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Champions of the just (Sinead)

 :: abandonnés
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Champions of the just (Sinead) - Mer 19 Déc - 0:58

champions of the just
Sinead & Kaine

A midwinter tale in the house of God.

Des chants d’hiver sur le bout des lèvres, la lumière des bougies qui se reflète dans les orbes de verres. C'est déjà cette période de l'année, celle que tu n'apprécie pourtant pas vraiment. Tu aimes la fête en soi, le regain de conscience des uns pour leur prochain et l'envie de leur tendre la main. C'est merveilleux Noël. Cette force de cohésion soudaine, la communauté qui se rassemble autour d'un bon repas pour échanger de la joie et parfois quelques prières. Enfin, surtout la dernière game-machin ou tout autre truc qui bip et s’illumine. Ce n'est pas que tu es blasé par la société, bien au contraire; toi aussi tu mettrais bien une vierge Marie qui s'illumine à l'entrée de l'église si cela ne risquait pas de faire concurrence à la chapelle Mexicaine. C'est juste que tu as parfois l'impression que dans toute cette euphorie on en oublie l'essentiel, que derrière les réconciliations ou les querelles de familles autour d'une dinde farcie, on en oublie les gens seuls. Ceux qui n'ont plus personne ou qui sont trop fiers pour avoir quelqu'un sur qui compter. C'est pour ces gens là surtout que tu garde les portes de la maison de dieu ouvertes un peu plus tard. C'est pour eux que tu laisse toujours des cierges et quelques verres de vin chaud de côté. Enfant tu n'as pas connu la solitude, toujours entouré de tes nombreux frères et sœurs. Ta mère te demandait toujours d'aller porter des biscuits à la vieille dame du palier d'en face, juste pour ce soir-là. Ce n'est qu'avec le temps que tu as compris, que tu as découvert la peine de l'isolement et de l'enfermement. Que Noël n'était pas seulement une fête dans l'esprit chrétien de donner et recevoir, mais surtout la période de l'année où la vie en exil de certains devient leur chemin de croix.

Alors tu sais qu'ils pousseront les lourdes portes en bois de l'église, qu'ils viendront chercher le peu de réconfort et de réponses que tu pourras leur offrir. Parce telle est ta place, entre deux. Le sourire instigateur offert à la bonne enfance des uns, et les bras ouverts en réceptacle de la peine et des secrets des autres. Faire le lien te convient, c'est ton job et surtout ta voie. Lier ce monde à celui des cieux, guider les brebis perdue vers de plus verts pâturages. Tu sais que tu devrais surtout les préparer pour l'au-delà et leurs vies au paradis. Les aider à prier et se repentir. Mais il y a tellement à faire dans cette vie-ci que parfois  tu te dis au diable la prochaine. Certains n'ont pas d'autre choix que de pécher. Tu aimerais qu'il en soit autrement mais c'est ainsi que tu définis les limites de ton manichéisme : ceux qui fautent parce qu'ils n'ont pas le choix, ceux qui fautent au nom d'un pseudo bien commun, et ceux qui fautent en connaissance de cause et pour leur propre plaisir. Des trois tu sais que les plus dangereux sont les premiers, parce que le désespoir et la conviction font plus de dommages que l'ambition pure. Autant dire que toutes ces pensées moroses entachent un peu ton esprit des Noëls passés, présents et futurs. Alors tu fais de ton mieux pour paraître apaisé lorsque tu raccompagnes les derniers fidèles vers la sortie pour les rendres aux nuits glacées d'Arcadia. Tu demeure sur le parvis un instant, appréciant l'air frais qui n'est pas chargé par le monoxyde qui s'échappe des dizaines de bougies qui rendent l'air de ton église soporifique. Tu desserre le col blanc sur ta chemise noire, encore une longue journée à la gloire du seigneur. C'est là que tu la remarque, pourtant pas furtive comme une ombre mais elle pourrait facilement te surprendre tant sa présence n'est pas commune en ces lieux. Tu réajuste ton habit, on dirait que dieu ne t'a pas encore souhaité la bonne nuit. « Bonsoir Mademoiselle Reed. » Que tu lui adresse avec un sourire calme. Tu t'écarte pour la laisser passer si elle souhaite entrer. Tu ignore depuis combien de temps elle est là, mais il faudrait peu de temps pour que le froid rende tes joues aussi colorées que les siennes. Et c'est peu dire. « Voulez-vous entrer ? Je promets que si vous ne trouverez peut être pas le seigneur, vous trouverez au moins de quoi vous réchauffer. » Cela avait été la grande fierté de James, quelques radiateurs tournant à l’essence, dénichés dans un vide grenier. Tu trouvais que ça faisait un peu sentir comme dans une station service parfois, mais il avait été trop fier de lui pour que tu aies le cœur de dénigrer son génie. Après tout si le seigneur n'était ni sourd ou aveugle, la Bible ne préconisait rien au sujet des mauvaises odeurs. Tu lui adresse un dernier sourire avant de te détourner après avoir fermé les verrous, laissant toutefois une porte grande ouverte pour elle. Tu n'as pas coutume de forcer un pèlerin s'il n'est pas sûr lui-même de vouloir entamer le chemin. Et quel long chemin que celui de Sinead jusqu'au trône de Dieu.
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Champions of the just (Sinead) - Mer 26 Déc - 22:47

champions of the just
Sinead & Kaine

23 december 2018 - 4 ans déjà

Elle resserre les pans de son manteau en laine autour de sa silhouette, mains fourrées au fond des poches. Un bonnet en laine vert sombre termine le tableau. Elle est vêtue bien sûr sous ces atours extérieurs. Ça serait complètement débile d’être nue alors qu’il doit bien faire 0°C. Sinead s’en est tirée un peu mieux que ce qu’elle redoutait. Bon, ça continue de jaser sur une potentielle trahison, sur des complots ourdis mais dévoilés et peut-être simplement reportés à plus tard, mais on ne la regarde plus avec ce regard mauvais qu’on pouvait lui adresser les premiers mois après les fuites d’informations. On s’y est fait, peut-être. Certainement, même. La trêve hivernale peut-être ? Tu parles.

