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little kitty cat

 :: terminés
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little kitty cat - Lun 24 Déc - 9:09


MALDWYN & JANAGUAR
Let's go, let's go little kitty cat
I think its time to go, let's go little kitty cat




Il est 6h quand il ferme la porte de la maison de Joaquin. Plusieurs fois par semaine, depuis toujours, il court aux aurores Jan, qu'importe qu'il fasse chaud ou froid, qu'importe la neige ou les tempêtes, il a besoin de se défouler avant d'entamer la journée. Ça n'a jamais été difficile, une habitude ancrée en lui depuis qu'il est gamin. Courir, c'est se sentir en vie et savoir que tout fonctionne encore. Courir, c'est savoir que le cœur palpite, que les jambes sont encore capable de tenir. Courir, c'est prouver à l'esprit que tant que le corps suit, le reste doit survivre.

Il fait froid ce matin-là, 3° dit le téléphone portable. Le t-shirt est de rigueur pour une fois, il ne sortira pas le torse nu comme à son habitude Jan. Le soleil est encore couché, pas de musique, pas de bruit. Quand il court, il a besoin d’entendre son coeur, le claquement de ses talons sur le bitume, son souffle régulier. Une musique ne fera que rythmer un peu trop la foulée, la rendant illogique voir dangereuse pour la respiration. Calquée sa course sur un rythme endiablé n’est pas la même chose que sur une mélodie pour s’endormir. Alors il préfère le silence le capitano, celui d'une ville qui s'éveille, sans guerre de gang ni autre chose.
Il passe devant quelques maisons connues, celles des mamas, qu’il ira saluer au retour. Et aussi pour leur chiper quelques morceaux de gâteaux, tradition oblige depuis qu'il a 16ans, histoire de contrer un dieu qui lui ravage la panse à chaque foulée. Quelques pas plus tard, ce sont  les sicarios de garde qui sont salués rapidement. Le capitano pensait que l’annonce de sa relation avec le commandante allait changer ses rapports avec ses subalternes mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Toujours la même fierté, toujours les mêmes conneries, toujours le même degré de confiance entre les tueurs et leur capitano. Qu’Alejandro Flores soit avec Joaquin Costilla n’est pas une surprise, depuis des mois, on les attendait au tournant. Simplement, on ne pensait pas que le commandante officialiserait la relation en plein match de boxe. À vrai dire, Jan non plus.

Il abandonne les trottoirs dégagés, les pieds qui s’enfoncent dans le léger manteau de neige de Delray. Il sait que, seul, il doit éviter de se rendre ailleurs, que chaque rue inconnue est potentiellement une erreur. Ça l’agace profondément, comme un chien parqué dans son enclos tirant sur sa laisse au maximum. Il sait qu’ils ont raison, Jan, qu’il ne peut continuer à déjouer la mort aussi aisément. La maladie, la fusillade, les contrats toujours sur le bout de son nez, a un moment ça va lui tomber sur la gueule et il n’aura pas le temps de réagir. Et ça le ferait chier de mourir à cette période, Arcadia est tellement jolie sous son manteau enneigé.
Contournant les rues, il s’engouffre dans le parc bordant la frontière entre Delray et Historial. Si on lui dit qu’il a dépassé le quartier mexicain, il répondra qu’il s’est trompé de chemin !  Le duvet blanc est épais, personne n’y est passé de la nuit. Les pieds s’enfoncent dans la neige, la foulée se traine un peu, peinant à reprendre ses habitudes hivernales. Les bras et les jambes nues, la vision d'un homme si peu vêtu en plein décembre pourrait interloqué. Mais quand on connait Flores, on sait qu’il ne vaut mieux pas le déranger. Un coup d’oeil à la montre, il est bientôt 7h. Encore 30 minutes, et il rentrera. Joaquin dormira encore, ses nuits sont de plus en plus difficiles depuis quelques temps, le capitano restant des heures à le calmer quand les cauchemars l’assaillent sans l’abandonner.
Perdu dans ses pensées, les pieds s’arrêtent brutalement, crissant dans la neige, les yeux relevés. Il a senti quelque chose. Une odeur perturbante, quelque chose qu’il ne connait pas. No, c'est pas la Mort. Pas que son odorat est plus développé que la moyenne, le second a juste cette fâcheuse habitude à reconnaitre ceux de son genre sans aucun soucis. Mais là… Là c’est différent. Les narines qui tremblent sous la respiration, les yeux hauts, il n’a pas de m9. Pas quand il court, trop encombrant à la ceinture. Mais il a ses lames. Ça suffira si on… La douleur est fulgurante, il ne s’y attend pas, plie les genoux qui s’écrasent dans la poudreuse. L’odeur est de plus en plus présente, tout comme la douleur dans les membres. Les paumes au sol, il a l'impression de revenir trois mois en arrière, quand la maladie lui charcutait les muscles et les os. Ce n’est pas possible, ce n’est pas… Le dos s’arrondi violemment, le tissu craque, se déchire, alors que les os s’épaississent sans qu’il ne comprenne ce qui se déroule Jan. Il ne contrôle rien, rien du tout. Les doigts tentent d’attraper le portable mais c’est peine perdu, ils tremblent trop pour faire quoi que ce soit. Et cette odeur, putà, cette flagrance animale qui le rend dingue. Les yeux sont grands ouverts sur la neige, et il les voit, les ongle s’allonger, les paumes devenir coussinet. L’envie de hurler tant la douleur est atroce mais il n’en est pas capable. S’il se voyait, Jan, il verrait ses pupilles sombres se parer de filaments dorés, ses dents devenir crocs, sa peau, s’assombrir. Il se verrait se transformer. Et y'a l’odeur qui est toujours là. L’odeur qui l’appelle sans qu’il ne sache d’où ça vient.
Au bout de vingt secondes, l’esprit s’emmure, l'habitude revient au galop, celle de contrer une telle souffrance en s'enfermant à double tours. Et le corps se laisse tomber, s'enfonçant dans la poudreuse, les tatouages disparaissant sous un pelage brun.

Il ouvre les yeux. La neige, le froid. Les arbres blancs. Alejandro sait où il est, parc de Burdeen, 7h et quelques. Il courait, il se souvient, il… Il ne comprend rien. La tête dodeline un peu, elle est douloureuse elle aussi, pèse une tonne. Tout comme la carcasse qui refuse de se lever. Il réessaye, il… OH PUTÀ ! Le cris est seulement dans la tête. Le cris vaut son pesant de cacahuètes. Le cris n’est pas seulement dans la tête, un rugissement s’est calqué dessus. L’énorme patte sombre recule vivement, il se rallonge (retombe). Okey. On respire. Il ne se lève  pas cette fois-ci, avance lentement le…bras (?), s’attend à… Oh madré de dios. Plus de doigts, plus de peau, plus de tatouage. Enfin si, mais cachés sous un pelage sombre et tacheté. Il bouge un peu les doigts (?) contre la neige et... Des griffes. Très bien. Il a des… La tête tourne brutalement sur le côté, un grondement s’entend alors qu’il ne voulait que râler et… IL A UNE QUEUE ! Bordel de… UNE QUEUE ! Le corps tombe sur le côté sous la surprise. Okey, okay. Non, pas okey. Il est un… Non, pas possible, surement un coup de la magie des leprechauns (aha merci sinead reed pour la blague) surement… Et l’odeur, toujours cette même odeur qui l’attire. Animale, bestiale, délicieuse. Le museau se relève, respire la senteur. Il a faim. Ça, ça n’a pas changé. Et la douleur… C’est bien la douleur qui lui donne envie de bouger, l’ankylose dans les muscles l’obligeant à retenter l’expérience, une patte après l’autre, une… Et se péter la gueule après uns second essai. Okey, il est beaucoup plus massif qu’avant, et plus lourd. Et il n’est pas habitué à se balader avec une carcasse aussi puissante.  La tête se secoue pour retirer les flocons de neige blanc. Nouvel essai. Il tient debout cette fois-ci, et rugit de contentement. Il ne sait pas quoi faire Jan, sent son esprit humain se battre contre celui animal, a envie d’aller chasser lapin et en même temps, de retourner sur Delray en mê… Whooo très mauvaise idée ! Il ne sait même pas ce qu’il est, hésite entre léopard, le jaguar ou le tigre. Ou un chat. Un très très gros chat. Mais débarquer comme ça, même avec sa jolie gueule, il se retrouverait avec plusieurs balles dans le pelage. La chasse aux lapins a l’air moins dangereuse.

Il lui faut plus de 15minutes pour réussir à marcher sans se casser la figure toutes les deux secondes. Il n’est pas habitué à un tel poids Alejandro, et ses pas sont plus lourds, plus lents aussi, bien qu’il gagne en aisance au fil de la balade. Heureusement que le parc est vide a cette heure-ci, et que la température extérieure ne donne pas envie de sortir. Clairement, il ne comprend pas ce qu’il lui arrive Jan. Il a déclenché son nouveau don il y a seulement un mois et demi et… Et bordel, personne ne lui avait dit qu’il allait peut être devenir un vrai félin ! Le surnom, ça lui convenait, pas besoin d’enfiler le costume en plus ! Putà. Et plus il s’énerve dans sa caboche, plus l’animal s’éveille, plus Ah Push jubile et plus le corps prend le dessus sur l’esprit. Il a chaud, la peau boue malgré la température hivernale. Non pas ça. N’y pense même pas…Trop tard. Car même si l’esprit dit non, que l’homme a encore un peu de jugeote et surtout, une fierté mal placée, le félin est plus fort et le corps tombe sur le côté. Les quatre pattes en l’air, la silhouette puissante de l’animal se roule dans la neige, la tête dodelinant comme un chat quémandant une ou deux caresses. Ah oui, son surnom lui va comme un gant ce matin-là....

