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guns are drawn (joasin)

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guns are drawn (joasin) - Mar 12 Juin - 16:08

these eyes will not be blinded by the lights
feat joaquin « trouble » costilla
Ça sentait l’arnaque. C’est ce dont elle était sure, à faire le guet dans une vieille caisse pourrie dont elle avait crocheté la serrure, à attendre l’heure prévue tout en scrutant l’entrée de la piscine. Elle avait une heure d’avance, et elle aurait dû attendre encore un bout de temps avant que l’autre se pointe. Elle avait voulu pousser la couverture à prendre son maillot de bain et de quoi se changer, bref des affaires normales pour qui allait à la piscine, et il était une heure du matin. Ils avaient rendez-vous à deux heures du mat’, horaire bien connu pour ne pas être du tout louche.
« Oh, fuck it », finit-elle par grogner lorsqu’elle se rend compte qu’elle a oublié ses clopes chez elle. Elle jaillit bientôt de la voiture rutilante, son sac à l’épaule, claque la portière et avance sans se retourner, sans vraiment savoir si la voiture a tenu le choc ou est tombée en ruines juste après son passage. Une pièce et le tourniquet la laisse passer. Tant qu’à être à la piscine, autant en profiter. Ça glousse dans les vestiaires des filles et elle fait le moins de bruit possible pour ne pas déranger ceux qui ont trouvé ça pertinent de se faire du rentre-dedans dans un endroit public -pas que ça la gêne, elle, hein. Elle émerge de sa propre cabine dans un maillot turquoise qui commence un peu à bailler au niveau des nibards -soit il est vieux, soit elle a perdu des seins, dans tous les cas, ça devient critique- le reste de son attirail fourré en vrac dans son sac à main -énorme et qui contient tellement bien. Passage par les douches -glaciales à cette heure de la nuit- et la voilà qui arrive sur le bassin principal, protégé d’éventuelles pluies estivales par la verrière sale. Comme elle l’avait prévu, y a déjà plus personne, et c’est tant mieux, elle a horreur de la foule quand elle veut nager. En prime, vu qu’il y a personne, elle est pas obligée de mettre cet horrible bonnet de bain en latex. Autant dire qu’il y a vraiment tous les avantages sans les inconvénients (sans gosse qui hurle, notamment).

Elle n’est pas venue sans moyen de se défendre, bien entendu : ça serait franchement stupide de sa part alors qu’elle est censée retrouver la tête pensante et les mains sanglantes de la Calavera. Tandis qu’elle plonge dans les eaux fraiches et translucides, elle se repasse les évènements qui l’ont amenée à bien vouloir retrouver le funestement célèbre Joaquin Costilla dans un endroit où ça serait extrêmement facile de faire croire à une noyade.

Hm.
C’était peut-être pas une bonne idée de choisir ce coin pour croiser Costilla.
En même temps, elle est venue armée, et plutôt deux fois qu’une.
Donc ça devrait aller.
L’intérêt d’un terrain neutre, et tout ça.

Elle émerge de l’eau puis commence à nager le crawl et à enchaîner les longueurs, en gardant un œil sur l’horloge géante vissée à un des murs de la piscine.

Wait. Soit la grande aiguille est bloquée, soit le temps s’est arrêté.

Jurant à qui mieux-mieux, la voilà qu’elle s’approche du rebord le plus proche et se hisse dehors à la force de ses bras musclés. Pas assez vite pour autant, parce que voilà qu’un cliquetis trop familier se fait entendre et lui arrache un râle contrarié. « Raaah… Sérieusement, Joaquin, on t’a jamais dit que ça se faisait pas de fouiller dans les affaires des filles ? »

Elle aurait dû mieux planquer son neuf-coups, cela dit.
Elle fulmine tandis qu’elle fixe son visiteur nocturne, arrivé plus tôt que prévu, qui tient son flingue à elle dans ses mains à lui.

« Fais pas ta pute, laisse-moi juste prendre ma serviette, j’vais choper la crève. » Sans vraiment attendre de savoir ce qu’en dit l’ennemi, elle s’en drape et s’essore les cheveux au bord de l’eau, et ça dégouline en cascade. Trop de cheveux, trop d’eau dedans. Elle n’aurait pas dû se fier à l’heure indiquée, et elle aurait dû se douter que ça sentait l’arnaque pire que ce qu’elle avait envisagé. « T’es en avance, non ? Tout ça pour me mater ? », elle interroge sans y croire, avec ce rictus en coin qu’elle a quand elle flirte avec le danger -Sierra appelle ça son sourire-suicidaire. À croire Sin est toujours plus à l’aise quand la situation devient compliquée. « Doit y avoir une bouteille de whisky aussi dans le sac, si jamais t’as soif. Et, de toute façon, on n’avait rien dit sur les armes. Tu croyais quand même pas que j’allais me pointer les mains vides, hein ? »
☾ anesidora





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guns are drawn (joasin) - Ven 15 Juin - 16:08


