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Broken Crown

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Broken Crown - Mer 26 Sep - 19:08



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SINEAD & ALEJANRO
Touch my mouth
And hold my tongue
I'll never be your chosen one
I'll be home, safely tucked away
You can't tempt me if I don't see the day



Boston, 19h07 arrêt de métro Boylston. Il fait chaud, les rues sont pleines. Ça rigole, ça sourit, ça s’énerve, ça s’égosille. Contre tout et rien, les bus trop lents, les piétons trop pressés, mais Jan, toi, ça te ferait presque sourire, de voir tant d’humanité. A quelques kilomètres seulement d’Arcadia, la vie a une autre saveur. Y’a pas de guerre qui se profile ici, pas de peur qui pulse sous le derme des habitants. Quelques heures de séparations et un autre monde. Et ça fait du bien, de souffler sans avoir l’impression d’avoir la mort au cul - la vraie, pas celle qui t’habite depuis des années. T’as les joues un peu creusées Jan, la perte de poids qui commence à se voir sur le physique musclé du second de la Calavera. Pourtant, tu vibres toujours autant Flores, hyper activité flamboyante, feu ardent sous la carne. Remercions l’ambroisie et les drogues des Terribles pour ça. T’as trouvé que ces substituts depuis la rupture avec O’Reilly. Et même si ça te convient assez bien, énergie au firmament et efficacité redoutable, les douleurs, elles, ne cessent pas. Les tremblements sont légers mais les maux de crânes et les crampes dans les muscles ne diminuent pas. Et ne parlons pas des hallucinations qui te créent une nouvelle réalité à mesure que les jours passent. Mais il reste beau et craint le capitano, malgré son corps qui fulmine et sa tête en charpie. Car si on ne te connait pas vraiment Jan, on ne voit pas à quel point t’es sur le point de t’écrouler. Tu en fais trop pour les tiens. Tu ne te reposes pas assez, tu oublies de manger malgré un hybris qui se rappelle à toi chaque jour qui passe. Tu vogues de drogue en drogue pour combler les trous créés par Huntington. Tu acceptes mission sur mission, entraines les petites chicas et Maria, écoutes chaque ordre et réussis tout sans jamais faiblir. Mais les hommes, Jan, ils sont faillibles. Et tu sais ce que tu vis, là ? Le tressaut d’énergie avant de vraiment tomber dans la pénombre. Jute avant de clamser, y’a toujours un pic d’adrénaline. Tu es dedans Jan. A voir combien de temps il dure chez toi.

Au final, le testament a Mexico c’était une bonne idée.  Au moins, ils auront tout, qu’importe ta finalité. Au moins, tu serviras à quelque chose même quand le dieu et la maladie feront de ta chair, leur goûter.

Boston, 19h18, arrêt de métro Boylston. Sinead est en retard et tu commences à t’impatienter. Tu détestes les gens qui ne respectent pas leur propre horaire et si tu es venu jusqu’ici, dans cette ville, pour elle, ça ne veut pas dire que tu as toute la nuit devant toi Flores. Même si ça pue pour ta jolie gueule à Arcadia, tu refuses de rester éloigner des tiens trop longtemps. T’as peur pour eux. T’as peur pour elles. T’es complètement paniqué pour lui. Car la guerre va exploser et vous êtes en minorité. Vous avez la violence, la rage et la colère. Mais deux mafias face à trois, ça fait déjà pencher la balance d’un côté. Et pas le tien. Alors ce soir Jan, t’es bien décidé à causer à Reed. De son clan, du tien. Et aussi de vous. De ce lien qui vous unit et que t’as découvert à Mexico. Un peu mal à l’aise le capitano, d’apprendre à une ennemie officielle que tout les deux, vous ne pouvez vous entretuer…Car on ne fait pas couler le sang de sa famille quand on est un Flores.

La chevelure de feu qui apparait enfin dans la rue. Clairement, elle ne tient quedal de ton côté Jan,  y’a  trop d'irlandish en elle. Sa peau laiteuse est à l’opposé de la tienne marbrée, ses yeux trop claires, ses hanches pas assez voluptueuses. Dommage pour la jolie Reed, qu’elle est récoltée du mauvais côté de la famille - dieu compris.  " Rappelle moi de t’acheter une montre la prochaine fois Sinead. "  que tu balances, avec toujours son prénom en entier qui ponctue tes répliques. Sinead Reed. Alejandro Flores. Sinead Alvarez. Alejandro Alvarez. " On va prendre un café ? "
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Broken Crown - Mer 26 Sep - 23:28

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Elle souffle et renverse sa tête vers le ciel gris. C’est pas ce soir qu’elle va réussir à mettre la main sur la leprechaun qu’elle a suivie depuis Arcadia. Quelle idée à la con de la traquer jusqu’à Boston. Mais en même temps, depuis qu’elle est sortie d’Arcadia, elle respire mieux. L’épée de Damoclès qu’elle sentait au dessus de sa tête s’est comme qui dirait volatilisée. Sans doute est-ce parce qu’elle est toute entière consacrée à sa tâche principale, celle qui justifie qu’elle ait quitté un temps sa ville natale. Boston est, en tous points, dépaysante, comme ville pourtant pas si éloignée d’Arcadia que cela. L’intérêt, c’est que si créatures ou dieux elle y croise, on est loin d’avoir des allégeances arrêtées. C’est novateur, alors qu’elle se sent étouffer dans la ville divine où les factions s’arment et se préparent au combat final.

Un coup d’œil à son portable pour avoir une idée de l’heure, et la voilà qui éructe un juron coloré avant de se ruer vers la première bouche de métro dans son champ de vision. Elle va être en retard, alors qu’elle avait elle-même fixé l’heure de rendez-vous. Et vu le manque de réseau dans les souterrains, pas moyen de prévenir celui qui va l’attendre. Tant pis, elle trouvera bien un moyen de se faire pardonner, en faisant en sorte que son compère de la soirée soit rassasié à la fin du dîner.

Il l’accueille sans aucune pitié et elle lève les yeux au ciel. « J’voulais te prévenir, j’ai pas pu, désolée ? » Et la voilà qui prend le bras du capitano aux joues sacrément creusées depuis la dernière fois. En même temps, s’il ne se nourrit plus que de café, elle ne va pas se poser de question pendant longtemps. En tournant le dos aux Boston Commons fermés pour l’heure, elle l’entraîne vers une rue animée et guette la première enseigne appétissante, tout en maugréant :« T’as que la peau sur les os, Alejandro. Doit bien y avoir un sushi à volonté qui te remplumera un brin. Et puis j’ai faim, moi. La traque, ça creuse. » Et sans préciser ni qui, ni ce qu’elle a traqué, elle le précède dans un japonais à volonté déjà bondé.
« Calez-nous n’importe où. », qu’elle suggère à la serveuse.

