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we're walking in this lie (lise)

 :: abandonnés
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we're walking in this lie (lise) - Dim 30 Sep - 18:01

walking in this lie


Stand down, drop these weapons now, we're walking in this lie, walking in this lie. you know I try, try to compromise, we're walking in this high, walking in this high. we are pushed back and down, i'm out of my mind otherwise. (song)

Il était passé reposer un dossier. Juste reposer un dossier. C'est tout. Se jurant de ne pas s'attarder sur le tableau des admissions. De ne pas poser de question, de ne pas répondre si on lui en posait. D'éviter de s'attarder, par sa seule journée libre de la semaine. Premier samedi dont il dispose depuis quoi, un mois et demi ? Il s'en souvient, parce que c'était le lendemain de la nuit où il s'est pointé chez Lise. Et heureusement qu'il ne travaillait pas au petit matin, après s'être endormi dans la chaleur estivale, paumé entre les vapeurs d'alcool et la lourdeur de son esprit, sous les étoiles. Alors, ce samedi, il en a besoin. Raison pour laquelle il a tracé dans le bâtiment. Quittant l'aile psychiatrique sans un regard en arrière. Et c'est en passant inévitablement dans le hall des urgences, qu'il l'a vu. Un peu plus, et il ne l'aurait pas reconnu. Et ç'aurait été pour le mieux. Il aurait évité de ralentir malgré lui, l'oeil braqué sur le crâne lustré, les joues creusées. Ces billes d'acier, d'un bleu profond, percutant les siennes, à lui en filer la nausée. Littéralement. Il a dû abandonner l'idée de sortir, Dante, fonçant jusqu'aux toilettes, rendant son déjeuner immédiatement. Il le savait pourtant, l'avait déjà aperçu auparavant, perfusion au bras, poche de chimiothérapie traçant des sillons brûlant dans ses veines. Il s'était détourné, une, deux fois. La troisième est nettement moins passée, faut croire. De l'eau glacée éclaboussant ses traits, un peu d'ordre dans ses cheveux désordonnés, et en songeant tourner les talons, ça a recommencé. Compression dans les entrailles, chair malmenée d'une présence invisible, il s'en est laissé glisser contre le mur, jusqu'au carrelage.

Ce qui s'est produit ensuite, c'est flou. Le dernier instant passé, dans la peau de Dante Amadori, c'était là. Assis dans les chiottes du rez-de-chaussée, en se dépêchant de quitter l'hôpital. Le dernier souvenir, les traits décharnés de l'homme l'ayant engendré, cloué dans son fauteuil, à attendre son traitement. Ou autre. Il n'a pas eu le temps de s'interroger sur son état de santé, Dante. Tout ça, c'est ce qui restera gravé comme de derniers souvenirs avant de s'en aller. Parce qu'après ça, quelque chose a changé. Une certitude frappant son être, le condamnant à s'envisager autrement. A comprendre. A assimiler les paroles de Julius et Pandora, cette nuit-là. Les indices dispensés par les autres, jamais intégrés jusqu'alors. Et quand il s'est relevé, a remis de l'ordre dans son pantalon de costume vert sapin, dans son pull et son manteau, il n'était plus tout à fait seul, dans sa propre peau. Accompagné, et pourtant, en prise aux affres d'une solitude des plus intenses. Il a eu besoin de quelqu'un, à ce moment-là. Et l'heure qui a suivi, à tourner dans la ville sans parvenir à rentrer chez lui. Incapable de rejoindre Alecia, de sentir son être se glacer, d'oublier le tracas à mesure que l'empathie se serait fait la belle, comme à chaque fois. Et si l'explication à ses maux, depuis près d'un an, l'a frappé avec la clarté de l'évidence, il ne comprend pas. Comme ça que ses doigts s'animent, expédient l'appel à l'aide envoyé à celle qui l'a connu bien avant la peur. Bien avant la foudre. Avant que son existence toute entière ne soit remise en question, que ce qu'il est ne se soit mis à lui échapper. Celle qui le connaît, depuis toujours. Depuis les courses folles dans le jardin, les envolées imaginaires du haut de la balançoire, à rêver de décrocher les étoiles. Seuls espoirs dépassant l'entendement, à l'époque. Jamais il n'aurait cru, Dante, être un jour si perdu. Jamais il n'aurait songé se perdre, à en oublier parfois jusqu'aux fondements de son être.

