«When a wolf doesn't want to do something, they look really cute.»
En te grattant derrière l’oreille avec ta patte arrière, tu réalises avec amusement que tu n'as jamais été si proche du sol, debout sur pattes, depuis ton enfance. Il y a des jours comme ça. Où tout commence normalement, un peu trop calmement, avant de débouler jusqu’à la pire des étrangetés. Aujourd’hui, c’est une de ces journées bizarres qui te laissent croire que tu vas te bientôt réveiller et réaliser que ce n'était qu'un rêve, que ton destin a emprunté la voie de la facilité scénaristique. Or, tu te doutes bien que ce n’est pas le cas. Que c’est seulement cet autre, en toi, un peu envahissant qui a décidé que c’était le bon moment pour t’offrir un nouveau pouvoir, un peu plus de puissance. Joyeux Noël en avance ? Mieux vaut en rire qu’en pleurer, que tu te dis. Jusqu’à présent, chacun de tes nouveaux pouvoirs était tombé comme un cheveu sur la soupe et n’avait jamais exigé que tu prennes une forme autre que la tienne. Au moins, tu ne te sens pas menacé ou quoi que ce soit. Au fond de toi, tu sais que c’est naturel, que t’as rien à craindre, que t’es pas coincé ainsi pour le reste de ta vie. Il faut voir ça comme une nouvelle série de portes qui s’ouvrent, de nouvelles possibilités. Ce qui est problématique, par contre, c’est de trouver comment expliquer à Annalisa qui risque de trouver la situation moins drôle que toi. Surtout que tu t’occupais de surveiller les mômes pendant qu’elle se reposait. Quand ça tourne mal, ça tourne mal jusqu’au bout.
Disons que c’est une nouvelle façon d’aborder ton rôle de papa. Vraiment, tu t’attendais à ce qu’un des petits panique en voyant papa disparaître comme ça, mais non, au contraire, ils s’en fichent, il y a un loup dans le salon, c’est cent fois plus divertissant ! À peine deux minutes après, t’as dû te placer sous Sveinn pour l’aider à descendre du canapé. Il était tellement content qu’il allait tomber, le pauvre coco. Maintenant, d’un côté, Fafnir qui te tire sur une oreille, comme si t’étais une peluche, et de l’autre, Sveinn te poke dans les côtes avec ses micro doigts de bébé. Heureusement que t’as la patience d’un saint avec les enfants. Tu te contentes de léchouiller le front de l’aîné qui s’éloigne un peu en lançant un « beurk ! » enjoué qui fait rire le petit Sveinn. Les deux petits garçons s’agglutinent à ta fourrure, y fourrant leur visage et leurs pattes curieuses. Sur le coup, ça t’inquiète, parce qu’ils auraient probablement fait la même chose avec un loup étranger qui ne serait peut-être pas aussi gentil que toi. Faudra leur expliquer les dangers de la nature.
Honnêtement, tu ne sais pas trop quoi faire. C’est sensé agir comment, un loup? C’est moins instinctif pour toi que toutes tees autres capacités, surtout que t’as peur de blesser un des enfants si tu fais un faux mouvement ou quelque chose du genre. Soudainement, le petit roux s’empare d’un des jouets de Sveinn et le lance plus loin en t’ordonnant d’aller le chercher. Orgueilleux comme tout, tu t’assieds plutôt en fixant le môme, la tête légèrement inclinée. Tu regardes le jouet, puis l’enfant, puis encore le jouet. Il est sérieux ? T’es pas un chien ! C’est presque insultant. Mais bon, ton cœur de papa cède et tu vas chercher le hochet que tu pinces dans ta gueule pour venir le remettre à sa place. Le cinq ans se met aussitôt à réclamer une balade à dos de loup, ce à quoi tu consens en te couchant pour le laisser grimper sur toi. Sveinn veut faire pareil, mais il est trop petit, alors tu frottes ton museau sur sa tête pour t’excuser. T’as peur qu’il se mette à chouiner, ça te ferait trop mal au cœur, mais il se contente plutôt de trottiner à côté de toi pendant que vous faites tranquillement le tour du salon.