À côté de la porte des chiottes, forcément. Une table bancale, qui ne sera certainement pas suffisante pour tout ce que va probablement engloutir le Mexicain mais ils l’auront cherché, va, à les placer près des effluves sympathiques des fins de repas difficiles. La carte leur est apportée, ainsi que deux grands verres d’eau avec des glaçons, et Sin s’appuie contre le dossier de sa chaise, pour commenter : « On est quand même mieux ici qu’à prendre un vulgaire café. » Un bruit de chasse d’eau ponctue cette affirmation. « Oui bon…, le fait qu’on ne les connaisse pas ici a à la fois ses avantages (personne n’ira les balancer) et ses inconvénients (on les place un peu comme des touristes), elle se racle la gorge et l’invite à causer : « T’avais l’air pressé de me voir, qu’est-ce qui était si urgent ? »


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Broken Crown - Jeu 27 Sep - 12:18



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SINEAD & ALEJANRO
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Elle attrape ton bras, sans se soucier des alliances formées entre vos deux mafia qui normalement, vous quémanderaient de vous abattre. Mais ici, à Boston, y’a ni courtisane ni capitano. Ni guerre, ni combat. Y’a que Sinead et Alejandro, unis par un patronyme en commun qui ferait couler leur sang si ça se savait à Arcadia. Royaume et Calavera a jamais lié, par la rage et la colère de deux têtes couronnées et maintenant par deux mères qui ont été élevé ensemble et se sont séparées sans se soucier que leurs enfants seraient ennemis jurés.
Tu te laisses trainer Jan, ne répliques pas face à la remarque de Sinead qui te fait pourtant trembler. Ça se voit tellement alors ? Que t’as perdu du poids et que ton corps commence à devenir celui de ton dieu ? Que les muscles fondent et les os transparaissent sous le derme ? Que les ombres ne sont pas seulement dû a la fatigue mais aussi aux creux dans la chair ? Tu grimaces un peu, agacé de voir que même Sinead perçoit ta faiblesse alors que tu te pensais encore capable de crépiter sous un feu qui te brûle plus qu’il ne crame les autres ces derniers temps. Et puis y’a le mots sushis qui éveillent l’hybris. Car depuis un mois, la faim humaine ne se rappelle plus à toi et c’est quand le dieu se réveille, qu’elle ronge ton estomac. C’est comme se prendre une balle en plein dans le bide sans s'y attendre, ça fait tellement mal qu’il faut que tu dévores tout ce qui passe sous tes doigts. Tu meurs littéralement de faim Alejandro, à force d’oublier de te nourrir car tu n’en as plus le besoin. Mais le dieu, lui, n’oublie pas et sous la verbe de Reed, il grogne et se lèche la lipe à l’idée de faire un massacre autour d’une table.

Le bruit de la chasse d’eau qui t’arrache un demi-sourire Alejandro. Il est où le soleil de Delray ? Elle est où l’étoile filante qui vrille dans les vies des autres, illumine tout et se barre aussi vite ? Loin, très loin, écrasée sous le silence d’un commandante qui a eu besoin de quelques minutes de laisser aller et a pris son second comme pause goûter. Image écrasée, souvenirs noyés, se rattacher au présent et à la rouquine qui commence à parler. Urgence. Les prunelles qui vrillent à droite à gauche, le malaise est tangible, tu ne sais pas trop par où commencer, surtout que t’as la tête ailleurs, hypnotisé par les assiettes qui te passent devant mais ne s’arrêtent jamais sous tes crocs. La Faim. Ah Puch qui ronge son vassal, la carcasse cognée, l’estomac qui hurle, vide depuis hier soir.  « Manger. » que tu balances comme principale urgence de la journée. Tu appelles le serveur, commande toute la carte en te fichant bien de ce qui peut te plaire vraiment. « … bonne idée le à volonté ! » que tu murmures, gamin aux crocs acérés et au front perlé de sueur à force de contrer les maux d’une maladie et les douleur d’un dieu qui joue à sacrifier ton humanité.

Tu évites le sujet Jan, tu t’emmures dans le silence une seconde fois mais vous ne pouvez pas attendre que les plateaux soient apportés… Vous n’êtes peut-être pas à Arcadia, protégés à Boston, mais la guerre ronge quand même votre myocarde et... « J’ai trouvé les Alvares. » … balancé de but en blanc la raison de cette entrevue. Tes yeux noirs planté dans ceux clairs de Sin. Ton teint marbré face à celui opalin de la rouquine. « … Sinead, ta mère et ma mère, elles… » et être stoppé par les sushis qui débarquent par dizaines.  Tes pupilles qui se dilatent, comme un animal face à sa proie. Les lames qui crépitent, le dieu qui bondit dans ta carcasse et l’impossibilité de contrôler les crocs qui sous la faim, se dévoilent. Pas de baguette pour toi Alejandro, t’en as rien a foutre qu’on te regarde comme un fou qui gobe le poisson sans faire attention.

Et oublier de finir ta phrase, alors que les sushis sont avalés, les makis gobés et l’hybris dévoilé sans honte à Sinead Reed que tu laisses sur le bas côté avec un début de réponse sans point de conclusion.
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Broken Crown - Sam 6 Oct - 10:10

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Si elle avait su que la nourriture aurait cet effet hypnotique sur le Mexicain… Elle aurait peut-être attendu de parler sérieusement avec lui avant d’aller bouffer. Le café était peut-être une bonne idée, finalement. Mais elle reste confiante, ils sont en terrain sûr, personne ne les connaît ici, et donc personne ne lorgnera bizarrement sur eux. Une nouvelle fois, la carte est intégralement commandée, et elle ne sourcille plus. Elle l’a déjà vu à l’œuvre et, même si elle ne posera sans doute jamais directement la question, elle suppose que le dieu qu’il abrite le consume de l’intérieur.

La table va être trop petite pour tout contenir, mais elle a aussi confiance dans la capacité des gens dont c’est le métier d’anticiper et de ne pas tout apporter en même temps. Les soupes et salades sont apportées en premier, et Flores commence à parler, d’un sujet qui allume immédiatement une lueur dans les yeux de la rouquine. Voilà aussi la raison pour laquelle elle a accepté de le voir un peu n’importe quand, et a profité du fait d’être à Boston pour se rendre disponible. Les Alvares, la famille de sa mère. C’est qu’ils se sont tenus au courant de leurs existences respectives, aussi curieusement que ça puisse paraître. Comme si maintenir un lien ténu par messagerie téléphonique permettait peut-être de conjurer le mauvais sort et de les prémunir contre une éventuelle fusillade entre leurs deux Mafias. Elle avait su qu’il avait pris cher après leur soirée frites avec Brazzi. Il avait eu vent, brièvement, du fait qu’elle-même avait eu sacrément chaud côté Royaume. Il y avait un lien qui s’était tissé, dans cette faveur dûe, dans cette volonté commune de tenter d’enrayer la guerre, et dans cet accord tacite de s’éviter pour ne pas avoir à s’entretuer à Arcadia. On fait comme on peut, hein. Apprenant qu’il se rendait au Mexique, et tiraillée par cette envie qu’elle avait étouffée d’en savoir plus sur sa mère, et donc les Alvares en général, elle avait résisté à la tentation de contacter cet enfoiré de Costilla, et avait fait un pari -encore un- en priant Flores de se renseigner pour elle -seulement pour localiser les Alvares encore en vie, peut-être à Mexico même.