Mais ils seraient bien mal avisés d’aller lui chercher des crosses l’avant-veille de Noël. C’est pas le jour pour. Certainement pas le jour pour, vu qu’elle porte ostensiblement un deuil dont elle n’a pas encore su se défaire et qu’elle n’arrivera pas à contrer. Quatre ans, c’est à la fois si proche et si lointain déjà. Elle ne se souvient plus de l’odeur des cheveux de sa mère, simplement qu’elle adorait encore y fourrer le nez. La boule dans la gorge, la mine triste et l’œil brillant, elle déambule dans les rues d’Arcadia, sans vraiment savoir quoi faire et où aller. Elle pourrait trouver un cadeau pour Gus, juste pour déconner. Mais les magasins doivent être pleins à craquer de gens faisant leurs dernières emplettes en urgence et elle préfère éviter la foule et tout ce qui peut s’y apparenter. Trop facile de se faire tuer dans les mouvements collectifs. Alors elle marche dans Arcadia, les mains enfoncées dans les poches de son épais manteau noir les boucles rousses qui dansent au gré de ses pas. Et elle arrive devant l’église catholique d’Arcadia, et reste un moment interdite. C’est que c’est là où l’office en mémoire d’Almira Reed a été réalisé, et qu’elle y revient de temps en temps, mais le monde étant ce qu’il est, disons qu’elle n’y avait pas remis les pieds sincèrement depuis un bout de temps, et pas dans des circonstances pareilles. Ça n’empêche pas le prêtre qui officie dans la paroisse de se souvenir d’elle -certainement parce qu’elle n’a pas arrêter de le chauffer quand elle venait pour autre chose que pour prier. Avoir Nemhain sous sa carne ne l’aide pas du tout à être une pieuse catholique, surtout que cette foi n’a toujours été qu’une façade -et une fois adulte, elle ne s’en est pas vraiment cachée. Avant, disons que ça peut être délicat d’expliquer à un prêtre qu’on a autre chose à faire que sa confirmation puisqu’on sait qu’à 16 ans, on va être visitée par un autre dieu que celui dont on voudrait nous rebattre les oreilles. Toujours est-il qu’elle hésite. Il y a tellement de merdes qui s’accumulent qu’elle se demande si ça n’est pas un signe. Et d’un autre côté, disons que ça pourrait être agréable de se confier à quelqu’un qui ne la connaît pas tant que ça et qui se garde professionnellement de tout jugement. Aussi, elle s’avance vers la haute silhouette de l’homme de Dieu qui la salue et lui propose d’entrer dans son antre. L’hésitation n’est que furtive : elle a déjà fait son choix avant de s’avancer, mais l’excuse qu’il suggère l’aide à réagir plus vite.

Une fois dedans, les talons claquent sur les dalles du sol et elle ôte son bonnet. Il paraît que les femmes doivent garder la tête couverte dans une église, comme dans une synagogue, de ce qu’on lui a dit. Elle ne prête pas vraiment attention à ces considérations et défait les boutons de son manteau tout en s’écartant de la porte qu’il a laissée ouverte. Loin d’elle l’idée de la fermer : on a toujours envie de voir ce qu’il y a derrière une porte fermée, alors qu’une ouverte n’attire pas l’attention. En tout cas, pas dans sa ligne professionnelle. Et tout en ouvrant son paletot, elle s’adresse au prêtre, qu’elle suit sans se presser : « Merci pour l’accueil que je constate chaleureux. Les fidèles doivent se réjouir d’avoir chaud ici. » Coup d’œil circulaire, pour vérifier qu’il n’y a personne d’une mafia adverse, parce que ça serait quand même coton, pareille rencontre. « Toujours aussi bel homme, Malone. » Elle ne serait pas Sinead Reed si elle ne commençait pas directement à faire du rentre-dedans à un homme voué aux ordres. Ça ne serait pas drôle, et ça lui mettrait probablement la puce à l’oreille. Dans cette église, derrière chaque colonne, elle voit la silhouette, ou le visage, ou l’ombre de sa mère, décédée trop tôt, sans explication valable. « Je sais pas trop ce que je viens faire ici., commence-t-elle, Possible que j’aie des choses à me faire pardonner. » Le pardon, elle s’en fiche en vrai. Elle a besoin de parler à quelqu’un d’extérieur, d’assez éloigné pour ne pas avoir cette lueur de pitié ou d’inquiétude quand elle lâchera tout -si elle lâche tout. « Possible que je cherche à en faire d’autres, pour me faire pardonner mes offenses les plus récentes… À moins que ça ne marche pas comme ça ? » Elle fait ce qu’elle sait faire de mieux : minauder, jouer à l’idiote, et garder les vérités à demi-avouées pour plus tard. Déjà, tâter le terrain. Réceptif, le Kaine, ou toujours aussi fermé aux propositions graveleuses ? « Et c’est « Madame », Kai, c’est plus « mademoiselle ». Dommage, hein ? » Encore une connerie à régler, future résolution de l’année nouvelle pour sûr.

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Champions of the just (Sinead) - Sam 29 Déc - 15:46

champions of the just
Sinead & Kaine

A midwinter tale in the house of God.

Tu ne sais pas enfoncer des portes fermées. Tu les crochète tout au plus, voleur des cœurs et des secrets tu as ce talent au combien utile pour un prêtre. Trouver la bonne clé, la bonne aiguille pour triturer le mécanisme suffisamment pour le sentir céder. L'intellect fébrile à ce que tu vas découvrir derrière les remparts. C'est un péché que tu as réussis à détourner en bénédiction; tu faute de l'envie mais tu l'utilise surtout au service des autres. Du moins c'est ce que tu te dis et parfois tu crains que cela ne se transforme en excuse. Mais tant que tu garde le bien d'autrui et le passé en tête, il ne te sera pas facile de te perdre sur le chemin. Il te faut connaître ton troupeau mieux qu'ils se connaissent eux-mêmes si tu veux prétendre les guider. Et puis il y a des personnes comme Sinead Reed, qui gardent leurs secrets comme un dragon son trésor. Tu n'as pas encore trouvé comment l'atteindre sous cette couche de sarcasme et cette armure hérissée de piques acerbes. Les miettes de pains qu'elle veut bien semer ne sont que semées d'embûches et de détours. Tu sais qu'elle est affligée par plus que les problèmes du commun des mortels. Tu peux voir l'étrange couleur de son aura lorsqu'elle se meut, ces volutes de lumière qui bénissent ses gestes d'autant d'aurore boréales. Tu n'as regardé qu'un instant il y a quelques semaines, mais cela t'as suffit pour l'imaginer ainsi à jamais; éthérée et insaisissable. Tu es certain qu'elle héberge sa divinité depuis longtemps. Comment pourrait il en être autrement avec Sinead, si sûre d'elle et si intraitable. Tu n'as pas vraiment d’intérêt à connaître l’identité exacte de cette déesse aux commandes, tu préfère toujours apaiser l'hôte de chair et de sang plutôt que de te mesurer aux forces cosmiques. Ce n'est pas ton rôle, c'est celui de Dieu. Le leurs, le tiens. Tu es le berger de tes brebis, tu veux préserver leur innocence plutôt que leurs passions. Et si c'est sans doute peine perdue pour certains, tu ne veux pas croire que la rédemption n'est réservée qu'à un petit nombre.