«When a wolf doesn't want to do something, they look really cute.»
Quand les enfants sont heureux, tu l’es aussi. Ça t’attendrit de les voir rire, de sentir leurs petites mains tirer sur tes oreilles. Mais l’illusion ne dure pas longtemps : au bout du couloir, la porte d’entrée se referme, te ramenant brusquement à la réalité. Les mômes ont beau s’amuser, les loups n’ont pas leur place dans un appartement. L’étrangeté risque de secouer Anna qui, tout comme toi, ne se doutaient pas que tu puisses un jour prendre l’apparence d’une bête poilue aussi dangereuse qu’adorable. Comme un chiot prit en flagrant délit, les oreilles s’abaissent et, lorsque les pas se rapprochent de la pièce, tu t’assieds pour laisses Fafnir descendre de ton dos. Mentalement, tu te prépares à assumer la colère de ta douce, à frôler la mort, on ne sait pas trop, on verra. Tout ce que tu ressens vraiment, c’est le stress qui risque de rendre la reprise de ta forme originelle beaucoup plus difficile. Il faut penser vite, trouver le moyen le plus efficace de la convaincre que t’es toi, sans utiliser la moindre parole humaine. Dès qu’Anna entre dans le salon, tu perçois sa colère avant même qu’elle ne se manifeste, et tu la comprends. T’assumes tous les mots qu’elle te lance, ébloui par la force de ses sentiments. C’est la première fois que tu la vois dans un tel état et ça te fascine autant que ça t'inquiète, pour elle et pour les bébés dans son ventre. Elle est forte, Anna, et ça te touche au plus profond de ton cœur, mais c’est douloureux, aussi, de ne pas pouvoir t’approcher pour la calmer, pour lui dire que t’es là, que tout va bien. C’est une période difficile pour elle, pour vous, avec les hormones en plus, et toi comme un con, te n’aides en rien la situation. Ce n’est pas vraiment de ta faute, mais tu t’en veux. En signe de soumission, au-delà de ton orgueil naturel, tu baisses le museau, le regard vers le sol, et tu recules lentement, pour t’éloigner des enfants. Il faut qu’elle comprenne que tu ne lui veux aucun mal et, qu’au contraire, cette forme tu la reprendrais n’importe quand pour la défendre de quiconque voudrait la blesser.
Tu t’immobilises finalement à côté du petit meuble sous la télévision. Avec ta patte, t’ouvres tant bien que mal le tiroir dans lequel t’enfournes ton museau pour chercher quelque chose. Ça te prend à peine une minute avant de trouver ce que tu cherchais et de relever la tête, vainqueur, un paquet coincé, par le ruban, entre les crocs. C’est un présent pour elle, une boîte toute bien enveloppée dans un papier en tissu étoilé, renfermant un collier avec un pendentif en forme de cœur doré, sur lequel ont été gravé vos initiales. S’y trouve également une longue lettre manuscrite dans laquelle tu lui dis à quel point tu l’aimes et tout ce qu’elle a apporté à ta vie depuis que vous vous connaissez. Tu voulais lui donner en tête à tête, ce soir, quand les enfants seraient au lit, parce que vous avez besoin de ces moments doux rien qu’à vous deux, mais les circonstances demandent un sacrifice. T’as pensé à lui amener ton téléphone, mais si elle pense que t’as été kidnappé ça ne l’aurait pas vraiment apaisée, tu crois. Tu retournes vers elle tranquillement pour ne pas la brusquer et pose le paquet à ses pieds. Fidèle au bon louloup que t’es, tu te couches à côté du paquet avant de te laisser tomber sur le côté pour prouver que t’es tout sauf une menace. Un petit son plaintif, proche du pleur, sort de ta gorge, comme une manière de t’excuser. Ta patte tape gentiment sur le pied d’Annalisa. Si elle t'en veut, tu comprendrais.
«When a wolf doesn't want to do something, they look really cute.»