Alors elle est un brin fébrile quand il met le sujet sur le tapis. Elle ne sait pas vraiment à quoi elle s’attendait, avec cette entrevue, en vérité. Un échange de bons procédés. Un besoin d’apaisement. Une discussion entre gradés de mafias ennemies… Et finalement, il a des choses à lui apprendre sur sa mère. Sauf qu’il commence sa phrase, et s’arrête en plein milieu pour se jeter sur les rouleaux de riz vinaigré et de poisson cru qui viennent d’être déposés devant eux. À mains nues, il attaque la montagne de makis et de sushis et elle trouve les interstices brefs où elle peut piocher dans les victuailles. Sauf qu’elle n’a pas vraiment faim là. Enfin si, mais c’est moins son estomac que son âme qui gronde, présentement. « Quoi, « ta mère et ma mère » ? Tu peux arrêter avec ton suspense de merde ? » Elle dit ça d’un ton badin, comme si ce n’était pas si grave de la titiller avec une affaire pareille. Une gorgée de soupe miso, pour faire passer un maki qui ne veut pas glisser tranquillement. La gorge nouée d’appréhension, mais le visage qui reste placide et le timbre qui ne tremble pas quand elle reprend, un peu railleuse : « Elles se connaissaient, ça, je crois que c’était évident quand on était ados, hein. » Elle ne sait pas, tiens, si la mère de Flores est morte. La sienne, si, mais elle n’en a jamais vraiment touché mot au capitano, par pudeur, et par refus de tendre le bâton pour se faire battre. Mais de battre, là, son cœur tambourine alors qu’elle attend, les baguettes qui serrent un sushi saumon à l’en briser, et les billes accrochées au visage du morfal. « Que pasaba con nos madres ? », elle insiste, passant à l’espagnol, naturellement, comme pour appeler à des confidences précieuses.

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Broken Crown - Dim 7 Oct - 1:33



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Sinead qui a envie de connaitre ce que le capitano masque dans son silence. Colère tangible chez la courtisane, qui, si elle domptait le feu, aurait cramé le fornica sous l'avidité de comprendre ce que cache le second de la Calavera. Mais Alejandro, il est trop occupé, à dévorer, gober, s’empiffrer, à faire crépiter les braises qui lentement, se transforment en flammes dans son ventre et embrasent tout le reste. Madre de dios que c’est bon, qu’il se murmure dans la tête, alors que les mots de Sin pique ses souvenirs mais ne l’accrochent pas encore à la réalité. Les mains qui voguent d’une assiette à une autre, les yeux qui brillent, la lippe suintante et le Dieu qui se calme au bout de la centième bouchées, de l’énième bout de poisson et du troisième bols de riz vinaigré gobés comme des bonbons.

Et souffler, brutalement, sous l’énergie que ça demande, de manger avec autant de rage et de rapidité. L’espagnol utilisé par Sinead, c’est bien la seule chose qui oblige Alejandro à relever les yeux en sentant son ventre se gonfler. Le corps réclame un pause, l’hybris se calme et le Dieu s’endort, ronronnant comme un jaguar qui vient de se remplir la panse. « Si…Désolé, je… ne maitrise quedal. » Faute avoué, à moitié pardonné qu’on dit, non ? Les mains sont nettoyées, tout comme la bouche et le second de la calavera s’adosse a son siège, la fatigue qui assombrit ses prunelles. Il sait qu’il doit parler, expliquer, raconter à Sin ce qu’il a appris à Mexico. Mais comment balancer une telle bombe alors que leurs deux mafias sont déjà en guerre ouverte ? Que Jan s’amuse à acheter des petites entreprises dans Industrial District depuis début août, en sachant pertinemment que le Royaume fait de même ? Qu’il fout en l’air leur plan en y foutant le nom de Flores ?  Ah Puch ricanerait s’il ne dormait pas déjà profondément, de sentir son vassal monter en puissance de semaine en semaine alors que sa santé dépérit de jours en jours. L’esprit de Jan qui s’accroche encore un peu alors que son corps, lui, a déjà tiré a révérence.  

L’intérieur de la joue est mordillée, il attend Jan, ne sait pas trop quel mot utiliser, comment dire ce qu’il a sur les contours du myocarde depuis son aller-retour à Mexico. Il sait pas faire, Flores, quand faut parler simplement et révéler la vérité d’un coeur maintes et maintes fois explosé. La pression qui monte, il la voit dans les yeux de Sin. Et le silence qui devient pesant alors que des assiettes sont poliment retirées de la table mais que Jan, ne lâche pas des yeux celle qui fait à présent parti de sa famille. « Nous sommes cousins. » Et synthétiser là où une argumentation aurait été inutile. « Ta mère et ma mère sont soeurs Sinead. Y’a le même sang qui coule dans nos veines…. Nous sommes tous les deux des Alvares. » Alejandro dont la madre a pris le nom de famille du padre. Mariage par alliance, famille respectée aux s’unit à celle d’un narco-trafiquant. Car ça sert à ça, les mariages, à lier des identités, à mélanger des puissances et à créer des enfants prêts à se lancer dans une guerre. Mais on ne tue pas son propre sang. On ne touche pas à ceux qui font partis du même clan.
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Broken Crown - Lun 12 Nov - 19:06

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Y a des choses que Sinead ne sait toujours pas sur sa mère, à commencer par comment et pourquoi elle est morte. Y a des choses qu’elle ignorera certainement toujours. Mais y a quelque chose qu’elle n’avait pas imaginé, malgré ce que le journal de sa mère pouvait raconter, dans des ellipses et des allusions parfois très énigmatiques : que sa mère avait une famille plus grande que ses seuls parents. Que les Alvares, là-bas, au pays, ils avaient pas chômé. Que sa mère était la deuxième d’un trio de filles Alvares, soudé jusqu’à son départ, et soudainement brisé, une fois à cause de son rapprochement avec un Irlandais, une autre fois avec la mort de la benjamine. Mais de là à imaginer que derrière « ma sœur », il aurait fallu savoir de laquelle Almira parlait, c’était tout un monde que Sinead n’avait jamais vu venir. Aussi lorsqu’il releva les yeux vers elle, Sinead n’y vit pas le regard caractéristique des Alvares, mais elle y vit une intensité qu’elle avait rarement perçue chez le capitano, et elle commençait à se dire que c’était une connerie de lui proposer de se retrouver à Boston. Territoire neutre, certes, mais s’il lui venait l’esprit de la refroidir ici, les nouvelles de sa mort ne remonteraient pas aussitôt à Arcadia.

Toute à ces considérations propres à la survie à venir ou raccourcie, elle ne comprit pas ce qu’il lui disait, malgré la simplicité crasse et enfantine de la première phrase articulée. Cousins quoi ? La suite confirme, précise, souligne l’absurdité de la situation et Sinead recule sa chaise qui couine sur le carrelage blanc cassé. Elle prend de la distance, elle le regarde, les mains bien posées à plat sur la table, prête à se lever et hésitant toutefois devant cette envie de mouvement. Et puis bientôt les lippes s’étirent de part et d’autre de sa mâchoire et c’est un éclat de rire qui mue en fou-rire, qui la prend et ne la lâche plus. L’hilarité succède à la stupeur, le rire comme unique défense face à ce qui ne peut être vrai, qui ne doit pas être réel, qui ne sera qu’une vaste blague, une plaisanterie jetée à la face du monde. Eux, cousins ? Et puis quoi encore ?!

