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so many things we're not - Aura

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so many things we're not - Aura - Ven 7 Sep - 7:50


so many things we're not
Les yeux se plissent, rétrécissent le champ de vision pour mieux voir. Augustin a toujours une une vue satisfaisante, mais les années le rattrapent comme tout le monde, et à l’approche de la cinquantaine même les rapports imprimés les plus simples deviennent parfois un challenge en fin de journée. Il se laisse aller sur le dossier de sa chaise de bureau, tient le papier un peu plus loin de son visage ; ce n’est pas simplement qu’il n’arrive pas à lire, c’est surtout qu’il a du mal à croire à ce qu’il voit. La liste est formelle, il ne rêve pas.

Identité : Sciarra, Aura. Origine : Italie. Liens : ??? Fonction : ??? Intérêt : Modéré.

Il relit ces mots à plusieurs reprises, n’en croit pas ses yeux, et son cerveau cesse de fonctionner pendant de longues secondes, le temps de réaliser. Aura est arrivée à Arcadia il y a quelques jours, peut-être une semaine, et leur réseau a fait le travail. Une liste des personnes susceptibles de présenter un intérêt ou un danger quelconque pour la Camorra est éditée chaque semaine, leur permet de garder un œil sur les entrées et sorties remarquables de la ville. Mais jamais encore une arrivée n’avait eu un tel impact sur lui, personnellement. Il se redresse, repose la liste sur le bureau devant lui et compose le numéro d’un des caporegime chargé de la surveillance. Il veut tout savoir sur cette Aura, son cerveau soulève l’hypothèse qu’il pourrait tout à fait s’agir d’une autre personne portant le même nom, mais – quelle seraient les chances, vraiment, c’est grotesque. Ça ne peut pas être une coïncidence. Aura est une des leurs, elle l’a toujours été, hôte elle aussi d’un dieu depuis ses seize ans. Il ne pouvait pas en être autrement. Les gens comme eux semblent être attirés ici comme des aimants, peu importe leurs origines ou leurs histoires, ce n’était qu’une question de temps. Tôt ou tard, elle aurait fini par fouler la terre de cette ville où ils règnent en maîtres, ainsi qu’ils le faisaient avant sur l’humanité. Ça décroche de l’autre côté, et Augustin demande un rapport plus détaillé pour le lendemain, demande à ce qu’elle soit suivie. La conversation terminée, il regarde son écran d’ordinateur sans vraiment le voir, songeant, soupesant les tenants et les aboutissants de ce développement inattendu. Sept ans. Sept ans qu’il n’a plus vu la jeune femme, qui doit avoir bien grandi aujourd’hui. Il se réjouit de la savoir en vie, car son existence avait toujours été un pari un peu risqué, et même si la mort de son frère l’avait un peu sécurisée, le simple fait de faire partie d’une mafia réduit considérablement les chances de mener une vie longue et en bonne santé. C’est un univers impitoyable que le leur, mais c’est dans cet univers que Aura a grandi, et il ne doute pas qu’elle est devenue une pièce forte de leur organisation.

Mais pourquoi Arcadia, pourquoi maintenant ? Ses doigts tapotent nerveusement le bois du bureau, il observe encore ce nom qu’il ne pensait jamais retrouver ici. Il sait très bien les raisons qui auraient pu pousser la mafia à l’envoyer ici, lui qui pensait être à l’abri. Envoyer sa propre nièce pour le tuer pourrait paraître bien froid à première vue, mais ce genre de choses ne l’étonnerait même pas, à vrai dire. Ce n’est peut-être pas ça du tout, en plus. Peut-être cherche-t-elle des réponses, peut-être n’est-elle venue ici que dans le but de se comprendre un peu mieux et pas du tout pour lui. Il soupire, ne sachant quelle attitude adopter. La laisser vivre sa vie dans son coin sans se manifester, attendre de voir si elle passe à l’offensive, ou bien la confronter ? Il ferme les yeux un instant. De toutes façons, il aura un rapport détaillé demain à cette heure-ci. Il conviendra de décider de la marche à suivre plus tard.

Deux jours plus tard.

Il pousse la porte d’un bar en centre-ville et ses yeux parcourent rapidement l’assistance. Le lieu n’est pas bondé mais chaleureux, et son regard se pose bien vite sur la silhouette de Aura. Un texto envoyé dans l’après-midi sur le numéro qu’ils ont réussi à récupérer, un rendez-vous fixé sans plus de détails, et son Walther dissimulé dans une poche intérieure de sa veste, au cas où. Pas qu’il sorte souvent sans de toutes manières, ces choses là deviennent vite des doudous pour les mafieux pur souche. Il la détaille des yeux, un peu perturbé à l’idée que c’est Aura qui se trouve là, assise tranquillement sur sa chaise à quelques mètres de là. La jeune Aura qui ne bronchait jamais, que son grand-père préférait largement aux enfants légitimes de son défunt frère – même s’il n’en pipait mot à la première intéressée. Perle gardée jalousement dans l’espoir qu’un jour elle rapporte, cachant son secret honteux aux yeux du monde, prêts à s’en débarrasser si elle ne prouvait pas sa valeur. Heureusement cette valeur elle l’a eue à ses seize ans. Augustin se souvient encore des discussions qu’ils avaient tout les deux, de ces conseils qu’il essayait de lui donner, des ces fois où il l’entraînait à apprivoiser ce don nouveau et perturbant. Aura qui aimait Nina comme une sœur, Aura qui ne faisait pas de vagues et connaissait sa place – ou plutôt, qui ne la connaissait pas.

