Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Ven 6 Juil - 21:38
un samedi soir sur la terre
Clarence & Annalisa
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Depuis que vous en aviez parlé, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser à cette soirée et à te faire toutes sortes de scénarios dans ta tête. Tu voulais que tout soit parfais, que vous oubliez un peu, le temps d’une soirée, vos rôles parentaux. Avant de partir déposer les enfants chez une de tes sœurs (sauf Timothy, qui allait passer la nuit chez un ami), t’avais passé la journée à jouer à des jeux de table avec tes enfants sur la terrasse de ton condo. N’ayant pas eu le temps de voir les heures passer, tu n’avais pas eu l’occasion d’angoisser. De ce fait, alors que tu sonnes à la porte, t’as l’air tout-à-fait calme et détendu. Dès que le petit Fafnir t’ouvre la porte en réclamant un câlin, un grand sourire illumine ton visage alors que tu soulèves le petit pour lui déposer un bisou sur la joue. Quelques secondes plus tard, tu le laisses filer et tes iris bleutées se posent sur la mère qui vient à son tour de voler un peu de ton affection. Sagement, ton nez frôle sa chevelure. Lorsqu’elle s’éloigne, te disant que vous pouviez partir maintenant, t’en profites pour l’observer distraitement. T’as le souffle coupé plus que tu ne l’aurais souhaité. Elle était toujours belle, mais ce soir c’était différent. Ses yeux sur lesquels elle semblait avoir mit l’accent, tu t’y serais noyé sans hésiter. « Allons-y, alors ! », confirmes-tu avant de souhaiter, aux marmots et à la gardienne, une bonne soirée et de sortir de la maison en compagnie d’Annalisa.
T’aimerais, en ce moment, lui prendre la main, profiter du fait que personne ne vous regarde. Pour l’instant, cependant, ça ne reste qu’une fantaisie que tu compenses à coups de petites galanteries comme quand tu lui ouvres la porte de ta voiture, côté passager, pour qu’elle puisse s’installer. Une fois chose faite, tu viens la rejoindre dans le véhicule, t’assoyant devant le volant. « Je propose que ce soir on mette nos ennuis de côté et qu’on oublie qu’on a une famille à retrouver après. », proposes-tu, le ton léger et un peu enfantin, alors que tu lui offres un sourire tout doux et un regard vibrant d’une admiration discrète. « Donc, on avait dit coréen ? » Discrètement, tu règles ton GPS pour qu’il vous guide au restaurant où t’avais réservé – t’as vraiment un sens de l’orientation douteux et tu ne veux pas tout de suite faire mauvaise impression, alors… Quelques secondes plus tard, vous filez vers votre première destination. Ce n’est pas très loin, vous arrivez en une dizaine de minutes tout au plus. La façade confirme qu’il s’agit d’un endroit plutôt chic. Tu ne sais pas quand était la dernière fois où Annalisa a pu se permettre ce genre de sortie, mais toi ça faisait longtemps, alors tu voulais faire quelques folies, un peu. Et tu voulais surtout lui faire plaisir, aussi.
Avant d’entrer dans le restaurant réclamer ta réservation, tu te permets, tout sourire, de tendre ton bras à ton amie pour qu’elle s’y accroche. C’est un peu ringard, à vrai dire, mais c’est le genre de petits gestes qui t’amusent.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Ven 13 Juil - 3:51
un samedi soir sur la terre
Clarence & Annalisa
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
C’est que je n’ai pas le choix d’être beau, en compagnie d’une femme comme toi ; c’est ce que t’aurais voulu lui répondre, mais c’est surtout ce que tu ne dirais pas. C’est bien trop niais et ça risquerait de la faire fuir, mais ton regard qui la dévore parle à ta place. Tu te sens bien en sa compagnie ; tes soucis s’envolent, laissant place à la possibilité de tourner une nouvelle page dans le livre de ta vie. Oui, t’as un peu l’impression de trahir la mémoire d’Eleanor et les treize années que vous aviez passées ensemble, mais tu ne pouvais plus passer ta vie à te morfondre. Anna pose sur ton existence un voile de douceur que tu ne veux pas voir se soulever, ta main s’accrochant à la sienne comme si tu craignais qu’elle ne s’évapore. « Et moi donc… J’y ai pensé toute la semaine. », te permets-tu de révéler, un rire léger au fond de la gorge. Tu te sens adolescent quand ton cœur se met à battre trop vite sous les caresses qu’elle impose à ta main. T’en veux un peu au serveur quand il vient interrompre votre moment, mais tu camoufles ton amertume momentanée sous un large sourire.