Mais le visage du capitano est toujours grave et le rire se tarit, la chaise se rapproche, les mains passent un instant sur le visage de la rousse, presque comme un masque, alors qu’elle détaille les traits de l’Alvares-Flores. Elle reste perplexe, l’Américaine. Ça serait trop beau pour être vrai, non, ce cousin qui se découvre une parente dans la mafia opposée, alors même qu’une interdiction de passage est sur sa tête depuis qu’il a joué au con et que le Royaume a décidé de lui rendre la monnaie de sa pièce. Un instant, un seul, elle s’imagine annoncer l’impensable à Fiona -à Mairead, même. Et puis la seconde d’après, c’est une vision de rouquine crucifiée qu’elle esquisse, et efface en secouant la tête devant cette issue macabre. Non.

« Tu te fous de ma gueule ? » Non, Sin. C’est évident qu’il ne se fout pas de ta gueule. Ça se voit à ses traits, à l’appréhension palpable etc. Elle s’enfonce sur son dossier, main qui s’embourbe dans ses boucles couleur du feu. « On est dans la merde, cousin. » Elle accepte. Elle comprend. Elle veut bien y croire. Ça n’arrange absolument rien à ses affaires, et ça va certainement tout compliquer, encore. Mais après tout, cette semaine, depuis la soirée avec Augustin, n’est qu’une succession de conneries toutes plus grosses les unes que les autres, à croire que l’univers veut voir jusqu’à où elle est capable d’encaisser et d’avaler les couleuvres qu’on lui propose -qu’elle se sert toute seule aussi, ne soyons pas aveugles non plus. « Alvares ? Putain. » Elle est partie, son éloquence, sa verve, sa morgue verbale. Pour l’heure, elle a le sifflet coupé, la courtisane, les jambes sciées, et les bras qui ne peuvent plus se tendre pour cogner. Elle ne l’avait pas vu venir, ce coup-là. Elle fouille les poches de sa veste et en tire un paquet de clopes. Oui, ils sont dans un restaurant, mais jusqu’à preuve du contraire, elle n’a pas vu d’écriteau indiquant qu’ils n’ont pas le droit de fumer ici. C’est un jap à volonté, pas un trois étoiles ! Elle l’allume, tend paquet et briquet à son compagnon de table. Ça a mis un frein à sa faim, là, cette histoire. Il va vraiment falloir qu’elle mette la main sur la leprechaun qu’elle a suivie ici, parce que sinon sa chance pourrait bien finir par s’épuiser, là.

Les volutes s’enchaînent sans qu’elle ne dise rien d’autre. Elle le fixe, il la regarde, et elle ne sait pas quoi faire, pas quoi dire. Ils ont le même sang dans les veines, et ça, ça veut dire quelque chose aux yeux de Sinead. Plus moyen de l’abattre froidement -déjà qu’après avoir pu discuter avec lui, ça lui ôtait un peu l’envie de le dérouiller sans autre forme de procès. Pas moyen de faire couler le sang de Flores, et ça devient complexe vu les échauffourées et les hostilités qui grimpent toujours un peu plus. Elle tousse un coup, s’éclaircit la gorge et rompt le silence instauré tacitement : « Bon. Parlons peu, parlons bien. L’option de régler nos comptes proprement part en fumée, là-dessus je pense qu’on est d’accord. Question d’honneur familial. » Ça aurait été plus évident plus tôt. Sinead comprend mieux pourquoi les mères se sont interposées et ont refusé de les laisser se cogner quand ils étaient adolescents. « Ça aurait été peut-être plus simple qu’on nous le dise quand on était encore gosses. Mais elles devaient avoir leurs raisons. » Des gangs hostiles l’un à l’autre, probablement. « T’as une idée de comment tu te proposes qu’on gère cette histoire ? Personne ne peut savoir, si ? » Elle voit mal comment ils resteraient en vie si ça venait à se savoir, leur lien de sang, leur proximité familiale. Va falloir ruser.


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Broken Crown - Dim 25 Nov - 10:34



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SINEAD & ALEJANRO
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Il s’attendait à de multiples réactions Jan. La violence, le rire, le silence, le départ. On parle de Sinead Reed, sa réputation n’est pas inconnue, ils ont la même fougue et la même façon de concevoir la vie. Il n’y a qu’à se souvenir de leur petite altercation sur les docks des années auparavant. Malgré le sang, les bleus et la douleur, aucun ne voulait abandonné. Il a fallu des flics pour les déloger, des barreaux pour les calmer et des parents pour les éloigner. Et quand la courtisane du Royaume explose de rire, Alejandro Flores comprend qu’ils ont bien plus en commun que ce qu’ils pensaient. Lui a eu la même réaction, avant de demander des explications. Lui n’a pas pu retirer ce sourire sur son visage, même après quelques minutes en cours de généalogie. Lui était bloqué sur l’image de Reed tué par sa Reine et lui, sacrifié par son Commandante. Lui y pense toujours. Conscient qu’une révélation comme celle-ci peut leur couter leur tête, ils doivent décider de ce qu’ils en feront avant de se retrouver face à leur chef.
C’est le silence qui habite le capitano alors que Sinead continue de parler toute seule. La faim lui ronge l’estomac, il n’y a plus un sushi sur la table et il hésite à en recommander un plateau. Il a mangé pour trois en l’espace de dix minutes à peine. Elle verra que quelque chose est différent. Que quelque chose lui bouffe l’existence. Dieu inconnu au bataillon peut-être mais hybris compris assez vite pour tout ceux qui ont partagé un morceau de vie avec Flores. On l’imagine habité par un dieu solaire, qui lui crame l’intérieur comme un putain de feu. On le pense vassal d’une divinité lumineuse, bien que ses dons soient à l’opposé de la lumière. On ne sait pas réellement qui l’habite mais on sait que c’est la faim, son principal soucis. Alors pendant que Reed accepte la révélation, d’un geste il recommande une autre assiette, incapable de rester avec le ventre qui se contracte et l’estomac qui gargouille. Les secrets vont lui bouffer l’esprit, le dieu, le bide. Quand au coeur, il a déjà été dévoré par un homme incapable d’accepter.