Il s’installe en face d’elle sans plus de cérémonie, ne désire pas tourner trente ans autour du pot. Il la regarde, observe les traits de son visage qui n’ont rien de changé à part le fait que la maturité commence à se ressentir. Elle n’est plus une adolescente, Aura. Il brise le silence assez vite, interrompt le fil glissant de ses pensées. Il ne s’agit pas de s’émouvoir de cela pour l’instant, il y a plus urgent à faire. « Aura, » commence-t-il, le prénom une vraie surprise sur sa langue. Cela paraît encore aussi improbable, comme situation. « Je suis content de te revoir, » enchaîne-t-il, bien que son expression un brin méfiante ne le laisse pas vraiment deviner. « J’espère simplement que tu n’es pas venue ici pour me tuer. » Il laisse cette question implicite s’élever entre eux, hausse un sourcil interrogateur à son attention. Aura est toujours la même petite italienne aux traits gracieux et à la fois marqués par une vie compliquée et un passé qui lui échappe. C’est fou ce qu’elle peut ressembler à Benicio. Il se l’était dit à l’époque, quand elle était plus jeune, mais là, après toutes ces années passées sans la voir, le choc est bien plus intense. Il le retrouve dans ses expressions, la ligne dessinée par ses sourcils, les yeux aussi.

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mimitueuse
Aura Sciarra
BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) valruna. & ANAPHORE / aesthetic & icônes : clemy & secret santa d'amour !
FACE : Emily Browning
DOLLARS : 2683
SACRIFICES : 1306
PORTRAIT : so many things we're not - Aura Original
ANNEES : (la trentaine), masquée derrière le visage de porcelaine et les traits de poupée, tueuse au regard de feu.
CŒUR : (en couple) d'une façon ou d'une autre, le coeur de marbre s'est réchauffé, bien qu'elle ait du mal à comprendre toutes les émotions.. Pensées occupées par une seule personne.
RÉINCARNATION : (Hécate), déesse de la lune, impératrice de l'ombre, guide aux carrefours, sorcière et enchanteresse du panthéon grec.
TALENT(S) : (Umbrakinésie) - ACTIF; (Transmutation) - ACTIF; (Illusions Cauchemardesques) - INACTIF; (Médiumnite) - ACTIF.
FACTION : (Nuova Camorra) mafia dans le sang, dans les veines,
OCCUPATION : (sous-boss) leadeuse de son groupe, soldats et capo à sa botte. (Avocate), spécialisée dans les affaires traîtant des mafias, mettant la sienne hors de soupçon, plombant les autres selon les alliances. (Propriétaire du Ciao Roma)
GENÈSE : (Primus), stade 6, bercée par les voix anciennes.
TALON(S) D'ACHILLE : (scarifications) réclamation de la douleur par le corps, lame perçant la peau à intervalles réguliers pour calmer les pulsions. (Clemens), coeur ouvert au détour d'un verre, soutien infaillible quand le monde s'est écroulé. (Nina), fantôme d'un passé qui ne cesse de la hanter. (Astrid), l'amie, la semblable, la soeur, la bras-droit qu'elle protègera envers et contre tout.
JUKEBOX : [u]within temptation[/u] - [i]ice queen[/i]
RUNNING GUN BLUES : so many things we're not - Aura 3EjRVfqZ_o
"Nous sommes de ceux qui établissent des stratégies dans l'obscurité pour reprendre la main, jouer selon leurs propres règles et forcer le destin"

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"Nous sommes de ceux qui veulent à tout prix tabasser leur part d'ombre et faire taire leurs sales travers"

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she walks with heaven in her steps and hell in her eyes

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“She has been through hell, so believe me when I say, fear her when she looks into a fire and smiles.”

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so many things we're not - Aura - Mar 18 Sep - 23:38


so many things we're not
Le regard courait sur les environs, détaillait la rue qu’elle prenait pour la deuxième fois depuis son arrivée. Elle était encore un peu perdue Aura, à Arcadia. Il y avait une réelle différence avec la ville italienne dans laquelle elle avait grandi, et celle américaine où elle avait étudié. Pourtant, contrairement à d’autres, rien ne transparaissait sur ses traits de porcelaine. Elle continuait d’avancer, jetant de légers regards par-dessus son épaule. Elle était suivie, sans aucun doute. L’ombre était discrète oui, mais pas assez pour l’impératrice elle-même. Elle s’arrêta devant une fleuriste, fit mine de se préoccuper d’une plante, posa quelques questions dans un anglais sans la moindre trace d’accent. Les réponses ne l’intéressaient guère, mais l’enthousiasme de la vendeuse masqua le manque d’émotions d’Aura, et accapara surtout l’attention des badauds. De quoi faire passer inaperçues les pupilles insistantes de l’italienne. Elle repéra une silhouette, à quelques mètres de là. Dommage que le soleil brille haut dans le ciel, sinon, elle se serait transportée sur la pointe des pieds jusqu’à l’inconnu. Enfin, cela faisait quatre jours qu’elle était arrivée en ces lieux mystiques, et la voilà déjà fichée. Alors, elle s'interrogeait : qui pouvait-elle bien intéressé, dans la ville où des récurrences bien plus puissantes se déplaçaient ?

**

Le message était arrivé sur son téléphone. Émetteur inconnu, mais la signature ne faisait pas de doute. Elle était restée de longues secondes dans le silence, les yeux rivés sur les quelques mots écrits sur l’écran. Elle était conviée à un rendez-vous, dans un des multiples cafés, bars de la ville. Bien. Ça pouvait être un piège, malgré le nom familier – trop familier – offert en pâture. Pourtant, elle savait qu'il était ici. Sa première mission n’était-elle pas de tuer cette pièce encombrante de l’échiquier de son père ? Un cavalier solitaire qui était devenu de trop dans la famille. Et les éléments instables, on les supprimait. Une balle dans la nuque, froide exécution après une vie à flirter avec le danger. Sauf qu’Aura, elle s’était détachée des ordres. Elle n'avait pas cru aux excuses avancées par son supérieur, aux raisons de cette fuite. Haute-trahison. Il y avait les faits, et elle courbait peut-être l’échine face à eux. Puis il avait été dit qu'il avait tué sa propre fille. Nina. Et le soldat avait refusé d'y croire. Elle le connaissait assez pour savoir que jamais il n'aurait fait ça. Mais le fin mot de l'histoire, elle ne l'avait jamais eu. Alors, elle attendait juste.

Le message de réponse fut court et synthétique, à son image.

J'accepte.