Quand il se retrouve sur le pas de la porte, à sonner sur un rythme appartenant à un rituel accroché depuis l'enfance, la mélodie peine à apaiser la panique. Il est fébrile, Dante, quand elle finit par lui ouvrir. Et lorsqu'il la voit, il ne réfléchit pas. Il l'attire contre lui, et la serre dans ses bras. « Merci. » Merci d'être là. Juste d'être là. Et il en a le coeur qui tambourine sous son pull, le nez perdu dans ses cheveux, à respirer son odeur, à retenir toute la familiarité de l'instant. « Je suis désolé si je t'ai inquiétée. Je ne savais pas qui contacter d'autre. » Parce que même s'ils ont repris contact. Même si lentement, ils se retrouvent. Dante précise. Dante s'explique. Durant toutes ces années, ç'aurait semblé logique. Qu'il l'appelle, elle, en cas de doute, de soucis. Et la réciproque était vraie, à l'époque. Il aime à croire que c'est redevenu le cas, aujourd'hui. Et il finit par la lâcher, à contre-coeur, pour mieux s'engouffrer à l'intérieur. C'est tout ce dont il a besoin, à ce moment-là. De la présence de sa meilleure amie de toujours, de ces lieux à de si nombreuses reprises arpentés, que ce soit pour s'emmêler les pieds dans les escaliers, jouer à cache-cache, plancher sur des devoirs, prendre l'apéro en douce avant les premières soirées. Rien que ça, ça l'apaise. Suffisamment pour qu'il retire sa veste, la dépose dans l'entrée, habitude retrouvée sans y réfléchir. « Il m'est arrivé quelque chose. Je ne t'en ai pas parlé jusqu'ici, parce que je ne savais pas comment... comment aborder le sujet. » Ses mains qui se tordent légèrement, nerfs torturés par les interrogations qui ne cessent de germer. Et il l'observe, la détaille. Il s'en veut presque, de lui imposer ça. De lui confier ce secret qui semble n'avoir aucun sens. « Je pensais devenir fou. Jusque là. C'est difficile tu sais, pour un psy, de croire qu'on perd la boule. » Maigre sourire qui ne parvient à camoufler le trouble. « Tu te souviens de l'orage, Lise ? L'orage de l'automne dernier, qui était si terrible. » Quelques pas pour s'approcher, venir se saisir de ses mains, toujours très tactile, Dante, toujours ce besoin de s'accrocher pour ne pas perdre pied. « Cette nuit-là, la foudre m'a frappé, Lise. Est-ce-que tu me crois ? La foudre m'a frappé, mais j'ai pas eu besoin d'aller à l'hôpital. Je me suis relevé, et j'ai juste... regarde, attends. » Une main qui lâche la sienne, avec frénésie, pour mieux tirer sur le col de son pull, étendre l'encolure jusqu'à son épaule. Lui laisser voir l'étendue de la cicatrice, brûlure en forme d'étoile gravée à jamais dans sa chair. « C'est tout ce qui me reste de l'épisode. Vraiment, la foudre qui m'est tombé dessus. Dis moi que tu me crois. Dis moi que tu me crois, sinon je ne pourrai jamais t'expliquer ce qui a suivi... »
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we're walking in this lie (lise) - Lun 22 Oct - 23:18


