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mind game - Mer 12 Déc - 15:28


MIND GAME
hans & majken
She's got a smile it seems to me, reminds me of childhood memories where everything was as fresh as the bright blue sky. Now and then when I see her face, she takes me away to that special place and if I'd stare too long I'd probably break down and cry. Oh, oh, oh Sweet child o' mine. She's got eyes of the bluest skies as if they thought of rain I hate to look into those eyes and see an ounce of pain


Il y a un mois, elle faisait un papier sur le système judiciaire et les avocats commis d’office et maintenant, voilà qu’elle devait se coltiner la question de l’hygiène dans l’alimentaire, et plus particulièrement dans les restaurants. Comme un air de Gordon Ramsay sur ce coup là… Et autant dire que ça ne l’emballait pas des masses. Si la norvégienne était complètement d’accord pour admettre qu’il s’agissait d’un sujet important, elle n’était pas plus excitée que ça à l’idée de s’en charger. Une sacrée différence d’emballement entre les deux sujets. L’autre l’avait intéressé. Elle en avait fait des nuits blanches pour avoir un papier, si ce n’est parfait, complet. Celui là… elle y allait à reculons. Et les interviews se faisaient rares. Forcément que les restaurants flippaient et ne vouloir une moitié de journaliste débarquer dans leurs cuisines pour se voir épingler –dans les trois quarts des cas- dans leur prochain devoir universitaire. Plus encore, avec Majken, il y avait de fortes chances que ça finisse dans le journal d’Arcadia et entre les mains de Nesryn, puisqu’elle prêtait ses services en freelance.

Elle soupire, regarde une nouvelle fois Google Map sur son téléphone, le restaurant devrait être quelque part par là. Ca aussi, ça l’emmerde… Se ramener dans ce quartier, à une heure pareille. C’est un de ses anciens collègues de stage qui lui avait filé toute une liste de restaurants dans lesquels elle pouvait se rendre. Il y avait tout. Du restaurant réputé –et trop cher, restaurant familial, au truc le plus de gamme, du style de ceux où on se demande comment un client a pu ne serai-ce que mettre un pied dans l’établissement. Et lorsqu’elle se trouve enfin devant le bâtiment, Majken se dit qu’à pas grand-chose près, elle mettrait bien celui-ci aussi dans la liste. Il ne fait pas flipper à première vue, mais il est loin de donner envie de rentrer non plus… Et le gars qui avait fini par décrocher le téléphone lui avait demandé de venir une fois le service fini. A minuit. Comme si elle n’avait rien de mieux à faire un mercredi soir qu’être dans les cuisines d’un resto douteux.
Elle frappe à la porte, et un mec –sans doute le responsable- vient lui ouvre. « Mam’selle Callaghan ? » Elle acquiesce d’un signe de tête, un sourire poli sur les lèvres. « Il reste plus grand monde, on a fini plus tôt que prévu. Mais y’a un d’nos cuistots qui peut répondre à vos questions. C’est là bas, au fond. » qu’il dit en désignant des portes couleur acier au fond de la salle. « Moi  faut que j’m’occupe des comptes. » « Bon courage. » un autre sourire entendu sur les lippes avant de prendre congé pour se diriger vers les cuisines, en se demandant où elle a bien pu tomber.
La salle traversée, elle pousse les portes de fer, quoiqu’un peu hésitante, de la cuisine. « bonsoir ? » elle entend un peu de bruit, mais ne voit personne. « On m’a dit que vous pourriez rép… » elle se stoppe en voyant la silhouette apparaitre devant elle. Un instant, elle reste figée, en se demandant si elle hallucine ou s’il ne ressemble pas comme deux gouttes d’eau, à ce détenu qu’elle connait. Non, c’est lui. « Hans ?! » la voix plus aigue qu’à l’accoutumée, à cause de la surprise. Plusieurs semaines, qu’elle avait passé, à lui rendre visite lorsqu’il était en isolement. La bonne excuse pour recevoir de la visite qu’une étudiante qui a un papier à faire. Et au fil du temps, peut-être bien qu’elle s’est attachée à ça, à lui, d’une certaine manière. Elle était son seul contact avec le monde extérieur. Le seul visage qu’il voyait, en dehors du personnel de la prison. Pas très joyeux. Elle faisait office de bouffée d’air frais. Et plusieurs fois, elle avait continué de venir, prétextant des questions à approfondir alors que son devoir était terminé et rendu. Drôle de comportement. Drôle de hobby que de se rendre là dedans. Aucune idée du pourquoi. Peu importe. « T’es sorti quand ? » il a quand même meilleure mine lorsqu’il était confiné dans son placard à balais. C’est pas humain. Ca devrait pas être autorisé. Et peu importe ce qu’il avait fait, la môme avait eu tendance à prendre sa défense quant aux conditions de vie plus que limite pour un être humain.
 
