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The Crooked Kind

 :: abandonnés
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The Crooked Kind - Mar 16 Oct - 11:42




2014 - Arcadia

Ça pouvait sembler cliché mais Irina se souvenait de chacun de ses patients. A défaut de posséder un diplôme sous verre, elle était capable de soigner les blessures - seulement les plaies charnelles, pas celles du coeur ni de la tête. Et elle se débrouillait plutôt bien. Mais parfois, ça merdait. Parfois c'était tout simplement trop tard. Son moral en prenait toujours un coup, un sacré coup, et il n'était pas rare de la voir tirer la tête pendant deux semaines.

Fallait maquiller ce blues. Passer à autre chose, même si c'était dur. Le remède prenait souvent la forme d'un bouquin, d'un bon film ou de longues grasses matinées. Aucune envie d'ouvrir les yeux et d'affronter un monde peint couleur deuil. Jiva n'était pas faite pour ça.

Irina s'était remise du décès de son homonyme mortelle. Mais honnêtement, devoir se mettre sur les traces de sa gosse, ça avait ravivé des souvenirs. Ça lui avait fait prendre conscience que les plaies étaient encore fraîches.

- - - - - - - - - - -

Une cup vissée dans la main droite, Irina sort du café. Ça fait bien dix jours qu'elle s'attarde dans ce coin. A mi chemin entre son appart et son bureau, c'est le spot idéal. Ses yeux endormis se posent sur le mur qui lui fait face. Briques sympas, vigne vierge un peu envahissante. Le regard poursuit sa balade. Une silhouette. Des cheveux blonds. Les sourcils se froncent, le pas accélère et sans attendre, la main qui ne tient pas le café vient trouver l'épaule de la demoiselle. Il faut que ce soit elle.



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The Crooked Kind - Mer 17 Oct - 14:59




2014 - Arcadia

Elle avait tout Majken. Ou presque. Sa vie n’était pas parfaite, mais elle arrivait à se dire qu’il y avait pire. Elle avait eu son père. Elle était sa princesse, la prunelle de ses yeux. Arraché trop tôt, sans aucun doute par une mère devenue un peu trop ambitieuse et ayant perdue une quelconque trace d’humanité au fil des années. Mais elle avait profité de son père. Et elle avait eu un toit, de l’argent. Une mère qui s’occupait d’elle à sa manière, complètement tordue. Plus à la manière d’un tyran que d’une manière, mais quand même. Elle avait ses études… du droit, parce que ça convenait bien à la matriarche. C’était carré et droit. C’était méthodique. Tout ce qu’elle aimait.
Mais maintenant ? Elle bossait comme danseuse de charme au Narcisse Enchainé, sa mère s’était fait assassiner, et elle faisait profil bas pour éviter de trop attirer les regards. Pas franchement l’envie de se retrouver avec l’attention de la bratva sur le dos. Ou qui que ce soit. Pourtant, étrangement, elle se sent bien seule Majken. L’adaptation est plus longue que prévue. Malgré Finn, malgré Mairead et Aedan, leurs attentions et leur aide, elle a perdu ses repères, aussi foireux qu’ils aient pu être.

Le cookie dans une main, l’iphone dans l’autre, adossée au mur, la môme fait défiler les photos. Des souvenirs en pagaille. Ca rappelle des bons souvenirs tout en rouvrant certaines blessures. Elle se demande parfois, Majken, comment ce serait passé les choses si sa mère était toujours là. Rien n’aurait sans doute changé, au fond. Toujours humaine, toujours à devoir lui obéir. Hocher de la tête, acquiescer, obéir. Elle soupire, se tourne légèrement, croque dans le cookie avant de sursauter en sentant une main se poser sur son épaule. Le cri était à deux doigts de sortir, et elle a juste envie de se frapper mentalement pour se laisser surprendre aussi facilement. Seulement lorsqu’elle relève la tête et découvre al femme sous ses yeux, y’a son cœur qui s’emballe. C’est pas un pas de recul qu’elle fait, mais trois. Elle regarde autour d’elle, comme pour chercher une issue, mais trop de monde passe pour se barrer rapidement. « Irina ?! Tu veux quoi ? » elle est distraite majken, à continuer à regarder autour d’elle pour trouver une sortie de secours. En réalité, elle essaie aussi de savoir s’il y en a d’autres autour, de la bratva.



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The Crooked Kind - Dim 21 Oct - 0:51




La blonde esquive le contact mais c'est trop tard. Elle l'a reconnue. Elles se sont reconnues. Et ce ne sont pas trois malheureux pas qui barreront la route à Irina.

« Irina ?! Tu veux quoi ? » L'intéressée hausse les sourcils et pare son visage d'un léger sourire. Irrémédiablement, de fines rides viennent border ses yeux, la commissure de ses lèvres. « Rien de mal. Elle s'octroie une gorgée caféinée et soupire, une main laissée en suspens. Détends-toi Majken... je suis aussi surprise que toi. Ça fait quoi, un an ? Tu te rends compte ? Je me suis inquiétée. » La croira qui voudra. Si elle se fie à ses souvenirs, elle aimait bien la blonde - de loin, comme tous les gamins - et la voir s'éloigner du radar russe ne l'avait pas laissée indifférente. Mais y avait plus important qu'une gosse manquante et un blues passager. Comme souvent, le boulot avait pris le pas sur ce genre de concertation.

La quarantenaire décide de doucement tuer la distance. Un pas puis un autre. Elle ne lui dira pas J'ai craint le pire parce qu'elle n'a rien imaginé. Et puis, le pire n'est-il pas toujours à venir ? Elle se contente de lui demander, « Ecoute, tu... Tu as deux minutes ? » Ne pas paraître trop exigeante, ne rien imposer, la laisser décider... Un angle d'approche qu'elle espère concluant. Sinon quoi ? Oh, elle ne sait pas. Pour en avoir fait les frais, Irina tient en horreur ce qu'on appelle la manière forte. Alors quoi ? Tant pis ! Une prochaine fois. Elle s'en remettra, elle la retrouvera. Un miracle peut bien se produire deux fois dans une ville comme Arcadia.



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The Crooked Kind - Dim 21 Oct - 16:45




