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Cliffhanger [Maisy]

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Cliffhanger [Maisy] - Jeu 15 Nov - 9:43

    Allongée sur le matelas, j’observe le plafond de ma chambre en silence. Morne. Insipide. Neutre. Ennuyant. Je le sais. Ça fait des années qu’il est ainsi. Des décennies même. Je le connais de gauche à droite. De droite à gauche. À la verticale, à l’horizontale et même à la diagonale. J’ai compté d’innombrables moutons, brebis noires plus exactement, sauter la barrière imaginaire. J’ai dessiné moult arabesques dans mes déliriums les plus basiques. Un jour j’ai même vu les nuages roses du non moins célébre Dumbo y rejouer la scène mythique du dessin animé éponyme. Avec quelques nuances certes, mais est-ce vraiment important de le notifier ? Le résultat en reste sensiblement pareil : actuellement il n’a aucune saveur. Il ne me procure aucune distraction. Il est là. Sans un mot. Sans une tâche. Parfait petit reflet d’une réalité qui est loin de l’être. Il faut dire ce qui est, je suis légèrement (tout est relatif) maniaque sur les bords. Pour preuve, je me suis personnellement occupée des retouches de peintures. Peut-être bien que j’aurais dû lui laisser quelque difformité. Un semblant d’austérité. Ou, au contraire, aurais-je dû le gratifier de quelque fantaisie absurde et regrettable … ou pas.Je me connais. Il m’aurait été encore plus insupportable, et de fait impossible, de fermer l’œil tout en sachant pertinemment qu’une aberration du genre me tenait lieu de public. J’aurais bien été capable de prendre la bagnole de nuit en quête d’un night shop qui vend du matos de peintre. J’aurais eu bel air avec ma liste de course improvisée. Les flics auraient été appelé sur place. Ou, accessoirement, un de mes collègues en garde psychiatrique à l’hosto. Cela aurait pu donner lieu à une situation plus que cocasse. Contraignant et irritable au plus haut point, mais néanmoins cocasse.

    Cela n’a pas été fait. À ce niveau-là je suis une personne bien trop réfléchie. Et prévoyante. J’avais déjà le nécessaire du parfait petit bricoleur avant même d’emménager ici. Appelez-moi BOB, bonjour !

    Autrefois cette petite allusion fantasque m’aurait arraché un sourire. Ou du moins un ersatz de. Il n’en est rien. Je reste là. Allongée. Stoïque. Les yeux grands ouverts. Les paupières lourdes, mais impossible à garder fermées … si ce n’est pour observer depuis l’autre côté cette pellicule de chaire qui me renvoie un rideau sombre et, parfois, quelques pétéchies. La fatigue est présente, si pas omniprésente. Par contre, pas moyen de trouver le sommeil. Ça fait des heures que je tourne dans tous les sens. Que je me lève. Que je m’occupe. Que je me recouche. Que je retente l’expérience. Rien n’y fait. Morphée est assurément inscrit aux abonnés absents ce soir. Comme il l’était hier. Et avant-hier. Mon espoir pour demain s’amenuise de jour en jour ; et bientôt d’heure en heure. Même si une certaine forme de logique veut que le corps finira par lâcher prise et tomber comme une masse. Mais ça, voyez-vous, c’est la théorie. En pratique l’être humain peut tenir jusqu’à sept jours consécutifs dans des conditions pareilles avant de petit à petit perdre la notion du temps. Euphorie et léger état de dissociation pour premiers effets secondaires. Je n’en suis clairement pas encore à ce stade. Non, moi j’ai uniquement droit au masque d’Halloween avec le teint livide, les cernes violacés et les globes oculaires injectés de sang. Ça pique, ça brûle et ça tourne rapidement en cercle vicieux car le simple fait d’envisager la possibilité de cligner des yeux devient un véritable exploit.

    *Cesse d’en faire tout un foin. Je ne suis aucunement fatiguée, Moi.

    Parfois je me demande vaguement si Elle cesserait de jacasser pour un oui pour un non si j’arrêtais tout simplement de lui répondre.

    *Même pas en rêve Ma chère et douce enveloppe charnelle.

    Oui je Lui accorde la majuscule. Et cela malgré la considération indéniable qu’Elle peut bien exprimer à mon égard.

