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Smoke and Mirrors ✤ Vito

 :: abandonnés
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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Dim 19 Aoû - 14:06



 Smoke and Mirrors  






Subir un vol jusqu'à Lima. Long, habituel. Connaître un second trajet jusqu'à Puerto Maldona. Une petite ville qui lorgnait près de la forêt amazonienne. Un trajet en taxi, il faisait déjà nuit. Ce n'était pas son premier voyage, pas son dernier alors qu'elle arrivait près des lodges. Ces maisons perdues, des supposés constructions « typiques » pour les touristes des pays aisés. Ces cabanes étaient agréables, et offraient une vue directe sur la foret. Un si long trajet, pour se rendre ici. Souvent, elle effectuait ce trajet en peaufinant ses recherches et en dialoguant avec les locaux. Malheureusement, pas cette fois. D'une part, parce qu'elle arriva trop tardivement hier soir pour participer aux festivités habituelles, mais surtout parce qu'elle n'était pas seule. Le fils Bellandi, était là. Lui. Le fils du roi de l'olympe. C'était du suicide, pour elle, comme pour sa famille. Un risque calculé selon sa grand-mère. Une idée folle, qui risquait de coûter la vie à Pandora. La doctrine fut toujours simple : tu pars seule, et si tu ne reviens pas, personne ne viendra te récupérer. Aujourd'hui, elle avait le poids d'un individu sur les épaules. Sa grand-mère fut claire : il n'était pas humain, mais pas divin. Il lui serait utile et avait selon elle, un « grand coeur ». La blonde avait une vague connaissance des hommes « au grand coeur ». La blonde devait néanmoins reconnaître, qu'après plusieurs soirées à discuter en sa compagnie sur des théories absurdes : il était gentil. Il ne semblait pas dangereux, mais sincère et possédait une véritable démarche journalistique. Un plus, qu'elle ne pouvait pas négliger. La presse était un milieu complexe, et elle ne pouvait pas se priver d'un informateur. Elle fit donc le voyage en sa compagnie, du début à la fin. Jusqu'au soir, où les regards se croisèrent une dernière fois avant le lendemain matin : deux lodges séparées. Le séjour allait durer plusieurs jours, la blonde insista donc pour obtenir des lodges voisines pour lui assurer une certaine proximité. Elle lui souhaita une bonne nuit, lui rappelant de suivre des conseils simples : manger, se couvrir de produits pour entraîner la fuite des moustiques et surtout, à se préparer : 7h demain matin sur la place centrale du village factice. Pandora ne jouait pas à la chasseuse de trésors, mais bien son destin selon sa grand-mère. Un échec de plus, elle le supporterait, mais pas une vie perdue.


Les yeux ouverts, alors que la sonnerie se faisait entendre. La blonde était entourée par une moustiquaire, et constata avec plaisir la présence d'une araignée de la taille de sa main dans un coin de la pièce : ce n'était pas le club med, prendre le risque de laisser une fenêtre ouverte était une idée dangereuse. S'extirpant de sa prison tissée pour faire son lit. Prenant la direction d'un placard fermé avec un cadenas, elle entra le code et récupéra ses affaires pour prendre direction de la salle d'eau. Aucun produit artificiel, aucune idée qui pourrait causer une réaction anormale sur sa peau. Simplement des produits sur sa peau pour faire fuir les insectes volants. Enfilant un pantalon qui couvrait intégralement ses jambes, des chaussures pour la randonnée, un débardeur et finalement une veste. Une queue de cheval, et une légère marque de maquillage sous les yeux pour éviter de ressembler à un zombie. L'humaine quitta alors la pièce en récupérant le sac à dos, qui comprenait largement de quoi survivre durant au moins 5 jours en cas de problèmes. Attrapant une pomme dans la corbeille de fruit laissée dans sa chambre, alors qu'elle abandonnait le petit confort. Pandora ne partait pas en randonnée, pas en petite balade touristique. Le fleuve amazone était dangereux par nature, la situation politique du Pérou était instable face aux crises et à la corruption, et enfin la foret était une zone de non droit où le trafique n'était pas rare. Il était journaliste, Vito savait dans quoi il s'engageait en faisant le choix de la suivre. Croquant dans sa pomme, elle quitta sa petite maison, prenant la direction du centre de la ville où attendait déjà un guide. Au loin, difficile de le louper, la zone était déserte : les touristes dormaient et les locaux ne préparaient pas encore le petit déjeuner « traditionnel ». La demoiselle s'avança jusqu'au guide avec un petit sourire en coin. « Holà. » Le guide resta silencieux, et ne serait là que durant le chemin touristique : il n'offrait rien qu'une présence durant les premiers pas. La blonde s'installa à une table en sortant la carte de la région, déjà annotée par les deux voyageurs du jour. D'ailleurs le second, semblait se dessiner au loin. Le guide déposa un regard sur la blonde : elle était toujours seule, et c'était par empirisme qu'il semblait désapprouver cette nouvelle méthode.  « No me mires asi.   » Il soupira en s'éloignant de plusieurs pas alors que Vito faisait son entrée. La demoiselle détacha son regard de la carte, restant assise avec un petit sourire en coin en continuant de manger sa pomme. « La nuit fut bonne ? Pas trop courte j'espère  »


 



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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Mar 21 Aoû - 20:03



Le sommeil avait eu raison de lui dans l’avion, la silhouette haute se tassant sur des sièges étriqués. Des rêves à la con qui l’agitait de façon régulière : il y avait une colline et sur elle il y avait un homme. Autour de la colline une terre désolée. Rien de grave, rien de fondamental. Il laissa couler les impressions nauséeuses, les attribuant dans un sourire au bourdonnement des réacteurs, avant de se laisser envahir par les notes mélodieuses dans la voix de Pandora lui narrant une énième fois le conte toltèque, source de leurs présences en ces terres chaudes. La blonde était précise et studieuse, un mélange qu’on ne rencontrait pas nécessairement dans le domaine familial Bellandi où la misogynie était de rigueur, comme si c’était là un apanage et une marque d’alpha mâle ou peu importe le titre rêvassé. Dans leurs esprits, c’était probablement la seule à bien y regarder. Visiblement le mémo sur le XXIème siècle n’était pas encore totalement passé dans les rues de Little Italy mais Vito blâmait ces écarts sur un manque de lucidité consternant. C’était stupide, vraiment, de se croire apte à diriger quoique ce soit en écartant derechef les meilleurs éléments sous prétexte de leurs sexes. Par bonheur, Vito avait hérité du pragmatisme tout écossais de sa mère et ne faisait certainement pas ce genre d'erreurs. La première règle dans ce type d’entreprise était de ne jamais sous-estimer ses adversaires ni même ses potentiels alliés.

Il avait passé quelques soirées déjà avec Pandora, les livres épars autour d’eux, les fulgurances dans les lignes étranges des langues anciennes qui lui était inconnus. La blonde était à l’image des manuscrits consultés, aussi ordonnée qu’acharnée, une mission inconnue incrustée dans l’iris lapis-lazuli. Elle cherchait parfois à le sonder, n’avait pas encore complètement confiance et il ne l’en blâmait pas. Le retour de Vito n’avait été qu’un murmure dans Arcadia : fin mais tenu et teinté d’incompréhension. Il était de notoriété qu'il n’avait jamais porté aucune faction dans son cœur et la ville avait encore en habit sombre la crêpe noire du deuil de sa mère.
Alors pourquoi diable était-il revenu ?

(la réponse est dans la question)

Vito semblait prendre plaisir à remuer dans l’obscurité des reliefs de la cité pleine de poussière. Il était acharné aussi. Il y avait par ailleurs un émerveillement suranné, un enthousiasme tacite chez la jeune femme lorsqu'elle tirait de nouvelles théories et, la voir ainsi se perdre dans ses recherches, la volonté suintant d’une peau devenue dorée sous l’illumination d’un savoir âprement acquis, donnait une couleur énergique aux objectifs secrets de l’italien. Elle y mettait son souffle, sa sueur et son sang et ce fut pour cette raison -entre autres- qu’il s’était occupé du voyage en s'y incluant après une conversation en demi-teinte autour d'un café brûlé, la laissant à son encre et à ses cartes fébriles. Ils iraient plus vite et plus loin à deux.

« La nuit fut bonne ? Pas trop courte j'espère. » L’aube avait déjà posé ses pattes chaudes sur les rochers et Vito, ramena ses cheveux en arrière, encore légèrement mouillés d’une douche glacée bienheureuse puis, salua d’un sourire sa camarade de fortune et le guide. « Holà ! » Dépaysant. Il inspira un grand coup avant d’agiter sa chemise kaki, l’air se mêlant aux gouttelettes, la question de Pandora comme un écho amusant aux pensées qu’il avait sur le moment. « On se lève bien tôt dans ce pays. Il va falloir probablement penser à rajouter dans le budget une brouette. Tu vas devoir me ramener dedans si on doit se lever aux aurores comme ça. » Au moins, à Arcadia, les réveils matinaux avaient un gout de miel et de loukoums sucrés.

 La carte était étalée devant eux et la jeune femme semblait avoir déjà annoté l’essentiel. « Et toi ? » Fit-il un peu plus bas, l’attention sur les reliefs verdâtres de leur itinéraire. « Tu penses que ça doit se trouver par-là ? » Vito leva un regard clair vers les splendeurs d’un pays encore sauvage qui brillait comme or au soleil. Un tombeau ou un trésor, peut-être même les deux. Il eut un sourire : de l’aventure, le frisson délicieux de l’inconnu et l’angoisse perpétuel de ne pas en réchapper. « Allez on y va, si on attend trop longtemps, je vais vouloir goûter la spécialité qu’une vieille dame a voulu me refourguer tout à l’heure. Avec du chocolat épais comme une soupe de tomate, ça avait l’air merveilleux. Ah tu connais mon défaut maintenant Pando, la gourmandise. » Il prit son sac et consulta sa boussole, notant dans un carnet les coordonnées qu’avait déjà calculé la blonde.

Vraiment, la gourmandise était loin d’être son principal défaut. La rancune implacable plutôt avait ce délicat honneur et lorsqu’il acquiesça aux instructions du guide, la lueur se teinta de métal dans l’azur. « Tu es déjà venu par ici n’est-ce pas ? »

L’expédition pouvait commencer.


