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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages.

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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Dim 30 Déc - 15:52


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Il a fait passer le message à Gaby de le rejoindre sur la 41ème à 13h, en tenue de sport et prête à s’entrainer. Il ne lui a pas dit où ils allaient après Jan, a voulu garder le secret, comme la dernière fois. Il a quand même précisé qu’il n’y aurait pas de mauvaise surprise cette fois-ci, et ça a fait rire le sicario qui devait passer l'information. Sicario qui s’est pris une claque contre l’arrière du crâne histoire de remettre son cerveau en place. On ne se moque pas d’Alejandro Flores, encore moins de sa façon d’entrainer les soldados.  Le capitano sait à quel point Gabriela a mal vécu l’entrainement au tir, le premier en tout cas. C’était important, qu’elle comprenne le danger autour, qu’elle devait être capable de tirer sur n’importe qui, même un ami, si celui-ci devenait un obstacle à sa survie. Il aurait du y aller moins fort peut-être Jan, y a penser après. Trop tard, comme toujours. Il aime bien briser les coeurs le capitano, pour ensuite recoller les morceaux.

Ils ont passé octobre à s’entrainer, novembre aussi. Combat au corps à corps le plus souvent, arme parfois même si Gaby n’aime pas sentir ses doigts contre le métal froid. Elle se doit de gagner en talents, pour sa sécurité mais aussi pour la suite. La soldada a tout pour monter dans la hiérarchie, la puissance divine, l’envie d’aider sa famille et surtout cette rage, cette force, bouillante au creux de son tout petit corps qui ne réclame qu’à sortir. Et Jan, on le sait talentueux pour tailler des corps mais il est aussi capable de tailler des diamants.

Les fesses assises sur le capot de la voiture, les yeux braqués sur ses doigts qu’il nettoie rapidement, les transformations en jaguar, bien que mieux contrôlées, lui laissent toujours l’impression qu’il est sale. Les douches n’y font rien, se rouler dans la terre ou la neige laissent des traces. En plus, ils ont des choses à se dire les deux amis. Les leaks en ont trop dit, le dossier médical prouvant l'état de santé précaire du capitano, les informations sur lui et Joaquin, mais aussi la relation secrète avec le sénéchal pour Gaby. Ils n'en ont pas parler, même aux entrainements...Comme si quelque chose bloquait les paroles. Mais faudra bien que ça sorte à un moment, peut-être qu'aujourd'hui est le bon moment. Que les langues vont se délier comme les coeurs.
Il ne fait pas chaud, 13h, le soleil est haut mais on ne dépasse pas les 10°. Parfait pour un entrainement en extérieur, calmer les coeurs bientôt bouillant par un vent frais de décembre. Gaby ne devrait pas tarder, ils iront marcher ensuite et le capitano lui expliquera le contenu de la leçon du jour. Rien que d’y penser, le dos tremble un peu, la panique ébranle le coeur. Il ne pliera pas, c’est Gaby, pas une inconnue. Elle ne lui fera pas de mal. Elle l’aime. Elle ne lui fera jamais de mal.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mer 9 Jan - 21:31


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Depuis cet été, elle n’arrête pas Gaby. Depuis quelques temps, elle a compris ce que c’était que de faire partie de la Calavera. Peut-être bien parce que le climat en ville a changé. Avant… C’était, plus un titre, une appartenance un peu flou. Un peu comme ce groupe de lecture auquel les vieilles se disent aller, alors qu’elles n’y mettent les pieds qu’une fois par mois. Avant, elle avait son boulot à faire, cette mission qu’on lui avait confié. Et ça s’arrêtait à peu près là. Plus maintenant.
Désormais, elle devait accélérer la cadence. Ordre de Joaquin. Evidemment, il l’a pas dit comme ça, mais c’était bien ce que ça voulait dire. Mais plus encore, depuis cet été, elle a passé son temps à s’entrainer. Elle ne compte plus le nombre de matin, où elle a dû se lever alors que le soleil pointait à peine le bout de son nez. Elle ne compte plus, le nombre de fois où elle a dû s’extraire des bras de Tommy pour aller dans le froid. De la boxe, du corps à corps, et cet horrible cardio. Encore et toujours du cardio. Jusqu’à l’en faire gerber tant l’effort était intense. Mais ça, peu importe à quel point elle en bavait, elle pouvait le supporter. Les méthodes douteuses de Jan pour qu’elle presse enfin la détente, ça, c’était autre chose. Et pourtant, la môme s’était révélée horriblement douée. Comme un viseur à la place de ses prunelles sombres. Un geste assuré une fois l’agacement passé. Et pourtant, elle n’aimait pas plus ça qu’il y a quelques semaines.

Aujourd’hui n’échappe pas à la règle. Seulement pas de rendez-vous à 6 heures du mat’. 13 heures. Pleine journée, et pourtant les températures ne sont pas bien clémentes. Le soleil à son zénith, mais ça n’a pas réchauffé grand-chose, ici. Les mains enfoncées dans les poches, le bonnet sur la tête, pantalon de jogging, t-shirt, gros sweat emprunté à Tommy. Pour changer.
Elle continue d’avancer, jusqu’à voir son capitano assis sur le capot de la voiture. Immédiatement, un léger sourire qui nait sur ses lippes. Toujours aucune idée de ce qu’ils vont faire. Ce qui est sure, c’est que ça ne sera pas ici. Sauf s’il compte la faire courir autour des blocs d’habitation. Ce serait étonnant, et peu motivant. Bonjour les pots d’échappement. Et puis, y’a pas que ça. Y’a les infos qui ont fuité. A se demander quoi en penser. Mais Gaby, elle pose jamais de questions. Ou presque. Elle a jamais apprécié qu’on lui en pose, par peur que ça devienne trop intrusive, alors c’est pas elle qui allait le faire. Mais cette fois, il y avait trop de choses. Dans tous les sens. Trop d’informations dans tous les sens. Certaines blessantes, d’autres hallucinantes. Elle a tout gardé, comme d’habitude, sans savoir combien de temps ça pourra durer.
Arrivée à sa hauteur, elle dépose un baiser sur sa joue, sans se départir de son sourire en coin. « ¿Cómo estás ? » l’espagnol qui roule sur sa langue. Doux plaisir que de laisser sa langue maternelle s’exprimer.

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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Jeu 10 Jan - 23:35


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Gabriela s’est habillée en bonhomme de neige. Le gros pull, la capuche, le jogging. Elle n’a pas compris qu’ils allaient s’entrainer et que la température allait monté d’un cran, surtout avec ce qu’il va lui demander de faire. Hiver, okey, mais on est à Arcadia, pas à Toronto. Mais elle l’amuse tout de même la gamine, elle l’attendrit, même, avec sa moue qu’il commence à connaitre par coeur. Quand elle fait la tronche, elle a une légère ride entre les deux sourcils, presque invisible que seul Tommy doit connaitre. À force de s’entrainer ensemble, de discuter, de travailler, de se voir, le faciès de la soldada est devenue une constante dans le bonheur du capitano. Jan aime sa gueule enfarinée autant que son sourire léger, celui qui vous touche en plein coeur et qui a des allures de soleil de fin d’été. Encore chaud mais ailleurs, un peu abandonné avant que l'hiver ne vienne tout dévorer.