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mind game - Lun 17 Déc - 12:04


MIND GAME
majken & hans
She's got a smile it seems to me, reminds me of childhood memories where everything was as fresh as the bright blue sky. Now and then when I see her face, she takes me away to that special place and if I'd stare too long I'd probably break down and cry. Oh, oh, oh Sweet child o' mine. She's got eyes of the bluest skies as if they thought of rain I hate to look into those eyes and see an ounce of pain



Le hachoir s’abat lourdement sur les derniers os à rompre de la soirée. Le rythme assourdissant fait oublier les pas qui s’approchent. Le sang gicle sur mon visage, il est frais et ne tarde pas à couler le long de ma joue. Je m’en fiche. Le travail doit être fini, avant que la cuisine ne ferme. Service du soir, service de jour. Les gosses qui vont à l’école, je fais que leur donner leur goûter. Elsie, elle, mène de grands projets, et plus le hachoir cogne la viande, plus je me demande si je ne suis pas bon qu’à la retenir dans son élan. Parce qu’il y a cette voix dans ma tête, qui se répète et qui s’entête. Ils étaient mieux sans toi. La lame fend la peau. Pourquoi tu leur infliges ça ? La lame s’engouffre dans la chair. Tu crois vraiment qu’elle t’a attendu ? Les rires s’élèvent, la lame baptise ma main. Je ne crie pas, je ne fais rien. Un soupir, peut-être. Il est presque minuit, et il n’y a personne. Je pense aux enfants, à l’épouse, et à la soirée que nous aurions pu passer ensemble. Mais je connais le dénouement. Les silences qui s’étendent, tout le monde qui attend, mais quoi au juste ? Elément perturbateur, j’en venais à la conclusion qu’ils étaient mieux lorsque j’étais enfermé. Et que j’étais mieux, dans ma cellule.

J’arrache d’un coup sec l’objet tranchant et enroule un vieux torchon crasseux autour de la paume de ma main, manquant de faire tomber la moitié de l’étagère avec moi. Dans ce fracas, je n’entends pas les voix qui s’élèvent, celle du boss et, celle d’une jeune femme. Familière ? Mais je crois rêver. Les voix me jouent des tours. Je racle ma gorge, range tout méthodiquement. Et dans cet ordre qui prend forme, peu à peu, les voix se taisent et le monstre s’apaise. Tout est dans l’ordre, la paranoïa s’égare, juste derrière la porte, parce que je ne sais pas ce qui s’y passe, et qu’il faudra bien la franchir, au moment de rejoindre cette famille à laquelle je suis l’illustre inconnu. La voix fluette brise mes songes. Le réflexe est brusque, je tourne la tête, renifle, me cache. Mes yeux découvrent une tignasse blonde, des yeux familiers que je n’ai jamais pu oublier, ni le monstre. Apaisants, ils nous ont apaisés, là où les cauchemars forçaient à dormir à même le sol, de peur de blesser la femme. Je l’épie, à travers les étagères, le palpitant qui s’emballe, parce qu’il a peur, parce qu’il veut, parce qu’il est dépassé par des choses que je ne maitrise pas.

Alors je me place dans son dos, épouse le bruit de ses pas, respire son odeur, cette odeur qui parvenait à passer outre les vitres du parloir. Figure mystifiée, mystique, sans jamais avoir pu la toucher alors que je lui devais tant, je déglutis. Je retourne dans son ombre et décide de surgir face à elle. L’étudiante ne termine pas sa phrase et le sourire n’apparait pas sur mes lèvres. Les yeux luisent, mais le reste est tétanisé. Intimidé, elle, une autre lumière, seul contact avec l’extérieur, rempart ultime contre la démence, j’avance lentement, pas après pas. Je n’ose pas oser. Je n’approche pas. La seule réaction qu’elle arrache, c’est à son intention aigüe, et je ne me souvenais pas que sa voix puisse être aussi aigüe. Les pieds fixés au carrelage, je baisse la tête, n’osant toujours pas affronter son regard. Et je me mets à balbutier, terrifié. Craintif, il n’y avait plus cette vitre qui la protégeait et qui me préservait. « Quelques mois. » Je déglutis. « Pourquoi ? Tu fais quoi ici ? C’est pas un endroit pour toi. » Idéalisée, sanctifiée, presque, c’est finalement la paranoïa qui prend le pas. Je déglutis, encore, péniblement, serre un peu plus le torchon dans ma main, et les gouttes de sang s’écrasent au sol nettoyé. « Rah, merde. Bouge pas. » Je lui tourne le dos, enroule un autre torchon à la propreté encore plus douteuse. Mais cette fois, lorsque je lui fais face, je me risque à lui sourire, légèrement, brièvement mais sincèrement. Et je sens mes joues qui tirent. Je réapprenais, et chaque muscle était prêt à se rompre tellement j’étais tendu.  
 