Quand le regard d’Anna saisit le sien, il ne le laisse pas filer. Il faut qu’elle comprenne qui il est. Il connaît la colère de la rousse et même si cet instinct protecteur le touche, l’attendrit, il craint tout de même d’en être la malheureuse victime. Un autre petit bruit sort de sa gueule, seul moyen d’expression concret auquel il a toujours accès. Lorsqu’elle le questionne de son nom, le loup, toujours couché sur le flanc, fait de son mieux pour faire un geste de tête qui ressemble à un oui. Plongé dans un silence qui lui ressemble peu, il réfléchit à un moyen de communiquer avec elle. Comment pourrait-il lui dire de ne pas s’inquiéter, que tout va bien ? D’abord, montrer qu’il est calme. Elle le connaît assez pour savoir que l’angoisse, quand elle ne le paralyse pas complètement, l’agite. Tout ce qu’il peut lui accorder à ce moment précis, c’est un regard désolé de ne pouvoir lui expliquer immédiatement, alors qu’égoïstement, il profite pleinement de la caresse dont elle couvre sa tête. Un peu taquin, Clarence léchouille la main de son aimée avant de venir y frotter sa tête. Pour l’instant, son seul souci, ce n’est pas de se retransformer, il sait que cela se fera bientôt, mais de s’assurer qu’elle se sente en sécurité.
Soudainement, une idée lui vient en même temps que les nouvelles questions d’Anna, mais il ne bouge pas immédiatement. Profiteur comme lui, on ne laisse pas filer aussi facilement une scéance de papouilles et les bras aimants de sa fiancée. Après deux ou trois minutes, le canin se dégage lentement de ses tendres assaillants pour aller fouiner de son museau dans les jouets des mômes. En faisant attention pour ne pas les abimer, il les pousse à coups de truffe pour finalement attraper entre ses crocs un sac contenant l’alphabet en bois. Quand il retourner vers le petit troupeau, acclamé par les exclamations enfantines (« LOUP ! LOUP ! »), il vide tant bien que mal le contenu sur le sol. C’est difficile, mais l’orgueil n’est pas inversement proportionnel à sa nouvelle pilosité. De la patte, en prenantl le temps qu’il faut puisqu’il n’est pas très habitué à cette nouvelle enveloppe, il glisse l’une à côté de l’autre les lettres nécessaires pour écrire « myself » , avant de jeter un œil à Anna et s’assurer qu’elle ait bien compris le processus. D’un coup de patoune, le mot s’efface et l’animal se met à écrire « dont worry im fi e », en cherchant tant bien que mal le double des lettres nécessaires, grognant dans sa barbe devant l’absence d’un « n » supplémentaire. Tout en s’assoyant finalement, il jette un regard à la rousse, l’air de demander s’il mérite un biscuit.
«When a wolf doesn't want to do something, they look really cute.»
Dès que l’aimée le prend dans ses bras, le divin s’y blottit, comme s’il comptait y rester toute sa vie. Son museau se frotte sur la joue douce dont la chaleur l’enveloppe de tendresse. Ça le chatouille un peu quand elle vient enfouir son nez dans son pelage, mais il se sent comme au paradis des canidés Malgré le rejet instinctif de sa vunérabilité – qu’il vit plus que jamais depuis qu’il est avec elle –, il s’y sent en sécurité. Sa seule déception : ne pas avoir d’assez longues pattes pour enlacer Anna et les enfants (pour les enlacer, tout simplement, en fait), mais Sveinn essaie de s’asseoir sur son dos, sans succès, et Fafnir le papouille comme s’il était une grosse peluche, et ça suffit pleinement à faire de lui le papa le plus comblé du monde. Et une léchouille pour le nez de la rouquine !