    *Oh ne fais pas ta tête de cochon Brónach, tu sais bien que toutes Mes attentions te concernant ne sont autres que louanges et piètres mesquineries. Qui aime bien, châtie bien ; n’est-ce pas ainsi que se prévoit le proverbe ?

    Dès lors je cherche quand même à comprendre pourquoi mes heures de sommeil sont si goulûment grignotées, et ce dès la moindre occasion qu’elles daignent pointer le bout de leur joli museau dans mon périmètre visuel ...

    *Mais Je M’ennuie …

    Merci de le préciser.Je n’avais clairement pas compris les douze premières fois où Tu T’es lamentée sur le triste sort d’un pays exempté de guerre. Peut-être aurais-Tu pu trouver hôte plus attrayant à l’autre bout du monde ? Là où les disputes de voisins finissent en véritable carnage, pour autant qu’un missile venu d’en-haut n’ait pas rasé le village avant d’atteindre la déclaration de famine.

    *Certes, mais c’est TOI que j’ai choisi.

    Parfait … je ne me sens presque pas comme un Pokémon maintenant …

    ~.~

    Une brise maritime vient me gifler le visage. C’est sec. C’est dru. Pil ce qu’il me faut pour reprendre mes esprits. Pour autant qu’ils m’aient quitté un jour. Les mains plongées dans les poches de mon parka. Ma tête enfoncée dans mes épaules. Je me balade – là encore, le verbe est plus que relatif – avec le dos légèrement courbé. J’ai comme l’impression que mes paupières deviennent de plus en plus lourdes à chaque pas que je fais. Pour brouiller un tant soit peu l’irritation qui me tient lieu d’interlocuteur, j’ai callé un casque sans fil sur mes oreilles. Mon smartphone y envoie les ondes d’une musique sans texte. Ou peut-être qu’il y en a, mais je ne l’écoute même pas. Il me faut juste du bruit. Beaucoup de bruit. Interférence nécessaire entre Elle et moi.  Entre moi et Elle. Mais aussi entre moi et le monde tout autour.

    Lentement je me rapproche du bord de la falaise. Le vent se veut plus présent. Il siffle, mais je ne l’entends pas. Il griffe, mais je n’y prête guère beaucoup d’attention. Je m’arrête tout juste à l’orée du ici et du là-bas. Du boucan dans mes oreilles et du silence éternel. Je regarde mes pieds, et plus au-delà ce qui s’étend à perte de vue jusqu’à se fracasser comme cette mousse blanche contre une paroi effritée.

    Le temps s’arrête un instant.
    Non, je ne suis pas suicidaire.
    Non, je n’en ai pas marre de la vie.
    J’ai juste envie …
    De dormir.
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Cliffhanger [Maisy] - Mer 5 Déc - 15:28


La mer. L’océan. L'eau. Ça me terrifie. Ça me fascine. Le domaine à été érigé sur une colline plus haute que les autres, au niveau de la baie du Maine. C'est beau. Pas tout à fait l’océan. Ce n'est pas la mer non plus. J'adore l'endroit. Je me suis habituée à côtoyer ma plus grande peur. Cet hybris, cette faiblesse, cette phobie. La déesse du feu est paralysée devant les étendues d'eau mouvante. La peur de se nouer, d’être submergée. Elle ne veut pas qu’on l’éteigne. Elle a peur. Elle se méfie. Elle m’empêche de vivre. Je ne sais pas comment aller à l’encontre de cette peur, il y a des moyens de contrôler les hybris, mais elles sont tous malsains. L’utilisation d’un pouvoir. L’utilisation de drogues. Je ne veux pas être dépendante, ni de l’un, ni de l’autre. Je me confronte tous les jours aux vagues, à l’air iodé et pourtant dès que je dois m’approcher de trop près, mon corps se fige, je suis incapable de combattre.