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mind game - Mer 19 Déc - 23:08


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Atmosphère étrange. Pesante. Personne, et pourtant ce sentiment désagréable d’être observée. La voix qui s’élève, cherche âme qui vive, le fameux cuistot susceptible de répondre à ses questions. Qu’il se montre, qu’ils fassent ça vite et qu’elle retourne chez elle. C’était le plan initial. Celui qu’elle avait imaginé depuis le début de soirée. A aucun moment, elle n’avait imaginé Hans, ancien cobaye d’étude se trouver devant. Comme quoi. Y’a peut-être un truc dans les étoiles finalement. Toujours là, sur son chemin, même quand il était derrière des barreaux, pour l’aider dans ses tâches universitaires.

C’est étrange de le voir là. Pas forcément dans cette cuisine en particulier, bien qu’elle aurait été loin de l’y imaginer. Pas une seule seconde elle n’avait imaginé le croiser. Ici ou ailleurs en réalité. Mais ce qui était étrange, c’était de l’avoir face à elle, sans aucune entrave. Aussi libre l’un que l’autre. Aucune vitre entre eux. Seulement une distance qui pourrait être réduite en quelques pas. Elle le fixe, comme si elle le découvrait une nouvelle fois, d’une manière différente. Il semblerait presque plus craintif dans ce nouvel environnement. Moins à l’aise. Intimidé ? Elle se demande bien pourquoi. C’est pas comme si elle intimidait grand monde. Sauf peut-être ceux capable de voir son aura, sa vraie nature de valkyrie. A part ça, la plupart des gens ne voyait qu’une blonde au visage de poupon, une petite chose fragile dont on pourrait aisément profiter. Qu’ils s’y essaient, ils seraient bien surprise. Il ose à peine la regarder. Elle ose à peine s’approcher. « Quelques mois. Pourquoi ? Tu fais quoi ici ? C’est pas un endroit pour toi. » elle fronce légèrement les sourcils, un peu surprise. « Une cuisine ? » qu’elle demande un peu amusée. « Pas pire qu’une prison, Hans. T’aurais pu me prévenir. » elle se serait imaginé qu’il aurait trouvé un moyen, de la contacter, de l’informer de sa sortie. C’était peut-être pas grand-chose, mais elle avait bien aimé, ses nombreuses visites. Elle avait fini par se dire qu’elle était peut-être une jolie distraction, au milieu des murs austères. Un visage plus doux que ceux dont il avait eu l’habitude. Un petit bout de monde extérieur pour tenter de le faire s’accrocher. Pour pas qu’il oublie, qu’il y avait autre chose derrière les murs aux allures de rempart. Ou peut-être qu’elle s’était juste imaginée tout ça. Peut-être qu’elle n’avait été rien d’autre qu’une personne de plus, désignée à lui faire la conversation. Un rendez-vous hebdomadaire, comme un rendez-vous chez le médecin. « Je pensais que tu l’aurais fait. J'dois écrire un papier. » elle observe son pseudo bandage de fortune, le sang qui coule, et elle se demande ce qu’il a foutu. La môme s’attarde sans doute un peu trop. « Rah, merde. Bouge pas. » non, elle ne comptait pas bouger, encore moins maintenant qu’elle l’avait découvert ici. Elle avait des questions. Plein de questions. Légère mine de dégout en voyant le torchon dégueulasse se poser sur sa main. Elle comprend mieux pourquoi on lui avait filé l’adresse de ce resto. Si on pouvait le caractérisé ainsi. C’était l’exemple type du manque d’hygiène. Désormais retourné, il sourit enfin. Alors ceux sont ses lippes à elle qui s’étirent, contente de retrouver un peu de ce hans qu’elle a connu. De ce sourire presque timide, un peu embarrassé mais chaleureux. Elle s’approche doucement, réduit la distance entre eux avant de désigner sa main d’un signe de tête. « T’as pas un truc plus propre ? Tu vas chopper un truc de merde avec ça. C’est comme ça que tu prends soin de toi ? » elle parle pas que de ce bandage douteux, mais du tout. De ce job, de cette cuisine miteuse… Elle ne pouvait qu’imaginer la difficulté de trouver un emploi, de se réinsérer dans la société lorsqu’on sortait de taule. Mais le voir ici, au milieu de cette crasse, ça la désole. « T’as pas une vraie compresse ? Un désinfectant ? » le regard circulaire. Ce serait étonnant. « Comment t’as atterri ici ? » qu’elle finit par demander en soupirant, les prunelles qui cherchent le regard du brun.