Elle entre et gracie le silence de sa présence. Il n'a pas fallu attendre qu'elle hésite longtemps. Tu en avais la certitude plus que l'intuition, pour que Sinead s'approche à moins de dix mètres de ton église il fallait vraiment que quelque chose lui pèse sur les épaules. Alors c'était un faible coup de poker que de l'inviter à te suivre, non pas que tu joues souvent. Tu frôle les bancs de prière du bout des doigts, ne te retournant vers elle qu'une fois arrivé au bout de l'allée. Si tu relève le compliment tu n'offre pourtant en retour qu'un signe de tête poli avant d'écarter la paume sur le côté pour l'inviter à choisir où s'assoir. C'est un jeu qu'elle aime jouer, et il t'es maintenant d'autant plus dangereux. Rien n'aurait pu changer depuis l'éclipse, tu aurais pu ne pas être choisi et continuer à vivre dans la connaissance mais sans armes de plus pour t'impliquer. Tu ne sais pas encore si c'est la volonté de Dieu, ou celui d'un autre de t'avoir affublé de cette âme. Tu te dis que c'est une épreuve à passer pour toi, mais aussi pour Midas. Rien n'arrive jamais par hasard, il y a une raison à tout et à défaut de la découvrir tu accepte ton destin avec conviction. Tu es loin d'être un héros, et cette essence antique qui a élu résidence entre tes os non plus. Alors il te faut essayer, pour un salut qui n'est plus uniquement le tiens. Tu aurais pu te retrouver affublé d'Atlas l'année dernière que cela aurait été pareil. Porter le monde à bout de bras, c'est un fardeau que tu t'es donné pour te faire pardonner tes fautes. Tu l'écoute avec attention mais tu ne réponds pas. Parfois il faut laisser la parole aux autres et utiliser le silence pour mieux les comprendre. L'écoute est une chose qui se perd tu as constaté, on converse souvent ensemble mais au final surtout avec soi-même. Une tendance égocentrique qui traduit surtout un mal plus profond, le mal d'une société qui perd peu à peu la notion de l'individu. Mais lorsque quelqu'un passe la porte de ton église, tu es prêt à lui rendre ce statut d'un par milliers. « Madame ? » Tu fronce les sourcils avant de poliment acquiescer de la tête. Pour une mariée ou future, elle n'avait pas l'air très heureuse ni enthousiaste. Tu sens qu'il y a quelque chose de sous-jacent mais tu te garde bien de commenter pour l'instant. « Le pardon est une chose complexe Sinead. » Que tu commence avec cette pointe de faux sérieux dont tu aime abuser. La gravitude constante utilisée dans ta profession est un cliché dont tu sais que tu ne te débarrassera jamais. Alors autant t'en amuser. « Car tout dépend de qui l'on souhaite être pardonné. » Tu lui adresse un sourire énigmatique, la contournant doucement pour retracer les pas dans son sillage. Un instinct auquel tu t'es fait, une petite voix qui te murmure à l'oreille où chercher. Tu t'agenouille lentement, tes doigts trouvant sans peine ta convoitise qui a roulé sous le banc en bois. Tes pas te font retourner à ses côtés, l'une de tes mains se posant sur la sienne avant que sa compère ne se glisse derrière son oreille en la touchant à peine. Tel un magicien tu fais le geste usité, faisant apparaître le minuscule objet de ses cheveux. Tu dépose ta trouvaille au creux de sa paume, un bouton qui s'est détaché furtivement de sa veste quelques instants plus tôt. « Les offenses n'ont pas d'importance, l'important c'est ce qu'elles nous font ressentir. » Tu continue ton laïus avant de lâcher ses mains après les avoir brièvement enserrées des tiennes. « Car le plus dur c'est de se pardonner à soi-même Sinead. » Tu te détourne de nouveau pour te diriger vers une petite table décorée, adossée contre l'un des piliers de l'église. Un conteneur thermique garde les restes du vin de Noël bien au chaud. Mais c'est la bouilloire dont tu te saisis, versant une pleine tasse d'eau chaude pour te préparer un thé. Tu évite le vin, cet alcool en particulier semble avoir tendance à réveiller le vieux roi en toi. L'ironie du sort; un monarque antique jet setter planqué sous les robes d'un prêtre. Si la jeune femme en face de toi avait vent de cela tu en entendrai jusqu'à la fin des temps. « Puis-je vous offrir quelque chose, madame Reed ? » Tu insiste malicieusement sur le titre, puisqu'elle semble décidée à minauder. « Il est facile de réchauffer les corps, plus dur d'atteindre l'intérieur et les cœurs. » Tu prend une gorgée de ton breuvage, t'adossant contre le lourd pilier de pierre. Tu n'enfonce pas des portes fermées, mais tu ne dis pas non à te glisser par une porte que l'on a oublié de verrouiller.

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Champions of the just (Sinead) - Jeu 3 Jan - 1:21

champions of the just
Sinead & Kaine

23 december 2018 - 4 ans déjà


Le bonnet à mailles larges a été fourré rapidement dans une de ses poches de manteau, et la brebis galeuse a arpenté l’allée principale de l’église, pour finalement prendre place sur un des bancs désigné par le prêtre et lancer le dialogue. Ils sont seuls dans l’église, pas vraiment besoin d’aller au confessionnal, surtout qu’elle serait capable de vouloir faire ses confidences au plus près du prêtre. Une lueur dans ses yeux reste espiègle et intéressée tandis qu’elle dévisage Kaine Malone, qui, avant d’être prêtre, était peut-être celui qui lui avait pris sa virginité, à moins que ce ne soit un autre ? Tout ceci commence à remonter à sacrément loin, et elle se souvient surtout de la figure décomposée du grand type qui avait fini par lui demander son âge après l’affaire faite. Souvenir bien bref, bien à elle d’ailleurs, n’en plaise à Nemhain, qui s’efface aussitôt qu’il parle de pardon et surtout joue avec les mots. Elle le fixe, l’air dubitative. Il s’amuse à mettre le doigt exactement là où il ne faut pas ce soir, on dirait. Les billes bleu-vert s’étrécissent alors qu’il revient sur leurs pas et se penche, pour finalement revenir et faire mine de faire apparaître un bouton derrière l’oreille de la rouquine. Sourire amusé, maigre récompense pour un tour assez bien mené. Mais elle a moins l’âme encline à la plaisanterie qu’il ne pourrait le souhaiter, alors elle ne bat pas des mains comme une enfant, et glisse le bouton dans une poche intérieure du manteau.

Il sait.