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Honnêtement, ça aurait été lui, le rendez-vous, il l’aurait pas fixé à deux heures du matin. Il l’aurait pas fixé dans une piscine. Ça implique certaines choses, ce genre de lieu. Adieu chaussures rutilantes, bonjour pieds humides et manquant de déraper au moindre mouvement un peu trop brusque. Adieu pantalon bien repassé, bonjour bermuda. Ça a tout de suite moins de gueule. Adieu chuchotements mystérieux, bonjour les cris pour se faire entendre. Adieu la classe, bonjour la mauvaise humeur.
Il a cru que c’était une blague quand on lui a dit les conditions de la prise de contact. Que Damariss avait fait croire à l’homme chargé de parler à Sinead Reed que si ça n’avait pas lieu en cet instant, en ce lieu, une chose horrible lui arriverait. Le pauvre bougre a sans doute cru bien faire. Il est peut-être nouveau. Joaquin avait demandé un homme de confiance pour cette « mission ». Ça ne voulait pas dire d’expérience. Le mec devait regarder trop de film d’action. Ou peut-être que la saison une de Sherlock Homes l’avait trop marqué … Toujours est-il que Joaquin n’avait pas pu rappeler pour dire que ça n’allait pas être possible. Ça aurait fait brouillon.

Il arrive en avance à la piscine. Deux de ses hommes sont arrivés une heure avant l’horaire indiqué. Parait que Reed est déjà sur place. Autant ne pas perdre de temps.
- Monsieur, vos chaussures.
Il regarde l’employée, à l’accueil. Il se dit que, soit elle aime beaucoup son métier pour être là actuellement, soit elle veut l’argent que ça rapporte. Il table plus sur la deuxième option. Il est censé enlever ses godasses et se mettre pieds nus. Il n’en a –étonnamment- aucune envie. Il prend son portefeuille, farfouille dedans, en tire un billet de cinquante et le pose sur le comptoir.
- C’est pas vous qui nettoierez après alors faites pas chier.
Si elle était prête à lui dire que ça ne marchait pas comme ça, la phrase du Mexicain la coupe dans son élan. Elle empoche le billet et repose ses yeux sur son portable, muette.
- C’est par où pour éviter le pédiluve ?
Elle le regarde deux seconde fixement, pense sans doute qu’il plaisante.
- Vous ne pouvez p-.
- Par où ?

Il y arrive finalement, à éviter toutes ces merdes, la douche, le bain de pied, le maillot de bain. Il déboule sur le bord de la piscine accompagné de la femme qui va souffler un mot au maître nageur. Sans doute de rien dire sur ses godasses. Il a gardé aussi son jean et sa veste. Pas envie de se donner en spectacle en moule-bite. Il cherche du regard ses hommes, les trouve. Ces derniers lui désignent un sac. Un neuf coups à l’intérieur. Une bouteille. Des affaires. Il ôte la sécurité de l’arme et voit arriver Sinead, telle une Arielle sortie du bain.
- Fais pas ta pute, laisse-moi juste prendre ma serviette, j’vais choper la crève.
Un peu moins classieuse peut-être.
- T’es en avance, non ? Tout ça pour me mater ?
Il ne prend pas la peine d’y répondre, si ce n’est par un regard torve.
- Doit y avoir une bouteille de whisky aussi dans le sac, si jamais t’as soif. Et, de toute façon, on n’avait rien dit sur les armes. Tu croyais quand même pas que j’allais me pointer les mains vides, hein ?
- Bonjour Sinead. Toujours aussi charmante ?
Il a un sourire sans joie. Elle est venue armée, lui aussi, tout comme ses hommes. Il n’oublie pas qu’elle est du Royaume et qu’il n’aime guère leur chef. C’est encore un euphémisme, il ne peut pas la voir.
Sinead aussi, elle a peut-être des alliés autour de ce bassin. Il la veut dans son camp, il espère réveiller en elle une sorte de … double jeu, peut-être. Elle a des informations qui l’intéresseraient. Il a certainement quelque chose qui pourrait remettre en cause une potentielle fidélité sans faille au Royaume. Suffit de trouver de quoi il s’agit. En plus de ses origines. Le point de départ est maigre, mais Javier, son prédécesseur le trouvait suffisamment prometteur pour que Joaquin le saisisse aujourd’hui. La jeune fille que Javier surveillait est devenue femme. Et quelle femme …
- Tu laisses toujours ton arme à la personne qu’elle est censée menacer ? Ça marche d’habitude comme stratégie ?
Il étouffe un autre commentaire ironique. La connaissant, elle pourrait sortir un couteau de son maillot de bain et le planter avant qu’ils n’en viennent au vif du sujet. Faut pas trop l’énerver Reed, sinon y a pas de grande chance d’aboutissement. Et il n’est pas là pour que ça finisse en rixe dans la piscine. Pour le coup ses pompes seraient vraiment niquées.
- Tu te rhabilles ou pas ?
Joaquin il s’en fout un peu. Il a déjà négocié dans des conditions plus étranges. Mais bon, tout le monde n’est pas à l’aise ainsi. D’autant que lui est entièrement vêtu. Il ne lui laisse de toutes manières pas le temps de répondre. Pas envie de se prendre un commentaire dans la poire.
- J’suis pas venu pour mater, tu t’en doutes. On va parler affaire ce soir. T'es connue chez nous, Javier pensait qu'on pouvait compter sur toi.
C'est un peu exagéré. Mais l'objectif n'est pas d'être réaliste. C'est de tâter le terrain.