La cigarette proposée est refusée d’un geste poli. Il ne fume jamais Jan, un sportif de son niveau, ce serait illogique. Il y tient à ses poumons, même s’ils font n’importe quoi depuis quelques mois. Hypnotisé par les volutes de fumée, Sinead fume comme un autre qu’il ne connait que trop bien. L’image est rapidement oubliée, l’heure n’est pas à la douleur mais bien aux plans de batailles.  « J’pense que mon père savait pas. » Reed ne serait plus en vie si c’était le cas.  La réflexion est pour lui, bien qu’il l’ait balancé à voix haute. Enrico Flores n’aurait jamais laissé du sang de sa famille au sein du Royaume. Question d’honneur. Qu’importe que les Alvares soit la branche de l’épouse, le patriarche Flores n’aurait jamais accepté de savoir que du sang mexicain gambadait parmi les lutins. L’esprit revient dans le présent quand Reed demande s’il doivent en parler. Un sourcil est arqué, les coudes posés sur la table et les yeux noisettes ancrés dans ceux de la courtisane.  « Comment penses-tu que ta Fiona et Costilla prendront la nouvelle ?» Ta Fiona. Il sait, Jan, à quel point la reine du Royaume est proche de ses sbires. Comme il sait qu’utiliser le prénom de son commandante lui brûlerait la langue. Il ne veut pas y penser, veut oublier, veut rayer ces émotions que cet homme lui fait ressentir.  Son nom permet de mettre une distance, d’oublier que pendant quelques jours, ils étaient autre chose qu’un chef et son second.  « J’parle pour moi, mais j’ai encore quelques trucs à faire dans ma vie avant de crever. »  Car ça arrivera assez vite, il le sait Jan, en est tellement conscient qu’au point où il en est, il doit s’assurer que Reed ne soit pas porteuse du mal qui le ronge. Question d’honneur familial comme elle a si bien dit. Et il a eu le temps d’y réfléchir le capitano, entre Mexico et ce rendez-vous entre deux sushis. En parlant d’eux, la seconde fournée arrive à son plus grand plaisir. Les yeux qui lorgnent sur le plat, qui remontent vers Reed, il se fait violence pour continuer ce qu’il a à dire.  « Notre seule chance c’est de garder le silence et si… Si on se retrouve l’un en face de l’autre un jour…»  Il repense au cou de l’autre courtisane, a un léger sourire en revoyant la vision d’horreur dont il est si fier.  « On aura qu’à finir c’combat qu’on avait débuté y’a 20ans. Entre cousins, c’est habituel de s’taper dessus, ça ne veut pas dire qu’on doit se tuer. »  Même si ça finira comme ça. Jan dont l’image de la famille n’est pas celle de Reed, c’est aux poings qu’il a été élevé et c’est avec eux qu’il va finir.  « Par contre, faut que j’te parle de quelque chose. Mais si tu l’balances, j’le saurais et t’auras gagné qu’une mort prématurée. »  La voix est calme, malgré les mots balancés. Si Sinead raconte ce qu’il a à quelqu’un, ça ne lui servira pas, il crèvera bientôt le capitano. Mais elle, elle a surement encore la vie devant elle, et s’il sait qu’elle l’a balancé… elle aura une armée de sicarios qui viendra la chercher.  « Est ce qu’il t’arrive d’avoir… des tremblements ? Ou l’impression que te n’contrôles plus ton corps, ton esprit… De voir des choses que tu devrais pas voir ?»  Et il a peur de la réponse Jan, cousine ou non, il préférait donner la mort d’une balle dans l’crâne que de donner en héritage une maladie comme Huntington.
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Broken Crown - Sam 1 Déc - 10:10

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L’avait-elle vue venir, la révélation sur un lien les mettant tous les deux en danger ? Certainement pas. Elle s’attendait à tout sauf cela, et maintenant, pied au mur, il allait falloir décider ou de se laisser abattre, bloquée, ou bien de grimper et de tenter de voir ce qu’il se passerait de l’autre côté. La clope au bec, Sinead écoute tranquillement ce cousin sorti de nulle part : elle hoche la tête de façon affirmative quand il suppose que le père Flores l’ignorait. Pour sa part, elle peut mettre sa main à couper que son propre paternel devait le savoir, que sa belle-sœur était mariée à une grande famille de la Calavera. Quant à savoir s’il avait fait des efforts pour éviter Delray pendant longtemps, elle n’en savait rien. Peut-être. Peut-être pas.

Elle ricane, bien sûr, quand il parle de sa Fiona. En un mois, le lien s’est sacrément dénoué avec la souveraine. Nemhain a été piquée par le châtiment si prestement imposé par la main incandescente de Eithne. Si la graine de la subversion n’a pas encore éclos, il va sans dire qu’elle se retrouve parfois à se demander ce qu’elle fout encore au Royaume alors même que son cœur oscille et voudrait réclamer justice. La déesse se sent bafouée ; l’humaine se sait coupable même si la peine prononcée par le jury unique a été appliquée avec trop de violence.
Non, elle est bien sûre que sa Fiona prendra l’information très mal. Surtout que Flores a porté la main sur sa sœur de cœur, alors forcément, tout s’emmêle et tout se complique. Pas moyen de souffler mot de ce secret à la Reine. Pas moyen même d’en parler à quiconque de proche, à vrai dire.

« Si ça peut te rassurer, je n’ai pas prévu non plus de tirer ma révérence aussi tôt. », concède-t-elle alors qu’il lui confie vouloir encore rester en vie. La conclusion est la même pour les deux, il va falloir garder le silence sur ce lien inattendu. Quant à devoir s’affronter sur le champ de bataille, il suggère une issue qui fait ronronner Nemhain éveillée et mêlée à la conscience de l’humaine. « Ça me plaît bien, régler ça comme ça. » Et sûr qu’ils n’auront pas l’obligation d’en finir une bonne fois pour toutes. Elle boit une gorgée d’eau, pioche dans l’assiette débordant de makis rapportée quelques minutes plus tôt. Elle arque le sourcil quand il s’engage sur la voie d’une autre discussion -annexe ou liée ? elle le saura bien assez tôt. La menace étire un sourcil carnassier sur ses lippes, et elle hausse les épaules, l’air pas impressionnée pour un sou. Elle avale le maki grossièrement mâché, reprend une gorgée d’eau, puis une taffe de tabac, avant de l’encourager à cracher la valda : « Vas-y, accouche. »

La suite la surprend et elle se penche vers lui tout en écrasant la cigarette dans un cendrier improvisé (un ramequin dans lequel elle avait mis de la sauce soja). Elle déglutit, regarde autour d’eux, attend pour répondre qu’un type passe à côté de leur table et referme la porte des toilettes derrière lui. « Alors oui, et non. Pas de tremblements, pas de perte de contrôle ou quoi. Après, j’ai des hallus, mais c’est l’hybris qui tape, surtout. » S’il demande, c’est qu’il doit avoir ça. Mais son hybris, si elle a compris le bonhomme face à elle, c’est plutôt une faim dévorante, qui doit être liée à son dieu -lequel ? Il faudrait qu’elle se renseigne, tiens. Alors pas l’hybris, si ? « Tu penses à quoi, exactement ? » Autant demander frontalement, hein. On dirait bien qu’ils sont partis pour se révéler des choses sensibles, ils ne vont quand même pas s’arrêter en si bon chemin !

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Broken Crown - Dim 2 Déc - 9:05



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L’hybris. Sinead parle d’hybris. Elle n’est pas malade, n’en a pas hérité, n’est pas en train d’attendre sa mort, la bouche en coeur, Huntington dardant ses épines sur son existence. Elle n’est pas malade. Jan ne sait pas s’il doit souffler, sourir ou hurler. Il hésite entre les trois, comprenant alors que le gêne vicié ne vient pas de sa mère mais bel et bien de son père. Cet homme lui a réellement tout retiré, de la plus petite pépite d’humanité qu’il avait encore pendant son enfance à un futur probable. Ce père l’a torturé, humilié, insulté. Et même mort, il continue de l’emmerder. Jan est malade à cause d’Enrico et en comprenant ça, il déteste encore un peu plus le patronyme Flores qu’on lui a assigné.
Les coudes sur la table, il attrape un sushi avec les baguettes cette fois-ci, essayant de calmer l’hybris qui lui tape au creux de l’estomac. Ah Puch déteste être là, loin des siens, de son compagnon et surtout avec une courtisane du Royaume. Et il le lui fait bien sentir, en le mordant à pleine dents au creux du bide.  « Visiblement, les hybris nases, c’est de famille. » Qu’il balance, essayant de détendre l’atmosphère. Le sourire ne vient pas pourtant, le visage émacié et le teint terne, la lumière est aux abonnées absentes depuis trop de temps. Le petit soleil est éteint, crépuscule en approche et personne ne peut contrer les maux d’une maladie ordinaire qu’aucun dieu ne peut soigner. Personne.