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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Mar 21 Aoû - 21:50



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Folle, diraient ses collègues. Idiote, diraient les scientifiques. Crédule, répondraient les masses. Les toltèques, civilisation mesoaméricaine implantée dans la région du Mexique contemporain. Par chance, la langue était du Nahuatl, langue parlée par la blonde. Tout cela, elle le faisait en connaissance de cause. Elle connaissait sa géographie, l'Histoire de ces civilisations et les différentes aires géographiques. Pandora savait, que ses théories étaient fumeuses, hasardeuses et parfois miteuses. Elle s'acharnait, s'en moquait. Putain, cela outrepassait les dieux, ses rêves et ses projets : l'héritage. Tout cela, fut sa vie. Elle revoyait le monde, ses souvenirs avec ses parents. Pour elle, l'artefact n'était pas une arme, mais la conclusion d'une quête. Idiot ? Sans doute. Pandora s'en foutait, et elle n'avait rien à dire au monde qui venait médire ses faits et gestes. Du suicide ? Sans doute, mais elle vivait toujours, alors s'en moquait. Il était là pour l'aider, mais il n'avait pas idée du fond de ses ambitions. Tuer les dieux ? Une option. L'idée de rendre hommage à ses parents était bien préférable. Cet objet, elle ne le voulait pas pour ses supposés pouvoirs, mais pour l'honneur de la mémoire. La vraie question, alors qu'elle le saluait : que se passerait-il, s'ils trouvaient un artefact ? Le fils du Don serait-il fidèle à la matriarche Ioannis, au Don qu'il surnommait père, ou aurait-il l'intelligence d'exiger de le remettre à un musée ? Qu'était la conclusion de cette rencontre en cas de victoire ? Il n'y pensait pas, elle, si.  L'idée n'était pas d'amener le sujet à cet instant, mais elle l'évoquerait frontalement. Il semblait en tout cas de bonne humeur, alors qu'il faisait un effort en espagnol – un journaliste, rien de surprenant. Il osa l'humour. Appréciait-il Pandora ? Cela serait surprenant, elle ne possédait pas nécessairement une cote de popularité du tonnerre dans cette putain de mafia avec son sale petit caractère.  « Promis, tu auras aussi le droit de profiter des petites attractions réservées aux touristes. C'est le meilleur moyen d'en savoir plus. » Parce que la population locale, chuchotait et murmurait des légendes : la moitié du travail était ainsi fait. Pandora avait de l'estime pour ces gens, pour ces cultures et un amour profond pour l'Amérique massacrée par la culture hispanique et portugaise.

Elle esquissa un petit rictus alors qu'il lui retournait la question : sans doute qu'elle avait plus l'habitude que lui. Soupirant avec pourtant un immense sourire sur le visage, inexplicablement, elle adorait revenir et cela même en échouant. Il afficha rapidement de l’intérêt pour la carte, démontrant sa motivation, rassurant la demoiselle sur les raisons de sa présence aujourd'hui.  « Oui, la zone est large, mais j'peux pas réduire sans constater le terrain. » Présence humaine au fil du temps notamment avec la conquête européenne, mais également des peuples encore reclus ou bien des trafiquants. La dernière option, était assurée. Le guide vendait la mèche sans pour autant le dire. Il était prévenu des risques, il n'était pas novice, son métier n'était pas facile. La blonde comptait sur son vécu pour s'assurer d'avoir un partenaire et non pas un boulet.  Se redressant pour ranger la carte en suivant les pas du guide, qui conservait une certaine distance. Il entama la marche avec une révélation sur lui et cela lui arracha un rire sincère, à la gamine. Pandora ne jouait pas, pas ici, pas dans un endroit qui symbolisait toute sa vie. Le monde, ailleurs, elle s'y sentait vivante.  « Tu verras si on rentre assez tôt, le chocolat ici c'est pas de la merde. L'alcool aussi, c'est violent. » Parce qu'elle adorait le chocolat Milka, mais le cacao pur avait un goût unique. Un mélange artisanal, cela n'avait pas de prix.

Des instructions plus tard, le guide se détourna à nouveau. Il était payé par la blonde, il allait mener jusqu'à un point qu'il considérait comme celui de non-retour. Vito entama de lui même une conversation, chose rare, habituée au silence qu'elle était. La dernière fois qu'elle partagea un échange lors d'une expédition, fut avec ses parents.  « Spécialiste des civilisations antiques antérieures à la période moderne en Amérique du sud. Fille d'une mère spécialiste en civilisations antiques méditerranéennes. Fille d'un père spécialiste des civilisations antiques d’Amérique centrale. Petite fille d'une directrice de musée. Quand les gosses partaient en colonie de vacances, j'étais en train de jouer à l'archéologue avec mes parents. » Elle était réaliste sur sa situation et sur son destin tout tracé. Après tout, cela ne l'embêtait nullement, d'être la gamine pré-destinée à devenir une chercheuse : elle appréciait cette place, plus que tout.  « Il existe un mythe, qui dit qu'un Dauphin surnommé le « Don Juan » sort de l'eau les nuits de pleine lune sous la forme d'une prince charmant. Mon père voulait me le prendre en photo, alors à chaque fois qu'il venait pas loin du fleuve - ce très, long fleuve, - il m'emmenait.  » Anecdote ridicule, mais qui avait de l'importance pour elle. La blonde n'attendit pas une réponse à cette histoire, parce qu'elle n'était pas là pour partager son passé. Pandora n'avait rien contre les partages amicaux, mais lui, il était le fils du Don. Elle était une associée : elle devait rester à sa place et il en était de même pour lui.  « Toltèque est associé au terme artisan en langue Nahuatl, parfois avec extrapolation on parle de maîtres bâtisseurs. Nombreux pensent qu'il s'agit d'un mythe inventé par les Aztèques pour s'offrir une forme de passé honorifique. Alors, n'oublie pas : 90 % de la communauté scientifique trouverait cette expédition ridicule.  » Marquant une légère pause en admirant la forêt amazonienne dans laquelle, ils allaient rentrer.  « Le miroir de fumée, des mots, et rien de plus jusqu'à preuve du contraire. Bienvenue au club des aventuriers. » Affichant un petit sourire en emboîtant le pas au guide en sortant un appareil photo de la pochette extérieure de son sac pour l'accrocher autours de son cou. Parfois, l'échec menait à une victoire insoupçonnée.





 



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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Jeu 23 Aoû - 20:25



Un peu de sarcasme dans la voix de Pandora. Quelques gouttes de fiel. « Le droit ? » Il s’amusa de la tournure de la phrase un peu ridicule, l’humour souterrain du même acabit chez l’un et l’autre. Elle était arrogante mais il n’y voyait là qu’une conséquence normale de son éducation et, à vrai dire, l’avantage d’avoir grandi dans Little Italy était que l'on devenait immunisé contre ce trait de caractère à force de le côtoyer.

« Spécialiste des civilisations antiques antérieures à la période moderne en Amérique du sud. Fille d'une mère spécialiste en civilisations antiques méditerranéennes. Fille d'un père spécialiste des civilisations antiques d’Amérique centrale. Petite fille d'une directrice de musée. Quand les gosses partaient en colonie de vacances, j'étais en train de jouer à l'archéologue avec mes parents. » Elle avait entonné son c.v. avec une innocence qu’il trouvait rafraîchissante et l’émail se découvrit dans un sourire naturel, les lunettes revenant devant les yeux trop clairs pour supporter le soleil du Pérou. « Je devrais donc t’appeler Pandora Jones, non ? » Il prit garde à ses pas, se faufila dans le chemin tracé par le guide efficace. Le sac pesait son poids mais s’avérait nécessaire pour l’expédition. Il fallait de quoi se nourrir, s’isoler en cas de pluie, se changer et même se soigner bien que de tous, cette partie était celle qui, fatalement, inquiétait le moins Vito. « Amérique du Sud et Méditerranée… Je crois avoir percé le secret de tes parents : ils aimaient le soleil et les plages. » Ils aimaient la vie. Dommage.

La blonde continua, le mouvement balancier de la queue de cheval en horloge étrange. Plus ils avançaient, plus la proximité de la forêt se faisait précise, les sons étincelant dans un écho mystérieux. Il garda pour lui ses réflexions, préférant laisser couler un dernier regard pour le village qui perlait comme goutte de sueur sur le mont.

Le mythe qu’elle conta lui rappela celui de la princesse et de la grenouille. Les légendes avaient autant de vie qu’un chat, les symboles s’insinuant à échelle différente chez chaque peuple du globe. Il apprécia le peu de sentimentalisme chez sa compatriote, le verbe clair et l’œil sec, même quand elle parlait de parents morts il y a pourtant si peu. « Tu n’as jamais pensé à faire autre chose ? » La rébellion n’avait pas l’air de prendre chez la jeune femme, l’instrumentalisation assumée dans un esprit quasi rectiligne. Pas de place pour la mutinerie derrière les lèvres roses, pas d’éclats de désobéissance aux chemins pointés par sa grand-mère. L’indiscipline n’avait pas le vent en poupe chez les Joannis mais il fallait surement en blâmer les Bellandi quelque part. « Quoiqu’une vie d’aventures… c’est sans prix. » Naître à Arcadia vous y condamnait assurément en tout cas - au prix, pas à l’aventure. Le ballet des cortèges funèbres, des fiançailles échouées, des naissances en marge comme autant de provocations et de promesse s’imposait en rythmique étroite sur les natifs de la région. Ailleurs devenait l’unique soupape, l’oxygène hautement inflammable dont on s’emplissait les poumons, tout ça pour finalement mieux venir se replonger dans les méandres d’une ville damnée.

« Nous y voilà alors… la première partie du puzzle. J’ai une tolérance moyenne pour les serpents mais enfin à Rome, il faut bien faire avec les romains. » Fit-il en arquant les sourcils, la nonchalance légère et le cou se tordant vers les cimes pour mieux apprécier l’immensité devant lui. La forêt amazonienne laissait ses lianes pendre comme autant de bras invitant à la rejoindre. Elle soufflait son parfum exotique et dangereux, le désir de croquer ceux qui s’y risquait si évident dans l’éternel rire joueur que les fleurs aux couleurs émeraudes laissaient choir sur leurs passages. Ça grouillait de vie par ici, les trompe l’œil plein de panache. Le guide se signa, la croix aérienne au bout des doigts et l’espagnol en sainte prière au bout des lèvres. « C’est le moment de prier aussi, si tu crois en ce genre de choses. » L’azur se posa, doucereux, sur la jeune femme, les murmures silencieux derrière le lent battement de cils.