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guns are drawn (joasin) - Jeu 21 Juin - 15:08


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- Bonjour Sinead. Toujours aussi charmante ?
Elle jure parce qu’elle est énervée, cela va sans dire. Bon, d’aucuns chuchotent qu’elle jurerait à qui mieux mieux quelle que soit la situation, et ça doit être vrai, à force. Elle se réchauffe, emmitouflée dans sa serviette de bain qui se trempe peu à peu et se félicite intérieurement de cette merveilleuse idée qu’elle a eu d’aller piquer une tête avant de gérer ce rendez-vous en terrain neutre. La voilà bien attrapée et elle affiche une mine assez courroucée de s’être fait avoir comme un bleu.
- Tu laisses toujours ton arme à la personne qu’elle est censée menacer ? Ça marche d’habitude comme stratégie ?
Comme simple réponse, elle lève les yeux au ciel et ricane. Elle est assez auto-critique pour savoir voir le ridicule de la situation et voir qu’elle a commis un certain paquet d’erreurs. Déjà, elle aurait dû se douter qu’un type aussi haut placé comme Costilla aurait envoyé des gorilles repérer les lieux. Dommage, elle a dû le prendre un mec de la même trempe que Javier, un de ceux qui ne se cachent pas derrière des mastodontes et affrontent l’adversaire sans backup. Elle n’aura qu’à faire attention. Parce que elle, la seule chose qu’elle a fait en plus de planquer des armes à des endroits utiles et laisser son flingue dans son sac, c’est de laisser un mail automatique, prévu pour cinq heures du mat, qui doit dire un truc du style « Si je réponds pas à mon portable avant sept heures, va jeter un coup d’œil dans la piscine municipale. Y a moyen que t’y trouves mon cadavre, si j’ai été vraiment trop conne. » Le mail est destiné à son supérieur direct, Ned-le-duc-sans-ambition, qui en fera bien ce qu’il voudra. C’est la seule assurance qu’elle a, pour le moment.
Elle pourrait répondre, mais Costilla ne la laisse pas railler, et l’invite à se couvrir, ce qui la pousse au contraire à écarter les pans de la serviette, à laisser donc le froid faire apparaître en relief ses tétons, et à s’asseoir en tailleur sur le banc carrelé qui fait tout le tour du bassin.
- Si ça te gêne, moi ça m’amuse, hein.
Ils se connaissent pas vraiment, Joaquin et Sinead. Elle a beau agir comme s’ils étaient habitués l’un à l’autre, elle ne sait vraiment que ce qu’on a pu lui raconter sur le Commandant de la Calavera -que des histoires pas très joyeuses. Sur la Calavera, elle connait les racontars qui circulent dans les milieux des bas-fonds ; elle sait aussi ce qu’a pu lui dire sa mère parfois. Certaines hallucinations ont raconté des choses à ses oreilles distraites ; elle ne saurait pas vraiment démêler complètement le vrai du faux, sauf si on lui laissait une bonne semaine pour faire des interrogatoires. Mais là, elle a peut-être vingt secondes pour jauger son interlocuteur et essayer de comprendre ce qu’il lui veut.

Ça a pas intérêt à être les mêmes conneries que Javier était venu lui raconter il y a bien quinze ans, quand elle était encore jeune et innocente (rayez la mention inutile).

Elle le fixe et semble attendre qu’il accouche, ce qu’il finit par faire, le flingue toujours dirigé vers elle.
- J’suis pas venu pour mater, tu t’en doutes. On va parler affaire ce soir. T'es connue chez nous, Javier pensait qu'on pouvait compter sur toi.
Et nous y voilà. La même connerie que Javier.
Bien sûr qu’on peut faire confiance à Sinead.
Pour être fidèle au Royaume jusqu’à son dernier souffle, bien entendu.
- Si t’es venu pour ça, j’te suggère de renvoyer tes gros bras : je cède pas à la menace.
Je les lance, les menaces, semble ajouter le regard qu’elle lui renvoie, un mélange de cyan et de gris nuage d’orage, tandis qu’elle affiche un sourire limite mutin. Elle tend la main, calmement, vers la réincarnation de Buluc Chabtan, comme si elle s’attendait à ce qu’il lui rende aussitôt. C’est pas comme si elle était en position de négocier, soit. Mais Sinead bluffe comme elle respire, dans la même lignée de sa capacité à chauffer n’importe qui juste pour l’amusement.
- Tu me prendras probablement pour une conne si j’te dis ça, mais j’ai payé personne pour être mon garde du corps ce soir.
Toute seule, ouais. Encore cette arrogance qui rejaillit dans la moindre de ses actions. Nemhain pulse dans ses veines mais reste en retrait pour l’heure : le combat n’est que psychologique et verbal pour le moment ; s’il devient physique, elle entrera en guerre.
- Et puis comme t’as dit, ajoute-t-elle avec son sourire qui devient un rictus en coin qui s’agrandit, j’suis digne de confiance ou non ?
Elle hésite encore hein : s’il lui rend le flingue, elle est pas sûre de le ranger immédiatement. C’est qu’elle se demande si ça meurt bien, un dieu de la Mort, ou si ça fait sa Marion-Cotillard-dans-Batman.
- Allez, faisons comme si on était civilisés., continue-t-elle en tendant toujours la main vers son interlocuteur. Mine de rien, elle est intriguée par ce rendez-vous et se demande si Joaquin veut vraiment lui demander la même chose que Javier. S’il a pas quelque chose en échange, genre une information sur le suicide de sa mère, suicide dont Sinead devrait douter, mais qu’elle essaie d’occulter depuis cette année funeste où la cuisine a été souillée du sang de la mère Reed.