**

En avance, comme à son habitude, Aura s’était posée dans un coin du bar. Les derniers lueurs du soleil se battaient pour garder leur position, mais l’italienne put enfin retirer les lunettes de soleil protégeant ses pupilles. Depuis l’arrivée de la déesse, de la récurrence en elle, elle se promenait avec une incapacité à se glisser sous les rayons assez handicapante. Certes, elle s'y était habituée, était devenue experte dans l'art d'espionner et tuer à la lueur de la l’une, mais cela la rendait vulnérable bien trop longtemps à son goût.

Lunettes sur le haut du crâne, elle scannait les environs, cherchait les issues de secours et les personnes dangereuses. Aura, elle ne faisait confiance à personne. Finalement, même Augustin n’échappait pas à sa méfiance naturelle, héritage de son éducation mafieuse. Il la connaissait de toute manière, avait passé plus d’un an à ses côtés, à appréhender cette nouvelle nature qui lui était tombée sur la tête un peu brusquement. Mais elle avait les épaules pour rester debout Aura, c’était ce qui se disait, c’était ce que tous pensaient. Qu’importait ce qui lui tombait dessus, elle ne vacillerait. Cœur de pierre, corps d’acier, elle encaissait tout. Et ça, au prix de son humanité, des vestiges de ses sentiments et émotions. Elle avait tout sacrifié pour ne pas chuter. Comment s’en sortirait-elle la prochaine fois ?

Une silhouette s’approcha, s’installa face à elle. « Bonjour Augustin. » Voix presque trop fluette qui répondait au mafieux. La tête se pencha doucement sur le côté, les lèvres restèrent closes après ses mots. Il n’avait pas fini, et Aura n’avait pas pour principe de couper la parole à quelqu’un. Encore moins quand elle sentait qu’il lui manquait des informations. Le dos s’appuya contre le dossier de la chaise, et elle rebondit sur le discours de l’autre : « Tu serais déjà mort si tel était le cas. » Dead serious. C’était prétentieux. C’était hautain. Mais c’était la vérité. Elle était venue ici sous son identité réelle, ne s’était pas cachée. Et pourtant, lui savait qu’elle était experte dans ce domaine. La discrétion la voilait, l’enveloppait. « Même si c’était là la mission première. » Continuer sur sa lancée, ne rien cacher. Eliminer le dernier élément perturbateur. Et l’ordre avait été balancé aux oubliettes, avec tous les risques que cela impliquait.

Un serveur s’accrocha, et un simple expresso fut commandé du côté de la plus jeune, comme à son habitude. Une fois reparti, elle put continuer. « En revanche, je n’apprécie pas trop être suivie. » Sourire, tranchant sur ses traits souvent froids. « Tu devrais leur apprendre à être plus discrets. » Bon, ils n’étaient pas si mauvais. Et elle n’avait dû en voir qu’un. Cependant, c’était aussi souligné car Aura aurait pu le tuer, ce suiveur. Si elle avait été soumise à un quelconque stress, ou à un besoin de se protéger. Et là, peut-être aurait-elle été un peu plus dans la merde.

« Ca faisait longtemps Augustin… » La voix s’était adoucie, empreinte d’une émotion rare chez la gamine. Parce que y’avait personne avec qui elle pouvait se laisser aller, avec qui elle pouvait retrouver la carcasse d’humaine, loin des considérations mafieuses…

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so many things we're not - Aura - Dim 30 Sep - 22:37


so many things we're not
Elle a l’air redoutable, Aura. Tout en elle sent la chasseuse, formée par sa famille à tuer depuis la plus tendre enfance et il sait que ce genre de formation ne retient que les meilleurs. Car à son âge, si elle est encore en vie, c’est qu’elle est utile à la famiglia. Si ils savent se serrer les coudes, s’ils aiment prétendre qu’il n’y a rien de plus important que la famille, là-bas ils ne font pas dans la dentelle quand il s’agit des affaires. Les seuls inutiles qu’on tolère sont ceux de la famille fondatrice – comme son père qui n’avait pas les épaules, mais qu’on n’a pas fait noyer car le sang passe avant tout. Et Aura ne fait pas partie de la famille nucléaire. Pas officiellement. Le sang de bâtard ne compte pas aux yeux du vieux boss. De grand-père, pense-t-il avec un cynisme tout indiqué.

Les mots de Aura confirment les impressions qu’elle lui donne, si confiante en son talent létal qu’il ne lui viendrait même pas à l’esprit de remettre cette affirmation en question. S’il devait mourir, il serait déjà mort, assurément. Mais il est toujours en vie, pourtant, même si la raison de sa venue semblait apparemment bien concerner son exécution. Il hausse les sourcils, pas vraiment surpris par cet aveu mais plutôt par le fait qu’elle n’ait pas suivi les ordres… ou bien attendait-elle simplement de le voir, réservant son jugement ?

Il demande un expresso lui aussi, et sourit à la remarque de Aura sur les quelques hommes de la Camorra qu’il avait mis sur sa piste. Certains sont excellents, des vraies ombres, mais on ne trompe pas la déesse nocturne aussi aisément qu’une autre – surtout lorsqu’elle est doublée d’une expatriée de la mafia italienne. « Tu ne me les as pas abîmés, c’est gentil de ta part, » plaisante-t-il, retrouvant l’aisance qu’il avait acquise auprès d’elle toutes ces années auparavant, la facilité à lui parler qui n’était pas venue d’un coup. Enfant docile, peu expressive, adolescente téméraire et appliquée qui contrastait tant avec sa Nina, il n’était pas simple de la faire s’ouvrir aux autres. Ils avaient réussi à s’entendre et à se comprendre, au fil des mois passés à travailler ensemble sur son don.