Comme si les Dieux qui foulaient dorénavant cette terre méritaient de l’être…


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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Jeu 23 Aoû - 22:53



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Le droit d'être libre. Le droit de s'enivrer. Le droit de vivre. Le droit d'exister. Le droit de respirer. Qu'importait, la liste était trop longue. Il aurait le droit, de se détacher d'elle. Une fois hors de l'expédition, il pourrait renoncer à son masque et amuser la population de ses farces. Il était un partenaire dans cette galère, mais lorsqu'il renonçait à la quête : il avait le droit d'exister, de s'enivrer, de vivre et d'exister. Tout ce qu'il était avec elle pouvait disparaître une fois qu'il serait revenu vers les lodges et ce village factice. Pandora aimerait tant lui dire, de rester avec cette communauté. De ne pas la suivre, de découvrir le monde au travers de ses traditions et d'arrêter de courir après des artefacts. Non par quête du pouvoir, mais par réelle envie de le pousser vers un nouveau savoir. La blonde y croyait, en cette idée de l'empirisme était le meilleur des maîtres. Qu'importait, elle se contenta d'un petit rire moqueur : elle ne lui donnerait pas de leçons hors de cette expédition. Il était l’aîné, le fils du Don, l'homme, on lui avait clairement fait comprendre qu'il était préférable de se taire pour mieux admirer ses confrères qui ne connaissaient rien de la misère ou du calvaire de la réalité. Il la prenait pour une riche petite héritière, et elle ne comptait pas briser son esprit sectaire, enfermé dans des clichés. En réalité, il la voyait sans doute comme une petite chose fragile : l'image entretenue avec la famille, pour mieux devenir la femme de l'ombre. Le surnom la fit sourire.  « J'approuve ce surnom, mon cher Vito Croft. » Parce qu'elle n'était pas là pour lui faire la guerre, au jeune homme. Il l'accompagnait, elle le découvrait, il se livrait, et faisait de même sans pour autant l'admettre. Puis vint la remarque sur les parents de Pandora. Un soulagement étrange, que d'en parler. Que de faire face à quelqu'un qui n'avait pas côtoyé ses parents adoptifs et qui avait donc la bonté de ne pas prétendre ignorer leur mort autant que leur existence. « Tu as découvert la seconde grande passion de ma famille… mais la véritable passion… c'est la poussière, surtout dans les brocantes. » Parce qu'il fallait en rire, mais la famille de Pandora se résumait facilement à deux choses : voyages et poussière. Quel dommage, que ses parents entraient désormais dans la seconde catégorie.

Les questions existentielles, ou encore parler au conditionnel. Conversations et lamentations. Deux synonymes dans le monde des victimes et des emmerdeurs. Pandora n'entrait pas dans la catégorie de ceux qui avaient des regrets, parce qu'il était toujours trop tard. Autre chose ? Non, parce que chez elle, l'idée du destin était le coeur du festin à venir. La plus grande réussite de la famille, l'avenir grandiose sans que personne n'ose l'imaginer. Parce que oui, Pandora Ioannis était le parfait instrument aux yeux de tous. La fille avec un petit caractère, mais qui restait dans la médiocrité de l'humanité. Celle qui souriait toujours, présente et qui ne s'emportait jamais – hormis son sarcasme et sa défiance toujours enfantine selon la haute hiérarchie. Personne n'imaginait une gamine apte à casser des os, tirer, trancher et à briser des nuques. Pandora était celle qui souriait en robe, un rôle qu'elle vivait plus qu'elle ne l'endossait selon les membres de cette foutue mafia de merde. « Je voulais étudier les patates, mais mon père disait que c'était trop classique. » Accordant un petit clin d'oeil moqueur à son partenaire avant de hausser les épaules et secouer la tête. « Le tour du monde pour n'avoir qu'une envie : retrouver mon lit. Je ne regrette pas. Je pourrais vous retournez  la question monsieur Bellandi, mais je pourrais supposer que vous avez déjà un grand destin tout tracé.  » Parce qu'elle avait une place à respecter, selon sa grand-mère « ne surtout pas, se mêler des affaires et des relations de la famille Bellandi ». La mission de Pandora était de se lier, et nullement de devenir celle qui animait un rêve de révolte chez le fils légitime du Don. Pandora tentait déjà d'embraser l'esprit d'une fille illégitime du Dieu, inutile de jouer encore plus avec le feu. La blonde pourtant, jouait ce rôle à la perfection, sans jamais y prendre goût au point d'en faire une addiction : l'idée. Glisser des mots, une idée lentement implantée dans l'esprit. L'être de raison y trouvait sa passion, elle ne l'allumait pas la blonde.

Rome, infesté par les vipères, crachant sur des prières. Elle n'osa pas lui dire qu'elle trouvait cette ville sublime, rien à voir, mais elle s'amusait de sa réflexion. « Là tu dois juste me supporter moi, tu verras y a du level. » Détendre l'atmosphère. Parce que oui : ce n'était pas les vacances, ce n'était pas sans risques. Oui, selon sa grand-mère il était thaumaturge, mais putain il n'était pas invincible. Pandora lui avait dit, de prévenir ses proches de ce voyage en cas d'incident. Elle ignorait s'il avait écouté ses conseils, après tout, il était grand l'enfant du Don. Le sourire de Pandora, les rires laissèrent place à un visage doux, mais ferme. La forêt amazonienne était un endroit hostile, le guide partirait dans moins d'un kilomètre et laisserait les deux individus s'enfoncer dans la forêt d'une beauté macabre. La demoiselle ne daigna pas imiter ses compères : elle se refusait à prier. Elle esquissa un petit sourire en déposant son regard sur Vito. « Je crois en cette expédition. » S'il était croyant, libre à lui. La gosse n'accordait pas une seule prière pour ces enfoirés nommés les dieux. Plutôt crever du poison d'un serpent que de réclamer la clémence des pires enfoirés d'Arcadia. Le guide déposa un regard sur le petit duo dans l'attente d'une interaction. « No estamos yendo hacia atrás.  » Et le guide soupira en secouant négativement la tête et en reprenant le chemin. La foret n'était pas un sentier r, pas un terrain où tout le monde venait à se balader. La gosse savait dans quoi elle s'engageait, le guide aussi, mais lui ? Avait-il conscience de ce à quoi il allait faire face ? Elle osait qu'il avait une vague idée de la réalité géographique de la destination.  « Pourquoi tu crois en cette recherche ?  J'étais persuadée qu'on… bah que plusieurs personnes tenteraient de te dissuader de venir.  » Elle entama une conversation importante alors que la marche reprenait et que son regard se fixait sur le guide et sur le chemin exact qu'il empruntait. Ses pieds, sa seule et unique priorité physique à cet instant. Psychologiquement ? Elle avait besoin de savoir comment, le fils du Don, avait réussi à justifier un voyage avec Pandora Ioannis – l'humaine (impossible à baiser) méprisée par le second du Don, ce très cher monsieur Salvatore.
 



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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Sam 1 Sep - 18:16



« J'approuve ce surnom, mon cher Vito Croft. » Il jeta un coup d’œil sur sa poitrine inexistante. Encore heureux, il aimait trop cette partie anatomique de celles qu’ils embrassaient pour la vouloir sur lui à vrai dire. « Je porte moins bien le short. » Le clin d’œil fusa, joueur avant de s’engouffrer juste derrière la blonde. Pandora avait dû connaitre une enfance particulière mais peut-être était-ce finalement la norme dans Arcadia. Des enfants de loosers, de scientifiques émérites, de petits marchands sous égide et pression des mafias environnantes ou de don. On dorait sa conscience sous les soleils et les neiges brûlantes dans cette ville portuaire, l’Amérique presque lointaine sous le melting-pot constant. Le regard glissa sur la silhouette déterminée, elle avait bu dans son Nesquik enfantin des vers en latin et des descriptions archéologiques qui allaient probablement des aztèques jusqu’au perses. « Les grands destins finissent mal. » Fit-il en écartant une branche devant lui sans pour autant épiloguer. Inutile. Il ne se considérait pas ainsi, personne dans cette ville ne méritait ce titre par ailleurs. La grandeur véritable était trop rare et passait par un don de soi complet qu’aucun être d’Arcadia ne semblait apte à offrir. Le visage de son père lui apparut pourtant, l’image si fugace qu’il en fronça les sourcils évacuant dans un battement de cils l’impression pernicieuse.

« Là tu dois juste me supporter moi, tu verras y a du level. » Vito laissa échapper un rire, presque ravi par le challenge souterrain. Les dernières mèches blondes effleurèrent des épaules déjà léchées par le soleil et il lui répondit dans un sourire complice, l’acceptation à relever le défi comme une évidence. « Je ne peux pas en dire autant, tu verras, je suis parfaitement adorable. Tellement que tu risques de ne plus pouvoir te passer de moi. La bonne nouvelle c’est que tout ayant toujours une fin, mon caractère angélique durera juste le temps de l’expédition. Deal ? » C’était beaucoup dire mais finalement peu s’avancer, la voix grave prenant un ton nonchalant, l’amusement niché entre les syllabes. Tout deux avaient leurs regards tournés vers le guide dont la botte ferme traçait, en éclaireur, le chemin consacré. Vito retint sa respiration en voyant des ombres sur branches plus hautes tandis qu’ils avançaient encore et toujours. Plus le terrain devenait glissant, imprégné des mystères d’une jungle ancestrale, plus l’humidité devenait évidente. « Je crois en cette expédition. » Le jeune homme jeta un coup d’œil en arrière, le sac lourd sur les épaules larges. Les dernières lueurs de civilisation s’estompaient sous le soleil levant. Il était bon qu’elle y croie en effet, la forêt n’acceptait pas les voyageurs ternes ou indécis. Un test comme celui des pages blanches qu’il se forçait parfois à remplir sur des sujets aléatoires juste pour se prouver qu’il pouvait écrire sur tout et n’importe quoi. Et cette fois-ci, y parviendra-t-il? « Pourquoi tu crois en cette recherche ?  J'étais persuadée qu'on… bah que plusieurs personnes tenteraient de te dissuader de venir. » Il arqua un sourcil, l’azur énigmatique coulant en filet de lumière sur un sourire miroir. La mousse glissait parfois au sol mais il prit garde à ne pas se rattraper aux troncs. Sa haute silhouette se mouva entre la végétation qui formait sur leur petit groupe une bâche inquiétante. « Tu penses à qui ? » Cette fois-ci l’ivoire se découvrit. C’était cocasse de croire qu’un membre de sa très -petite- famille soit à même de lui conseiller quoi que ce soit. Son oncle était peut-être le seul qu’il écouterait mais Saturno avait ses propres ambitions.