Le baiser sur la joue est revigorant, il fait un peu froid, c’est vrai mais ça, Jan ne le sent pas. Le jaguar en lui apprécie le vent frais, ça éteint le feu qui brûle tout dans sa carcasse.  « J’espère que t’es en forme aujourd’hui ! » Car aux aurores, elle a toujours ce regard endormi et le pli de l’oreiller imprimé sur la joue. C’est rigolo à regarder, Jan adore se moquer gentiment d’elle alors qu’il n’est pas mieux, depuis quelques temps. Lui aussi porte une odeur différente sur lui, lui aussi aimerait rester au creux des bras d’un homme, lui aussi aimerait faire sauter ses entrainements pour grappiller une heure de plus au côté de l’ainé. Mais il ne serait pas capitano s’il le faisait, ni Joaquin, commandante.
La main est tendue, geste attendrissant et attrape celle de Gaby sans lui laisser réellement le choix. Il requiert plus qu’il ne demande Jan, ça a toujours été comme ça. Ça ne va pas changer, surtout pas quand il est question de lui en tant que professeur et Gaby en tant qu’élève. Une main tenue, bien que fraternelle, n’est rien de plus qu’une prison de chair tout comme les menottes sont des chaines en fer.  « Ça va être un peu différent aujourd’hui Gaby, j’crois qu’on a des choses à s’dire…» Des secrets à dévoiler, des informations à expliquer, des choses qui ont été dites et peut-être mal interprétés. Que faisait-elle avec McNamara ? Et Gaby sait-elle pour Joaquin ? Gaby sait-elle, que Jan va mourir ? Gaby sait-elle, que ce n’est qu’un mensonge qu'il garde pour que les autres pensent qu’il est fini ?
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mer 16 Jan - 15:23


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
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Emmitouflée sous plusieurs couches de vêtements, Gaby. Frileuse comme pas possible. En manque des étés mexicains. Arides. Elle a quand même son leggins de sport en dessous tout ça, caché. « J’espère que t’es en forme aujourd’hui ! » un haussement d’épaules nonchalant relativement habituel chez la mexicaine. Tout est relatif, qu’elle avait de lui répondre. Ses yeux sont bien plus ouverts que lorsqu’il lui donnait rendez-vous à six heures du matin. Mais en forme… Ca reste à voir. « hm j’ai peur de ta créativité, Jan. » qu’elle lâche, un sourire néanmoins amusé sur le coin des lèvres. La vérité, c’est surtout qu’ils avaient appris à s’apprivoiser, à conjuguer avec le tempérament de l’autre, les incertitudes et les devoirs qui incombent. Alors elle sait que parfois, c’est juste un mauvais moment à passer, destiné à la préparer à un éventuel futur apocalyptique.
La môme glisse sa main dans celle que lui tend le capitano. Plus arrachée que réellement donnée, mais elle s’en fout. Elle s’en fout depuis un petit moment. La distance avec Jan, c’est du passé. Elle se laisse toucher, elle se laisse attraper, Gaby. Par peu de gens. Mais tant ben que mal, il s’est infiltré dans ce cercle restreint. Peu à peu, il a su se hisser dans le cœur tambourinant de la mexicaine. C’est la tempête là dedans mais prêt de l’œil du cyclone, il ne risque rien. « Ça va être un peu différent aujourd’hui Gaby, j’crois qu’on a des choses à s’dire…» Fronce les sourcils et soupire. Gabriela n’a jamais été une grande fan des discussions. Elle se contente du strict minimum et n’a jamais franchement apprécié les questions. Surtout lorsqu’elles étaient intrusives. Evidemment, sa patience et sa tolérance augmente proportionnellement à l’attachement qu’elle a pour ladite personne. « On devait pas s’entrainer ? » pas sûre de comprendre de quoi il retourne. Pourtant, elle a bien quelques questions a lui posé. Questions qu’elle a gardées au fond de sa tête pendant un petit moment. Certaines qui la bouffent plus que d’autres. Questions brulent la langue, qui ne demandent qu’à sortir, qu’à se formuler. Se faire intrusive, alors qu’elle déteste en être la cible. Elle retire finalement sa main, croise les bras sur la poitrine, comme un mécanisme inné d’auto-défense, intensifié et sublimé au cours des années. Elle ne supporterait pas de perdre Jan. Pas après toutes ces années. Pas après la patience dont il a fait preuve… Pas maintenant qu’elle tient à lui et qu’elle le considère comme un pilier de sa vie. « tu vas mourir ? » les morts sortent, sans fioritures. Ne prends pas le temps d’aménager le terrain ou de tourner autour du pot. Toujours droit au but. Information leakée parmi tant d’autres. Celle qui a fait dégringoler son palpitant. Celle qui lui a filé la nausée. Elle lui en a voulu pendant quelques jours. Peut pas lui cacher ça. Si ? Il doit avoir ses raisons, qu’elle s’est dit. Mais ça n’atténue pas la douleur. Ca fait pas disparaitre la peur.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Ven 18 Jan - 10:15


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


La main attrapée, les doigts entrelacés, le capitano avance d’un bon pas en essayant de faire taire la panique qui ébranle sa confiance. Comment lui expliquer ce qu'il a dans le coeur ? Comment lui dire qu’il lui a menti, qu’il ne lui a pas tout dit ? Comment l’amener là où il veut aujourd’hui, à s’entrainer sur lui sans prendre peur ? Trop de choses dans la tête, ça fuse comme des milliers des comètes sur le point de s’écraser sur l’océan et il le sait Jan, que la douleur sera brûlante.
La route n’est pas longue, une petite dizaine de minutes tout au plus, assez pour discuter, pour poser des question, pour… Gabriela a déjà commencé, ne comprenant pas où le capitano veut l’emmener. Si, ils vont s’entrainer, mais pour le moment, ils doivent marcher. Se rapprocher de l’eau, paniquer aussi, puis regarder Gabriela et respirer. Car elle a beau contrôler sa plus grande peur, elle est sa bouffée d’air frais, son ouragan de tendresse, elle ne peut le tuer. Au contraire, elle est l’une de celles qui le fait respirer. Il aimerait la tenir contre lui longtemps Jan, la protéger, sentir ses cheveux caresser son épaule quand elle se penche dessus pour se reposer après un entrainement. Il devrait oui, mais il aime trop ça, la voir gagner en puissance et devenir une tempête déchainée. La période requiert des combats, pas des câlins. L’époque demande de savoir tuer, pas d’aimer. Et Gaby l’a bien compris ça mais Gaby ne fait jamais ce qu’on lui dit. Elle a tenté les deux, apprenant à arracher la vie tout en ouvrant son coeur à un certain capitano qui lui montrera aussi un jour, comment mourir.