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little kitty cat - Ven 28 Déc - 20:50


MALDWYN & JANAGUAR
Let's go, let's go little kitty cat
I think its time to go, let's go little kitty cat


J'ai fais mon deuil, je crois. Il n'y a plus de voile sombre sur mes yeux, plus de murmure morbide sur mes lèvres pâles. Le choc de ces derniers mois a finit par s'atténuer. Peut être parce que je suis moi-même devenu le traumatisme; j'ai accepté la métamorphose. Maldwyn Jones est mort. Que suis-je de plus maintenant qu'un fantôme qui se raccroche désespérément au passé, je hante mon propre corps sans pourtant le reconnaître. Un parasite de ma propre existence, parfois j'en viens à me demander si je suis toujours bien moi. Si je ne suis pas un virus, le démon d'une passion possédant un autre. Et puis le peu de réalité qu'il me reste me revient, la douleur me revient. J'ai perdu mon job. J'ai perdu ce que je croyais me définissait le plus. Je ne peux pas leurs en vouloir de m'avoir révoqué de l'enseignement. Je ne suis pas certain de pouvoir appréhender une classe quand je ne peux même plus contrôler mon propre esprit. Toutes ces années de ma vie rangées dans un simple carton, dire au revoir à un pan de mon histoire. À mon histoire tout court. L'université est le seul lieu que j'ai connu, ma seule maison. J'y ai rencontré la seule femme que j'ai aimée. J'y ai fait mes études, mes recherches, j'y ai été professeur. Je crois que plus que d'apprendre l'existence de personnes comme Clemens et de créatures comme Lise, c'est sur ce fragment de réalité qu'il m'est le plus dur de tourner les talons. Alors je dois faire le deuil de qui j'étais, trouver comment me redéfinir. Cela devrait être simple maintenant qu'il ne reste plus qu'une page blanche. Mais je ne sais pas quoi y écrire, par où commencer ce nouveau chapitre. Il me manque l'encre de l'envie, la force de mordre encore la jugulaire du destin pour réclamer mon dû. Je suis humain, je suis en vie. Alors je recommence malgré tout à être optimiste, j'essaie. Qui sait, peut être que les sessions de ce bon docteur Mooney sont vraiment utiles, même si je crois que c'est surtout la présence d'un autre être vivant dans ma vie qui m'incite à continuer. Un être vivant à qui je n'ai pas à rendre de comptes. Pas à expliquer pourquoi je ne lui ai pas donné de nouvelles depuis des mois. Quelqu'un qui n'aura pas à porter aussi le deuil de ce qui fut.

On dit que le chien est le meilleur ami de l'homme et je peux maintenant me ranger du côté des convertis. Il faut dire que j'ai moins le temps de m'apitoyer sur mon sort depuis l'arrivée de Cujo. Si j'espérais un jour avoir des enfants, je commence à reconsidérer mon opinion juste à devoir superviser un husky sibérien adulte de 27 kg. Il m'écoute, parfois. La plupart du temps il se contente de rester au pied avant de filer sans prévenir comme s'il avait la mort aux trousses. (On m'a prévenu au refuge de la tentation diabolique que représente un écureuil.) Il n'a pas besoin de laisse ou plutôt, nous avons décidé d'un commun accord de l'oublier dans un tiroir après qu'il en ai déchiqueté le tissu jusqu'aux fils. Il est adorable, c'est ce qui le rattrape. Une chance sur deux pour qu'il soit sage, surtout lorsque je finis par capituler à ses facéties. C'est stupide mais on dirait qu'il teste les limites de ma patience, qu'il me force à sortir de cette apathie constante qui m'embrume le cerveau en accumulant toutes les bêtises possibles. Et lorsque je finis par craquer, que les voix sont trop prégnantes ou les résidus de mon addiction me font trembler, il vient poser sa grosse tête sur mes genoux comme pour se faire pardonner. Comme pour aider. Il plonge bleus dans les bleus, il cherche la communication d'un langage animal que je ne connaît pas. Il n'a pas les mots mais je commence à comprendre ses habitudes, anticiper ses besoins tout comme il semble attentif aux miens. Nous avons finit par en établir notre petite routine; il me laisse dormir tout mon saoul à condition qu'à mon réveil la journée commence par une promenade peu importe l'heure. Dormir régulièrement, normalement, quelque chose que je n'avais pas connu depuis longtemps. Sûrement l'un des seuls changements positifs de mon existence. Plus de paralysie du sommeil, plus de cauchemars. Après tout ils sont déjà là dans mon esprit, face à moi lorsque éveillé.

***


L'air est aussi glaçant que le silence. La ville s'éveille peu à peu malgré le brouillard matinal. L'herbe du parc est humide, gelée, la neige fraîche par endroits crisse légèrement sous mes pas. Je ne sais pas si elle tiendra, si le grand manteau blanc saura lui aussi tout effacer l'espace de quelques jours. Cujo n'a pas l'air touché par ces préoccupations, se faisant un plaisir de laisser de grandes traînées de son passage et de démolir toutes les congères au pied des arbres. Le pelage agouti se couvre de neige, ça sent le chien mouillé et même s'il va innocemment se rouler dans mes draps par la suite, je ne peux pas m'empêcher de partager son enthousiasme. Un sentiment de trêve, un instant suspendu dans le temps où même les voix n'ont rien à redire. A l'abri de ces choses incompréhensibles, de la maladie et des doutes. L'animal tourne en rond sur lui même, disparaît dans un buisson avant de réapparaître pour me prendre par surprise. Il joue et c'est au moins un de nous qui s'éclate. Je soupire, me penchant pour lui glisser une tape furtive sur l'arrière train lorsqu'il passe au galop avant de se volatiliser à nouveau. « Cujo revient ! On y voit presque rien, j'peux pas jouer à chat comme à la maison ! » Que je hèle par delà les ténèbres d'un grand sapin. Un frisson me remonte subitement le long de l'échine alors que je serre un peu plus mon écharpe sur le bas de mon visage. Un soupçon d'inconfort dans la pénombre, la crainte enfantine de voir quelque chose surgir sans prévenir. Je crains la noirceur malgré moi, redoute les recoins sombres et les chimères qui s'y cachent. Ce que je ne peux pas distinguer m'obsède, moi qui ne voulait pas voir la vérité en face. Un buisson bouge à ma droite et je fais quelques pas dans sa direction. « Aller viens là gros balourd, on s'est assez promenés pour aujourd'hui. » Je tends la main pour écarter une branche mais c'est la mâchoire de Cujo qui me prend de cours et fond sur ma manche toutes dents dehors. Il se saisit du tissu, tirant de toute sa brutalité animale dans un bond. Je fais volte face, contraint de reculer alors qu'il m'emporte de quelques enjambées. « Qu’est-ce qui te prend arrête ! » J'hurle, un peu paniqué par son comportement alors qu'il continue à essayer de me forcer à reculer en tirant sur mon vêtement. « Non ! » Le ton est plus ferme, suffisant pour le faire arrêter de grogner. Il recule même, les oreilles aplaties sur son crâne. Mais ce n'est pas moi qu'il regarde, pas ma colère qu'il craint. Quelque chose me fait me retourner malgré le silence uniquement percés par les couinements de Cujo. Un instinct. Entre les arbres dans les ténèbres je peux à peine distinguer une silhouette dodeliner vers nous. A mesure qu'elle avance je fronce les sourcils de sa petite taille et comprends qu'il s'agit là d'un autre animal. Étrangement je sens au fond de moi que ce n'est pas un autre chien errant, bien trop gros pour être un chat. Ou un très très gros chat. « Qu'est-ce que… » Un cri s'étrangle sur mes cordes vocales. Le museau capture la lumière, la truffe onyx aux longues et fines moustaches qui frétillent. Les yeux qui capturent la faible lumière blafarde d'un lampadaire, la lueur ambrée du regard d'un félin qui se meut sans un bruit jusqu’à sa proie. Je recule sous la surprise et finit au sol dans un amas de neige, de vêtements et de pelage touffu. Cujo s'est jeté sur moi comme pour faire barrage de son corps et j'essaie de nous dépêtrer pour fuir le danger. Mais à ma grande surprise le danger en question s'affale sur le sol à quelques mètres seulement, se roulant sur le dos dans un nuage de poudreuse. Je reste choqué et tout aussi perplexe quand à cet incident, me voyant déjà le cou dans la gueule de l'animal. Je ne suis pas certain de quel type de grand félin il s'agit, mais certainement pas un animal natif d'Arcadia. Ou même du pays pour ce que cela importe. J'essaie de me relever toujours avec l'intention de fuir, soulevant le poids de mon chien pour le pousser sur le côté. Lorsque j'y parviens le félin n'a toujours pas bougé, peut être considère-il sa proie avant de la déchiqueter. J'observe les énormes pattes en l'air, les griffes rétractées mais pourtant bien présentes. C'est là que je distingue les marques sur le pelage sombre, des cicatrices sous les quelques motifs mouchetés. Il y a quelque chose d'étrange avec cet animal, au delà de l'évidence. Il n'a pas l'air sauvage, même si je sais mieux que quiconque qu'une bête à l'air adorable peut aussi être un monstre. Je jette un œil à Cujo, celui-ci semble s'être apaisé. Un léger souffle m'échappe et je reporte mon attention sur le félin. Je me demande s'il s'est échappé du zoo ou s'il est apprivoisé. Certaines personnes sont assez folles pour garder de tels animaux de compagnie. Je me mords les lèvres et après un moment d'hésitation je fais un pas vers la bête en essayant de rester à sa hauteur, jambes fléchies légèrement. Peut être que c'est une mauvaise idée, une très très mauvaise idée. Mais quelque chose me dit que si je cours pour m'échapper le félin risque de vite me rattraper et c’en serait fini de moi pour de bon. Je ne sais pas quoi faire en cas de rencontre fortuite avec un animal sauvage, ma seule jungle est urbaine. A défaut je tends la main, continuant d'avancer lentement jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de la tête de l'animal. T'es vraiment stupide. Tu veux vraiment mourir. Les voix semblent unanimes dans ma tête. Mes phalanges finissent par s'enfoncer dans la fourrure épaisse du cou de l'animal. Un long souffle m'échappe, j'ai retenu ma respiration malgré moi. Un genoux au sol, la main sur ce gros chat qui pourrait me décapiter d'un coup de patte paresseuse. L'adrénaline me court dans les veines, je peux sentir Cujo à s'asseoir dans la neige à mes côtés. Un soulagement étrange qui ne durera qu'un temps. La bête ne semble pas encore décidée à attaquer. Peut-être que Maldwyn Jones va vraiment mourir aujourd'hui, de corps en plus d'esprit. Whatever. Au point où nous en sommes, déjà six pieds sous terre.