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guns are drawn (joasin) - Dim 8 Juil - 23:28


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- Si t’es venu pour ça, j’te suggère de renvoyer tes gros bras : je cède pas à la menace.
Il a un sourire affable. S’il devait le menacer, il n’aurait pas attendu un rendez-vous dans une piscine à une heure improbable, en compagnie d’un public relativement nombreux. Il ne se serait pas gêné pour envoyer ses « gros bras » directement chez elle, pour saccager ses affaires personnelles ou sa bagnole.
- Ils sont pas là pour ça.
Ils sont là en cas de problème, s’il s’avère que Sinead est aussi accompagnée et si ses «hommes » s’avèrent agressifs envers les hispaniques. Ils sont là parce que Joaquin ne fait confiance à personne quand il s’agit d’affaire de gang et qu’il vaut mieux se montrer trop prudent que pas assez. Ça aurait peut-être permis à Javier de rester en vie quelques années de plus. Ils sont là parce que Sinead est sous les ordres de Fiona et que cette dernière fait partie des personnes que Joaquin déteste personnellement, au point de faire devenir sa méfiance l’affaire de toute la Calavera. Elle réveille en lui quelque chose de mauvais, de violent, de sombre et de sanglant. Elle réveille Buluc Chabtan, dieu de la guerre, elle réveille une soif qu’il n’aime pas éprouver, qui lui rappelle le dieu trop ambitieux qui s’est glissé sous sa peau et qui, un jour, voudra prendre le dessus sur sa conscience humaine.

Ses yeux descendent sur la main tendue. Il lève un sourcil, mi amusé mi moqueur. Il se doute de ce qu’elle veut. Il ne bouge pas, attend la suite, curieux.
- Tu me prendras probablement pour une conne si j’te dis ça, mais j’ai payé personne pour être mon garde du corps ce soir.
Il ne la prend pour rien du tout. Il part du principe que c’est faux. Qu’elle a bien quelqu’un avec elle, ce soir. Il ne s’agit pas de savoir si c’est vrai ou pas, il s’agit d’assurer ses arrières. S’il devait la prendre pour une conne, ce serait pour tendre cette main. Elle ne le connait pas. Personne ne demande à Joaquin de rendre son arme.
- Et puis comme t’as dit, j’suis digne de confiance ou non ?
Le même sourire en coin naît sur le visage de Joaquin. C’est toi qui me prend pour un con. Il n’y a pas de confiance dans ce milieu. Il n’y a que les méfiances, les espoirs et les suppositions. Il ne la croit pas, pas plus que Javier le faisait. Il ne la connait pas, ne sait véritablement d’elle ce que le « rapport » étalé sur son bureau a bien voulu lui dire. Il ne sait sur elle que des brides de sa vie.
Il sait que quand on s’engage dans une mafia, on a plutôt intérêt de s’y tenir, que la trahison n’est pas une option, que les traitres sont durement traqués, punis, exposés en public parfois, pour marquer les esprits, pour faire passer un message. On ne quitte pas le navire, on coule avec lui.
Toujours cette main tendue. Toujours la bouche close, Joaquin la regarde. Elle ne lui apparait pas vraiment menaçante, en maillot de bain. Grande gueule, oui. Mais elle n’a rien qui le persuaderait de lui rendre son neuf coups.
- Allez, faisons comme si on était civilisés
Le sourire en coin ne faiblit pas. Civilisé, Jaoquin ne sait pas si le mot peut s’appliquer à lui. Il fait partie d’une mafia vendant et arrachant les organes, faisant se battre, parfois à mort, des hommes et des femmes en quête d’argent, de gloire, d’adrénaline, souvent désespérés. Il est grassement payé pour tuer sans laisser de trace et il le sait, on en dit suffisamment sur lui pour que quiconque sache qui il est, n’utilise pas le terme de « civilisé » pour le décrire.
- On dit beaucoup de choses sur toi, pas que tu es naïve.
Le ton est doucereux, il roule comme du velours derrière l’accent mexicain qui ne l’a jamais quitté, qu’il ne veut pas entendre partir.
Le canon de l’arme ne bouge pas.
- Mes hommes ont reçu l’ordre de ne pas tirer en premier.
Sauf, évidemment, en cas de nécessité majeure. Telle qu’une arme dirigée vers leur chef, dans les mains d’une membre du Royaume. Alors elle ne récupèrera pas son arme. Il n’en a pas envie, ça l’amuse peut-être même, dans le fond. Ça lui rappelle les missions sur le terrain, celles qu’il a progressivement abandonnées en montant les échelons hiérarchiques de la Calavera.
- Tu n’as pas besoin de ton arme Reed, on est civilisé.  
Il se recule d’un pas, fermant le « débat ». Il n’est pas venu pour ça, pour devoir se plier à ses exigences alors qu’elle n’a pas su assurer sa propre sécurité. On apprend de ses erreurs parait-il.
Il veut revenir au sujet qui l’intéresse, n’aime pas beaucoup quand on dévie une conversation. Il aime l’efficacité, n’aime pas trainer à deux heures du matin dans une piscine pour parler trahison et espionnage avec une femme en maillot de bain qui ne doute de rien.
- La confiance n’est pas gratuite ici. C’est du donnant-donnant. Parait que t’as jamais vraiment su ce qui était arrivé à ta mère …
C’est un coup-bas. Il s’en branle complètement, c’est comme ça que ça marche. Si on veut gagner, il faut frapper assez fort pour déstabiliser l’adversaire et avec un peu de chance, récupérer ce que l’on veut.