Alors qu’elle te parle de son impression, tu zyeutes le menu. Mais pas trop, parce que ton regard dérive toujours sur la belle. « L’Islande, c’est ça ? », demandes-tu pour être sûr que tu t’en souviennes encore. « Il paraît que c’est une destination de plus en plus populaire. J’ai des amis qui y sont allés et les photos qu’ils m’ont montrées étaient magnifiques ! On pourrait peut-être voir si on peut y aller l’été prochain ? », proposes-tu à la volée, enthousiaste. Ça fait un moment que tu n’es pas sorti du pays – autrement que pour aller au Canada, où tourner coûte moins cher – parce que le temps te manque, mais ce soir c’est une soirée où tu te permets des folies. Et, oui, ça implique des promesses qui mourront peut-être en cours de route, mais que tu essaierais de tenir. « En échange, je pourrais te faire visiter New York ou Los Angeles, si tu n’y es jamais allée. C’est moins exotique que l’Islande, mais c’est très bien quand même. New York est pleine de petits endroits vraiment sympas. », ajoutes-tu, l’air rêveur.
Quand tu reposes ton attention sur le menu, tu te retrouves confronté à des saveurs qui ne te sont pas familières. Culinairement parlant, t’es toujours un peu fermé d’esprit, mais pas vraiment dans le mauvais sens du terme. Même si ça t’arrive d’avoir envie de goûter de nouvelles choses, t’as ta petite routine alimentaire dont tu te dégages rarement. D'autant plus que tu n’es pas très habitué à la cuisine asiatique. Doucement, en te penchant au-dessus de la table, tu glisses ton menu vers Annalisa. « Est-ce qu’il y a quelque chose en particulier que tu me conseillerais ? » La curiosité dans la voix, un sourire pendu aux lèvres, t’attends de voir la découverte qu’elle t’imposera. C’est comme un déjà vu, pour toi, considérant que vous aviez cette habitude, avec Eleanor, de vous conseiller mutuellement des plats pour ne pas manger toujours la même chose au restaurant. Une tradition que t’as aussi reprise avec tes enfants. Profitant de la proximité que permet la situation, tu laisses tes doigts frôler à nouveau la main de ton amie ; la chaleur de sa peau est un réconfort auquel tu commences à t’habituer un peu trop.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Jeu 19 Juil - 4:29
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Les mots d’Anna t’on vendu du rêve. Des aurores boréales, tu n’en as jamais vu, mais tu en rêves la nuit. De ça et des étoiles, du ciel et de ses mystères qui t’interpellent. Un astronaute onirique, sans plus. Tu avais hoché la tête par dépit, quand elle avait dit que vous n’en verriez pas, l’été. Ce n’est pas trop grave, crois-tu, parce qu’elle sera avec toi ; et ça vaut plus que tous les phénomènes cosmiques, dans ton cœur. Toi aussi, tu veux voir le monde entier. D’abord c’était sans elle, maintenant c’est avec elle, même si tu ne l’acceptes pas encore tout-à-fait. C’est fou comme les choses changent, quand on n’y porte pas trop attention. Tu t’en rends comptes plus que jamais alors que tu la regardes tendrement pendant qu’elle fouille le menu. Tes doigts caressent le creux de sa paume ; tu imagines le futur proche, quand tes mains seront posées sur sa taille, que vos corps ne voudront plus se séparer, que vos souffles s’emmêleront en ne devenant plus qu’un. Ça te fait rêver autant que toutes les aurores boréales.
« Je ne sais pas si je devrais avoir peur. » Ça t’amuse, ces petits jeux. Ces manières de vous montrer indirectement à quel point vous vous connaissiez. C’est un rire amoureux qui fend l’air au moment où tu récupères le menu pour choisir à ton tour. Ton index glisse sur le papier plastifié, s’arrête quand tu sélectionne pour elle un plat léger et un tout petit peu épicé ; ça lui va bien, tu crois, à elle et à sa personnalité. « Et voilà ! » D’une oreille, pourtant très attentive, tu l’écoutes te parler. La timidité s’installe sur ton visage quand tu penses à tout ces sentiments qui se battent en toi. Tes prunelles passent de la main que tu tiens toujours entre tes doigts, et que tu ne lâcherais pas avant que les plats soient servis, au visage couvert de tache de rousseurs. Tu plonges ton regard dans le sien. « J’ai adoré ces soirées-là, sans aucun doute. C’est ironique, considérant mon boulot, mais ça faisait un moment que je n’avais pas pris le temps de regarder vraiment un film sans l’associer au travail. » Même si, inévitablement, ton attention s’était probablement donnée presque toute entière aux affections que tu accordais à ton amie durant ces moments-là. Soudainement, le serveur revient en vous demandant si vous êtes prêts à choisir. Pour ne pas révéler la surprise immédiatement, tu lui pointes ce que tu as choisis pour Anna avant d’ajouter que tu prendras seulement de l’eau, pour boire. Lorsque vous avez terminé de commander, il repart et tu peux reposer toute ton attention sur la belle.