WE'RE WALKING IN THIS LIE
Lise & Dante

L'absence de Dante avait mit Lise dans un état de torpeur constant, coincée dans un cauchemar dont elle ne pouvait se réveiller. Elle s'était enfermée dans sa culpabilité, nourrissant sournoisement la détresse qui s'était déjà emparée de son âme depuis de longues années. La violence de leurs adieux la hantait chaque jour presque autant que la culpabilité d'avoir agit comme une enfant. Elle ne comprend plus aujourd'hui ce qui les a menés à s'ignorer pendant des années. Elle ne parvient pas à comprendre et accepter ce qui lui était passé par la tête ce soir là. Un sentiment d'humiliation dont elle ne pensait pas qu'il en serait un jour la cause, une confiance sans faille qui s'était brisée avec un geste de trop. Une mascarade de trop. Celle qu'elle ne lui pardonnerai probablement toujours pas aujourd'hui. Mais elle n'était pas mieux Lise, à se terrer chez elle, se lacérant le cœur à coup d'ignorances. Creusant petit à petit une digue immense autour d'elle pour qu'il ne puisse plus la blesser de nouveau. S'enfermant à double tour dans une tour de solitude qu'elle gardait fermement. Une réaction exagérée animée par un espoir insidieux, celui d'être avec lui pour toujours. Malgré les secrets qu'elle n'avait jamais su partager avec lui. L'espoir qu'elle pourrait un jour se révéler à lui, être entière et fière de la créature qui l'habite. Parce qu'elle était prête Lise à ce moment là, après presque dix ans à lui cacher sa renaissance à ouvrir son cœur à celui qu'elle avait de plus cher. Le seul qui lui restait et qui comptait réellement, celui qui s'était moqué d'elle comme d'un vulgaire pantin jouant dans ses pièces pour amadouer des cœurs hypocrites. Cherchant l'approbation stupide de la foule en dépit de ce que ça pourrait lui faire à elle. Elle regrette aujourd'hui Lise., la manière dont tout ça s'était déroulé. La stupidité avec laquelle Dante avait agit, l'absurdité exagérée avec laquelle Lise s'était renfermée sur elle. Creusant chaque jour de ses doigts fatiguées le trou béant qu'elle s'était infligé dans la poitrine. Le manque d'une moitié qu'elle n'a jamais su combler malgré les remords et la rancœur.

L'inquiétude qui lui ronge l'estomac après avoir lu les messages que Dante lui avait envoyé. Une paranoïa qui lui tombe dessus pour autant d'année à nier la réalité. Une culpabilité perfide qui lui donne la nausée. Elle qui avait ignoré Dante pendant des années, aujourd'hui assaillie d'une inquiétude lourde de six années d'ignorance. Les pieds tachetés font les cent pas dans le salon en attendant l'arrivée de Dante, les doigts crispés sur le billet qu'il lui avait laché devant les yeux au bord de la piscine. Désespérément accrochée à la seule chose qu'il lui avait laissée ce soir là. La seule chose concrète qui la raccrochait à lui ces derniers années. Et plus elle le lisait, plus ça se mélangeait dans son esprit. Cherchant des liens là où il n'y en avait probablement pas, obsédée par cette histoire de mensonge depuis un mois et demi. Incapable de lui demander d'avantage d'explication, illégitime de lui imposer ses tourments après lui avoir tourné le dos des années durant. Il était déjà trop tard lorsqu'elle se rendait compte de sa stupidité, honteuse à l'idée de revenir le voir après plusieurs années. J'ai eu tord, pardon. Dante lui avait dit de ne pas paniquer, mais elle en était bien incapable. Déjà bien trop tourmentée par le retour de son meilleur ami dans sa vie. Le sommeil l'avait quitté, refusant d'admettre un esprit agité en son sein. Préoccupé par le retour de Dante, inattendu mais tellement espéré qu'elle n'avait jamais songé à la suite. Comment devaient-ils se comporter maintenant .. alors que les années ont presque balayés leurs repères? Partagée entre une avidité de le retrouver qu'elle n'assume pas et l'angoisse de voir se confirmer les angoisses qu'elle avait ressenties lorsque qu'elle avait compris. Si elle est incapable de trouver le sens réel des mots que son encre avait gravé dans ce billet vieux de dix ans, elle avait bien compris qu'il était changé. Un changement des plus radicaux, de ceux qu'elle ne souhaite à personne, surtout pas à celui qu'elle a de plus cher. Surtout pas Dante...