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guns are drawn (joasin) - Mer 25 Juil - 17:58


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- On dit beaucoup de choses sur toi, pas que tu es naïve.
C’est déjà un bon début, qu’on ne raconte pas partout que Sinead Reed est naïve. Déjà parce que ce serait faux, et qu’en plus ça réduirait sans doute grandement la crédibilité qu’elle s’est taillée à coups de poings et de pieds de biche. Le respect se gagne dans le milieu quand on ne laisse pas les gens nous prendre pour des cons. Sin oublie peut-être pourtant un instant qu’en face d’elle, ce n’est pas un sicario de merde, mais bel et bien le Commandante en personne. Autant dire, une belle cible qui vaudrait son pesant d’or si elle logeait une balle entre les yeux durs de Costilla.
Logique qu’on l’ait donc délestée de son arme et que son neuf-coups soit dans la main de son interlocuteur, qui poursuit : - Mes hommes ont reçu l’ordre de ne pas tirer en premier.
Ceci explique cela. Dommage.
Elle se résigne et la main se baisse enfin lorsqu’il ponctue :
- Tu n’as pas besoin de ton arme Reed, on est civilisé.
- si on est civilisé alors, je suis comblée.
Ouais, elle raille, évidemment. Elle s’interroge quand même, redoute de savoir par quel bout il pense la tenir. Parce qu’il est là pour la même raison que Javier, elle sent que ça va tourner autour de la madre, ça ou une histoire de divinité...
Elle se tend, et tend l’oreille tout en jetant un coup d’œil aux accompagnateurs de Joaquin. Puis ses billes bleu-vert reviennent sur le latino quand il reprend.
- La confiance n’est pas gratuite ici. C’est du donnant-donnant. Parait que t’as jamais vraiment su ce qui était arrivé à ta mère ….
Coma mierda, qu’elle aimerait lui cracher. Le simple fait qu’il suggère qu’il y a quelque chose de louche va dans le sens de suppositions qu’elle partageait avec son père quand il était encore de ce monde. Ce genre de pensées qu’on essaie d’ensevelir sous des certitudes bancales. Des questions sans réponse définitive.
L’œil s’assombrit et la menace court sous sa langue tandis qu’elle reprend dans l’espagnol maternel, dont elle a pris l’accent des Andes :
- Elle s’est tirée une balle dans le crâne, ma mère. T’as rien vu dans les journaux à l’époque ? C’est normal, c’était un suicide.
Têtue, la Sinead. Comme sa mère qui avait décidé en son âme et conscience de ne pas rejoindre la Calavera, pourtant pas totalement en froid avec le Royaume au début des années 2000.
Elle ne veut pas savoir en fait. D’aucuns assureraient qu’elle pourrait parfaire son deuil et tourner la page. Sauf que Sinead redoute le coup fumeux, la révélation qui ferait ressurgir les doutes enfouis et la lancerait sur une route vengeresse. Le Royaume a bien mieux à faire, vu les dernières discussions au sein de la Cour des gradés.
- T’y gagnes quoi, à me parler de cette histoire ? T’as envie de faire tomber quelqu’un sans que tes sous-fifres sachent que t’es impliqué ?
Parce qu’elle ne sait pas encore vraiment ce que lui veut Joaquin, au final. S’informer sera toujours une bonne chose, ça l’aidera à savoir où se tenir.
- ou bien tu trouves que ça manque de rouquines chez vous ?
Elle ricane à cette hypothèse, la sachant complètement bidon. Mais elle guette les réactions de Costilla et espère comprendre avant qu’il ne propose un
échange plus concret et lui mette un couteau sous la gorge.


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guns are drawn (joasin) - Ven 7 Sep - 18:51


