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cry baby, cry.

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cry baby, cry. - Ven 26 Oct - 17:14


CARMEN & ALEJANDRO
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Elle est belle Carmen. Sa peau dorée, ses cheveux coupés au carré qui, quand le vent se lève, se laissent bercer par le souffle de la fin de l’été. Elle a ce sourire aussi, délicat, amusé, un peu timide au départ et qui lentement, devient plus grand. Ça fait apparaitre des fossettes sur ses joues et quelques petites rides aux creux des yeux qui ont toujours eu la préférence du capitano Elle est belle d’extérieur, mais aussi d’intérieur Carmen. Elle était comme un éclat de normalité, une lumière délicate, pas celle qui brûle comme celle de Jan, juste… Une étoile.
Il se souvient de ce jour, dans le magasin, de ses yeux en amande qui se sont émerveillés face au cadeau qu’il lui offrait. Il se souvient aussi des compliments sur lui, de son sourire en coin, de la gêne qu’elle avait, de le regarder dans ce costume trois pièces. S’il avait su, Alejandro, que ce sourire était celui d’une femme amoureuse, il lui aurait parlé, lui aurait expliqué, que son coeur ne bourdonne que pour un seul homme depuis des années. Mais il n’a pas su déceler que ce visage radieux et ces gestes tendres, c’était parce qu’elle le voyait comme une possibilité et pas seulement comme un ami. S’il avait su, il aurait tout arrêté avant cette soirée où les lèvres de Carmen se sont emparées des siennes. Il a fait une erreur, Jan, en voulant tenter l’aventure, en continuant ce baiser, curiosité piquée, pour savoir ce que ça faisait, au creux du myocarde. Rien. Nada. Pas de papillons, pas de lumière, juste l’impression de se moquer d’elle alors qu’au fond, il l’aimait vraiment. Alejandro Flores aimait Carmen Benitez mais ce n’était pas assez.

Elle est tombée dans les vapes Carmen. Alejandro ne l’a pas lâché, les doigts enfermant le poignet alors que son petit corps était trainé dans les rues de Delray. Les lames voulaient couler sur sa chaire, Ah Puch voulait croquer mais le capitano a empêché le monstre de sortir les griffes. Il aura sa pitance, quand l’humain aura le courage de fermer les yeux. Il y a des regards dans la rue, tout le monde connait le second de la Calavera, tout le monde sait que lorsqu’il perd son sourire, c’est le Dieu qui parle. Est-ce la panique, la douleur ou autre chose, mais quand Carmen n’a pas pu continuer de marcher, que son esprit et son corps ont lâché, Jan l’a attrapé dans ses bras et l’a fermement tenu.  Une dernière fois, sentir sa peau indemne contre la sienne, son odeur délicate, sa chaleur. Son coeur qui pulse bien trop vite, écho de celui du capitano qui a l’impression de perdre toutes ses fondations depuis quelques semaines.  Ce ne serait pas elle, il n’aurait aucun soucis, aucune culpabilité, il ferait le boulot comme il doit être fait, il y prendrait un plaisir sans nom, mais… c’est elle, c’est Carmen. La première femme qu’il a perçu comme celle qui pourrait l’accompagner, la première qu’il a embrassé, la première à qui il a fait confiance en dehors des membres de la Calavera. C’est Carmen. Cet argument suffit. C’était Carmen.

Certains apprécient les chaises en métal, d’autres les tables d’opération. Alejandro, il aime l’espace. Tourner autour de ses proies, s’amuser ici et là sur leur derme déchiqueté, les saigner comme des animaux puis laisser la gravité faire son boulot. Alors il n’a pas changé ses habitudes, il a pris les chaines de métal, les a glissé dans l’anneau au plafond et a écrasé les petits poignets de Carmen sous les maillons. Petit corps à la peau dorée qui se fait hisser, joli carré sauvage qui est emmêlé. Pardonne le Carmen,  il a été élevé comme ça Alejandro, on a tenu son coeur dans des chaines de fer et on a serré. Encore et encore serré pour bien lui faire comprendre, par cette douleur, qu’il appartient qu’à une seule entité, que la Calavera est la seule pour laquelle il peut vibrer. Regarde Carmen, même avec Joaquin, ça n’a pas marché. Quand il s’est senti enfin entier,  le coeur de Jan a été écrasé par le regard du commandante, pas par celui de son ami. La Calavera gagne toujours. La Calavera est toujours la dernière debout.
« Réveille toi….»  La voix est lointaine, les bras refermés sur son poitrail, il attend qu’elle s’éveille toute seule Carmen, pour ne pas avoir à l’aider. « Réveille toi...»  Pas de prénom, ne pas l’identifier, elle n’est qu’un corps, qu’un visage, qu’une proie a faire crier. Il se rapproche, le corps qui brûle bien plus ce soir, la sueur qui perle sur le front, signe que le Dieu a faim et que le Dieu veut manger.   Réveille toi !! »  Et la main agrippe brutalement les cheveux pour les tirer en arrière et relever la tête de la proie pour qu’elle ouvre les yeux. Pour qu’elle le regarde et voit à quel point Jan est loin. Jan n’est déjà plus là.
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cry baby, cry. - Sam 27 Oct - 19:26


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

La force qui t'habitait a reflué, elle a fini par se tarir et totalement s'épuiser. L'adrénaline est un met précieux dont on ne peut abuser. Et ce soir elle t'a plus que servie, t'a permis de réchapper d'un véritable guet-apens. L'odeur du sang, l'impression de s'embraser sous le coup de fouet que ton cerveau projetait à tout ton organisme, l'horreur sur ton visage et l'air résolu de Torben. Ce blond qui n'a pas hésité à utiliser les grands moyens pour te sauver. Sur le coup, lui rendre la pareille t'avait paru sensé. Mais maintenant, maintenant que tu avais une pommette en charpie, les joues ravinées par des sillons salés, le poignet douloureux de lames maudites, maintenant tu ne savais plus trop. Ce n'était pas la Carmen habituelle qui était ressortie de ce restaurant pour lequel elle avait travaillé honnêtement durant quelques mois. C'était une autre, une femme qui avait fait le nécessaire et ce sans se permettre de broncher. C'était celle qui n'avait pas baissé les yeux, inconsciente du danger, devant un capitano et un commandante furieux. C'était une femme qui, malgré sa fougue, ne pouvait contrer le mal. Ne pouvait se heurter trop longtemps aux dieux. C'était toi. Toi qui, abattue par le brusque sommeil et les triples sauts périlleux de ton cœur, finis par arrêter de lutter et te laisser emporter par un homme que tu croyais connaître. Ta vue se brouille, la dernière vision qui t'apparaît est cette fumée opaque qui s'élève au loin, là où trône le feu Kahuna Burger.