Ma tasse de café est fumante. Je m’approche de la balustrade en pierre qui protège du vide. Sous mes pieds, il y a des vagues, il y a de l’écume. La houle est agitée. La mer vient frapper la pierre sombre des falaises. Je la regarde se faire du mal, agresser la roche. Le spectacle est à la fois terrifiant et hypnotisant. Je regarde ailleurs, vers les falaises, j’aime les falaises de la baie, cela me fait penser au Pays de Galles. Je comprends pourquoi mon père aimait tant cet endroit. Je soupire légèrement. Ma vie semble prendre un chemin différent. La mort officielle de mon père change beaucoup de chose. Je faisais tout pour maintenir le cap, tenter de le retrouver. Je n’ai pas réussi. Je n’aurais jamais pu réussir, il ne voulait pas être retrouvé, il a tout fait pour rester seul, pour me protéger. Je n’avais pas besoin d’être protégée.

Alors que les yeux se perdent dans la vue, je distingue une personne sur le bord de la falaise. Je suis bien incapable de dire qui est-ce mais je la trouve bien proche du bord. Je fronce les sourcils. Je pose mon café sur la balustrade en pierre. Je tente de mieux voir mais il me faudrait des jumelles. Je file en chercher dans l’ancien bureau de mon père, aux pas de courses je reviens dans les jardins. La personne est toujours là, mes yeux se positionnent dans les jumelles et mon coeur s’accélère lorsque je reconnais la personne. Bronach. Je déglutis, mal à l’aise à l’idée qu’elle puisse sauter. Je tente de garder mon calme, je ne voudrais pas qu’il fasse quoique se soit… je ne pourrais pas plonger la sauver, j’en suis littéralement incapable… je ne suis pas Ned.

Je ne suis pas vraiment en tenue, toujours en pseudo pyjama mais je me presse. Je cours jusqu’au garage pour sortir trop ma voiture. Le dérapage est contrôlé et Alan me détesterait à faire crisper les pneus ainsi. Elle n’est pas loin en voiture, j’en ai pour cinq minutes mais parfois, cinq minutes c’est trop. Je me gare en bas du chemin et je cours à nouveau. Le vent claque, souffle… Les cheveux virevoltent autour de mon visage, je fronce les yeux pour mieux la voir. Je ne suis qu’à une dizaine de mètres d’elle lorsque je ralentis. J’attends un peu, je cherche quoi dire, quoi faire. Si ça se trouve elle profite juste de la vue, je ne peux pas la supplier de reculer sans savoir si sauter est son intention. Je prends quelques secondes pour réfléchir. J’avance à pas de loups, discrètement. Puis lorsque ma voix est à portée de son ouïe, je parle. « - Bro ? Tout va bien ? » Je préfère être prudente… je ne voudrais pas la compter parmi les morts qui m’entourent.
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Cliffhanger [Maisy] - Jeu 27 Déc - 9:09

    La musique cesse son boucan infernal. Il ne l’était pas vraiment. Infernal je parle. Mais parfois le silence est tellement pesant. Tellement effrayant. Il ne l’est plus depuis longtemps pour moi. Pas depuis que je partage mon corps avec cet autre.

    *Hey! Un peu de respect que diable!


    Le respect ? Qu’est-ce que Tu y connais au respect ? Connais-Tu seulement son goût ? As-Tu déjà savouré son parfum sans faire la fine bouche ? Qu’en est-il de sa véritable définition, l’as-Tu jamais ne serait-ce que énoncée ? On partage notre temps et notre tout depuis tellement longtemps tellement déjà qu’il me peine à me rappeler une période où Tu n’étais pas. Où mes sens avaient l’autorisation que je leur octroyais. Où je n’avais pas à justifier tous mes faits et gestes sous simple prétexte qu’il était utile à autrui de les analyser. Grand bien Te fasses, fais-Toi plaisir, analyse, décortique, juge et jauge autant qu’Il te plaira de le faire. Vraiment. Mais par pitié, laisse-moi en dehors de toutes Tes tribulations. Cesse de quémander mon attention. Arrête de jacasser dans ton poulailler. Ta voix m’insupporte. Ton fantôme me hante. La simple évocation de ton OMNI-présence fait de moi une potentielle candidate au saut de l’ange.

    *Tu exagères.