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Mots débités en espagnol, agréable surprise. Peut-être que les rapports à ses racines de la rousse sont plus forts que ce qu’il n’espérait. Ou elle a pris espagnol LV1.
- Elle s’est tirée une balle dans le crâne, ma mère. T’as rien vu dans les journaux à l’époque ? C’est normal, c’était un suicide.
Il lève un sourcil. Vraiment ? Est-ce qu’elle lui oppose cet argument de pure bonne foi ou a-t-elle plus d’éléments que ce qu’elle veut bien le dire ? Il préfère la première option. Parce qu’il n’a pas envie de vendre le peu de choses qu’il sait pour rien, qu’elle lui rit à la gueule et se casse en le laissant sur le bord de la piscine, en ayant gagné un neuf coups.
- Tu crois ce que l’on dit dans les journaux ?
Ils sont, pour beaucoup, infestés par les mafias, tout comme d’autres organes médiatiques et publics de la ville. Et même s’il n’a jamais connu personnellement la mère de Sinead, visiblement, elle était du genre à poser ses couilles sur la table, assez pour ne pas se tuer dans sa propre cuisine et laisser sa fille trouver son corps.
- T’y gagnes quoi, à me parler de cette histoire ? T’as envie de faire tomber quelqu’un sans que tes sous-fifres sachent que t’es impliqué ? Ou bien tu trouves que ça manque de rouquines chez vous ?
Il ne réagit pas au sarcasme et évite d’en faire cette fois-ci. Pas vraiment le moment.
Il a envie de fumer, mais ce serait la goutte de trop pour le personnel de la piscine qui lorgne déjà sur les traces qu’il a laissé derrière lui.
- Si je devais faire tomber quelqu’un, je ne serai pas là.
Il a d’autres manières de s’y prendre, qui impliqueront bientôt une rousse, un duc et le Royaume, sans qu’on ne puisse jamais l’accuser si tout se passe bien. Alors un rendez-vous matinal ici, ce n’est pas vraiment dans ses habitudes de travail.
Il n’a pas impérativement besoin de la « rouquine », mais elle serait un « atout » intéressant à garder dans son jeu. Plutôt, ce qu’elle peut lui apprendre pourrait lui être bénéfique. Plus à la Calavera qu’à lui, mais il ne fait pas vraiment la différence.
- Disons que c’est du gagnant-gagnant.
Il ne quitte pas Sinead des yeux, cherche le mécanisme qui permettra de libérer le chargeur de son neuf-coups. Peut-être qu’il lui rendra. Il gardera les balles. Pas envie de se faire tirer dessus de dos.
- Je sors pas cette histoire des placards pour rien. Je viens pas ici pour rien. Alors ne traine pas, dis-moi si tu crois ce qu’on dit dans les journaux.

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guns are drawn (joasin) - Sam 8 Sep - 13:24


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- Tu crois ce que l’on dit dans les journaux ?
Ta gueule, qu’elle voudrait lui hurler. À la place, elle essaie de savoir pourquoi il attaque sur ce terrain glissant. Elle redevient impassible après la minauderie, parce qu’elle se méfie, et parce qu’elle lutte intérieurement, pour conserver un semblant de certitudes. Évidemment que sa mère s’est suicidée à cause de ses hallucinations. Évidemment.
Évidemment bien que non, tangue l’esprit.
- Si je devais faire tomber quelqu’un, je ne serai pas là.
Loin d’imaginer les machinations qu’il a mises en œuvre déjà, elle se contente de le dévisager, les dents serrées, la bouche fermée, toujours en maillot de bain humide. Elle sait l’animosité entre Costilla et Killough, elle en connaît l’origine et sait aussi où elle se tient dans cette querelle familiale. Du côté des roux, cela va sans dire.
Il ne serait pas stupide au point de vouloir qu’elle trahisse Fiona, quand même ?
- Disons que c’est du gagnant-gagnant.
De mieux en mieux. Elle penche la tête sur le côté, l’air de l’encourager à continuer. Ils se jaugent, ils se jugent, ils tâtent le terrain entre eux, sables mouvants qui suivent les courants et les éventuelles propositions.
- Je sors pas cette histoire des placards pour rien. Je viens pas ici pour rien. Alors ne traine pas, dis-moi si tu crois ce qu’on dit dans les journaux.
- Tu sais bien que non.
Sorti tout seul, craché comme une balle jaillit du canon d’une arme. Elle est furieuse qu’il triture ses entrailles comme ça. S’il a insisté, c’est qu’il sait, c’est qu’il a senti, c’est qu’il est évident qu’elle n’y croit pas, à ce qu’on lit dans les journaux. Ça sert à rien d’essayer de maintenir les apparences, sur ce genre de sujet, elle ne peut pas mentir. Ses yeux étrécis depuis qu’il s’est lancé sur la piste boueuse de la madre morte, la tension dans ses muscles, la mâchoire qui s’est serrée. Elle n’a pas voulu, mais tout en elle l’a trahi, viscéralement, visiblement. Pas moyen de rester calme à deux heures du matin dans une piscine municipale quand on se rend compte qu’un enfoiré de Commandante veut ressortir les vieux dossiers qui font mal.
- T’amuses pas à me dire que c’est la Cala ou n’importe quel autre groupe d’Arcadia qui l’a butée et a maquillé le crime. Parce que je te jure que si t’es venu me barbouiller le visage avec ta merde, même si t’as mon arme, je t’explose la gueule.
Les mots sont articulés par un ton assassin, elle a le souffle court la rouquine, installée face à Joaquin, le buste dressé vers lui, elle qui se grandit sur son assise presque, qui le menace ouvertement et laisse passer la rage d’avoir perdu une mère qui n’aurait pas dû mourir, pas maintenant, jamais même.
- Qu’est-ce que tu veux dire par gagnant-gagnant ?
Les poings sont serrés, le regard obscur, les sourcils expressifs et froncés. Elle n’a plus envie de rire, elle n’a plus qu’une seule envie, là.
Le buter, s’il est venu se foutre de sa gueule.
Le cogner, jusqu’à ce qu’il crache tout ce qu’il sait.
Partir, avant de se foutre encore plus dans la merde.
Mais elle reste, immobile, toute en tension face au chef de la Calavera. Parce qu’elle attend peut-être une bribe d’explication sur la mort de sa mère. Comme s’il était assez con pour lui donner gratuitement ce qu’elle voulait.

