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memento mori (kares)

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memento mori (kares) - Sam 15 Déc - 16:40

memento mori ★ karma & reyes
  Les images tournoient dans sa tête, encore et encore, kaléidoscope d'émotions et de couleurs, qui ne prennent ni sens ni vérité, ni début ni fin. Les convictions qui se laissent vaciller, le sol qui s'effrite et s'ébranle sous des pieds toujours si conquérants. Elle s'effrite, elle s'ébranle. Les images, comme mille coups de poignard, les rêves, comme le plus empoisonné des brouillards.
Elle ne peut que se remémorer la flamme dorée, la lumière orange qui balayait sa peau laiteuse d'une irradiante aura tangerine. Tout avait changé, ce jour-là, dans les ténèbres qui avaient noyé la terre.
Elle n'avait rien réalisé, alors, trop aveugle.
Nuit après nuit, rêve après rêve, l'univers l'avait détrompée. Songes qui semblaient engrammes, dans un autre nom, une autre ville, une autre vie. Le soleil et le sable qui brûlaient des yeux consumés par des larmes qui n'étaient qu’irréelles, le parfum du sang de l'être aimé qui agressait ses sens à l'éveil. Les mains maculées du carmin de l'âme sœur n'étaient qu'immaculées lorsque se dissipaient les rêves, et nuit après nuit, éveil après éveil, elle se troublait et s'égarait plus encore.
Perdue dans cette autre vie, cette autre alias qui sans cesse, inlassablement, revenait la hanter.
Perdue dans cette autre elle.

Songe de plus, trouble de plus. Le cœur se serre alors que s'étalent les mille voiles blanches sur les eaux turquoise, telles l'envol d'une nuée d'oiseaux sauvages dans un ciel immaculé. Et la voix susurre à son oreille angoissée, ne prononce que les mots qu'elle sait justes et vrais. 'Tout est de ta faute, pio ómorfi.'
Les mots font écho, prennent sens dans un éclair de lumière.
Ils résonnent, les mots, le qualificatif, comme si elle l'avait entendu mille fois, le titre.
La plus belle d'entre toutes.

C'est le coeur rugissant des tambours de guerre qu'elle s'arrache au songe qui l'emprisonne de ses griffes, rejette les draps, tente vainement de reprendre son souffle. Ne peut empêcher son regard d'être attiré par la palpitante lumière blanche qui nimbe le corps chaud et endormi à ses côtés, ne peut s'empêcher de frémir à sa vue. Elle étouffe, bientôt, lutte pour respirer, lutte pour s'arracher à cette autre vie qu'elle rêve inlassablement, à cette culpabilité qu'elle ignore et n'a jamais connue.
Et brusquement, c'est trop.
S'arrache au lit conjugal, enfile à l'aveuglette un jean hors de prix dans lequel elle enfonce les pans de la nuisette de satin irisé, glisse les pieds dans des escarpins qui martèlent le sol du claquement qui caractérise inlassablement ses arrivées. Et elle fuit, les mains se renfermant instinctivement sur les clés de la Maserati Quattroporte, alors que les cheveux glissent en comète dorée qui l'auréolent dans sa course.
Trop vite, le moteur rugit dans les rues endormies alors que rugit le coeur à l'unisson, alors qu'elle hurle pour enfin respirer, s'arracher aux griffes qui la tuent. Elle hurle, se laisse étouffer par le moteur alors qu'elle dévale les rues, aussi aveugle qu'au premier jour, aussi aveugle qu'aux premiers jours. Rue après rue, les noms défilent sans qu'elle ne les voie seulement, le pied enfoncé dans l'accélérateur, vite, toujours plus vite, loin, toujours plus loin.
La paix, brusquement. Le frein, enfoncé sans vergogne dans une rue sombre de Delray Hollow, qu'elle reconnaît désormais.
Une silhouette unique, qui brave la solitude d'une nuit sans étoile.
Un compagnon d'insomnie, qu'elle contemple sans être capable de bouger, submergée par une paix qu'elle n'a pas ressentie depuis des semaines.
Il est la paix.
Elle le contemple, tranche finalement la nuit de sa voix, parle des mots d'une autre. 'σε χρειάζομαι. σε χρειάζομαι, Ὀδυσσεύς.' Ils se répètent dans son esprit, inlassablement, encore et encore, face à l'inconnu qu'elle connaît pourtant par coeur. J'ai besoin de toi. J'ai besoin de toi, Ulysse.
Comme des millénaires plus tôt. Comme de toute éternité.
Elle ne savait peut-être plus qui elle était, mais elle savait instinctivement qui lui, il était. Peut-être quelque chose dans le plissement de ses yeux, dans le regard intelligent. Un fantôme d'un passé qui n'aurait pas dû être, un songe sorti de trop de nuits.
Elle le reconnaissait, alors que le grec se perdait loin de sa langue, s'oubliait une fois de plus, que le rêve s'éteignait dans un recoin de sa psyché.
Elle savait qui il était.
Sa paix et sa chute.
Éternellement, inlassablement.
'Aide-moi, je t'en prie.'