Les derniers mots d’Aura lui rappellent cette jeune fille qu’il avait découverte derrière la carapace, qui au fond cherchait simplement un contact quel qu’il soit. Une main tendue, un sourire. Comme tout le monde. Il se souvient de ses jeux avec Nina, de ce lien qu’elles avaient tissé au fil des années, deux opposées se complétant pourtant. Nina transformait tout ce qu’elle touchait en or, sa voix et sa joie de vivre inondaient les cœurs même les plus froids d’un bonheur sans pareil. Ses sourires rappelaient l’été, ses mots la caresse d’un vent chaud sur la joue. « Six ans, au moins, » acquiesce-t-il. Le serveur revient vite avec leurs deux cafés, les dépose devant eux et retourne prendre des commandes. Augustin regarde Aura, se demande ce qu’elle a bien pu vivre depuis tout ce temps, se demande ce qu’on lui a dit, ce qu’elle sait, ce qu’elle en pense. Si elle avait cru à ce qu’on a raconté sur lui, elle lui aurait sans doute déjà tiré une balle entre les deux yeux. « Je suis désolé d’avoir disparu comme ça. Je ne pouvais rien te dire, pour ne pas te compromettre. » Il tourne un peu la cuillère dans le café, n’aime pas le boire trop chaud. D’ordinaire, ici, ils le servent brûlant. Ses yeux se reposent sur Aura, détaillent encore son visage, ayant toujours un peu de mal à croire qu’ils se retrouvent ainsi. Il pensait ne plus jamais la revoir. « Est-ce que je dois comprendre que tu as... trahi ta mission ? » Ou bien est-ce que tu pointes un flingue sur moi sous la table ? L’idée le fait un peu sourire, cliché de films de gangsters qu’il n’a jamais vraiment vu à l’œuvre. Ça a dû se faire, sûrement. Mais il y a des façons plus simple de supprimer quelqu’un – à part quand on aime pousser la mise en scène à l’extrême, goût pour le théâtral qui, il l’avoue, va plutôt bien à la mafia italienne.

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so many things we're not - Aura - Dim 14 Oct - 1:20


so many things we're not
Les pupilles détaillaient la silhouette de l’homme, qu’elle n’avait pas eu l’occasion de réellement revoir depuis six ans. Pourtant, elle l’avait croisé, elle l’avait aperçu, au détour de ses pérégrinations, des tueurs qu’elle avait elle-même éliminés, avant qu’ils n’atteignent leur but. Oh, certains étaient passés entre les mailles du filet, elle n’était pas infaillible. Mais plusieurs avaient fini leur vie bien plus tôt qu’ils ne l’auraient attendu. Et Augustin n’en saurait rien. C’était son souhait à la gamine, de maintenir le secret sur ces années passées. « J’y ai pensé pourtant. » Vérité glaciale, de celle qui avait les lames entre les doigts, et les ombres pour asphyxier quelqu’un. Ca aurait pu courir sur la peau, remonter sur l’épiderme des espions, et en quelques minutes, s’enlacer autour du cou, et supprimer l’accès à l’air. Et elle n’avait plus qu’à attendre qu’il s’effondre sur le bîtume. Mais c’était trop risqué. Elle aurait attiré l’attention, et la vengeance de familles sur elle. Ce n’était pas son but en arrivant à Arcadia, elle qui allait faire assez de vagues dans son entourage italien dans les jours à venir. Qui aurait cru que la gamine prodige se détournerait des siens ? « Mais il fallait mieux ne pas partir sur de mauvaises bases avec cette ville et ses habitants. » Il fallait être stupide, pour ne pas voir les bras de fer qui couraient dans les rues de la ville. Pour une mafieuse de sa trempe, elle ne pouvait pas l’ignorer…

Six ans. Six longues années, durant lesquelles les interrogations avaient été tues par le boss, par l’esprit formaté par la mafia. Ne pas douter, ne pas remettre les décisions en cause. Elle était un excellent petit soldat Aura, elle suivait chaque ordre donné avec une précision effarante. Pourtant, sa silhouette ne payait pas de mine, trop petite, trop maigre, trop enfantine. Chaque remarque la ferait rire, si elle en était capable. Parce qu’à s’arrêter au corps, nombres l’avaient sous-estimé. Et tout autant étaient morts. A trop jouer au con, on finissait souvent par louper une marche… « C’est long. » Ce n’était que deux mots, coupés par l’arrivée du serveur. Tant mieux, elle ne voulait pas devenir sentimentale de ces retrouvailles. Les cafés posés sur la table, elle en prit une tasse, en but une gorgée. Ca lui rappelait l’Italie, et ça lui rappelait aussi la fin. Après tout, rien que sa présence auprès d’Augustin sans qu’il ne meure était une trahison…

« Me compromettre ? Que s’est-il passé exactement ? » Elle avait besoin de vérité Aura, elle avait besoin de savoir, pour se détacher de la culpabilité qui arracherait son cœur. Avait-elle eu raison, de faire ce choix ? Le regretterait-elle, quand ce sera Augustin qui la trahira à nouveau ? Elle n’accordait que peu sa confiance l’italienne, pour se protéger, parce qu’elle connaissait les côtés les plus sombres de l’être humain. Elle côtoyait tellement de monstres au quotidien, cachés derrière des gueules d’ange et les sourires solaires. Leur faire confiance, c’était signer son arrêt de mort. Alors, elle appliquait ce fameux conseil, de ne toujours compter que sur soi-même, pour sa survie, pour son myocarde et sa stabilité.

Trahir sa mission… L’entendre dire rendait la chose encore plus amère, elle qui s’était toujours dit que jamais elle ne faillirait. Cependant, les aléas de la vie la mettaient dans une situation détestable, la poussaient dans ses propres retranchements et ce, depuis des années… Les bras se croisèrent, en même temps que les jambes, symbole de défense. « On va dire ça. » Combien de fois avait-elle tué, pour lui, sans qu’il le sache ? Cette mission, elle avait su à l’instant où elle l’avait reçue, quelques semaines auparavant, que ce serait la fin de sa vie au sein de la mafia. « Il y a certaines choses qui m’ont paru… Incohérentes, dans le discours qu’on m’a tenu. » Oui, même elle le pensait, quand bien même on lui avait mis des œillères toute son existence durant. « Je ne pouvais pas exécuter la seule personne que j’ai pu apprécier. Pas quand on m’offrait que des mensonges en explications. » Pas quand il s’agissait du seul vestige, du seul souvenir un tant soit peu tangible, et agréable. Parce que c’était l’image de Nina qui revenait, quand les pupilles s’accrochaient aux traits d’Augustin. C’était le passé qui ressurgissait, s’ancrait de trop dans l’esprit. Mais elle était imperturbable Aura, de l’extérieur.