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guns are drawn (joasin) - Jeu 13 Sep - 12:13


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- T’amuses pas à me dire que c’est la Cala ou n’importe quel autre groupe d’Arcadia qui l’a butée et a maquillé le crime. Parce que je te jure que si t’es venu me barbouiller le visage avec ta merde, même si t’as mon arme, je t’explose la gueule.
Il ne réagit pas. Ses mots, c’est la preuve dont il avait besoin. Qu’elle ne sait pas tout sur ce dossier épineux. Qu’il peut avoir un coup d’avance s’il avance bien ses pions.
Il ne sait pas si c’est son habituel caractère qui la pousse à adopter ce ton, à éructer ses menaces ou une réelle passion douloureuse réveillée par l’évocation de sa défunte mère.
Il ne sait pas s’il est prêt à cramer des informations utiles pour arriver à ses fins, s’il arrivera à ébranler la légitimité présumée de la rousse ou si cette dernière lui dira d’aller se faire foutre.
Il ne sait pas beaucoup de choses et ce manque de certitudes rend l’équation plus difficile à résoudre.
Il n’est même pas certain de comprendre le lien qu’un enfant peut lier avec sa mère. Il n’a pas connu la sienne, ça n’a été qu’un grand vide que son père a essayé de refermer en travaillant plus dur encore, en consacrant moins de temps à la grande fratrie des huit enfants Payan. Il ne peut que le comparer à la relation fusionnelle établie avec son frère, mort pendu aux yeux de tous. Il ne pense pas que ce soit comparable, malgré la figure paternelle que Joaquin a été après le décès du géniteur.
- Calme toi. Si tu ne m’as pas menti, tu n’es pas en position de perdre ton sang-froid.
Pas en position de le menacer, même pour la forme. Il ne prend pas vraiment ça au sérieux dans l’immédiat. Elle a peu de chance d’avoir l’avantage. Il ne connaît pas ses capacités divines, mais il compte sur les siennes et celles de ses hommes pour prendre le dessus en cas d’affrontement.
Il est cependant conscient que les liens que les membres du Royaume entretiennent sont forts. Que si Sinead décidait de faire remonter tout ça à Fiona –et s’il n’arrive pas à, ne serait-ce qu’acheter son silence, elle le fera certainement- cette entrevue peut virer aux prémisses d’affrontements dont il se passerait bien.
- Qu’est-ce que tu veux dire par gagnant-gagnant ?
Ils y sont peut-être enfin.
- Javier avait des éléments sur certaines disparitions dans ta famille.
Que des éléments et c’est bien le souci. Pas d’histoire complète, à monnayer chèrement.
- Ce n’est pas à nous de soulever cette merde.
Sous-entendu, la Calavera n’aidera en rien. A moins que ça lui rapporte. Comme maintenant.
Il la regarde, dans son maillot de bain humide. Sont-ils vraiment en train de parler de ça ici ? Sujet de conversation trop sérieux pour être expédié à toutes les oreilles dans une piscine publique aux normes d’hygiène facilement détournées par un billet et un froncement de sourcils. Mais peut-être que c’est mieux ainsi. On ne viendra pas les chercher ici.
- Tu connais des choses qui nous serons utiles.
Ne jamais prononcer le nom de sa mafia. Atténuer la chose ou se montrer prudent, peut-être un peu des deux.
- Ne sous-entend pas que je mens.
Le ton est cette fois-ci à l’avertissement.
- Je ne viens pas ici à cette heure pour entendre ça.
Il ne vient pas en personne mettre la Calavera en danger sur un pari risqué sans avoir un minimum d’éléments à sa disposition.

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guns are drawn (joasin) - Mer 26 Sep - 11:18


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- Javier avait des éléments sur certaines disparitions dans ta famille.
Des éléments ? Elle veut comprendre, elle veut savoir. Ça bout en elle, l’incompréhension. Sa mère est morte, sa mère s’est tuée peut-être, mais pourquoi ? Pour quelle putain de raison ? Qu’est-ce qu’elle savait de gênant ?
Et Costilla déroule son argumentation : les informations, c’est pas gratuit. Alors elle a le sourire amer, Sinead, tandis qu’il rend implicite l’offre d’échange. Elle est en équilibre sur un fil. Deux allégeances se font rage dans les veines de la rousse. Sa famille, contre la Famille. On lui fait miroiter des informations sur la mort de sa mère, toujours suspecte aux yeux de Sinead qui voulait se voiler la face encore longtemps mais est mise face au tissu de mensonges conscients qu’est la légende familiale. Les Alvares, et leur réputation de trafiquants compétents, leur Aura bienfaitrice et protectrice pour Almira dans ses relations avec la Calavera. Il faudrait fouiller, mettre à jour toute cette boue qui a séché, ce masque qui cache le vrai visage de cette sombre nuit de décembre.
Et contre ces réponses qui ont été attendues mais dont l’espoir a été fourgué sous une chape de déni, ces réponses-là ne seront données que si elle trahit l’autre famille, celle des collègues et amis, celle du sang paternel, qui l’a vue grandir et s’affirmer chaque jour un peu plus.