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memento mori (kares) - Dim 30 Déc - 4:20

memento
mori ☾☾☾
city of stars, are you shining just for me? city of stars, there's so much that i can't see.
La main rugueuse l’appuyait sur le bois de la table extérieure tandis que le froid sec agressait le visage et tentait de se faufiler sans relâche derrière les vêtements chauds, sans jamais dépasser la gorge hirsute. Reyes leva les yeux pour observer le ciel dardé de petites lumières. Quelques jours plus tôt, il n’aurait pu nommer la constellation la plus étincelante. Garçon, il n’avait jamais été spécialement friand d’astronomie ni même élevé dans les conditions propices pour se permettre d’un jour étudier les étoiles. Alors à défaut de les traduire, l’enfant les avait scrutés du haut des montagnes de La Mesilla, dans l’espoir d’en voir apparaître ou mourir. Les nouvelles circonstances semblaient maintenant lui souffler quelques réponses importunes, hésitantes et incertaines, comme si le savoir s’était dénaturé avec le temps. D’autres réponses restaient coincées, inaccessibles, bouts de souvenirs qui ne reviendraient certainement jamais.

Il arrivait à Reyes, comme à beaucoup d’autres, de prendre soudainement conscience du vaste univers, de l’insignifiance de son existence. Ce soir, en étudiant le corps immobile de la Grande Ourse, autrefois amante punie de Zeus, princesse d’Arcadie, il avait l’impression du contraire. L’impression qu’il n’avait qu’à traverser quelques kilomètres pour arriver au bout du monde. Tout, à l’image des dessins lumineux reliés invisiblement dans le ciel semblait connecté. Et la réalisation lui paraissait tellement folle et inconcevable qu’il ne pouvait que prendre une grande inspiration, pleine et secouée. Reyes pouvait dorénavant nommer les étoiles, lire leurs péripéties épiques dans les pages nocturnes du ciel, avec la sagesse d’un homme qui les avait déjà chantées des siècles en arrière, sur les mers et sur les terres. Il pouvait poser les yeux sur certains de ses protagonistes au quotidien. Il pouvait communiquer avec ces grands qui avaient forgé le monde, qui l’avait régné, détruit et réédifié, encore et encore. Il cohabitait avec les dieux et son histoire s’entremêlait à la leur comme jadis. Concevoir tout cela aurait rendu fou le commun des mortels, et pourtant sa carapace humaine résistait, acceptait le savoir et l’enregistrait non sans craqueler par-ci par-là de temps à autre.

Lorsqu’il abaissa son regard sur la nuit noire, il n’était plus tellement à Delray Hollow. Le ciel au-dessus de sa tête avait changé, plus dégagé, étincelant comme il ne l’avait jamais été dans cette vie. La lune quant à elle n’avait pas bougé. Mais elle ne veillait plus sur Arcadia et ses lumières. Elle se contemplait dans quelques flaques dispersées sur un chemin de terre. Illuminait un récipient en céramique supporté par un trépied, au-dessus des restes d’un feu de camp. Il entendait des sabots fouler la terre, le souffle de chevaux agités par le froid. Il entendait des hommes discuter dans son dos, dans une langue lointaine et familière, au sujet d’une cérémonie. Le mot μνηστήρων revenait souvent. Mais il ne pouvait mettre le doigt sur son sens. Puis soudain, il en entendit d’autres, plus doux, presque inaudibles. « σε χρειάζομαι. σε χρειάζομαι, Ὀδυσσεύς. » Même s’il avait du mal à mettre un sens dessus, un mot en particulier le frappait. Ὀδυσσεύς. C’était lui, Ὀδυσσεύς. C’était aussi un secret qu’il ne partageait qu’avec deux personnes. Alors naturellement, Reyes leva les yeux une fois de plus, en vitesse, si loin du souvenir et propulsé sur les parterres de L’Esperanza. Comment pouvait-elle savoir ? pensa-t-il dans un premier temps. L’interrogation fut négligée automatiquement lorsqu’il croisa le regard millénaire. « Aide-moi, je t'en prie. »

Elle apparaissait comme elle avait autrefois disparu. La longue chevelure dorée, le visage pâle et craintif sous le jugement des astres. La silhouette était comme une dernière comète agonisante avant l’Aurore. Effrayée, filante, fuyante. Elle cherchait une réponse dans les yeux sages, trop humaine pour porter le fardeau d’une guerre, d’une nouvelle identité. Elle était prête à s’écrouler sous le poids des dieux à tout moment, ou bien était-ce sous celui de la réalisation ? Reyes tendit les bras pour lui venir en aide, au cas où la vagabonde voulait s’échouer sur quelque-chose. C’était instinctif chez lui et ce soir il acceptait volontiers d'être un pilier pour son ancienne amie. « Tu ne sais pas, pas vrai? », les mots calmes tranchaient avec sa virulence d’il y a quelques jours. Il avait l’air résolu, serein. Emiko était saine et sauve, les enfants qu’il gardait aussi. Soixante pour-cent de ses soucis s’était envolés avec le retour de la jeune femme. Les autres, survenus avec l’éclipse, étaient devenues secondaires, moins importants. « Je te dois des excuses depuis longtemps. » Il n’en était pas si sûr puisque les dieux avaient toujours trouvé un moyen de leur faire suivre le script à la lettre. Mais il avait sa part de responsabilité dans sa tragédie, tout comme la Belle qui se tenait devant lui avait la sienne dans son voyage. Deux grandes histoires qui avaient façonné le monde. « Mais peut-être veux-tu d'abord savoir pourquoi? »
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memento mori (kares) - Mar 12 Fév - 18:37