Il ne sait peut-être pas vraiment où est le problème, mais il a compris le principal paquet de nœuds, en lien avec la culpabilité déroutante qu’elle ressent, accumulée au deuil qu’elle n’a toujours pas réussi à faire, de sa mère d’abord, et de son père. Elle ne parvient pas à soutenir le regard du prêtre, et elle n’a pas à le faire puisqu’il se détourne et s’éloigne, ce qui la pousse à se lever et à le suivre quelques pas plus loin. On se reprend, on fait mine d’être plus résiliante qu’on ne l’est vraiment. « J’vais faire comme toi, un thé, ça sera très bien. » Et, forcément, alors qu’il poursuit, elle a un sourire qui s’étire au coin des lèvres, toujours très sensible aux sous-entendus graveleux qu’on peut tirer d’une phrase, même prononcée par un prêtre : « Pour réchauffer les intérieurs, je connais bien une technique infaillible, hein… » Le regard est lourd de non-dits, les portes sont enfoncées au bélier à ce train-là. Elle reste fidèle à elle-même, à botter en touche quand ça pourrait devenir trop sérieux, trop sincère, trop dangereux de s’ouvrir réellement. Une voix l’appelle derrière elle, et elle se retourne, mais non, ce n’est rien, qu’une illusion. Ça serait le comble d’informer un prêtre qu’elle entend des voix. Autant en parler à un psychologue, à quelqu’un de compétent. Ou à personne, parce que les mortels ne peuvent vraiment faire face à ce qu’elle vit, ne pourraient comprendre qu’à peine le dixième de ce qu’elle entend, de ce qu’elle vit, de ce qu’elle a pu vivre à travers les existences multiples de Nemhain.

Elle détourne la discussion, parce que c’est ce qu’elle sait faire de mieux, alors qu’une part d’elle-même veut tout dire, tout avouer, se libérer du poids, de la peur de n’être ni à la hauteur, ni capable de faire ce qu’on attend d’elle. « Prêt pour la messe de Noël ? » C’est demain, déjà, et elle n’a pas le cœur à fêter cette Naissance. Elle ne l’a plus depuis que sa mère n’est plus. Une information lui revient en tête, plus par sécurité et déformation professionnelle que par réel intérêt personnel. C’est qu’elle a eu le temps de lire tous les documents qui ont fuité, et face au grand prêtre noir, elle se souvient d’une chose : « Ah tiens d’ailleurs, c’est vrai cette histoire, que t’es allé te fournir en flingue sur le marché noir ? Il se passe quoi, t’as plus confiance ? »

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Champions of the just (Sinead) - Jeu 3 Jan - 22:51

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Sinead & Kaine

A midwinter tale in the house of God.

Tu ne t'offusque pas de la manière méticuleuse dont elle ignore tes questions. Tu sais que l'essence de ton pouvoir d'orateur ne réside pas dans les réponses qu'elle te fournirait mais plutôt dans ses silences. Pourtant tu ne te complaît pas dans la certitude d'avoir appliqué des mots là où ça fait mal et gratté la blessure. Il faudra plus que cela pour t'approcher de ce qu'elle cherche à omettre. Un jeu de cache cache que tu respecte pourtant. Tu sais qu'il lui en coûte de montrer ses faiblesses, parce que tout le monde en a, surtout ceux qui cherchent à vous prétendre le contraire. Alors tu la laisse rester dans le domaine des banalités, tu lui sers un breuvage chaud que tu lui tends avant de te détourner. Tu ignore encore le sous entendu graveleux d'un sourire énigmatique. Tu ne peux pas avoir ce genre de pensées, pas parce que ton ordre l'interdit mais parce que tu sais ce qu'il se passe quand tu perd le contrôle de tes envie. Et tu te respecte trop pour te laisser pousser des sabots devant Sinead Reed.

Elle parle de la messe de Noël pour détourner encore une fois l'attention et tu en profite pour contre attaquer en douceur. « Prêt comme tous les ans, dois-je vous garder un siège dans l'assemblée demain ? » Tu prends une gorgée de ton thé. Tu sais déjà comment la journée va se dérouler, alors tu ne serais pas contre un semblant d'anomalie dans la machine bien huilée qu'est la naissance annuelle du seigneur. Ses paroles te font froncer légèrement les sourcils, mais rien qui ne puisse troubler ton calme pour autant. Tu as appris bien vite au sujet de cette fuite d'informations, quelques paroissiens inquiets de ce qu'il se passe réellement dans leur église. Toutes ces années où tu as réussis à mériter leur confiance, les habituer à ta présence controversée. Tout cela a failli voler si facilement en éclats. Tu t'étais promis de ne pas transformer la maison de dieu en champ de bataille, laisser les fidèles se monter les uns contre les autres. Tu as trahi cette promesse en plus de celle que tu avais faite à cette plus jeune version de toi même de ne plus jamais tenir une arme. Alors si la honte voudrait te faire toi aussi changer de sujet, tu parle pourtant sans détours. Après tout tu as banni le mensonge de ces lieux, l'honnêteté privilégiée, même si son contenu est discutable. « Laisse-moi te demander quelque chose, Sinead. » Si elle insiste tellement à briser le mur de la politesse, alors tu la rejoins toi aussi de l'autre côté pour la tutoyer sans vergogne. Tu pose délicatement ton mug de thé sur le rebord de la table, les doigts languissant sur sa forme fumante avant de joindre les mains devant toi. « Si tu n'avais pas d'autre pouvoir que la parole de dieu, pas d'autre choix que la neutralité pour survivre. Si pour la deuxième fois cette année tu avais dû accompagner un gamin aux urgences avec la moitié du visage brûlé, la première fois étant pour identifier à la morgue une jeune fugueuse qui était juste au mauvais endroit au mauvais moment. » Tu cesse tes mots un instant avant de reprendre. « Depuis les événements de cet été, plus rien n'est pareil. Même le simple fait que tu sois au courant de ce que j'ai effectivement acheté au détour d'une allée peu fréquentée en est un signe. » Franchise toujours, mais tu sais que tes mots ne seront pas anodins à ses oreilles. « Alors dans ces circonstances tu fais comme toute personne dans son bon droit constitutionnel et tu vas acheter une arme pour éviter que le prochain qui ait l'idée de s'en prendre aux innocents que tu as juré de protéger ne réussisse sans en récolter du plomb dans l'aile avant de rejoindre le royaume de dieu. » Tu t'es imperceptiblement rapproché d'elle, ton regard se perdant dans le sien un instant. Tu finis par sourire, ce large rictus rassurant malgré ta carrure. « Je suis au service du seigneur Sinead, j'ai réalisé que je n'ai besoin que de prier pour sa protection, et que s'il est dieu de miséricorde il nous pose aussi de terribles épreuves. Alors je m'en suis aussitôt débarrassé. » Tu n'as pas pu te séparer de l'arme malgré tes doutes. Tu as vu trop de danger, de violence et de menaces. Tu n'as plus entièrement confiance en ces promesses de paix, cette marche n'aura rien changé. Personne ne trouvera jamais la paix tant qu'Arcadia sera le théâtre de ces guerres de panthéons. « Il pardonne les erreurs Sinead, il voit tout ce que nous faisons et il comprends. » Il voit peut être un peu trop de choses dans le cas de certaines personnes. Tu te garderais bien de lui avouer que tu as dû confisquer les téléphones de quelques enfants d'immigrés irlandais pendant le catéchisme du samedi parce qu'ils s'échangeaient des photos plus que mal placées. Tu l'as reconnue, plutôt dur à ignorer lorsque tu as dû tenir l'oreille d'un adolescent d'une main et effacer les dites photos de l'autre. James t'as pourtant dit un jour que l'internet n'oublie jamais. Ce n'est pas la nudité qui n'a pas sa place dans ton église, mais l'absence de respect pour la vie privée d'autrui. C'est ce que tu as voulu leur enseigner. Et regarde toi, prêtre pro du confessionnal. Il faut un fouineur pour en reconnaître un autre. Tu reprend ton mug de thé et la dévisage avec bienveillance avant d'indiquer d'un signe de tête une porte derrière l'autel. « Si c'est l'idée d'être dans la maison de dieu qui te mets mal à l'aise, nous pouvons poursuivre cette conversation dans l'annexe, c'est un peu moins formel. » Tu anticipe qu'elle va probablement déguiser de friponneries cette proposition sans arrière pensées. Tu l'as déjà vue sans vêtements mais c'est une autre nudité que tu aimerais voir ce soir, si elle veut bien se laisser aider.