Petite poupée gravée dans le marbre blanc de la Toscane…

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so many things we're not - Aura - Mer 31 Oct - 0:27


so many things we're not
C’est toujours si intéressant de voir les masques tomber. Les faux amis, les hommes prêts à tout, les mauvais comédiens, ceux que l’on avait flairé depuis longtemps. En grandissant dans la mafia, Augustin avait été habitué à ces jeux de dupes et à ces faux semblants, nerfs de la guerre dans le commerce illégal et les conquêtes de territoires toujours plus sanglantes et fourbes. Il avait excellé à ce jeu, stratège et manipulateur, petit prince chéri par son grand-père. Il savait très bien à quoi s’attendre, Augustin. Quand un pion devient inutile, il saute. Qu’il s’agisse de la reine ou de la tour, peu importe : le business passe avant tout. Mais une part de lui avait espéré, naïvement. Le petit garçon au fond de son âme corrompue y avait cru à cette notion de famille. A ces valeurs qu’on lui répétait sans cesse depuis la naissance, à ces discours sur l’union de la famiglia que Maximilio Esposito savait si bien donner, à l’ombre de ses citronniers sous le soleil de la Toscane, ou installé sur la terrasse de Palermo, un limoncello à la main, cigare vissé aux lèvres et l’aura d’un dieu lointain qui pouvait charmer n’importe qui.

Et au final, voilà ce qu’il lui reste de sa soi-disant famille. Des mensonges, des canons pointés sur sa face de traître accusé, et la seule qui ait voulu encore croire un peu en lui était celle qui sur le papier ne partageait même pas son sang. Celle qui avait été élevée dans le mensonge, gardée froidement par Maximilio pour son seul potentiel divin. Mais bien sûr la jeune fille avait finalement montré plus d’aptitudes à cette vie de mafieux que ses propres enfants légitimes – bonne pioche, le vieux. Aura qui a douté peut-être pour la première fois et qui en le voyant ce soir, vivant, commet à son tour un acte de trahison. Et c’est la vérité qu’elle demande, la jeune italienne. La vérité sur Nina, la vérité sur sa cavale et le prix mis sur sa tête. La vérité, pour peut-être faire son choix pour de bon.

Augustin l’observe un moment, le regard sonde celui de sa nièce tandis qu’il se questionne. Il serait presque tenté de tout lui dire, mais à quoi bon ? Pour créer des blessures qui n’existaient pas, rajouter de la rancœur supplémentaire, risquer de perdre cette confiance et ce crédit qu’elle avoue lui porter ? Il sait qu’il s’agit de Nina, dans le fond. Tout gravitait autour d’elle, et il la voit encore là, la voit partout où il regarde. Il est sûr qu’elle est assise entre eux, là, maintenant.  « Tu connais déjà l’essentiel, » répond-il d’un ton lointain, triturant la hanse de sa tasse à café sans vraiment faire attention à ses gestes. « Après... l’incendie, » car évoquer Nina est toujours aussi difficile, même six ans après « j’ai perdu pied. » La drogue qu’ils vendaient finissait un peu trop souvent dans son salon, les bouteilles s’enchaînaient et parfois il n’avait même plus la force d’aller les jeter. « Je suis devenu inutile, pire encore, une faiblesse aux yeux de Maximilio. » Reniflement dédaigneux à l’évocation de ce nom. Grand-père admiré, mentor inestimable, modèle qu’il avait adulé toute sa vie. Le couteau qu’il avait planté dans son dos a fait mal, mais il n’y avait plus rien à blesser chez Augustin à ce moment là : sans Nina, même la douleur n’avait plus aucune saveur.

« Il fallait se débarrasser de moi donc ils m’ont accusé d’avoir trahi. D’avoir tué certains de nos hommes dans ma folie. Ce qui n’est pas tout à fait faux, » ajoute-t-il avec un rictus sans joie. « Quand on t’accuse d’avoir tué ta propre fille, il est difficile de rester parfaitement calme. » Il grince des dents, prend une gorgée de café et regarde un groupe de jeunes passer devant leur table pour rejoindre des amis un peu plus loin. Ses yeux se posent de nouveau sur Aura, détaillent son expression toujours aussi bien maîtrisée. « C’est ce qui arrive quand tu deviens un électron libre, ou que tu ne sers plus à ses plans. La mort, qui que tu sois. » C’est cette même mort qui attendait Aura, si elle n’avait pas déclenché de pouvoir à ses seize ans. Augustin se demande alors ce qu’il aurait fait, si ça s’était passé ainsi. Aurait-il laissé faire, ou aurait-il essayé de la sauver ? Il termine son café, cette question en tête et se dit qu’il n’aurait pas pu le laisser lui faire ça. Nina aimait beaucoup trop Aura – et puis il s’agissait de sa nièce. La fille de Ben. Et après cette année passée avec elle, il avait fini par l'aimer pour ce qu'elle était également, cette ado pas facile à comprendre mais si attachante, malgré elle. « Il savait que nous étions proches. Que tu aimais Nina. Je ne pouvais pas te parler de quoi que ce soit. » Il l’observe de nouveau, hausse les épaules d’un air un peu désabusé. « Si tu ressors d’ici sans me tuer, ils viendront chercher ta tête pour l’accrocher à côté de la mienne. Tu en es consciente ? Si tu veux changer d’avis, je comprendrai. » Bien sûr qu’elle le sait, Aura. Elle connaît leurs méthodes sûrement mieux que lui, a été élevée pour les appliquer à la lettre. Mais c’est un choix qu’elle doit pouvoir faire en son âme et conscience. Il lui offre une dernière porte de sortie, poserait même son flingue sur la table s’ils n’étaient pas dans un lieu public, histoire d’imager un peu mieux leur situation.