La main est abandonnée, la chaleur de la soldada arrachée. Il se retourne, Jan, silencieux et c’est assez rare pour le signaler. Les yeux sont plissés, il s’attend à se prendre une bourrasque en pleine gueule, un coup de vent magistral qui va lui arracher le coeur. Et c’est pire que ça. Car Jan sait, qu’il doit mentir à Gabriela. Car tous le croient encore malade malgré le corps revigoré et le regard éveillé. Tous le pensent pas loin la mort et c’est une aubaine pour lui et la Calavera. Un gradé sur le banc de touche alors qu’il est devenu quarterback, c’est un avantage considérable. Je… Il ne sait pas trop comment répondre, baisse les yeux sur le sol et tente d’organiser sa pensée. Il ne peut pas lui faire ça, pas à Gaby, pas à sa tornade. J’ai la maladie de Huntington. Le regard se relève, le coeur bourdonne sous la vérité qui est devenue passé. C’est une maladie dégénérative qui s’attaque au cerveau et qui... Ça fait toujours aussi mal d’y penser même si c’est terminé. Car le corps est guéri mais l’esprit n’oublie pas. Ni les cauchemars, ni les crises, ni la tentative de suicide, ni la douleur… Oh la douleur, il s’en souviendra toute sa vie, Jan. ...qui est mortelle. Les prunelles s’arriment à celles de Gabriela, il ne s’approche pas, n’ose pas faire de geste. Effleurer est interdit quand les mots brûlent autant. Ça fait un an que j’le sais, mais… J’ai fais des analyses en septembre et... On n’sait pas trop ce qui se passe en ce moment, ça a l’air d’aller mieux alors habituellement on ne guérit pas de cette maladie. Un léger sourire sur le visage, pas lumineux, pas amusé, un sourire un peu douloureux, qui prouve à quel point le capitano est encore blessé. La peur est toujours ancrée, celle de retomber malade. Mais il ne peut pas, pas maintenant que Killough est morte et que la Camorra se casse la gueule comme un château de cartes. S’il doit replonger, Jan, il veut attendre la fin de tout ça, il veut voir sa famille briller comme les anciens dieux Mayas. Pour le moment, j’peux pas te répondre… Je sais pas. Et il ne ment pas. Malgré les analyses négatives, malgré la batterie de test, Jan ne ment pas. Il ne sait pas si un jour la douleur reviendra, il est incapable de comprendre ce qui se passe. Mais il sait une chose Jan, il n’abandonnera pas. Ni Joaquin, ni Selda, ni Maria, et encore moins Gabriela. Au final, c’est peut-être eux qui l’ont guéri, eux qui lui permettent de briller, aimer et respirer comme un être humain et pas comme un dieu. Eux qui lui permettent de rester lui.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mer 23 Jan - 11:06


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
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Ils se mettent en route, et petit à petit, la mexicaine comprend que ça ne sera pas qu’un entrainement. Pas comme ceux qu’ils ont déjà fait en tout cas. Il y aura plus. Elle sait pas quoi, exactement, mais différent.  Ils se rapprochent de son élément. L’océan devant les yeux, un sentiment d’apaisement qui la prend. Elle pourrait presque le sentir palpiter à travers ses veines, comme s’il voulait s’exprimer et se déchainer. Pas encore. Pas maintenant. POourtant, elle a comme des fourmillements au bout des doigts, et cette sensation de manque. Hybris à la con. La môme ne peut pas rester trop longtemps hors de l’eau. Besoin de s’y plonger, de s’immerger. L’océan source de vie. L’océan tueur sans pitié. Et Jimenez, si semblable à son élément. Plus encore, au fil du temps.

La main lachée, elle s’écarte un peu, tourne la phrase dans sa tête et abandonne. Elle ne peut plus taire sa curiosité et ses questions. Elle les a lu, les mots. Ils ont fait mal. Ca blesse des infos pareilles. Elle a besoin de savoir, besoin de comprendre. Peut pas rester dans le doute. Peut pas continuer à le laisser approcher s’il doit crever. Et c’est peut-être bien ça qui la tuera. La question fuse. Pas de détour, pas de fioritures. « Je… » Il s’y attendait pas, et elle voudrait s’excuser, d’être aussi cash, de pas prendre de gants. Elle a jamais su. La tempête prend sur elle, pour pas tout ravager, pour souffler en douceur. Pourtant, ça gronde à l’intérieur. Ca gronde et ça pousse les barrières et barricades. Y’a tout qui menace de céder. « J’ai la maladie de Huntington. C’est une maladie dégénérative qui s’attaque au cerveau et qui... » Elle aime pas le nom, pourtant elle y connait pas grande chose. La seule chose qu’elle sait, c’est que toutes les maladies qui ont des jolis noms comme ça, c’est bien que le seul truc qu’elles ont de jolis. Elles pourrissent les gens, retirent leur lumières. Elles les font crever de l’intérieur. Et Jan, il était lumineux pour vivre avec un truc pareil. Trop chaleureux pour ne devenir qu’une carcasse vide, un corps froid bouffé par une maladie au nom trop doux. « ..qui est mortelle. » La sentence tomber, et elle prend sur elle, pour garder tout ce qui menace de s’échapper. Pourtant, elle voudrait laisser échapper sa colère et sa déception. Et la douleur qui en découle. Gaby n’arrive plus à bouger, ose à peine respirer. Elle attend quelque chose, un mot de plus, un mais rassurant, quoique ce soit qui ne fasse pas de ces derniers mots la sentence finale. « Ça fait un an que j’le sais, mais… J’ai fais des analyses en septembre et... On n’sait pas trop ce qui se passe en ce moment, ça a l’air d’aller mieux alors habituellement on ne guérit pas de cette maladie. » un léger sourire sur le visage du capitano, et gaby sent son cœur fondre. Elle ne peut pas le perdre. Elle espère sincèrement que cette anomalie restera telle quelle. Un putain de miracle quand il en arrive parfois. Un truc inexplicable auquel on croit pas vraiment, parce que l’espoir, ça fait mal. L’espoir ça prend tout et ça laisse misérable. « Pour le moment, j’peux pas te répondre… Je sais pas » Elle soupire, Gabriela. De résignation et un peu de soulagement, aussi. C’est mieux qu’un oui définitif. C’est pas l’idéal, c’est parfait. Mais c’est mieux qu’une sentence de mort, nette et précise. « D’accord. » Elle relève la tête, ancre ses billes brunes dans celle de son ami. « Pourquoi t’as rien dit ? T’as pas le droit de crever Jan. Sinon j’trouve un moyen de te ramener pour ensuite te tuer moi-même. » Elle s’est avancée en prononçant ses mots, et son index se pose fermement –presque avec autorité- sur le torse de jan. « compris ? » le doigt s’efface, et la paume se pose entièrement sur son torse, le regard plus doux, presque fragile, celui de la môme qui a grandi trop vite. Celui d’une môme dont l’innocence a été arrachée trop tôt. « T’as pas le droit d’me faire ça. » la voix est faible, presque un murmure alors qu’elle déglutit difficilement. C’est pas maintenant qu’il est devenu l’un des pilliers de sa vie qu’elle le laissera foutre le camp.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Ven 25 Jan - 12:16