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little kitty cat - Dim 30 Déc - 14:13


MALDWYN & JANAGUAR
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Tout est différent. Le paysage est plus bas, les arbres, plus grands, le corps, plus lourd, l’odorat, plus sensible. Il a même encore plus chaud Jan, sentant son coeur bondir plus fort dans sa poitrine, plus rapidement. Il apprendra plus tard qu’un jaguar au repos a une température avoisinant les 40,5°C. Il deviendra expert en félin à défaut de savoir maitriser celui qui s’éveille au fond de sa carcasse. La neige contre son pelage, les roulades dans le manteau blanc, il y prend gout rapidement, adore la sensation de liberté que ça lui procure. Personne pour l’emmerder, personne pour lui dire d’arrêter, l’animal en lui prend plus d’espace à mesure que l’homme se sent connecté. Pas écrasé, pas mis dans un coin, non, c’est comme une osmose retrouvée, une union comme lorsqu’il se bat au côté de Joaquin. Il se sent à l'aise, malgré le stress du début et resterait bien des heures à se rouler dans la neige si une odeur ne l’avait pas remis sur ses quatre pattes. Deux instincts prédateurs éveillés au même instant, celui de l’animal et celui du capitano. Les prunelles ambrées voguent lentement de droite à gauche, les pattes énormes révélant le vert humide sous le manteau neigeux. Cette odeur… C’est celle qui l’a mis au sol tout à l’heure. Une odeur canine, délicieuse, dont il ferait bien son quatre heure tant la faim lui ronge les entrailles.
Il essaye de bouger, les quelques pas lui prouvent deux secondes plus tard qu’il devrait rester là où il est. Trop de difficulté, le corps qui tangue sous le poids inhabituel et surtout… Cette vision périphérique et bichromatique qui le dérangent bien plus que le reste. Il voit trop et pas assez à la fois, différemment qu’en tant qu’humain. Et lui qui a passé toute sa vie à chasser les hommes, maintenant il se retrouve à tout réapprendre avec un autre corps que le sien. C’est déroutant, ça l'agace et ça lui rappelle son enfance.
Alors les fesses se posent au sol, il ne ressent même pas le froid de la neige sous l’épais pelage noir, juste un léger picotement et… Il se relève brutalement, feulement de douleur, la queue ayant été écrasé sous la posture prise. Putà c’est chiant ça, qu’il pense Jan et que l'animal grogne. Ça prend trop de place et ça ne se met pas où il veut. Avant de recommencer, il prend soin de la poser à côté (presque il la prendrait dans ses patounes pour la déposer délicatement sur le sol). Elle est mouchetée, duveteuse, c’est amusant en fin de compte, assez pour qu’il oublie l’odeur et se concentre sur le mouvement régulier du bout de la queue sur la neige blanche.

Ça frappe le sol, ça fait voler les flocons. Ça frappe encore, ça bouge de droite à gauche. C’est mignon, on dirait celle de Cala mais en plus puissante. Jan est comme le chaton. Il est un félin. Ça fait tilt dans la tête à ce moment là, en regardant la queue qui joue avec la neige. Alejandro Flores est un gros chat, un jaguar plus précisément. Du moins, d’après ce que l’animal lui murmure dans le crâne. Ça commence à faire du monde là-dedans, entre le dieu, le fauve et l’homme. Bientôt, y’aura plus de place pour la réflexion (y'en a-t-il déjà eu ?)
À nouveau l’odeur. Les naseaux qui tremblent, la gueule, relevée. La queue s’est arrêtée de jouer avec la neige, les quatre pattes bien ancrées dans le manteau neigeux, les muscles se sont aussi bandés. Et il le voit, malgré le noir et blanc, l’homme qui approche avec le chien à côté. A vrai dire, c’est plus le canidé qui intéresse le félin, les prunelles brûlant sous un feu qui ne demande qu’à tout consumer. Est-ce l’homme qui contrôle l’animal ou l’animal qui se laisse appâter par un geste tendre ? Il n’en sais rien Jan, mais se laisse approcher sans montrer les crocs, sans sortir les griffes, la tête haute, les moustaches, sensibles à la moindre attention.

La main humaine fourrage dans le pelage sombre, les doigts, bien que tremblants, découvrant le bas du large cou qui se laisse caresser sans vergogne. S'il savait, l'inconnu, qu'il est entrain de chatouiller la peau du capitano de la Calavera, il éviterait peut-être de se rapprocher de trop près.  Les yeux ambrés se ferment de contentement, le corps ondule un peu, la tête se tourne sur le côté. Oui, ici, ça gratte un peu. Parfait. Le ronronnement ne se fait pas attendre, les jaguar restent des félins, et comme les chats, ils apprécient la tendresse, même celle picorée par la peur et le stress. "raouh" C'était censé dire encore, ça ne ressemble pas à grand chose mais ça a le mérite d'être entendu. Et alors que la main continue, le corps se lève, les pattes arrière comme ressort, les pattes avant se posant brutalement sur les épaules du pauvre fou. La léchouille ne se fait pas attendre, pour un jaguar, c'est un remerciement en bon et due forme.


dés:
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little kitty cat - Dim 30 Déc - 14:13

Le membre 'Alejandro Flores' a effectué l'action suivante : ALEA JACTA EST


'OUI/NON' : 2
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little kitty cat - Mer 2 Jan - 20:08


MALDWYN & JANAGUAR
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De toutes ces choses qui sont arrivées ces derniers mois, c'est bien la rencontre la plus inattendue qui soit. Je sais que je peux maintenant m'attendre à croiser l'inhabituel et le surnaturel à tous les coins de rue d’Arcadia. Mais un animal sauvage subtropical qui se vautre dans la neige en plein mois de décembre au milieu d'un parc, c'est peut être un tout petit peu plus extraordinaire que de respirer sous l'eau ou de soigner les mourants. Un étrange mélange entre hasard naturel et l’irresponsabilité humaine face à ses lois. Entre ces causes je ne saurais choisir, alors ne peux qu'ouvrir de grands yeux à observer le félin se mouvoir avec grâce. On ne vit qu'une fois ce genre de choses je crois. Et mon existence se serait peut être vite écourtée si la bête était d'humeur prédatrice. Quelque chose que l'on a tendance à vite oublier, même avec nos animaux domestiques. Un animal reste un animal, il n'est jamais vraiment dompté, il tolère vos ordres tant que vous le respectez. Instaurer cette relation de confiance est nécessaire car l'échange marche dans les deux sens, comme avec un être humain. J'ai compris cela naturellement avec Cujo, un pacte signé instinctivement. Il ne me mords pas les mollets tant que je remplis sa gamelle. Il se prend pour mon garde du corps tant que j'accepte de le préserver aussi. Je suis son maître. Et si la ligne d'égal à égal entre homme est animal n'est pas physiquement possible, elle existe pourtant entre nous. Je vois les couleurs pour lui et il sent le danger pour moi. Nous nous complétons, une osmose entre crocs et dents, mots et aboiements.

Mais cette relation de maître à chien n'est en rien comparable à l'adrénaline offerte par la puissante bête devant moi. Il m'a accordé sa confiance, m'a laissé le toucher sans être tenté de m'arracher le bras pour se défendre. Il ne semble pas me voir comme une menace ou un repas. Pour l'instant. Un soupire grinçant m'échappe lorsque l'animal cède pour se laisser caresser. Une partie de mon esprit se sent immensément fier alors que le reste pense déjà aux traces de mon sang dans la neige. Un ancien professeur de l'université meurt en caressant un grand félin. Les autorités cherchent encore ses restes. J'imagine déjà le succès des gros titres et les mères engueuler leurs enfants qui mettent les doigts entre les barreaux des cages du Zoo. Patricia Philomena Smith, veux-tu finir comme Mr Jones avec une main en moins ? Alors j'hésite un instant avant de plonger mes doigts plus en profondeur dans l'épaisse fourrure si lascivement offerte. La gueule du félin est très proche de mon corps et je continue de faire le calcul mine de rien alors que je gratte son cou révélé. Son grognement me résonne dans les entrailles et me fait légèrement sursauter avant de m'arracher un sourire. « T'es un bon gros chat toi dis donc. » Que je commente timidement, osant m'aventurer à caresser plus près de ses babines. Les moustaches de l'animal frétillent avant qu'il ne volte-face. « Un très très gros…wouah ! » Plaqué au sol par les pattes et le poids de la bête, la gueule au souffle chaud sur mon visage qui découvre une énorme langue. Je devrais être habitué à ce genre de traitements avec un chien comme Cujo, excepté que ce félin parvient à me laver la face en un seul coup râpeux. Mon chien jappe, alerté par mon exclamation de surprise. Pourtant il reste à distance, faisant quelques bonds sur place comme pour essayer de distraire la bête incroyablement affectueuse. Ou par jalousie, qui sait. Je tente de me redresser en repoussant doucement les puissantes pattes sans parvenir à les bouger, mes mains brossant le pelage à défaut. C'est la que je les remarques, sur la peau fragile de l'animal, entre les surpiqûres de l'épais manteau. Est-ce que ce sont… des tatouages ? Stupéfait j'écarte un peu plus les poils entre mes doigts en essayant de distinguer les motifs. Un animal sauvage avec des tatouages. Qui. Quoi. Comment ? Quel gardien de zoo est assez fou pour raser et tatouer un grand félin capable de lui arracher la tête au moindre sursaut? Je ne savais même pas que c'était possible. J'ai entendu parlé de tatoueurs qui s'entraînent sur la peau de cochons, mais des félins. Non, je dois halluciner. Ma main se détache des muscles puissants et je tente une nouvelle fois de m'extirper. Je suis moins confortable à l'idée d'avoir mon nouvel ami et ses grosses pattes sur mes épaules contre le sol. Il n'a pas l'air décidé à sortir les griffes et me transformer en émincé. Je crois que Cujo commence à sentir mon malaise, grognant un avertissement. « Ça va aller. » Que je lui lance pour le rassurer. « Gros chat ne va pas me manger, n’est-ce pas ? » Que j'interroge la bête en lui grattant sous le menton, montant et descendant contre son cou. « C'est que je ne suis pas très digeste de toute manière. » Que j'ajoute pour la forme, juste au cas où. Je lui caresse une oreille et le dessus du cou. « Par contre si tu veux bien te pousser un petit peu…? J'ai du mal à respirer. » Je plonge mon regard dans ces grands yeux aux pupilles dilatées. Mon cœur s'accélère, le souffle court face au danger imminent et pourtant absent. Si j'avais su qu'être face à un fauve était aussi grisant, je n'aurais peut être jamais commencé la drogue et rejoint le cirque.
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little kitty cat - Jeu 3 Jan - 12:20