Quand elle lui demande de s’expliquer, l’espièglerie du regard s’estompe légèrement sous la déception, mais pas pour longtemps. L’instinct sauve prend le dessus à la mention du parc. Clarence ne sait pas à quel point Gwydion était en phase avec la nature, mais la situation l’emplit d’un bien-être étonant, d’une sensation de liberté qu’il n’aurait pas pu avoir autrement. À contrecoeur, il se défait de l’emprise tendre d’Annalisa et bondit pour montrer que la sortie au parc l’enchante. Il s’imagine déjà en train d’explorer ce lieu connu sous un angle inhabituel. Le canin contourne Anna en se frottant sur ses jambes, puis donne à chacun des bambins un petit coup de truffe tout affectueux avant de s’asseoir comme pour leur faire signe de monter sur son dos. Un voyage à dos de loup, ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion ! Avant de grimper, Fafnir trottine et ramasse quelque chose d’important : la balle. Orgueil ou pas, aucun moyen que Clarence y échappe… Quand tout le monde est bien installé, le loup prend le chemin de la porte, mais se heurte à la difficile réalité : c’est handicapant, de ne pas avoir de mains. Meh. Il lève le museau vers la porte, puis vers sa fiancée, en mode « ça va pas le faire ».
Anna qui m'invite à les rejoindre au parc. J'avoue que j'avais envie de juste rentrer à la maison après une journée aussi ennuyante, mais je suppose que sortir un peu me fera du bien. Je suppose que ça fera plaisir à papa et à Anna en plus de ça, c'est toujours bon de faire des efforts de temps en temps pour éviter de me faire taper sur les doigts. La paix n'est pas d'actualité entre moi et ma nouvelle maman, même si ce n'est qu'une guerre à sens unique et qu'elle me répond avec peut-être trop d'amour, je dois vraiment faire de mon mieux pour qu'Anna ne laisse pas papa comme maman a pu le faire. Je n'ai pas envie d'être celui qui empêche leur bonheur, mais je n'ai pas envie de l'appeler maman non plus. Alors de petites attentions feront l'affaire. Le bonnet sur les oreilles, les écouteurs bien enfoncés et la musique à fond j'ai donc pris la route du parc à la place de la maison. Le son qui m'emporte ailleurs un peu pendant le trajet et me voilà qui recherche la petite famille. C'est vraiment une bonne idée pour une femme enceinte d'aller au parc sous la neige ? Ce n'est pas le meilleur moyen de tomber malade ou de devoir courir après les enfants ? On sait tous que la neige rend les enfants insupportables, en même temps, n'importe qui aurait envie de courir dedans pour ruiner le beau paysage blanc. Je soupire un peu en voyant Anna au loin avant de voir la bête qui l'accompagne. Je reste sur place un instant avant d'approcher et de regarder Anna puis, ce qui semble être un loup, ou un chien loup, ça se ressemble pas mal non ? « Oh ! Anna ! On a un chien ?! » J'ai les yeux qui brillent, parce que je crois que ça me ferait bien trop plaisir. Alors avant même que les mots d'Anna puissent sortir je viens caresser le chien avec trop de hâte et de plaisir, venant lui grattouiller le bas du dos, là ou les chiens adorent les grattouilles habituellement. « En plus il est trop classe ! » Je souris l'air vraiment d'un enfant à qui on aurait offert le plus beau cadeau du monde. Pourquoi on adopte pas plein d'animaux plutôt que d'avoir des enfants. Les animaux ils sont doux eux. Les genoux plantés dans la neige à papouiller le chien loup, le loup, j'en sais rien, je m'en moque un peu, il est beaucoup trop classe.
« Papa est pas là ? » J'ai le regard qui se pose sur toi Anna, avant de regarder la bête. J'avoue que je ne t'ai pas trop écouté, trop occupé à admirer le canidé. Je n'ai même pas fait attention au petit du coup à qui je viens doucement poser un bisou sur leur petite tête de casse pied. Je crois bien que l'idée d'avoir un chien m'a rendu plus docile.
«When a wolf doesn't want to do something, they look really cute.»