2014 - Arcadia

Impossible de ne pas la reconnaitre. Elle a toujours été là, Irina, dans les parages, quand Majken gravitait autour de la bratva, dans l’ombre de sa mère. Elle était là, sans doute pas aussi froide que les autres. Peut-être aussi bornée, mais plus approchable. Le souvenir de la femme est plus douce dans son esprit que celle de certains autres, mais ça n’enlève rien à son appartenance, et aux autres souvenirs qui est dans découle. Le mouvement de recul est un réflexe qu’elle ne peut dissimuler, tout comme cette légère panique qui la prend. « rien de mal » Elle se mord l’intérieur de la joue attend nerveusement la suite. Elle avait réussi. Presque. Parce qu’il y a Wolfgang. Ils finissent par lui tomber dessus. Tous pour des raisons différentes. Aucune pour celle qu’elle n’imaginait. Mais ça ne lui inspire rien de bon. « Détends-toi Majken... je suis aussi surprise que toi. Ça fait quoi, un an ? Tu te rends compte ? Je me suis inquiétée. » Un rire nerveux, bref, qui passe la barrière de ses lèvres. « Tu t’es inquiétée ? C’est pas la caractéristique la plus commune au sein de la Bratva. J’vais bien, tu vois. » Ou presque. Plus franchement humaine la môme, ce qui implique forcément un passage moins joyeux, plus douloureux. « J’avais besoin d’un break. J’pense que tu peux le comprendre… » lache-t-elle un peu moins sur la défensive sans la quitter des yeux.
Elle a pas vraiment changé. Les traits relativement doux, la même crinière brune. Elle s’imaginait pas la retrouver de si tôt. Un an. Ca lui semble pourtant pas si loin que ça. Non, elle préfère ne pas y penser. « Ecoute, tu... Tu as deux minutes ? » Elle regarde à droite, à gauche, et aucune excuse valable ou solide ne lui vient en tête. elle soupire, tente d’évaluer ses possibilités. Elles vont faire quoi ? Parler ? Majken n’est pas certaine de vouloir entendre quoique ce soit. Et plus encore, elle n’a rien à dire. Puis elle la sent, la valkyrie qui s’impatiente, qui s’agace, mais c’est pas le moment de faire un scandale en pleine rue. Alors elle soupire, en tentant de se résigner. Aucun van noir à l’horizon, donc y’a aucun doute de se faire enlever ? « Hm j’imagine que oui. » elle fourre le téléphone dans sa poche avant de reporter son attention sur Irina. « tu veux aller quelque part ? Un autre café ? » ça sera peut-être plus sympa que dans la rue. Et pourtant l’idée de se poser et de faire durer les retrouvailles ne l’enchante qu’à moitié.




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The Crooked Kind - Dim 21 Oct - 17:27




La carte du mouron ne fait pas longtemps illusion. C'était plus ou moins sincère, pourtant... Irina décide de passer outre la remarque. Elle a beau être dévouée à la mafia froide, l'idée d'accoler sa personnalité à la politique de la maison ne l'enchante pas vraiment. D'elle à elle, elle s'est toujours revendiquée indépendante. Comme persuadée que bien qu'embourbées dans l'engrenage de la Bratva, ses pensées lui restaient propres. « Il faut bien une exception, qu'elle hasarde, mécanique. »

« J’vais bien, tu vois. J’avais besoin d’un break. J’pense que tu peux le comprendre… » Un coup d'oeil et la voilà qui est bien tentée d'arquer un sourcil. Non Majken, t'as pas l'air dans ton assiette. T'es différente, et c'est pas parce que t'as pris un an. - Oui, je comprends. Elle connaît le goût du deuil. Elle se souvient de son père, se rappelle de son frère. A cette pensée mortuaire, elle boit une nouvelle fois, comme pour chasser le chat qui semblait vouloir se lover dans sa gorge. - Va pour le café, je ne suis plus à une nuit près ! Boutade. Et parce qu'elle sent bien que Majken demeure sur le qui-vive, elle ajoute : T'inquiète pas, ce ne sera pas long. J'ai un rendez-vous dans deux heures. » Rassurant ?

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Elles s'installent à une table. Depuis leur position, elles peuvent observer la rue, les passants, le feu tricolore, le fourgon d'un livreur de la poste. « Je t'invite, qu'elle trouve bon de préciser avant que le serveur ne vienne les saluer. Et c'est pas pour l'acheter... Si ? Une fois la commande passée, elle embraye sur l'évidence : au diable le tact ! Et bien qu'elle ait l'une ou l'autre intuition, elle préfère l'entendre de la bouche de Majken. - Quelque chose t'est arrivé. Je le sens. C'est récent ? »



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The Crooked Kind - Ven 26 Oct - 16:32




2014 - Arcadia

« Il faut bien une exception » elle relève pas Majken, elle préfère pas. Il y croit pas. Pas vraiment. Forcément, ils tous un peu différents, chacun avec sa personnalité, son histoire. Mais elle se souvient, pour les quelques années où elle a dû trainer autour, ils avaient tous une certaine similitude. Une distance, une froideur bien caractéristique. Certains savaient feindre l’attachement, et d’autres ne s’en encombraient même pas. Effectivement, au milieu de tout ce joyeux bordel, Irina avait toujours semblé plus douce… Mais est ce que ça faisait pour autant d’elle, une personne qui s’intéressait aux autres ? A elle ?
Un mensonge bien enrobé auquel elle se fout bien qu’elle croit. Elle a pas grand-chose contre Irina, si ce n’est la mafia à laquelle elle appartient. Alors elle veut pas s’éterniser, elle tenter de couper court. Evidemment qu’elle a disparu. C’était le but. Elle espérait même que ça dure un peu plus longtemps. « Oui, je comprends. »  La mort de sa mère par contre, c’est pas un mensonge. A peine une excuse. Le déclencheur pour se barrer. Y’a quoi qui l’aurait fait rester ? Ses fiançailles ? Il se foutait de cet arrangement. Et elle aussi. « Va pour le café , je ne suis plus à une nuit près ! T'inquiète pas, ce ne sera pas long. J'ai un rendez-vous dans deux heures. » Elle acquiesce d’un signe, pas franchement capable d’afficher un quelconque sourire. Ca change de la môme qui riait à tout, dès que sa mère avait le dos tourné. Ca change de la môme qui courait partout, le sourire aux lèvres, quand elle avait encore son père. « bien. »

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Installées à une petite table, près de la grande vitre, Majken regarde les passants et les voitures circuler. Elle sait pas franchement quoi lui dire. Lui demander comment elle va ? Elle est pas franchement certaine de s’y intéresser. « Je t'invite » elle la remercie d’un signe de tête, avant de commander un cappuccino au serveur qui vient d’arriver. A peine reparti qu’Irina met les pieds dans le plat. « Quelque chose t'est arrivé. Je le sens. C'est récent ? » « Deux mois après le décès de ma mère. » qu’elle lache, le regard dans le vide. Elle se demande, Majken, si Irina sait à quel point les valkyries sont recherchées et prisées par les dieux, pour leurs capacités. D’une certaine manière, ça lui fout une cible sur le dos. Bien qu’elle sera toujours plus utile vivante que morte. « Ironique hein ? Quand on sait que ma mère a toujours voulu que j’sois son parfait petit soldat. Ou celui de la Bratva pour ce qu’il en est. » la blonde étire les lèvres, mais le sourire est forcé, loin d’être joyeux. Sourire factice qui reflète parfaitement ce qu’elle pense des derniers mois –dernières années de sa vie. « C’était… violent. Et j’me suis vraiment demandée ce que j’avais bien pu faire pour que tout me tombe sur la gueule, comme ça. » lache-t-elle en soupirant avant que le serveur n’apporte leurs boissons. Elle reprend une fois reparti. « C’est assez délicat de vivre avec quelqu’un sent… Là, à l’intérieur, qui peut reprendre le contrôle n’importe quand. Des fois j’sais même pas si c’est elle ou moi. » les mots sortent tout seul, et c’est bien la première fois qu’elle l’avoue. Elle sait, Majken, qu’il va lui falloir encore un peu de temps pour s’habituer, parce qu’au fond, elle a pas franchement le choix. « Enfin bref… j’fais avec. »





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The Crooked Kind - Jeu 1 Nov - 13:16




Le scénario n'est pas si désastreux. Majken coopère de mauvaise grâce mais c'est déjà ça - les attentes d'Irina sont largement satisfaites. Elle avait prévu un battement de deux semaines entre le premier contact visuel et le moment de l'aborder. Durant ce laps de temps, elle l'aurait prise en filature, aurait fréquenté les mêmes endroits et peut-être questionné quelques personnes. Ça c'était encore à débattre, car ça revenait à attirer l'attention sur soi plutôt que la cible. Les gens n'aimaient pas la curiosité. Ils y trouvaient toujours quelque chose de déplacé. En règle générale, Irina n'était pas de cet avis. Mais dans le cas présent, elle était d'accord pour admettre que pister quelqu'un était inconvenant.