MALDWYN & JANAGUAR
Let's go, let's go little kitty cat
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Ça a le goût de liberté, du laisser-aller, de la folie aussi. C’est grisant, de ne pas avoir à réfléchir, de se laisser dompter par l’instinct animal sans avoir peur d’une quelconque conséquence. Qu’est ce qui peut lui arriver, au capitano ? À part se faire attraper par la fourrière et ramener dans un zoo ? Un coup de patte, il les tue. Un coup de dent, il les tue. Un coup de griffes, il les tue. C’est donc pour ça qu’il s’est transformé ? Machine à tuer que le Dieu s’amuse à huiler plus les années avancent et plus la fin de l’homme approche. Après les mains, après le souffle, c’est l’identité toute entière du capitano qui disparait au profit d’Ah Puch. Ça le mettrait en colère Alejandro, si le goût de l’aventure n’était pas aussi fort. Il est un animal, est-ce que ça change beaucoup à d’habitude ? No.
Il les sent, les doigts dans son pelage, qui grattent, caressent, le rendent dingue. Et il se fiche bien que c’est un homme autre que le sien qui lui fait du bien.  Il en oublierait presque Joaquin, la course, la Calavera, la guerre, l’illogisme de cette situation, la neige, tout ça, tant la liberté a un gout de reviens-y. Il resterait bien des heures dans cette enveloppe Jan, prenant goût aux caresses de l’inconnu et se fichant bien de… Il a quoi le clébard ? La tête se relève brutalement sous les glapissements de l’animal. Il est jaloux ? Le grognement est léger, du moins, il en a l’impression le jaguar. Les naseaux frémissent, les prunelles sont plantées dans celles du husky. Il veut faire la course ? Il veut voir qui va gagner ? Il est prêt Jan, à se battre pour garder les caresses de… Ah oui ici, c’est bien. Oubli de l’esprit, le goût de la bagarre a disparu comme chez un gosse dont l’attention est piquée toutes les dix secondes par une autre thématique. Le capitano n'est plus, l'animal a pris sa place, le dieu se délecte de cet abandon imprévu.

Les doigts dégringolent sous le menton, les mots sont entendus mais pas réellement écoutés. Non, non, pas manger, il ne pourrait plus faire de câlin, ce serait bien dommage. Et plus les doigts fourragent dans le pelage, plus le corps se laisse aller, le poids du jaguar n’étant pas le même que l'homme. Le ventre musclé se détend, les pattes glissent et tout doucement, la carcasse animale s’allonge sur celle humaine. Il abandonne un grognement de bonheur Jan, supplanté par un de rage à l’instant même où la main inconnue remonte un peu trop haut, un peu trop près des cicatrices qui ne lui appartiennent pas. La réaction est immédiate, les griffes rétractées sont sorties, la terre enneigée retournée sous les coups de pattes. Le corps se redresse, se recule, les crocs sont montrés sous la lippe relevée. Il a envie de chiquer la main qui vient de se rapprocher d’un peu trop près, il a envie de… no. Putà. Il a envie de dévo-…  « graouh…. » Pas encore. Les paupières se ferment puis se rouvrent, pupilles ambrées qui deviennent sombres et reprennent leur nuance dorée en une seconde. La respiration est erratique, la tête se mouve de droite à gauche, les griffes se plantent dans la neige. L’esprit se bat contre l’animal, le corps se cabre, violence de trop d’âmes combattant pour un peu de place. Personne ne le touche ici. À Joaquin. C’est à … C’est Joaquin. Joaquin. Le prénom qui prend des allures de prière, l’homme qui se retient aux souvenirs, au visage, aux caresses, aux baisers, aux murmures. Jan qui se retient à Joaquin pour se relever, redevenir lui, faire plier l'animal et hurler le dieu. Les paupières se réouvrent, l'or est enfin remplacé par l’ébène.

Les grognements continuent, le pelage qui se déchire, la colonne qui danse sous la rage et la douleur de se retransformer en si peu de temps.  Il ne comprends rien Jan, ne saisit pas ce qui se passe dans son propre corps. Mais la chaleur l’abandonne, celle de l’animal alors que la peau apparait, encrées, celle de l’humain. Les naseaux deviennent narines, la mâchoire s’amincit, la queue duveteuse disparait, les tâches redeviennent tatouages et cicatrices, les griffes, des ongles coupés, les pattes… De simple mains. Le souffle est rapide, la peau, encrée de milles et une marques, la tête se relève enfin. Et c’est face à un homme aux yeux noirs et à quatre pattes dans la neige, le corps tremblant sous le stress et le froid, que l’inconnu se retrouve.  « J’ai soif. » Un homme qui parle et qui n’a plus rien d’un jaguar.
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little kitty cat - Sam 5 Jan - 15:18


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Je peux sentir la vie pulser sous mes doigts. C'est une sensation familière et pourtant elle fait battre mon cœur comme jamais. Parce que aussi stupide soit-il mon acte me fait réaliser que la peur a toujours été ce qui me retiens. Que si elle est nécessaire à préserver mon existence elle en a aussi entravé plus d'une découverte. Je sais que le monde dans lequel je vis maintenant est bien loin de celui dans lequel je suis né. Que toutes ces choses inexplicables sont maintenant le lot de tous les jours. J'avais déjà peur lorsque la normalité était là seule règle. J'étais déjà incapable d'accepter ce que je ne pouvais comprendre quand le mystère n'en était pas vraiment un. Alors par ce simple geste dangereux j'embrasse malgré moi l'ensemble des possibilités que j'avais farouchement gardées à distance jusque là. Je devrais être terrifié par cet animal sauvage, la force monstrueuse avec laquelle il pourrait me réduire en pièces. Et quelque part je le suis, c'est ce qui me prouve que j'ai encore envie de vivre. Je devrais être terrifié comme j'ai été terrifié à l'idée de mourir des mains de mon demi frère ou secoué par la violente révélation d'apprendre que Lise n'est pas humaine. Mais la peur a finit par se mêler de curiosité, l'attraction impossible à ignorer. Au lieu de fuir je finis enfin par avancer. Et si je dois encore régler le problème de savoir quand freiner avant de me prendre un mur, c'est déjà plus de changements en moi qu'il n'y en a jamais eu.

La bête mortelle pourtant terrassée par les caresses, le poids de sa carcasse qui se fait un peu plus lourd et sans merci contre mon torse. Si une partie de mon corps commence à geler de la neige qui humidifie mes vêtements, tandis que l'autre étoufferait presque contre l'épaisse fourrure sombre. Le gros chat se prélasse et se détend, ses pattes s'étirent avec plaisir de chaque côté de ma tête et je commence à me dire qu'à cette distance au moins je ne verrais pas le coup venir. Cujo reste alarmé malgré tout, il semble respecter une certaine distance de sécurité vis à vis de la bête, confus du rôle qu'il doit avoir au nom de son maître. Je suis aussi confus que lui, échappant un murmure de surprise lorsque la bête racle la neige de ses griffes comme un chaton exprime son plaisir. Le sourire qui perce mes lèvres n'est que de courte durée pourtant lorsque mes doigts remontent sur la nuque de l'animal. La peau y est plus dure, le pelage plus épars et abîmé. Une blessure, une cicatrice peut être ? Je n'ai pas le temps de comprendre car le grognement de la bête fait trembler mes entrailles. Elle commence à être instable, sa queue fouette le sol de colère, sa tête semble crispée d'un conflit incompréhensible. Le râle continue, bien vite rejoint par les grondement de mon chien aux babines retroussées. Le poil du husky se hérisse alors que celui du félin semble agité d'un mouvement incontrôlable et anormal. J'échappe un cri malgré moi, piégé au sol entre les pattes puissantes j'essaie de me dégager mais mes gants glissent sur la neige, complètement impuissant face à ce poid sur le mien. Cujo non… va-t-en, ne reste pas là… La pensée est instinctive, mon esprit terrorisé est incapable de trouver le bon réflexe de survie. Le chien montre un peu plus les crocs, se rapproche lentement, le corps tremblant de rage est prêt à sauter dans un effort suicidaire pour me sauver. Mais mon regard s’est fixé sur le spectacle de métamorphose face à moi. J'ai fermé les yeux un instant avant l'impact de peur d'observer la mort en face, pourtant il ne vient pas. A la place les pupilles verticales trouvent une forme humaine, le pelage disparaît pour ne laisser que la peau nue et vulnérable, les muscles puissants du félin retrouvent une échelle et une forme moins animale. Mes membres redoublent d'efforts pour se dégager de ce phénomène terrifiant et inexplicable. Ma voix n'est qu'un gargouillis de mots informes. « Qu'est ce que… » Alors que la surprise et la peur atteignent leur paroxysme mon cou exulte d’un sursaut, ma tête partant en arrière alors que mes yeux se révulsent. L'impression de me sentir autre, ailleurs. La bête observée à distance mais elle se rapproche. Je cours, au ralenti, mais je suis prêt à lui sauter dessus. Quelques secondes avant l'impact. Puis je la sens, je la vois d'encore plus loin. J'hurle à la mort de sa présence. Les autres me répondent à la ronde, ils l'ont senti eu aussi ont compris. Tous crocs dehors, la mâchoire qui se détache pour se refermer sur la menace. Cet homme étrange, cette métamorphose en noir et blanc, instance d'un autre monde qu'il me faut détruire pour le protéger. Pour me protéger. Pourtant plus je m'approche et plus je nous vois, plus je le comprends pour ce qu'il n'est pas. Il n'est pas un monstre. Il n'est pas une erreur de la nature, il fait parti de cette nature. Au moment de l'impact mon esprit reprend le contrôle, mes crocs se plantent avec violence dans la matière duveteuse et ferme. Ma mâchoire s'est refermée sur mon avant bras. Cujo à mordu la main de son maître qui s'est dressée sur son passage. Mes yeux retrouvent leur couleur. « Non. » Que je grogne d'une voix rauque au canidé qui se mets bien vite à couiner et baisser la tête, confus à l'idée de ce qu'il vient de se produire et de s'être retourné contre moi. Mes propres sentiments contradictoires. Je cligne des yeux un instant, désorienté, avant de grimacer en baissant mon bras qui s'est levé par réflexe pour protéger le visage de l'inconnu. La morsure a été atténuée par la manche de mon manteau et l'épaisseur de mon pull mais la puissance de l'animal m'a quand même abîmé le muscle. Je pose mon regard sur le félin maintenant humain avant de le détourner tout aussi vite face à sa nudité. « Est-ce…que ça va ? » Que je demande timidement, le visage obstinément tourné vers un arbre au hasard. C'est un très joli sapin qu'il est beau ce sapin. Je rougis malgré moi de la situation, essayant de ne pas penser au fait qu'il y a quelques instants j'étais en train de gratter le cou de l'animal. Le cou de l’homme ? Je m'éclaircis la gorge bruyamment, esquissant un geste pour me dégager. Je continue d'essayer d'ignorer l'éléphant dans la pièce avant de soupirer. « Excusez… » Que je lâche faiblement en me redressant maladroitement. Je peux entendre les chiens du voisinage hurler à la mort entre les arbres. Cujo vient cogner sa carcasse contre mes jambes et je le gratifie d'une brève caresse sur la tête. Je considère un instant l'inconnu avant poser mon regard sur les entailles profondes de griffes dans le sol. « Allez ‘ttraper froid. » Que j'essaie de constater calmement mais un ton revêche et grognon sort à la place. Les mots semblent peser de plus en plus lourd sur ma langue. Je retire mon manteau pour le lui tendre. Je veux accompagner ce geste d'une offre bienveillante mais les mots restent cette fois complètement coincés dans ma gorge. A la place, je lui fourre le vêtement entre les bras brutalement en lâchant un raclement de gorge accompagné d'un tic nerveux du visage. L'envie de lui grogner dessus, lui montrer moi aussi les crocs pour m'avoir terrifié ainsi. La normalité était la seule règle, maintenant la règle stipule que tout est possible. Alors aujourd'hui j'ai décidé de ne plus avoir peur et d'avancer.
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little kitty cat - Lun 7 Jan - 22:04