 
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mind game - Jeu 10 Jan - 14:17


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majken & hans
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La proie entre dans l’antre, encore une fois, espérant l’appétence ou qu’elle m’apporte l’ultime potence, l’injonction qui mettrait fin à cette tragédie grecque au goût douteux. Mais il n’en était rien. Majken me poussait à l’espoir, je lui en voulais autant que je lui en étais reconnaissant. Là où l’épouse désertait, l’ange, elle, demeurait. Seul contact avec l’humanité, avec l’extérieur. Elle avait maintenu la bête en vie, là où je n’étais bon qu’à survivre. Et si les murs l’enfermaient ? Et si elle devenait prisonnière ? Le rejet pour seule arme, la plus inoffensive dans mon barda, je préfère montrer corne que cœur. A distance, tropisme de la glace qui nous séparait autrefois, j’hume pourtant son odeur et je sens presque sa chaleur. Mais l’enfant s’amuse encore et m’extirpe un sourire, presque. Mais le reproche sonne et efface la maigre grimace qui étirait mes lippes. Lui mentir ? Non. Je n’avais aucune excuse, pas même celle de vouloir la préserver. Persuadé de n’avoir été qu’un objet comme un autre, l’idée d’avoir été sujet m’effleure puis s’égare. Tu n’es personne, Hans. Ni pour tes enfants, ni pour ta femme. Alors elle ? La ferme. Je secoue la tête, lutte pour tenter d’y croire, pour commencer à y croire. Infidèle. J’échappe un grognement et heurte ma tête brutalement plusieurs fois contre l’étagère. Je grogne, renifle bruyamment, râcle et crache.

Prison de nos vies, où nous nous contentions de graviter autour de l’autre, je veux m’approcher. Papier, encore. Tu vois, reste à ta place Les orteils se replient, le corps flanche et se redresse, prêt à prendre racine. L’enfant, je la débecte. Je le vois à son visage. Maigre compensation que de lui offrir un sourire. Réapprendre, j’ignorais que sourire faisait partie des enseignements. Et c’est l’enfant qui s’avance vers le monstre. Je recule presque, je veux reculer. Barre-toi. Mais je reste planté. Le spasme est contenu. Je hausse les épaules à sa mise en garde, ou plutôt son inquiétude. Elle s’intéresse, Majken mais le labyrinthe a déjà refermé ses portes. Vraiment ? « Y’a de la vodka, ça peut marcher. » J’ignore ses questions, lui tourne le dos et m’empresse à trouver la bouteille encrassée. Je lui tends brusquement, la gratifiant d’un coup sur sa poitrine par mégarde. Alors que je la lâche, dans un réflexe particulièrement rapide, je la rattrape avant qu’elle ne tombe. Genou plié devant l’enfant, je me relève lentement, réduisant la distance complètement. Les sens décuplés, je respire ses effluves, frissonne, sens sa respiration sur mon visage. La main caleuse s’élève, effleure ses traits sans oser les toucher, de peur de la salir ou de la briser. « Peut-être que je suis là parce que je savais que t’allais devoir écrire un truc ? » Un son étrange fait vibrer mes cordes vocales. Un rire, léger, éraillé. Je me racle la gorge. Je penche la tête et observe. On t’regarde, Hans. Je grogne, prends le poignet de Majken fermement, violemment, et l’amène en dehors de la cuisine. L’éclat de la lune fait scintiller ses traits, que je m’autorise enfin à toucher. Le creux de ses joues, ses pommettes. Sa mâchoire, ses lippes. La compresse tombe, le liquide écarlate peint son menton, ou du moins, s’y essaie. « Tu devrais pas être dehors à Arcadia à cette heure-ci, Majken. » Je secoue la tête, l’air sévère. Désapprobateur de la propre gangrène que je sème, maître immoral, je la fixe sans ciller. J’allume une cigarette, lui souffle au visage sans m’en rendre compte et bois à même le goulot. Elsie te traiterait de porc. Elle l’irréprochable, l’immaculée.

Peut-être avait-elle froid, peut-être que non. Fais quelque chose. Je lui jette ma veste de cuisinier à la figure aussitôt. L’air hagard, je m’empresse que recoller le goulot à la bouche et de boire une longue gorgée. « Il est sur quoi ton papier ? » Je croise les bras, continue de renifler bruyamment. Le regard insistant, je continue de l’épier. Proie ou culte, les envies se confondent, et la bête ne tardera pas à s’éveiller.  
 
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mind game - Dim 13 Jan - 23:52


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Des retrouvailles vaguement imaginées, mais jamais dans un lieu aussi sordide. Un endroit banal, un bar, au coin d’une rue. Pas dans une cuisine déplorable. A peine si elle y croit. D’abord qu’un moyen de parvenir à écrire son devoir. Et ensuite ? Plus que ça. Un ami ? Aucune idée. Il devait sans doute la prendre pour une midinette. Peut-être pas le genre écervelée, mais quelque chose dans ce gout. Ou une agréable distraction, au milieu de son incarcération. Sas aucun doute devenu une habitude. Comme un secret qu’elle chérissait. Pas franchement scandaleux, juste un peu étrange. Pas banal que de rendre visite à un mec enfermé, qu’on connaissait pas avant de devoir écrire sur sa condition de vie.