« Si tu n’avais pas osé, je ne sais pas si j’aurais été capable d’oser moi-même. Pas parce que je n’aurais pas voulu être avec toi, au contraire, mais j’aurais eu peur que ça gâche notre amitié si toi, finalement, tu n’en aurais pas eu envie. » Pas que tu ne sois pas capable de prendre des initiatives, au contraire, mais quelque chose s’était brisé en toi depuis la mort d’Eleanor. La peur de blesser, peut-être. Celle d’être blessé, surtout. Tu mordilles pensivement ta lèvre inférieure quand tu étires ton bras pour replacer derrière son oreille une mèche rebelle qui tombait sur son visage, effleurant sa joue au passage. « Je me sens bien avec toi. », laisses-tu glisser en un murmure, comme un aveu secret.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Jeu 19 Juil - 16:11
un samedi soir sur la terre
Clarence & Annalisa
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Entendre sa voix, comme un repère dans tout le brouhaha envahissant, te rassure. Chacune de ses syllabes te porte et tu te laisses bercer par leur douceur. Conforté dans l’idée qu’elle a envie d’être ici autant que toi, tu la couvres d’un regard tendre, tu emmêles tes doigts aux siens. Tu n’as plus envie de la laisser partir, mais tu n’es pas encore prêt à dire de vive voix les trois mots magiques qui pourtant sont bien pendus à tes lèvres. Parce que la dernière fois que tu les as dits, d’une telle manière, c’était sur l’estrade d’un salon mortuaire. Depuis cet instant, ils étaient maudits. Heureusement, le silence vaut parfois plus que tous les mots. Être aux côtés d’Anna, noyer ton regard dans sa chevelure de feu, te redonnait le goût de vivre pleinement. Dans ton imaginaire, tu t’étais vu faire avec elle toutes sortes de sorties ou d’expériences que tu n’avais plus faites depuis un moment. Tu te voyais le nez blottit contre son cou à profiter de son souffle sur ta peau. Ce sont les papillons qui s’envolent toujours dans ton ventre, le retour des souvenirs enfouis d’un premier émoi. Ça te rend jeune à nouveau, si bien que tu oublies que sept ans vous séparent. Ce n’est pas beaucoup, en chiffres, mais ce l’est en vécu, pourtant.
Alors qu’elle se lève pour venir s’asseoir à côté de toi, que ta main veut vite retrouver la sienne, tu la suis du regard, buvant chacun de ses mouvements. Ton cœur s’accélère lorsque tes mains retrouvent refuge au creux des siennes. Tu t’accroches à ses mots et, instinctivement, tu appuies ta joue au creux de la paume venue s’y poser. Ce genre d’affection te manquait terriblement. « Je pense que tout ce qu’il me reste à faire, c’est mon petit nid au fond de ton cœur. », ricanes-tu en assumant pleinement toute ta ringardise. T’avais été comme ça avec toutes les copines que tu as pu avoir dans ta vie ; certaines choses ne changeraient jamais. Tu ne t’opposes pas quand vos visages s’approchent l’un de l’autre, quand vos souffles se mêlent doucement et que ton cœur manque un battement lorsque les lèvres d’Anna frôlent les tiennes. Mais ça ne te suffit pas, un coin de lèvres volés. Amusé, une petite moue boudeuse s’empare de ton visage rosé. Tu lui laisses à peine le temps de terminer ses mots qui te réchauffent le cœur que tu glisses ta main sur son dos, laissé nu par la coupe de sa robe. L’attirant vers toi, tu t’empares à nouveau de ses lèvres. Tu laisses la pression de tes doigts contre sa peau parler pour toi ; tu veux qu’elle sache qu’elle est tienne.
Les regards se sont posés sur vous, un jugement silencieux, mais tu t’en rends comptes qu’au moment où tu te détaches un peu, laissant seulement ton nez frôler le sien et tes doigts caresser le creux de son dos, quelques secondes. Mais c’est que tu t’en fiches, des convenances et de tout ça, pour l’instant. « On fera de grandes choses, ensemble. », laisses-tu tomber d’un ton amusé, un peu comme si vous formiez une team de super-héros ou un truc du genre. Comme à chaque fois que tu es un peu moqueur, tes mots s’accompagnent d’un furtif clin d’œil. Au moment de t’éloigner un peu plus, par respect pour le serveur qui revient vous porter ce que vous avez pris à boire – un verre d’eau, dans ton cas –, tu poses un baiser-papillon sur le bout du nez de la jeune femme.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Mer 25 Juil - 3:49
un samedi soir sur la terre
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Clang. Le bruit des verres qui s’heurtent. Tes yeux toujours plongés dans les siens, rien pour t’en arracher.
Tu n’aimes pas les clichés, mais son regard est un océan dans lequel tu te noies volontairement. Son touché, de ses doigts et de ses lèvres, a sur toi l’effet d’une prière. T’y abandonner, c’est ce que tu veux, en ce moment, mais les circonstances font que tu dois te retenir. Il y a tellement longtemps, trop longtemps, que ces contacts accompagnés de tels sentiments n’ont pas effleurés ta peau et, maintenant, tu déballes ce besoin refoulé. Quand elle revient à nouveau vers toi, ses lèvres s’emparant sans merci des tiennes, tes mains glissent sur ses joues, sur cou, avant que la senestre ne vienne s’appuyer au creux de ses reins pour mieux la serrer contre toi. Vos palpitants battent en rythme, pratiquement l’un contre l’autre. Les regards curieux te frôlent sans t’affecter. Et puis, inévitablement, vous vous séparez. À contrecœur.
malgré le frison qui vibre encore le long de ton échine,
ce besoin insatiable du corps de l’autre.