"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Il le voit, le visage de Gabriela se tendre, le sourire disparaitre et les prunelles se relever pour s’ancrer dans les siennes. Il les entends, les mots, les critiques tout comme il sent aussi le doigt pointé sur son poitrail qui se transforme en caresse. Il déglutit difficilement Jan, a cette boule dans la gorge qui fait mal. Et il ne sait pas quoi dire face aux accusations qui se transforment en plaintes. Gabriela est son petit chat, sa Gaby, son soldat. La perdre serait douloureux, il s’en relèverait mais avec un bout d’coeur en moins. Alors dans sa tête à elle, ça doit être pareil. Si Gabriela le perd, son myocarde y survivra mais les vagues ne seraient plus faites de tendresse. Elles déferleraient sur son visage comme lorsque la baie se transforme sous une météo misérable. Et il s’en veut Jan, de s’être rapproché d’elle, de l’avoir charmé comme il a séduit tout Delray. Il s’en veut d’être entré dans sa vie comme une comète et de lui murmurer ensuite des  j’vais disparaitre . Il se sent tellement bien ici, avec eux, au creux des bras d’un certain homme et sous les regards attendris de certaines femmes. Pourquoi tout devrait s’arrêter, pourquoi le temps devrait filer et l’obliger à partir ? Pourquoi il peut pas lui promettre de rester et de jamais l’abandonner…. Pourquoi il se sent démunit sous les mots de Gabriela qui resteront ancrés à jamais en lui ? J’te laisse pas Gaby, j’te laisserais jamais. Il aimerait lui dire ça, lui hurler, lui murmurer au creux de son cou, la prendre dans ses bras et la serrer jusqu’à ne plus avoir de souffle dans le poitrail. Trop de questions, trop de mensonges, trop de désirs, trop de tout sauf de réponses. Il s’excuse Gaby, il aimerait en faire plus, il aimerait tout de dire mais lui-même a le coeur explosé a force de mentir. Il sait qu’il va mourir, il sait juste pas quand, il sait juste qu’il doit rien dire. Qu’il doit continuer et espérer que tout soit vraiment fini.

Les paumes contre le tout petit dos se referment, le corps est rapproché du sien, la chaleur du capitano embrasant la peau douce de la soldada. Elle sent bon Gaby, une effluve marine que Jan a appris à aimer. Compris. Il est rare d’entendre un seul mot de la part du second. Lui qui a toujours quelque chose à dire, qui hausse constamment la voix même quand on ne lui demande pas, il ne voit rien à ajouter face à la colère de Gabriela. Il a compris sa tristesse, il sait ce que ça fait, il l’a vu dans les yeux de Joaquin quand les mots sont tombés, quand la maladie a chiqué son existence comme un cabot la jambe de son propriétaire. Le commandante et la soldada ont les mêmes regards, vides d’expressions pour la plupart de ceux les contemplant mais dissimulant le plus violent brasier pour les quelques élus les connaissant. Il les aime, Jan, ces prunelles sombres mais pleines de flammes. Il les aime au point de s’y bruler, de contempler les blessures et d’y retourner à chaque fois.

Le corps se recule un peu, essuie d’un revers de main des yeux un peu trop brillants, faiblesse d’un monstre révélé aux yeux d’une enfant.Au moins, ces fuites ont servi à quelque chose, no ? Il rigole, mal à l’aise, n’ose pas parler du reste. Joaquin et lui, la santé du commandante, Gaby et ses drôles de fréquentations. Sénéchal au rabais qu’il a envie d’noyer dans une flaque d’eau, histoire d’en faire une bonne blague. Il ne dit pourtant rien, met de côté la rancoeur et la colère, essaye de supprimer l’image imprimée dans sa tête et reprend la parole sans détour ni pincette.Faudra parler de McNamara et toi un jour. Mais pas maintenant, j’ui pas ici en tant que capitano… J’ui là en tant qu’entraineur et j’ai besoin de savoir où t’en es, avec tes pouvoirs. Le visage se tourne un peu, découvre l’étendue marine qui le crispe déjà. Il a envie de fuir et de rentrer à Delray mais y’a Gaby et il lui a promis de ne pas l’abandonner. Si la mort ne l’a pas pris, ce n’est pas la peur qui va le faire fuir.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mar 29 Jan - 22:06


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Les bras du capitano qui se referme autour de Gabriela, l’enferme dans une bulle de chaleur et d’amour. Amour quasi fraternel, en tout cas c’est bien ça que ça ressemble. Il a pas le droit de l’abandonner. Pas le droit d’se barrer. Se colle un peu plus contre son torse, resserre l’étreinte. Pas envie le lacher Jan. Elle resterait bien là, à profiter de sa chaleur, et de sa gueule de chaton. Peut-être bien qu’il finirait par ronronner. A l’idée, ses lippes s’étirent, au moins un peu. Non, il a pas le droit de disparaitre. Maintenant qu’il est dans sa vie, il y reste. Elle veut plus personne d’autre. Y’a eu assez de dégâts, Jan sera pas le suivant. Décolle sa joue, mais pose son front. Couillon de Flores qui s’est fait une place dans son cœur. Joli bordel maintenant. « Compris. » Rare qu’il ne s’étend pas. Gaby, elle est plus habituée à l’écouter épiloguer. A avoir des bouts de phrases, reprises et reformulées. Hésitantes oui qui fusent, mais pas qu’un seul mot. La môme a été directe. Pas de barrière, rien qu’eux deux, leurs blessures et leur amitié. D’une simplicité rafraichissante malgré les conneries qui se mettent sur le chemin. Mais Jan, il a compris qu’il devait pas merdé. Il connait son histoire. Il sait qu’elle en a chié. Assez pour une vie, même s’ils sont pas assez naïfs pour croire que c’est fini. Faut juste limiter la casse.