La mélodie qui  fait vibrer la porte la stoppe net dans ses tergiversations. Il lui semble alors que son cœur a manqué un battement, subitement paniqué à l'idée de le retrouver de nouveau, en chair et en os, et surtout, probablement sobre et conscient de ses faits et gestes. Elle déglutit avec difficulté  et pose le billet sur la table d'appoint après l'avoir lissé en un geste inquiet incontrôlé. Ces vingt minutes lui semblait avoir été une éternité et c'est avec un soulagement mal dissimulé qu'elle ouvre la porte. Leurs yeux se croisent une demie seconde et déjà, il l'attire contre lui. La surprise est telle qu'elle en a le souffle coupé. Son cœur semble fondre dans un brasier ardent de soulagement. Ses mains tremblantes s'accrochent à son dos et son visage s'enfoui dans son pull. Une étreinte inattendue, les prémices d'une amitié retrouvée et le réconfort infini qu'elle éprouve à retrouver ses bras. Elle le serre peut-être un peu trop fort, de sa carrure fébrile et hésitante, submergée par l'émotion de l'étreinte qu'elle a attendu des années durant. Il s'explique, elle comprend l'hésitation de la contacter malgré leur soirée boîte. Une soirée ne voulait pas dire qu'ils effaçaient les erreurs et remblayaient les digues. Qu'il vienne la voir elle, la rassure autant que ça l'inquiète. Paradoxe qui lui noue l'estomac. Toujours inquiète à l'idée que ces espoirs soient illégitimes. "Je suis là.." Doux murmure tentant d'apaiser ses maux, elle le sent tourmenté et ne sait plus comment s'y prendre. Si elle pensait qu'il lui faudrait un temps pour se poser il n'en était rien. Dante expose de but en blanc les raisons pour lesquelles il est là et ses premiers mots font déjà renaître ses inquiétudes. Son visage se crispe d’appréhension, le regard accroché à celui de son ami. Elle a peur de l'entendre dire, lui avouer qu'il n'était plus seul, là à l'intérieur. Que quelqu'un lui dévorait l'esprit et qu'il n'y comprenait rien. Sa respiration s'accélère et elle voit sa poitrine se soulever trop nettement pour passer inaperçu, elle ne peut cacher son inquiétude à mesure que ses mots résonnent dans son esprit. Elle s'approche doucement et timidement sans oser pourtant amorcer le moindre geste envers lui. Coupable de ne pas avoir réagit lorsqu'elle avait comprit. Qu'était-elle donc sensée faire?

Impuissante et incapable de trouver les mots, le silence la submerge de nouveau. Comme toujours, elle se contente d'écouter attentivement. Le laisse se saisir de ses mains, les serrant entre les siennes. Je suis là.  Elle peine à camoufler ce tremblement qui la saisit alors qu'il lui dévoile qu'il lui est arrivé quelque chose. Incapable de savoir ce qu'elle doit faire, simplement l'écouter ou lui dire qu'elle sait. Mais l'angoisse la saisit de nouveau à mesure qu'elle jauge  la frayeur qui le régit en cet instant précis. Paniquée à l'idée d'avoir à lui révéler sa véritable nature, elle ne parvient pas à aller dans ce sens malgré que ce soit exactement ce qu'il soit en train de faire. Ses doigts viennent effleurer doucement les affres de sa transformation et une sensation de brûlure la pousser aussitôt à briser  le contact. Son cœur semble vouloir lui déchirer la poitrine face à la réalité qu'il était en train de lui révéler. Ses bras se tendent pour l'attraper de nouveau, le serrer contre elle pour lui signifier sa confiance. La voix faiblarde manque d'assurance, trahi peut-être les tourments qui lui enserrent le cœur. "Ca va aller.. Je suis là." Lise ne comprenait pas encore les transformations des nouveaux dieux, elle n'avait de toute façon jamais réellement cherché à comprendre les mécanismes étranges de ce monde inconnu aux mortels. "Je te crois ok? Tu n'es pas fou Dante.. évidemment que tu n'es pas fou .. il y a une explication à tout, ça va s'arranger." Jamais très bonne pour trouver les mots, très peu encline à la discussion quelle qu'elle soit, les mots apaisants n'étaient pas son fort. Elle s’avançait jusqu'à la commode pour sortir sa bouteille de rhum et leur en servir deux verres. Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle mais ce genre de révélation avait besoin d'un coup de pouce, autant pour lui que pour elle. Elle lui tendait le verre avant de s'asseoir dans le canapé, toujours aussi désemparée par la situation. La respiration difficile, Lise devait se faire violence pour ne pas complètement paniquer et se laisser submerger pour l'angoisse de savoir son meilleur ami possédé d'un dieu. Le regad perdu dans son verre ambré, les yeux s'humidifient. "Je suis désolée Dante.. si tu savais..." Les doigts fébriles frottent ses yeux douloureux. "Je n'aurai pas du partir comme ça" Révélation éprouvante que d'avouer sa pire erreur. "Je ne mérite pas ton pardon mais si je peux me racheter.. je ferai tout pour que tu ailles mieux Dante... " La voix qui se brise face aux paroles qu'elle ose avoir pour lui. Elle n'avait plus le droit de s'enfuir maintenant qu'il était là à s'accrocher à elle comme si elle était la seule à pouvoir croire à la guerre qui se mène dans son esprit. Je sais ...
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we're walking in this lie (lise) - Sam 17 Nov - 14:40