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BLAZE : thinkky
CREDITS : (c) valruna. & ANAPHORE / aesthetic & icônes : clemy & secret santa d'amour !
FACE : Emily Browning
DOLLARS : 2683
SACRIFICES : 1306
PORTRAIT : so many things we're not - Aura Original
ANNEES : (la trentaine), masquée derrière le visage de porcelaine et les traits de poupée, tueuse au regard de feu.
CŒUR : (en couple) d'une façon ou d'une autre, le coeur de marbre s'est réchauffé, bien qu'elle ait du mal à comprendre toutes les émotions.. Pensées occupées par une seule personne.
RÉINCARNATION : (Hécate), déesse de la lune, impératrice de l'ombre, guide aux carrefours, sorcière et enchanteresse du panthéon grec.
TALENT(S) : (Umbrakinésie) - ACTIF; (Transmutation) - ACTIF; (Illusions Cauchemardesques) - INACTIF; (Médiumnite) - ACTIF.
FACTION : (Nuova Camorra) mafia dans le sang, dans les veines,
OCCUPATION : (sous-boss) leadeuse de son groupe, soldats et capo à sa botte. (Avocate), spécialisée dans les affaires traîtant des mafias, mettant la sienne hors de soupçon, plombant les autres selon les alliances. (Propriétaire du Ciao Roma)
GENÈSE : (Primus), stade 6, bercée par les voix anciennes.
TALON(S) D'ACHILLE : (scarifications) réclamation de la douleur par le corps, lame perçant la peau à intervalles réguliers pour calmer les pulsions. (Clemens), coeur ouvert au détour d'un verre, soutien infaillible quand le monde s'est écroulé. (Nina), fantôme d'un passé qui ne cesse de la hanter. (Astrid), l'amie, la semblable, la soeur, la bras-droit qu'elle protègera envers et contre tout.
JUKEBOX : [u]within temptation[/u] - [i]ice queen[/i]
RUNNING GUN BLUES : so many things we're not - Aura 3EjRVfqZ_o
"Nous sommes de ceux qui établissent des stratégies dans l'obscurité pour reprendre la main, jouer selon leurs propres règles et forcer le destin"

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"Nous sommes de ceux qui veulent à tout prix tabasser leur part d'ombre et faire taire leurs sales travers"

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she walks with heaven in her steps and hell in her eyes

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“She has been through hell, so believe me when I say, fear her when she looks into a fire and smiles.”

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so many things we're not - Aura - Dim 18 Nov - 0:04


so many things we're not
Elle ne souriait pas Aura, elle ne pleurait pas non plus. Y’avait jamais eu beaucoup d’émotions dans son cœur à la gamine, même si les iris s’étaient réchauffées au contact de celles de l’homme. Il était le seul à avoir passé plus d’un an avec elle, quotidiennement. Il lui avait fait quitter le pays, certes avec son foutu pouvoir qui l’avait rendu malade pendant quelques voyages, mais auquel elle s’était habituée avec le temps. Il était celui discutant avec elle, l’un des rares avec qui elle s’était ouverte, un peu. Enfin, c’était surtout que Maximilio la considérait seulement comme une arme. Divine qu’il recherchait depuis un temps, récurrence qui la sauvait d’une mort certaine. A force de vivre suspendue à un fil, elle n’avait pas cherché à créer d’autres liens, à se sociabiliser. Pas le temps. Pas l’envie. Pas de raison de le faire. C’était stupide, non ? Ca aurait pu l’aider. Ca aurait pu lui permettre de se sauver. Mais en réalité, en avait-elle seulement eu envie, de quitter cette vie qu’elle était toujours connue ? Y’avait rien au tournant, rien au détour de la ruelle sombre. Alors, autant rester dans les ténèbres, autant continuer à égorger les chairs, sans jamais regarder vers la lumière…

Le café devant elle ne mit que quelques secondes à finir dans sa gorge, brûlure agréable aux saveurs de l’Italie… Ce pays abandonné, trahi. Qu’importait, Aura avait été éduquée pour obéir aux ordres, mais aussi pour réfléchir à tous les plans. Un parfait équilibre, aujourd’hui brisé. Le soleil méditerranéen laissé derrière elle, sans regret.

Et elle l’écouta, quand les explications commencèrent à tomber. Elle lui laissa le temps de mettre des mots sur les émotions, et sur les gestes. Avait-il tué Nina ? Si la tueuse n’y croyait pas, elle savait aussi à quel point le mensonge était présent dans la mafia. Si lui aussi la manipulait, à qui pourrait-elle bien faire confiance dans ce monde ?

Personne.

Y’avait personne qui méritait sa loyauté en réalité, mais Aura, elle n’avait jamais vécu seule. Et pour survivre, pour tenir, elle avait besoin de cette illusion comme quoi elle était utile, et elle avait sa place. C’était bête, de croire qu’on était défini seulement par l’intérêt que nous porte le monde. Mais y’avait pas d’indépendance en Italie, y’avait simplement servir ou mourir. Sans utilité, comme le soulignait si bien Augustin, on devenait traître au sang, et on se retrouvait avec les tueurs sur le dos. Lui le vivait au quotidien, et c’était bien pour cette raison qu’elle s’était retrouvée sur son cas. Elle était là en tant qu’assassin, sans que le boss ne se rende compte qu’elle était de ceux empêchant la mort de son petit-fils. Le sang sur ses doigts était tout autant celui d’ennemis, que celui d’alliés, de frères.