Le capitano se recule un peu, passe la main sur ses yeux brillants, témoin d’une émotivité qu’ils sont peu à voir. Ils se laissent aller, avec l’autre.Ca s’est construit, doucement, ça a mis du temps. « Au moins, ces fuites ont servi à quelque chose, no ? » Elle hausse les épaules face à son rire peu assuré. « Me le cache pas, Jan. » elle veut plus de ce genre de secrets. Pourtant, elle comprend que si les autres le pensent mourant, c’est un avantage pour eux. Mais elle veut pas être que ça. Un pion de plus. « Faudra parler de McNamara et toi un jour. Mais pas maintenant, j’ui pas ici en tant que capitano… J’ui là en tant qu’entraineur et j’ai besoin de savoir où t’en es, avec tes pouvoirs. » Se fige un bref instant en entendant le nom de l’irlandais. Elle sait que cette photo ou vidéo de surveillance n’ait pas là pour l’aider. Ou lui. Deux mafias ennemies. Ca ne sous-entend rien de bon, et ça pue pour elle, elle le sait. Surtout avec une mafia comme la Calavera qui a une tolérance zéro pour les traitres. Bonne nouvelle : elle n’en ai pas un. Mauvaise nouvelle : elle n’a aucune envie de se justifier. « Ned ? » elle se retient de ne pas lever les yeux au ciel. Il ne peut pas mentionner son nom et faire comme si de rien n’était ensuite. Ou son entrainement risque d’être plus mouvementé que prévu. « Y’a bien une fois où t’as été plus capitano qu’entraineur, gatito. » Elle tourne à son tour la tête, le visage vers l’océan. « Vale, ¿qué quieres saber? » quant à ses pouvoirs, elle se demande ce qu’il veut savoir exactement. Elle ne les maitrise pas toujours. Parfois trop crevée. La mer pourrait se déchainer si on la mettait hors d’elle, et elle serait incapable de faire revenir le calme si elle était déjà trop épuisée. Faire péter une canalisation est plus simple que dompter des vagues. Mais dans les bonnes conditions, avec le corps reposé et assez de concentration, elle pourrait bien faire ce qu’elle veut la môme. « J’suis à l’aise dans l’eau maintenant. » elle hausse les épaules, comme si c’était rien. Elle a toujours été à l’aise dans l’eau. Bonne nageuse, apnée pas mauvaise. Mais cette fois, c’était à un tout autre niveau. Son corps s’adaptait littéralement à son environnement. « Genre… Comme un poisson dans l’eau. » Pour le reste, il n’y avait pas de grand changement. Mais gaby savait qu’elle avait l’océan qui grondait au cœur de son palpitant. C’était tumultueux, et la moindre secousse pouvait tout ravager. « Me dis pas que tu veux aller piquer une tete, Jan, j’te croirais pas. » elle sait que ce qu’elle détient entre ses mains, jusqu’au plus profond de son être, c’est la plus grande peur du capitano. Pourtant, elle se doute qu’ils ne sont pas venus là par hasard. Ils ne se seraient jamais approchés autant de l’océan si ce n’était pas pour une raison particulière. « O… ¿ quieres hablar de Joaquin ? » retient un sourire, à peine, en se demandant s’ils vont vraiment s’entrainer.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mer 30 Jan - 7:54


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Le visage se tourne au prénom articulé. Ned. Elle utilise son surnom en plus. Cette liberté, cette rébellion, Jan l’apprécie, mais pas dans ses rangs. Pas chez ses soldats. Quand comprendront-ils tous autant qu’ils sont, que les alliances, ce ne sont pas des pactes décidés à la cour de récré ? Le Royaume n’est pas un ancien ami à qui ils sont tournés le dos. Le Royaume n’est pas une connaissance éloignée qu’on appréciait et qu’on a mis de côté pour le profit et le business. Le Royaume, c’est parti d’un vengeance entre deux chefs, vengeance qui a gangrené le sang des gradés puis des soldats. Le Royaume, c’est autre chose que de la simple mésentente, c’est une haine viscérale. Et ni le commandante, ni les capitanos n’ont aidé à arrangé ça. Au contraire, plus le feu était ravivé, plus ils en étaient fiers. Quand est ce que Gabriela comprendra que sa famille ne peut accepter sa relation amicale avec un ennemi ? Quand est ce qu’elle mettra dans sa caboche que malgré tout ce qu’elle pense de ce sénéchal, elle se met en danger. Le glas ne tombera peut-être pas des membres du Royaume mais de ceux de sa propre famille. On ne joue pas avec la Calavera. On ne lui tourne pas le dos.

Visage haï supprimé de l’esprit, il a dit qu’il était là en tant qu’ami, pas en tant que capitano. Gabriela aura son audience, elle pourra s’expliquer mais la pointe au coeur est bien là. Jan n’apprécie pas. Jaloux, peut-être. En colère, surement.  Concentration sur les mots de la jeune mexicaine, quand elle lui parle de l’eau, le visage rivé vers l’horizon, un tremblement lui échappe sans contrôle. Il l’imagine bien, Jan, nageant comme si l’eau était sa continuée, les vagues, une simple extension de ses jambes. Joaquin a les mêmes mots, Martel les avait aussi. Y’a qu’lui pour flipper à la moindre éclaboussure malgré les heures à s’entrainer dans la piscine. Ça, Gaby n’sait pas, que le capitano prend des cours de natation pour éviter de se retrouver paniqué à la moindre attaque d’un dieu marin. C’est pas vivable, de s’retrouver prostré, les larmes aux yeux, la panique bourdonnant au fond du poitrail. Les paupières sont closes sous les images, effusion de souvenirs qu’il n’apprécie pas.

Prêt à répliquer et à débuter l’entrainement, il est surpris de la dernière question de la jeune soldada. Elle sait, oui, comme tout le monde. Que ce soit ceux présents au combat, quand Joaquin a officialisé la relation en l’embrassant sur le ring ou par les fuites de septembre. Elle sait Gabriela, et qu’en penses-t-elle au fond ? Ça lui fait quoi, de savoir l’homme le plus fermé d’Arcadia avec le soleil de Delray ? Car dans le quartier, ça a surpris autant que c’était perçu comme normal. Jamais on a imaginé Costilla sans Flores, mais peut-être pas comme ça. Un pas vers elle, une main sur l’épaule, l’obliger à le regarder, à se noyer dans ses prunelles et pas dans les flots de l’océan. Si t’as des questions, tu peux m’demander mais moi j’en parlerais pas, c’est notre vie privée. C’est pas dit en aboyant, c’est même tendre. Et le notre fera peut-être tiquer Gabriela. Notre vie privée, comme chez nous, comme je rentre à la maison, comme les mains trop longuement posées sur les épaules ou les sourires qu’ils pensent invisibles en réunion. La seule chose que t’as à savoir, c’est que c’est lui, l’homme en aout, dont je t’ai parlé. Ça s’est arrangé. Qu’elle comprenne, que ça n’est pas un coup de tête, que ça pulse en lui depuis des mois, des années même. Qu’il n’a pas choisit, Jan, de tomber amoureux de son meilleur ami, de son chef, de son commandante. On ne peut renier une âme soeur quand elle rentre dans votre existence. On a beau la fuir, fermer les yeux, arrêter de respirer, à un moment ou à un autre, elles s’entrechoquent pour ne plus jamais se quitter. Et non, on n’va pas nager.  Corps qui recule, phrases qu’il enchaine sans trop lui laisser le temps de s’immiscer dans sa vie privée. J’veux que t’utilises tes dons sur moi. J’veux que tu t’entraines en conditions réelles, sur une vraie personne. Quitte à ce qu’elle aille trop loin, qu’elle lui fasse mal. Quitte à ce qu’elle le voit dans une position foetale, incapable de se défendre. Pense plus au passé Gabriela, pense à l’avenir.  Pense à toi, pas aux fantômes, pas à Jan, pas aux autres. Pense à toi et ose.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Lun 4 Fév - 22:03


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Il ne répond rien, souhaite visiblement remettre à plus tard cette fameuse explication  quant à sa relation avec Ned. Ca n’annonce rien de bon. Elle sait que la Calavera a une politique zéro avec les traitres. Seulement il n’y a aucune trahison. Pas une seule fois, leurs mafias respectives ont été abordées. Pas une seule fois, ils n’ont parlé politique. Si ce n’est peut-être, cette fois, où ils se sont pris dans les bras, quelques semaines après les évènements de l’Eden Manor. §Une promesse que rien avait changé, qu’il ne fallait pas que ça change. Gaby, elle aimerait qu’ils comprennent tous, Jan plus encore. Son amitié avec le celte ne signifie en rien qu’elle tourne le dos à la Calavera, sa famille. A ses yeux, les deux étaient bien distincts ; Elle aimerait leur dire à tous,  à leur demander si eux, auraient été foutus de l’aider comme il l’a fait. Ils l’ont aidé sur bien des aspects, mais celui-là, elle a dû se démerder seule, elle a dû trouver l’aide là où elle le pouvait. Et le Sénéchal n’a jamais rien montré d’autre à son égard que de la bienveillance.