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Pourtant c'est ce qu'elle fait avec Majken de l'autre côté de la table. « Deux mois après le décès de ma mère. » Instantanément, elle brûle de demander ce qui s'est passé durant ces deux mois. C'est une longue période pour une jeune personne, et souvent, les événements les plus étranges ont des antécédents... Mais Majken est ailleurs alors Irina se tait. « Ironique hein ? (…) » Elle ne la suit pas. Elle est trop impliquée dans la Bratva pour juger absurde le raisonnement du soldat. Une mère attend toujours le meilleur de son enfant, non ? Sur ce postulat, une mère létale qui entraîne son enfant à être soldat, ça ne la choque pas. Elle peut comprendre que ce n'est pas commun mais il n'y a rien de plus naturel que suivre la voie parentale. Les chiens ne font pas des chats. « C’était… violent. Et j’me suis vraiment demandée ce que j’avais bien pu faire pour que tout me tombe sur la gueule, comme ça. »

Irina se redresse et attrape sa tasse mais boit les mots de Majken. Majken qui fait avec. « Ça doit être épuisant, hasarde-t-elle. Mais ce qu'elle voit, elle ne l'invente pas. La valkyrie ne se soustrait pas à ses pupilles éclairées. Dans ces moments-là, tu as raison de la confronter. Si c'est en elle, c'était sûrement déjà en toi. Irina, en bonne Jiva, fait partie de cette espèce de gens qui croit que la nature est bien faite et retombe toujours sur ses pattes. Je ne dis pas que ce que c'était prémédité mais généralement les... créatures savent choisir leurs hôtes. De ce que j'ai vu. Puis en se penchant légèrement, la voix moins forte, sans savoir qui de Majken ou de son hôte lui répondra. Elle t'a déjà échappée ? Par exemple en parlant à ta place ? Ou elle influence seulement tes... humeurs ? » Si Irina était un chat, la curiosité l'aurait depuis longtemps tuée.



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The Crooked Kind - Sam 17 Nov - 17:07




2014 - Arcadia

Assise à la table du café face à Irina, la situation lui semble plus qu’étrange. Des mois à faire profil bas, des mois à avoir lâché sans ancienne vie. Plus d’étude, plus de danse classique… Un boulot précaire dans un cabaret, à danser pour des pervers. Des soirées dans les bars à tenter de se dire que ça lui va bien tout ça. Et voilà qu’elle tombait sur un fantôme du passé. Fantôme de la Bratva. Les mots sortent et s’enchainent, non sans ironie, comme des pensées formulées à voix haute plutôt qu’une vraie conversation. « Ça doit être épuisant. Dans ces moments-là, tu as raison de la confronter. Si c'est en elle, c'était sûrement déjà en toi. » « Ça l’est. »  pour ce qui est du reste, Majken n’en a pas la moindre idée. Peut-être que c’était déjà en elle, bien enfoui. Rien ne s’était dévoilé jusque là. Elle n’avait que très rarement tenu tête à sa mère -et elle avait toujours fini par le regretter-, et elle n’avait jamais rien eu du parait soldat qu’elle avait voulu qu’elle soit. Pourtant, elle avait tout fait pour la former. Alors quoi, la valkyrie avait détecté ce semblant de caractère, enfoui, bridé, qui ne demandait qu’à sortir et s’exprimer ? Au fond, elle espérait peut-être que ça soit le cas. « Je ne dis pas que ce que c'était prémédité mais généralement les... créatures savent choisir leurs hôtes. De ce que j'ai vu. » Elle hausse les épaules, pas certaine, et pourtant, d’une certaine manière, elle ne peut que se demander si Irina n’a pas raison. Plus encore, ses derniers mots attisent sa curiosité. Plus qu’elle ne l’aurait cru, et sans doute plus qu’elle ne l’aurait voulu. Elle ne voulait pas spécialement de ce café, elle ne voulait pas non plus d’une quelconque conversation avec Irina. Pourtant, maintenant qu’elle est là, face à elle, elle a de nombreuses questions. « Elle t'a déjà échappée ? Par exemple en parlant à ta place ? Ou elle influence seulement tes... humeurs ? » Un soupir qui s’échappe des lèvres de Majken avant qu’elle ne prenne une gorgée de sa boisson chaude. Elle ne sait pas tellement par où commencer. « Plusieurs fois. C’est pas tellement quand je parle… enfin je crois pas. Ou pas souvent. Plus quand… je suis énervée. Ca n’a jamais franchement été dans mon caractère. Mais avec elle… J’ai envie d’exploser, et c’est là qu’elle prend le dessus. Elle réagit plus vite. Plus fort. » Elle était tranquille, la plupart du temps, pour les tâches de la vie quotidienne, malgré une envie plus pressante de bouger, de se défouler. L’envie de frapper certains clients au Narcisse Enchainé, et pourtant, danser et se lacher li fait un bien fou. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé. C’est crade, parfois vicieux, c’est sans doute ce dont elle avait besoin pour une rupture totale avec son ancienne vie. C’est du moins ce dont elle essaie de se convaincre. « Mais… enfin, t’en as déjà rencontré d’autres ? Des valkyries ? »





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The Crooked Kind - Dim 25 Nov - 16:46




Les transitions sont toujours éprouvantes. C'est comme si on abandonnait une part de nous-même et qu'à la place serait greffé un corps étranger. S'accommoder, cicatriser, c'est une vraie convalescence. Mais une fois la plaie bien refermée, les choses s'éclaircissent, se simplifient - dans le meilleur des cas. Irina avait expérimenté ça. C'était il y a presque trente ans mais elle s'en souvient comme de la semaine dernière. « Des... pics ? Ça finira par se stabiliser. Mais elle ne promet pas de délai. C'est trop variable et qui sait... Elle n'a jamais assisté à une mauvaise entente entre l'intrus et son hôte. Et si la créature prenait le dessus ? Attends, dis-moi, tu as déjà fait ça ? Exploser ? » “Plus vite, plus fort.” Une bombe à retardement ?

Valkyrie. Le mot est prononcé. Une gorgée plus tard, la Bulgare répond, détachée. « Eh bien... j'ai déjà rencontré une oupyr... un ou deux jötnar... et un satyre, une fois. Très persuasif, j'ai bien cru que j'allais le suivre jusqu'au quartier italien, plaisante-elle. Puis, plus sérieusement. J'ai croisé une valkyrie, il y a une dizaine d'années. Elle était de retour en Russie. C'était après Mumbai, avant son départ d'Arcadia. Elle explosait souvent, commente Irina en reprenant le terme. »

La quarantenaire se renfonce dans le dossier. « Ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Tu verras. Avec un peu de recul bien sûr... C'est cliché mais le cliché a toujours une part de vrai. Plus d'une personne a amélioré sa confiance en elle, assumé ses désirs, ses tares... Au fond, créature ou réincarnation, ça revient au même. On n'est plus jamais seul. En attendant, tu ferais bien de t'entourer des bonnes personnes. » Cette fois, elle parle avec sa voix de znakhar. La prescription est sous jacente, elle tâche de n'y appliquer aucun accent.