    Non. Je suis réaliste. Je suis fatiguée. Je suis lasse de cette situation. Je n’ai plus la force. Ni de Te combattre, ni de me battre. Tu m’épuises. Je suis éreintée. Entre nous il n’y a que chamailleries de bas étage. Débats sans fin, si pas sans fond. Tu es ici. Tu es maintenant. Tu es toujours. Tu es à jamais. Et moi … je n’en peux plus.
    Tu me veux, tu m’exiges et tu sauras m’exiger ; pour Toi, rien que Toi et toujours Toi. Tu es un enfant capricieux. Au moins autant qu’une adolescente carnassière. Un manque d’attention serait pour Toi le comble de mon désintérêt. L’aberration par excellence de la part d’un hôte qui devrait s’estimer tellement veinard d’avoir pu écoper de ton parasitisme pour compagnon de route.

    *Je ne …


    Me permets pas de m’exprimer de la sorte à Ton égard? Me traite pas comme une insulte à Ta seule et unique grandeur ? N’aspire en rien à mon prochain trépas afin qu’un nouveau corps puisse se libérer dans le but, seul et unique, d’accueillir en son sein la grandeur immaculée de l’utopie à travers laquelle Tu aimes à te fourvoyer ?

    *Parce qu’en plus tu comptes sauter?


    Bien sûr que …

    Un crissement de pneus dans mon dos. Du caoutchouc qui s’enfonce dans la terre. Qui enfonce sa carcasse métallique dans un humus moult fois déchiré. Déchiqueté. Ici-bas, il n’y a plus de place pour la nature. Même dans des endroits aussi reculés, l’homme marche. L’homme creuse. L’homme tue. Et moi, moi je reste stoïque face à sa détresse. Immobile. Insensible. Ou du moins si peu démonstratrice. Je n’utilise que rarement ce moyen de locomotion. Un élan de nostalgie m’envahit subitement. L’Irlande me manque tellement. Non pas mes parents. Pas plus que les amis, pour autant qu’on puisse les qualifier de tels, qui ont bercé mes jeunes années et leurs souvenirs. L’insouciance de l’époque me semble tellement lointaine. Inexistante. Ais-je vraiment été seule dans ma tête à un moment donné ? Où as-Tu toujours rôdé dans les parages. Dans l’ombre. Te nourrissant du néant. Te contenant de m’observer sans jamais intervenir dans le maintenant ?
    Non … ne réponds pas, je n’ai aucune envie de T’entendre et encore moins de T’écouter.

    - « Définis le mot BIEN. »

    Que je laisse échapper de ma bouche dans l’espoir, probablement vain, de couper l’élan de ma symbionte avant qu’Elle ne saute sur l’occasion.
    Je n’ai pas besoin de me retourner pour deviner l’identité de cette nouvelle présence. Sa voix est douceur, portée par une pointe d’inquiétude. Autrefois j’aurais pu trouver cela attendrissant. Émouvant. Ce soir, il n’en est rien. Je n’ai plus ce vocabulaire en stock. Je n’aspire en rien à lui arracher une quelconque once de pitié. Ou encore de complaisance. Je ne compte pas sauter. Du moins … pas pour le moment.

    Un instant encore, je laisse perdurer ce qui ressemble vaguement à une impression de silence. Je continue à fixer, sans pour autant les voir, ces vagues fougueuses et libres qui viennent s’écraser contre l’inertie de la roche. If these walls could talk …
    J’inspire lentement. Profondément. L’air maritime s’invite dans mon organisme. L’iode me gifle autant qu’il m’embrase. Il me serait si facile de fermer les yeux et de me laisser porter. De faire ce fichu pas en avant et de me laisser emporter.
    Mais pas ici. Pas maintenant.
    Peu importe comment, Mairead risque bien trop de trouver à m’en empêcher.
    Je finis donc par me retourner. Lentement. Un semblant de sourire collé sur mon visage de zombie vivant. Du moins est-ce ainsi que je me sens.

    - « Comment fais-tu Maisy ? »

    Je retire le casque toujours pose sur ma tête. Je le laisse glisser dans ma nuque. Son contact est à la fois tiède et totalement désintéressé. La tonalité des mots employés va dans tous les sens et aucun à la fois. Elle pourrait y décrypter ce que bon, ou beau, lui semble. Ou rien de tout cela in fine. Parfois je ne reconnais même pas mes propres vocalises. Ce soir, c’est une brise nocturne de plus qui les emporte avec elle. Dieu bénisse les ignorants au moins autant que les innocents.

