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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth

 :: abandonnés
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Lun 19 Nov - 17:54


this despair back into my own mouth
trinidad & levi

« Every time i open my mouth: a chorus of blood. i think of it as history.  »
Elle est morte, la môme. Morte, morte, morte. Ça résonnait dans sa tête, à Trinidad, alors qu'elle s'éloignait déjà, abandonnant sur les planches la barbaque tiédasse, charnier fertile aux lombes repues, l'épigastre nivelée par la présence déjà éteinte d'un embryon tout juste à éclore, bourgeonnements effrontés dont la survivance lui aurait été insupportable. Elle ne l'avait pas tué, pas directement. C’aurait été trop simple de la faire souffrir, l'enfant. Non, ce sont les nerfs qu'elle avait rongé, l'épouvante naissant en son palpitant chétif chaque fois que les portes claquaient, que la brise effleurait son épaule pour faire voleter les soies. Écho des spectres d'un agnelage torpillé dans la grâce de ces aménorrhées manquées. Déjà, le parquet se teintait du cruor sinuant entre les lattes, lambris souillé par le goutte à goutte insensé de cette pogne gisant ainsi, froide et ensanglantée, battue contre la porcelaine blanchâtre d'une baignoire huilée du vice, ondine purpurine des artérioles saccagées, comme le périssoire de ses dernières espérances. Nue comme au premier jour, en sa mère matrice. C'est seule, qu'elle les avait ouverte, ses veines cyanosées. Seule et désespérée, après que la caboche ait cédé aux exactions meurtrières de la femme infortune, de l'amante esseulée au palpitant brisé. Et ça, ça allait la hanter, encore, Trinidad. La rendre plus folle encore, qu'elle ne l'était – à s'esbigner ainsi à la nuit tombée, sachant qu'il la trouverait bientôt, ce soir, demain, priant pour que la seule réponse à apporter soit « jamais ». Pas qu'elle en aurait eu honte, pas qu'elle en éprouverait le moindre regret. Chose faite, pleinement assumée en cette opprobre intime, délavant l'orgueil piétiné par l'amant.

Ce soir encore, elle y pense. Elle repense à l'horreur qui a ensuivi la sienne, toute personnelle et atroce qu'elle ait été. Son propre mortel de mari, le cœur transpercé par la rage meurtrière. Les cris des mômes, les pleurs de ceux en âge de comprendre. Tanière de louve érigée en quelques bâtisses inconnues, connaissances calavériennes pour sortir l'indigne de son deuil impromptu. L'incompréhension, le fracas, la tempête sous le crâne de celle qui ainsi, veuve s'est retrouvée, face au corps tiédasse de son innocent époux. Le tourment, le vrai, celui de ne pas avoir aimé assez fort, celui d'avoir tourmenté, rejeté, harassé, si violemment que c'en était devenue la véritable passion. Trois semaines, qu'elle l'a enterré. Des nuitées à ressasser, agrippée au corps de son dernier-né, à découvrir en ses traits poupins ceux de l'homme qu'elle a ainsi sanctifié jusqu'à haïr ceux qui l'en séparait. De ces amours qui vous flingue, parce que vous savez qu'à trop vous y frotter, l'issue censée serait celle d'un brasier énorme. Que l'on dresse là, aux portes de cet enfer parjure, un brasier immense, qu'elle y danse, la diablesse, un rictus figé encore sur ses lippes, à simuler mieux qu'elle l'a jamais fait, ces morts espérées. Tonnerre qui gronde au dehors, qu'elle perçoit au premier abord. Puis les coups portés, sur un chambranle trop vermoulu pour qu'il tienne plus longtemps. À l’étage, portée endormie, chiots dont elle n'a jamais eu autant à s'occuper que ces dernières semaines ; inhabituel. Mauvaise mère qu'elle a toujours été. A son sein, bambin qui s'accroche, menace de crier si elle l'en sépare. Veuve indigne finissant par renoncer, venant ouvrir la porte avec prudence ; perdue la chienne, effacée derrière la tignasse disparate et les yeux rongés par l'insomnie résiduelle. Esquisse un mouvement de recul, à le voir, madone au sein dévoilé qui s'attend au coup. N'estime et n'attend plus de lui la moindre attention.