Le visage d’Alcide flotta un bref instant à nouveau, les conflits en magma volcanique au bord d’une âme encore marqué d’un anathème inconnu.  « Ils ont l’habitude vois-tu. Mon sac est toujours prêt. Certains matins, le ciel est bleu mais d’un bleu particulier. Les nuages collent en longues bandes, j’estime que c’est un signe suffisant pour dire que je dois changer d’horizon. » Un frisson glissa sur sa colonne vertébrale, le temps de rattraper en une longue enjambée les deux autres aventuriers. « Je reviens toujours pourtant… » Un soupir vibra délicatement sur les lèvres avant qu’il ne passe sa langue légèrement asséchée par la chaleur moite des lieux. « Une expédition avec une jolie blonde ne se refuse tout simplement pas. » Répondit-il dans une voix sage. « J’ai besoin de réponses et puis… j’en ferais peut-être un roman. Qu’en dis-tu ? Tu n’as pas peur de finir en héroïne dans un ouvrage ? J’accentuerais peut-être tes défauts cela dit. Ou peut-être pas. Ça me semble un bon moyen d’obtenir un contrat ensuite d’adaptation au ciné. » Vito fronça les sourcils en croisant une énorme araignée sur un tronc un peu plus loin. Il s’éclaircit la gorge avant de reprendre, le guide leur jetant parfois des regards obtus. « Il nous faut des ennemis conséquents. Est-ce que tu préfères mmm… des nazis ou des dinosaures ? Je t’aurai dit des requins mais n’exagérons rien. » Au vu de la taille des moustiques dans la région, lui aurait prit les dinosaures en tout cas.


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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Dim 2 Sep - 16:30



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Ils finissent mal. Peut-être. Qui pouvait oser venir hurler qu'il était destiné à faire de grandes choses ? Les grands hommes de l'Histoire s'étaient vantés de grandes destinées, mais nombreux furent ceux à se tromper. César fut brutalisé et assassiné sans aucune forme de compassion. Les hommes de pouvoir durant la seconde guerre furent les héros, les ennemis ou les conspués. Le grand destin était relatif, et ancré dans une période donnée. Aujourd'hui, elle était la descendante d'une famille associée, épée de Damoclès qui planait sur l'Olympe et ses ennemis. Pandora avait un destin immédiat, qui allait la guider vers la mort. Lui ? Il était le fils légitime, l'enfant du don, celui qui saurait venir préserver la lignée pure. Un dieu ? Non. Il était un oracle, cela avait le mérite d'être plus supportable qu'un Dieu. Pandora fut éduquée dans le respect des prophètes, des humains dotés de capacités. Paradoxale, de respecter des humains qui furent un jour désignés « dignes ». La demoiselle n'allait pas rentrer dans ce débat avec le journaliste. Il n'épilogua pas, elle ne tenta pas de poursuivre. Désormais, elle était accaparée par la jungle, chacun de ses pas étaient guidés vers une seule chose : Le miroir de fumée. Il pouvait en effet être adorable, gentil, et courtois, mais cela n'était que la surface. Il était là pour répondre à ses propres intérêts, et elle le savait. La blonde ne comptait pas l’enchaîner à elle. Si le miroir était trouvé, alors, elle ferait face à la réalité de sa personnalité. Déposant un regard sur lui fugacement avec un visage neutre, légèrement taquin il fallait l'admettre. Il ne réalisait pas, les enjeux derrière tout cela. Si cette expédition était la première, alors elle tomberait dans les oubliettes et la mémoire en ferait des miettes. Si ce n'était pas la dernière, Pandora aurait la chance et le bonheur de devoir répondre tôt ou tard des rumeurs vis à vis du Don. « Deal. » Parce que cela marchait dans les deux sens : il pouvait essayer de la berner, mais elle ferait de même. Si Pandora devait brûler l'intégralité de ses recherches, pour préserver sa quête : elle le ferait. Le papier était vicié, la mémoire était inégalée.


La nature dévorait l'horizon. Un dernier regard en arrière et la civilisation contemporaine se dérobait sous les arbres. Le plaisir était toujours le même, comme un vice qu'était celui de la fuite en avant. La nature sauvage, les animaux inconnus, les araignées de la taille d'une main. La prof savait qu'elle ferait face à des saloperies, et  que son partenaire ne serait pas le meilleur secours en cas d'attaque de serpent. Pourtant, il en avait bouffé des vipères au cours de son parcours. Lorsqu'il posa la question, elle s’esclaffa sans retenue. Rigolant sincèrement à cette question. Cela était agréable de savoir que la mafia ne crachait pas intégralement sur l'humaine associée qui n'avait pour seul mérite que son sourire. Elle avança ses bras pour repousser la nature, se penchant parfois pour simplement esquiver en ne quittant pas du regard le guide. « Disons que Silas Salvatore ne me porte pas dans son coeur. La réciproque est vraie.  » Parce qu'elle ne l'aimait pas, ce petit enfoiré qui prenait le monde pour son esclave, les humains pour des merdes et les femmes pour des objets. La demoiselle ne comptait pas se cacher de ses relations conflictuelles avec des membres de cette stupide mafia. Elle entretenait au contraire des relations sincères avec Eros, ce cher Luca. Cela n'était pas une grande nouvelle, les liens étroits entre Bellandi et Salvatore. Comme un croyant qui suivrait aveuglément son idole. Vito appréciait peut-être l'individu, mais putain elle s'en foutait royalement. Pandora se foutait de ses petites affinités avec les hauts gradés. Tôt ou tard, ils finiraient pas tous crever et elle serait la première à porter le couteau dans le coeur gangrené de cette mafia de dégénérés.

L'histoire d'un enfant qui s'envolait et revenait toujours. Pourquoi le faire ? Il pouvait renoncer à cette prison. Enchaîné ? Trop con pour prendre la fuite ? Difficile à dire. Il ferait mieux de se retourner, d'abandonner cette vie et de ne surtout pas s'embêter avec les affinités du passé. Le chemin vers l'autre vie, la meilleure, celle ailleurs, était en avant. Le chemin du bonheur, de la terreur, mais aussi de l'horreur de la réalité. Souffrir pour mieux grandir. Après ces petites confidences, il osa l'humour, tentant de changer de sujet en restant logique pour ne pas entraîner des soupçons. Libre à lui d'imaginer une aventure, de romancer, de s'inspirer de la réalité. Le regard de la blonde était accaparé par le paysage, les yeux se promenaient dans le ciel, à la recherche d'un animal, tandis que ses pas étaient hasardeux. Elle savait parfaitement ce qu'elle cherchait, le guide aussi. Vito était le nouveau dans cette quête aux artefacts. Avait-il conscience de la réalité des pouvoirs ? Croyait-il sincèrement aux histoires ? Ou tout cela n'était-il qu'une vaste blague à ses yeux ? Qu'importait.  « Pourquoi pas des serpents géants ? Ça donnerait des visuels originaux. » Il avait peur des serpents, il ne l'avait pas caché, alors il était facile d'en jouer. « Je vois que tu as des projets artistiques… cinéphile peut-être ? Un mélange de lara croft et de jurassic Park ? Plus le petit côté documentaire. » La demoiselle laissa échapper un sourire sans prendre le temps de se retourner. Brutalement le guide cessa ses pas en indiquant le sol. Un ruissellement. Indiquant au duo alors un changement de direction pour remonter vers la source.  « Géographes et Historiens ont recensé des terres ancestrales indigènes, zone de non droit où le gouvernement Péruvien n'a aucun contrôle. Je te laisse imaginer la suite. Le guide nous abandonnera une fois aux portes de la zone. » Le guide continua son chemin alors qu'elle se détournait vers Vito un bref instant. Elle le regarda avec un petit rictus en coin, mêlé à un sourire triste pour finalement reprendre la marche. « Je crois en cette putain d'expédition.  » Elle chuchota ces mots. Elle était certaine de trouver des indices, des preuves : plus. Chaque erreur, la rapprocherait de la vérité.






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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Ven 7 Sep - 13:41



La mention de Silas arracha un sourire amusé à Vito. Le prototype un peu passé était optimal et fonctionnait encore fort bien sur ceux qui aimaient les clichés de ce genre. Visiblement Pandora ne désirait pas en faire partie - tant mieux pour elle. Il ne dénigra néanmoins pas celui qui avait pénétré dans le repère familial malgré eux, beaucoup moins par convictions que par une loyauté ingurgitée dans le lait maternel. « Pourquoi pas des serpents géants ? Ça donnerait des visuels originaux. » Ah enfin, elle se prêtait au jeu. Pandora était sainte dans ses appréciations, la conquête toute religieuse, imprégnée d’une faveur qui semblait tremper dans le feu et le souffre. Il était bon de la voir sourire, plaisanter et même rire, lui rappeler que la vie ne s’arrêtait pas aux murs crasseux d’Arcadia et de ses mystères.

C’était sans doute là pitreries d’écrivains, l’âme trop sensible et le sarcasme constant sur la langue. Shakespeare l’avait dit après tout : ils étaient tous les acteurs plus ou moins talentueux d’une farce grossière. Rien n’était jamais totalement sérieux. Il aurait pu lui rappeler d'ailleurs qu'il était un très bon faussaire, la pointe de sa plume baignant dans un acide citrique ponctuel. Il pouvait la rendre plus vrai que nature, là, couchée sur du papier vélin crème, les mots en écharpes somptueuses sur des aventures inconnues.