memento mori ★ karma & reyes
  Etoile filante perdue dans un univers trop grand pour elle, elle suffoque, un peu - rien qu'un peu, à la dérive, alors que tourbillonnent les astres et les fils de mille destinées. Et au centre du chaos, c'est le pilier qu'elle trouve, l'ancre et la boussole. La destination et le chemin. L'âme reconnait l'inconnu, décèle l'ami dans les yeux de l'étranger, l'implore silencieusement de lui offrir la main secourable pour laquelle elle se consume, perdue dans l'océan de trop de vies, trop de rêves et d'erreurs. Pensées qui tourbillonnent alors que le rêve s'échappe, alors que la raison se délite, qu'elle se laisse noyer dans les regrets de la femme pour qui avait coulé l'ichor et s'étaient embrasés les cieux.
N'était plus vraiment Helen, n'était plus vraiment Karma, en valse fragile à la frontière entre rêve et réalité, entre souvenirs et présent.
Étoile mourante, supernova qui consumait l'univers dans le spectre de sa propre destruction, à la dérive parmi les fantômes et les vivants.
Mais il parle, et elle s'accroche à ses iris, avide de sa voix et de ses mots, alors que pendant un instant béni, elle se fait présence plénière, dans un équilibre salvateur entre passé envolé et présent virevoltant. Symbiose d'une vie et d'une autre, car elle est une, car elle est deux, et qu'il est l'artisan de la fusion divine, forgeron de l'alliage entre les parts volatils des âmes en collision.
L'ami de toujours, de toute éternité — le juge impitoyable, aussi, qui l'avait condamnée, en aimant une autre au-delà des horizons, comme elle-même avait aimé loin des frontières de l'union conjugale. Ulysse, qui avait juré sans vraiment le vouloir, dont la ruse avait jeté le plus noble des sangs hellènes sur les eaux céruléennes, princes liés par le serment qui avait causé sa perte.
L'ami de toujours, vers qui elle reviendrait toujours, inlassablement, ainsi que le soleil se levait à l'Est et que le temps courait inexorablement vers sa fin.
Il tend un bras, et elle s'y appuie, s'empare de la main salvatrice, bouée dans sa noyade éperdue, elle qui n'est plus qu'âme perdue, gamine effrayée du poids de deux vies et des milliers d'âmes tombées sous le couperet de son choix antique.
« Tu ne sais pas, pas vrai? » Elle sait, et elle ne sait pas. Devine confusément la réalité dessinée dans ses songes, devine l'ancienne vie, l'ancien nom — voit pourtant l'ensemble lui échapper, alors que l'étreinte d'un Morphée volatil se desserre, emporte avec elle la vérité. Alors elle secoue vaguement la tête, dessine une auréole dorée dans la nue céleste de l'ondulation des cheveux pâles, tandis que les questions s'accrochent aux lèvres et aux iris. Une part de l'âme pour s'offusquer d'être vue à parler à un tel moins que rien, un anonyme, personne, le cœur chancelant de l'affection millénaire éprouvée face aux yeux sages. « Je te dois des excuses depuis longtemps. » Le visage se durcit un instant, alors que la délicate mâchoire se serre, et que les iris s'embrasent, accrochent le regard de l'ami de toujours. Epiderme qui se fait ardent, brusquement, enflammé de l'injustice ancestrale et de la colère éveillée par l'éclipse, alors qu'elle oublit le froid et les frissons de la nuit fraiche. 'Tu ne me dois rien, Ulysse. Tu n'y étais pour rien. J'avais fait mon choix — et ils avaient choisi pour moi.' Pion sur l'échiquier des dieux, perte collatérale dans leurs conflits immémoriaux, elle portait la responsabilité des morts, nom damné, quand ils avaient joué avec son cœur et le fil de son destin. « Mais peut-être veux-tu d'abord savoir pourquoi? » Un sourire désabusé pour étirer les lèvres, un bref rire sans joie, amertume faite chair. 'Parce que tu les as fait jurer? Parce que je n'ai jamais pu t'envisager comme l'un d'eux, lorsqu'il a fallu choisir?'
La main se fait douce, alors que les doigts s'entrelacent à ceux de l'inconnu, dans un geste de réconfort pour lequel elle se consume.
'Parce que sans toi, parce que sans moi, Troie ne serait jamais tombée?'
'Parce que sans moi, parce que sans toi, la guerre de Troie n'aurait jamais eu lieu?'


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