« Comment m'as tu trouvée ? Tu ne devrais pas être ici. »
(c) DΛNDELION
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Dim 25 Nov - 19:50

Délaisse son rang, odieux pariât à l’allégeance faite au deuil. Lit conjugal boudé, chaleur d’autres cuisses qu’il renie, l’animal solitaire aux plaies sanglantes. Sempiternelle douleur à cœur ouvert. Morte et pourtant bien là, debout dans les ombres à fixer l’époux parjure de ses yeux étincelant de l’éclat vide de ces êtres passés de l’autre côté. Sang barbouillé sur les paupières, à même le globe oculaire, voir rouge qu’importe ce qui s’appose devant ses yeux. Veines ouvertes en offrande malsaine à une quelconque déesse du mal, la jalouse perfide emportant épouse et enfant dans une tombe creusé par leur propre folie. Lave le cruor de ces lampées d’alcool lui brûlant la trachée. Ivresse salutaire poussée dans les méandres de l’excès. L’endeuillé s’accroche à sa bouteille, et prie parfois pour s’y noyer. Tintement grinçant des perles scintillantes, l’ornement divin coincé entre ses doigts libres, ceux qui caressent le poil sombre du poulain dont le museau repose contre le cuissot. Refuge dans les stalles, près de la chaleur de l’animal condamné qu’il élève comme sa propre chair. Eclopés qui se comprennent dans le silence, l’homme et l’animal, liés l’un à l’autre dans une entente presque fusionnelle. Trio de malheur sur la paille. La suicidée plantée là, vibrante dans sa nudité pâle, fantôme fantasmagorique aux traînées écarlates suintant à même la chair. Son cauchemar, l’ultime châtiment, la revenante le hante. Poursuit ses jours et enfièvre ses nuits d’angoisse à garder la pupille ouverte et affolée. Fruit d’amours carnages, le fils à naître mort dans la matrice. Un autre. Légitime héritier, le cœur déchire du géniteur éploré.

Titube, patte folle brisée plus que jamais. Peu importe, l’animal s’en moque, de claudiquer sur le pavé. Fierté crevée, exacerbé quand se dessine la silhouette malhabile de l’antre de sa gorgone meurtrière. Semaines passées à la chercher, océan de rage aux relents de lave en fusion. A peine épanchée par la mort du cocu innocent. Succombe sous la furie d’un Moros déchaîné, à lui en arraché le cœur, l’organe encore battant entre les doigts puis jeté à même le plancher. Ecrasé sous la botte, crachat en dernier sacrement et l’ombre s’est retiré dans ses enfers. Repos du meurtrier, c’est après sa cubaine qu’il en a cette fois. Torture gratuite de ces petits vers aux relents de tequila, à faire pisser la trouille du moindre orifice, et laisser à d’autres tout le loisir de porter le blâme. Fou, Levi, à lier, rongé jusqu’au tréfonds de son âme damnée. A en crever. Au cœur qui gueule contre les côtes quand le poing entreprend de mutiler le chambranle fatigué. Dieu tonnerre aux relents mortifères, il condamne d’une œillade la poupée mal fagotée qui lui apparaît enfin. Sale gueule des mauvais jours, en écho à celle qu’il se traîne. L’alcoolisé au regard fatigué, celui apposé sur le môme niché contre le sein dénudé de sa diablesse de mère. « - Sont bavards tes nachos. Suffit de savoir comment s’y prendre pour qu’ils crachent les morceaux intéressants… » Ricanement grinçant aux relents de souffre, tyran avouant l’infamie sans honte.

Plaque la pogne contre la porte, couine sous la force et s’ouvre sans broncher, il se fait maître des lieux. S’invite dans l’antre de la louve esseulée sans attendre son assentiment. « - Bonne mine, hm, le deuil t’embellit. » Froid comme l’effigie de ces saints de marbre aux pieds desquels il a tellement du s’incliner dans sa jeunesse consacrée. « - C’est mon fils que je viens chercher. » En funeste sommation, sanction acérée d’un timbre détaché. Brûle encore au fond de lui, l’amant à la passion violente. Sanglante.
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Jeu 6 Déc - 1:52


this despair back into my own mouth
trinidad & levi

« Every time i open my mouth: a chorus of blood. i think of it as history.  »
Chienne de mère qui n'prend pas même la peine de l'implorer. Écrase de ces fureurs dont elle seule a le secret, l'enfançon à la tétine ravinée par le martellement stoïque des canines, parjure archaïque de ces femmes sacrifiées à la cause de leur portée. Louve qui soudain s'effraie, se raccroche au môme, soudaine béguine murée dans ses préoccupations parentale – défiant le moindre dieu de l'en priver. Hérisse le poil, grogne plus fort à mieux lover le chérubin au cœur arabesque, derme cuivré quoique blafard depuis que l'amant, immiscé en sa demeure, s'est dévoilé. Ursidé au territoire nié par les siens, par la femelle spoliée de tout – palpitant crevé de quelques déflagrations prégnantes.  