La mort, ça avait un goût amer sur sa langue. Elle la côtoyait tous les jours, la répandait tout autant, et pourtant, elle-même n’avait pas supporté de voir Nina partir, tout comme elle ne souhaitait pas voir Augustin périr. C’était devenu viscéral, de le protéger, avec le temps, bien au-delà de la mission… « Oui, je connais les méthodes du boss. » Elle en était la main armée après tout… Et elle avait une discussion civilisée avec le dieu tout de même. Incapable de choisir son camp, quand le cerveau continuait de peser le pour et le contre, contre un cœur qui avait déjà choisi lui. « Et tu avais juste besoin de faire un deuil. Tu es humain, c’était normal. » Elle ne cautionnait pas les réactions du Don, et chacun de ses mots l’exprimait. Jamais elle n’avait osé le faire auparavant, mais cinq ans aux Etats-Unis, et un diplôme d’avocate en poche, voilà qui l’avait changé… « Tu ne l’as pas tué. » Affirmation, question ? C’était l’intime conviction qui ressortait, allait-il la détruire ?

« Ca aurait changé quoi que tu m’en parles ? Il n’avait jamais pensé que je pourrais le trahir un jour. » C’était la vérité. Il était si sûr du contrôle qu’il lui imposait, que jamais il n’aurait pensé qu’elle s’échapperait du carcan dans lequel elle avait grandi. Elle sourit aux derniers propos. Avait-elle une seule fois changé d’avis, une fois une décision prise ? Non, Aura était du genre à aller jusqu’au bout, même si cela signifiait mourir ou sacrifier tout ce qu’elle avait. « La vérité, c’est que ma tête est déjà mise à prix depuis que j’ai quitté l’Italie. » Y’avait eu trop de morts de sa main, et trop d’informations subtilisées, à monnayer envers quelques agences gouvernementales. « Je n’ai peur d’aucun des tueurs qu’il pourra envoyer à ma poursuite. » Aucun ne le tuerait, aucun ne pouvait faire face. Réalité ou prétention, Aura démontrerait qu’elle avait raison sur cette partie en tout cas. « Ma décision était prise à l’instant où j’ai accepté de te revoir Augustin. » Et tu es encore en vie.

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so many things we're not - Aura - Dim 9 Déc - 1:43


so many things we're not
Humain. La ligne est parfois bien fine, la limite fragile entre l’homme et la divinité. La dernière qui s’installe, mais jamais assez forte pour effacer le mortel qui vibre autour de lui. Qui vit, respire, se bat, et parfois souffre. Faible, écrasé sous le poids d’un destin capricieux. S’ils ont grandi dans le même milieu, l’éducation reçue n’a pas été la même, et cela se voit dans le regard d’Aura. Les mots sont compréhensifs, les yeux déterminés. Il devait faire son deuil, oui. Six ans après, il ne l’a toujours pas fait, se dit qu’il ne le fera certainement jamais. Et Aura ? Ressent-elle la même déchirure, la même détresse, la même rage jamais apaisée ? Il se demande ce qu’il se trame réellement sous le masque bien appris, se demande ce qu’elle a pu vivre pendant toutes ces années, ce qu’elle a pensé. Et la question tombe, bien entendu, car elle doit en être sûre.

Augustin a un sourire triste, un peu désabusé, il baisse un instant les yeux sur sa tasse avant de retrouver le regard de celle qui ressemble tant à Benicio. Ce n’est pas évident pour tout le monde, mais lui le voit, reconnaît ces iris, cette expression focalisée, cette impression qu’il donnait aussi de pouvoir tout faire, renverser chaque obstacle qui se dresserait devant lui. Mais il est tombé, un jour. Peut-être que s’il avait été divin lui aussi… les choses auraient été différentes.  « Je n’ai pas tué Nina, » dit-il simplement. Le nom passe les lèvres, et il détourne le regard un instant, là où son image lui est apparue. Elle ne le quitte pas. Il paie, des fois, pour la revoir… Mais ces faiblesses là resteront siennes. Il la fixe du regard alors, soudain très sérieux. « Tu sais qui l’a tuée. » Son nom et son visage étaient partout à la télévision, la police avait bien fait son travail. Il était un adversaire efficace à l’époque, mais pas encore un criminel accompli. Il n’avait pas encore eu droit aux conseils d’un Esposito. Il grince des dents, agacé par cette vengeance qu’il n’a jamais su faire sienne.

Aura a raison, Maximilio n’aurait jamais pu croire que sa plus précieuse soldate pourrait un jour lui faire faux bond. Surtout pas pour son idiot d’oncle. Maximilio ne comprend pas tout aux humains manifestement, gangrené par le dieu et l’ambition obsessionnelle. « Non je ne crois pas, mais les risques... on n'est jamais trop prudents... » Il dérive un instant, se redresse, pose les mains sur la table et entrelace ses doigts. « J’ai passé quelques semaines en Sicile, chez nos cousins, quand je suis parti de Lyon. » Avec Alan. Précision qu’il se garde bien de donner, même si à l’époque il n’était qu’un boulet qui attendait avec impatience le moment de le tuer. « Je ne savais pas encore qu’il avait mis un pris sur ma tête. Je suis parti en Turquie, après. Mais ça, tu le sais peut-être, en fait. » Il imagine que le vieux la gardait près de lui, qu’elle avait les oreilles partout. Une arme pareille, parfaitement aiguisée, si bien maîtrisée. Mais Aura est bien plus que ça. Il la sous-estimait tellement.

Elle l’a donc bien trahi, et elle ne compte pas le tuer. Cela le touche plus qu’il ne pourrait le dire, plus qu’il ne le dira. Parce qu’ils ne se disent pas ces choses là. Mais c’est une saveur de chez eux qu’elle ramène avec elle, de Ben, de Nina, de ces années passées à la regarder grandir dans son coin en se demandant ce qu’ils faisaient. A regarder Nina lui parler, lui montrer ses dessins, lui apprendre des jeux, et se dire qu’ils avaient sûrement raté quelque chose quelque part. Puis ne plus y penser, car le casse suivant approchait. Car une livraison arrivait, un nouveau territoire les attendait. C’est l’odeur de la mer, des soirées chaudes sur les terrasses et de ces mois passés à la côtoyer, à la découvrir, à regretter un peu les mensonges. Mais il est difficile de modifier les fondations sans prendre le risque de voir l’immeuble s’effondrer.