Un murmure parvient à tes oreilles qui semblent bouchées. Il fait froid, plus froid que lorsque tu passes du temps dans la chambre froide du fast-food. Plus froid que les soirées crues d'hiver, plus froid qu'un thé oublié sur un rebord de fenêtre. Cela ne vient pas de l'extérieur, plutôt de toi. Du centre de ton corps, de l'intérieur. Les paupières lourdes et impossibles à relever, les membres qui grésillent sous l’engourdissement, position inconfortable qui finit par te tirer un gémissement plaintif.  Réveille toi !! Tes yeux s'écarquillent sous la surprise et la douleur. Tu ressens pleinement l'étreinte glacée de tes chaînes, mais le plus mordant reste le regard noir de celui que tu pensais être un ami. Tu ne sens pas le sol sous tes pieds. Serait-ce une illusion du froid ou simplement le fait que tu es suspendue tel un foutu gigot ? Et si tu n'étais pas dans de sales draps, tu te serais permise une blague murmurée sur le fait que tu aurais pu apprécier qu'il te tire les cheveux, dans d'autres circonstances. Mais vous êtes différents, lui et toi. Et cela n'arrivera jamais. Les larmes perlent à nouveau au coin de tes cils, la mâchoire serrée comme jamais, tu affrontes difficilement la cruauté qui brille dans ses pupilles. Tu serais tentée de faire comme dans les films, de lui cracher au visage. Tu n'en as pas la force ou simplement pas le courage. Celui qui se tient devant toi n'a rien de l'homme qui s'était présenté à toi, Picho dans les bras. Le brun qui t'avait promis que tu ne craindrais rien, jamais rien, avec lui. Il avait menti, dissimulé la vérité. Qu'importe. Ta joue te brûlait, tout comme ton avant-bras malmené par les chaînes et les plaies ouvertes. Les yeux sombres du capitano te heurtent, mais c'est également autre chose qui remue à l'intérieur. Son dieu, sa fameuse déité de la mort. Celui qui lui cause tant de mal, celui qui te cause tant de mal. La profondeur insondable t'effraie, ton pouls accélère. Mais le ressentiment et la douleur doivent noyer tous tes instincts de survie - serait-ce la bêtise ? Alejandro... Tu grimaces tant sa poigne sur ta chevelure sombre est forte. T'as pas honte de t'en prendre à plus faible que toi ? L'adrénaline a disparu, mais la rancœur est bel et bien là. Toute cette rage mal contenue, cette colère sourde de ne pouvoir rivaliser, riposter, rendre coups pour coups. Ce ne sont pas tes petites mains, emprisonnées ou pas, qui pourraient y changer quoique ce soit. Les paupières se plissent, tu refuses de lui rendre la satisfaction de t'entendre le supplier de desserrer son emprise. Tu préfères laisser quelques larmes couler, trop à l'étroit sur tes cils. Pourquoi je suis là ? Tu vas me tuer ? Si tu voulais me revoir fallait.. Pause. Fallait simplement m'appeler. Je savais que je te manquais. Ton timbre de voix est à la limite de l'audible, heureusement que tu ne dois pas te tenir seule debout parce que tu échouerais à la première tentative. Ta faiblesse te donne envie de hurler mais tu te contentes de te mordre l'intérieur de la joue, patiente, à l’affût de la sentence. La provocation semble faire effet, ton bavardage inhabituel devant certainement irriter celui qui n'est plus rien d'autre que ton bourreau.


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cry baby, cry. - Sam 27 Oct - 19:26

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CARMEN & ALEJANDRO
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Les larmes qui dégringolent sur les joues, l’une empourprée, l’une déchiquetée. Elle ne renifle, pas Carmen, les laisse juste rouler sur les pommettes, sans jamais se montrer faible. Voilà pourquoi il l’aime Jan, pourquoi elle l’a charmé, pourquoi il appréciait chaque instant à ses côtés, pourquoi il a continué ce baiser. Elle avait beau être une femme, ne pas lui plaire comme les hommes frappaient son myocarde, Carmen était belle. Unique et forte, altruiste et lumineuse. Carmen n’était pas faible malgré ce qu’elle pensait et encore cette nuit, elle lui prouve à Jan, qu’elle aurait été parfaite.
La cubaine a les yeux ouverts, le menton relevé sous la brutalité de la poigne du capitano. Les cheveux ne sont pas lâchés, l’air est mauvais sur le visage de Jan et l’homme continue de disparaitre, de se noyer sous la colère et la rage. Il sait ce qu’il doit faire, il l’accepte, la Calavera avant tout, les ordres du commandante avant tout mais…Ça n’a jamais été aussi dur que de porter le surnom du capitano aux doigts d’argent. Jan aurait préféré n’être que le chaton de Delray ce soir, que le mexicain au sourire trop vibrant et  au charme trop facile. Ce soir, il n’a pas envie de montrer les crocs et encore moins de sortir les griffes mais… La Calavera avant tout. Avant le coeur, avant la tête. Avant lui.

Et il y a les mots, essence sur le feu qui consumme le second de la Calavera depuis mi aout. Ah Puch qui grignote la carne de l’homme, Dieu de la Mort qui ne peut s’empêcher de sourire face à la réplique tellement inutile. Il n’a honte de rien Jan, jamais. La culpabilité, il ne connait pas, il tue, pille, détruit et prend quand on lui demande. Alors sous les mots de Carmen, alors que sa propre joue se déchire enfin sous le contre-coup, le capitano a ce sourire mauvais qui apparait, le même que face à Joaquin. Celui qui appartient à Ah Puch.  « Et toi, tu n’as pas honte de te croire assez forte pour t’attaquer à la Calavera ? »  La remarque est jetée comme une insulte, crachée au visage de la cubaine. La  chevelure abandonnée, le capitano qui recule, retire sa veste et la pose lentement sur la chaise d’à côté. Nouvel éclat de voix de la part de Carmen, elle provoque encore,  continue d’attiser les braises, d’éveiller le coeur, comme si son instinct de survie était au point zéro, là où la Mort l’attend. Elle ne sait pas ce qu’elle fait, Jan si. Jan a compris que l’adrénaline la pousse à sortir âneries sur âneries, qu’elle ne voit pas le danger que c’est de lui parler comme ça alors qu’il peine à contenir le dieu qui hurle en lui. « Arrête de jouer les superstars, ça ne te réussi vraiment pas…. »  Ne pas rentrer dans le jeu, les bras refermés sur le poitrail, garder le coeur hors du brasier, essayer de… Elle lui manquera. Elle lui manquait déjà, après le baiser. Elle lui manque déjà, Carmen. Son sourire, son visage, sa lumière, sa gêne. Tout en elle était parfait. Pourquoi a-t-il fallu que la vie s’emmêle ? Pourquoi-a-t-il fallu que le coeur s’enchaine ? Pourquoi-a-t-elle fait ça ? Pourquoi a-t-elle tout brisé ? Pourquoi l’a-t-elle appelé ? Pourquoi… Pourquoi est-il incapable de s’en vouloir Jan, face à la plaie béante sur sa joue, à la position de son corps et à l’envie violente qui étreint son myocarde ? Pourquoi joue-t-il au monstre ?

Car il aime ça. Car il est un monstre Jan. On l’oublie souvent, on ne voit en lui que le petit chat. Mais Alejandro est un monstre. Et les monstres, ils ne restent pas là, à attendre. Ils dévorent.

Il n’y a aucun mot qui sort, les questions par dizaines qui explosent dans le crâne du capitano, Huntington qui croque les émotions, Ah Puch la raison. Sur son visage, au second de la Calavera, on n’y lit que la colère de la voir dans cet état, la rage de se dire que, si elle avait fermé sa gueule et si lui avait fermé son coeur, ils n’en seraient pas là. Et sans prévenir, sans un sourire et encore moins une nouvelle remarque, c’est son poing qui brutalement s’écrase sur le visage déjà amoché de la cubaine. Les phalanges qui explosent sur la mâchoire, crâne qui part en arrière dans un craquement qu’il ne connait que trop bien. Alejandro était un boxeur avant d’être un tueur, il sait où frapper pour faire mal sans faire tomber dans les vapes. Il sait quoi faire, même si à cet instant, l’esprit est ailleurs. C’est bien la tristesse qui parle et qui chez Jan, se pare de violence et de rage.
A peine une seconde après, les doigts agrippent  le menton, l’obligeant à relever les yeux malgré les étoiles que Carmen doit voir. Comment est le ciel ce soir Carmen ? Est ce tu y vois un peu de lumière ou n’y a -t-il que l’orage ?
 « Dis moi qui t’a aidé… DIS LE MOI !!»