walking in this lie


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Le nez perdu dans les flammes de sa chevelure, c'est son odeur qui sature tous ses récepteurs nerveux. A lui en faire imploser le crâne, du déluge de souvenirs qui cogne à ses tempes. Plus fort que quand il l'a simplement vue. Touchée. Y'a un truc dans ce qui parfume la peau de son cou, qui lui ramène par salves chaque instant où il a pu y trouver refuge. Le genre qui ne s'oublie pas, jamais. Synonyme de paix pour les pensées affolées. Fugace, peut-être, persistant le temps d'une étreinte pour revenir de plus belle. Le pouvoir qu'elle a toujours eu sur lui, Lise, de la première fois où il l'a prise dans ses bras, gamins, à la dernière. Celle qui fait mal, qui sonnait comme une fin. La fin d'une vingtaine d'années à s'incruster dans le sillage de l'autre. Quand ses paupières se soulèvent, abandonnant les réminiscences trop vivaces, que ce sont les couleurs fauves qui s'incrustent dans ses pupilles, il en a le coeur qui marque une pause. Le temps de percuter qu'elle est là. Lise est là, dans ses bras, et par cette magie qu'il ne s'est jamais expliqué, pour quelques secondes, tout va mieux. Le temps s'arrête, le laisse reprendre une respiration plus calme, remettre de l'ordre dans ses idées. Elle le serre, fort, et il la serre un peu plus en retour. Des tas de choses qu'il voudrait dire, à ce moment précis, si dans les méninges le dieu ne grondait pas. Des tu peux pas imaginer à quel point tu m'aides, à juste être là. Il en déglutit presque difficilement, dans l'émotion de retrouvailles aux antipodes de cette dernière fois. Celle qui a laissé un goût amer, un non-dit ancré au poitrail pour une éternité. Il n'y pense plus, pour la première fois depuis cette nuit-là, Dante. Il fait abstraction des mots, des secrets ravalés, des mensonges à demi avoués, trop implicitement pour être compris. A croire qu'à cet instant précis, ça n'a plus la moindre importance. Pas quand l'amie de ses souvenirs est bien tangible contre son torse, que ses traits qu'il connaît par coeur se dessinent devant lui lorsqu'il finit par reculer. Contraint de la quitter pour mieux se cacher à l'intérieur de la bâtisse. Oublier la maison d'enfance qui se tient si proche, qu'il ne daigne regarder. Il a toujours eu plus de facilité à se sentir chez lui, chez Lise, que dans le domicile familial. Pas étonnant qu'il n'ait eu de cesse de venir s'y nicher dès que l'orage grondait trop aux retours incessants du père. Jamais foutu de ne pas revenir de ces voyages qui bouleversaient chaque fois un peu plus la mère.