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Champions of the just (Sinead) - Ven 11 Jan - 11:44

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Sinead & Kaine

23 december 2018 - 4 ans déjà


Il passe au « tu » et elle a envie de lever les bras au ciel et de s’exclamer Enfin !. Pas faute d’avoir insisté, ça porte enfin ses fruits. Mais la discussion ne va pas forcément dans le sens qu’elle voudrait et, même s’il ne le laisse pas vraiment paraître, elle sent la colère qui gronde chez le prêtre, vis-à-vis de cette situation chaotique qui lui échappe. Pour un peu, elle pourrait culpabiliser, avec ces histoires de gamins aux urgences. Ça doit être un adolescent, il emphase pour donner plus de force à son discours. Elle cherche à ne pas être dupe, à rester sur ses positions. Alors oui, elle l’a interrogé sur cette arme, mais pour mentir comme elle respire, elle décèle l’arnaque dans les propos de Malone. La langue claque contre son palais mais elle n’en dit pas plus, puisqu’il reprend déjà et rappelle la toute-puissance de son Dieu. Elle comprend l’acte, l’achat d’une arme pour se protéger : après tout ne vivent-ils pas dans la patrie de la NRA ? Mais elle ne veut croire qu’il s’en est débarrassé comme il l’affirme. Elle pourrait menacer de fouiller, mais ça serait malpoli, et puisqu’elle est dans sa demeure, autant se tenir un peu. Leurs réalités sont bien différentes : lui ne voit qu’un seul Dieu, et elle en voit bien trop dans les rues d’Arcadia.

Un appel, qui tourne autour d’elle, comme si on lui courait littéralement autour. Elle ferme les yeux un instant, inspire, et quand elle les rouvre, c’est pour trouver une cohorte de visages familiers qui pointent de derrière le dos du prêtre, comme si tous se cachaient derrière la carrure massive de Kaine et l’observaient en silence. Elle noie son regard dans son mug de thé, essaie de se débarrasser de toutes ces hallucinations, mais c’est la main de sa mère qui se pose sur la sienne, et le visage dévasté par une balle qui se place devant la silhouette du religieux. Troublée, elle cille encore et frissonne, les dents serrées et les doigts libres enfoncés dans sa paume. Elle espère que le grand homme n’aura rien perçu, mais elle en doute sérieusement. Il l’aide pourtant à reprendre pied dans le réel, un regard bienveillant à son égard, et lui désigne une porte dérobée. On reprend contenance, on se secoue, et elle esquisse un sourire en coin mutin pour commenter : « Allons, mon Père, est-ce bien raisonnable de vous isoler avec une femme d’aussi petite vertu que moi ? » Mais elle lui emboîte le pas.

La respiration se suspend dans le couloir sombre, et elle bloque sa nyctalopie pour ne pas se fatiguer davantage, au grand damn de Nemhain. Elle doit traverser une hallucination de corps mutilé crucifié pour arriver dans l’annexe où elle reprend son souffle. Coup d’œil au prêtre, coup d’œil à sa tasse, retour vers le prêtre et elle interroge : « T’as mis quelque chose dans mon thé ou quoi ? » Et de hasarder, pas vraiment sérieuse, et pas vraiment amusée vu que les hallucinations s’amoncellent autour d’eux : « Tu devrais savoir que l’eau bénite ne me fera rien, je te rappelle que je suis baptisée. » Pas pratiquante, pas croyante en une entité unique, mais baptisée quand elle était petite, pour la galerie. La fatigue persiste, elle s’assied sur une chaise en bois, sans demander la permission. Un soupir, lent, long, à fendre l’âme. Et elle avoue : « Je suis en train de perdre la boule, et je crois que je commence à comprendre pourquoi ma mère est morte. » Pas de « pourquoi ma mère s’est suicidée ». Elle l’a jamais dit, ça, elle a jamais voulu le reconnaître, parce qu’elle n’a jamais voulu y croire. Les journaux et l’enquête de police ont, certes, conclu qu’il s’agissait d’un suicide comme il y en a tant les veilles des fêtes. Mais ni son père, ni elle n’ont jamais accepté que l’issue puisse être aussi simple. « Elle me manque, et je continue de la voir. », souffle-t-elle, sans vraiment savoir si se confier au Père Malone est la meilleure idée du siècle. Éprouvée, bouleversée, elle n’a toujours pas fait son deuil, pourrait-on penser, à ce qu’elle raconte.

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Champions of the just (Sinead) - Mer 16 Jan - 23:22

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Sinead & Kaine

A midwinter tale in the house of God.