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Il a froid Jan, tellement froid qu’il tremble sans pouvoir se calmer.  C’est un froid inhérent à la douleur et au malaise. À celui qui vous laisse l’esprit paumé et le coeur touché. Il se souvient bien de la transformation, encore plus de la faim grondante et de l’envie de griffer les arbres. Il se souvient aussi du pelage chaud sur la peau abimée, de la sensation d’être au sol, plus rapide, plus lourd mais avec tout à réapprendre. Et l’odeur, il s’en rappelle aussi, bestiale, musquée, différente de la sienne. Pas de souvenirs ni de rêve, rien qu’une réalité qui se rappelle à lui par ce froid piquant qui ne lui donne aucune seconde de répit. Les yeux sont clos, le souffle bruyant. Il ne regarde pas autour, se sait entièrement nu avec la peau qui gratte sur le dos, le ventre et sous les mains. Il a envie de se l’arracher tellement c’est douloureux, cette sensation de ne plus s’être appartenu durant une vingtaine de minutes. Comme si le dieu s’était emparé totalement de lui sans lui demander son accord, qu’il avait pris sa carcasse comme une simple enveloppe et avait décidé de ses faits et gestes sans le laisser élever la voix. Il avait beau crier, il ne faisait que rugir. Il aurait pu pleurer, il n’aurait fait que piailler. Il n’était plus lui, il n’était plus rien. Et pire que la transformation, pire que l’animal, la perte de maitrise de qui il est, là est la plus grande frayeur du capitano de la Calavera. Il ne s’appartient plus. Il n’est plus qu’un pantin du dieu maya.

Il jète à peine un regard à l’homme sur le côté, ne le voit que bouger, s’arrêter, repartir en arrière, revenir. Il voit l'animal aussi, montre les crocs face au canidé dans une réaction instinctive. Jan ne comprends rien, ne cherche pas non plus à savoir ce qui se passe. Seuls les hurlements d'autres chiens le font réagir, la tête est relevée brutalement, les pupilles rétrécies sous l’appel de la meute dont il se sait l’ennemi. Le corps d’un homme mais la réaction d’un jaguar, oreille tendue, regard cherchant l’attaque. Mais rien. Seulement le pauvre homme de tout à l’heure, qui titube légèrement, le bras maintenu alors qu’une question est posée. C’est un peu grogné et pendant une seconde, le capitano a l’impression de ne pas comprendre. L’esprit toujours au sol, comme si l’animal perdurait malgré l’enveloppe humaine retrouvée, il reste muet, incapable de s’exprimer.
Il ne comprend pas pourquoi l’autre se retourne et seul le vent glacial lui rappelle une seconde fois qu’il est nu. Un coup d’oeil sur le corps, le poil sombre a laissé place a un duvet plus clair, quant à la peau, les cicatrices rougissent sous le froid. Nous ne parlerons pas du reste, il fait froid, ça se sait et Jan n’apprécie pas du tout cette vue de son corps en plein matin de décembre.  « Merci… » C’est un peu grogné, comme la question de l’autre. La veste est enfilée rapidement, la chaleur du manteau est réconfortante mais pas sa longueur. À peine couvre-t-il les fesses, ça en devient presque gênant à force. Les sourcils froncés, la lippe relevée, faire sortir l’animal de l’homme est plus difficile que l’opposé.  « Vous… Ça va ?» Car l’autre aussi n’a pas l’air d’aller bien, les tics sur son visage laissant le capitano aux aguets, tout comme le bras retenu de l'autre main. Il a été attaqué ? Par qui ? Le chien ? Il n'aime pas ça le second de la Calavera, le jaguar non plus. Mais il ne peut pas rester immobile plus longtemps, tant pis pour le danger, il doit marcher s’il ne veut finir gelé.  « Je… On est où ? Loin de Delray Hollow ? » Même plus de montre, plus de fringues, plus de… portable. Joaquin. Putà.  Un pas, les pieds qui tremblent, le centre de gravité a encore changé, une autre perturbation de la vue en si peu de temps, ça devient difficile à gérer. Le corps valdingue au sol, les fesses  se retrouvent dans la neige et se relèvent aussitôt tellement ça brûle la peau, tellement ça mord la chair. Putain d'hiver. Putain de divinité.  « Vous… Il est quelle heure ? » La panique dans les mots, le stress, la colère, la rage, la peur aussi, tout en quelques phrases, tout sur un visage qui a des allures d’éclipse solaire. C’est sombre et lumineux à la fois, gênant et hypnotisant. Petit paradoxe qui s'en rend compte à cet instant, homme-enfant, homme-animal à présent. Et ne pas laisser le temps à l'inconnu de répondre à aucune question. L’homme s’empare enfin de l’animal, abandonne les quelques traits bestiaux et reprends son masque de capitano. L’heure, des explications une raison. Maintenant et que ça saute.
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little kitty cat - Jeu 17 Jan - 20:18


MALDWYN & JANAGUAR
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La stupeur laisse étrangement place à l'inquiétude. Comme si j'étais blasé de l'inédit de cette situation et qu'au final je ne voyais plus que l'évidence d'un inconnu aussi perdu que moi. Un homme qui vient de se métamorphoser sous mes yeux, une bête qui déguise sa vraie nature. Quatre membres maintenant dépourvus de fourrure, les entrelacs de tatouages que j'avais deviné au travers du duvet sombre. Tout fait sens tout à coups. L'attitude amicale de l'animal pourtant mortel, la réaction de Cujo comme s'il avait senti autre chose par delà le félin. Clemens me l'avait dit, il y a plus de secrets dans ce monde que ce que je peux imaginer. Il m'a confirmé que les loups garous n'existaient pas, mais je ne sais pas quoi faire dans ce cas de ce jaguar-garou qui titube dans la neige à mes pieds. Un remerciement grogné, une main qui attrape bien vite le manteau tendu pour emmitoufler la carcasse humaine. Je dois revoir mon échelle des possibles, ce que je viens de voir remet beaucoup de concept en question. Je peux en quelque sorte comprendre la faculté de mon frère à soigner une blessure, ou encore l'adaptation sous-marine dont Lise est capable. Mais une métamorphose complète est bien plus extraordinaire à accepter. Pourtant les faits sont là, et il va falloir que je les affrontes maintenant que j'ai perdu mon ouverture pour fuir en courant sans me retourner et laisser ce type cul-nul dans la poudreuse.