Et sans qu'il ne s'en aperçoive, ça s'enchaîne. Aisément. Les gestes qui retrouvent de cette mécanique inscrite dans ses os au fil des ans. Les mots toujours plus faciles à prononcer face à Lise que face à quiconque. Il n'y a aucun détour, quand il évoque l'orage, aucun retour en arrière quand elle n'hésite pas à venir toucher la cicatrice. Et il aime à croire, Dante, comme avant, qu'il n'y a pas besoin de peser ses mots. D'établir de tabous. Un peu de mauvaise foi, probablement, parce qu'il y en a eu des retenues, surtout sur la fin. Des révélations qu'il n'a pas fait, une franchise qui a fait défaut. Le contact de ses doigts sur son épaule est étrange, et il se dit que ça doit être les nerfs qui ont souffert, ne sont pas ressortis indemnes de la déflagration électrique. C'est un peu désagréable, un peu plus que quand il la retrace seul, machinalement, du bout du doigt. La remarque s'éteint dès qu'elle l'attire à elle. Que ses bras s'enroulent autour de ses épaules fines pour laisser un nouveau temps mort à son coeur qui s'affole. Elle efface tout. Disperse tout de sa présence, de cette chaleur qui l'enveloppe et le réconforte sans mot dire. Elle est là, c'est ce qu'elle lui confirme, le message qui martèle son crâne toujours trop frileux à l'idée de se faire de fausses illusions. Lise est là, dans ses bras. Et Dante est lui, dans les bras de Lise. Lui, lui seul, sans que l'ombre de Phobos ne daigne s'immiscer pour rompre l'instant. « Merci, Lise. » Qu'il répond, venant replonger son regard dans le sien, appuyer ses paroles d'un geste machinal dégageant une mèche de ses traits parfaits. De ce réflexe qui lui revient, à ranger ses cheveux vers l'arrière pour mieux contempler ses yeux. Ces prunelles les ayant conduit à leur perte, responsables de tant de maux, dans lesquelles il puise pourtant sa force aujourd'hui. Comme il l'a sans doute toujours fait, avant de perdre pied. Et il la remercie, parce qu'elle n'a pas besoin de long discours. Il les a toujours fait pour deux, ceux-là, peu avare de ces palabres infinies qu'il pouvait tenir toute une nuit. Toute une vie. Toujours plus à l'aise pour déblatérer, que ce soit sincère ou des conneries. Elle a pas besoin de lui tracer un monologue, sa rouquine, pour qu'il capte le sens de ce qu'elle peut lui dire. Ce mécanisme un peu rouillé par l'absence qui se remet lentement à tourner.

Il la regarde s'éloigner. Reste un instant immobile, à enregistrer la ligne de sa silhouette, sa démarche familière, le moindre de ses gestes. Et il la suit. S'installe à ses côtés, accepte le verre malgré l'heure, malgré le fait que le rhum n'ait toujours eu d'un remède que l'idée qu'il y a accordé. Et tout focalisé sur son être qu'il est, il ne peut s'empêcher de l'observer. Égoïste, Dante, pour toujours et à jamais. Sauf quand c'est lui qui se met à graviter autour d'un autre. D'une autre, en l’occurrence. Et elle fait partie de ceux qui comptent. Qui ont toujours compté. Pas possible de se désintéresser de ses traits inquiets, de cette gêne qui la guide. Elle ne l'a jamais été en sa présence, de ce dont il se souvienne, et c'est sacrément étrange. Inclinant la tête pour mieux la regarder, capter l'écume qui se disperse le long de ses cils, il ne comprend pas, Dante. « Mais tu n'y peux rien. Rien du tout. De quoi... » Les mots qui se glissent entre les siens. Jusqu'à ce qu'il n'en ait plus aucun. Tout juste capable de la regarder, des milliers de choses qui se coincent dans sa gorge sans être certain de saisir. Et il ne peut se retenir de boire une gorgée, de se cramer la langue de ce courage alcoolisé. « Tu es partie à cause de moi. » Et c'est difficile de le dire. De repenser à ce moment-là. Il ne le savait pas encore, Dante, qu'il ne la reverrait pas. Qu'il faudrait huit ans pour qu'il ose faire le premier pas. Mais il ne saisit pas le rapport, ne parvient à tisser des liens entre ce soir-là et ce qui l'amène aujourd'hui. Il tâche de comprendre, de déchiffrer l'énigme qu'est son amie depuis si longtemps, un peu plus encore quand elle ne se prononce qu'à mi-voix. « Mon pardon... Lise, c'est moi qui devrait te demander pardon. J'aurais pas assez d'une vie pour m'excuser comme il le faut. » L'impensable, pour celui qui n'a jamais eu tort. Mais ça sort sans qu'il ne réfléchisse. Sa main qui vient lui caresser la joue, se perd dans sa nuque et joue avec ses mèches en pagaille. « J'me suis conduit comme un sale con. Je l'ai sûrement mérité. » Et c'est l'épaule qui recouvre de sa main hésitante, le tissu qu'il froisse d'une caresse réconfortante. Paumé, l'Amadori, qui se retrouve à réconforter sa meilleure amie sans comprendre quel est réellement le souci qui la ronge. « Puis tu sais, t'as pas loupé grand chose, dans le fond. » Tentative d'humour qu'il glisse au milieu de la tension qui règne. « J'ai réussi ma thèse comme un pro parce que c'était inévitable. J'ai commencé à passer ma vie à l'hôpital peu de temps après ça, j'ai eu de la chance, le service de psychiatrie offrait un poste, alors je l'ai pris. J'ai passé pas mal de mon temps là-bas. J'ai changé d'appartement, aussi. » Tout est bon pour la détendre. Jusqu'à ce que ça ne revienne, sur le tapis, inévitablement. « Puis c'est arrivé. Et j'ai commencé à faire des choses que je ne m'expliquais pas. Mais rien n'a jamais été si clair qu'aujourd'hui, Lise, même si ça paraît dingue, complètement dingue. » La frénésie qui le pousse à détacher son  bras de son épaule, reprendre une gorgée de rhum avant de se précipiter sur la question qui le ronge. « Tu en as entendu parler ? Des gens qui se disent être des dieux réincarnés ? » Et il attend sa réponse, se tait. Tente le tout pour le tout, parce que Lise, elle n'a pas l'air de douter de ce qu'il a pu avancer.
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we're walking in this lie (lise) - Ven 21 Déc - 0:41