Jésus porte sa croix et Atlas le monde, le poids de son propre sort et celui des autres. Ce n'est pas une tâche facile que celle de partager ce fardeau, de prendre le surplus à bras ouverts en essayant de le soutenir par le haut. Tu sais qu'ainsi est ton rôle, qu'écouter les confessions t'implique déjà malgré toi dans la vie des autres, un passager sans voix et sans visage dans le petit train du mal être humain. Tu n'es pas la résolution, rien d'autre qu'une voix de raison pour guider une issue sur laquelle tu n'auras aucun contrôle. Tu encaisse les secrets à foison, archive la vie des autres sans en être l'architecte. L'un des gardiens de son royaume, car il est le seul à cimenter nos existences. Un destin laissé au libre arbitre, des coïncidences pourtant fatidiques. Une bibliothèque à toi tout seul sur les joies et les peines de l'humanité. Comme Sisyphe qui roule ses casseroles jusqu'au sommet de la colline pour mieux les voir retomber. Tout autour de toi n'est que peine et tristesse pour de rares moments de joie, trêve céleste qui ne peut exister que par son contraire. Alors tu portes le monde, du baptême à l'enterrement. Tu aimerais dire que ce n'est rien mais il faut de sacrées épaules pour supporter toute une communauté sans te perdre toi aussi. Au final ta force se compare à la leur, l'ensemble de leurs espoirs et de leurs passions comme carburant. Mais avec Sinead ton carburant s'épuise bien vite, ta vertu à ne pas trop t'impliquer parce que ce n'est pas ta place, et parce que tu as fait le serment de ne pas peser d'un côté ou de l'autre de la balance pour ne pas briser l'équilibre. Mais c'est elle que tu vois au final. Pas le royaume, pas la divinité qui se cache dans son corps. C'est son âme que tu vois quand tu la regarde à cet instant. Et c'est ce qui te pèse le plus au final.

Elle te suit non sans une boutade salace et tu ferme la porte derrière elle sans plus de cérémonies. La pièce rectangulaire est occupée en grande partie par une large table et des chaises. Une sorte de cuisine d'appoint où la plupart des jeunes de la communauté aiment se rassembler le matin autour d'un petit déjeuner ou lorsqu'ils ont simplement besoin de se retrouver. L'espace est chaleureux et confortable, tu t'empresse d'allumer une lampe pour chasser les ténèbres de la pièce. Ton regard passe sur son visage et elle te semble aussi pâle qu'un fantôme l'espace d'un instant. Malgré la blague tu reste silencieux, il y a une fébrilité dans l'air et dans son ton. En toute autre chose si tu avais dû mettre un ingrédient secret dans son thé tu y aurais mis un peu plus de verveine pour l'apaiser. A la manière dont elle te regarde on croirait que c'est toi le fantôme. Tu n'as pas besoin de tenter de la questionner sur son état cependant car elle se confie bien vite, échouant lourdement sur un siège. Tu t'approche et t'appuie contre le bord de la table, toujours dans l'idée de paraître moins formel qu'un face à face malaisant. L'oreille attentive et le silence qui s'ensuit car tu pèse les mots que tu devrais dire. Tu finis par croiser doucement les bras, levant légèrement le visage vers le ciel comme tu le fait souvent lorsque tu cherche conseil. Lentement tu forme des mots, ta voix rauque dérangeant à peine le silence. « On voit souvent ce qui nous fait défaut, ce dont nous avons besoin pour être entiers. » Tu souris tristement. « Au delà des vrais prophètes, beaucoup de miracles et de visions arrivent souvent parce que nous le souhaitons très fort au fond de nous. Parfois c'est aussi la culpabilité qui nous joue des tours, on est notre meilleur bourreau et notre meilleur martyr Sinead. » Tu sais qu'elle n'a plus ses parents. Tu n'es qu'un prêtre et pas un croque-mort mais tu connais le cimetière plutôt bien pour y avoir souvent fait office. Une tombe familiale ouverte la dernière fois il y a quatre ans. Tu te souviens de l'année mais pas du jour, alors tu ne voudrais pas être présomptueux mais tu sens aisément le deuil chez les gens. Même chez quelqu'un comme Sinead qui ferait tout pour le cacher. Tu pourrais te perdre en paroles toutes faites, des discours pleins d'espoirs et de volonté. Des tout ira pour le mieux, le deuil prend du temps etc. Mais ça ne fonctionne pas sur tout le monde, surtout pas sur les citadelles anti mièvrerie comme celle de son âme. Alors tu tente une autre approche, celle aussi simple que tes mains qui se posent pour joindre les siennes comme un simili de prière. Elle est une créature de contact, tu sais qu'elle préfère certainement les tentatives de réconfort, le contact aux mots vides. Tu reste là un instant avec ses mains entre les tiennes avant de les retirer. Il en faut plus pour que Midas en pousse une barbichette et des sabots mais tu préfère éviter de prendre le risque. Tu lui souris avec une gentillesse infinie, c'est plus fort que toi. « Il n'y a pas de solution miracle à la peine. Si je l'avais trouvée crois bien que je serais déjà dehors à courir en pagne comme un homme fou. » Tu échappe un rire bref, reprenant bien vite ton sérieux. « Tu n'es pas folle. Te poser ces questions en sont une preuve. J'ai conscience que…  » Tu hésite un instant, incertain sur comment prononcer la chose. « Ta nature te donne plus de fardeaux que la plupart des gens. » Tu ignore si elle se rends compte de l'évidence, du moins pour toi. Tu n'as pas honte ni arrière pensée à suggérer ta nature aussi facilement. Tu n'as que faire d'être une âme héroïque, ça ne change en rien ton rôle sur cette terre. Et puis la marque de l'éclipse au creux de ta paume gauche est assez flagrante. Qui s'intéresserait au roi Midas, de ce que tu sais de cette vie là elle n'a rien d'épique. Un poids de plus, une âme que tu dois aider en t'aidant toi même. Tu échappe un souffle et plante ton regard dans le sien. « Plus de fardeau apporte souvent plus de pouvoirs et de responsabilités. C'est un équilibre implacable. » Tu te détache du bord de la table. « Tu es forte Sinead, mais tu as aussi le droit d'être faible. » Voilà que tu voulais éviter les discours dramatiques et prémachés mais ils t'ont bien vite rattrapés. Néanmoins tu penses vraiment ce que tu dis. Elle est forte, et c'est sa faiblesse. « Il faudrait te confier un peu plus et laisser d'autres partager tes peines. Peut être la personne qui a fait de toi Madame Reed mh ? » Tu ajoute un sourire malicieux, le ton un brin moqueur. Tu essaie légèrement de la provoquer, tu n'as pas envie de rester dans les liturgies douloureuses. Ton instinct te dit que ce n'est pas son genre et qu'elle risque de vite fuir les lieux si tu arrive à trop lui faire mettre des mots sur la douleur. Alors tu finis par échapper un soupire. « Pour ce soir je peux être cette personne. Je peux même te montrer un tour ou deux pour te changer les idées si tu ne préfère pas parler de ce qui te ronge. Qui a dit que les prêtres n'aimaient pas la sorcellerie eux aussi ? » Tu lui adresse un clin d'œil avant d'attirer une chaise vers elle et de t'y asseoir. « Et si tu crains qu'un seul de tes ennemis ne viennent fouiner tes petits secrets dans la maison de Dieu pour te porter atteinte, rappelle toi que ce lieu est une terre de paix et de neutralité. Et que la vierge Marie garde un Sig Sauer sous sa robe pour le pauvre rat qui osera défier ce contrat. » Que tu conclus un peu abrupt, mi blagueur mi sérieux.