Avalant un maki, Il prend son temps, comprend qu’il a mis les pieds dans un foutu merdier et que maintenant, il doit s’en dépêtrer. Mais ils sont de la même famille, un sang similaire coule dans leur veine et pour Alejandro, ça compte bien plus que la guerre. Même si les siens passeront avant tout, Sinead Reed a l’immunité à présent. Il ne laissera personne, pas même Costilla la toucher. Surtout pas Costilla. Si quelqu’un doit la tuer… C’est lui. Pas Joaquin, pas un autre mafieux. Lui. Entre frère et soeurs, entre cousin et cousine, c’est la moindre des choses, de mourir des mains de sa propre famille. Encore plus en sachant que Sinead n’est pas du côté Flores. Jan sait que sa mère était une femme correcte et forte avant de se marier à son père. Il sait aussi que celle de Sin l’était. Les Alvares n’étaient pas les Flores.  « Okey, euh… » Les épaules sont un peu plus rentrées, le visage baissé. Jamais personne n’a vu Alejandro dans une telle posture à part Joaquin. Jamais personne l’a vu en état de faiblesse avancée, physiquement et mentalement. Sinead pourrait le tuer à cet instant précis qu’il ne saurait se protéger.  « J’ui malade. » Ça ne va pas beaucoup l’avancer, tout le monde sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa caboche pour prendre autant de plaisir à découper des corps tout en restant minutieux tout au long du travail. « J’ai ce qu’on appelle la maladie d’Huntington. Une maladie dégénérative qui… En gros, fout en l’air mes réflexes, me bouffe les neurones, me fait perdre le contrôle de mes muscles, me rend complètement… » Les yeux passent sur le côté, sans jamais oser se relever vers eux de Reed. Pour la première fois en un an et demi, il parle de sa maladie. Sinead est la première à l’entendre mettre des mots ce qui lui détruit l’existence. Et il se laisse aller, comme si son esprit attendait ça depuis le début, de dire la vérité.  « Inutile. Et faible.  Si j’ai une sale gueule, c’est à cause de ça. Si j’perds mes mots aussi, si j’deviens illogique, que j’m’énerve sans raison, que j’perds le contrôle, que je me mets à trembler, que j’peux plus respirer, que j’tombe, que je…» Le crâne est pris entre les paumes, les doigts agrippant les mèches de cheveux, le visage baissé. Il prend quelques secondes Jan, dire tout ce ce qu’il vit, c’est se rende compte du guêpier dans lequel il est. Et c’est horrible de savoir qu’on crève sans pouvoir se battre.  « C’est…. J’ai jamais eu aussi mal de toute ma vie.  » Il en pleure la nuit.  « Et avoir un dieu à l’intérieur qui s’échauffe pour un rien… Ça accélère la dégénérescence. Vu mon état, il…  » La tête est relevée et cette fois-ci,  Jan ose regarde la courtisane dans les yeux.  « Il doit me rester quelques mois. Cinq au maximum mais peut-être que demain, t’apprendras qu’un des capitano de la Calavera s’est étouffé dans sa propre gerbe en ne réussissant pas à se réveiller. » Ça a déjà failli arriver il y a quelques jours, Maria l’a sauvé, personne ne l’a su. « Mais t’inquiète, j’serais vite remplacé.» Et sourire, un léger rictus, de ceux qui montrent que la fin est proche et que l’homme l’a accepté.  « Je devais vérifier que tu ne l’avais pas. » Et prouver à Sinead, que malgré sa violence et ce qu’il a fait à l’autre soldate du Royaume, Jan reste un homme. Un être humain.
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Broken Crown - Lun 3 Déc - 13:54

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Révélation après révélation, se dessine un portrait moins dangereux chez le fils Flores-Alvares. Elle hoche la tête quand il raille leurs hybris de famille, et se garde bien de poursuivre sur ceux de ses parents, qui ont sans doute influencé le sien propre, bourré d’hallucinations et d’absences sommaires. Elle écoute, attentive, sans l’interrompre, tandis qu’il déroule son sombre secret, un fardeau qu’il a l’air d’avoir porté seul pendant un long moment.

L’aveu de la maladie pourrait l’encourager à railler derechef, mais elle sent, au ton de voix, que ce n’est pas une plaisanterie, et que le dire coûte au cousin. Elle engrange les informations, consciente qu’elle pourrait foutrement les utiliser contre lui si elle en voyait l’utilité. Mais sans le savoir, il semblerait qu’ils sont sur la même longueur d’ondes, de réserver le monopole sur le décès de l’autre. Au fil des mots de Flores, elle comprend pourquoi il l’interrogeait sur des problèmes empirant. Elle reste encore de marbre, rallume une cigarette alors qu’il détaille des effets toujours plus graves de cette maladie. Ça lui a coupé l’appétit, là.

On ne choisit pas sa famille, pour sûr. Flores n’est pas un ami, mais Sinead ne le considère toujours pas comme un ennemi, à titre personnel ; encore moins maintenant qu’elle sait qu’ils partagent le même sang. En y réfléchissant bien, s’il avait pas mal à gagner en s’inventant une parenté avec la rouquine, il n’a absolument rien à gagner à lui avouer pareille faiblesse mortelle. Sinead Reed n’est pas connue pour sa compassion en dehors du Royaume : sa solidarité féminine, oui ; mais le reste, plutôt crever. Alors ça n’est sans doute pas une feinte, que ce lien de sang qui les unit. Ni une feinte, ni même une tentative de tirer sur la corde sentimentale. Elle fume en silence, le laisse poursuivre, tandis que les doutes sur les réalités de cette rencontre se lèvent bel et bien. Si elle avait pu douter de la sincérité de Flores, elle sait qu’il dit vrai, mais elle ne sait vraiment quoi penser de sa maladie. Et lorsqu’il conclut cette explication, elle déglutit avant de répondre : « Ce que je vais te dire va te paraître horrible et profondément cynique, hein, mais bon : y a un espoir que tu t’en sortes, ou tu me dis ça pour que je choisisse de t’abattre froidement pour t’épargner plus de souffrances ? » Elle ne rigole pas, tout en disant ces mots. La proposition part, finalement, d’un bon sentiment. Elle développe, en haussant les épaules : « Je ne l’ai pas, tu peux te tranquilliser sur cette affaire. J’imagine que les thaumaturges peuvent pas guérir cette saloperie ? » C’est quand même couillon, de se découvrir un cousin pour apprendre qu’il aura disparu incessamment sous peu.