« Il n'est pas question que tu l'emmène. C'est de sa mère, qu'il a besoin. Il est trop jeune, Levi, tu ne peux pas me l'enlever. »

Timbre qui se brise, à mesure que la cubaine rugit, tente au mieux de paraître féroce. Trépigne en sourdine déjà, puisque les forces lui manquent, que les cordes vocales trépassent. N'est plus que ruines, mendiant la moindre reconnaissance, cajoleries supplices de la marmaille pendue à son sein. Indigne jusque dans les attentions qu'elle leur accorde, mime les mères modèles, comédienne insuffisante dans ses excès. Elle aurait dû mourir, Trinidad, ils auraient eu la paix, enfin. C'était ce qu'elle savait faire de mieux, prétexter de s'entailler l'artériole, geindre en quelques mares sanguinolentes à mieux s'éprendre de morts délétères. Diablesse ébauchant quelques pas de danses, s'esbigne face à son bourreau d'amant, retient à grand mal ses ivresses crasses, confusion d'hystérie et d’éthanol. Drame véritable que celui de le laisser oublier seul. Deuil exacerbé, pour ne pas consentir à reconnaître ; accepter qu'elle souffre moins qu'elle n'aurait dû. Perd davantage l'usuel, habitude mièvre, que le grand amour.

« Levi, pas ça, pas lui. Je t'en prie. »

Et v'là qu'elle se jette à ses pieds, l'indigne, demande pardon à l'homme dont elle a offensé l'orgueil, ne daigne pas même le dévisager – rejeton qui ne braille guère, pas qu'elle l'aurait désiré mais c'en aurait été raisonnable, s'agrippe aux mamelles pour mieux sombrer, appétence gouaille. S'agenouille comme elle n'a jamais daigné le faire, des années durant, renie les armes, nonne qui n'a jamais tant craché sur les vœux qu'elle a dû prononcer. N'a rien de plus qu'un ego piétiné, qu'un cœur solitaire bien qu'impalpable. Voudrait fuir, tout abandonner. La Calavera, sûrement, ces rangs dont la constante présence en devient oppressante, rang qu'elle ne tardera plus à céder.

Pietà infidèle qui se signe à ses pieds – implore la cessation des heurts, calvaire meurtrier –, en quête de quelques absolution. Voudrait tout effacer, n'ignore en rien qu'elle est allé trop loin, qu'elle lui a ôté l'espoir d'une progéniture chérie avant même d'être née. Se jure de lui offrir succession, s'il la reprend, elle, la lâche, l'infirme traînée sur le macadam, celle dont la psyché n'a jamais été plus torturée que depuis qu'il l'a trahie. Qu'il a consommé ce qu'il prétextait n'être rien et qui soudainement, avait pris tout son sens.

« Mon amour.... » qu'elle parjure en espagnol, vipérine jusqu'aux douceurs qu'elle susurre, gueule fanée par les chagrins successifs, maîtresse surannée par l'outrage, mais toujours impie tant qu'elle aime, à toujours bien se garder d'en accepter le talion.
(c) DΛNDELION
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Dim 16 Déc - 15:27