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cry baby, cry. - Dim 28 Oct - 20:35


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

L'injustice te tord les tripes, tu voudrais lui faire comprendre ton point de vue, la raison de cet incendie. Mais ce regard noir t'en empêche. Il te cloue sur place, réfute tous les arguments ou remarques qui se forment dans ta gorge, prêts à sortir avant de s'évanouir devant toute la cruauté que tu ressens dans son for intérieur. Et tu ne mérites pas de recevoir son mépris et sa rage en pleine face, tu ne mérites pas cette souffrance, tu ne mérites pas de pleurer. Et pourtant, tu es enchaînée alors que l'animal enragé devant toi se tient droit et libre. Fier de défendre une cause perfide, une cause qui le mènerait tout droit à la tombe. En était-il seulement conscient ? Se sentait-il loyal ? Se croyait-il en son bon droit ? Ce n'était pas la première fois, pour lui, de suspendre un corps ici et de faire cracher sa vérité en faisant parler ses poings. Le ton dégoulinant de mépris et de suffisance était aussi cuisant que son regard était glacial. Est-ce qu'Alejandro, l'enfant rieur, était toujours présent dans les méandres d'un esprit corrompu ? Avait-il été englouti ? Avait-il jamais existé ? Une larme roule, parcoure ta pommette amochée en y laissant un sel irritant les plaies ouvertes. C'est à ce moment que tu te retiens de rendre le contenu de ton estomac sous la peau du latino qui éclate, te rappelant ta propre joue charcutée si tu pouvais la voir. Tu te souviens de certains passages que tu avais pu apprendre sur les réincarnations. Leurs pouvoirs étaient puissants, mais ils leur en coûtait de l'utiliser. Ainsi, serait-ce le malus, l'autre face de la pièce ? Pouvait-on parler de karma ? Œil pour œil, dent pour dent ? Il ne tire aucune grimace alors que cette blessure t'avait fait hurler. Alejandro retire enfin sa main de tes cheveux, te permettant de laisser retomber un peu ta tête, de soulager une nuque douloureuse. Tu l'observes à la dérobée, sans oser clairement le défier à présent. Tu ne le reconnais pas, ni dans sa gestuelle fermée, ni dans ses mimiques. Il a l'air de se moquer, il te ridiculise, il te ramène plus bas que terre. A quoi cela rime ? Tu te maudis une fois de plus d'avoir osé lui téléphoner. Lui qui t'avait ensorcelé pour mieux te rejeter.

Tes lèvres gercées, teintées d'un rouge sombre qui ne provient pas de ton attirail de maquillage mais de ton sang, laissent passer un soupir triste et essoufflé. Rester suspendue par les mains est douloureux, cela reste une torture en soi. Tu gigotes pour tenter de trouver une meilleure position, préférant ne pas croiser le regard malade du mexicain. Tu ne le vois pas arriver, tu ne le sens même pas s'approcher. Tout se passe tellement vite, tu reprends conscience uniquement grâce à une douleur irradiant depuis ta mâchoire jusqu'à ta nuque. Le sang ne se contente plus de couleur de l'extérieur, ta bouche en est empli. Sonnée, une rage pure commence à poindre à nouveau son nez. Les paupières papillonnent, tu crois un instant pouvoir t'enfoncer dans un sommeil provoqué. Malheureusement, ton ravisseur n'a pas l'intention de te laisser tranquille. Et, enfin, il révèle ses vraies intentions. Intentions supposées, que tu n'avais pas immédiatement soupçonnées. Ta tête menace d'exploser alors que les doigts du capitano emprisonnent ton menton. Il veut te faire avouer, un nom et cela signerait ta délivrance. Tu ne réfléchis pas, pour toi ta décision est prise. La bouche pleine de sang, de salive et d'amertume, tu lui craches à la gueule ce joli mélange. Le crachat vient s'échouer sur le haut de sa joue. Ravie de ton inhabituelle témérité, tu tentes d'en rire avant de t'étrangler douloureusement. Tu ne perds pourtant pas un rictus narquois, plaqué sur la face. Alejandro, je te dirai rien. Sa réaction ne se fera pas trop attendre, mais qu'est la douleur physique face à une trahison si profonde qu'un morceau de soi s'en est allé ? Broyé par sa violence, sa douleur, par sa folie et sa loyauté envers une mafia cruelle et intolérante. Que sont les maux du corps face à ceux du cœur ? Comment croit-il te faire plus de mal qu'il ne l'a déjà fait ? Quand je pense que tu as osé te faire passer pour un ami. Détache-moi au moins, je te jure de te faire la peau Discours peu convaincant, entrecoupé de respirations sifflantes, la rage qui brille dans ton regard te ferait pourtant peur si tu faisais face à un miroir. Mais c'est un cruel dieu maya que tu as en face de toi.



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cry baby, cry. - Lun 29 Oct - 13:07


CARMEN & ALEJANDRO
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Le crachat est bouillant, un mélange de sang, de salive et de colère.  Le regard de la Benitez a aussi cette chaleur écrasante. Si elle pouvait tuer d’un regard, Jan serait déjà six pieds sous terre. Ne l’est-il déjà pas ? Le gamin de Delray a-t-il déjà été parmi les vivants ? Même avant sa réincarnation, Jan avait la saveur de la mort entre les lèvres, quand, sous le joug d’un père trop violent, il relevait inlassablement le menton et restait l’héritier des Flores. Il ne s’est jamais senti vivant car on ne lui en a jamais laissé la chance. Mais malgré tout, il n’a jamais courbé l’échine Jan, il n’a jamais plié malgré la douleur, la fatigue et la honte. Y’a qu’avec Joaquin que le regard est tombé sur le sol et ne s’est jamais relevé. Y’a que lui pour le faire tomber. Car y’a pas eu que la tête, le corps et la fierté qui ont été touchées avec le commandante, y’a surtout eu le coeur. Carmen y a peut-être une place mais Joaquin a tout dévoré. Alors cette nuit-là, tous les crachats et toute les insultes ne feront pas plier le capitano.  Il est déjà à terre de toute façon et la Mort n’a pas besoin de creuser sa propre tombe.

Elle ne dira rien. Sa façon de lui dire, ce sourire narquois, cette volonté de fer agace le Dieu qui s’égosille sous la carne. Ouvre la en deux, utilise tes lames, fait glisser ses entrailles sur le sol de marbre. Il murmure si fort dans l’esprit du second de la Calavera que Jan est obligé de se reculer, la douleur palpitant dans ses synapses. Huntington et Ah Puch sont lancés dans une même danse, ennemis qui ont la même volonté cette nuit-là : celle de faire exploser l’esprit du Flores. Un animal intelligent, ça se tient en laisse. Un animal sauvage, ça se tue d’une balle en pleine tête. Mais avant, il aura eu le temps, Alejandro, d’être la bête que tout le monde craint à Delray.

Les mots l’attaquent, le blessent encore et encore, les yeux vrillent vers la gauche, porte de fermée. Sans un regard, Jan s’en approche, ouvre et alpague un des soldados posté là.  « Va me chercher un thauma’. Pas Clemens, n’importe qui d’autre. Qu’il rentre et attende mes ordres.» Elle ne peut rien entendre Carmen, ne peut rien savoir. Et la porte est refermée brutalement, les doigts qui se détendent, le visage d’un homme qui n’a plus rien à perdre.  « Je ne suis pas un ami Carmen. Je suis un Dieu. » Et les dieux, ça tremblent Jan ?  « Tu veux que je te détache ? Tu veux te battre contre moi ?  » Les pieds avancent, les poings sont à nouveau refermés, l’homme essaye de garder un maximum de contenance malgré le coeur qui menace de se rompre. Non, il n’a vraiment plus rien à perdre Jan. Son grade est déjà sur la sellette, son héritage est foutu, son prénom est moqué au delà des frontières, son meilleur ami ne lui parle plus, son coeur a été écrasé, il a été humilié, il a la tête qui explose, le corps qui meurt, les lames qui perdent leur contrôle. Alejandro Flores n’a plus rien à perdre du tout.