Elle examine le lieu, pire que ce qu’elle pensait. Le regarde lui… Et là c’est l’interrogation. Pire d’une certaine façon, mieux d’une autre. « Y’a de la vodka, ça peut marcher. » hausse un sourcil en se demandant s’il est sérieux. Elle lui parle d’alcool à 90, celui pour nettoyer, qui se trouverait dans une armoire à pharmacie, une trousse de de secours… Pas de l’alcool de bas étage, à la marque douteuse trouvée au fin fond d’un placard qui fait office de mini bar ou de garde-manger. Flanque la bouteille contre sa poitrine, la lachant trop tôt, rattrapée trop rapidement. Le sein qui fait mal, mais elle s’en fout. Plus perturbée face au réflexe aiguisé. Si peu de gens capables d’une telle rapidité. La valkyrie en elle à améliorer ses capacités. La renaissance qui donne tout. Force, rapidité, agilité, réflexes… Plus que les autres créatures, plus que certaines réincarnations. Hans serait-il de ce monde-là ou la prison l’aurait-elle juste aiguisé ? Un soupir qui s’échappe des lippes en voyant qu’elle n’a pas la réponse. Un genou à terre face à elle, il se relève, efface la distance qu’il restait entre eux. La respiration qui se fait plus profonde, la poitrine qui se soulève plus amplement. Le palpitant qui s’agit un instant, et encore un peu plus lorsqu’il effleure son visage. A peine frôlée, comme une œuvre sacrée qu’on n’oserait toucher. « Peut-être que je suis là parce que je savais que t’allais devoir écrire un truc ? » le sourire est immédiat, l’amusement aussi. « T’es devin maintenant ? Plein de surprises, hans. » en réalité, que hans se trouve là reste une sacrée coincidence. Pas un seul instant elle ne s’était imaginée le trouver ici. Peut-être même qu’elle n’aurait jamais réussi s’il avait voulu essayer. Et voilà qu’il était désormais sous yeux, sans vitre entre eux. « L’univers aurait décidé que tu sois mon sujet d’étude favori ? » ou en tout cas celui qui témoignait du réel sujet d’étude. La poigne qui se referme autour de son poignet, tirée sans avoir son mot à dire en dehors de la cuisine. Elle suit la môme. Surprise, perdue, à se demander ce qu’il fout. Il a peut-être perdu la tête. Paraît que la prison rend dingue. L’isolement plus encore. Et ça, c’est lui qui le lui a sous-entendu.
Désormais dehors, elle frisonne, le choc des températures n’est  pas négligeable. Mais elle s’y fera probablement. Après tout, c’est en Norvège qu’elle est née, pas sous les tropiques. Elle peut sans doute bien supporter un hiver dans le nord-est américain. Les deux comparses sous la lumière argentée. La valkyrie, chevelure blonde scintillante sous la lumière astrale, teint illuminé, presque surréel. Hans face à elle qui hésite un instant, puis laisse ses doigts glisser sur sa joue. Comme pour s’assurer qu’elle est réelle. Plus de vitre, pas un mirage, pas un ange. Humaine –ou presque- en chair et en os. Ca tendrait presque à la démystifier après tous ces mois enfermés. Elle reste immobile comme si un aveugle découvrait son visage. L’ichor qui se dépose sur sa peau de porcelaine. Des marques écarlates, comme les peintures de guerre d’une valkyrie. « Tu devrais pas être dehors à Arcadia à cette heure-ci, Majken. » L’observe encore un peu, les yeux perçant, un bleu glacial, qui lui veut pourtant que du bien. « Comme tu te souvenais ? Et... Je devrais être où ? » Elle a plus cinq ans, Majken. Elle peut bien errer un peu, dans cette ville souillée. Sans doute tout autant qu’elle. Peut-être un peu moins pourrie de l’intérieure.  Mais la môme ne cille pas devant le ton désapprobateur, manquerait plus que ça. La clope allumée, et la fumée qu’elle récupère dans la tronche. Là aussi, elle reste impassible, se contentant de l’observer, encore, comme pour s’habituer à le voir en dehors de quatre murs.

Sans s’y attendre, la norvégienne se prend la veste du cuistot dans la tronche. Merci ? Elle la fout tout de même sur ses épaules. Peut pas être plus dégueulasse de toute façon. Quoiqu’elle est prête à parier que Hans serait prêt à relever le défi. « Il est sur quoi ton papier ? » Elle s’approche encore un peu, prend la clope qu’il a entre les lèvres pour la glisser entre les siennes. Les opales curieuses continuent de scruter, se demandant ce qu’y a changé. « L’hygiène des restaurants. Pas ce qui me passionne le plus. J’ai fait plusieurs resto… On m’a parlé d’celui là. Drôle de coïncidence. Et c’est ton boss, qui m’a indiqué les cuisines. On fait que se croiser. » tire une nouvelle taffe, finit par expirer la fumée en lui remettant la nicotine dans la bouche et elle croise les bras sur sa poitrine. « Tu fais quoi d’autre tes journées ? A part ça… » qu’elle lache en désignant le resto d’un signe de tête. Elle est curieuse, Majken. Curieuse de savoir ce qu’est l’homme en dehors de la prison dans laquelle elle l’a connu.