Et plus encore. T’y repenses, alors que tu n’as plus rien de concret à quoi t’accrocher. Tu ne sais pas jusqu’à quel point te revois faire ta vie avec elle, c’est trop tôt et les cicatrices brûlent toujours, mais tu rêves de ce plus encore. Une nouvelle maison. Un nouveau chien. D’autres enfants, peut-être ? T’en rougis, de toutes ces rêveries d’adolescents. De toutes ces rêveries de l’amour qui s’impose.
Tu sors de tes pensées quand les plats sont posés devant vous et que l’odeur chatouille ton nez. La faim tiraille ton estomac, tu la sens finalement, mais c’est surtout dans ta tête. La déception momentanée tache ton visage quand le serveur t’a dit d’attendre et de faire attention, parce que le bol en pierre est encore bouillant. Comme un gamin – I do what I want – , tu touches pourtant le contenant du bout de l’index ; tu sens la chaleur y monter, le ronger lentement, mais ça ne te dérange pas plus que ça. Well, finalement tu portes ton doigt à ta bouche pour te faire ton propre bisou-bobo. L'orgueil espère qu'elle ne te remarque pas. « Bon appétit. », lui réponds-tu en retour tout en venant frotter ton nez sur sa joue douce. À toutes les odeurs de repas possibles, c’est la sienne que tu préfères. Impatient, tu la regardes, attendant le verdict, goûter au plat que t’as choisi pour elle. Bingo ! La satisfaction se ressent après la première bouchée. Tout fier, tu bombes le torse avant d’entamer ton propre repas.
À toutes les questions d’Anna, tu hoches la tête. « Tu me connais très bien, Anna. C’est excellent ! » Mais tu préfères quand elle cuisine pour toi, à vrai dire. C’est plus réconfortant. Et même si tu n’as compris que tout récemment ce que tu ressens pour elle, tu as toujours aimé l’observer tendrement alors qu’elle faisait la cuisine, dos à toi, et qu’elle ne te voyait pas poser sur elle ce regard qui, à l’époque, te paraissait inconvenant. Comme si de rien n’était, tu te décales sur le banc pour venir coller ta jambe à la sienne. « Tu vois dans quel pétrin tu t’es mise, Anna ? Tu vas m’avoir agglutiné à toi toute la soirée. » L’air espiègle collé au visage, tu te remets à attaquer ton plat. C’est léger, plutôt épicé, c’est parfait pour toi. Même si t’es pressé de sortir d’ici, pour des raisons évidentes, tu prends ton temps. Parce que tu profites de la présence de la belle sur qui tu poses parfois un baiser ici et là, sur la peau qui t’es accessible. Parce que toutes les secondes sont importantes. Au bout d’un moment, alors que tu n’as plus tellement faim (depuis quelques temps, ton rapport à la nourriture est différent et tu ne ressens plus tout-à-fait le besoin de manger, tout comme l’alcool semble être devenu inefficace), tu prends une fourchetté de ton plat que tu tends vers Anna, la main juste en-dessous pour que rien ne tombe sur elle. « Tu veux goûter ? »
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Jeu 26 Juil - 23:52
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Sans lui demander son avis, t’as payé toi-même l’addition. T’aurais bien plaisanté en lui disant qu’elle pourrait te rendre la pareille d’une autre manière, si elle voyait ce que tu voulais dire, mais tu t’étais abstenu ; un sourire doucement amusé collé à ton visage, Maintenant, le restaurant n’est plus qu’une ombre derrière vous. Ça te soulage, toi qui commençait à mal supporter la sensation d’enfermement. Autour de vous, la ville grouille, les gens bougent et personne ne vous accorde trop d’attention. La liberté t’empreint mieux alors que tu te sens trembler d’envie au contact du corps de la rousse. Dans ce nouveau baiser, tes caresses sont plus appuyées, moins timides. Tes doigts curieux réclament la peau nue de son dos sur lequel tu les presses. Quand vos lèvres se séparent, les tiennes se blottissent au creux de son cou ; sa chaleur te comble pour l’instant. Avant de te décoller et de ne te contenter que de sa main, tu frottes ton nez contre la peau délicate. Elle te rappelle qu’il faut aller danser. Tu hoches la tête pour monter que tu n’as pas oublié.