La clé est attrapée dans la poche lorsque le corps se rapproche de celui de la cubaine. Les mains relevées, le clic des menottes se fait entendre. Il se recule aussi vite qu’il peut Jan, laissant le corps de Carmen tombé au sol sans rien pour se rattraper. La toucher de cette façon, il ne peut plus. Il ne veut plus sentir la douceur de sa peau et la chaleur de son corps. Il ne veut pas non plus l’obliger à ressentir le feu qui crépite sous son propre derme. Et déjà, la porte s’ouvre, un homme apparait, plus très jeune, les yeux qui vrillent sur la jeune femme naturellement.  « Tu ne la touches pas sans que je t’en donne l’ordre Marcus. »  Tu ne la soignes pas avant qu’il te le demande Alejandro.
La silhouette de Carmen est retrouvée, les pieds s’en approchent, les yeux rivés sur le tout petit corps qu’il pourrait ouvrir de la tête au pied sans aucun problème.  « Tue moi. Tu es détachée, tu peux te venger…ALORS TUE MOI !» Et le coup de pied part dans l’estomac de la jeune femme, le corps qui valdingue en arrière sous la puissance et un autre coup suit sans attendre une seconde qu’elle se relève. Malgré les mots balancés à Carmen, cette nuit, Jan n’est pas un Dieu. Il n’utilisera pas ses lames. Seuls ses poings et ses pieds serviront à abattre la jeune femme. Car ça fait plus mal, d’agir comme un homme. Ça foudroie encore plus le coeur et la tête d’être uniquement humain. « Donne moi son nom.»


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cry baby, cry. - Lun 29 Oct - 13:07

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cry baby, cry. - Lun 29 Oct - 15:22


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

La détresse dans le fond de l'âme, chose dont semble être dépourvu ton tortionnaire, tu n'ouvres plus la bouche. Tu observes le monstre se dévoiler au fur et à mesure. Il se consumme sous sa propre colère, tellement friand de reconnaissance de son pouvoir machiavélique qu'un affront lui est insupportable. Une part de toi tient toujours au fait qu'Alejandro est toujours présent, qu'il ne t'arrivera rien de pire que ce qui s'est déjà produit. Et d'un autre côté, tu souhaites que quelque chose de dramatique te tombe sur la tronche. En espérant que la conscience embrumée du mexicain que tu avais connu fasse surface. Cette envie illusoire de changer les mauvais garçons. Tu entends la voix de Gloria, tu te revois hocher la tête à ses propos concernant les femmes attirées par les bad boys. Ridicule. Tu n'avais même pas remarqué que le piège s'était refermé sur toi, t'engluant tout entière dans un dangereux engrenage. Les mains coupées de toute circulation sanguine, les fourmillements commencent à devenir insupportables. Et le regard noir d'Alejandro, insurmontable. Il s'éloigne une fois de plus, te laissant un peu de répit avant de revenir, moins patient. Tu aimerais le contredire, lui dire qu'il n'est pas un dieu mais bien une bête. Sanguinaire et insaisissable, cruelle et enragée. Mais tu te retiens, redoutant une sentence pire qu'un coup de poing. Et elle ne tarde pas à venir.

Ton corps vient s'écorcher un peu plus contre le sol, suite à ta demande de te libérer. La tête est enfin relevée vers le mexicain belliqueux, tu te demandes comment va se passer la suite. Puis, tu le vois. Un homme entrer dans la pièce et croiser tes yeux. Tu le sens farouche, mais tu le sens discipliné et dévoué : ce n'est pas les secours que tu espérais. Marcus. Marcus qui ne doit pas te toucher sans en avoir l'autorisation. Ta première suggestion est que ledit Marcus se trouve être là pour te tourmenter. Puis, la pièce tombe. Ce n'est autre qu'un thaumaturge. Un de ceux que tu recherchais désespérément, un de ceux que tu pensais être retenu contre son gré. Si frêle, si impuissante. Tu voudrais crier à cet homme de s'enfuir, de déserter cette famille d'armes. Le cri du brun ténébreux te sort pourtant de ta rêverie, son pied qui s'écrase dans le ventre venant te couper le souffle.

Les coups ne font que remuer une rage enfouie, un désir de répliquer toujours plus grand. Malheureusement, ce n'est pas avec une carrure de brindille que tu pourrais songer à répliquer. Tu savais ta menace dérisoire, utopique. Mais tu n'avais pas cru qu'il le ferait. Tes lèvres sont pincées en une mimique douloureuse, tu halètes sans pouvoir retrouver un rythme cardiaque normal. Alejandro ne cesse de te frapper uniquement pour te donner une chance de révéler l'existence d'un complice. Que tu es toujours obstinée à taire. Je.. Te l'ai dit. Je ne dirai rien. Épuisée, tu n'as presque plus le coeur à le provoquer. Mais la haine est un carburant très fort et explosif. T'as meilleur temps de me tuer maintenant, sinon.. Une toux se déclare, tu crois te décoller les poumons lorsqu'elle se calme enfin. Tu es à quatre pattes, absolument pas remise de ses frappes précises et douloureuses. Ton corps entier irradie, n'est plus que réceptacle de ta souffrance. Sinon c'est moi qui te tuerai. Une tentative infructueuse de se mettre sur tes deux jambes, pour essayer de toiser celui qui fut ton ami. Tu arrives pourtant à relever la tête et lui transmettre un peu de la haine que tu ressens à son encontre par le regard.
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cry baby, cry. - Mar 30 Oct - 10:59


CARMEN & ALEJANDRO
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Elle ne lui dira rien. Il l’a compris avant même de la frapper. Aucun poing, aucun coup, aucune lame ne pourront faire plier Carmen. Son esprit est trop fort, son coeur trop grand. Cet inconnu l’a aidé, il l’a même sauvé, et pour ça, elle ne courbera pas l’échine. Alejandro le sait et la pointe de fierté se mélange  à l’agacement profond que lui évoque le comportement de la cubaine. On ne lui répond pas comme ça (mais n’est ce pas ce ton qu’il a tant apprécié ?), on ne le regarde pas comme ça (n’est ce pas ce regard qui le faisait rigoler ?), on ne se fout pas de lui comme ça (n’est ce pas cette hargne qui l’a tant charmé ? ) Et comme un animal en cage, Jan, il tourne, se détourne, oublie le petit corps à terre, essaye de taire la honte qui émerge dans son poitrail. Il ne frappe pas les femmes ça l’insupporte. Pas qu’elles soient plus faible, au contraire. Le capitano  a juste tendance à se sentir plus en confiance avec elles. Il leur ressemble sur de nombreux points, cette allure de gringalet qui n’effrayait pas quand il était gamin. Mais l’enfant est loin cette nuit de septembre. L’homme aussi tout comme l’ami. Il n’y a que l’animal, qui rugit, grogne et s’égosille dans la salle blanche qui lentement, se pare de tâches de sang.  Marcus qui le regarde, Jan, Marcus qui répondra présent,  Marcus qui attend. Marcus qui sauvera Carmen, quand le capitano en aura terminé avec sa jolie trogne.

Les mots sont crachés, la jeune femme a le menton relevée La plaie est suintante, miroir de celle sur la joue du second de la Calavera. Et alors que les yeux se détournent de la vision d’horreur, les mots restent ancrés dans la caboche. Elle te tuera Jan. Carmen te tuera. Et ce n’est pas à elle de mettre fin à ton existence.  « Je t’ai laissé une chance. »  Il t’en a laissé plusieurs Carmen. «Tu aurais du la saisir Carmen.»  Tu aurais du l’écouter, Alejandro. Il n’est pas un ami. Pas cette nuit.  «Marcus…. Tu ne bouges pas.»  Carmen… Tu peux crier maintenant.