Mais rien, il balaie le sujet d’une main alors elle attaque sur un autre. Joaquin. Drôles de révélations au cours des dernières semaines. Elle ne savait pas quoi en penser. Si elle n’imaginait pas l’un sans l’autre, pas à un seul moment elle ne les aurait imaginé ensemble. Trop différents sans doute. L’un qui semble avoir des difficultés à sourire alors que l’autre est un véritable rayon de soleil. Pourquoi pas après tout. Ce n’était pas comme si elle était le sosie de Tommy. Ils ont de grosses ressemblances, mais aussi de sacrées différences. Main sur son épaule, obligée de regarder l’ami et non l’océan qui attire. Perdue dans les prunelles sombres au lieu du bleu océan. Elle hausse les épaules. Un sourire amusé se dessine néanmoins sur le coin de ses lippes en entendant notre vie privée. Il n’avait même pas besoin de préciser que c’était lui, le mec dont il lui a parlé. Mais la mexicaine reste sur ses gardes. Sale habitude. « Hm. Vraiment arrangé ? Il te traite bien au moins ? » peut pas s’empêcher de s’inquiéter. Pas vraiment de la curiosité, juste de l’inquiétude. Pas le droit de briser le cœur du capitano. Pas même Joaquin, comandante ou non. Elle n’hésitera pas à rentrer dans le tas si ça se corse. Elle sait –plus ou moins- de quoi est capable Joaquin, mais Jan est un sujet sensible dans le cœur de la fille de l’océan. Il recule alors  «J’veux que t’utilises tes dons sur moi. J’veux que tu t’entraines en conditions réelles, sur une vraie personne » se retient de ne pas rire, à la place, c’est juste la surprise la plus totale et l’incrédulité qui se lit sur son minois. « C’est une blague ? » elle secoue doucement la tête. « Tu vas flipper Jan. Ca sert à quoi ? » Voir si elle peut s’en prendre à quelqu’un ? Pourquoi lui ? N’apprécie que peu cette option. Elle ne veut pas le blesser. Ou qu’il lui en veuille. Que va-t-il se passer si elle perd le contrôle. Mais elle voit à sa tête qu’il ne démord pas. Il reste déterminé à aller au bout. « comme tu veux… » mais ça lui plait vraiment pas. Tant pis. Elle comprend que cette fois, ça fait partie de ces moments où on se fout des états d’âme. Alors elle attrape la main de Jan, et le tire avec elle. Quelques pas pour se rapprocher de l’océan. Quelques pas pour rejoindre la plage. Si c’est vraiment ce qu’il veut… Et aujourd’hui, elle se sent bien. Lache la main, s’approche d’un ou deux pas du bord de l’eau et subitement, les bras tendus, les mains en avant. Océan séparé en deux sur plusieurs mètres. Peut-être un kilomètre. Deux murs impressionnants, de l’eau dégoulinante. Et un passage entre les deux. Jésus serait bien jaloux. Elle tourne la tête, regarde Jan. « T’es sûr ? » Elle soupire, l’attention de nouveau sur l’océan alors qu’elle relache tout. A peine quelques secondes. Cette fois pas de mouvements de mains, aucune phalange qui bouge. Seul son esprit. L’océan qui gronde, clame sa puissance, les vagues qui grossissent, trop rapidement pour que ça soit naturel. La houle est impressionnante. Si les vagues ne font pas dix mètres, rien à voir avec le clapotis d’il y a quelques minutes. Et une nouvelle fois, les mains qui s’agitent. Des gestes assurés, les muscles tendus. Eau transportée, envoyée sans grande délicatesse sur le capitano.. Elle ferme les yeux, ne va pas voir le désastre. Les rouvre, tourne la tête et les vagues augmentent. L’eau qui éclabousse, vagues qui pourraient engloutir. Viennent se casser à leur pied, l’eau juste sous le genou. La gorge nouée, elle se tourne vers son ami. « Jan… On arrête. Me fais pas continuer. » Parce qu’elle ne supporte pas de le voir comme ça. Voix suppliante qui veut arrêter le supplice alors qu’il est déjà à terre. Et parce que les fantômes du passé remontent à la surface.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Jeu 7 Fév - 20:51


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Il ne veut pas lui demander une seconde fois alors c’est le silence qui accueille la question de Gabriela. Elle pense à une connerie, à une blague ou à un test, ce n’est rien de tout ça. Et la posture du capitano, les pieds dans le sable et le regard haut montre bien qu’il ne rigole pas. Il en a besoin, il ne peut rester avec cette peur ancrée en lui qui le tétanise à la moindre éclaboussure. C’est trop dangereux, par les temps qui courent. Trop dangereux aussi, avec le nombre de dieux marins qui sévissent à Arcadia. Comment s'expliquerait-il, s’il se retrouvait en position foetale, incapable d’attaquer, de tuer ou même de réagir ? Il serait la risée de tous, pire, la Calavera serait moquée à cause d’un capitano avec une peur stupide qui s’explique par trop d’aller-retour de sa tête dans une bassine. Alors non, Gabriela, il ne se moque pas et restera là, les pieds ancrés dans le sol, les mains ouvertes et le coeur prêt à bourdonner trop fort jusqu’à ce que tu lui aies montré ce que tu as dans le ventre. Il attendra, qu'importe ce que ça lui en coutera.

Et c’est le vide après ça. Et c’est l’effroi, la peur, les spasmes. La haine envers soi.

Assis au sol, les mains tremblantes comme le reste du corps, il se sent poisseux, honteux, anéanti alors qu’il ne s’agit que de Gabriela. Jan pensait être plus fort, il pensait tenir, réussir, mais… ce ne fut pas le cas. Les vêtements souillés par l’eau qui le tétanise, les mèches dégoulinantes et les yeux clos aussi forts que des poings, il essaye de se calmer, d’oublier la tempête dans son poitrail. À l’intérieur de lui, le dieu grogne aussi, déteste cette sensation, d’être faible et trempé. Lui non plus n’aime pas l’eau. Il fut un temps, il s’amusait à noyer  les âmes des mortels, brûlées puis ensuite plongées dans un grand puit pour éteindre le feu et les entendre hurler encore et encore. Alors Ah Puch connait la douleur qu’on ressent quand la trachée de rétracte, quand les poumons se noient et que l’oxygène se fait rare. Il a vu de ses yeux noirs, les affres de la noyade. Alors il ne chique pas la peau du vassal, ne le griffe pas pour l’obliger à se lever et à gonfler le poitrail. Ah Puch comprend et se retire en arrière pour laisser au capitano quelques secondes de silence. Juste quelques secondes d’humanité.