    - « Pour ne plus les entendre. »

    Que je juge aussi utile que futile à rajouter. Elle aussi partage. Elle aussi subit. Alors pourquoi est-ce qu’elle semble tellement mieux se porter ? Et inutile de prétendre que tout ceci n’est qu’une façade. Je suis passée par cette étape. J’ai essayé de cacher, de refouler, de nier. Mais chassez le naturel …

    *Et Je reviendrai au galop.
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Cliffhanger [Maisy] - Mer 30 Jan - 15:01

Comment avancer vers l’océan alors que l’océan me terrifie ? Comment je fais ? Aucune idée, je prends sans doute sur moi, tant que je ne plonge pas, j’imagine que je peux contrôler. Ce n’est pas dit que je n’ai pas la nausée, que je ne sois pas paralysée. Pourtant, je dois en avoir le coeur net. Pourquoi Bronach est au bord de la falaise. Que veut-elle faire ? Je ne veux pas qu’elle fasse ça, c’est peut-être égoïste, mais je ne veux pas qu’elle subisse le potentiel sort de mon père. Alors je pars à sa rencontre. Je ne traîne pas. La voiture s’arrête en bas du chemin. Je file vers le haut de la falaise. Mon coeur bat plus fort à chaque pas que je fais. Je ne sais pas si c’est l’effet de l’océan trop proche ou si c’est mon inquiétude pour un membre du Royaume. Je ralentis quand je ne suis qu’à quelques pas d’elle. Je tente de ne pas l’affoler. Je lui demande si tout va bien. Sa réponse me décontenance un peu. Je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation. C’est difficile, je ne voudrais pas dire quelque chose de travers, qui pourrait être mal interpréter.

Elle veut une définition de Bien. Je déglutis, je fais encore quelques pas vers elle, j’évite le bord de la falaise, mais si elle tente quelque chose, je devrais pourvoir l’attraper. « - Oublie ma question, comment tu te sens ? Tu n’as pas le vertige aussi près du bord ? » Je tente une distraction. Je ne vais pas aller droit au but, parce que bon, si je lui demande juste de ne pas sauter, c’est le meilleur moyen de la braquer et qu’elle fasse l’inverse. Je ne suis pas une experte en la matière mais j’ai déjà vu ce genre de cas. Elle ne répond pas vraiment à ma nouvelle question. Est-ce que j’en pose trop ? J’inspire, l’air marin m’agresse, me rappelle que ma pire frayeur est juste à quelques mètres sous nos pieds. Si elle saute, je ne servirais pas à grand-chose, je ne sais pas nager… alors plonger pour me noyer à ses côtés, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Elle me demande comment je fais ? Je mets un certain temps à comprendre. Elle parle de nos invités. Ceux qui cohabitent avec nous. Les dieux.

J’avance encore un peu, il n’y a plus beaucoup d’écart entre nous. Je tente un sourire, sans doute pas aussi rassurant que je le voudrais mais bon, elle m’angoisse vraiment à être dos à l’océan, elle n’a plus qu’à se laisser tomber en arrière et plouf. J’inspire. « - Je fais avec. Parce que c’est ce que nous sommes. Belissama me ressemble, me comprend. Il faut que tu te dises qu’elle n’est qu’une part de toi… Laisse-là venir à toi… ? » Je ne sais pas comment ça se fasse avec sa divinité mais à en voir sa mine, je comprends que ce n’est pas l’amour fou. Je lui tends la main. « - Tu ne veux pas qu’on en discute au manoir ? Je t’avoue ne pas être ultra à l’aise avec l’océan en bas... » J’inspire. J’aime l’air iodé pourtant, il fait tant de bien ? « - Je crois que tu as besoin d’un verre. On pourrait discuter aussi, tu ne crois pas ? » Je souris, ma main toujours tendue comme une invitation à me suivre. « - Badb a peut-être son avis sur la question, tu m’expliqueras comment se passe votre cohabitation. On trouvera une solution, mais juste, viens, s’il te plait » Je m’avance un peu plus, je prends mon courage à deux mains et j’attrape son bras pour la tenir. J’écarte les cheveux de son visage, le vent est fort et puissant au haut de cette falaise. « - Je te tiens et je ne vais pas te laisser, ok ? Laisse-toi guider... » Je caresse sa joue tendrement. « - Ma voiture est juste en bas du chemin. » 
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