Tu te souviens, Jan, de ces instants où tu souriais sans jamais chercher une raison ? Tu avais 7ans, le corps chétif et la gueule brillante. Il te manquait quelques dents, éclatées après t’être pris un trottoir - le vélo et toi, ça n’avait jamais fait bon ménage. Tu trouvais ça rigolo, ton sourire édenté, personne n’osait se moquer, du gosse Flores a qui il manquait quelques quenottes. Tu étais fier, le torse bombé et les yeux pétillants, sautillant dans l’espace de combat sans comprendre réellement ce que cela signifiait. Tu souriais car tu aimais ça, être au centre, les yeux des oncles, des tantes, des cousins, de ta mère et ton père sur ta jolie trogne. Tu souriais car tu savais que ça signifiait quelque chose, que ce premier combat avait des airs d’obstacle à franchir. Si tu gagnais, ils allaient sourire eux aussi. Ils allaient être fiers, papa, maman, Juan, Manuel, ils allaient être contents. Alors tu les mets devant toi, tes petits poings, comme on t’a appris. Tu protèges ton visage, on t’a dit qu’il était bien trop beau pour être détruit. Et tu te lances le premier, face ton adversaire qui est bien trop grand pour que tu sortes gagnant de ce premier combat. Mais tu t’en fiches Jan, t’as 7ans mais tu y crois. Tu y crois tellement que tu oublies que tu fais 25kg tout mouillé et qu’un premier coup de poing dans la caboche te fait reculer de plusieurs pas. La tête sonnée, tu craches sur le sol, comme les adultes mais reviens à la charge. Tu y crois Jan, ton sourire est toujours là, tes petits poings te protègent, ta famille est là, ils sont là, ils ne te laisseront pas. Et à nouveau un coup. Tu n’arrives pas à le parer, le nez est touché mais tu continues. Tu y crois si fort Alejandro, qu’un regard est jeté vers mamà. Mais elle n’est plus là. Papà non plus. Et les prunelles noires se perdent, cherchent encore et encore. Et le dernier coup, tu ne le vois pas. La tête vrille sur le côté, le crac significatif de la mâchoire brisée. Le sourire disparait à l’instant même où les étoiles deviennent la seule chose à laquelle tu te retiens pour ne pas sombrer. Elles brillent elles aussi. Elles brillent si forts qu’Alejandro, tu ne les as jamais oublié.  Les étoiles ne t’ont jamais abandonné. Elles ont été là lors pour ton premier combat et c’est par elles que tu finiras par tomber.


La rage. La colère. La honte. L’humiliation. Le sol est rouge, les phalanges éclatées, le corps, éclaboussé. Il a le souffle saccadé Jan. Marcus est toujours dans le coin, on voit à son visage que la vision lui donne envie de gerber. Mais il n’a pas bougé, comme le capitano l’a demandé.  Immobile, les poings douloureux et les yeux cernés, il est fatigué Alejandro. Il a mal au crâne, mal au ventre, l’odeur du sang l’exècre, ça lui donne la nausée. Il n’arrive pas à lâcher des yeux le corps de Carmen. Combien de temps ça a duré ? Combien de temps l’a -t-il frappé, dans ce sous sol dont les murs blancs se sont parés de rouge à mesure que les coups lui explosaient la gueule ? Il ne sait pas Jan. Mais il voit ce qu’il a fait, il… il n’a plus 7ans. Il sait frapper. Il peut tuer en frappant.  « Mar…Marcus…. Vérifie son pouls.» Les mains tremblent, les lames demandent à sortir mais il les contient encore et encore. La maladie qui suinte de chaque pore, le teint est blanc, parsemés de quelques gouttelettes du sang de la cubaine. Marcus bouge rapidement, il s’agenouille et pose les doigts sur la carotide. Un signe du menton lui signifie qu’elle est en vie. Détruite, le corps rougie, les os brisés, des organes peut-être explosés, mais en en vie.  « Soigne là. Je veux qu’elle puisse parler. » Pas d’émotion, pas de sourire, juste le souffle froid, juste l’impression de mourir.


Alejandro n’est pas un homme ce soir. Il est l’enfant qui réclame les étoiles pour oublier ce qu’il a fait.



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cry baby, cry. - Mar 30 Oct - 18:06


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

Sa face sombre s'exprime pleinement, laissant libre court à ses pulsions morbides et dangereuses. Qu'est-ce que tu te maudissais de lui avoir demandé de venir te rejoindre ce matin. Tu veux te relever, retenter d'encaisser une autre salve de coups qui te feront gémir un peu plus de douleur. Aucune pitié, pas de traitement de faveur, pas de compassion, aucun tressaillement de sa part lorsqu'il croise ton regard effrayé et qu'il remarque que tu n'essaies plus de lui faire face mais de le fuir. Dans cette pièce qui devient rapidement trop étroite, tu as de la peine à te mouvoir. Lui, sautille, glisse sur le sol froid, avec l'allure d'un félin torturant sa souris qu'il sait prise au piège. La fatalité rend les choses encore moins faciles. Tu retiens mal un cri de terreur alors qu'il se rapproche une fois de plus. Tes côtes te brûlent, ta respiration rapide et saccadée semble te déchirer les poumons, tu ne vois plus qu'une ombre tellement le sang a recouvert ta face. Que veut-il te faire encore ? Un crochet décoché de plus, dernier souvenir distinct avant un brouillard entrecoupé de chocs et de douleurs nouvelles. Tu sombres, tête la première contre le sol, pour t'y écraser sans grâce, le goût typiquement métallique du sang explosant en pleine bouche. Dans les vapes, tu t'enfonces pour y trouver refuge. Elles t'empêcheront de penser à sa trahison brûlante, ses phalanges qui s'impriment dans ta peau, dans tes os et ton âme. Cette cruauté qui ne semble pas avoir de limite. Tu te recroquevilles, tu as peur d'étouffer mais en même temps rien ne t'importe plus à présent que le silence et la paix. Qu'il arrête, qu'il arrête. Tu ne peux plus encaisser, quelque chose va finir par lâcher. La douleur t'épuise, le froid a épousé tous tes os. Si tu étais en état de rire, tu ricanerais de ta petite promesse. Tu le tuerais ? Et comment ? Avec tes petites mains qui referment les plaies et guérissent les blessures ? Tu n'as jamais été une battante, ce n'est pas demain que ça changera. Tes yeux se ferment, tu ne ressens pas la suite des coups et des fêlures.

Tu émerges difficilement, une souffrance ténue au creux de l'estomac. Ton regard se pose sur l'air impénétrable de celui que tu crois être un thaumaturge. Il se retire, prend de la distance avec la scène suivante. Il a certainement du assister à ce genre d'interrogatoire plus d'une fois. Alors c'est à ça qu'ils leur servent ? Pour pouvoir mieux briser après une réparation achevée. Pour faire mieux souffrir, plus longtemps, sans que leur victime ne puisse trouver un sommeil infini et réparateur. Quelle honte ils devraient avoir, tous. Tu n'arrives pas à comprendre comment un seul de tes semblables pourrait cautionner et participer ce genre d'actions, ces heures de souffrance réparées par leur magie pour savoir qu'une bête assoiffée de malheur et de sang s'amusera à briser dans les minutes d'après. Ton incompréhension doit se lire sur ton visage, l'homme détourne le regard. Tes membres engourdis sont entiers, du moins tu le supposes. Tu tentes un bref regard circulaire tout en essayant de t'asseoir. Il est toujours là, ténébreux et mauvais. Le Alejandro que tu connais doit être à mille lieues d'ici, le Alejandro avec qui tu passais des heures à rigoler ne ferait pas ça, le Alejandro que tu connais lui ressemble pourtant comme deux gouttes d'eau. Tu grimaces, tu remarques que ta joue est toujours ouverte - là où il t'a transpercée de ses lames -, mais tu aurais parié avoir des os brisés qui se sont ressoudés. La magie des prophètes, une magie que tu partages également mais tu n'as pas la force de soulager tes maux.