Pandora et lui ne se ressemblaient guère. C’était une petite pensée, rien d’extravagant, une constatation qui lui plu dés qu’on la lui avait présentée des années plus tôt. Tout ce qui était léger chez lui, semblait lourd chez elle, les décisions rapides et la détermination presque tranchante sur les joues rondes qu’elle affichait encore. Ils travaillaient dans un tandem efficace, les faits de Pandora se heurtant à l’imagination vivace de Vito. Il était positivement émerveillé à la mention des artefacts et là où elle sifflait des mises en garde bien compréhensible, Vito s’attachait aux possibilités futures, comme si l’objet déjà leurs appartenaient.

Cela les rendait difficile à imiter. Cela les rendait tout deux impossibles à contrefaire.

« Je vois que tu as des projets artistiques… cinéphile peut-être ? Un mélange de lara croft et de jurassic Park ? Plus le petit côté documentaire. » Il fronça le nez sous la terre plus épaisse, les mottes s’accrochant aux semelles dorénavant. « Je sens une pointe d’ironie ? » Fit-il dans un grand sourire. « Il faut bien trouver des fonds pour nos expéditions miss Ioannis. Les billets d’avion de ce type ne se payent pas en claquements de doigts et je préfère laisser ceux de la famille là où ils sont. » Le refus n’avait rien d'ostentatoire par ailleurs. Il ne mentionna pas son père en particulier, la blessure sans doute trop vive encore chez la blonde quand il s’agissait de parler du Don. La Nuova Camorra s’infiltrait avec effervescence dans n’importe quel foyer de la ville, semant crêpe noire et cérémonie funèbre tout autant que fêtes extravagantes et billets verts après tout.

Elle y croyait martelait-elle et il lui jeta un regard énigmatique. La mention d’un miroir de fumée en aurait fait rire plus d’un pourtant. « Selon les écrits, tu penses qu’on va avoir des difficultés à trouver quoique ce soit dans le temple ? Un tel objet… il est tout de même rare que ce soit libre d’accès comme ça. C’est toi l’experte, on doit s’attendre à quoi ? Flèches empoisonnées, sables mouvants ? » Tout à coup la réalité du danger encouru illumina sa pupille d’un soupçon de givre. C’était presque libérateur cette terreur souterraine, la conscience toute occupée à danser le long d’un précipice. « On arrivera cette nuit aux portes du Temple si les calculs sont bons et qu’on ne faiblit pas durant notre randonnée… loin de moi l’idée de me montrer superstitieux mais peut-être devrions nous entrer dans le temple aux premières lueurs du matin et non pas à la tombée de la nuit. » Ce n’était même pas une question de mythes et légendes dorénavant : il avait vu des dieux de la Rome antique à l’œuvre alors un temple protégé par des esprits ou des maléfices c’était pratiquement une donnée évidente.

Il eut un cillement avant de pencher un peu son visage, écartant une liane trop lourde sur son chemin. « Je n’arrive pas à croire que tu sois déjà partie seule dans ce genre d’expédition. »


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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Ven 7 Sep - 16:11



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Légère ironie ? Oui. Il méritait tous les honneurs, en faisait de tout ce labeur, son œuvre. Il refusait l'argent des puissants, et tant mieux pour lui. Pourtant, elle ne pouvait pas s'en vanter, ni même dire la vérité. Toute l'expédition était financée par sa grand-mère, rares étaient les voyages menés intégralement par la gamine. Souvent, il s'agissait de quêtes personnelles. Le miroir de fumée n'avait rien de personnel, mais était simplement un objet, supposé acquis par les incas. Rien de fabuleux ou de prodigieux. La quête n'était pas belle, dans le cas de l'humaine. Elle défendait pourtant une idée, quand lui, cherchait des réponses. Il avait une noblesse d'âme, mais un intérêt purement personnel venant déjouer sa supposée innocence. Vito finirait par découvrir, le poids de tout cela. Elle ne cherchait pas un objet pour décorer son appartement, ou pour la gloire de la découverte en elle-même. Non, elle venait découvrir la vérité, et si le miroir de fumée était une réalité et les facultés de ce dernier. Croyait-il aux malédictions, aux dons et à toutes ces saloperies ? Oui, il en avait un, mais cela restait un petit aperçu des capacités des divinités. Un humain, doté d'un objet divin devenait à son tour un vaurien apte de tous les vices. Révéler toute la vérité, un risque inutile. Il en savait déjà assez, inutile de venir l'embrouiller. Elle n'osa donc pas lui répondre, la blonde. Son choix, était tout à son honneur, mais il ne devait pas oublier que s'il devait lui arriver malheur : ça serait l'argent de son père, qui serait nécessaire. Vito montrait de la volonté, mais il finirait par comprendre que son héritage ne serait jamais un mirage. Il était né dedans, il resterait enfermé dans les souffrances du passé. Il ne pourrait pas éternellement fuir. Revenir, puis repartir, tout cela finirait par s'arrêter et il était temps pour lui de le réaliser. Lui faire la morale ? Non, il le savait déjà.

La marche, l'humidité, cette sensation d'être toujours proche d'un danger. Une sensation exaltante. Pandora ne pouvait rien montrer, s'emballer était trop risqué, elle devait rester la chercheuse, celle qui pensait plus qu'elle n'agissait. Mettre sa vie en danger était un choix, mais risquer la vie d'autrui n'était pas dans ses habitudes. Elle préférait avancer le pas lent, ne pas courir, prendre le temps de voir venir. Lui ? Il semblait prêt à toutes les éventualités. Elle afficha un immense sourire, légèrement teinté de moquerie. Il était sans doute un fan de ces nombreux films d'aventure des années 90. Il avait certainement en tête cette superbe image de piques acérés, et pouvait donc imaginer son corps en train de s'empaler au fond d'une terrible cuve. Il avança des théories, des recommandations et cette détermination fit chaud au coeur à Pandora. Il était donc prêt à passer une nuit dans une forêt dangereuse ? Intéressant. Superstition ou réelle peur ? Vito en savait, trop selon certains, pas assez pour elle. Jongler entre des semi-vérités et des affirmations erronées. Alcide la ferait abattre, si elle osait en dire trop, ou si son fils révélait des informations compromettantes. Elle avait conscience qu'elle dansait tel un funambule au dessus du vide.  Alors qu'elle comptait lui répondre, elle baissa le regard sur une grenouille et effectua un petit mouvement de recul en percutant par la-même Vito.  « Putain, je déteste ces trucs. Désolée. » Non pas l'aspect, mais bel et bien la capacité de la créature à pouvoir tuer sans jamais se montrer agressive. Une arme à part entière. Reprenant finalement sa marche en inspirant.  «  Le pire ennemi, n'est pas celui qu'on croit : c'est le temps.  » Cela pouvait surprendre, mais elle allait le décevoir.  « Si ma théorie est bonne – notre théorie, -  alors le temple fut consacré uniquement aux artefacts. Lorsque Vilcabamba est tombée, Tupac Amaru ne fit preuve d'aucune résistance, et rien ne fut trouvé… alors le temple doit dater du 16e siècle pour préserver ses trésors là où les espagnols ne viendraient jamais : la forêt amazonienne, loin de toute civilisation. Le bois doit être rongé, la pierre abîmée et la jungle certainement maîtresse des lieux. Le plus gros risque est celui d'un effondrement des galeries, des trafiquants, des animaux sauvages ou encore des inondations. Les pièges sont une forme de mythe, réels, mais mineurs. En revanche, les pièces secrètes derrières les murs sont une réalité. Ça, c'est l'explication rationnelle. » Elle cassait le mythe, mais elle devait évoquer les deux possibilités.  « Si l'artefact est vraiment là et qu'il possède des vertus particulières, alors tu peux oublier mes affirmations précédentes.  Néanmoins non, tu ne seras pas coursé par un boulet géant.  » Elle repensait à toute la conquête espagnole et les massacres causés par ces derniers, un bref instant. Pandora imaginait toujours ces scènes de destructions, cette souffrance causée par l'avidité des européens.  « Non en effet, les temples incas sont pensés de façon pyramidale, il serait donc trop risqué de se priver de la lumière naturelle – déjà assez rare. Tu peux le dire que tu veux dormir à la belle étoile, t'inquiète, je dirais à personne que tu as un petit côté romantique.  » Elle pouffa en se glissant sous des feuilles.


Une affirmation qui la fit sourire. Difficile à croire qu'elle faisait celui depuis désormais presque une longue année.  « Je te rassure, je préférais les expéditions avec mes parents que l'idée de me retrouver toute seule. » Le ton était sec et pourtant teinté d'une certaine mélancolie. Ralentissant le pas, en soupirant.  « Pardon Vito, je voulais pas être sèche. Je voulais juste dire que… enfin euh, voilà je suis toute seule, je suis donc la seule en danger. C'est terrible, de porter la responsabilité de quelqu'un d'autre. Tu imagines ? Si tu te fais bouffer par un serpent, autant me noyer dans le fleuve, sinon la Nuova mettra ma tête au bout d'une pique. Ta vie est ma priorité. » Tentative maladroite d'humour, mais réaliste. Un jour, elle l’emmènerait dans une expédition nettement plus fun, s'il parvenait à la persuader qu'il en valait la peine.  « Sur le moment, la solitude est grisante. Puis tu rentres, et Arcadia est toujours immobile, figée. C'est pas à toi, que je vais expliquer ça, hein ?  » Reprenant sa charme au même rythme que le guide, alors que le terrain tendant légèrement vers la descente. Glissant sa main pour attraper dans la petite poche de son sac un appareil photo et le mettre autours de son cou. Le guide arrivait bientôt au bout de sa route. Le reste, le plus dur, serait désormais par delà le connu des civilisations mondialisées. « Puis, tu es journaliste, tu dois certainement connaître ça : seul contre tous.  »







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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Dim 23 Sep - 21:06



Elle se trompait sur la noblesse d’âme et le lui aurait-elle dit à haute voix qu’il se serait fendu d’un sourire tranquille, les univers intérieurs sous clés et le bavardage en berne. On donnait des images de soi comme autant de cartes à jouer. Ce n’était jamais réellement du bluff, il était comédien peut être, écrivain surtout mais ça ne l’obligeait guère à mentir. La sensibilité était trop grande pour que les illusions tiennent autant, Vito était tout et son contraire, les indécisions et les rancœurs le plongeant réellement dans des paradoxes constants, un peu à la manière d’une roue de vélo qui sautait sur l’asphalte lorsque des gravats rencontraient son chemin. Pandora avait été élevé avec l’idée qu’elle détenait toutes les vérités ou presque, que ce qui était sous sa plume ou sous son sens critique s’avérait nécessairement vrai, que les livres ne lui mentaient pas. Vito quant à lui avait baigné dans l’art des impostures et des enchantements, la fumée toujours opaque devant les miroirs, les tours de passe-passe en mirages brumeux dans sa vie chaotique. Il avait fini par se résigner aux mensonges et aux mythes, se les était appropriés du mieux qu'il avait pu pour en faire des œuvres de fictions, la mise en abîme vertigineuse sur sa machine à écrire.