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Broken Crown - Jeu 6 Déc - 13:45



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SINEAD & ALEJANRO
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Depuis combien de temps voulait-il en parler Jan ? Depuis combien de mois avait-il envie de mettre des mots sur ce qui lui explosait la tête à mesure que le temps défilait ? Jamais il n’avait pu expliquer réellement ce qui se passait à l’intérieur de son corps, ce qui le rendait hystérique, tremblant, épuisé.  Mis à part Joaquin, personne savait ce qu’il endurait et même le commandante n’avait pas réellement conscience de tous les maux que le second baladaient dans sa caboche. Costilla connaissait la douleur et les tremblements. Pas les vomissements, pas la folie ni l’ultra violence. Joaquin ne savait rien, Joaquin ne pouvait comprendre.
Les yeux ancrés dans ceux de Sinead, le capitano déglutit difficilement devant sa mine fermée. Il ne voulait ni de sa pitié, ni de son aide, simplement être certain que cette horreur n’avait pas envahi ses propres veines. La clope au bec, l’odeur de tabac l’indisposait mais il n’empêcha pas la courtisane de continuer. Lui, il crèvera d’une balle dans la tête, elle surement d’un cancer des poumons. Mais jamais de la main de l’autre, ils s’en étaient faits la promesse. Et face aux question de la femme, Il ne peut s’empêcher d’arquer un peu les sourcils le  capitano, presque surpris de voir qu’elle lui proposerait l’absolution avec une balle logée dans le front.  « Rien de tout ça. J’ai déjà trouvé l’heureux élu pour faire ce boulot, ne t’en fais pas. » le principal intéressé ne le sait juste pas encore. Il l’apprendra assez vite et n’aura plus le choix, ce sera la Calavera ou Flores. Et Joaquin Costilla ne choisira jamais son second si c’est pour mettre en péril des années de travail et une famille qui lui importe bien plus que la jolie bouille d’Alejandro.

Un non significatif du menton suffit comme réponse, Jan a un sourire, un peu plus douloureux pour l’esprit cette fois-ci, sans moquerie. Les thaumaturges ont essayé, la maladie revenait au galop. Carmen a essayé. Elle s’en est mordu les doigts de s’être tant rapprochée du capitano.  « J’ai tout essayé. Sauf une balle dans le crâne bien sûr mais comme je t’ai dis, ce n’est plus qu’une question de temps. » Plus qu’à briller une dernière fois, laisser soleil cramer tout sur son passage et la Mort dévorer tout ceux qui oseront se mettre sur sa route. Jan va peut-être crever, Jan devient peut-être fou mais jamais il ne partira sans un dernier coup d’éclat. Il a promis à son père qu’on se souviendrait de son prénom et l’identité d’Alejandro sera toutes les lèvres et dans tous les esprits jusqu’à ce le crâne explose et qu’Ah Puch choisisse sa future victime. Orgueil brûlant sous la carne, jamais il ne deviendra un fantôme Jan. Il deviendra une légende parmi les siens.

Picorant le reste de riz dans l’assiette, le ventre un peu calmé, les yeux se détournent quelques instants avant de se refléter à nouveau dans ceux de la rouquine. Elle est son opposée, physiquement. Mais au fond, ils se ressemblent  bien plus qu’on aurait pu l’imaginer. La même affection, presque dangereuse, pour une famille qui les ont adopté. Le même caractère de feu, la même capacité à envoyer chier d’un claquement de langue. Si leurs mafias n’étaient pas opposées, peut-être qu’ils auraient discuter plus aisément, et que l’annonce de leur lien de sang n’aurait pas été aussi dangereuse.  « J’sais qu’on n’est pas là pour parler business mais… avec tout ce qui c’est passé ces dernières semaines, Arcadia sera bientôt un champ de guerre. Et clairement… Qu’importe le résultat, on sera tous perdants. »Ils en ont déjà parlé, dans ce MacDo, juste après le Trianon. Ils ont essayé d’en discuter à leurs chefs, mais peine perdu, la mèche était déjà allumée. Et pas que les combats, les ennemis à terre et les terres ravagées le dérangent Jan, son Dieu ne réclame que ça. Il pense surtout à des années de travail mises à mal et potentiellement, des trafics arrêtés, des clients mécontents et… De l’argent en moins. Peut-être qu’il devrait parler à Costilla de l’idée émise par le commandante des semaines auparavant, qu’une délocalisation n’est pas si stupide au final. Que le temps de la Calavera à Arcadia est terminé et que des terres comme celles du Mexique leur seraient plus propices à une nouvelle vie.  « Au final, j’ui pratiquement certain que notre petit lien de sang va vite tomber aux oubliettes vu le bordel que ça va être ! Par contre, j’espère que tu t’es entrainée depuis notre dernier combat.» Le corps qui se recule, adossé à la chaise, mettre de côté les révélations douloureuses faites et repasser à une conversation plus habituelle. Plus piquante et glissante aussi, conscient que le terrain sur lequel il s’engage pourrait bien le faire passer de cousin à peu près accepté à salopard aux griffes acérées.
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Broken Crown - Lun 10 Déc - 2:25

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Ce n’est pas de la pitié qui brille dans les yeux de Sinead Reed. Ça serait mal la connaître. Peut-être un peu d’appréhension, d’incompréhension aussi. De peine ? On ne va pas aller jusque là, ils ne sont pas en train de tomber dans les bras l’un de l’autre, on n’est pas dans un schéma hollywoodien tout pourri. Cyniquement, elle se dit que c’est toujours bon de savoir qu’un capitano va crever bientôt. Après tout, une tête de moins dans la Calavera, c’est une bonne nouvelle, ça annonce le chaos interne, la structure qui tire la gueule et va potentiellement passer une moins bonne guerre des gangs que prévu. Bon, c’est couillon que ce soit 1) son cousin, et 2) le seul type de la Calavera qui avait l’air à peu près sensé pour éviter le bain de sang inutile entre leurs deux mafias. C’est peut-être ça, surtout, le plus dommage, dans cette mort à venir.

Elle se regarde les ongles alors qu’il picore les grains de riz vinaigré laissés par les makis. Elle ne le voit pas la scruter. Oh non, physiquement, ils ne se ressemblent pas. Il y a peut-être certaines postures qu’ils ont calquées sur celles de leurs mères, sœurs. Peut-être que si on regardait certaines vidéos des réunions de leur unité de crime organisé, on trouverait des ressemblances dans les attitudes. Peut-être aussi que l’imitation des pères a effacé les similitudes des mères. Tout en se nettoyant le dessous d’un ongle, elle commente : « Arcadia est déjà en guerre, mon cher. » Elle garde la suite de ses railleries pour elle : cela ne sert à rien de jeter la pierre sur la propension des Latins (Latinos comme Ritals) à faire saigner n’importe qui pour un oui ou pour un merde. Ils ont tenté de trouver un terrain d’entente, et ça a terriblement mal tourné, pour l’un comme pour l’autre. Quant à être tous perdants, ce n’est pas à la déesse de la Guerre qu’il va l’apprendre, surtout quand Nemhain est hostile à ces combats-là, sans aucun panache ni aucune réelle raison valable. « Alors, je veux bien parier sur l’importance ou non que pourrait prendre la révélation sur notre sang commun, mais on va dire que je te laisse tester de ton côté et que je ne m’y essaierai jamais ? » Tomber vite aux oubliettes, peut-être, mais seulement quand les principaux intéressés de ces retrouvailles familiales seront refroidis. Là-dessus, elle n’a absolument aucun doute sur leur sort possible et la seule issue de cette histoire, si ça remonte aux mauvaises oreilles.