Tu as au moins l'honneur d'avoir voulu participer à ton premier passage à tabac. Et cela aurait pu être pire. Il aurait pu décider de s'arrêter après que tu pousses ton dernier souffle. Tellement clément, Alejandro Flores, le putain de monstre de Delray Hollow. Tu as la satisfaction de voir que ses propres mains sont amochées. Que te frapper ne l'a pas épargné, même s'il doit se réjouir d'avoir les phalanges ensanglantées tant qu'il n'y a pas uniquement son sérum vital. He Alejandro, tu sais que j'ai le sida ? A quoi bon s'essayer au sarcasme, il se sait condamné. Tu le sais, tu le sens chaque jour passé à ses côtés. Tu parierais qu'une cellule sur trois de son corps est corrompue, malade et perdue.

Il est temps pour toi de faire un choix. Crever ou prendre le risquer de révéler Torben. Après tout, il n'avait fait que te protéger le blond. Pourquoi Alejandro ne pourrait pas le comprendre ? Parce qu'il vient de se défouler sur toi, faire parler ses poings comme jamais tu n'avais cru un homme pouvoir le faire. Parce qu'il ne veut pas d'explications, il ne veut qu'un responsable à punir. Et il est clair que tu prendras cette place si tu ne lui révèle pas qui t'a aidé hier soir. Ou était-ce le jour d'avant ? La basse température de la pièce est une torture en soi, rendant tes raisonnements difficiles. Tu n'es pas une héroïne, tu n'as rien d'une guerrière. Encore un tabassage en règle comme le latino vient de le faire et tu n'y survivrais pas. Assise en tailleur, la tête baissée, tu essuies tes lèvres craquelées de tes mains sales. Ne serait-il pas mal venu de ta part, toi une fervente opposante à la violence, de céder si facilement ? Ne serait-ce pas lui donner simplement raison à ce traître ? Cet homme que tu avais osé embrasser, celui à qui tu aurais pu confier ta vie s'il l'avait fallu. Il avait bien joué son jeu, tu supposes faire partie d'un échiquier trop grand et sombre pour toi.

Et c'est dangereux de tomber amoureuse. Toi qui te sentais pousser des ailes à ses côtés, sa peau hâlée te réchauffant dehors comme dedans. Mais tu ne veux plus brûler avec lui, tu veux qu'il crame tout seul. Qu'ils s'enflamment lui et sa rage. Qu'il parte en fumée, se dissipe tel un mauvais rêve. Qu'il crève, qu'il y reste. Que tu n'en entendes plus jamais parler, que son visage ne t'apparaisse plus au coin de la rue. Qu'Alejandro s'évapore, qu'il s'en aille. Qu'il emporte avec lui tout le malheur qu'il a apporté aux portes de ton cœur. Tes tripes se serrent, tu as juste le temps de te pencher en avant que de dégobiller littéralement le peu de choses que tu as pu avaler cette nuit. Mais même le goût de la bile n'est pas aussi amer que la rage que tu ressens pour cet homme. Pour cette mafia à laquelle il appartient, pour son commandante. Pour son thaumaturge dans la pièce, pour ce bordel dans lequel tu as réussi à mettre les pieds toute seule. Rien n'a de goût plus âcre que les fausses promesses du Flores.

Tu craches une dernière fois par terre, toutes bonnes manières oubliées, avant de lui adresser enfin un regard qui dissimule mal ta peine et encore moins ta haine. Je ne te dirai rien.
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cry baby, cry. - Mar 30 Oct - 20:50


CARMEN & ALEJANDRO
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Les thaumaturges ont ce talent certain pour soigner les blessures et panser les plaies. Leurs mains sont des réceptacles de la douleur et leur coeur, leur principal défaut. La plupart ne peuvent laisser mourir quelqu’un sans l’aider, ressentir la souffrance ou la maladie les exècrent. Ils ont été choisi pour secourir, pas pour détruire malgré ce que pense Carmen. Marcus est un de ces hommes, mais sous le joug de la Calavera, il doit constamment attendre l’accord de ses supérieurs. Alors face à la cubaine, qui partage le même don que lui, il tente de guérir le petit corps dont les os et les organes ont été éclaté sous les poings du capitano. Il tente de l’aider, de faire ce qu’il peut en sentant le regard sombre du second de la Calavera courir sur sa colonne. Puis comme un fantôme, il disparait, se mure dans le silence et n’offre rien d’autre qu’un second round au monstre de Delray Hallow.

Il la regarde, Jan, tenter de se relever, s’époumoner, nettoyer son visage de ses mains ensanglantées. La tête est ailleurs, l’esprit, paumé, le coeur, mis sous clé. Sous les poings et les pieds, c’est bel et bien le soldat d’une mafia ultra violente qui s’est réveillé. La haine et le dégout qu’il ressent pour ses actions, il aura tout le temps de la vomir quand le spectacle sera terminé. En attendant, il a une mission, se venger. Il ne lui manque qu’un nom, qu’une identité et le cauchemar sera terminé. Pour elle, pour lui, pour eux. Plus que le passé. Et les souvenirs, Jan, il sait qu’on peut facilement les faire taire à défaut de les oublier.
Carmen vomit, mélange de sueur, de sang et de bile sur le sol crasseux de la salle d’interrogatoire. La nausée lui taraude aussi l’estomac au ccapitano. mais il ne cille pas. Et quand les mots de la cubaine se font entendre, les yeux sont tournés vers elle, sans un sourire ni un seul éclat qui le caractérise tant. Quiconque rentrerait dans cette pièce ne reconnaitre ni Jan, ni Flores. Chaque torture est pour lui un jeu, chaque cri, un trophée. Mais cette nuit, avec elle, il ne s’amuse pas Jan. Il veut juste en finir, passer des heures sous la douche, aller prévenir Joaquin et se coucher. Et plus jamais se réveiller.   « Comme tu veux. » Les mots sont presque silencieux, pas de cri, pas de rage cette fois-ci, un simple dégout de lui-même de devoir aller jusqu’à là pour un simple nom qu’elle refuse de balancer. Le portable est attrapé dans la poche, une touche appuyée et déjà la sonnerie se fait entendre.  « Tu es restée bien 1h dans les vapes. J’ai eu le temps de m’occuper.» Qu’il balance le second de la Calavera en commençant à déambuler dans la pièce, le téléphone à l’oreille.  « C’est moi. Passe lui le téléphone. Holà Señora  Benítez, je suis un ami de votre fille. Si, Carmen Le ton est chaleureux et séducteur, la voix est différente, le jeu recommence par le biais d’un téléphone. Il s’approche un peu Jan, du corps de Carmen dont les nuances colorées lui font se mordre la lèvre inférieure. Qu’a-t-il fait…. « No, ne vous inquiétez pas, ce sont des collègues, ils ne vous feront pas de mal. Oui bien sûr, je vous la passe.»  Et alors que les mots sont prononcés, Alejandro s’agenouille auprès de la jeune femme et le téléphone est proposé. Et dans le silence de la pièce, on entend la voix d’une mère apeurée, sous le joug d’une mafia dont les tentacules s’étendant au delà d’Arcadia. 1h, ça lui a suffit au  capitano pour couvrir ses arrières, se souvenir de tout ce que lui a dit Carmen et appeler ses contacts à La Havane. La suite fut si simple que le dieu en lui en fut presque déçu, les Benitez dont la fille est partie à Arcadia n’ont pas été difficile à trouver.  « Ta mère veut te parler Carmen.» Alejandro dont le coeur a été broyé, il sait parfaitement qu’il n’y a que comme ça, qu’il pourra la faire plier.