« Allons-y ! » Dans ta voix, c’est l’enthousiasme et la hâte qui dominent. C’est un des moments que t’attends le plus depuis que cette sortie a été prévue. Tu sens déjà le monde qui s’évapore autour de vous un peu plus à chaque fois que tu jettes un nouveau regard vers elle, ton cœur manque un battement quand sa main presse un peu plus la sienne ou que son pouce rend tes caresses. Si tu portes attention à autre chose qu’elle en marchant, c’est simplement pour éviter de foncer dans quelqu’un ou dans un arbre ; ce n’était pas le moment d’avoir l’air con ! Quand le silence embarque, tu te surprends à te demander pourquoi tu n’as pas fait un premier pas avant, que tu ne t’es pas rendu compte que tu voulais être avec elle depuis un moment déjà. Les réponses sont évidentes, normalement, mais ce soir un peu moins. Tu ne lui as pas dit « je t’aime », encore, mais quand tes iris se posent inévitablement sur elle, ton regard le crie à ta place.
Bientôt, vous arrivez au square. La musique a commencée et les gens se mettent déjà à danser. Au milieu des grandes tours de la ville, c’est un havre de paix où règnent, autour de l’espace où les gens se mouvent, des arbres, des petites serres et autres installations vertes. Dans les airs, des guirlandes de lumières dorées illuminent l’espace où les gens, s’ils ne dansent pas, s’assoient pour boire un cocktail ou grignoter quelque chose. T’y viens souvent après le boulot, pour respirer un peu. On y oublie presque les voitures qui circulent parfois sur les rues qui le bordent. Une fois le soleil couché, comme c’est le cas présentement, l’endroit semble être seul dans sa bulle, coupé du reste du monde. À peine arriver que tes pieds se mettent à suivre le rythme d’une musique aux airs latins. Désormais, tu marches à reculons pour lui faire face. « Tu voulais danser, alors tu danseras, mais faudra pas te plaindre si je dois te porter moi-même à la voiture, après. », ricanes-tu en sous-entendant que tu comptais bien danser jusqu’à l’épuisement, profitant de l’instant présent. Danser, tu l’avais fait souvent avec Eleanor et un peu moins sans elle, après sa mort. À l’instant où tu t’apprêtais à faire d’Annalisa ta nouvelle partenaire attitrée, tu crains un peu d’être vaguement rouillé. C’est pour ça que tu choisis de commencer la séance par une petite salsa, une valeur sûre. Sans trop attendre, tes mains s’emparent à nouveau de celles de ton aimée que t’attires vers toi. Ta dextre abandonne la sienne pour se glisser tout juste sous son omoplate. « Prête ? » ; un sourire à la fois fier et espiègle ponctue ton questionnement.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Jeu 2 Aoû - 3:18
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
« C’est parce que j’ai une excellente partenaire ! » Sous le claquement des dernières syllabes, ton sourire se fend jusqu’aux oreilles et ton regard se fait un peu plus brûlant. Quand tu vois ses hanches bouger d’une telle manière, son corps réclamer le tient avec une sensualité que tu découvres petit à petit, tu ne peux t’empêcher d’anticiper l’intimité qui naîtra de votre relation. Ton compliment, ce n’est pas seulement pour faire joli, c’est toute la vérité. Tu sais danser, mais si tu danses avec une partenaire médiocre, ça se ressent. Toi et Annalisa ? La médiocrité n’est pas une option ; vous ne pourrez jamais vous en contenter. Tu le sens ; au fond de toi, dans l’excitation incessante de ton palpitant. La perfection : de vos gestes qui s’accordent, des pulsions rythmées de vos cœurs, de vos mouvements qui se répondent, agile et vifs. Parfois, vos corps se séparent par nécessité. Trop éloignés, ils s’empressent de se rejoindre à nouveau, de s’aimer à travers de furtives caresses. Chaque fois qu’elle te touche, que ses doigts fins s’agrippent à ton corps, dépendants, le feu dans tes reins crépite plus fort et tu ne peux que répondre à sa sensualité par la tienne, plus masculine.
T’es complètement envoûté, transi d’amour. La musique te paraît de plus en plus lointaine, tu fais abstraction de tout ce qui n’est pas Annalisa. Le temps file, se défile sous vos pas, si vite que tu ne t’en rends même pas compte. Les danses s’enchaînent sans que vous n’ayez le temps de vous remettre de la première. Ton regard s’abreuve à la source qui s’offre à lui, glisse sur les cheveux-infinis, sur les courbes où tu te risques parfois à appuyer une main tendre et désireuse, encore plus quand elle se met à embêter ton cou à coups de baisers espiègles. Au baiser qu’elle te vole, t’oses répondre avec bien plus d’ardeur et d’envie. Et puis, elle te demande où t’as appris à danser. « Mes parents ont toujours été très amoureux l’un de l’autre, tous les soirs ils dansaient dans le salon. », commences-tu en tentant de ne délaisser ni le rythme de la danse ni celui de tes paroles, « Avec mes sœurs, on a voulu les imiter. Alors, un jour, mes parents ont décidé qu’on allait prendre des cours de danse en famille. Ce n’était pas trop mon genre à l’époque, mais ça n’a pas été inutile ! ». Ça te fait rire de te remémorer, même furtivement, un de ces souvenirs d’enfance. Pourtant, entre toi et la danse, il y a aussi eu Eleanor, mais tu préfères ne pas en parler. C’est un passé sur lequel tu préfères tourner la page complètement, bien que ce soit toujours une partie importante de ton être.