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Champions of the just (Sinead) - Sam 16 Fév - 18:20

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Sinead & Kaine

23 december 2018 - 4 ans déjà


Elle ne pensait pas que ça lui ferait du bien, de se pointer dans l’antre du Père Malone. Mais il faut croire que parler, alléger son fardeau par les mots, c’est une chose dont elle avait besoin depuis un bout de temps. Le simple fait de parler de sa mère la fait réapparaître dans le coin de la pièce et le souffle de la rousse se raccourcit. Allons bon, comme si elle avait besoin de cette hallucination à cet instant précis. La voix douce et posée du prêtre l’ancre dans la réalité, en lien probablement avec leur proximité physique, quoique toujours parfaitement chaste. Et ce qu’il dit, dans un sens, elle le sait déjà. Elle l’a déjà lu quelque part : que le manque nous fait voir ce qu’on espère, ce qu’on redoute, ce qu’on a perdu. Elle plonge ses billes dans les prunelles sombres de Kaine, alors qu’il la couve d’un regard qui semble plein de compassion, mais dénué de pitié. Elle tente une moue désabusée, un coin des lèvres qui essaie de s’élever, mais y peine. Le chagrin qui lui étreint le cœur et l’âme la cloue au sol pour l’heure, et les railleries n’y feront rien, ou presque. Lorsque les grandes mains de l’homme de dieu lui sculptent un mime de prière, le sourire est un peu plus amusé. Elle n’a pas prié depuis des années, des décennies. Jusque là, c’est plutôt Nemhain qu’elle invoque, ou l’ensemble des entités qu’elle n’a jamais encore croisées. En d’autres termes, elle a tendance à s’en remettre au divin en son sein. Mais qu’importe, elle serait bien malpolie de repousser quelqu’un qui cherche tout bonnement à l’aider à aller mieux. Alors elle ravale le ton bravache et, après avoir fixé un instant leur sandwich de mains, elle remonte ses pupilles vers lui. Ricane quand il parle de courir partout avec un pagne.

Et puis le tour de la discussion devient plus intéressant et plus imprévisible. Car le voilà, le monothéiste, qui parle de sa nature. En temps normal, elle aurait tablé sur l’allusion à sa nature criminelle, mais il y a autre chose dans ses intonations, autre chose dans la complicité qu’il cherche à tisser avec cette femme de petite vertu qui l’assume pleinement. Les yeux s’arrondissent et les sourcils se haussent un rien. Et pourtant, les lèvres et le bas du visage reste impassible. Une poker face à moitié réussie. Elle s’humecte les lèvres et articule, pour être sûre de bien comprendre ce qu’il sous-entend : « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Histoire de l’encourager à dérouler le fil de son argumentation. Un sourire ourle ses lèvres tandis que la suite du discours lui fait penser à un film passé au cinéma il y a quelques années. Elle n’en souffle mot néanmoins, reconnaissante à l’égard du prêtre qui parle sans jugement. Elle hoche la tête, une fois, histoire de lui faire savoir qu’elle a bien compris ce qu’il dit et qu’elle l’en remercie. « Tu sais, dois-je te rappeler que Monsieur Reed m’a épousé bourré ? » Néanmoins, oui, probablement que Gus pourrait l’aider dans un sens. Elle a bien vu la photo de sa fille défunte sur un meuble du salon, quand ils étaient occupés à fêter leurs retrouvailles. Il a l’air d’avoir fait son deuil, même si Alan reste hanté de son côté. Elle ne précise pas plus, puisque Malone se propose pour être l’oreille attentive pour la soirée. L’ambiance se détend un peu quand le colosse s’assied et arrive à sa hauteur un peu. Et Sinead de ricaner tout en récupérant ses mains, à la dernière affirmation. « Rassure-moi, Kaine, on parle bien de l’arme, hein ? Ça me choquerait de savoir que Marie est un trans. » Il lui pardonnera ce blasphème, comme il a bien dû lui en pardonner des centaines depuis qu’il est devenu responsable de la paroisse. Elle cille, cherche à percevoir une quelconque aura qui nimberait le prêtre, intriguée par ce qu’il a sous-entendu. Et la stupeur lui décroche la mâchoire, alors qu’elle lâche un : « Merde alors. » Ça la détourne de ses démons cette connerie. Le halo purpurin qui émane du prêtre, elle est sûre et certaine qu’elle ne l’a jamais perçu jusque là. Alors elle le dévisage un temps, muette, et puis, mûe par on-ne-sait-quelle-intuition, elle reprend les mains du prêtre et ausculte les paumes masculines, proche de lui, à humer l’odeur d’encens qu’il véhicule, et une autre odeur, celle dont elle se souvient encore malgré les décennies qui séparent cette partie fine, la première. Il est des choses qui ne se laissent pas effacer par le temps. Elle scrute les pliures, les plis, à la recherche d’une écorchure, d’un accroc, d’une tache, n’importe quoi. Elle ne sait pas vraiment ce qu’elle cherche. Mais y a-t-il donc une nouvelle vague de dieux, encore ? Non, non, elle le sentirait s’il était d’essence divine. C’est autre chose. Ça doit être autre chose. Elle lui tient toujours les mains quand ses billes bleu-vert s’ancrent dans les prunelles sombres de son interlocuteur : « Pardon, je sais, je sais, c’est bizarre c’que je viens de faire. » Petit rire pour donner le change, tête qui se penche sur un côté. « Tu voulais me montrer un tour de magie ?. » Gamine dans l’attitude, elle s’intéresse très certainement à cette proposition et ne feint en rien une quelconque hypocrisie. Elle est réellement curieuse, la rouquine, curieuse et demandeuse. Et si ça lui permet de comprendre ce qu’il lui dit sans le dire, tant mieux. « Je te préviens, si t’essaies de m’impressionner avec un paquet de cartes, je fraye avec des tricheurs professionnels, ça va être difficile de me duper. » Et de lui lâcher les mains et s’appuie sur le dossier de la chaise en bois, histoire de lui laisser un peu plus de place. Et sa mère, toujours dans la ligne de mire, derrière la haute silhouette (assise) du prêcheur.
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Champions of the just (Sinead) - Sam 9 Mar - 22:48