 
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mind game - Dim 24 Fév - 10:56


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majken & hans
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La vodka versée, brûle le derme, brûle la chair et l’animal s’éveille, prend plaisir dans la douleur mais c’est l’homme qui peint un sourire carnassier sur les lèvres. Plusieurs gorgées vident la bouteille, sans que Majken ne soit invitée à la descente du cadavre. Gamine, enfant, trop pure pour laisser le liquide gangréner ses intestins. Trop parfaite pour se voir gâchée. Pas assez idiot pour m’y voir y contribuer. Objet d’étude dont elle savait tout, dont elle savait plus que l’épouse chérie, la réciproque n’était pas vraie. Pour aucune, à la différence qu’une savait plus que l’autre. Et ce n’était pas celle qui portait l’alliance.

Le visage déformé sous les traits de la surprise, je m’approche. Réflexe animal, les narines reniflent et les doigts touchent l’interdit, ce qui était hors d’atteinte. Rêvé, imaginé, dernier rempart avant la folie, je cille nerveusement, curieux au point d’en mourir, apeuré au point d’en crever. Je déglutis, mais son sourire me rassure. Le palpitant se détend, et bat sans doute un peu trop fort. Feignant un renvoi, et un rire léger, douloureux à exprimer. Devin, je ne l’étais pas. Monstre, oui, marque ou non, et à bien des égards. « Devin ou un très mauvais espion. Je te laisse choisir. » Clin d’œil offert, voilà que je renouais avec l’humour. Etoile secrètement admirée, elle est celle qui m’aura guidé quand l’épouse aura déserté, parce que j’ai fauté. Châtiment accepté, châtiment que Majken aura rendu acceptable, il y avait ces mots que je voulais lui dire. La langue lourde, pâteuse, les cordes rouillées de ne pas avoir été utilisées, je me contentais de sourire. « Du moment que t’as pas prévu de me faire courir dans une cage, ça me parait honnête. » Méfiant et quelque part, un peu amer de n’être qu’un sujet d’étude, aussi favori soit-il, au moins si l’univers avait décidé de la faveur, Majken avait décidé de ma nouvelle prison. Je hausse les épaules, moue légèrement boudeuse. Bruyamment, je renifle et croise mes bras. Détail sur lequel je m’attarde et qui me trotte dans la tête. Phrase qui se répète, phrase qui se déforme. Sujet devient objet. Mon poing se ferme. Il n’était pas question de vriller devant elle. Il fallait sortir, il fallait sortir vite. Parce que le corps n’oublie jamais, l’esprit non plus.

Ses cheveux scintillent. Longuement, je les fixe opérer leur danse. Chevelure qui m’apparait vite désinvolte, je résiste à l’idée de la toucher, craignant de ruiner le spectacle. Mains dans les poches, dos voûté, je me laisse tomber sous son hypnose, délaissant alors ses lèvres. Mais l’attraction m’empêche de résister. Astre solaire, je lui tourne autour, gravite, effleure. Il faut qu’elle soit réelle. Il le fallait. J’en avais besoin. Toujours aussi mystique, je sens, expire lourdement son odeur. Bruyant, je finis par salir son teint de porcelaine. Teint empreint de sang, la voici parée pour la bataille, mais laquelle ? Sur le souffle, c’est le père qui s’exprime et qui réprime. Yeux perçants, iris dans les miens, point d’ancrage effleuré. Ma silhouette s’approche de la sienne alors qu’elle formule sa question. Insolente qui répond, je lui souris. « N’importe où, mais pas ici. » Bourreau conciliant, qui ne lui veut que du bien aussi, autoritaire qui plie à mesure que mes lippes s’étirent et se tordent dans un sourire maladroit. Seconde vague de fumée dans son visage, ce n’est qu’à la troisième que je m’évertue à l’en préserver. Il était temps. Sans aucune excuse proférée, il n’y a qu’un regard, navré.

Veste lancée sur sa figure en guise de pardon, geste maladroit parce qu’amical, je la vois la mettre sur ses épaules. Satisfait de la voir accepter la doléance, un énorme sourire niais déforme mon visage. Aussitôt, je me tourne, esquisse un léger rire, heureux pour si peu. Et je me reprends, le visage se referme et je lui fais à nouveau face et la question sérieuse tombe. Elle fume, dispose et remet. Je tire sur le bâton de nicotine dès qu’elle le remet. Addiction mélangée, probablement. La bouche entrouverte, le secret n’est pas près d’être avoué. Il ne le sera jamais, d’ailleurs. Que dire ? Que je me réveille aux côtés d’une épouse qui a l’odeur d’un autre ? Que je suis cet inconnu que les enfants évitent ? Ou alors, les contrats que je prends pour satisfaire le monstre ? Je tente, les lippes balbutient, peinent et se ferment, comme à chaque fois.