Délaisse son rang, odieux pariât à l’allégeance faite au deuil. Lit conjugal boudé, chaleur d’autres Couine l’infâme matrone, dicte les conseils distillés par un quelconque bouquin contant les arcanes du parent parfait. Marmaille accrochée à la mamelle que le géniteur scrute, à en sentir l’hécatombe dans sa poitrine se serrer et s’affoler. Enfant vivant, l’autre mort dans les lombes assassinées. Vacille la rétine, paupières effaçant la vision pour lui offrir l’illusion de cette présence fantôme. Pouliche sacrifiée, toujours là, en ombre derrière la maîtresse glorifiée. J’suis désolé qu’il lui balance, à l’apparition aux airs de cauchemar éveillé. Bougre qui s’excuse, s’esbigne des ignominies commises, l’ultime affront perpétré par une autre mais dont il prend l’entière faute. Aveugle embrumé par les vapeurs de ces liqueurs vénérées, la succube s’agite mais il s’en moque. A gravé dans les limbes de son deuil les sermons de sa rémission. Plus jamais. Son fils, l’unique, prodigue. Peu lui importe de le priver de sa mère, il aura un père, bien plus que ce qu’il aura eu lui, l’orphelin, crachat relique d’une religion pervertie et perverse.

Silence de tombe dans la tanière, il se mure dans sa haine. Celle qui implose dans la pupille, fige la trogne dans un marbre austère. Pas sûr de l’aimer encore. De le vouloir. Pas sûr non plus de la détester. Levi qui chancèle aux oripeaux de cet amour délétère et ô combien sublime. Madone qu’il a adoré, vénéré à s’en déchirer le corps. Parjurant les merveilles de son autre existence, à s’enliser dans les fanges de l’amant adultère. Pour n’en trouver que ruines et désolation, veuvage corrosif abîmant un esprit déjà ravagé. Immobile lorsque la bougresse se jette à ses pieds. Déplorable représentation à laquelle il refuse d’assister. Les larmes et les suppliques n’ont jamais eu d’autre effet sur lui que de révulser la raison, et affoler les violences. Parjure hispanique au sourire grinçant sur les lippes du pater endeuillé. Pogne qui se lève, religieux prompt à donner l’absolution. Doigts s’échouant sur le crâne, dans les mèches sombres et folles de cette tignasse tant de fois entravée. Malmenée. Réminiscence d’abandons charniers à faire cavaler le myocarde, bousiller les reins des relents malsains d’une dévotion increvable. C’est qu’il la reprendrait, la garce, dans un élan de faiblesse, de solitude. Combler les absences, ravager les lombes du venin de son être dans l’espoir d’engrosser la traîtresse une nouvelle fois. Maculer l’offense derrière une cruelle nécessité, une urgence, pour ne pas assumer les hontes d’un amour parjure.

Phalanges en perdition dans la tignasse, caresse fébrile. Soupir à fleur de babines, tressaille la carcasse et l’emprise se fait violente. Contraint l’éplorée madone à se relever, poupée de chiffon désarticulée sous les doigts fourbes. Marmaille assoupie qui n’a pas l’audace de broncher. A l’instar du géniteur, les éclats de voix égoïstes. « - Une simple question… » Serpents glissent, écrouent la nuque. Approchent la bougresse de sa trogne défaite par ses insomnies, alcools mortifères et chagrin inavouable. « - Elle t’a supplié quand tu as décidé de t’improviser ange de la mort, hm ? Trop jeune, elle aussi. Ce qu’elle portait aussi, et tu me l’as enlevé. » Oraison funeste au calme glacial, la pupille éclatante de menace à briser celle de l’insolente. « - Alors dis-moi, pourquoi je devrais accéder à ta demande ? » Pater sachant pertinemment que le seul espoir de faire valoir ses droits s’échouent dans son obéissance. Courber l’échine devant les amendements souverains de la mère, reine maîtresse du marmot qu’il vient couronner de sa pogne. Chaleur douce d’une innocence qui aura tôt fait de foutre le camp.

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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Mar 22 Jan - 18:34