« Putain, je déteste ces trucs. Désolée. » Il la soutint quelques secondes, l’arrondi des doigts sur celui du dos dans une mécanique rapide et imparable. « Le temps est une notion malléable mais je vois… » Il avait répondu par réflexe avant de se souvenir qu’ils n’étaient pas ici pour parler Einstein et relativité et que lorsque les malédictions tomberaient, il ne serait plus vraiment temps de pondérer sur les aléas d’un espace-temps capricieux. Il arqua un simple sourcil à la notion commune de théorie, conscient qu’elle se faisait souple et polie sous son regard. « Tu aimes tout ça en vérité. » Il eut un sourire audible jusque dans les mots. « La course, le frisson des découvertes. » Il ne posait pas de questions, constatait seulement à haute voix ce que la femme qui suintait une aura glacée près de lui semblait contenir dans ses tréfonds.

Vito ne s’offusqua pas de la remarque romantique. Le Romantisme après tout était fait de passion et de fantômes et convenait parfaitement à la grandeur de l’immense pyramide qu’ils ne voyaient plus, enterrés qu’ils étaient sous la végétation dense de la jungle. Il prit garde à ne pas marcher où il ne fallait pas, l’entreprise hasardeuse au bout d’un moment. Tout lui semblait en mouvement sous ses pas, des entités inconnues grouillant sous les ocres et les émeraudes alentour. Ici un sifflement, là-bas un cliquetis, des ronronnements dangereux se couplaient aux vents arachnéens se faufilant sur la peau et dans les cheveux. La moiteur restait le plus pénible et il écouta presque hors de lui-même la blonde s’excuser. « La Camorra est le cadet de nos soucis pour l’instant. Je ne suis pas certain que beaucoup d’entre eux s’aventurerait ici. Les mafias – toute les mafias – ont leurs limites qui se parquent dans leurs privilèges et leurs petits carrés de puissance. Ils regardent en arrière, tout le temps, je trouve ça parfois épuisant. » Il tendit sa main pour l’aider ou s’aider à traverser une descente escarpée, le sourire léger sous la dernière remarque, la poigne forte sous le danger bien réel. « Je ferais des efforts pour ne pas me faire avaler par des anacondas alors. Je ne suis pas certain que tant de monde me pleurerait longtemps. Père est pragmatique, plus que ce les gens n’aimeraient croire, quant au reste… » Vito souffla sur la mèche aux reflets caramel devant ses yeux. Du vent.

Du reste, il avait hérité du même caractère qu’Alcide, la prudence édentée sous l’impulsivité contrôlée. La nonchalance n’était jamais qu’apparente, tellement calibrée qu’elle en devenait inévitable. « J’aime bien quand tu m’expliques, même ce que je sais déjà. Un tableau n’a pas le même sens selon qui le regarde. Tu feras ça avec tes enfants, si on vit assez longtemps pour que tu en aies. Une petite vie rangée dans les banlieues chics ça a son charme aussi. » Cette fichue manie de faire des conjonctions, de s’imaginer ce qui aurait été dans d’autres univers parallèle s’ils y avaient accès. Comme s'ils vivraient jusque là, ah ! Ecrire, les enquêtes journalistiques, ses incroyables et périlleuses quêtes, tout ça ramenait toujours au même point immuable : celui d’échapper à ce qu’on lui imposait, de trouver des clés de compréhension pour ne plus être seulement mais devenir.

L'avenir était si incertain.

Le guide tout à coup ralentit sa cadence puis se mit à parler vite, trop peut-être pour que Vito ne comprenne totalement. Il échangea un regard tendu avec Pandora, le sac tirant sur les épaules. A partir d’ici, les choses seraient plus corsées, l’ascension plus âpre et la survie aléatoire. Pendant un moment, le silence s’installa, écrasé par les respirations rêches et les regards rapides sur les créatures tapies dans l’ombre. « Pourquoi ne pas nous rejoindre ? Au Times ? J’ai du mal à croire qu’on ne t’ait pas approché en ce sens. » Etre journaliste, c'était se faire le héraut de la vérité et des illusions. N’étaient-ils pas tout deux parfaits pour ce métier ? Pandora se tenait pourtant discrète entre les rayonnages pesants des bibliothèques privées. « C’est le meilleur moyen pour avoir vent de ce qu’il se passe à Arcadia. » Expliqua-t-il. Cela avait été en tout cas sa principale motivation pour postuler auprès de Rachele. L’enthousiasme avait pourtant vite pris le pas sur tout le reste. Vito n’était pas nécessairement curieux mais les rouages secrets entre les êtres et les événements lui faisait l’effet d’une pièce inédite qui n’avait pas de fin. L’ivresse des jeux de pouvoirs s’avérait être devenu une curieuse inspiration et il avait troqué quelques soirées d’ordinaire passées dans le fond d’une bouteille pour l’enfièvrement d’un scoop arraché en bordure de ruelle. « Mon nom de famille pose parfois souci. » Le sourire se teinta d’ironie avant de se voiler d’inquiétude. « Mais il ouvre parfois aussi quelques portes. Pandora… » Il tourna son visage avant de regarder en l’air. Tout… absolument tout semblait similaire maintenant qu’ils étaient sortis des sentiers battus. « Est-ce qu’on sait seulement où l’on va là ? » Il tâcha de garder l'anxiété dans les rebords de sa voix grave.


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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Lun 24 Sep - 11:51



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Philosophie. Autrui, la nature, la beauté, l’être, le mensonge ou encore le moi. Toutes ces notions, avaient une place abstraite dans cette aventure. Pandore ne pouvait sortir une bouteille de vin au mcdo du coin pour ensuite se lancer dans une longue conversation. Il fallait avancer, suivre des principes moraux en ayant conscience qu’il y avait des risques d’embraser ses derniers. Tuer, menacer, torturer. Tout cela, serait un jour le prix à payer pour obtenir ce qu’elle voulait. Vito ne serait pas là ce jour là, au contraire. Pandora traquait de nombreux objets et dans le lot, certains dont elle taisait les recherches. Pour le protéger non pas lui, mais elle. Le miroir de fumée fut simplement un hasard, cela aurait été autre chose que le schéma aurait été identique. Elle fut coupée à ses réflexions lorsqu’il annonça une vérité évidente à haute voix : elle adorait ça. Elle laissa échapper un rictus, parce qu’elle adorait ça et pourtant, devait le cacher. Le  risque, elle ne prenait quand elle était seule. Aujourd’hui, elle ne pouvait pas partir avec ses affaires et s’enfoncer de façon inconsciente dans les tréfonds du passé. Il était là, et il était sa priorité. Le temps la ferait sans doute changer d’avis, s’il parvenait à prouver qu’il n’était pas le chien de son père.  « C’est toute ma vie. Tout ça c’est l’aboutissement de mois de recherches, et même si c’est un échec, j’adore ça.   » Parce que oui, elle cherchait des artefacts, mais nullement de façon totalement sectaire. La folie d’un endroit, la diversité des lieux et la fantaisie des époques. Pandora accordait un regard différent à tous les individus qui croisaient son chemin. Vito était journaliste, difficile à dire ce qu’il cherchait. La vérité ? La vérité en Histoire, était valable uniquement lors d’un instant T, pas sur le long terme. Il fallait donc comprendre que l’historien n’avait pas la même méthode que le journaliste. Informer, était son rôle, pas celui de Pandora qui taisait volontairement des secrets pour préserver le patrimoine – et sa propre vie.


Il se trompait. Déchirant le coeur de la blonde, alors qu’elle continuait d’observer le monde avec l’appareil photo, profitant du zoom de temps à autres pour s’avancer sur le chemin à venir. Elle laissa pourtant ce dernier s’accrocher autours de son cou. Vito ne réalisait pas, à quel point, un artefact pouvait entraîner les fantasmes absurdes et des quêtes de pouvoir. Son père ne lui avait donc rien dit ? Le mensonge était donc total ? Il semblait tellement innocent en prononçant ces mots. En effet, le Don ne viendrait probablement jamais en forêt amazonienne pour dénicher une arme, mais il enverrait une armée pour le faire. Si la mortelle taisait tout cet aspect de sa vie, ce n’était pas pour rien. Mêler Vito à tout cela risquait de mettre sa vie en jeu. Si le Don était curieux, il poserait des questions et finirait par réaliser que la supposée « petite mortelle fragile » était sans doute celle la plus douée pour trouver des artefacts. Néanmoins, il avait raison sur l’aspect hautement superficiel de la mafia. La montée se fait plus grande, habituelle pour elle et le guide. Néanmoins, la moiteur de l’environnement rend le tout désagréable. Elle fixe le guide, sachant pertinemment que la route prendrait fin pour lui rapidement. Pourtant, alors qu’il survolait la relation avec son père, l’humaine déposa un regard sur lui, tendre, discret et bercé dans un léger sourire attristé. Le fils, le vrai, et pourtant condamné à être écarté. Un choix, un poids, le mot avait la même valeur en l’occurrence dans ce cas présent. La blonde n’osa pas lui répondre en reprenant sa course. Alors il poursuivit, sans intervention de la part de la prof, lui laissant donc l’occasion de la complimenter – petite narcissique. Le regard de la mortelle croisa alors celui du guide qui comprenait parfaitement l’anglais, mais qui refusait de le montrer : elle était condamnée à mourir avant. Vito ne réalisait pas, et ne devait surtout pas le comprendre.  Les yeux bercés dans une tristesse, alors que le ton, lui, se faisait joyeux et positif.  « On pourra raconter à quel point, parfois, le canapé c’est confortable. Enfin, espérons que cette forêt soit encore là pour les futures générations.  » Écologiste ? Non, mais simplement attachée à la nature et au patrimoine associé à cette dernière.