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The Crooked Kind - Dim 2 Déc - 23:22




2014 - Arcadia

« Des... pics ? Ça finira par se stabiliser. Attends, dis-moi, tu as déjà fait ça ? Exploser ? »  elle acquiesce d’un signe de tête. C’est pas constant, plus par vague, ponctuel. La valkyrie ne prend pas toujours le dessus, ce n’est que quand des cas particuliers, mais la môme est bien forcée de reconnaitre qu’elle a son influence, comme un fond sonore. Comme si la créature avait réveillé sa force de caractère. Celle qui sommeillait en elle. Celle mise sous clé pour obéir sagement à sa mère. Maintenant, la blonde fait les choses comme elle l’entend. Le changement n’est pas notable dans chacune de ses décisions, mais elle est bien là. A part ça, et ces quelques accès de colère, Majken reste sensiblement la même. Quoiqu’un peu moins maladroite –merci les réflexes exacerbés- mais sa tendance à se mettre dans des situations improbables est restée bien intacte. « Oui. La colère, le tristesse… C’est comme si elle s’en servait, et je contrôle plus rien. Quand des situations m’insupportent, ou que je trouve injuste… Je la sens, qui bout. » Et plus que tout, elle sent son énergie, sa passion, son manque de champ de bataille. Si tout le monde voit les valkyries comme des êtres sages, des protectrices et des guerrières sans pareilles, elles n’en restaient pas moins sanguinaires. Et ça, Majken le ressent, sans réellement réussir à l’expliquer. « Quand… j’ai été attaquée et qu’elle est… j’sais pas comment dire…  Arrivée ? j’ai eu un sursaut. C’est flou, c’était que des flash mais… elle baisse la voix en regardant autour d’elle, l’un des gars était resté à proximité. C’était elle, pas moi. Elle l’a tué. » et elle a l’impression d’être complètement schizo. Mais elle le sait, ce soir là, elle était faible, mourante, et c’est la valkyrie qui s’est affirmée. Qui s’est vengée.

Fini les devinettes, le mot valkyrie est prononcé. Après tout, peut-être qu’Irina en a déjà rencontré. Pas de raison qu’elle soit la seule à poser les questions. La môme a toujours connu l’existence du monde divin, par son père, même s’il avait tendance à lui raconter ça à la manière d’un conte pour enfant. Seulement depuis qu’elle a elle-même expérimenté la chose… elle n’avait personne qui lui ressemblait. Seulement des réincarnations, ici et là, qu’elle découvrait au compte-goutte. Aucune créature de la même espèce. Y’a un sourire qui se dessine sur les lèvres de la môme, finalement face à ses péripéties avec les différentes créatures. « donc… j’suis la seule que tu connais maintenant ? »

Une gorgée de sa boisson chaude et elle intègre les mots d’Irina. Il faut toujours du temps. Surtout pour ces choses là. C’est pas rien de se retrouver avec une autre entité dans son corps. « Je sais… enfin, je vois déjà un peu la différence. Un peu. » Entre les premiers mois, et maintenant, elle a pu s’habituer. C’est pas encore complètement ça, ça le sera peut-être même jamais, mais y’aura sans doute du mieux avec les années à venir. Aux mots de la quarantenaire, Majken se redresse, un peu plus sur la défensive qu’il y a quelques instants. « Comme qui ? La Bratva ? » Elle serait curieuse de savoir ce qu’elle entend par ‘les bonnes personnes’. Les personnes de confiance se font rares. Les inintéressés aussi, parce qu’elle sait qu’avec ses dons, beaucoup la convoitent pour ça.





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The Crooked Kind - Sam 15 Déc - 16:23




C'est incroyable ce qu'une personne peut être bavarde sans le poids de la menace. Majken parle, parle, parle, et Irina écoute. Ecoute en silence, sans sourire ni trop réagir. Ça lui offrirait des pistes, l'accent serait faussé, des détails seraient omis... Elle a besoin de tout entendre sans rien objecter. Bien sûr qu'elle tique en entendant “C’était elle, pas moi. Elle l’a tué”. Elle étouffe un “Majken !” outré qui s'exprime dans ses iris alarmés. Commettre un meurtre, c'est une chose. En discuter dans un lieu public est en une autre, très différente et bien imprudente. Même à mi-voix. Ce genre d'aveu est dangereux.

« La seule en vie, oui. Elle passe une main dans ses cheveux et soupire. Autant annoncer les choses telles qu'elles sont : violentes. Il y a peut-être des valkyries au service de la Bratva mais elle ne les a jamais approchées. Parce qu'elle cultive un rapport plutôt distant avec les membres du gang : se cantonne à son job de réparatrice et de sage-femme. Elle préfère l'envers du décor à l'ardeur des champs de bataille. Peut-être espère-t-elle qu'en pansant des mains rouges, les siennes resteront blanches. T'es pas tombée sur la plus pacifique. Une évidence cruciale. Ni la plus anonyme. Trop intéressante pour être libre : triste ou tragique ? Un peu des deux sans doute. En d'autres termes : prépare-toi à courir. Une différence ? C'est bon signe. Elle hoche la tête et sourit comme un sourit devant un cul-de-sac. De toute façon, on ne peut pas swipe left, alors autant s'y faire. » Irina avait utilisé Arcader en arrivant en ville.

Ça n'avait abouti sur aucune rencontre sérieuse mais elle aurait dû s'y attendre. La chaleur indienne s'était envolée depuis des années et ce n'était pas dans ce Maine frisquet qu'elle la retrouverait. « Ne réagis pas comme ça... Elle le dit entre ses dents, lorsque leur serveur marque un arrêt devant leur table. Tout va bien mesdames ? La Bulgare n'attend pas l'aval de son interlocutrice : elle adresse un sourire au type et le remercie de l'attention. En priant qu'il n'ait pas remarqué l'air effarouché de Majken. Majken sur qui elle reporte ses orbes agacées. Faut pas dire ça à haute voix. Elle le dit comme si Majken venait de transgresser la première règle du Fight Club.  Et ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Le ton est sévère... Alors avec davantage de précaution : Je sais que tu éprouves des... difficultés par rapport à tout ça. C'est normal, et je ne te demande pas de t'engager. Elle lui saisirait bien une main, mais la tension qu'elle devine lui présage qu'il vaut mieux ne pas la tenter. Je te conseille juste de fréquenter ceux qui pourront vous aider. T'as le droit de ne pas vouloir, mais il faut que tu saches que t'es pas seule dans l'histoire. » Et la Bratva, c'est une deuxième famille pour ceux qui ont perdu ou déserté la leur. C'est un moyen de se reconstruire parmi les siens. « Je n'ai pas oublié ta mère... pour elle et pour toi, je suis prête à t'aider. » Elle n'a que ce verbe à la bouche. Aider. Elle aide à sa manière, et surtout avec des conditions qui ne sont pas les siennes.



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The Crooked Kind - Mer 19 Déc - 23:14




2014 - Arcadia

Air outré, réprimande à peine masque lorsque la môme dévoile le pot aux roses. Ca lui donnerait presque envie de rire qu’une membre de la Brava s’indigne d’une telle révélation. Certes, dans un lieu public malgré la voix basse. Pourtant elle le sait, Majken. Elle sait qu’il faut se taire. Rien avouer. Jamais. Elle a encore les discours de sa mère, imprimés quelque part, dans un coin de sa tête.