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trinidad & levi

« Every time i open my mouth: a chorus of blood. i think of it as history.  »
Traîtres sont les mots qui s'échouent sur le labre, tant ils provoquent des ires soudaines, quoique peu étonnantes. Elle sait, Vivas, ce qu'elle lui a arraché – ne consent que trop à accepter l'échec, défaite dérisoire face à quelques fantômes auquel elle ne pourrait plus rien. N'ignore pas non plus la vie qu'elle a arrachée, coupable du simple fait de son existence, injure à la mémoire de celle qui se voulait l'unique, péremptoire. Maîtresse auréolée de rage à mesure qu'elle observait l'ombrage provoqué par la môme, mirant en la sorgue épaisse les comportements de l'ennemie, jaugeant sans mal de la dangerosité réduite au néant de celle qui lui faisait face. Rien qu'une gosse, une vraie, calenchée avec son marmot à naître. Elle ne l'avait pas supporté. N'a jamais voulu s'abaisser à lui trancher elle-même les veines, à faire couler les sangs de sa main tremblante – l'y a poussé, à lui en faire perdre la tête, furieuse et enfiévrée. Lettres anonymes, corbeau narquois jusqu'aux lettres découpées dans le journal local, sitôt brûlée, refus d'admettre face à l'époux, moins homme qu'animal, qu'on la faisait chanter, qu'on tentait de l'effrayer. Comme si l'inconscient ne désignait pas la cubaine, celle qui s'était lovée en ses draps alors même qu'elle n'était que jeune mariée. Maisonnée hantée par des pas grinçants, parquet vieillissant s'affaissant sous quelques pressions sibyllines. Sensation permanente d'être objet de curiosité, voyeurisme aveugle dont elle était la proie, à mesure que derrière sa carcasse, les ombres semblaient s'accumuler et avec elles, les angoisses meurtrières, les pleurs et les cris que le mari interprétait à défaut comme quelques jalousies, puisque c'est ainsi que les interprétait sa propre maîtresse – d'une apprêtée dose de manipulation, comme elle savait si bien y faire. Le poison Vivas – hais moi si je t'aime, aime moi si je te hais. Ni plus ni moins, sans demi mesure ou nuances maladroitement teintées.

« Elle n'a pas supplié – pas plus qu'elle n'a hésité à se trancher elle-même les veines, Levi. Je n'ai sans doute rien fait pour l'éviter, mais elle était déjà fragile. Ne crois pas que parce que tu culpabilises, tu dois soudainement te mettre à l'aimer. Elle n'était pas pour toi, juste un poids à porter. »

Conscience d'être cruelle, en ces termes. Soupçonne un chouïa de vérité, parfaitement alerte que c'est la mort de l'embryon qui amène la situation à avoir cette portée et cette teneur dramatique. Incline le chef pour se défaire de la pogne impavide, étouffant un grognement pour lui faire savoir que la situation est certes inconfortable, mais ne lui est pas tant menaçante qu'il n'y paraît. Profite d'un instant d'inattention pour resserrer sa propre poigne sur l'angelot qui s'éveille au sein tiède, ouvre des yeux étonnés sur le pater qui les surplombe. Faciès qui se radoucit lorsqu'elle entend l'enfançon babiller, ne cesse pour autant pas de le supplier du regard en soupirant d'un air faussement navré – quoi que, sincèrement désolée, si la psyché n'était pas si atteinte.

« C'est avec toi que je veux être, toi et notre fils. Nul part ailleurs qu'ici, si tu sais me pardonner. »

Aime moi, tant que tu me fuis.
Aime moi, merde.
Ne veux tu donc pas ?
Aime moi, tant pis.


« S'il te plaît, Levi, putain. Épouse moi. »

Et ça sort ainsi, sans prévenir, d'entre ses lèvres fendillées d'avoir été trop malmenées. De la manière la plus naturelle qui soit, là, la tignasse revêche, les traits tirés, à genoux sur le plancher bousillé. Pas qu'elle tente de l'amadouer – ç’aurait été trop simple. C'est qu'elle y pense, depuis longtemps. Quitte à s'faire trouer le bide dans l'instant, autant tout tenter. Sans morale et sans regrets.
(c) DΛNDELION
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Lun 28 Jan - 20:08

Cruauté à fleur de cette bouche fielleuse méritant seulement d’être arrachée et dont il ne parvient pourtant pas à se détacher. Ignoble poison à boire jusqu’à la lie tant il est doux sur la langue. Reste de marbre le rustre, grogne à peine une indicible réponse, celle qui s’éclipse dans un froncement de sourcils. L’aimer, peut-être, l’a-t-il fait, à sa manière, la gamine sylphide. Vénérant l’enfant pleine de leur passion mortelle, à la pleurer plus fort encore lorsque le rêve s’imprime dans les limbes de son monde éventré. Marmot éveillé par sa propre mère, à gigoter sous la pogne qui se retire, comme blessée par la vie qu’elle sent jaillir sous ses doigts. Regard perdu, aux entrailles d’un vague qu’il contemple sans cesse, à se damner dans les éclats juvéniles si semblables à ceux qui caillassent ses propres prunelles. Marmot parjure, celui qui fustige, écrase l’enfant prodige enseveli dans la tombe des entrailles de sa mère. Mots d’une autre louve assassine lovés contre l’oreille, l’animal se tait et ne bronche pas. Ecoute sans réellement le faire, n’en a cure des paroles dont le sens n’a plus d’importance. Menteuse enjôleuse, la succube au pouvoir malsain. Pardonner est un bien grand mot, implacable Moros et son destin cruel. A entrevoir celui qui attend la cubaine, nuées d’ailes carmines et cadavre sur le plancher. Voie toute tracée à emprunter pour que cesse l’ultime outrage.