Au bout d’une quarantaine de minute, le maître de soirée annonce une petite pause pour que les participants puissent prendre le temps de récupérer avant la prochaine partie de danse. Vos pas s’arrêtent graduellement, puis complètement lorsque vos corps se lient à nouveau. Le bout de ton nez se pose contre le sien, tes paupières se ferment le temps que tu récupères ton souffle. Ta dextre glisse au creux de sa main que tu serres entre tes doigts pour la guider jusqu’à un banc où tu t’assieds avant de la tirer sur tes genoux. « T'es géniale, Anna ! », t’exclames-tu en passant tes bras autour de sa taille, ton menton venant se reposer sur son épaule. « Tu te souviens la première fois qu’on s’est rencontrés ? C’était à une des rencontres parents-enseignant de Maisie et Agnès. Je t’ai trouvée magnifique. Autant mentalement que physiquement. Je crois que c’est à ce moment-là que je suis tombé sous ton charme, mais j’étais encore incapable d’aimer de cette manière. Je ne me sentais pas libre. » Ta voix est douce, comme ton souffle qui s’est rapidement calmé, et l’emprise de tes bras autour de sa taille se resserre un peu. C’est à ton tour de laisser tes lèvres déraper le long de son cou, jusqu’à son oreille où tu te permets finalement de glisser les trois mots magiques.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Jeu 9 Aoû - 2:52
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On dirait qu’autour de vous, il n’y a plus rien qu’une bulle perdue au milieu de l’espace et du temps. Tu ne sens que son odeur, tu n’entends que sa voix ; tes sens ne réagissent qu’à sa présence, unique et rassurante. Il y a longtemps, bientôt vingt ans, que tu n’as pas éprouvé la légèreté d’un amour naissant, te poussant à rire à chaque petit rien, comme aux mots d’Annalisa qui ne te laissent pas indifférent : car à bien y penser, ça t’avait un peu embêté, à l’époque, qu’elle soit mariée. Mais comme tout à l’époque, t’avais passé l’éponge dessus – tu pensais qu’il ne s’agissait que de l’amertume à la vue de gens qui te paraissaient heureux alors que tu te noyais dans le deuil. « Et c’est drôle comment aujourd’hui nous dansons finalement ensemble…» Les mots meurent contre la peau d’Annalisa, ton nez s’y frotte à son tour. Elle est douce comme tout. C’est la femme de ta vie, t’en es sûr. (mais quelle injustice pour l’autre qui t’a tout de même donné cinq enfants !)
Un souvenir, un fantôme qui revient furtivement, vicieux, qui s’évapore dès que le regard d’Annalisa s’empare du tien, que ton souffle se coupe quand ses lèvres dévorent les tiennes au travers d’une étreinte qui t’échauffe trop vite. Trois mots qu’elle a glissé au fond de ta gorge, où ils résonnent toujours. Des mots, identiques aux tiens, qui te poussent à t’accrocher. Les doigts de ta senestre, possessifs, pressent son dos dénudé, se faufilent sous le tissu qui recouvre sa taille ; la serrant plus fort contre toi, tu crains qu’elle ne s’envole, comme si elle n’était qu’une illusion fragile. Mais les mèches rebelles de ses cheveux contre ton visage, ses lèvres qui se sauvent et qui reviennent aussi tôt, la chaire chaude sous ta dextre qui taquine la cuisse couverte par la robe… Tout ça, c’est trop réel pour n’être qu’un tour mesquin de ton cerveau. Tu sens trop bien son cœur qui bat contre le tien.