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Sinead & Kaine

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Tu sais que la neutralité est une illusion. Que ne pas prendre parti c'est déjà faire un choix. Mais ce n'est pas de quel côté de la balance qui importe, au final c'est d'être en paix, en équilibre avec le désordre. Tu n'as pas besoin de te demander si elle est en paix avec ses choix, sa présence ici est déjà preuve du contraire. Tu ignore quelle est la teneur de son implication dans ce monde, mais tu ne donne pas long feu de son innocence. Parce qu'elle est une femme de caractère avec du pouvoir sur les autres, et tu sais que ce genre d'influence finit toujours à trouver son utilité au sein d'un groupe. Et quand on est une jeune femme aux origines de Sinead, il n'y a pas beaucoup de communautés vers lesquelles ont peut se diriger. Tu la vois bien, l'aura faiblarde qui l'entoure, il n'y a pas d'équivoques possibles. Alors quand elle feint l'ignorance face à tes sous entendus quand à ta nature, tu te contente d'un sourire énigmatique. Tu n'as pas pour habitude de déballer la vérité et descendre l'éléphant dans la pièce, tu ne force pas la main qui ne veut pas accepter de prendre la tienne. Tu hausse les épaules à sa remarque malicieuse sur la vierge Marie. Peu t'importe ce genre de considérations blasphématoires, pour toi c'est du pareil au même tant que le symbole est intact. Même si ce n'est certainement pas ce que ton église aimerait que tu dise alors tu te garde bien de commenter. Et en parlant de main qui se tend pour aider, voilà qu'elle se saisit des tiennes pour les inspecter de fond en comble. Tu ne sais pas ce qu'elle espère trouver, même si tu reste perplexe lorsqu'elle passe ses doigts sur la marque héroïque sans réagir. Tu t'étais attendu à un commentaire piquant, il faut dire qu'un prêtre avec une tache sombre au creux de la paume ça fait un peu stigmate. Surtout la main gauche, celle qui n'est pas réservée à dieu. Mais qu'importe dans le fond tu en es presque soulagé qu'elle ne s'y arrête pas, peut être pas aussi prêt à être transparent que tu le pensais. Pour sûr porter Midas et cette toge de prêcheur, il y avait de quoi se poser des questions.

Mais cet instant suspendu ne dure pas, les non-dits redeviennent bien vite des piques légères. Bien sûr que tu as plus qu'un tour de carte à lui proposer, sauf si elle souhaite jouer au poker menteur; auquel cas elle signerait sa défaite d'avance. « Tricher n'est pas dans mes habitudes, je n'en ai pas besoin. » Tu lui offre un petit sourire faiblement teinté de fierté, te vanter n'est pas quelque chose que tu fais souvent. Peut être qu'elle a finit par te donner envie de jouer à son jeu toi aussi, même au combien dangereux dans tes circonstances. Mais pour l'heure tu lui as promis un tour alors tu te redresse avec un hochement de tête énigmatique. Quelques pas vers un placard dont tu descends sans peine trois verres en grès. Tu les dispose à l'envers devant elle avant de te rassoir. Tu n'as pas l'intention de la faire boire, même si ton sens de l'hospitalité lui proposerait volontiers un whisky. A moins que ça ne soit cette âme colocataire dans un coin de ta tête. Tu sors une pièce d'or antique de ta poche, un porte bonheur mais surtout la présence du métal précieux contre ton cœur calme tes ardeurs kleptomanes. Tu tends une main vers la sienne pour glisser le doublon doré dans sa paume, soutenant son regard alors que tu lui explique calmement les règles. « On va commencer par un tour simple. » Un signe de tête vers les gobelets, tu te dit qu'elle va trouver ça ennuyant au début. Mais quand elle comprendra que ta chance de cocu et surtout ton avarice te ramèneront toujours à la richesse, peut être qu'elle oubliera un instant ce poids qui pèse sur ses épaules. Peut être que tu m'amuser as suffisamment pour la faire sourire vraiment. « Je te parie que je peux retrouver cette pièce peu importe où tu la cachera Sinead. Montre moi ce bluff que tu prétend si bien gérer. » Tu te rassois sur ta chaise pour l'observer. Si la neutralité n'est qu'une illusion, alors tu choisira toujours le camp des protecteurs du bien commun.
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Champions of the just (Sinead) - Lun 29 Avr - 18:28

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Sinead & Kaine

23 december 2018 - 4 ans déjà


Pour ce qui est de la tâche sombre de type stigmate, si Sinead passe dessus sans s’y arrêter, c’est probablemement parce que cela fait bien longtemps qu’elle n’a pas regardé les paumes du prêtre, et qu’elle suppose que c’était là avant. Aussi elle passe dessus sans un second regard, et songe plus à ce que Kaine a pu faire avec ses mains et ses longs doigts avant de devenir prêtre, qu’à autre chose. Elle est aussi un peu obnubilée par les actions toujours plus étranges de l’hallucination maternelle qui se met à danser avec un autre homme halluciné qui n’a rien de son père. Les billes reviennent sur Kaine, qui sort une pièce dorée de sa poche. Un véritable écu ? S’il la lui laissait dans les mains un instant, elle pourrait essayer de clarifier cette incertitude, mais dès lors qu’il la lui donne, c’est pour lui indiquer des gobelets en grès qu’il a rapporté juste avant. Elle le dévisage lorsqu’il parle de tour simple. C’est qu’elle a de plus en plus envie d’escamoter la pièce histoire de voir s’il est aussi bon que ça. Il s’agira de voir si les séances de paris truqués avec un vieux leprechaun et d’autres dockers ont porté leurs fruits.

Elle ôte son manteau et relève ses manches, ne serait-ce que pour bien lui montrer qu’elle n’a rien glissé dans son pull. La pièce est placée sous l’un des verres opaques, et la rousse la fait tinter à quelques reprises contre les bords du verre qui la dissimule désormais, avant de retourner les deux autres gobelets et de commencer à les faire glisser sur la table. Mais quelle que soit la combinaison qu’elle enchaîne, trois fois de suite le prêtre renverse le bon gobelet, alors même qu’elle accélère et fait sauter la pièce d’un gobelet à un autre avec virtuosité. La quatrième fois, elle pense le tenir au bluff, mais il faut bien reconnaître sa défaite lorsqu’elle est obligée d’obtempérer et de révéler la pièce d’or qu’elle avait réussi à faire passer sous la table, sous le talon de sa bottine. « Ok, je suis intriguée maintenant. Pas moyen que ce truc si petit ait un émetteur dedans, ou n’importe quoi. Non… » Le halo qu’elle a décelé quelques minutes plus tôt ne fait que confirmer les soupçons qu’elle a avec son incapacité à le tromper quant à la localisation de la pièce en or.
« On est d’accord, c’est récent, ce don, hein ? » La voilà qui attaque de plein front, histoire de clarifier cette affaire, définitivement détournée de ses démons -et de ses hallucinations qui se sont multipliées depuis, amenant trois fois sa mère et d’autres silhouettes étranges dans leur conciliabule à deux, visages et corps rapprochés, qui les encerclent et parlent. « Tu as désormais toute mon attention pour toi. Raconte-moi, Kaine, allez, arrête de jouer au mystérieux. »
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