Une poubelle tombe, le vacarme au loin attire mon attention. Le sens s’éveille, plusieurs pas aux rires gras et éméchés approchent. A mesure que je me concentre, la vision baisse, devient monochrome mais Majken resplendit encore. Je cille nerveusement, frénétiquement même pour récupérer la vue en couleur. Mais il n’y a rien à faire. La bête est éveillée. Au loin, ils distinguent Majken, ils la veulent. Ils ne la désirent pas, ils veulent seulement la consommer pour mieux la jeter. Je l’entends, je le sais. Ils ont les pires instincts. Je pousse violemment l’ange, désormais dernier rempart entre les hommes et elle -du moins, je le pensais. Les coups sont esquivés, réflexes exacerbés. Mâchoires qui se brisent, à mesure qu’ils la veulent un peu plus. Personne ne l’aura. Ils n’en étaient pas dignes. Mais un premier coup trouve mes cotes. Le second s’écrase sur ma pommette. Puis, ils pleuvent et le Minotaure sait. Il appréhende que sa fin n’arrive, parce qu’il a déjà connu sa propre mort. Alors, c’est l’ombre terrifiante qui transpire et qui conquit les assaillants. Apeurés, la terreur règne autour de moi. Certains se tétanisent, les autres fuient. Scène de guerre, le massacre est proféré. Les yeux s’injectent de sang, et l’ichor est réclamé. Le pétrifié est saisi, mes doigts se plantent dans sa gorge et ses pieds quittent le sol. L’autre main se ferme et les coups résonnent. Visage boursouflé, méconnaissable, je respire son odeur. Les sangs se mêlent, la bête se repaît. Dans son engrenage furieux, le monstre s’attaque au fruit défendu. Majken. L’ombre s’avance vers elle, je ne la distingue plus. Monochromie handicapante, vilain d’un film en noir et blanc, que le prince charmant vienne et la sauve des griffes qui ne demandent qu’à la saisir.
 
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mind game - Dim 3 Mar - 19:55


MIND GAME
hans & majken
She's got a smile it seems to me, reminds me of childhood memories where everything was as fresh as the bright blue sky. Now and then when I see her face, she takes me away to that special place and if I'd stare too long I'd probably break down and cry. Oh, oh, oh Sweet child o' mine. She's got eyes of the bluest skies as if they thought of rain I hate to look into those eyes and see an ounce of pain


Animal qui s’approche, scrute. Tourne autour de la blonde qui était jusqu’alors inapprochable. Plus de glace entre eux. Rien qui ne pourrait le retenir de la toucher. La rencontre semble plus réelle, et pourtant complètement surréelle. Elle avait des allures d’ange derrière sa vitre, d’air frais venu de l’extérieur pour l’aider à supporter sa peine. On pourrait la croire démystifier, maintenant qu’ils sont dans le même environnement. Pas le moins du monde. L’astre argenté emble presque sublimé son blond polaire. Des airs d’aura mystique qui semble l’envelopper. Enfant tout sauf innocente, et aux traits qui semblent faire croire le contraire. Elle se laisse toucher découvrir, d’une manière qui leur avait été jusque là interdit. « Devin ou un très mauvais espion. Je te laisse choisir. » sourire qui s’agrandit, plus franc. Clin do’eil offert qui la rassure. L’humour ne s’est pas envolé. Ca la rassure que de le voir se détendre. Ca la rassure de voir que la taule n’a pas tout pris. Même derrière avec cette vitre entre eux, elle est persuadée d’avoir noué quelque chose. Une amitié ou un espoir. Peu importe tant que ça l’a aidé à tenir. « Du moment que t’as pas prévu de me faire courir dans une cage, ça me parait honnête. » elle secoue énergiquement la tête, majken. Pas question de le prendre pour un foutu rat de laboratoire. Coïncidence un peu douteuse que de le retrouver encore comme sujet. Mais elle ne cachera pas sa joie ou sa satisfaction. Si le sujet d’étude l’emmerdait royalement, il fallait avouer qu’y  retrouver Hans était plaisant. Le questionner, elle l’avait déjà fait. Elle savait un peu plus comment s’y prendre qu’avec un parfait inconnu. Sans doute aussi un peu rassurée. Ce ne serait pas une perte de temps. Peut-être pour son papier, mais pas pour elle. « Jamais. » doucement elle se rapproche, malgré sa position qui semble désormais plus défensive. Du bout de l’index, elle vient redessiner certains de ses traits. « T’es pas un rat de laboratoire. T’es libre, maintenant, Hans. Si tu veux pas répondre à mes questions, t’es même pas obligé. » et elle le pense. « Mais maintenant que je sais que t’es là, je préfère que ça soit toi, plutôt qu’un autre. »