Le malaise gonflé aux joues, le nez toujours pointés vers le Nord pour éviter d'observer le sud de son corps qui se couvre à peine sous mon vêtement. Je me racle la gorge pour lui répondre, jetant un rapide coup d'œil à mon avant bras. « Ça va. » Quelques mailles de mon pull se sont effilochées sous le tranchant des crocs, et mon manteau doit sûrement avoir subit le même sort. Je remonte rapidement ma manche pour constater de fines entailles, rien de grave cependant, la morsure amortie par mon apparat hivernal. Cujo se colle un peu plus contre mes jambes, son museau se frottant contre mes genoux. « Ça va. » Que je répète avant de relever le visage vers l'inconnu. De nouvelles questions qui me prennent au dépourvu, et en un flot de mot voilà que l'homme-félin trébuche et s'affale dans la neige une nouvelle fois. J'hésite un instant avant de me baisser à son chevet pour l'aider, une main maladroite se posant sur son épaule. Je prend une inspiration, un peu perplexe de devoir assister quelqu'un qui il y a quelques minutes avait la force animale de me plaquer au sol. Quelque chose me dit que je n'ai pas à m'en faire cependant, que sa panique est aussi passagère que la mienne. Je ne ferais pas l'erreur de sous estimer l'homme comme j'ai cru sous estimer l'animal. « Ça va... vous êtes humain. » Que je crois bon de préciser un peu naïvement, au cas où c'est aussi complexe pour lui que pour moi. «... vous aider, on est à Historical. » Je suis soulagé de retrouver progressivement l'usage des mots, encore un peu sonné par la situation, le timbre plus grave que d'ordinaire. Je passe mon bras sous le sien pour l'aider à se relever, glissant mon poignet maladroit sous son nez pour lui signifier l'heure. « 7:46 monsieur. » Oui je le traite de monsieur. C'est qu'il est plutôt dur de savoir comment s'adresser à quelqu'un qui a réussi l'exploit de pousser des griffes et une queue de félin. Surtout quand je l'ai gentiment insulté de gros chat et que je lui ai gratté le menton sans retenue quelques minutes plus tôt. Je perds un peu l'équilibre de la situation, mon esprit menace d'abandonner le navire de ces conneries mais je ne sais pas si ma politesse me laissera l'abandonner ainsi. Maldwyn Jones tu es vraiment un imbécile. Une fois l'homme remit sur pieds, je m'éloigne à distance respective. « Habitez à Delray c'est ça ? Je peux vous montrer le chemin... ou commander un taxi. » Parce qu'il en a parlé, et parce que malgré la dizaine de questions qui menace de s'échapper de mes lèvres c'est la plus docile qui prédomine. Je le dévisage un instant, lui adressant un sourire encourageant. « Ça va mieux avec mon manteau ? Je peux vous donner mon écharpe ou mes chaussettes, c'est dangereux d'être… » Je me tais abruptement, détournant le regard. «… dans la neige. » Je ne finis que la moitié de ma phrase, laissant l'évidence gênante de côté. « Vous auriez dû garder la fourrure, vous auriez eu plus chaud. » Je tente une blague pour détendre l'atmosphère, mais je crois que l'humour n'est pas mon fort. Je finis par tendre une main incertaine vers lui. « Maldwyn Jones. » Si je lui serre la main c'est comme si je serrais la patte du félin. Je préfère y penser comme ça plutôt que dans l'autre sens, c'est mieux pour ma santé mentale.

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little kitty cat - Sam 19 Jan - 10:54


MALDWYN & JANAGUAR
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Les informations se percutent dans la tête, l’incompréhension toujours présente même si le capitano discerne enfin une explication à ce changement brutal. Progression divine, le dieu pulse sous la carne. Il se réveille, prend plus de place, agrippe l’humanité de Jan pour la piétiner et se hisser au dessus. Ah Puch gratte, mord, dévore, Ah Puch grandit et le capitano sent son coeur bourdonner sous l’impuissance. Il attend ce moment depuis des années, préfère vivre en tant que dieu qu’en tant qu’homme mais… Tout a changé depuis Joaquin. Il ne veut pas perdre ça, ces émotions, ce besoin, ce désir, cet… amour. Il ne veut pas se laisser noyer par un dieu qui ne voit qu’en cette relation, un moyen de faire plier Buluc Chabtan sous les sentiments de son vassal. Il ne veut pas se battre Jan, pas comme ça du moins. Mais il ne sait pas s’il sera capable de résister aux assauts du divin.
7H45, les yeux qui longent le paysage. Ils sont dans un parc. Historic District. Ils sont dans un parc et il a le cul dans la neige. Clairement, aucune excuse valable ne lui vient en tête quand il va s’engouffrer dans le quartier mexicain. Expliquer à la fois sa nudité, la veste de l’inconnue, sa perte de fringues, son retard… C’est impossible de trouver une explication tangible à cette histoire.

Le bras attrapé, se relever seul est plus difficile qu’il ne le pensait et un coup de menton suffit à remercier l’inconnu. Merci… C’est un peu moins grogné qu’au début de leur conversation et ça suffira pour le moment. Le dos est encore un peu vouté, les prunelles voguant de droite à gauche sous les stimulations auditives. Il a l’impression d’être entre deux monde Jan, celui humain et celui animal et seule la voix de l’homme le rappelle à la réalité. Les sourcils sont froncés sous les mots qui sortent. Un taxi ? Non, non, pas de taxi, il peut marcher, il… Des chaussettes ? Mais on n’échange pas des chaussettes ! C’est plein de germes et de poussière, ça gratte si le tissu est mal choisi et ça peut puer si l’homme ne se lave pas correctement entre les orteils. Non, aucun échange de chaussette, Jan préfère sentir la neige sous ses talons et les branchages qui égratignent sa peau déjà bien marquée. Silencieux, encore, il écoute, encore, l’oreille tendue comme l’animal qu’il était quelques minutes auparavant. Il comprend toujours mais comme lorsqu’il était enfant, a un temps de latence pour répondre. Pas qu’il est stupide Jan, juste que trop d’information d’un coup, et c’est la noyade. Besoin de catégoriser, de définir chaque terme, pour tout comprendre, de savoir s’il doit grogner ou parler. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas agit ainsi, plus habitué à répondre sur le vif. L’animal en lui l’oblige à reprendre cette habitude abandonnée quand il a grandit.
Et alors qu’il allait reprendre la parole, l’immobilité du corps commençant à le faire trembler sous la température avoisinant le négatif, il arque un sourcil en entendant le nom de famille. Jones est un patronyme habituel chez les américains mais malgré tout, ses pensées sont dardées sur le blondinet de la Calavera. Aucun rapport entre les deux, mis à part leur air de paumé, la pensée est donc supprimée à peine est-elle apparue dans l’esprit du capitano. Alejandro Flores et… La poigne est attrapée, serrée légèrement sous les tremblements qui font danser les phalanges. Merci pour l’info sur… la fourrure. Je ne m’en serais pas douté ! Sarcasme au creux des mots, léger sourire au coin de la bouche, le second reprend petit à petit des couleurs et une humanité qu’il pensait éteinte pour quelques heures. Un regard sur la route qui se trace à quelques mètres d’eux, il préférait marcher Jan, ça lui permettra de remettre ses idées en place avant de débarquer chez les siens. Delray est a 15min en passant par… D’une main, il montre un chemin qui s’aventure parmi les maisons. Là-bas, c’est un… un raccourci. La main est rapidement mise dans la poche, il rarement habitué à avoir aussi froid. Le choc entre le corps bouillant et la température extérieure le fait souffler comme une maison sous les flammes.

Les pieds s’enfoncèrent dans le duvet opalin, les premiers pas furent plus difficiles mais petit à petit, l’habitude du coureur revint au galop. Un regard vers ce Maldwyn Jones pour voir s’il le suivait et surtout, une main tendue vers le chien qui ne le lâchait pas des prunelles. Il a froid, mais l’intérêt pour le cabot l’oblige à contrer la température glaciale. Il sent bon… Il n’aurait peut-être pas du dire ça… Mais l’odeur de l’animal qu’il avait senti tout à l’heure, lui revient à l’esprit comme un agréable souvenir. Il s’appelle comment ? Ça doit pas être…. courant pour vous de croiser des… Jaguar ? Panthère ? Guépard ? Quel type de félin était-il au final ? Le pelage noir n’est pas habituel des premiers, sauf en cas d’anomalie génétique, mais les seconds… Il se sentait plus léger qu’une panthère. Conscient que le panthéon maya était attaché à de nombreuses croyances autour des félins, il lui est difficile de faire le tri dans tout ça. J’étais quoi ? Panthère ? Et se moquer de l’illogisme de la conversation. L’homme en a vu bien assez pour que le capitano ne profite pas d’un témoin de sa situation.
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little kitty cat - Lun 21 Jan - 20:07


MALDWYN & JANAGUAR
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Planté comme un épouvantail que les corbeaux effraient, raide sur mes jambes et sapé des oripeaux du malaise. L'absence de mon manteau se fait sentir, le vent qui s'infiltre et mord la moindre parcelle de peau nue. Si j'ai froid ainsi alors je ne peux qu'imaginer l'état de cet inconnu qui patauge dans la neige. Une situation d'infortune dans laquelle il n'avait certainement pas prévu de se trouver à en juger par son air hébété. Et toujours cette foule de questions qui se presse à l'arrière de mes pensées, impatientes de pouvoir être posées. Est-ce que ça fait mal ? Est-ce que c'est courant de se transformer en félin ? Autant dire que je ne risque plus d'aller au zoo et d'apprécier la visite de la même manière. Si un homme peut se transformer en grand félin, alors en quoi peut-il se transformer d'autre ? Je jette un regard soupçonneux à mon chien malgré moi, lui tapotant la truffe alors que l'homme semble enfin tenir correctement sur ses jambes. La poigne serrée, une main étonnamment tiède au travers de mon gant malgré la poudreuse humide. Je hausse légèrement les sourcils de ce fait avant de hocher la tête lorsqu'il se présente à son tour. Son nom ne me dit rien à priori, une consonance indéniablement latine qui confirme l'accent que j'avais cru déceler. Un sarcasme empli de malice qui me fait rougir malgré moi de mon humour douteux. Je me demande s'il peut le contrôler pour le coup, où s'il se transforme de manière intempestive. Qui sait s'il ne risque pas de redevenir sauvage à chaque instant. J’esquisse un geste pour chercher mon téléphone pour contacter un taxi, tapotant mes poches vides avant de me souvenir que le gadget se trouve dans celles de mon manteau. Avec mes clés, mon portefeuille. Toute ma vie qui risque de me filer sous le nez si l'homme décide de pousser des griffes et de filer aussi vite qu'il est apparu. J'entrouvre doucement les lèvres, m'apprêtant à lui demander poliment de fouiller le vêtement mais voilà qu'il désigne déjà la route à suivre. À pieds. Il veut rentrer à pieds, à demi nu dans la neige. Cet homme est fou. L'hôpital qui se fout de la charité Marmonne une voix lointaine. Je cligne des paupières et le regarde déjà s'élancer, chaque pas se faisant plus sûr à mesure qu'il déblaie la neige parfois jusqu'à ses mollets. Je l'observe un instant, suffisamment incrédule pour être vite semé derrière par un Mr Flores déterminé. Et avec lui, c'est mon portefeuille qui se fait la malle. « Mais…! » J'échappe une faible protestation inutile avant de m'élancer à sa suite un peu contraint, Cujo sur mes talons.