WE'RE WALKING IN THIS LIE
Lise & Dante

Elle est un ramassis de mensonges, une escroquerie tissée avec des doigts agiles. Tisseuse de sa propre couverture, se cachant dessous dans l’espoir de se protéger du monde extérieur et des autres. La méfiance comme seconde nature, Lise ne s’était jamais autant inquiétée du regard des autres. Le jugement que l’on pouvait porter sur elle. Le jugement qu’il pouvait porter sur elle. Le secret n’avait jamais franchi la barrière de ses lèvres, et pourtant ça brûlait au fond d’elle. Le poids d’une culpabilité de plus qui lui écrase la colonne vertébrale. Il n’avait jamais su. Elle n’avait jamais trouvé les mots, le moment pour aborder ce genre de sujet. Parce que l’existence d’un autre monde ne se révèle pas comme ça. Parce que qu’à quinze ans, elle était terrorisée. Pétrifiée à l’idée de se faire rejeter par le seul qui compte désormais. Il était devenu son seul soutient après son plongeon dans l’océan. Si le retour n’était pas prévu, Lise était bien remontée à la surface. Une rédemption qu’elle a eu du mal à embrasser mais qu’elle accepta, pour le bonheur pur et brut de retrouver ses bras. Ça lui parait presqu’irréel aujourd’hui, qu’il la serre dans ses bras après des années de silence et ces réminiscences refoulées lui écrasaient le sternum. Son corps tente d’absorbe l’essence de cette étreinte inattendue mais au combien réconfortante. Pour autant, c’est bien la nostalgie qui la submerge à ce contact. L’illégitimité qui lui colle à la peau, elle ne mérite ni ses gestes tendres, ni son réconfort, ni ces yeux qu’il pose sur elle. Pas quand c’est elle qui a tourné les talons. Pas quand c’est elle qui lui a caché le plus gros des secrets. Pas quand c’est elle qui a refusé d’entendre ses confidences. La peur semble régir ses moindres décisions, angoissée d’avoir à affronter les choses en face, elle a toujours préféré se cacher sous son masque d’humaine lambda.