Les bras entourant l’abdomen, les genoux dans le sable, la tête baissée, personne ne pourrait croire que l’homme contre le sol est un des gangsters les plus craint de la ville. Que sous ses mains, se dérobent des lames capables de trancher les peaux comme les viscères. Que dans son esprit, c’est milles et unes horreurs qui s’écharpent tous les jours pour savoir laquelle sera la meilleure. Non, à cet instant, Alejandro Flores redevient l’enfant qu’on noyait pour réveiller, celui qu’on obligeait à rester debout sur un ring malgré la fatigue et la douleur. Jan redevient ce gosse qui souhaitait simplement être bercé par un père, qui lui,  a préféré le mener plus bas que terre. Et il n’entends pas la voix de Gabriela, Jan, ne remarque même pas que l’eau s’est calmée, que la mer s’est retirée, que les vagues se sont éteintes. Rien que les spasmes prouvent qu’il est encore là. Il se pensait fort, il se pensait capable, il ne l’est toujours pas. Il peut tuer, déchiqueter, griffer et torturer. Donnez lui un objectif, il n’en fera qu’une bouchée. Mais face à l’eau, face aux vagues et à la marée, Alejandro n’est plus rien qu’un château de sable qu’on pensait inaltérable mais qu’un rien peut faire vaciller. Gab… Il essaye, de retrouver les mots, Jan, d’appeler sa merveille, sa pépite, sa Gaby. Gabriela…Por favor… Il tente d’appeler son rempart le plus fatal, sa marée la plus adorable.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Jeu 14 Fév - 16:50


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Au sol plus rapidement que prévu, et la môme, ça la tue de voir Jan comme ça. Il a toujours été là pour elle. Il lui a toujours fait comprendre qu’elle pourrait se reposer sur lui, qu’en cas de coup dur il serait là. Si elle ne l’a jamais pensé invincible,  elle n’imaginait pas pour autant le voir à terre un jour. Encore moins à cause d’elle, de ce qu’elle pouvait provoquer. Entre ses mains, au fond de son corps, et chaque cellule de son être détenaient le pouvoir de le paralyser et de l’effrayer. Et ça, c’est pas ce qu’elle veut déclencher. Alors le voir aussi recroquevillé, c’est loin de la combler. « Gab… » machoire crispée, opales embuées alors qu’elle le regarde, là à le supplier. Elle veut pas continuer, Gaby. Elle veut arrêter ça, maintenant, mais l’eau continue de monter. Si elle intensifie, si elle prolonge, elle finira par en fatiguer et s’épuiser. Elle sait qu’il fait aussi ça pour elle. Qu’elle gagne en puissance, en endurance. « Gabriela…Por favor… » en réalité, elle ne sait plus s’il la supplie d’arrêter ou de continuer. Tout se confond dans sa tête, tout s’embrouille. Les souvenirs qui affluent au même rythme que les vagues. Les images du Mexique, de sa sœur étendue dans ses bras, de son corps qui se vide de sang. Elle se souvient de cette puissance qu’elle a sentie en entendant l’océan gronder. Elle se souvient des oiseaux qu’elle a vu foncer, fuir vers les terres. Elle se souvient de son propre raz-de-marée. Celui à l’intérieur d’elle. Celui qui a ravagé la ville, elle n’en a vu que des images, elle en a tendu parler. Tommy qui faisait tout pour éviter qu’elle tombe dessus. En vain. S’agenouille dans l’eau, cherche son visage du bout des doigts. Glisse ses mains de chaque côté de son visage. Elle l’oblige à le regarder, de la prendre elle, en point d’ancrage. Les vagues ralentissent un peu –à peine. Du moins le rythme. De taille moyenne. L’eau les entoure, la marée continue de monter. Ils sont trempés, et sans doute à bout. « Jan, tu risques rien. T’es avec moi. » L’une de ses mains s’efface de sa joue, pour venir glisser dans la sienne. Elle serre fort alors qu’une plus grosse vague s’abat devant eux. Mousse iodée qui vient les rencontrer. Elle se sent dans son élément gaby, malgré la douleur des souvenirs. Mais elle sait que pour Jan, il préférerait se trouver n’importe où ailleurs, plutôt qu’ici. « Accepte-la. » qu’il se laisse porter, qu’il se laisser aller… Il finira par flotter, plutôt qu’à couler à trop se débattre. Une autre vague qui se casse devant eux et elle resserre l’étreinte de ses doigts sur les siens, elle soupire, sent la fatigue. Un peu, rien de grave. La migraine sera pout plus tard. Elle tourne la tête, se concentre un peu plus. Vague qui grossit et se rapproche. Vague qui se casse sur eux. Choc peu agréable, mais elle n’a pas lâché sa main. Elle le tien fermement. Elle ne tousse pas, Gaby, son corps est fait pour ça. Elle sait pas vraiment si son corps s’adapterait à tous les milieux, ou si ce n’est que le milieu marin. De toute façon, y’a qu’avec celui là, qu’elle veut faire un. L’eau se retire. Doucement mais surement. Elle se retire jusqu’à revenir à sa place initiale. Trempés, sur le sable, les deux calaveriens. « Reprends toi. On va dans l’eau. » Elle lui laissera le temps qu’il faudra, mais ce n’est pas une question. Puis mouillé pour mouillé, autant quitter la terre ferme. Ils iront pas bien loin. Ils resteront où ils ont pieds. Mais autant y aller complètement.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Lun 18 Fév - 16:25


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Et les flash l’assaillent comme les balles un corps sous le joug des armes. Ça fait mal au coeur, comme  si les cauchemars prenaient réalité, comme si son père était de nouveau là et qu’il s’amusait encore à le noyer. Il s’en souvient parfaitement, le capitano, du goût de l’eau quand il en avalait bien trop. Il se souvient aussi de la paume de son papà contre son crâne, appuyant, encore et encore pour lui faire comprendre qu’ici, c’est lui qui contrôle. Il se souvient aussi du nombre de fois où il s’est vu partir, les poumons gorgés de liquide, l’esprit fissuré comme un vase tombé au sol et recollé à la va-vite. Alors contre les vagues, Jan, il perd le contrôle et la confiance. Il oublie les séances de piscine, les mains de Joaquin qui le bercent, les mots doux et qui l’aident. Il oublie aussi l’amour de Gabriela pour la mer, pour lui, pour cette relation qui a pris tant de temps à se construire. Il la déteste de lui faire subir ça et se déteste dans un même instant, de lui avoir demandé de lui faire subir ça. Il se pensait prêt, il se pensait fort, il n’est rien contre ses propres cauchemars. Gamin entrainé à tuer mais enchainé à sa phobie, l’arme s’émousse face à l’eau qui le paralyse.