Il ne dit rien, pas de commentaire, lui adresse simplement un signe de tête reconnaissant. Ce n’est pas tant le fait qu’elle n’en veuille pas à sa vie qu’il respecte, c’est surtout sa témérité et son cran. Car il en faut pour quitter sa famille. Il en faut pour affronter l’adversité, surtout quand elle vient de chez soi.

Il y a un instant de silence, puis il pose une question triviale, mais importante. « Tu comptes poser tes bagages ici, alors ? Arcadia ? Il paraît que tu es devenue avocate. » Un petit sourire accompagne les derniers mots – il admire la jeune femme qui a obtenu un tel diplôme, réussite brillante qu’il n’a jamais même rêvé d’effleurer, très peu intéressé par les études. Il avait un business à gérer et des banques à dérober, ses seuls diplômes étaient le fruit du blabla, de la chance et des relations. En ça aussi, Aura le surpasse, et il ne peut s’empêcher de ressentir une fierté certaine en la regardant.

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so many things we're not - Aura - Ven 14 Déc - 19:15


so many things we're not
Pourquoi trahir les siens ? Ils étaient tout ce qui lui restait. Elle n’avait pas de famille, pas d’amis à part les italiens qui avaient aujourd’hui disparu. C’était bête ça, de se retrouver sans aucun endroit où retourner le soir, quand les études étaient terminées, quand les derniers mots étaient écrits sur ses projets, et quand le sang souillait ses doigts. Même si ce n’était pas grand-chose, y’avait toujours la fierté du boss, de voir que sa machine était toujours bien huilée, et qu’elle continuait dans la bonne direction. Sans lui, ça aurait été triste, les seize premières années de sa vie. Et même après finalement. Augustin, il était apparu tard avec Nina. Il avait fallu attendre pour réellement s’accrocher, et mieux ressentir la perte. Cœur qui s’était à peine ouvert, pour mieux se refermer. Elle n’avait rien montré Aura, car c’était ainsi que la vie continuait. Ce n’était pas une mort qui devait les arrêter, les empêchait de continuer sur leur lancée. Le boss ne l’aurait pas permis. Et la gamine, elle avait déjà bien trop vu la mort pour s’y attarder. Alors, peut-être que certains la considèreraient comme folle, peut-être l’était-elle réellement, sauf qu’elle s’en moquait bien l’italienne. Comme l’avait si bien dit Maximilio quand il l’avait vu avec son diplôme… Tu es mon héritière. Rang chipé à son sang… Si elle n’avait pas tout détruit pour celui qui lui faisait désormais face.

Augustin, te rends-tu compte de tout ce qu’elle a sacrifié pour toi ?

« Kaneved… Il est le prochain sur ma liste. » Liste devenue personnelle, allégée des multiples meurtres commandités par la firme italienne. Une page se refermait, mais le livre était toujours fermement tenu entre les doigts de la tueuse. On ne reniait pas son sang et ses capacités aussi facilement. Toujours meurtrière, espionne, jamais bienfaitrice. Si seulement elle savait, à quel point elle était proche de la déesse qu’elle abritait… Maintenant qu’elle était libérée du joug de l’ancien, elle pouvait enfin faire ses propres choix… Qu’ils diffèrent ou non du passé.

D’un geste, elle commanda au serveur un nouveau café. Si Aura n’avait jamais trempé dans l’alcool – la seule fois où elle s’y était essayée en soirée étudiante… Ca avait mal tourné. – le café était clairement devenu une drogue pour elle au fil des années, pour garder un esprit lucide quand la fatigue s’accrochait un peu trop aux pupilles. « J’ai suivi en partie tes pérégrinations. » En partie oui, quand la tête n’était pas tournée vers l’entraînement, puis les études, pour supporter le fardeau que le boss lui posait sur les épaules… « Il a mis quelque temps avant de faire ce pas. Il a essayé de t’éliminer avant de te considérer comme traître aux yeux du monde. » Car cela se résumait à ça, de mettre un prix sur la tête d’un homme. Ce n’était pas seulement sa mafia qui le traquerait, mais tout chasseur de primes qui désirerait se faire un nom. Evidemment, les italiens avaient été les plus prolifiques pour le traquer… Sans succès, puisqu’elle venait d’abandonner à son tour. Ca devait être douloureux, de perdre celle qu’on avait désigné comme son futur, même si finalement, tout cela n’était que du business…

Et elle ne le tuera pas, comme elle venait de l’avouer. Pas aujourd’hui en tout cas, pas sur ordre de son ancien boss. Elle ne voulait pas supprimer celui qu’elle considérait comme un proche. Elle ne voulait pas aller contre la volonté de Nina, ou ce qu’elle considérait comme tel. Peut-être qu’elle s’imaginait un jour, pouvoir avoir sa place, et son sourire. Mais on ne lui avait jamais appris à être heureuse, à Aura.

Il ne perdait pas le nord Augustin, au moins, elle ne pouvait pas lui reprocher cela. Léger sourire en coin, expression tout autant maîtrisée, pour ne rien laisser paraître des interrogations et de la jalousie qui par instant lui bouffaient le cœur. « Oui, j’ai mon diplôme d’avocate en poche. Et reliée aux procédures pénales qui plus est ! Il ne faut pas faire les choses à moitié. » C’était un atout pour le boss, et ça en deviendra son tombeau. Le canon qu’il maintenait contre la tempe de ses ennemis, il l’avait maintenant contre la sienne.

Game Over.

« Retourner en Italie, ou même remettre un pied en Europe sera impossible pour moi tant que je vivrais. » Réalisme, et fatalisme. Car après Maximilio, il y aurait son descendant qui prendrait la place. Et la haine devait être vive envers elle, non ? Celle qui prenait le trône entre ses doigts, avant de supprimer toutes ses chances d’y accéder… Et lui qui devenait alors le second choix, condamné à être choisi… Heureusement que les émotions, ce n’était pas très développé dans la famille, alors que la loyauté, si. « Donc je pense que je vais me poser par ici. Ca a l’air d’être une ville intéressante, pour reprendre à zéro… » Le regard se détourna un instant, s’accrocha aux dernières lueurs de la journée. Un excellent renouveau oui…

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