Même s’il s’enthousiasme à l’idée de gambader dehors avec les enfants, Clarence s’inquiète. Son regard inquiet se pose sur Anna qui pousse la poussette : saurait-il la protéger, sous cette forme, si on s’en prenait à elle ? Il n’avait pas à en douter, vu la forte mâchoire des loups, mais cette nature lui était toute nouvelle. Pour l’instant, il essaie de ne pas trop y penser et donne un petit coup de museau à Fafnir pour le faire rire et se changer les idées. Une fois dehors, Clarence s’étonne de ne pas être dérangé par le froid qu’il arrive même à trouver confortable, sous son épaisse fourrure. La neige, désormais, lui apparaît comme une source de divertissement plutôt qu’un obstacle. Une vague de liberté l’étreint lorsqu’il suit en courant Fafnir qui s’est évadé de la poigne maternelle. Le loup bondit jusqu’à l’enfant, se laisse tomber sur le dos et se roule bien comme il faut dans la neige en poussant de petits couinements heureux pour amuser les mômes. Il oublie pour un instant son orgueil habituellement énorme. Le petit roux, riant, s’étale à côté de lui et l'imite , alors que le plus jeune tend les bras en râlant pour que sa mère le laisse les rejoindre.
Soudainement, une voix et, étrangement, une odeur qu’il ne connaît que trop bien le paralyse, les quatre pattes en l’air. En tant que père, ça le tue de savoir qu’il décevra inévitablement son aîné quand il reprendra sa forme. Lentement, il se redresse et s’approche du jeune homme qui se met aussitôt à le caresser. Même si ça le met un peu mal à l’aise, il prend sur lui et bat de la queue, si c’est ce qu’il faut pour rendre son enfant terrible heureux. Vu tous les changements qu’il lui impose, c’est la moindre des choses… Mine de rien, ça lui fait chaud au coeur de le voir dans un tel état, si bien qu’il frotte sa tête sur la jambe de l’adolescent avant de se rouler à ses pieds. Les animaux ne sont pas sa tasse de thé, mais peut-être que ce serait une bonne idée d’adopter un chien, plus tard.
Le chien qui vient se frotter contre ma jambe, la joie qui prend un peu plus place sur mon visage et quand celui-ci finit sur le dos je viens lui caresser avec énergie le thorax. Je remonte pour lui caresser la gueule avec toujours cet air trop heureux d'avoir le droit à un chien, en plus terriblement badass ! Le regard qui se pose ensuite sur Anna qui vient finalement annoncer la nouvelle. Les grattouilles sous le coup qui ralentissent très rapidement avant que je me redresse en levant les mains. L'air de dire que j'ai rien fait, que je préfère oublier ce qu'il vient de se passer. Pour le coup, j'en veux un peu à Anna de ne pas m'avoir directement dit ce qu'il en est. J'ouvre la bouche, mais un simple son aiguë en sort, le traumatisme d'avoir caressé son père sûrement qui va me rester en tête longtemps. Je prends réellement mes distances avec tout le monde, en ayant l'impression qu'on se moque de moi. Je ne sais plus comment réagir, pas quoi dire, j'ai terriblement envie de juste partir là, tout de suite, parce que j'ai jamais été aussi gêné de ma vie et je sais que rien au monde ne pourra être plus gênant que ça. Heureusement que je n'ai pas été lui caresser le bas du dos, attendez, je l'ai fait ? Je sais plus. Je me frotte les mains rapidement sur mon jean comme pour me les laver. « Je vais dormir chez un copain. Plusieurs jours. » J'ai le droit de vouloir changer de pays ? De vouloir partir super loin du monde entier pour que personne ne sache ça ? J'aurais pu trouver cette transformation terriblement classe dans d'autre circonstance, si je venais pas de foutre mes mains sur le torse de mon père, sur son cou pour le lui grattouiller avec joie et énergie. Le visage toujours aussi choqué je regarde Anna dans les yeux. « C'est pas cool. La transformation l'est, mais me laisser...arrrrrg. »Je fais la grimace, l'air vraiment pas bien. L'adolescent un peu brusqué pour le coup, mais toujours aussi sincère avec Anna. C'est le seul bon point qu'elle peut noter avec moi, je ne lui mens pas et je suis toujours sincère quand ça ne va pas, malheureusement je le suis bien moins quand ça va. « Je vais profiter du fait que vous êtes dehors... pour prendre des affaires. Rentrez pas trop vite... »Je n'ose même pas regarder mon père pour le coup, je préfère réellement ignorer ce moment de ma vie.