Le moment de se séparer du guide. Le regard croise celui de la blonde, et alors démarre un monologue : elle était folle, et plus encore d’entraîner quelqu’un avec elle. Il n’y avait rien, hormis des bêtes et des trafiquants. Il fallait aussi souligner, la réelle inquiétude pour la demoiselle. Parce que Pandora, elle rapportait de l’argent avec ces voyages foireux, et cela serait dommage de la perdre de façon aussi conne. Alors il s’approcha d’elle en foutant dans ses mains deux fusils de détresse. 2 armes, 6 coups au total. Et il s’en retourna, rebroussant chemin alors que la demoiselle se retrouvait à supplier la raison de se glisser dans la poitrine de Vito. Elle refusait de se retourner, l’écoutant pourtant avec attention. Il était gentil, baigné dans les bonnes intentions. Le ton de Pandora n’était pas moqueur, mais sérieux, optant pour une attitude sobre – voulant éviter tout conflit.  « J’adore enseigner, j’ai du temps pour mes recherches, aussi, surtout en fait. Et je sais qui en est à sa tête, j’peux pas. J’ai pas ma place dans le journalisme, j’suis pas...   » Elle n’était pas née, pour informer. Elle était née, pour tuer.  « Mon boulot, c’est le seul moment où la Nuova n’intervient pas. J’ai besoin de ça.  » La propriétaire du Times était un membre fidèle de la mafia, alors elle s’y refusait. Sans doute la seule historienne, qui refusait de travailler ce journal d’ailleurs, ses collègues appréciaient les méthodes « nobles » de l’institution. Puis, alors qu’elle baissait le regard sur les armes, elle sembla sombrer dans une réflexion, une question qui la travaillait depuis le début des recherches en sa compagnie, bien avant de démarrer ce voyage.  « Non.  » La demoiselle fut franche en se détournant pour lui faire face.  « En revanche, on cherche une terre bien particulière : une terre cultivée, se distingue d’une terre classique. On cherche donc… de la terre. Mais attention de la terre particulière.   » Laissant échapper un rire nerveux, parce que cela semblait ridicule, mais elle était sérieuse.  « Je dois te demander ça maintenant, parce que dois être sûre, de ce qui va arriver : si par chance, la théorie est vraie… qu’est-ce qu’il va advenir du miroir de fumée ? Je veux simplement savoir, ce qu’il adviendra, en cas de réussite. Occulte ma présence. Toi, tu en ferais quoi ? » Parce que pour elle, ce trésor était aux indigènes, et devait rester à eux. Lui tendant alors un fusil de détresse. Il pouvait aussi bien s’en servir pour se défendre que pour envoyer un véritable signal au village voisin. Pandora ne pouvait pas prendre le risque d’offrir un artefact à la Nuova, alors, peut-être qu’il comptait lui mentir, mais la confiance devait marcher dans les deux sens. Périlleux paris, mais vertueux.









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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Sam 6 Oct - 19:05



« C’est toute ma vie. Tout ça c’est l’aboutissement de mois de recherches, et même si c’est un échec, j’adore ça. » Il eut un franc sourire envers l’agrégée. La passion qu’elle mettait dans son investissement lui chatouillait l’échine à la manière d’un rappel brutal que ce que l’on commençait se devait d’être terminé, peu importait les résultats. Les choses lui semblaient différentes loin d’Arcadia, le dôme lourd et vicié qu’instillaient les mafias dans les rues de la ville disparaissait quand on s’en éloignait. Vito prenait encore un peu trop légèrement ces expéditions, riait à la mention de pièges mortels même s’il les savait réel. Et quoi ? On ne pouvait donc risquer sa vie que sur le pavé froid et austère du berceau familial ? La forêt amazonienne écrasait pourtant tout autant mais Vito se redressa mué par un instinct précieux, les épaules larges en ombre exotique. La peur avait un curieux effet hypnotique et il s’effilocha la rétine sur les troncs et les lianes trompeuses. La sensation hasardeuse l’agrippa un instant à la vue des fusils. Il était américain, les armes à feux si ordinaire entre ses mains, c’était plutôt le ralentissement de Pandora et la vision du dos du guide qui l’annihila durant quelques secondes. De quoi reprendre son souffle. « Mmm je vois. On a sa place un peu n’importe où. » Ou plutôt nulle part. Les expressions se faisaient caméléon, pliant sous la volonté. « Tu t’en tirerais très bien aussi mais c’est juste mon avis. » Elle se méfiait réellement de l’organisme italien et il comprenait aisément pourquoi.

La question le laissa silencieux durant quelques mètres, les hésitations pernicieuses à ses oreilles. Pandora était l’allégorie sibylline de ses penchants indociles et ambigus. La Nuova Camorra n’avait été que synonyme de malheurs pour lui, pour les siens aussi quoi qu’ils en pensent. En l’éclaboussant d’une lumière sanguine, peut-être qu’Arcadia serait sauvé. Il y avait les autres pourtant, les dents longues et acérés, les crocs dégoulinant d’hubris et d’impatient orgueil. Les autres nations aux perles dangereuses en guise de regard, les autres péchés qui se voulaient mâtin et qui cherchaient désespérément à détruire tous les autres. « Il ne doit tomber en aucune mains néfastes. Les artefacts ont toujours existé, ils sont forcément le lien entre ce qui a été et ce qui est en ce moment. » Le temps était souple, encore et toujours. « Si ta question est de savoir si oui ou non je les remettrais à la Nuova, c’est non. Ils ont déjà assez de pouvoirs comme ça, crois-moi. » Tous en vérité. Vito n’était pas encore certain mais il devenait de plus en plus évident que les mêmes phénomènes se produisaient avec une rapidité consternante dans les autres pègres gangrenant la ville. Le dégradé des forces était presque insolent, les ramenant à une antiquité qui ne s’était pas avérée si perdue que ça. « Je sais bien que certaines questions resteront sans réponse mais il me semble que plus nous amasserons de force et plus nous serons à même de comprendre ce qu’il en est. » Il hésita un temps, les lèvres se scindant d’un tic nerveux, la voix presque trop basse pour une végétation étouffant les sons aux alentours. « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de panthéons, comme si tous les dieux des religions polythéistes s’étaient réveillés d’un coup et tous dans cette ville. Ça fait quand même pas mal. Quiconque a orchestré ce retour tonitruant n’a pas envie qu’on se fasse une Garden Party ou alors on sert tous de saucisses. Sans vouloir la jouer Highlander, je me dis qu’on ne peut pas avoir sur la même terre cinquante dieux de la mort par exemple et qu’on nous mène vers une sacrée guerre cosmique si certains ne virent pas leurs miches d’Arcadia. » Il rattrapa Pandora, les pas synchronisés sur la terre encore brumeuse. « Je me demande si les dieux ne doivent pas nous remplacer ou peut-être que c’est aux hommes, encore une fois de faire le boulot. » Un doute s’insinua. Impossible. Il s’agissait d’amis, de pères, d’enfants, de voisins, penser en termes de bataille complète relevait ici du génocide. Dans un sens ou dans l’autre. « Plus on a d’artefacts, mieux on peut comprendre. Et s’armer avec si nécessaire. » Il évita de peu une plante aux couleurs vénéneuses, la beauté confondante sous les lumières vives. « Dans les contes, les dieux sont capricieux, ils s’ennuient, ils jouent. » Il tendit sa main à la blonde pour que l’équilibre soit respecté à la descente, relâcha ensuite en pointant une image d’or. « Attends tu m'as dit une terre, celle là ? Qu'on voit entre les deux arbres là... mazette, j'ai jamais autant aimé habiter une ville en fait. » On ne voyait rien d'autre qu'un carré d'or nébuleux. L’éclat scintilla un temps avant de se mettre à bouger, le volatile haut dans le ciel et la consternation sur le visage de l'américain. « On ne peut vraiment jamais faire confiance à ses yeux par ici. » Bougonna le fils du Don. Il en allait de même pour Arcadia et ses mystères. « Parfois je me dis qu’il va y avoir un autre orage, une éclipse, une tempête, un tremblement de terre et pouf, ils disparaîtront comme ils sont venus. » Il claqua des doigts, l’écho se répercutant entre les feuillages suivis très étrangement par un sifflement intense.

A quelques pas, un serpent sinueux, tête en forme de pyramide et langue vermeil se tenait prêt à attaquer devant le jeune homme. Il s’était souvenu vaguement d’avoir entendu les conseils sur les jergon de la selva mais l’air et la mémoire lui manqua devant l’animal. Il recula d’un pas mais le mouvement sembla exciter le reptile et il ne bougea plus du tout. « Pando… » Mourir ici serait une terrible déconvenue… Il tenta de glisser le fusil de son épaule mais le moindre mouvement semblait imprimer de nouvelles volutes sur l'hydre miniature. « Tu as le choix entre steak de serpent empoisonné ce soir ou Vito frais. » Bon appétit.


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1- Les pieds foulent la terre Smoke and Mirrors ✤ Vito 723123735
2 - Les pieds foulent des trucs pas catholiques c’est la misère stabstab fight fight
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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Mar 9 Oct - 16:20



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Une carrière était éphémère. La gloire n’offrait que rarement, cette éternité que tout le monde semblait envier. Pas elle. Pas d’argent, ni même de prestige, mais simplement l’assurance de mourir sans souffrir. L’être pour la mort, seul être à avoir conscience de son terrible destin. Cruelle qu’était la vie au travers de cet optique chaotique. Pandore s’y était perdue, dans ce désir de devenir plus qu’une simple humaine. Célèbre pour sa faute plus que pour ses vertus, il fallait rappeler qu’elle était la fautive. Inspirant sans doute le pêché originel de la bible. La femme coupable, la première à venir briser les espoirs de l’humanité. Pandora ne répéterait pas les erreurs du passé. Mieux valait détruire l’objet plutôt que de prendre le risque d’offrir du pouvoir aux mauvaises personnes. La Nuova était mauvaise comme la peste. Revenant sans cesse, de mal en pire. Qu’importait le prix de la cure de cette ville, l’humaine en trouverait la source. Impossible d’y renoncer, à cette quête de liberté. Pandora devait s’assurer de bien des idées, démêler la vérité des absurdes mensonges de ses aînés. Vito pouvait être un mensonge de plus, espion de l’ombre envoyé par son paternel dans l’optique de se renseigner sur les associés. Difficile de venir affirmer, la blonde doutait, mais questionnait tout de même son partenaire, dénonçant alors une certaine forme de confiance en lui. Il n’était pas méchant, elle le saurait pensait-elle, elle le devinerait sinon. Qu’importait, la blonde ne capitulait pas à l’idée de trouver des alliés dans cette basse société qu’était celle des mafias. Question posée, marche reprise. Prononcée dans le blanc des yeux pour s’assurer qu’il avait réalisé qu’elle était en train de mettre en jeu l’expédition. S’il répondait de façon hasardeuse : retour en arrière. Une solution nécessaire, qui ne risquait pas de lui plaire, mais qui avait le mérite de fixer la tension en accord avec l’atmosphère. Il répondit clairement, sachant pertinemment ce qu’elle voulait savoir. En fait, il n’avait pas le choix aujourd’hui. La jungle, Pandora, mais certainement pas les larbins de son père pour venir lui sauver la mise.  « Super, ça évite un conflit inutile.  » Parce qu’elle ne comptait pas rentrer dans ce sujet de suite. Enfin, elle le pensait. Il entama la conversation, naturellement. Venant évoquer les dieux, les panthéons et tout un monde dont il était un membre à part entière. Prophète, objet précieux convié par les dieux. La mortelle avait conscience des capacités de son interlocuteur. Sa grand-mère l’avait préparé à tout, même à devoir affronter le sang d’un individu de son style. Puissant venin, mais surtout, le meilleur moyen de réduire à néant une présence divine dans un corps. Précieux pour les humains, ce garçon.