« La seule en vie, oui. » fronce les sourcils, se demande ce que ça sous-entend, ce que ça annonce. Finissent-elles toutes avec leurs têtes mise à prix si elles refusent de servir la bratva ? Que l’espérance de vie est courte ? Ou se font-elles simplement rares ? Aucune idée, et tenter d’y réfléchir lui file la migraine. L’envie de fuir aussi, avant de finir comme les autres. Ellle hausse les épaules. C’est pas comme si elle avait pu avoir une véritable discussion avec la valkyrie qui a choisi de faire une colocation dans son propre corps. Elle était juste là. Elle savait qui elle était, ce qu’elle ressentait, sa colère, ses envies, ses pulsions. Pas de souvenirs, aucun. Juste des ressentis. « Exactement. C’est pas comme si j’avais le choix. Certains jours, c’est juste plus simple que d’autres. Ceci dit je suis pas certaine que t’aies souvent envie d’étriper des gens quand t’es pas d’humeur. » Parce que c’est bel et bien ce qui lui arrivait parfois. L’envie de prendre la tête du mec suffisant, qui se pense drôle et léger quand il s’agit du lourdingue de première. L’envie de prendre sa tête et de jouer des maracas contre le mur le plus proche. Non, Irina peut difficilement imaginer. Sans doute pas.

Ca se passait plutôt bien. C’était presque sympa. Comme retrouver une vieille connaissance, après tant d’années. Une fois les cinq minutes d’embarras passées, elles se détendent et ça prend du bon temps. Jusqu’au sujet qui coince. Sujet qui fâche. Réminiscence d’un passé qu’elle voulait oublier. La Bratva, sa mère, son éducation, les suspicions…. Un haussement de sourcils. « Je suis censée réagir comment ? » La môme a pas le temps de réagir, de dire quoique ce soit ou de prendre congé, que le serveur se barre sous le sourire encourageant d’irina. Y’a pas à dire, elle est douée. « Des difficultés ? C’est joliment employé. » un rire nerveux qui s’échappe de ses lippes, en retenant le fou rire. Elle était là pour quoi ? Un recrutement sauvage ? Rien de prévu à la base mais maintenant qu’elle tombe dessus, voit les nouveaux avantages, elle l’embarque ? « Et la Bratva fait dans l’entraide ? » un sourire froid, sarcastique qui se dessine. « Vous m’aiderez seulement si vous y trouvez votre compte. » elle se recule légèrement, se cale un peu plus contre le dossier et se crispe à ses derniers mots. Sa mère. Elle déglutit, détourne le regard, quelques instants. « Ma mère est morte. » les mots sont secs et son attention se trouve une nouvelle fois concentrée sur la brune face à elle alors que quelques regards se tournent dans leur direction. Mots trop violents sans doute. « Peut-être que j’aimerais bien l’oublier, ma mère. Elle, ses principes, le fait qu’elle m’ait pourri la vie. Qu’elle m’ait plus vu comme un outil, un futur soldat ? Plutôt que comme sa fille. Elle craignait complètement dans son rôle de mère. J’étais qu’une… chose qu’elle voulait façonner à son image. Et j’étais jamais assez bien. » et ça fait mal de se souvenir. C’est douloureux d’imaginer ce qui aurait pu mettre ; Sa mère l’aimait sans doute, à sa façon, un peu tordue. « Ma mère me voulait à la Bratva, sans se soucier une seconde de ce que moi je voulais. » Autrement dit : fais pas la même connerie. Elle soupire, les bras croisés sur la poitrine, plus renfermée. Pendant un bref instant, elle a cru irina différente. Naïve petit Majken.






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The Crooked Kind - Mer 26 Déc - 18:38




Quand je ne suis pas d'humeur. Irina fronce les sourcils. Ses yeux sont posés sur Majken mais elle ne la voit pas. Pas distinctement. Elle n'est plus qu'une silhouette aux contours flous. Que fait-elle lorsqu'elle n'est pas d'humeur ? C'est vrai qu'elle n'a pas envie de dépecer les gens. Jamais rien de sanglant. Le sang qu'elle touche, elle ne le provoque jamais. Alors que fait-elle lorsqu'elle est hors d'elle ? Elle boit un coup, puis deux, puis trois, puis... Voilà. Elle ne fait de mal qu'à son foie. Mieux vaut ne rien répondre à la blonde.

« Je suis censée réagir comment ? - Comme tu veux, s'empresse-t-elle de glisser. » Tu réagis comme tu veux. Mais Majken la devance et noie sa malheureuse concession. (Et elle a bien raison.) Evidemment que la Bratva n'est pas la soupe populaire. On n'aide pas sans frais. Au fond, est-ce qu'on aide ? « C'est le jeu. Elle le dit cette fois-ci sans méchanceté, sans dureté. Elle constate les possibilités et admet que d'un point de vue extérieur, ça craint et pas qu'un peu. Tu peux pas rester seule. Pas comme ça. »

Majken ne fait pas dans l'euphémisme. Le crissement d'une chaise indique à Irina que quelqu'un s'est retourné. Pire, trois personnes les observent. Que pensent-elles ? La blonde poignarde le portrait de sa mère et Irina se dit qu'elle ne vaut pas mieux qu'elle. Quoique. Elle a fait l'inverse, elle. Elle a abandonné sa fille plutôt que de formater sa vie. Mais l'heure n'est pas aux confessions et cette anecdote ne ferait qu'assombrir le tableau déjà noir charbon. « Et qu'est-ce que tu veux, Majken ? La voix est plus douce et sans calcul. Chargée de curiosité avant tout. Que veut une jeune femme de vingt et quelques ? Elle-même ne se souvient plus de cette époque. Elle ne vivait déjà plus pour elle, au fond. Moi j'te veux aucun mal. D'accord ? J'essaye juste de... T'aider ? Ah ! La blague. Encore ce verbe merdique rempli de vide. Prends ton temps. J'aurais pas dû... »

En guise de transition, Irina hausse les épaules et se hasarde dans une nouvelle approche plus personnelle. « Tiens, tu me fais penser : je disais aussi ça à ma mère. Je criais "Papa est mort !" dès qu'elle le prenait à témoin. J'voulais plus en entendre parler mais elle s'en foutait. Et elle le savait. C'était une égoïste malheureuse. Et quand je suis revenue dix ans plus tard, elle était la même. Minable, embourbée dans une autre époque. Maintenant elle est peut-être morte. J'en sais rien. C'était vrai. C'était la raison pour laquelle elle s'était pour ainsi dire enfuie de la Bulgarie. Le fantôme de son père et le chagrin de sa mère lui filaient des migraines. Et à cet instant, elle se rend compte qu'elle ne l'a même pas raconté à son psy. Acte manqué dira-t-on. Elle soupire, presque gênée. Oh... oublie ça. » Sa vie privée est hors sujet et même pas si croustillante.