Je le rattrape bien vite, le canidé jappant et sautant autour de nous comme s'il s'agissait d'un jeu. Ses prunelles bleues sont fixées sur l'homme, les miennes aussi. Je le surveille malgré moi, avenant du moindre pas de travers qu'il pourrait faire, mais aussi de plus en plus curieux. Un regard jeté vers mon compagnon à quatre pattes, il semblerait que l'intérêt soit partagé bien que son commentaire me fait froncer les sourcils. Je renifle l'air malgré moi, tentant de déceler une quelconque odeur de chien. Je lui ai donné un bain hier parce qu'il a trouvé ça drôle de renverser la poubelle, l'état de carnage de ma salle de bain pourra témoigner de ma réussite. Maître 1, Husky 0. J'enfonce mes doigts dans l'épaisse fourrure hivernale à la base de son cou. Mes lèvres forment un sourire un peu évasif. « Il s'appelle Cujo. » Que je réponds sans m'expliquer sur la raison du nom. Pas besoin d'affirmer à un inconnu que j'ai appelé mon chien en l'honneur d'un de ses confrères fictif démoniaque et mangeur d'hommes. Autant laisser planer l'ironie. Je calque ma cadence sur la sienne, Cujo tenant la marche en éclaireur, sa queue touffue balançant entre nous. Je considère sa question en silence, plutôt incertain sur ce que je dois dire. Ces choses ont longtemps été gardées secrètes à mon égard, aveugle de la réalité et de la vérité du monde autour de moi. Alors j'ignore si je dois lui avouer avoir déjà eu des expériences similaires où faire comme si de rien n'était. J'ai l'impression d'être malhonnête si je joue l'innocent, pour autant je ne connais rien à tout cela. C'est Clemens et Lise qui vivent dans ce monde-là. Je lève les yeux vers l'aurore qui point au loin entre les immeubles. « C'est difficile à dire, je ne connais pas les caractéristiques de tous les grands félins. » Je reporte mon attention vers l'homme, essayant de le réimaginer à quatre pattes sous sa forme sauvage. « Vous ressemblez à une panthère… Mais je crois que vous avez un pelage moucheté prononcé par endroits, je crois que les tâches sont moins visible chez la panthère noire… alors c'est difficile à dire. » Je ne suis pas un expert des reportages de National Geographic, mais j'ai de lointains souvenirs de félins tapis dans la jungle. Je hausse les épaules. « La prochaine fois je vous demande une photo dédicacée pour être sûr, promis. » Je tente une nouvelle blague pour essayer de détendre l'atmosphère, même si je crois que je suis le seul à être aussi tendu. Je tourne et retourne sa phrase dans mon esprit. Ça doit pas être courant pour vous. Plus j'y réfléchis et plus la réponse me semble complexe. Jusqu'ici je croyais que mes proches étaient normaux, que le mec qui me sert mon café au Starbucks n'a pas la capacité de respirer sous l'eau quand bon lui semble. Qui sait peut être même que Sinead est un Succube, ça expliquerait bien des choses. Mais au final si je prend le sens premier de ses mots alors peut être que tout autour de moi n'a déjà plus aucun sens, auquel cas je rencontre peut être des miracles de la nature tous les jours. Aujourd'hui en est un. « Je… n'ai jamais vu quelqu'un comme vous avant non… c'était plutôt impressionnant comme tour de passe passe… » Que je commence prudemment, prenant bien soin de continuer à le vouvoyer, le « Mr Flores » au bord des lèvres. « J'ai mon… » Je me reprend aussitôt, protégeant inconsciemment le secret de Clemens. « Je connais quelqu'un qui peut soigner les blessures. Une petite coupure et pouf… » Je tend les mains devant moi et fais mine de projeter de l'énergie avec mes doigts avant que mes bras ne retombent le long de mon corps. « Et quelqu'un qui…un genre de petite sirène disons. » Une part de moi doute qu'il sera épaté par tout ça, surtout après le spectacle qu'il a donné. Mais j'éprouve une certaine pointe de fierté à montrer que je ne suis pas complètement nouveau sur le sujet. Cujo échappe un aboiement, reculant pour se coller contre mes jambes. Peut être que j'aurais dû mentir, mais comment mentir sur de telles choses quand un chaton garou porte mon manteau sur ses épaules. « Ça fait mal…? Quand vous… » Que je finis par demander, me frottant l'arrête du nez pour chasser les quelques flocons qui viennent de s'y poser. L'aube a vite disparu sous de gros nuages bas.
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little kitty cat - Mer 23 Jan - 10:15


MALDWYN & JANAGUAR
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Il a froid Jan et c’est assez particulier pour le signaler. Lui qui a toujours cette sensation de cramer de l’intérieur est surpris de la sensation de la neige sous ses pieds. C’est glacé et des frissons le parcourent tout le corps. Il aime cette sensation et ne mettrait les chaussettes de l’homme pour rien au monde. Jamais il n’a eu froid Jan, jamais il n’a attrapé de rhume ou n’a éternué sous les coups de vent d’Arcadia. Si le père Flores n’avait pas habité le dieu du Soleil, on aurait pu croire que le fils en était le vassal. Toujours la sueur au front, toujours un minimum de vêtement sur lui alors que dehors, le thermostat avoisinait parfois les 5°. Plus tard, Jan a compris que ce qui bouillait en lui, ce n’était ni le soleil, ni les flammes d’un quelconque brasier mais bien celles des enfers dont il se sait Roi depuis trente quatre années. Petit soleil qu’on l’appelle, lui qui brille trop fort et brûle trop vite sans prévenir quiconque l’approche. À force, c’est lui-même qu’il va brûler et le soleil ne sera plus qu’un rien qu’un tas d’cendres.
À l’évocation du prénom, Jan un léger mouvement de recul quand le chien vient se nicher contre sa paume libre. Cujo, il se souvient avoir regardé un film sur Netflix avec Maria, où un chien du même nom a dévoré tout cru beaucoup trop de gens pour que le long métrage soit réaliste. Habitué des massacres, le capitano se laisse lécher les doigts sans protester cette fois-ci. L’animal ronronne à l’intérieur de sa carcasse, ça forme comme un écho dans son corps, se répercutant sur les parois et lui donnant un mal de crâne abominable. La main se rapproche de la tempe, en masse les côtés, les paupières plissées sous la douleur cuisante. Mais à l’évocation des caractéristiques évoquées par l’autre, il relève la tête Jan, intrigué. Il a donc raison, les mouchetures sur le pelage ne peuvent appartenir qu’à une seule espèce vu sa corpulence et la largeur de ses pattes. Le dieu a encore frappé, s’amusant des histoires autour de son vassal pour le transformer en ce qui a toujours été. Jaguar. Ah Puch y est associé dans les légendes, comme la majorité des dieux mayas. Animal totem, fauve divin, il représente le combat dans toutes ses facettes. Un jaguar. Comment va-t-il expliquer ça aux siens ? Comment va-t-il… il n’en parlera pas, non, à personne. Il n’a qu’à apprendre à se contrôler, ne jamais se retransformer, réfréner les envies de courir et de rouler dans la neige. Il y arrivera. Il ne peut qu’y arriver Jan. Il peut pas leur montrer qu’il perd le contrôle. Merci… C’est grogné face à l’enthousiasme de ce Maldwyn pour son tour de magie. Si c’était aussi simple, Jan se baladerait avec une cape et une baguette de sorcier ! Si c’était aussi simple, il ne craindrait pas les remarques des autres sur sa tenue plus que suspecte, les griffures sur les jambes, et le manteau d’un inconnu sur les épaules. Si c’était aussi simple, il en rigolerait.

Les pieds avancent d’un bon pas, le froid commence à lui brûler la peau mais ils ne sont plus très loin s’ils continuent à ce rythme. Y’a toujours des sicarios placés à la frontière de Delray, armes au poing, clope au bec. Ils font pas grand chose, si ce n’est attendre que les irish se pointent. Ou les russes. Ou les terribles. Tout ceux ennemis de la Calavera et au final, ça en fait du monde quand on les liste. Attendez, quoi ? L’homme vient d’être remplacé par le capitano en un quart de seconde. Évoquer un thaumaturge devant lui, c’est comme l’appâter avec un plat d’enchiladas à la sortie du ring. Je… Ouais ça fait mal. Très mal et pour que Flores en parle c’est que c’est pire que de se faire frapper par un escadron de soldats. Le visage qui se tourne vers la rue, au fond, il les voit, la frontière et les hommes qui vont le reconnaitre et faire sonner l’alarme en quelques secondes s’il le pense en mauvais état. Il ne veut pas que Joaquin soit prévenu de cette façon, il doit d’abord aller enfiler un pantalon et un tshirt, lui expliquer que… que… Qu’il a été racketé ? Génial, putain… Il ne sait pas quoi dire Jan et l’homme a côté n’évoque que d’autres réponses encore moins faciles à expliquer a l’homme qui partage sa vie depuis maintenant quelques mois.