C’est elle qu’il regarde alors pourtant. Plus le fantôme de l’épouse sacrifiée, mais la madone échevelée à l’audace affirmée. Naturel confondant d’une demande malvenue. Incongrue dans une situation comme la leur, amants maudits. Parjures voués à vivre dans les ombres, cachés du monde. A cracher sur l’or ceinturant le doigt sanctifié, le sien qui se retrouve orphelin maintenant que l’alliance n’a plus de sens. Alors il la scrute, en silence, la face fermée de ces statues de marbre aux traits austères. Hoche la tête, les doigts dans la barbe, pensifs. Et lui qui prend entre ses pognes le poupon semeur de discorde. Babille et couine sur les premiers instants, passage du sein d’une mère à la force brute du pater. Les petits doigts qui fourragent les poils passé les instants de flottement, entre se taire ou pleurer. Contourne l’inconsciente à ses pieds, s’approche de la litière où roupillent les autres chiots de la portée. Et dépose le marmot à côté de ses aînés. Ceux qu’il aspire parfois à voir crever, gueules ouvertes dans une mare de sang, faire payer l’injure à celle qui a donné la vie pour que les douleurs soient égales. Pensées folles dans la caboche, pupilles mortelles à ruisseler de venin, rictus aux lippes mais il se détourne. Reviens se poster devant sa femelle, et part alors la gifle. Celle qui étrangle le silence de son claquement sourd. Agrippe la tignasse en désordre pour forcer la bougresse à se remettre sur ses pieds, poupée de chair fragile entre ses doigts. Monstre de folie, fureur difficilement contenue, c’est à la gorge qu’il s’accroche maintenant. Levi et son silence, prêtre d’une messe satanique offrant la dernière abduction à sa pècheresse favorite. Les lèvres qui se cherchent et s’accrochent. Marbre froid contre la peau à la chaleur fauve. Il ne pardonne pas, l’homme. N’excuse pas l’outrage, jamais il ne le pourra. Serre plus fort, l’emprise qu’il a sur elle comme une promesse de captivité.

L’étreinte se défait mais les visages restent collés, la joue râpeuse du dévot contre la chair satinée. « - Nul pardon pour ce que tu as fait. » Phrasé lent, aussi mort que les cadavres des époux passés qu’ils piétinent sans vergogne. « - Peut-être est-ce là notre destin. Les amants qui détruisent les époux, s’épousent enfin et finissent par s’entretuer sous les coups de leur folie. » Comme dans ce bouquin qu’il a lu un jour, gamin mais dont il ne se souvient que de cette ligne fébrile. « - Tôt ou tard, unis ailleurs que dans un lit, avec Dieu en témoin. » Il accepte alors, abdique dans un souffle. Presse plus fort sa joue contre celle de Trinidad, à vouloir se fondre à son visage. Pogne lâchant la gorge pour se poser contre le visage violenté. Aimé. Effleure du pouce la lèvre abîmée en excuse silence. « - Je t’épouse, jusqu’à ce que la folie te passe et qu’un autre prenne ma place. » Chaos de leur monde insondable, il ne voit rien, Moros. Destin peut-être changé ou toujours le même. Il ne voit rien que le présent, cœur de mortel battant plus fort, pressé contre la poitrine de celle qui le fera chuter.

