviennent en tête, sanglots qui se cognent contre les parois de sa grotte, mélodie funeste qui a fini par la tuer. Il est parti, en emportant tout, tuant cette flamme incandescente, cet amour.

« Va t-en!! Va t-en !! » Elle se retourne, elle ne veut pas voir ce regard qui a tant de fois faire naître des papillons au creux de son ventre. Elle ne veut pas revivre en le sachant là, elle ne veut pas se souvenir.  La nymphe s'échoue sur un fauteuil, le visage au creux de ses mains, le souffle coupé, crise d'angoisse. Elle le fait partir, elle qui a toujours voulu le garder jalousement pour elle, blessée dans son orgueil de savoir qu'il a préféré cette stupide mortelle à la belle immortelle qu'elle était. Pour le moment elle désire pleurer, jusqu'à ne plus avoir assez de larmes pour épancher la douleur prenant possession de son corps et se laisser mourir encore. Elle se souvient avoir erré après la mort, son amour qui la rattache au vivant et ne l'a jamais laissée tranquille.
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Eclipse - Jeu 24 Jan - 23:17

eclipse ☾☾☾
arabella's got a '70s head, but she's a modern lover.
S’il tentait jusque-là d’ignorer sa prise de conscience, l’hôte ne se gêne pas pour lui balancer en plein visage. Ulysse, mon amour, articule Calypso, et l’effet est tel une vague contre un brise-lames : ravageur et assourdissant. « Non… », il rétorque automatiquement, trop bas pour qu’il s’entende lui-même. À lui, à Gisella peut-être. Il ne sait pas, plus. Refuse catégoriquement sa nouvelle réalité en secouant doucement la tête au fur et à mesure que les souvenirs de leurs affections lui reviennent.

Mais le visage de l’hôte se décompose en une grimace douloureuse. Elle comprend, en même temps que lui et Reyes ne peut que se détester encore plus qu’il y a quelques minutes car cette expression, il la connait, elle l’a hanté jusqu’au monde de l’Infernal et plus loin encore. Il voudrait s’approcher, la prendre dans ses bras pour lui dire que tout ira bien. Mais comment peut-il ? Il se mentirait à lui-même. S’il ressent la peine infinie de l’immortelle à travers les larmes versées, son instinct de survie est plus fort. Son envie de fuir est plus imposante. Et si les souvenirs sont encore vagues et vaporeux, il en a suffisamment pour comprendre que son alter-ego était un prisonnier avant tout. Un captif ayant développé un syndrome de Stockholm aigu, aux propriétés divines et absolues.

Elle crie sa rage, sa souffrance et son désespoir. Reyes boutonne sa chemise, place son Taurus sous sa ceinture. Enfile sa veste et ses chaussures à la va-vite en faisant l’aveugle et le sourd. Si quelqu’un de la Nuova Camorra passait dans les couloirs et entendait la propriétaire crier, il se ferait cribler de balle sans la moindre hésitation. Pas la meilleure façon de mourir. Sa cravate gît sur le sol. Tant pis, il ne la regrettera pas. La porte de la chambre s’ouvre sous ses doigts et il hésite un instant, les mots maladroits sous sa langue. Après quelques secondes, il ose se prononcer : « J’ai pas demandé à ce que ce truc m’arrive, Gisella. J’ai pas envie d’être lui. Ni même de me souvenir de quoi que ce soit. Je suis toujours- Je suis Reyes. C’est qui je suis. Qui je suis maintenant. » Personne d'autre.

Et la porte se referme derrière lui.
Dans son souvenir, la divine n’avait pas osé le regarder partir.
Il avait mis les voiles en cherchant son visage affecté derrière la longue chevelure sans jamais le trouver.
L’image aujourd’hui n’est pas bien différente.


(the end)
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