Trahir le Royaume pour percer à jour le mystère de la mort de la madre.

Elle ne peut pas.
Mais ne l’a-t-elle pas trahie en partie en acceptant de rencontrer Costilla lui-même dans cette piscine à une heure nocturne ?
N’a-t-elle pas laissé une brèche exploitable par quiconque voudra faire croire qu’elle s’est entendue pour renverser la Souveraine ?

Elle a été bien trop stupide de se pointer là, et de railler, et de minauder. Il faut maintenant trouver la sortie de secours, et vite. Parce que sinon, les portes risquent de se refermer sur elle, et elle sera piégée. Et déjà, il s’agit de ne pas se faire tirer dessus avec son propre flingue, donc de ne pas mécontenter le Commandante. Il va falloir ruser, pas trop le prendre pour un con, et éviter de lui donner l’impression qu’elle ne sera d’aucune utilité dans les mois à venir.

Les allégeances luttent entre les deux familles qui lui occupent le cœur. Et le visage continue de trahir cette dualité des orientations. Elle déglutit et puis regarde l’onde de la piscine. Si elle lui dit non, alors elle en saura probablement trop sur ces tentatives du Commandante. L’eau est pure, l’onde bleutée pour le moment. Faudrait pas qu’elle rougisse, hein…
- Tu sais ce qu’on va faire ?, elle commence, en revenant vers lui, la voix paisible, presque douce, Toi, tu fais ce que tu veux. Moi, je vais retourner nager un peu. Parce que j’ai besoin de réfléchir. Parce que tu te doutes bien que je vais pas te sauter tout de suite dans les bras et te dire « oh oui, avec plaisir, je vais tout te raconter », hein ? Elle se lève, lentement, les bras ballants le long de son corps vulnérable à n’importe quel coup, n’importe quelle balle.
- J’vais garder cet entretien pour nous. Faut que je réfléchisse à ce que je peux te donner., déjà, elle penche apparemment d’un côté de la balance. Elle lui ment pas, elle peut lui accorder quelques instants pour songer à ce qu’elle pourrait divulguer qui ne serait pas dommageable.
- J’me doute que tu t’attendais certainement à autre chose de ma part, mais j’peux pas te donner de réponse immédiate. Mais j’en parlerai à personne. Et disant cela, elle a les yeux ancrés dans ceux de l’hispanique, avant de reporter ses billes sur les accompagnateurs du Commandante, de se lever et, en quelques pas, de retourner au bord de la piscine pour y glisser lentement, retenant sa respiration et se laissant sombrer vers le fond quelques instants, en apnée pour couper court à cette discussion séditieuse.

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guns are drawn (joasin) - Mar 18 Déc - 14:08


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Sinead semble hésiter. Il ne sait pas si c’est une victoire ou une défaite. Il ne sait pas s’il aurait préféré un rejet ou un accord immédiat. Sans doute que ça lui aurait paru suspect. C’est même certain, venant de lui qui se méfie de tout, trop souvent.
- Tu sais ce qu’on va faire ?
Les sourcils se froncent légèrement devant la voix trop douce de la femme.
- Toi, tu fais ce que tu veux. Moi, je vais retourner nager un peu. Parce que j’ai besoin de réfléchir. Parce que tu te doutes bien que je vais pas te sauter tout de suite dans les bras et te dire « oh oui, avec plaisir, je vais tout te raconter », hein ?
Non, il n’attend pas ça. Alors il se contente de relever un peu le menton. Il attend la suite.
- J’vais garder cet entretien pour nous. Faut que je réfléchisse à ce que je peux te donner.
La tête est hochée distraitement. Cette discussion, il la gardera également privée. Ses hommes sauront qu’il s’est entretenu avec une femme du Royaume. Il leur exposera l’objectif de la démarche si on lui pose la question. Mais ça n’ira pas plus loin. Il veut savoir ce que Sinead choisira.
Quant à ce que Fiona pourrait en penser … Il s’en fout quand il y pense. Il n’a pas (encore) tiré sur la Courtisane, ne l’a pas menacée, a seulement parlé affaires. Ce n’est que ça. Des affaires. Ça ne restera que ça.
- J’me doute que tu t’attendais certainement à autre chose de ma part, mais j’peux pas te donner de réponse immédiate. Mais j’en parlerai à personne.
A trop le répéter, elle va le faire douter.

Il regarde quelques secondes la forme floue de la femme dans le fond de la piscine.
Le pistolet est reposé dans le sac.
Le chemin est refait en sens inverse.
La portière claque alors qu’il s’installe au volant de sa voiture. Il ne sait pas quoi en penser et il déteste ça. Un échec serait au moins clair, il saurait à quoi s’en tenir. Au lieu de ça … Il ne peut pas parier à coup sûr sur Sinead. Il ne sait même pas si reprendre contact vaut le coup.
- Joder.

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