Le téléphone portable vibre dans sa poche de veste et elle le sort tranquillement pour regarder le nom qui s’affiche à l’écran. « Je dois prendre ça. » Et de décrocher sans vraiment prendre du temps à expliquer, se contentant de réponses courtes et onomatopiques (« Hm hm ») à son interlocuteur invisible. Des affaires du Royaume que son compère n’a pas besoin de connaître. « J’essaie de rentrer demain, ok. » qu’elle articule enfin, avant de raccrocher. Et de revenir à Flores avec un sourire commercial. « Les affaires… » Elle hausse les épaules. Même s’ils veulent l’oublier, leur ville se rappelle constamment à eux. Ça fait bien une heure qu’ils sont là, à dévorer des plats à volonté, au grand désespoir des gérants du lieux, à côté des toilettes. « J’me demandais. Maintenant qu’on est de la même famille, tu vas peut-être bien vouloir me le dire : l’autre soir, avec Brazzi… Vous vous chauffiez, non ? » Il s’agit de savoir si l’impression qu’elle avait eu de tension autre que martiale était juste, ou si elle s’était définitivement fait des films. Entre cousins, on peut bien tout se dire, non ?
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Broken Crown - Jeu 13 Déc - 15:13



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Oh non, Jan ne s’amusera pas à aller balancer à tout va qu’il est lié avec une courtisane du royaume. Déjà, savoir qu’une gringa est dans sa famille, ça passe moyen mais en plus une rouquine du pays des leprechauns… Disons que y’a eu erreur sur les papiers et que si un jour, ça sort officiellement, il balancera que y’a surement eu un échange aux berceaux. Rien que d’imaginer les yeux sans émotion et le visage fermé de Costilla en apprenant la nouvelle… Il en tremblerait presque le capitano, pas de peur, ni de honte. Mais de colère, lui aussi. Comme une insulte à sa propre famille, à son sang, aux Flores. Jamais personne ne saura qu’une mexicaine est tombée enceinte d’un putain d’irlandais. Jamais.
Lorsque le téléphone vibre, il arque un sourcil, surpris de la voir décrocher devant lui. Des affaires de boulot, Sinead Reed ne serait pas à Boston pour faire du shopping tout comme lui ne va pas pouvoir rester très longtemps. Surtout que la faim se réveille à nouveau et que la fatigue embrase son palpitant de minute en minute. Comme un putain d’incendie qui détruit toute sa logique, sa verbe, sa patience. Alors, pendant que la rouquine parle, il se perd un peu dans sa caboche Jan, oublie la présence de Sinead et se demande ce que, réellement, ça ferait si leurs identités étaient accolées.  Comment ça serait pris ?  Qu’est ce qu’on en ferait ? L’utiliser lui pour la blesser elle serait stupide, Sinead Red avait autant d’amour pour le capitano qu’il en avait pour le sourire de sa Reine. Penserait-on qu’ils sont liés depuis longtemps ? Qu’ils complotent derrière leur boss depuis des années ? Pas possible, pas possible, pas…
L’esprit s’arrête, les yeux papillonnent sous la question de la rouquine.  Il fronce les sourcils, ne comprenant pas… Oh. Ça. Il l’aurait presque oublié Jan, de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Un homme est passé par là, une guerre a éclaté, un coeur a été brisé et une maladie à tout bousillé.  « Vu qu’on est de la même famille… Tu-tu apprendras que ma vie privée a toujours été aussi vide que le cerveau d’un russe. » Et sourire,  légèrement, l’insulte suintant des lèvres qui réclament plus que la fumée d’une cigarette. Il a faim, et les yeux qui virevoltent de droite à gauche lorsque les serveurs passent devant eux avec des assiettes ne peuvent dissimuler le mal qui ronge le second de la Calavera.  « En vrai Reed… Évitons de nous croiser en pleine fusillade, ¿vale? » Car si l’un ou l’autre se retrouve en position pour tirer, expliquer qu’ils ont préféré en finir avec les poings serait délicat. Jan, en tant que capitano, ne peut se le permettre. Sinead est courtisane et malgré son appartenance à la mafia ennemie, elle n’a pas le statut du mexicain au sein de la Calavera.  Pas que ça change beaucoup de choses, sauf peut-être le degré de torture.

Le second se lève, les tremblements de plus en plus visibles alors qu’il attrape dans sa poche arrière deux petites pilules blanches avalée d’une traite. Même pas besoin d’eau, il est habitué à force.  « Quand tou-tout ça sera fini… J’aurais des papiers à te transmettre. Des pho-photos sur les Alvares, ta mère, la mienne, notre… » il bug sur l’utilisation du prénom, même pas sur les tressaillements dans la voix, conscient qu’il ne peut rien y faire. Ce serait comme se battre contre un ennemi invisible. «… notre famille. Si t’en as envie bien sûr. »  Et s’ils sont encore envie d’ici là.  «J’dois rentrer, j’peux pa-pas disparaitre plus longtemps de Delray.» Les yeux noisettes sont rivés dans ceux de la jeune femme. Le capitano de la Calavera n’a plus rien de ce monstre qu’on évitait quelques mois auparavant. On dirait un gamin, aux épaules rentrées et aux mots hachés car sa confiance s’est barrée. On dirait un animal effrayé, Jan, plus un guerrier.   « Tu f’ras gaffe, ¿si? » Il n’est qu’un simple être humain.



Traduction « d’accord ?/ okay ? »
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Broken Crown - Mar 25 Déc - 10:53

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Consign me not to darkness



Il n’en démord pas, elle ne saura rien sur Brazzi et Flores. Il faudra qu’elle fasse sa propre enquête, ou qu’elle lâche l’affaire. Et à vrai dire, lâcher l’affaire lui convient tout à fait. Ce n’était qu’une curiosité passagère, peut-être mal placée, mais qui avait fait son chemin toutefois. Un sourire amusé, un hochement de tête affirmatif : elle a compris le message et elle ne fouillera pas plus que ça. Le ton se rafraichit un brin, quand il revient sur leur possible prochaine rencontre et elle acquiesce en silence une nouvelle fois. Il y a des règles à leur position et l’extérieur ne comprendrait pas forcément. Les fusillades, ça doit être la hantise de Sinead, depuis quelques temps. Parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle serait capable de faire : tout dépendrait probablement des circonstances. Alors qu’il se lève, elle recule sa chaise un peu et guette le manège des pilules. La maladie est sacrément avancée, songe-t-elle face à de pareils signes. Il va falloir qu’elle se renseigne une fois rentrée au bercail, ne serait-ce que pour comprendre à quoi s’attendre de la part du capitano. Il prend congé, après une promesse de don de documents. À la dernière question, profondément humaine et familiale, elle se lève à son tour et tend sa main à l’adversaire et cousin. « Évidemment. Tú tambien, ¿vale?* » Promesse et anticipation en miroir. Les mains se serrent, les regards s’ancrent l’un dans l’autre tandis qu’elle lui intime avant de rompre le contact : « Prends soin de toi, cousin, hein. » Elle reste assise, simple mesure de précaution. Si jamais quelqu’un les guette, ça serait con de sortir en même temps. Ou même, par hasard, ça serait trop bête de croiser quelqu’un. Alors elle le laisse prendre les devants, prend un café serré pour attendre. Quand dix bonnes minutes se sont écoulées depuis qu’il a mis les voiles, elle règle sa part et quitte le jap à volonté à son tour, l’esprit encombré par un secret supplémentaire.

(c) DΛNDELION


*Trad : Toi aussi, d'accord ?
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