Elle apprécie pourtant le naturel de ses gestes qui semblent faire s’envoler ces années de séparation. Il lui semble être entière de nouveau alors que leurs bras scellent leur étreinte avec une sincérité touchante. A mesure que les secondes s’égrènent, c’est la culpabilité qui la ronge et des mots silencieux qu’elle se dit à elle-même. Une promesse faite des années auparavant qu’elle se déteste d’avoir trahi. Si elle cherche à le rassurer de ses mots maladroits, c’est pourtant ces remords qu’elle lui exprime. Jugeant nécessaire de briser la glace de suite. S’excuser lui paraissait être la meilleure alternative pour un nouveau départ. L’idée lui paraissait invraisemblable encore tandis qu’il s’était invité dans son jardin au milieu de la nuit. Persuadée qu’il aurait oublié le lendemain, faute à quelques verres de trop. Et pourtant il était là devant elle, prêt à lui confier son mal-être. Le gouffre qui s’était creusé au fond d’elle ne pouvait que se combler de nouveau maintenant qu’il était assis à ses côtés. « Peut-être.. » Il avait mal agit et il lui serait bien difficile d’affirmer le contraire. « Mais je suis pas sûre que ce soit une raison suffisante pour disparaître comme ça.. » Parce qu’elle n’assumait pas Lise à l’époque, la soirée qu’ils avaient passée. Leurs lèvres qui s’étaient scellées dans une énième provocation et pourtant. Plus que les gestes, c’était ses propres pensées qu’elle n’avait pas acceptées. L’idée qu’il puisse y avoir autre chose que leur amitié sans faille, passée furtivement dans son esprit alors qu’il lui bredouillait quelques mots. Peut-être qu’elle n’y avait lu que le message qu’un subconscient malheureux souhaitait y lire. La blessure n’en avait été que plus douloureuse une fois la manigance révélée et la fuite inévitable. Il pensait lui falloir plus d’une vie pour se faire pardonner, et pourtant, il l’était surement déjà depuis quelques années. A mesure que la douleur se transformait en un manque perfide, l’attendre était devenu une nécessité. Animée par l’espoir qu’ils reviennent à elle malgré tout. Et aujourd’hui ce sont ses doigts sur son visage qui la font trembler.  Les années passées avaient fait d’eux des personnes différentes et mûries. Son attention s’attardait sur le contact de sa peau sur la sienne, ses doigts qui s’égaraient dans sa nuque dans une innocence qu’elle connaissait parfaitement. Un soulagement mêlé à une gêne qu’elle ne parvient pas à mettre de côté malgré l’apaisement qu’il pouvait provoquer. Elle baisse les yeux, soudainement passionnée par le contenu de son verre qu’elle fait tourner. Il n’avait pas mérité sa réaction exagérée non. Et pourtant aucun mot ne parvient à sortir pour le rassurer. Lise avait sa part de culpabilité et ils portaient se fardeaux tous les deux. Il déconne Dante, parce qu’elle a réussi à inverser les rôles le temps de quelques minutes. Loin d’être un signe de désintérêt mais plutôt celui d’un désespoir qu’elle a besoin de partager avec lui. Un rire lui échappe malgré elle, ça fonctionne. Il parvient toujours à décoincer les moments un peu trop suspendus dans le silence de la rousse. « C’était inévitable » qu’elle répète doucement, la voix empreint d’une tendresse et d’un brin de fierté.

Les mots raisonnent dans son esprit. La dispersion n’avait pas fonctionné bien longtemps. Un verre avalé pour masquer la terreur de ce qui suit, le geste en miroir de celui de son meilleur ami. Le corps qui se crispe sitôt qu’il lui pose la question et le point de non-retour venait d’être franchi. Elle prend une grande inspiration avant de s’enfoncer mollement dans le canapé, se tournant un peu plus vers lui. Inutile de faire semblant. « Oui » Pas de mensonges. « On ne se dit pas toujours tout mais on ne se ment pas » une voix faiblarde qui répète ses propres mots. « J’en connais quelques-uns. » Elle avait compris Lise pourquoi tout lui paraissait plus clair aujourd’hui et elle aussi, elle devait sûrement lui paraître un peu différente. Ses doigts tremblants se posent non sans hésitation sur la cuisse de Dante. C’est le courage de l’aveu que recherche dans ce contact. « J’en ai entendu parler il y a longtemps. Je suis désolée Dante. Parce que je n’aurais pas dû partir. Parce que je me suis comportée comme une conne aussi… Je suis désolée.. si je t’en avais parlé au lieu de partir, peut-être que cette terreur dans ton regard n’aurait pas eu lieu d’être. » Désolée de lui avoir cacher sa nature, alors qu'il était la personne la plus important qu'il lu restait. Pourra-t-il lui pardonner? Elle se lève pour rejoindre la fenêtre, échapper à l’étau qui écrasait son cœur en le regardant. L’œil qui se perd vers l’arbre au milieu du jardin, gardien de leurs secrets, gardien de son secret aussi, et les doigts qui glissent furtivement sur la boîte qu’elle avait laissée là sur le guéridon. Finalement, elle s’adosse à la fenêtre, reportant son attention vers lui de nouveau. « Je te l’ai dit, tu n’es pas fou. C’est tout ça qui est fou. Il ne faut pas que tu aies peur Dante. Malgré celui qui s’est faufilé dans ta tête… Il faut que tu apprennes à vivre avec. » Il n’avait pas besoin de le lui dire, l’évidence s’était déjà faite alors qu’ils s’étaient revus après des années et vivre avec était la seule chose qu’il puisse faire. L’accepter par contre sera un tout autre combat…
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