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The Crooked Kind - Dim 6 Jan - 22:55




2014 - Arcadia

Comme elle veut, oui, c’est ce qu’ils disent sans réellement le penser. Sa mère aussi lui disait de faire comme elle voulait. Seulement si elle le faisait vraiment, ça chauffait pour son cul. Et pas qu’un peu. Le genre de phrase à la con qui sous entend essaie pour voir. Elle se doute qu’Irina ne le pense pas exactement comme ça. Pas vraiment. Mais elle a sans doute une idée bien arrêtée de comment elle devrait réagir et ce qu’elle devrait faire. Le jeu. Tout sauf un jeu pour elle. « J’ai pas envie de me sentir, encore, comme un pion sur un échiquier. » La tasse une nouvelle fois portée à ses lèvres, elle tente de retrouver un semblant de calme. Pas le lieu pour étriper qui que ce soit. « je sais. Faut que je m’entoure. Avec des gens de confiance. » Et en même temps, elle n’est pas tellement certaine de ce que ces gens pourraient bien apporter. Ce n’est pas comme si les valkyries courraient les rues. Chaque situation est particulière, chaque créature à son lot à gérer, sans doute différent d’une espèce à l’autre. Quant aux dieux… une guerre insipide à mener, sans l’ombre d’un doute.

La môme ne passe pas par chemins. Les mots sont durs et claquent dans l’air. Sa mère est morte et elle n’était pas une sainte. Elle tenait plus du général d’une armée plutôt que mère d’une adorable blondinette. Plus sèche qu’aimante. Plus méprisante qu’encourageante. « Et qu'est-ce que tu veux, Majken ? » les yeux qui se plissent, comme si elle tentait de déterminer la sincérité de sa question. Est-ce qu’elle souhaite vraiment savoir ? Sans réussir à identifier pourquoi, sur ce coup là, la norvégienne veut lui faire confiance. Elle veut la croire. « Moi j'te veux aucun mal. D'accord ? J'essaye juste de... majken hausse un sourcil, comme pour la défier de prononcer encore une fois ce mot qu’elle trouve risible. Prends ton temps. J'aurais pas dû... » Mieux.. Les épaules qui se décontractent, et à peu près tout le reste de son corps. « Je veux qu’on me laisse le choix. Qu’on me laisse vivre ma vie comme je l’entends. Ca, j’y ai pas eu le droit. J’veux pas être un pion, un outil ou je ne sais quoi d’autre. J’veux juste être moi. Découvrir à ma manière ce que tout ça veut dire. » être une valkyrie, avoir cette autre âme avec elle. Grandir. Faire des erreurs. Apprendre. « Ca veut pas dire que j’veux pas de conseils, ou que je vais pas m’entrainer. J’veux juste le choix et faire les choses comme je le sens. » Tout ce que sa mère ne lui a jamais donné.

Café fini, la tasse pourtant toujours entre ses mains pour se réchauffer encore un peu. Et les mots qui suivent l’étonne. Pas un seul moment elle ne se serait iaginée Irina lui raconter des choses personnelles. Mais ça lui plait. Ca la rend plus… humaine. Plus sincère. Moins… bratva.  « Je t’en prie, continue. » les coudes maintenant posés sur la table, elle s’est un peu rapprochée. « Donc tu sais pas ? Tu veux pas savoir si elle est encore vivante ? Ou non… »







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The Crooked Kind - Dim 13 Jan - 23:54




Majken affirme des choses qu’Irina ne s’est jamais posées. Pion, fou, tour, peu lui importait tant qu’elle faisait partie dudit échiquier. Qu’elle retrouvait son frère. Si elle avait su qu’elle le perdrait dix ans plus tard, peut-être qu’elle aurait fait d’autres choix. C’est trop tard pour elle. Pas pour Majken. Pas encore. Mais elle a trop d’attentes pour une ville comme Arcadia. Elle lui fait penser à ces papillons qui viennent d’éclore et se perdent dans le ciel. Ils se croient maîtres de l’air et en oublient le filet - ne s’en souviennent qu’une fois épinglés. Juste toi, c’est déjà très bien. Et difficile... Elle approuve le manifeste mais en son for intérieur, doute de sa réalisation. On n’est jamais seul lorsqu’on cohabite avec un mythe. Surtout celui de la valkyrie. La blonde le devine. Tu comptes rester ici ? Le mieux serait de partir. Ou de ne jamais être venue.

Si tu restes... tu trouveras les bonnes personnes. Elle répond comme s’il s’agissait d’un fait accompli. C’est une petite marque de confiance et aussi un moyen détourné de dire Tu sais où me trouver. Nulle question de Bratva et d’illégalité, rien qu’Irina. Majken peut être en colère contre sa mère, il n’empêche que la Bulgare en garde un souvenir frais comme une plaie ouverte. Elle aurait aimé la sauver, ce qui, dans un sens, aurait privé Majken de sa liberté. Le monde est peut-être bien fait… Peut-être.

Le petit flashback n’est pas agréable pour Irina. Elle se revoit claquer des portes et hausser le ton, ce qu’elle a horreur de faire. Continuer ? Pas question ! Donc tu sais pas ? Tu veux pas savoir si elle est encore vivante ? Ou non… Irina la voit s’avancer, et son coeur tangue en pensant trente ans en arrière. Je ne sais pas. Sa voix a perdu en assurance - c’est à se demander si ce n’est pas elle qui a besoin d’aide. Qu’elle vive encore ou non, ça ne change rien. Je l’ai trop détestée. Ça, Majken peut le comprendre. Pas vrai ? Les liens du sang sont les plus cruels. Quoiqu’on fasse, quoiqu’on ressente, quoiqu’on se persuade, on ne s'en sépare jamais. Et elle n’est pas comme moi. Ni toi. Elle est… Humaine. Ignorante. Et d’une autre époque. Ça fait onze ans. Elle ne saurait plus rien de moi. Tu pourrais faire ça, toi ? Rendre visite à une inconnue ? Irina jette un coup d'oeil à la vitrine, fouille sa caboche pour en sortir les bons mots. Ils apparaissent nettement en bulgare. En anglais, c'est autre chose. Alors elle se contente de soupirer et terminer : Elle est peut-être ma mère, mais je ne lui dois rien. Tu peux sûrement comprendre.



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The Crooked Kind - Lun 21 Jan - 16:45




2014 - Arcadia

Elle sait qu’elle a beaucoup d’attentes Majken. Peut-être même qu’elle est un peu trop naïve, ce serait bien la première fois. Peut-être bien que ce monde dans lequel elle a été introduit en douceur quand elle était môme, puis plus brutalement des années plus tard, ne convient pas à toutes ses attentes. Peut-être sue juste être en vie, c’est déjà un privilège. Peut-être que rêver, c’est déjà trop demander. Mais si elle n’a pas ça, il lui reste quoi ? Alors pour le moment, elle reste la tête basse, terrée dans les bas fonds de siren alley avec son job à la con. Danser pour le plaisir. Danser pour ceux qui paieront. Se réfugier dans le grand manoir de Mairead une fois les heures écoulées. Y’a pas grand monde qui est venu l’emmerder jusqu’à maintenant. Elle hausse les épaules. Où est-ce qu’elle pourrait bien aller ? « Je crois, oui. J’ai personne en Irlande, ni en Norvège, mes grands-parents paternels sont morts y’a plusieurs années, et je n’ai aucune envie de mettre les pieds en Russie. » Il lui reste qu’Arcadia, là où elle a commencé à se construire une vie. Pas bien reluisante pour le moment, mais elle espère que ça changera, avec le temps.

« Tu… Tu comptes rester dans le coin ? » elle se veut détacher, distante même, mais c’est surtout une manière détournée de savoir, si un jour, elle a besoin d’elle, si un jour elle change d’avis, si irina sera toujours là. Si un jour, elle arrive à se défaire des souvenirs de la Bratva, de ceux de sa mère, elle sera peut-être bien contente de trouver Irina. Elle n’est pas sa mère, et heureusement pour elle, peut-être qu’après tout, elle est sincère. Peut-être qu’elle se soucie réellement du bien être de la môme. Elle aimerait le croire, Majken. sincèrement.