Un sentiment de détresse fait trembler ton échine lorsque ses lèvres se séparent définitivement des tiennes. Ta main, curieuse, caresse toujours tendrement la peau de sa cuisse, y trace des cercles et autres formes du bout de l’index. Mais où est passé le monde, qui pourtant grouille toujours autour de vous ? Il n’existe plus, encore, quand tu t’abreuves aux iris envoûtantes de la belle. Tes prunelles sont à la fois fiévreuses de désir et admiratives. « Pourquoi pas chez moi ? », réponds-tu, amusé, à sa proposition. Sur tes lèvres, un sourire moqueur que tes dents déforment en mordillant l’inférieure. « Il n’y a personne… et j’ai tout le nécessaire pour m’occuper des cocktails. » Dans la voix, une innocence feinte alors que tu laisses tes doigts déambuler contre l’intérieur de sa cuisse quelques instants, taquin, avant de l’abandonner complètement. Doucement, les mains viennent se poser sur les joues de la jeune femme et tu frottes le bout de ton nez contre le sien. Des gestes tendres pour calmer tes ardeurs le temps que vous soyez à l’abris des regards indiscrets. « C’est tragique, je sais, mais tu vas devoir quitter mes jambes si tu veux qu’on retourne vite à la voiture. » Un clin d’œil amusé et tes mains abandonnent le visage tant aimé, gardant sur elles le souvenir agréable du contact rompu.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Sam 18 Aoû - 14:06
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Amusé, tu comprends ce regard furtif jeté vers le fond de ta voiture, ce sourire qui veut dire beaucoup. Ça t’arrache un rire, titille ton impatience déjà bien marquée alors que tu lui jettes un regard tendre à l’ouïe de ses mots. « C’était un risque à prendre et je suis tellement heureux de ne pas avoir reculé, si tu savais… », soupires-tu en venant replacer une mèche de son opulente chevelure derrière son oreille et poser sur son front un baiser doucement amoureux. Il y a encore un million de choses que tu voudrais lui dire. Des confidences tendres, un peu ringardes, mais qui viendraient quand le moment en serait opportun. Parfois, tu préfères le silence, les regards évocateurs, les gestes, pour dire les choses de la manière la plus authentique possible. Les mots, tout le monde les dit. Ils ont le même sens d’une bouche à l’autre, mais tout ce qui émane du corps n’a de semblables chez autrui. Personne ne regarde comme toi tu regardes, et tu ne regardes jamais comme quelqu’un d’autre. Après l’avoir embrassée à nouveau et imposé une distance presque douloureuse entre vos deux corps, tu mets la voiture en route. Sur le chemin, les lumières de la ville brillent de mille feux, tombent un peu plus mortes lorsque vous passez dans le quartier historique, là où t’habites. Ce spectacle de lucioles électriques t’éblouit chaque soir et ramène toujours ton cœur dans les rues de ta New York natale, mais cette nuit, il paraît bien fade quand tu considères la jeune femme qui se tient à tes côtés, que tu dévores de tes regards passionnés à chaque feu rouge. Sur la route, tu lui parles de tout et de rien ; tu la complimentes sur sa manière de danser, tu lui proposes que, plus tard, vous preniez des cours de swing. T’aimes entendre sa voix, ça te rassure.
Bientôt, vous arrivez à destination. L’immeuble, s’il renferme des appartements luxueux, est construit de briques rougeâtres et, malgré son allure relativement moderne, il parvient à se fondre assez bien parmi les autres bâtiments du quartier historique. Il n’est pas très haut, mais ton condominium qui se situe sur les deux derniers étages et les grandes fenêtres offrent une vue sur la ville qui ferait bien des jaloux. Après avoir garé la voiture et en être sortit, tu reprends le bras de ton aimée pour la guider à l’intérieur, jusqu’à ton chez toi. Au creux de ton ventre brûle encore l’impatience de te retrouver seul avec elle, loin de la foule et de ses regards invasifs. Sitôt la porte fermée derrière vous, tu plaques la belle contre le mur en un geste impulsif, mais doux, et plonges contre son cou que t’embrasses chaudement, laissant la pointe de tes dents traîner par-ci et par-là, de temps en temps. Tes mains remontent le long de ses cuisses jusque dans son dos, sous la robe qu’elles plissent sur ses hanches. Un peu joueur, tu les laisse redescendre contre les deux courbes que tu presses avec envie. Tes lèvres glissent contre sa mâchoire, puis tu t’arrêtes un instant, le temps de quelques mots. « J’ai besoin de toi, Anna. » La voix à la fois chaude et tendre, comme un murmure qui s’éteint lentement. Ce n’est plus une simple envie, c’est une nécessité de l’avoir près de toi, peu importe la manière. De savoir que vos cœurs battent à l’unisson, que vos vies évoluent côte-à-côte.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Dim 26 Aoû - 18:20
un samedi soir sur la terre
Clarence & Annalisa
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Elle te ramène à la vie, Anna. Sous le contact de ses lèvres enivrantes, sous chacune de ses caresses tendres, tu goûtes à une liberté nouvelle, toi qui n’avait plus jamais aimé une femme de cette manière depuis la mort d’Eleanor. Toi qui s’était contenté de rencontrer d’autres corps, de temps en temps, uniquement pour assouvir ton besoin d’être admiré ; bien loin de la dépendance que t’éprouves désormais envers Anna, aimée et rassurante. Si t’écoutais ton cœur, les papillons qui rongent ton estomac, tu n’aurais pas autant de self control, mais tu veux connaître son corps, le découvrir en prenant le temps que vous pouvez. Tu meurs d’amour pour elle et quand ce ne sont pas tes gestes qui en témoignent ou la vigueur appuyée de tes baisers, ce sont les soupirs qui se perdent ou les mots doux qui s’égarent contre les lèvres de l’aimée. Tu ne veux pas te presser toi-même, mais, pourtant, quand elle retire ses bras d’autour de ton cou pour laisser tomber sa robe, ton cœur sursaute, comme une panique momentanée. Mais quand son corps nu revient contre le tien, que vos peaux chaudes s’effleurent, se serrent, tout se calme d’un coup.