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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth - Sam 23 Fév - 17:59


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trinidad & levi

« Every time i open my mouth: a chorus of blood. i think of it as history.  »
Chienne, c'est sûrement ce qu'elle est – après tout c'est Lupe, qu'on la nomma en second. Mère indésirable, mère indigne, tant que ça lui prend, cette envie détestable de ne pas s'occuper des siens – d'aucun. Pas plus des plus âgés que du dernier né qui s'est pourtant désespérément accroché au sein offert de l'amazone furieuse rabrouant chacun de ses rejetons. Trésor, devient-il, lorsqu'elle voit Levi s'accrocher ainsi au marmot, insondable tant les traits restent serrés, l'expression indéchiffrable, tempête sous le crâne qui nécessite quelques instants encore. L'attente. Il n'y a que ça, encore et toujours, qui s'accroche à leurs charognes en décomposition, étreintes d'un fatum redoutable. S'abattra comme la gifle emporte le visage, vive morsure rougeâtre qui défait le teint cuivré, l'empreinte des doigts, la marque de la main. Territoire empoisonné que la cubaine qui s'offre sans possible retour en arrière, lorsqu'il consent à la prendre, elle, l'aimée détestable, en temps que légitime épouse. Il en a fallu des mois, des années, des luttes et des traques, pour qu'elle ne se retrouve prise à son propre guêpier, le cœur en vrac, le visage chiffonné par des larmes mi-sincères, mi-traîtresses. Il sait très bien qu'elle n'a jamais su pleurer ; pas plus au jour de sa naissance, qu'au jour où elle a laissé s'échapper les cendres de feu son époux, éphémère et volubiles. Comme le souvenir qui s'échappe, qui semble déjà ne plus lui appartenir, celui d'une vie dont elle semble avoir déjà tout oublié. Déni notoire, celui de monstre, celui de diablesse qui déjà, s'abandonne à d'autres étreintes, à des bras plus violents sans doute, mais qui lui conviendront mieux. Elle n'a pas besoin de la charité d'un pion supplémentaire, se chargera bientôt de larguer ses marmots à qui les voudra, nounou de fortune qui sera payé, sonnant et trébuchant, pour s'astreindre à devenir mère de substitution. Pas au dernier, l'angelot est trop précieux, tribut reversé à celui qu'elle s'acharne si cruellement à aimer.

« Je ne te demande pas de me pardonner. Je saurais le mériter. »

qu'elle gronde en retour, se saisissant de la nuque qu'elle maltraite de ses ongles à mieux le rapprocher de son propre faciès où le labre se cyanose, contre-coup du coup assené à la gueule, bleuâtre désirable quand on aime rien mieux que la violence. Il lui pardonnera, jure-t'elle, garce parjure. Elle saura l'en convaincre, sitôt qu'il meurtrira ses cuisses offertes, que le foutre souillera le con infâme, sitôt qu'elle parviendra à lui offrir un héritier second du nom, légitime et légitimé. Vivas deviendra Israhel, l'alliance, maudite. Pas qu'ils méritent davantage, ni l'un ni l'autre. Peut-être était-ce déjà trop, après tout, que ce bonheur futile dont le nom scandait déjà l'écho des cris, l'écho des coups qui pleuvraient tant qu'il le faudrait.

« Aucun ne prendra ta place. Elle n'est plus vacante et tu sauras m'en défendre. »

Ricanement, hyène encore, lorsqu'elle essuie du revers de la main quelques gouttes de sang sur ses lèvres mordues, embrasées par trop de baisers, ardeur enorgueillie par la réponse positive de son amant qu'elle gratifie d'une caresse, la pogne qui s'égare sur l'épigastre, gratifie les abdominaux de la présence de ses serres. Mien, clame la déesse avec rage, lueur irrévérencieuse au fond des yeux. Promesse sur laquelle elle ne reviendra guère – infidèle jusqu'à être meurtrie, c'est par la mort uniquement qu'elle s'assagit. Repense au sacrifice, à la mignonne écartée de leurs existences par sa propre volonté, sacrifice honorifique dont la puissance ne fût que grandie. Jubilatoire.

« Ainsi soit-il. Pour le pire, certainement alors. » promet-elle.

Pas qu'elle ait déjà juré avec tant de certitude. Féroce en ses éclats de femme bafouée, Perséphone misère qui se saisit de l'alliance et la glisse à son propre doigt, annulaire ceint d'un or blasphématoire, et dont elle se rend sitôt propriétaire, sans plus de remords. Scelle l'union, aux portes d'un enfer tout personnel, diable de fiancée qui calancherait sans doute aucun sous l'ardeur de ses poings.
(c) DΛNDELION
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I can’t seem to fit all of this despair back into my own mouth -

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