Majken est étonnée du récit qu’elle entend. Quoique, au-delà du contenu, elle est surtout étonnée du coté confession. Ca l’intrigue. Ca rend Irina moins… distante. Moins Bratvienne, aussi, peut-être bien. « Je ne sais pas. » une voix bien différente que celle qu’elle a depuis le début de leur rencontre. Moins assurée, pleine de doutes. Presque fragile. Les souvenirs qui remontent sans doute, les blessures avec. La môme acquiesce d’un signe de tête. Elle peut comprendre. Sauf que si sa mère était encore vu, la nrvégienne l’aurait su, ça aurait tout changé à sa vie. Elle ne se serait peut-être pas faite tuer. Elle aurait encore été sous son joug, à obéir, ne pas broncher. « Et elle n’est pas comme moi. Ni toi. Elle est… » elle attend, se questionne. Seulement humaine ? Majken l’était. Elle aurait dû l’être, si la valkyrie ne l’avait pas choisi. Elle a hérité de sa mère, pas de son père, qui était une récurrence irlandaise. Et au final, le destin –ou qui que ce soit- avait décidé de rectifier le tir.  « Ça fait onze ans. Elle ne saurait plus rien de moi. Tu pourrais faire ça, toi ? Rendre visite à une inconnue ? » Elle n’en sait rien. Les gens qu’elle a perdu de vue, ils sont morts. Morts et enterrés. Tous assassinés, quoiqu’on lui est dit. Sa mère a voulu lui bourrer le crâne. Comme quoi la mort de son père n’était qu’un accident. Sans doute le plus gros mensonge qu’elle lui ait refilé. Elle l’a tué. Majken le savait, jusqu’au plus profond de ses trippes. Et sa mère avait su, qu’elle savait. Tout nier en bloc lui avait seulement paru étrangement plus simple sur le moment. « Elle est peut-être ma mère, mais je ne lui dois rien. Tu peux sûrement comprendre. » « Je comprends. T’as eu de la chance, si j’puis dire, de pouvoir t’en éloigner. Parce que moi, mine de rien, ce que j’suis… mes forces, ou mes faiblesses, c’est elle. En partie. Mais ce que j’vais construire, ça sera que moi. Le jour où je referai quelque chose de bien, ça sera mon choix, mes actions. » Peut-être qu’un jour elle arrêtera de danser pour du fric. Peut-être qu’un jour, elle reprendra ses études. Un jour.






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The Crooked Kind - Jeu 31 Jan - 19:54



T'as raison, il fait trop froid en Russie. - Tu… Tu comptes rester dans le coin ? D'instinct, les yeux d'Irina se détachent de Majken et vont se perdre dans la baie vitrée. Le regard fait escale au fond de sa tasse. Rester... Oui. Définitivement. J'ai assez voyagé comme ça. Faut dire qu'elle n'a aucun Ailleurs auquel rêver. Peut-être bien qu'elle aimerait bien s'en aller -s'enfuir- d'ici, de ce Nouveau Monde qui vend plus de promesses qu'il n'en exauce. Mais il restera toujours la Bratva. Elle est en elle. Elle le sait. C'est trop tard. C'est comme ça. C'était son choix. Elle ne regrette rien. Sans la Bratva, elle se serait sûrement mariée avec un Bulgare moyen que sa mère critiquerait avant chaque repas. Ils aurait fondé une famille standard. Leurs gamins seraient en train d'apprendre le théorème de Thalès et ce soir, elle mettrait le feu à la cuisine pour faire du kavarma... Bref, une vie sans épice. Une vie sans soleil, sans Daniel. Je reste, reprend-elle, plus ferme. Je n'ai aucune raison de partir.

Et puis elle aime bien Arcadia. Qui dit métropole dit conférence, cinéma, musée, expo, théâtre, marathon... Elle aime bien attendre aux arrivées de marathon, même si celui de Boston en 2013 l'a profondément affectée. Tu as un plan ? Pas forcément quelque chose de concret... Juste des envies. Il faut toujours un plan, quoiqu'on dise. Rien qu'un tout p'tit objectif ou bonjour le surplace. Ou le moonwalk.

Bof, tu sais, avec le temps, j'ai l'impression de lui ressembler. Dans la voix, ou même les petits tics. Petit haussement de sourcils rieur. C'est une phrase de bientôt-vieux ça. Bon allez, elle assume. (…) Mais ce que j’vais construire, ça sera que moi. Le jour où je referai quelque chose de bien, ça sera mon choix, mes actions. La Bulgare hoche la tête. Elle est tout de même désolée pour Majken. A son âge, elle n'a pas à parler comme ça. Comme si elle avait des choses à réparer ou à oublier. C'est trop dommage. C'est pas normal. Si t'as ses forces, c'est pas rien. Tentative de flatterie. La mère de Majken n'était pas n'importe qui et n'est sûrement pas morte comme la première venue. Et oui, c'est à toi de prendre les décisions maintenant. Mais je suis là si besoin. Elle le dit vite. Irina a toujours préféré opter pour la décision la plus tranchante, la moins réversible, pour se priver du loisir de revenir la queue entre les pattes et les oreilles basses. Tout ça... ça te fait peur ?



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The Crooked Kind - Mar 19 Fév - 11:42




2014 - Arcadia

Trop froid, trop froid… peut-être bien. Mais pas beaucoup plus chaud en Norvège. Sauf l’été. Elle se souvient de certains mois de juillet avec trente degrés. Et sans savoir vraiment pourquoi, alors qu’elle n’était pas si enchantée que ça en découvrant Irina, Majken est comme soulagée d’entendre qu’elle compte rester dans le coin. Une des rares figures un peu adulte qu’elle connaissait lorsque sa mère était encore en vie, envers qui elle n’avait aucun dédain. Irina n’avait jamais montré le même côté psychotique que sa mère. Ou peut-être le cachait-elle mieux. « bien. » qu’elle se contente de dire avant qu’irina ne reprenne la parole, comme pour bien confirmer ses dires. Un instant, la norvégienne se demande si la quarantenaire tente de la convaincre, elle, ou elle-même. « On se reverra peut-être alors… » qu’elle finit par ajouter, un peu plus faiblement.

Haussement des épaules, toujours aussi surprise lorsqu’on lui pose la question. Comme si elle était étonnée qu’on s’intéresse à ce qu’elle veut. « hm, je sais pas, peut-être reprendre les études un jour. » pourquoi pas. Elle sait pas si elle continuerait de danser au narcisse enchainé. Certains jours sont plutôt sympa… et d’autres lui donnent complètement la nausée. « mais certainement pas le droit » qu’elle s’empresse d’ajouter. Non, ça, c’était le souhait de sa mère. « pour le moment j’ai qu’un petit boulot. Ça change, mais j’en avais besoin. » besoin d’une cassure totale. De se détacher de ce tout ce que sa mère avait voulu instaurer. Rupture totale pour qu’elle puisse se trouver elle-même.