Il s’interrogeait. Journaliste en action. La mortelle était trop concentrée sur ses pas, trop fixée vers son objectif. De la terre retournée, des espaces géométriques qui seraient la preuve d’une présence humaine ou tout simplement un type de plante étranger à la région, mais glissé par l’humanité dans la forêt boisée. Tout et n’importe quoi. Une oreille l’écoutait, l’autre tentait de ne pas trop perdre le fil de la nature en action. Pandora sentait la sueur sur son front, qui se déversait sur sa poitrine. Atmosphère lourde et désagréable. Un léger moment de doute, qui vient heurter la blonde : remplacer les humains ? Non, impossible. La colère n’avait pas sa place aujourd’hui, la confiance devait régner pour s’assurer qu’il ne tombe pas la tête la première dans un rocher. Actions communes, moment d’échange et de regards croisés. Elle n’osa pas lui répondre avec trop de précision, préférant noyer le poisson sur ses idées.  « Ils ne sont rien sans nous. Ils ne sont rien, tout court.  » Parce que tout le monde savait que Pandora Ioannis avait un problème avec l’autorité, mais tout le monde accusait la jalousie. Non, elle ne l’était pas, dévorée par le vice de la jalousie, loin de là. Elle avait la haine, contre ces derniers. Vito l’avait bien dit : il fallait s’armer contre les divinités, et la mortelle, le faisait avec attention. La demoiselle pouffa alors en entendant le fait qu’ils « jouaient ». En effet, mais désormais ils jouaient avec des fusils et des bombes. Le jeu changeait largement d’échelle.  « Ils devraient s’acheter un vibro, ça éviterait les soirées ennuyeuses.  » Parce qu’il tenait sa main à cet instant et qu’elle affichait un petit sourire moqueur. Oui, son père était un Dieu. Fièrement revendiqué, mais elle ne visait pas nécessairement le plus célèbre coureur de jupons du panthéon. Moment brisé alors que Vito, fut persuadé de trouver une piste. La blonde pencha la tête, admirant la zone et constatant rapidement qu’il ne s’agissait pas de la terre recherchée. Pas besoin de se moquer, il réalisa seul son erreur, tandis qu’elle reprenait la marche. Il proposa une finalité, à toutes ces conneries, bien malgré lui d’ailleurs.  « Sbaf, une éclipse et tout serait oublié. C’est beau de rêver. » La mortelle n’y croyait pas en cette idée, qu’un jour, tout finirait par s’envoler sans demander son reste. Il avait le droit d’espérer, mais cela serait prendre le risque de connaître la déception. Sans façon.

Pensant reprendre sa marche, elle fut stoppée par Vito, qui semblait perdre son sang froid – quel mauvais jeu de mots étant donné les circonstances.  « Un peu de nerf...  » Et finalement, en détournant le regard, elle constata que la place de l’humour était réduite. Un serpent, évidemment. Au risque de le décevoir : ce n’était pas le dernier qu’il risquait de croiser. Tentant un mouvement elle lui fit signe de ne pas reculer, mais trop tard. La demoiselle fit un pas de côté, léger, délicat, impassible.  « C’est un fer de lance, barba amarilla. Si cela peut te rassurer, certainement le moins pire que tu peux trouver dans l’coin... » La demoiselle se rapprocha, pliant délicatement les genoux.  « Vito tu lèves la tête, tu fixes un arbre et tu arrêtes de bouger. Plus tu vas stresser, plus tu risques de finir par souffrir.  » Jambes pliées, glissant une main sous la terre, profitant des feuilles et de la flore sauvage pour couvrir ses deux paumes. Une main fut alors déposée sur la jambe de Vito, sous son genoux. « Tu lèves ta jambe quand ma main se retire. C’est tout, rien de méchant Vito.  » Laissant le serpent s’approcher, et une fois l’animal glissé sur le pied du prophète, d’un geste sec, les mains de la mortelle se dégagèrent pour en chopper la tête. Ayant conscience, d’un potentiel échec.




1. Pandora attrape le serpent et parvient à le maintenir entre ses mains parce qu'elle gère la fougère.
2. Un échec, le serpent l'a mord et s'échappe aussi vite qu'il est venu.





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Smoke and Mirrors ✤ Vito - Sam 22 Déc - 19:19



« Sbaf, une éclipse et tout serait oublié. C’est beau de rêver. » Elle ne croyait pas si bien dire Pandora, la boite encore immatérielle entre ses doigts agiles. Ils étaient encore loin en cet instant de savoir les péripéties à venir, les gouffres intérieurs menaçant leurs entreprises. Les découvertes avaient encore l’odeur boisé des forêts opaques et non pas celles métalliques des sangs versés sur des bitumes brûlants. Il y avait de l’écho dans les paroles de Pandora. Ils ne sont rien sans nous. Ils ne sont rien, tout court. Le murmure pouvait résonner jusqu’aux confins des galaxies, la vérité universelle en magma énergétique. Un bourdonnement sévère résonna aux tempes. Peut-être que les Dieux n’étaient revenus que pour voir leurs fins. Nietzsche avait été formel, le testament clinique sous la simplicité brutale : Dieu – les dieux peu importait ici – était mort. Il fallait bien achever la besogne.

L’idée le fit trébucher une petite seconde, le regard perdu sur l’animal ondulant à ses pieds. Ses mains étaient nues, le pouvoir en fleuve inconstant au bout de ses doigts. Ils le seraient aussi face aux puissances incomparables que les divinités étalaient dans Arcadia. C’était David contre Goliath, l’Humanité vibrante contre la décrépitude d’entités qui n’avaient jamais daigner se soucier d’eux. Il allait trahir n’est-ce pas ? Il avait grandi au sein de corps désormais perdus dans les méandres d’Olympes artificiels, sentis leurs parfums, étreins leurs essences. Vito cilla, l’âme parfaitement résolu. Il était revenu à Arcadia par curiosité, il y restait par conviction. C’était si rare les convictions, si intensément inhabituel. Il en avait assez de se voir soumis aux injustices, d’être témoin de tout ces flics qui vendaient dans un sourire atrophié leurs âmes, de ses dieux si désespérément corruptibles, de tout ces êtres qui se pensaient admirables parce qu’ils étaient si vulgairement cyniques.

Le serpent releva sa tête dans un susurrement moqueur. « Vito tu lèves la tête, tu fixes un arbre et tu arrêtes de bouger. Plus tu vas stresser, plus tu risques de finir par souffrir. » Il pencha son visage, l’œil azur fixe sur celui de l’invertébré. On y voyait des confessions amères et des silences stridents. Les tremblements firent place à un souffle effrayant, la brise calme sous la phobie et la transe. La main de Pandora attrapa le visqueux, la paume céleste contre le corps funeste. Il relâcha un soupir qui s’était tenu en apesanteur jusqu’à présent, les épaules vibrèrent avant qu’il ne puisse enfin se reculer. Elle serrait fort et il jeta un œil sur le visage blond impassible, la machine infernale en branle dans la mécanique destructrice. Pandora était faite pour anéantir, le mal d’abord, probablement le bien aussi. La perception le fit sourire et il tira son couteau pour achever l’animal maintenant qu’il était asphyxié. « Nous voilà avec un repas A tout malheur quelque chose est bon. »  Il inspira sèchement, un reste de trouble au fond des pupilles sombres, la chemise savamment collée par la sueur au bas du dos. « Merci » laissa-t-il filtrer en glas. Il s’était trompé de famille, non ? Il se découvrait des liens irrévocables avec certains inconnus. Loin de comprendre qu’un prophète ne pouvait jamais que se montrer sensible à la présence de celle qui porterait le caractère pusillanime des dieux sur ses épaules, la faute involontaire prévue dans un rire brutal et impudent. On leur fera ravaler leurs sourires et leurs dents Pandora, ne t’en fais pas.

Vito se hissa sur les vallons et monticules de terre glissant, la marche devenue incohérente à travers la forêt foisonnante, le serpent pendant lamentablement sur la lanière extérieure du sac. « Je n’en ai jamais. Parait que ça a le gout du lapin. » Et les dieux, ils avaient quel gout ? Le nez se fronça tandis que la pyramide antique se dévoila enfin de façon plus nette sous leurs yeux ébahis. « En vérité Pandora, je me demande… tu m’as emporté dans ton expédition plus pour me tester moi plutôt que pour trouver cet artefact, non ? » Il connaissait déjà la réponse, la compréhension mâtine sous le sourire enjôleur. Il trouvait cela normal mais il fallait qu’elle le li dise, la transparence utile entre eux maintenant qu’ils se voyaient rattachés par des projets plus grands. « On devrait stationner ici ou poser un camp avant d’entrer dans cet endroit… » La porte de la pyramide semblait un gouffre, une ouverture sur le néant et ses mystères.

Il ravala sa salive dans une peur dédaigneuse.


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