Les pieds s’arrêtent et la silhouette se relève. Il a deux minutes pour en apprendre un maximum et surtout obliger l’autre à revenir à Delray. Une sirène, sauf si l’homme parle de Gabriela, il n’en a trop rien à faire Jan. Une divinité parmi d’autre, une divinité de l’eau qui plus est, qu’il exècre depuis son enfance. Mais le thaumaturge… Ça c’est autre chose. Et même s’il s’agit d’un dieu capable de soigner, ça reste toujours une pharmacie ambulante à maitriser. Le corps tremblant de plus en plus, c’est la chamade du coeur qui lui réchauffe le poitrail. Je… Je ne connais pas d’autres personnes comme moi. Le visage de l’enfant apparait, celui auquel on ne peut résister. Pupilles trop sombres, sourire mal à l’aise, Alejandro Flores est connu pour séduire tout ceux qui osent l’approcher. Jamais il n’a failli, jamais personne ne lui a résisté. J’pensais être seul. C’est soufflé dans un murmure qui ferait trembler le plus fier des hommes. Ça… Ça vous dirait qu’on se revoit ? Pour que vous m’en parliez ? Si… Si j’peux rencontrer des gens comme moi, ça… J’me sentirais moins… Les mots ont du mal à sortir, le froid aide a rendre le mélodrame réaliste. … monstrueux. Et si là, ça sonne aussi vrai c’est que Jan ne joue pas. Y’a aucun mensonge pour une fois.
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little kitty cat - Mer 23 Jan - 19:41


MALDWYN & JANAGUAR
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C'est presque facile d'en parler. Et c'est peut être ça qui est le plus effrayant. Avoir l'impression de m'être adapté si vite à cette nouvelle réalité alors qu'une part de moi est restée derrière. Plus que mon évidente insanité, l'impression d'être dupliqué entre un avant et un après. Le Maldwyn Jones d'autrefois, celui qui contre toute preuve à l’appuie a ri au nez d'une inconnue prétendant être une nymphe. Celui qui a frappé la vérité sur le visage de Clemens et laissé Lise sur la plage malgré la douleur et la honte. Cet homme-là qui n'aurait rien accepter de nouveau à l'encontre de son idéal de Mr tout le monde. Celui qui préférait garder les génies illuminés en bouteilles et les mythes entre les pages. Pas de magie, juste cette logique implacable pour régir une existence qui cherchait pourtant son échappatoire nébuleuse au gré des substances illicites. Alors la facilité avec laquelle je me fais à la présence de l'homme est déconcertante. Cette erreur que je suis peut être en train de commettre parce que je lui fais étrangement confiance. Il n'est pas comme Lise ou mon frère, et pourtant j'accepte sa différence tout aussi facilement. Est-ce que je suis en train de me briser encore ? Combien de renaissances mon esprit doit-il subir ? Plus que le changement chez les autres c'est la peur de ne perdre mon identité qui m'anime. Maldwyn Jones Mr Parfait, Mal Jones le timbré. J'espère que cette nouvelle version de moi-même sera la dernière. J'espère être assez fort pour être en accord avec ce que le futur me réserve.

Je regrette presque de lui avoir posé la question. Bien sûr que ça fait mal Je me mords légèrement les lèvres, baissant le visage pour accueillir dignement sa réponse. Il semble surpris de mes révélations, et je maltraite un peu plus mon sourire d'un air crispé. Il n'était pas au courant on dirait, moi qui pensait être le dernier mis dans la confidence. Quelque part cela me rassure un petit peu, même si cela veut dire que je n'obtiendrai pas plus de réponses à mes questions pour aujourd'hui. Je suis le regard de l'homme vers l'embouchure d'une nouvelle rue. Je me promène rarement dans cette partie de la ville. Delray Hollow Il me semble qu'ils ont l'un des meilleurs restaurant mexicain de tout le comté, bien que je ne me sois jamais décidé à y mettre les pieds. L'inconnu à arrêté sa marche, me forçant à faire de même, laissant Cujo faire encore quelques foulées avant qu'il ne se retourne à son tour. J'adresse un air inquisiteur au dénommé Flores, cherchant une raison à cet arrêt soudain. S'en suivent des mots qui me plongent de nouveau dans l'embarras, mon visage s'échauffant jusqu'à la pointe de mes oreilles. Comment peut-il ne rien connaître de tout cela quand mon ignorance semble agacer Clemens au plus haut point ? Je fronce légèrement les sourcils, pourtant désolé de l'air complètement honnête qu'il présente. Je me masse la nuque et détourne le regard, mon chien penchant lui aussi la tête sur le côté. « Je suis désolé… je pensais que… » Les mots me manquent, mais cette fois c'est surtout parce que je ne sais pas quoi dire. « C'est à dire que… » Je ne suis pas la bonne personne pour vous aider sur tout ça. Mon regard se pose de nouveau sur son visage peiné lorsqu'il parle d'être monstrueux. Non, ce n'était pas ça être monstrueux. Il n'était pas une bête sans loi juste parce qu'il pouvait l'être. Juste parce qu'il pouvait se métamorphoser et défier toutes les règles. Être monstrueux c'était ne pas savoir si vos pensées sont bien les vôtres, si la haine et la violence qui vous murmure est bien la vôtre ou juste une erreur de votre cerveau en dysfonction. Et j’en connais un rayon sur ce genre d'aberrations. Je croise les bras contre mon torse, un geste d'auto-réconfort. « Vous n'êtes pas un monstre… » Que je finis par échapper, la voix légèrement tremblante. Cujo se rapproche imperceptiblement, me frôlant les mollets. Je cligne des yeux, mes mains glissant le long de mon corps. « Je pense que la monstruosité se mesure à ce qu’on fait, pas ce qu'on est. » Que j'ajoute non sans une certaine gêne. Mon chien se met à grogner doucement, impatient de se remettre en mouvement. Je détaille la rue un instant, frottant mes doigts les uns contre les autres avant de chasser les flocons venus échoués sur la base de mes cheveux. « Je ne pense pas que je suis la bonne personne pour vous aider… » J'avoue finalement le fond de ma pensée. « Mais je suppose que parler autour d'un café serait mieux que de devoir ruminer les choses seul… » J'accepte la proposition un peu à contre cœur, je ne veux pas lui donner de faux espoirs quand à ma capacité à l'aider quand j'ai plus de questions que de réponses. J'esquisse un geste vers mes poches avant de me souvenir, hochant un signe de tête vers ma veste sur ses épaules. « Si je peux prendre votre numéro…? Mon téléphone et mes clés sont… dans les… Mon portefeuille c'est la poche intérieure. Vous pouvez me rendre mon manteau la prochaine fois si… vous en avez besoin. » Je me garde bien de lui préciser que c'est mon seul manteau d'hiver, la politesse aura raison de moi je crois.

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little kitty cat - Ven 25 Jan - 12:15


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L’homme plonge tête la première dans les prunelles abyssales du capitano. L’hésitation dans la voix, les mots recherchés, les explications trouvées, tout montre que Maldwyn Jones se laisse croquer sans hésitation par les crocs acérés d’Alejandro Flores. Le coeur tambourine un peu plus vite, Jan apprécie ce moment, où il comprend qu’il a réussi. Et même si dans sa tête ça rugit, que l’animal a encore envie de sortir, il le retient en laisse, essaye, pour garder son rôle de second de la Calavera bien en place. Jamais il ne laisserait le dieu s’exprimer alors que quelqu’un lui parle d’un possible thaumaturge à attraper. Ah Push attendra, il restera en arrière, du moins, jusqu’à ce que l’inconnu disparaisse et que Jan puisse exprimer toute la peur et la rage qui lui tapent dans le système.
Les yeux se relèvent face aux mots de Maldwyn. La monstruosité se calcule-t-elle réellement ? A quel degré se trouve-t-il, lui ? Il se sait en dehors de la normalité, en a trop fait, a les mains trop souillées et le coeur trop noir pour être resté au même niveau que la majorité des hommes. Mais est-il réellement un monstre ? On le dit adorable dans le quartier, presque enfantin, au regard trop brillant et au sourire trop grand pour avoir fait tout ce qu’on raconte. N’y avait-il pas un homme, comme ça, en Argentine ? Un jeune garçon qu’on appelait l’Ange et qui avait massacré des dizaines de femmes et d’hommes pour son simple plaisir ? Il avait les yeux clairs et la bouille d’un enfant et tout en lui respirait l’innocence. Jan est-il du même calibre ? Lui qui regarde tout le monde dans l’espoir de les séduire, pour ensuite les piétiner avec un grand sourire ? Oui, Maldwyn Jones a raison, la monstruosité se mesure aux actes et non à la personne. Mais pour Jan, les deux pèsent dans la balance. Tout son physique a été bâti dans l’idée d’appâter et de détruire.

Un acquiescement du menton suffit pour répondre à la requête. Téléphone et porte-feuille, le manteau est ouvert sans malaise, la peau nue révélée au vent d’hiver. Le froid lui brûle la chair et pour la première fois depuis longtemps, les pans de la veste sont refermées aussi vite qu’ils ont été ouverts. Affaires personnelles en main, Jan les tend à l’homme et regarde en arrière. On l’a remarqué, Carlos approche à grands pas. Si ça ne vous dérange pas… Bien sûr que ça le dérangera, mais vu la politesse de Maldwyn Jones, Jan sait pertinemment qu’il ne lui demandera pas de se déshabiller par 0°C pour lui rendre son manteau. Alors le capitano en profite allègrement, utilise une dernière fois sa technique des yeux trop grands et des cils trop long pour compléter la panoplie du chaton en détresse. 189-3765… Bippez moi, j’aurais votre numéro. J’ai des horaires assez libres, dès que vous avez besoin de votre manteau… La voix rauque l’empêche de finir, le froid lui glaçant les cordes vocales. Enfin, appelez moi. Un pas, il recule, la tête déjà tournée vers le sicario qui arrive rapidement. Les jambes nues inquiètent plus qu’il ne l’aurait pensé. Faut pas que le soldat débarque dans le duo, faut pas qu’il avance plus que ça. Jan ne pourra pas expliquer les crocs de sortis de l’homme qui est censé le protéger dès qu’il fout un pied en dehors de sa baraque.
Un geste d’une main arrête Carlos. Jan n’a pas le droit de courir seul, pourtant, chaque matin, il évite la voiture garée devant chez Joaquin pour partir découvrir Arcadia sans être protégé. Il s’en mordra les doigts un jour, plus fort que lors de la fusillade de septembre. Merci en tout cas et… Merci Cujo. La voix est légère, une main tendue qui vient caresser la caboche du husky. Il l’aime bien le chien, Jan, sent le félin ronronner en lui lorsque le pelage est effleurer. L’homme aussi, il lui plait, son innocence est captivante. C’est assez rare à Arcadia pour le souligner. Il en ferait bien un brasier avec Jan, un joli feu de joie plein d’ignorance et de naïveté.

La main abandonne Cujo, le visage se relève, un dernier sourire, un dernier coup de tête, le manteau tenu jalousement des mains pour se réchauffer et le sicario est rejoint en quelques enjambées. Les gravillons sous les pieds ne lui font pas mal, l’habitude de combattre dans le sable surement et une main atterrit sur l’épaule du soldat de la Calavera. Un mot à Costilla et j’te fais bouffer ton flingue. Et un large sourire accompagne la remarque.
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