dés:
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The Third Eye
BLAZE : god of all gods.
CREDITS : .
FACE : .
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SACRIFICES : 3468
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cry baby, cry. - Mar 30 Oct - 20:50

Le membre 'Alejandro Flores' a effectué l'action suivante : ALEA JACTA EST


'OUI/NON' : 1
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cry baby, cry. - Mer 31 Oct - 9:22


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

Le soulagement t'étreint lorsque Alejandro ne t'en colle pas une pour lui avoir fait essuyer un énième refus d'obtempérer. Tu es trop faiblarde pour lui prêter l'attention que mériterait son silence. Tes épaules se détendent un peu, encore meurtries par les coups. Tu laisses échapper une larme, croyant enfin voir la fin de tes supplices. Tu serais presque étonnée que cela soit si facile d'en ressortir 'entière'. Une remontée acide menace de te faire dégueuler encore une fois. Que suppose-t-il ? Tu n'as pas la force de l'affronter, ni de partir dans un dialogue de sourds. Tu attends, comme tu le fais depuis apparemment quelques heures. A la merci de cet homme prêt à tout. Ton nom de famille de sa bouche te hérisse le poil, d'agacement. Puis tu comprends. Et tu croises enfin son regard, te demandant si c'est une blague de plus. Sordide et terrible. Sa voix, celle que tu lui connais depuis votre rencontre, ne teinte plus tes joues de rouge comme elle avait su le faire. Elle te hérisse le poil, essayant encore d'imaginer quelle nouvelle idée de chantage a-t-il bien pu dégoter. Ta mère veut te parler. Les yeux ronds comme des billes, tu saisis doucement le combiné de tes doigts ensanglantés. Le téléphone collé à l'oreille, tu peux percevoir plusieurs éclats de voix, ton père sommant ces, je cite, pequeño pinga de sortir de chez lui. Parler de l'organe reproducteur des autres, c'est comme un sport olympique pour ton paternel. Alejandro ne ment pas, il a eut le temps de s'occuper. S'ouvrir à lui, lui parler de La Havane et de tes parents était ton nouveau faux pas. Et c'en était un grand. La respiration rapide et sifflante au bout du fil te met les larmes aux yeux. Mamà ? Mamà c'est toi ? La ligne est inondée de : que se passe-t-il Carmenita ? Tu vas bien ? Qui sont ces hommes ? Son accent cubain te berce doucement tout en faisant dévaler tes larmes, incapable de les retenir. Ton choix est fait. Tu rassures ta mère, incapable de pouvoir lui dire la vérité, lui assurant que ce ne sont que des amis. Comment pourrait-elle comprendre la situation ? Sa fille pyromane, engluée dans des histoires mafieuses et tabassée par celui qu'elle aimait encore la veille. Ta mère te somme de t'expliquer alors qu'on lui arrache le portable des mains. Ton choix est fait. Tu murmures un au revoir dans le combiné, sachant que tes parents ne l'entendront pas, tout en rendant le téléphone à son maudit propriétaire. Tu pourrais le lancer par terre, mais à quoi bon faire la maligne si ceux qui t'ont mis au monde se trouvent piégés avec les mêmes énergumènes qui te menacent à présent. La Calavera n'était pas à sous-estimer. Tes mains tremblent, tentant de juguler la peur qui a repris place au sein de tes entrailles et d'essuyer le flot salé qui prend sa source dans tes yeux rougis. Ton choix est fait et tu sais que tu condamnes un innocent pour en sauver d'autres. Tu as gagné. Les mots s'entrechoquent difficilement, seul le désespoir est perceptible dans ta voix enraillée. Je ne le connais pas. Mais c'était un client. Un homme est venu pour nous voler, il l'a renvoyé et.. Les épaules qui sursautent sous les sanglots silencieux. L'impression de trahir un ami dont tu ne connais seulement le nom mais pour qui tu avais de bonnes intentions. En te sauvant, tu l'avais condamné. Reniflement douloureux, est-ce que ton nez avait été cassé puis ressoudé par le thaumaturge ? Et ils sont revenus à plusieurs. A trois. Ils voulaient nous tuer. Il m'a protégé et j'ai réussi à en brûler un. Mais il les a tous tué, il y avait du sang. Du sang partout. Je.. Il n'a rien fait de mal, il m'a aidé. Relâche mes parents je t'en prie. Sachant qu'il a besoin d'un nom, tu te prends la tête entre les mains, tirant sur ta crinière encrassée par la sueur, le sang et l'odeur de brûlé du fast-food. Torben Rawne. C'est son nom. Mais il n'a rien fait de mal, il ne savait pas. Moi non plus, j'en savais rien.

Et ce qui suivra ta révélation te fera plonger dans une apathie si profonde, une culpabilité si grande, une rancœur si tenace que plus jamais tu ne retrouveras cette candeur qui te caractérisait.
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cry baby, cry. - Mer 31 Oct - 10:09


CARMEN & ALEJANDRO
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Et il la regarde, Jan, la jeune femme dont les mots se noient dans les larmes. Il ne la lâche pas des yeux, ressent sa douleur et sa peur à chaque nouvelle réponse. Elle tient le téléphone contre son oreille comme s’il s’agissait des mains de sa propre mère. L’amour qu’elle porte à sa famille Carmen, Alejandro, il l’a compris à l’instant même où elle a osé lui en parler. Elle lui faisait confiance, elle… Elle pensait qu’il ne lui ferait jamais de mal. Il lui avait promis. Déception au goût de bile et de sang, haine viscérale qui déjà, se ressent dans chacun des regards de la cubaine. Elle le déteste. Pire, elle le veut mort. Et malgré ce qu’il montre Jan, malgré ce visage placide et cette bouche close, à l’intérieur de son myocarde, c’est un duel sans nom qui se joue. Les émotions trop vibrantes qu’il contrôle comme il peut, l’envie d’un dieu qu’il endort, la maladie qu’il comprime, la honte qu’il écrase, la haine contre lui qu’il rend silencieuse. L’enveloppe est calme mais l’âme est en feu.

Le téléphone est raccroché, ils savent ce qu’ils ont a faire, attendre un nouveau coup de fil du capitano pour partir sans pourtant les relâcher. Et puis les mots, salvateurs, de Carmen. Elle abandonne. Contre les tressauts de son coeur et la peur de perdre les siens, elle abandonne. Jan avait raison, il n’y a bien que ça qui peut faire plier quelqu’un comme elle. Et il écoute le second, les yeux dardés sur la maigre silhouette de la jeune femme qui s’élève lentement sous son souffle saccadé. Ça lui en coute de lui donner une telle information, elle qui pour sauver les siens doit en tuer d’autre. Thaumaturge aux mains salvatrices et à la verbe assassine, paradoxe d’Arcadia qui n’est plus si rare de nos jours. La lumière se fait sur la soirée, une simple juxtaposition d’évènements les ont amené là. Un homme orgueilleux, des réactions humaines, des imbéciles à la gâchette facile, l’obligation de se protéger, l’incendie pour dissimuler. Dans un autre quartier, sous un autre ciel et un autre temps, peut-être que la conclusion aurait été différente. Peut-être que Carmen et Jan ne seraient pas ici, dans ce sous-sol, la première tombée, le second sur le point de flancher. Peut-être que tout ceci n’aurait jamais existé, qu’ils se seraient rencontrés, se seraient aimés comme des amis, auraient passé des heures à discuter. Dans un autre monde, oui, Carmen et Alejandro se seraient connus et ne se seraient jamais quittés.  Mais l’espoir, à Arcadia, est une denrée rare et ce n’est pas à Delray qu’il se trouve.