L’obscurité de ton appartement t’embête. Seules les lumières de la ville parviennent à se faufiler à travers les craques des rideaux, marquant le plancher de fines taches lumineuses. Tu voudrais observer ses traits, la voir sous un jour nouveau, mais le regard amputé, le toucher reste ton seul allié. L’artiste en toi se ressent par la manière dont tes mains parcourent attentivement son corps, se faufilant entre ton torse et le tien aussi bien qu’elles le peuvent. Du bout des doigts, tu traces la ligne de ses courbes désormais tiennes en des caresses légères qui deviennent de plus en plus insistantes. Tes lèvres se séparent finalement de celles de la douce et, les mains dans les siennes, tu l’éloignes du mur pour mieux la soulever. « Comme une princesse », qu’ils disent. Elle est si légère que tu n’as même pas l’impression de devoir fournir un quelconque effort pour la mener jusqu’à ta chambre, là où, d’un léger coup de coude sur l’interrupteur, t’allumes enfin la lumière.
Quand tu la déposes finalement sur ton lit, doucement comme si t’avais peur de la briser, et que ton corps surplombe le sien, tu permets au silence de vous envelopper complètement. Ton regard gorgé de fascination et d’incrédulité se fond dans le sien, quelques secondes. Alors que tu décides d’aller embêter sa poitrine de tes lèvres curieuses, ta langue titillant parfois les pointes rosées, tu ne peux t’empêcher de lui jeter des regards furtifs seulement pour saisir quelques bribes de réactions. Sa peau est agréable et les mouvements de son ventre au gré de sa respiration te bercent sagement quand tu le couvres de chauds baisers qui s’attardent aux marques qu’ont laissées ses grossesses. Malgré que votre relation soit toute naissante, tu te surprend à souhaiter qu’elle porte un jour vos enfants – vous les aimerez tout autant que les autres, mais ce seront les vôtres, vos deux sangs unis. Avec une certaine tendresse, tu les embrasses à nouveau, les caresse du bout des doigts À tes yeux, elles sont magnifiques. Tout comme la femme qui les revêt.
Un samedi soir sur la terre (Clarence & Annalisa) - Dim 23 Déc - 21:33
un samedi soir sur la terre
Clarence & Annalisa
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«We're both looking at the same moon, in the same world. We're connected to reality by the same line. All I have to do is quietly draw it towards me.»
Next morning
Doucement, presque possessivement, tes bras se resserrent autour d’Anna qui dort tout contre toi. Une de tes mains caresse lentement son dos, glisse sur sa nuque et s’emmêle dans les cheveux infinis qui s’éparpillent autour d’elle. Tu respires doucement, rassuré par son souffle qui réchauffe timidement ta peau. Loin de tes tracas habituels, ceux qui ternissent trop souvent tes matins, tu te sens léger, plus serein. Un sourire con étire tes lèvres juste à y penser. C’est stupide, mais t’es pas encore tout à fait convaincu que ce ne soit pas qu’un rêve, qu’une illusion que ton cerveau aurait provoquer pour combler une quelconque solitude que jusqu’alors tu t’évertuais de nier. Ça fait longtemps que t’as pas été heureux comme ça. La dernière fois que t’es tombé amoureux, c’était vingt ans plus tôt, alors c’est comme si tu redécouvrais tout ce que ça faisait. Les papillons, l’envie de tout faire pour la rendre heureuse… Et là, alors que tu fixes le plafond en te sentant rougir, tu te demandes comment ça se fait que tu ne t’en étais pas rendu compte plus tôt, ou, du moins, pourquoi n’avais-tu pas voulu te l’admettre avant ? Vivre avec tous les interdits que tu t’étais imposés ne t’avais jamais rien apporté de bon. Et puis, t’avais probablement peur de mettre en péril cette amitié que vous aviez construite, fondée sur l’entraide et la confiance ; différente de celle que t’entretiens avec Aislinn, par exemple. Désormais, tu t’accordes le droit à la liberté et tu crois, d’une manière ou d’une autre, que c’est aussi ce qu’il faut pour tes enfants qui t’ont trop longtemps enduré dans tes pires états.
Les rayons du soleil qui s’infiltrent par la baie vitrée supposent que le matin est déjà bien avancé. T’as pas l’habitude de dormir aussi longtemps. Alors que t’attrapes ton téléphone sur ta table de chevet, t’as une pensé pour ta sœur qui doit t’avoir bombardé de sms te demandant si t’étais mort ou un truc du genre, vu que t’avais promis d’aller chercher les mômes à une heure précise. Tant pis ? Tu lui réponds rapidement pour lui dire de ne pas s’inquiéter et tu redéposes la babiole électronique à sa place pour redonner toute ton attention à la belle endormie. « Anna ? », murmures-tu pour la réveiller, mais pas trop brusquement. Tes lèvres se posent tendrement sur le haut de sa tête alors que tes doigts descendent le long de son dos. Le chat, qui se bat très certainement les couilles de ton moment de bonheur, saute sur le lit, te marche dessus en enfonçant bien fort chacun de ses pas et, arrivé à destination, te balance un coup de patte au visage en mode « mec, c’est l’heure des croquettes ». Ça te fait un peu grommeler, mais ça n’empêche pas le félin de frotter son museau sur la tête de la jeune femme.