« me dis pas que j’suis condamnée à ressembler à ma mère » rire nerveux, et pourtant amusé. C’est rare qu’elle l’évoque sans amertume. Elle pourrait compter ces fois sur les doigts d’une main. « je sais. » sa mère était forte. Humain qui aurait dû être lambda, perdue dans  la foule, mais qui a voulu se faire une place au sommet, parmi les dieux. Elle était archarnée. Ca, on peut pas lui enlever. « j’ai cru comprendre qu’elle avait toujours été respectée… » et crainte. Pour son caractère parfois trop tranchant. Ou c’est sans doute ce qu’ils recherchaient à la bratva. Elle était redoutée, elle le sait. Pour une humaine avec des qualités psychotiques bien développées. Elle aurait pas pu déclencher un tremblement de terre ou faire tomber la foudre, mais elle transformait n’importe quel meurtre en accident. Experte chimique en matière d’explosif. Et au corps à corps, à moins de se trouver face à une force surnaturelle, l’issue du combat était toujours la même. « merci. Qui sait… Peut-être que j’en aurais besoin. » elle sait pas vraiment. Pas encore. Seul l’avenir le dire. « ouais… j’me retrouve seule, avec ce nouveau truc, dans une ville de dingue… Y’a mieux comme début. Parait que c’est déjà assez compliqué en temps normal à mon age. » sourire qui se veut amusé et léger mais ressemble plus à une grimace. « j’ai l’impression qu’on m’attend à chaque coin de rue. Et… elle aussi. » complètement con puisqu’elle est morte.





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The Crooked Kind - Sam 2 Mar - 1:41



Irina se garde bien de renchérir au sujet d'une prochaine rencontre. L'actuelle n'est pas si innocente et s'avère être un échec. Majken n'a pas la tête à renouer avec les allégeances de sa mère, plutôt celle à vouloir se reconstruire brique après brique. Mais comme le dit la chanson... Contre le passé y a rien à faire, il faudrait changer les héros. La tragédie se jouera, qu'on agite ou non les bras.

Ça serait bien, ça. Fait-elle, affable. Parler d'études a le don de remuer les marécages du passé. Elle regrette parfois d'être partie sans les avoir finies. De ne pas avoir connu ces années-là. Alors c'est peut-être vrai que la Bratva prive ses sujets de quelques expériences... mais en gage de bonne foi, elle en offre d'autres. Un petit boulot... oui, ça ne doit pas être éternel. Elle ne cherche pas à en savoir plus. Elle saura si Majken lui dira, et uniquement comme ça. Elle a déjà l'impression d'avoir frôlé le trop loin, trop pressé, trop intéressé. Pour l'instant, elle se réfléchit à la carrière susceptible de séduire une valkyrie. Sûrement aucun job qui implique de rester le cul devant un bureau.

Ou à ton père, tu me diras ! Tu es encore à l'abri mais ça arrive plus vite qu'on ne le croit. Et bien sûr que sa mère était respectée. Le genre de femme qui, économe au poing, épluche les joues d'un type comme s'il s'agissait de la peau d'une Granny Smith. La précédente réflexion d'Irina refait surface. Entre deux réponses de son interlocutrice, elle suggère : Et bosser dans un restau, ça te dirait ? On s'y ennuie difficilement.

Et la force. La force, c'est primordial. C'est la jungle, dehors. On se prétend peuple civilisé, démocratique, mais la réalité, c'est qu'il faut être fort pour la supporter, notre humanité à tendance animale. Tu en auras besoin. Finit-elle par lâcher. Et puis, quelque soit notre âge, c'est toujours compliqué. Petit talent purement humain. Au moins, tu es bien armée. Ne te torture pas davantage. Ça se sent comme un parfum. L'héritage n'est peut-être pas aimé, la créature pas encore apprivoisée, mais le résultat est là. Il fleurit à son rythme. Quant à une potentielle menace... Tu y es passée une fois, tu n'as plus rien à perdre. C'est ce que j'appelle un excellent début ! Elle demanderait bien ce que ça fait d'y être passée mais c'est sans doute indiscret. Alors elle se contente de dégainer de nulle part -non, de sa poche de manteau-, un carton siglé SHA. Le nom de la boîte qui l'emploie et ses coordonnées. Tiens, si jamais tu as besoin de moi. Quand on recherche quelqu'un et que par miracle, il croise notre chemin, il est bon de le mener à croire qu'il a toutes les cartes en main.



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The Crooked Kind - Dim 17 Mar - 22:09




2014 - Arcadia

Etudes de droit abandonnées à la mort de sa mère, parce que ça ne lui convenait pas. Elle ne détestait pas ça, mais ça n’était pas elle. Une chose de plus que sa défunte mère avait voulu décidé à sa place.  Et ne voulant pas toucher à son héritage, par peur qu’on la suive à la trace, elle avait fait comme n’importe quel jeune non friqué : se trouver un boulot. Pas barista, pas caissière… Non, danseuse d charme au Narcisse Enchainé. Une vie un peu bouleversé dans un monde qui l’était encore plus. Danser pour faire baver. Danser pour émoustiller. Si ça l’amusait parfois, avec l’agréable sensation de pouvoir se lacher sans le moindre jugement, sans le contrôle étouffant de sa mère, c’était parfois tout aussi difficile à supporter. Les pervers, les mains baladeuses, les bouts de phrases dégueulasses, entendus ici et là. Elle sait qu’elle n’y restera pas toute sa vie, seulement elle ne sait pas non plus quand elle sortira de ce tourbillon dans lequel elle s’est foutue. « Non, ça ne sera pas éternel… Juste… enfin je sais pas. Faut que j’y réfléchisse. Pour le moment, je bosse. Enfin je danse. Faut que je trouve dans quoi reprendre mes études. Ca ne sera surement pas le droit. Ca aussi, c’est elle qui l’avait décidé. » C’était pas mauvais, il lui fallait juste quelque chose qui lui ressemble un peu plus et qui la motive.

Le visage de la môme s’éclaire un peu plus quand Irina mentionne son père. « ‘Parait que je lui ressemble. Pas physiquement… » non ça, aucun doute sur sa ressemblance avec sa mère. « mais… Le reste. J’crois que ça énervait ma mère. » Elle sourit en y repensant, à se remémorer son agacement en lui disant à quel point elle lui rappelait son paternel. Trop compatissante, trop douce. Pas assez ferme, pas assez elle. Elle fronce alors les sourcils. « Un restau ? » elle secoue doucement la tête « malgré… ça, la valkyrie… J’suis… Maladroite. » Peut-être un peu moins maintenant. Mais elle ne s’imagine que peu avec des assiettes ou des plateaux entre les mains.

« Tu en auras besoin. Au moins, tu es bien armée. Ne te torture pas davantage. » léger sourire qui s’affiche sur les lèvres de la norvégienne. Pour être armée, elle l’était. Elle comprenait surement pas encore toutes les possibilités qui s’offraient à elle. Mais elle était parée, et peut-être que tous les entrainements de sa mère ne seront finalement pas vain. Elle avait appris à se battre avant que la créature ne s’immisce dans sa vie. Elle avait appris la rigueur et l’acharnement pendant ses jeunes années. Ne rien lacher. Cette fois, Majken éclate de rire. « C’est une manière de voir les choses. » qu’elle commente, amusée. Alors que jusque là, chacun des souvenirs de sa mort avait été douloureux. Mais voir les choses de cette manière était bien plus agréable. Elle attrape la carte, l’étudie un bref instant, comme si c’était la réponse à toutes ses questions, ou au contraire, un piège énorme. Et finalement, elle la range dans sa poche arrière. « Merci. J’oublierai pas »






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