Et il continue de l’observer, dans la lueur de l’astre argenté. Chevelure qui semble prendre vie. Elle se demande s’il va se rapprocher, ou rester là, à la fixer. Elle n’est plus une chimère. Plus un visage derrière du plexiglas. Femme de chair et d’os. Bien réelle. Et la voilà, la main couverte d’ichor qui peint son visage. Redessine ses traits, redécouvre son visage. Teint de porcelaine recouvert d’un rouge éclatant. Donne à la môme aux allures d’ange des airs de guerrière. Sans le savoir, il fait ressortir la valkyrie qui l’habite. Dans ses traits du moins, parce qu’elle est toujours tapie, au fond, silencieuse. Elle n’a pas bougé, ne s’est pas dérobée. Pas effrayée, pas encore. « N’importe où, mais pas ici. » Les mots sonnent comme un ordre paternel qu’elle n’aurait jamais eu. Le sien l’a quitté beaucoup trop tôt. Il lui a été arraché, par une matrone aux airs de tyran. Elle ne sait pas ce que c’est l’inquiétude d’un père. Elle l’a rêvé, imaginé. « J’ai plus qu’ici. » Fini les illusions de Norvège. Y’a plus personne. Peut-être l’Irlande. Mais pour y retrouver qui ? Que des contrées lointaines et verdoyantes. Même plus vraiment sûre de se souvenir. Sans doute des chimères créées de toutes pièces par un esprit trop fertile, qui se cherche un paradis. Des envies d’ailleurs, loin de la crasse arcadienne. C’est pourtant ces rues, qui sont devenues sont chez elle. « C’est pas parfait, mais j’ai plus que ça. » C’est peut-être triste, mais elle devra faire avec. Pas le courage de quitter ce qu’elle a là.

Se reçoit la veste dans la tronche, mais pour une fois, elle ne bronche pas. Se contente de l’accepter et de l’enfiler. La môme est surprise par le rire qui vient briser le silence nocturne. Rire léger et mais qui semble heureux. Les lippes qui s’étirent, ravie de le voir plus détendue. « C’est bien de te voir comme ça. Ca change. » c’est pas comme si la taule laissait souvent place à l’hilarité. Elle avait pu arracher quelques légers sourires. De brèves esquisses. Et elle ne peut que se demander si son retour est clément. S’il retrouve ses remarques, ses habitudes. Pas toutes, qu’elle espère. Il essaie de parler. Plusieurs fois. Efforts vains qui se finissent tous dans un silence plus parlant. Pas envie de s’étaler. Elle peut comprendre. Elle aurait juste aimé savoir. Prémices d’inquiétude qu’elle tente de faire taire. Et pensées qui se font interrompe, si ce n’est par la fumée, par le vacarme d’un bruit métallique contre le macadam.
Si elle ne les a pas encore dans son champ de vision, elle n’imagine que trop bien ce qui se profile. Des rires qui lui donnent déjà la nausée, en imaginant parfaitement les relents d’alcool qui vont avec. Un regard vers Hans, mais il semble ailleurs. Et ils sont là, lueurs abjectes au fond des opales déjà pas bien reluisantes. Hans qui la pousse sans délicatesse, et c’est l’adresse de la valkyrie qui ressort, et ‘empêche de finir le cul à terre. Et comme si ça avait été le son de cloche pour démarrer, le premier coup part, atterrissant dans les côtes de l’ex prisonnier. Elle reste figée, un instant. La valkyrie qui bout, et se demande un instant ce qui l’empêche d’avancer. Guerrière légendaire qui a tout de même toujours apprécié, de regarder le spectacle pour juger du vainqueur. Majken n’apprécie rien de tout ça. Et à l’intérieur, c’est bien la créature qu’elle sent frémir, sans franchement savoir pourquoi. Avant de voir cette ombre qui se débarrasse de chaque assaillant. Ombre étouffante et terrifiante qui se repait du sang versé. Il a changé. Plus qu’une intuition, elle en a la preuve sous les yeux. Il n’est pas humain. Plus maintenant. Le sang comme moteur, comme drogue. Aurait pensé à un oupyr, mais il ne s’en nourrit pas. Pas comme eux.
Et c’est vers elle qui se retourne. Les yeux protecteurs devenus avides. Fruit défendu pourtant tant convoité. Hans continue d’avancer, bien que la norvégienne ne soit plus si certaine qu’il s’agisse bien de lui. Et ça ne la rassure pas que de sentir la valkyrie décontenancée. « Hans ! » Rien, pas de réaction. Et merde. Elle qui ne voulait pas utiliser la force. Qui ne la contrôle pas toujours. Serre et frappe parfois plus fort. Trop fort. Alors elle prend le taureau par les cornes, s’avancent. Une main sur la gorge, l’autre sur un bras, et elle le plaque violemment contre le mur, comme si d’une certaine manière, ça allait le ramener à lui. Peu importe qui a pris le dessus. « Reviens, merde ! » peur de le blesser, d’y aller trop fort. Mais elle la sent, l’autre, qui recherche à prendre le contrôle. Trop tard. Une prise parfaite pour l’envoyer valdinguer au sol. S’accroupit, un genou à terre, la main sur le thorax. Assez pour le maintenir au sol. « Hans. Regarde autour de toi, y’a plus de menaces. Calme-toi. » La force qui laisse place à la douceur. La valkyrie qui accepte de se retirer. Le bout des doigts qui caresse la joue, en espérant que ça complète l’utilisation de la force. Elle regarde autour, pas un chat. Que la lune pour témoin.  


 
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