L’identité, il la connait Jan. Il a déjà rencontré cet homme. Et c’est encore une fois un coup de couteau dans le palpitant qu’il se reçoit. Comme si la soirée était lancée à vive allure, comme un train dont les freins ne fonctionnent plus.  « Marcus. » Le thaumaturge est appelé, il sait quoi faire.  « N’essaye pas de fuir Arcadia. N’essaye même pas de le prévenir. Ne pense même pas aller voir les flics. Quand tu seras libre, tu le sauras Carmen et… »  Je m’excuse pour tout ça… Mais la fin ne vient pas. Elle ne viendra jamais. Elle sera suivie, pour la protection de la Calavera. Sa famille sera suivie pour la protection de la Calavera. Torben Rawne sera retrouvé, pour la vengeance de la Calavera.
Les mains sont fourrées dans les poches alors que Marcus s’approche de la cubaine et qu’une aiguille s’enfonce dans sa chair. Sombrer dans l’inconscient, la laisser dormir, qu’elle oublie pour quelques heures, le cauchemar et la douleur qu’elle vient de subir.  « Demande à Soraya de la nettoyer et de changer ses fringues. Soigne la, même… La plaie. Je veux qu’elle n’ait plus une goutte de sang, ni une seule marque sur le corps. Vous la ramenerez chez elle après. Prend Javier et Chavez avec toi. » La seule chose qu’il peut faire le capitano, c’est lui offrir un réveil plus doux que le traumatisme dont il est le créateur. « Marcus… Tu mettras ça sur sa table de nuit quand tu la ramèneras.» De la poche, l’anneau d’argent, simple mais significatif est sorti. Quelques secondes dans les doigts du capitano, il pourrait le couper en deux, le détruire et l’oublier mais… C’était elle qu’il voulait. Pas une autre. Carmen aurait été parfaite. « Laisse moi. »

Le silence. L’odeur du sang, de la gerbe et de la honte. Il reste là, Jan, au centre de la pièce. Les chaines au sol, le sang peinturant la salle des murs au plafond, la scène a des allures de boucherie. Alejandro a tabassé Carmen. Alejandro a torturé Carmen. Alejandro a utilisé Carmen. Alejandro a détruit Carmen. D’habitude, Jan rangerait la salle, aiderait à laver, toujours aussi soucieux du détail. Mais pas cette nuit. Il reste immobile, incapable de bouger et d’aller prévenir Joaquin. Le menton n’est pas baissé, les poings, pas fermés. Il semble calme le capitano, démuni face à la réalité. La lumière blafarde accentue ses cernes et ce n’est qu’au bout de dix minutes qu’il arrive enfin à bouger. Le ventre qui se contracte, la pomme d’Adam qui se soulève, c’est son repas et sa honte qui finissent par terre.  Il ne sait pas combien de temps ça dure, pendant combien de temps son estomac se vide alors que le froid lui étreint la peau au point de le faire trembler. Il ne sait pas non plus comment il finit hors de la pièce, les pieds qui l’emportent là où il doit aller. Là où il a besoin d’aller. Le coeur en miettes, le visage pâle et les mains ensanglantées, le capitano toque à la porte dans l’espoir de trouver l’homme et non le commandante.

Mais ce ne sera pas le cas.
La Calavera n’est pas une mafia où le coeur a son importance.
Ce sont les actes qui comptent, les poings et surtout la vengeance.

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cry baby, cry. - Ven 2 Nov - 11:32


ALEJANDRO & CARMEN
une histoire de chat et de souris

Ses menaces résonnent comme s'il était à côté de toi, penché au-dessus des coussins et de ton duvet sur lequel repose Picho. Le chat a bien senti que quelque chose n'allait pas, ses croquettes ne sont plus servies, forcé de miauler des heures durant devant la fenêtre pour partager son désir de sortir et son doux pelage ne sert plus qu'à faire couler des larmes salées et chargées de trop d'émotions pour les démêler. Les tremblements te reviennent, les frissons refont leur apparition pour te glacer le sang malgré la température élevée de la chambre. Tu es relevée contre le dossier de ton lit, les yeux si secs et rougis qu'il t'est impossible de les bouger à ta guise, engloutie par la literie. Le soleil doit avoir fait sa course trois fois dans le ciel, la lune également, sans que tu ne puisses te relever. Picho a bien remarqué que tu étais réveillée, mais il n'insiste plus malgré la faim qui lui torpille l'estomac. Toi aussi, tu sens ton ventre gronder, mais quitter ce cocon chaud rendrait les événements plus vifs, plus réels. Et tu n'en as pas les épaules. Les larmes reviennent, ta faiblesse tiraillant tes entrailles et ton esprit. Il avait vaincu, il avait gagné et tu t'étais inclinée. Même appeler tes parents pour vérifier s'il ne leur avait fait aucun mal était trop dur. Ton corps ne portait aucune séquelle, mais tu savais tout le mal qu'il t'avait fait, tu ressentais encore ses poings comme s'ils étaient imprimés à jamais sur ton derme. Des mains semblables aux tiennes t'avaient réparé sans pour autant te permettre d'oublier. Tu suis un éclat, par terre, reflétant un des rayons de soleil. Une bague d'argent, une bague maudite, une bague qui te vient de lui. Tu te rappelles avoir ouvert les yeux en un sursaut, t'être retrouvée dans ton lit avec l'impression d'être passée sous un trente-six tonnes. Et tes yeux s'étaient posés sur un anneau que tu savais ne pas posséder. Posé sur ta table de chevet, il t'avait fallu le regarder deux minutes pour savoir d'où il provenait. Le hurlement de rage qui était sorti de tes entrailles, la main avait envoyé voler l'anneau à travers la chambre, les sanglots avaient repris suite à la vue de l'alliance argentée. Il s'était immiscé dans ta vie et tu l'avais connement laissé faire. Tu l'avais dans la peau, Alejandro. Mais tu te savais ne pas être dans la sienne.

I know that we are young,
And I know that you may love me,
But I just can't be with you like this anymore,
Alejandro

Les yeux se gorgent de larmes que tu croyais ne plus pouvoir faire couler. La détresse et la solitude te pèsent. La rage se crée lentement un chemin jusqu'à ton cœur peiné. Picho ouvre un œil, vient se poser sur tes genoux repliés et ronronner plus fort que tu ne sanglotes. Lui qui n'est pas très câlin se laisse étreindre patiemment, alors que tu le serres contre toi comme si ta vie en dépendait. Les perles salées dévalent de tes yeux jusque sur sa fourrure ébène, rythmées par tes gémissements d'impuissance. Et pourtant, là dehors, le soleil brille. Le monde continue de tourner sans toi, pour le meilleur et pour le pire.

You know that I loved you boy
Hot like Mexico, rejoice
At this point I gotta choose
Nothing to lose

Tu t'enfouis plus profondément sous ta couverture, souhaitant que ce monde pourri t'oublie. Le chat t'accompagne, il se sent capable de pouvoir encore attendre quelques heures sans manger. Tu pleures de ne pas te sentir capable de le nourrir, de ne pas être capable d'affronter la réalité, de ne pas être capable de prendre des nouvelles de tes parents, de ne pas oser sortir un pied au-dehors de ce lit. Tu pleures de tant de choses. Tu pleures ton cœur fissuré, ta confiance brisée, ta candeur éventrée. Tu pleures le Alejandro que tu connaissais, tu craches sur celui qui s'est révélé à toi. Mais surtout, tu te fais la promesse qu'il ne s'en sortira pas comme ça.
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cry baby, cry. -

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cry baby, cry.

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