Et il sent les mains de Gabriela contre ses joues, Jan entend ses mots, les comprends mais n’y réagit pas. Se laissant bercer par les pas de la soldada, il la suit sans contrôler les siens. C’est comme une danse où elle est la meneuse et lui le suiveur. Se calquer sur sa démarche, étreindre sa main un peu plus fort, calmer les spasmes qui lui tordent le ventre. Et les vagues continuent de s’écraser contre ses jambes, détruisant lentement les remparts qu’il s’est créé au fil des années. Tremblements sur tremblements, les yeux sont fermés si forts que les ecchymoses ne viendront que compléter la fatigue qui colorent sa peau depuis tant d’années. Je ne peux pas. Il a envie de lui dire mais les mots ne sortent pas, lèvres cousues comme le sont qes mains. Les pieds continuent de suivre, il la sait à l’aise, aimerait lui voler un peu de cette confiance qu’elle trouve entre les vaguelettes.  Je ne peux pas. Ça ne dépasse toujours pas les lippes closes, qu’il pince si fort qu’elles en rougiraient s’il continue comme ça.  Je ne peux pas. Et ça continue dans l’esprit, le murmure devient hurlement, lui explose dans le coeur alors que ses doigts broient ceux de la soldada qui le maintient en un morceau.  Elle ne réussira pas, Jan est fissuré, comme le vase évoqué plus tôt, comme le foutu vase qu’on a recollé avec du scotch en espérant que ça tienne comme s’il était tout nouveau.  Je ne peux pas. Et les yeux s’ouvrent enfin, dans un éclat divin qu’il n’attendait pas. Ce n’est pas lui qui réagit, c’est l’autre qui le défend. Il ne peut pas. Que le dieu murmure, pour protéger celui qui le porte depuis tant d’années. Les prunelles virevoltent, la marée attaquant son derme comme les lames labourent ceux de ses ennemis. Les yeux  se détournent de la scène cauchemardesque, dévisagent  la soldada qui est bien trop proche d’eux. Il est désolé Gabriela, il l’est vraiment. Mais il ne peut pas faire ce que tu lui demandes. Il se pensait fort, il se pensait capable. Tu l’es plus que lui, tu es son ennemie à cet instant.

Le don s’active sans que l’homme puisse se reprendre, la main tremblante dans celle de la soldada. Le vide en lui, elle va le connaitre. La douleur en lui, elle va la comprendre. Et une vague se brise contre son flanc alors que le dieu dévore sa Gabriela. Il la brisera comme elle a osé le briser. Il la fera tomber pour ce qu’elle lui a fait endurer.

don n°2 activé
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Sam 23 Fév - 22:44


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Main dans la main, elle avance, guide, et pour une fois, il suit, et non l’inverse. C’est elle qui le guide vers ce qu’il craint le plus. Elle qui le force à sa demande, à affronter les vague, à se laisser aller dans l’eau. Elle sent son étreinte se resserrer, cette peur qui paralyse. S’il n’est pas capable de lui transmettre, elle la sent parfaitement. Mais elle… Qu’elle aimerait pouvoir lui transmettre son amour de l’eau. Qu’elle aimerait lui passer un peu de sa confiance dans cet élément si puissance. Et plus ils avancent dans l’eau, plus l’eau monte le long de leur corps, plus elle sent la main du capitano serrée la sienne. Pire que ça, il écrase ses phalanges entre les siennes. Ce n’est plus de la peur, c’est une panique paralysante. Elle voulait encore avancer de quelques mètres. S’enfoncer pour être immergée. Sentir l’eau, sous les épaules. Sentir l’eau, partout. Eau qui berce, eau qui étouffe. Salvateur. Destructeur. Et lorsqu’elle se retourne, c’est un éclat différent qu’elle voit au fond de ses yeux. Elle le connait par cœur, son Flores. Elle le connait si bien. Chaque nuance au fond de ses prunelles. Chaque éclat. Chaque fissure. Celle là, c’est une nouvelle. C’est pas lui. Pas vraiment. « Il ne peut pas. » Elle se fige un instant, et pourtant, elle laisse sa main dans la sienne. Le dieu n’est pas agressif, mais férocement protecteur. Les machoires de la mexicaine qui se contracte, se crispe, peu à l’aise. Elle s’attendait pas à cette visite. Pas maintenant. « Il peut. Il le doit. » qu’elle lâche, les mâchoires serrées. Ca l’amuse pas Gaby, et elle y prend certainement aucun plaisir. Il le voulait, il doit aller au bout.

Et commence à se sentir bizarre Gaby. Un peu étrange, la môme. D’abord comme un fourmillement étrange. Ni agréable, ni désagréable. Mais c’est court. Trop court. Et quand la vague se brise sur eux, elle hurle. Un cri à déchirer les cœurs. Et c’est elle maintenant, qui se sert sa main, sans réaliser tout de suite que c’est par là qu’il aspire sa force vitale. Elle veut se tordre, mais l’océan l’en empêche. Leurs mains liées l’en empêche. A l’intérieur aussi sa tempête. Plus que jamais, elle sent la déesse dont elle ignore tout s’agiter. Elle l’entend gronder et s’énerver. Elle l’entend hurler de rage et de colère. La douleur, c’est Gaby la sent pour le moment. Et dans un autre souffle de douleur, un cri dément, l’océan se déchaine de plus bel. Les vagues s’intensifient, leur puissance menace. Et d’un coup, elle est là, Chalchiuhtlicue, la déesse aztèque implacable. Elle est là, et énervée. Un nom, pas de souvenir. Un nom et des dons qu’elle est prête à faire exploser. « STOP. » c’est sa voix qui résonne à travers celle de la mexicaine. C’est sa voix qui s’oppose au dieu. Sa voix, malgré le regard douloureux de la jeune Jimenez. Sa voix qui ordonne l’océan. Vague plus puissante, enrage, qui sépare les deux corps. Enveloppe charnelle du dieu maya qui valdingue jusqu’au sable alors que la môme s’enfonce dans l’eau. Corps sans force qui se laisse aller, juste un instant. un bref instant, pour se ressourcer. Dernières forces récupérées pour nager, s’extraire de là. Sort de l’eau comme la déesse qu’elle est. Sort de l’eau pour s’effondrer sur le sable mouillé, non loin de Jan. Epuisée, vidée. De son énergie vitale, de cette énergie divine si particulière. Vidée pour l’avoir fait ressortir, elle.

stade 3

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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Dim 24 Fév - 17:34


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
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Et il sent la vie le quitter au même instant que celle de la soldada. C’est le dieu le grand gagnant, pas les hommes, pas les corps. Il est le seul à se nourrir, aspirant lentement l’énergie vitale, l’eau qui engendre la vie, du corps de Gabriela. Il a faim Ah Puch, il n’abandonne pas, referme ses doigts calleux contre la douce main de la jeune mexicaine, ne la laisse pas se battre, encore moins fuir. Au fur et à mesure des semaines, il sent que son heure arrive, que l’humain qui lui sert de vassal, perd en force et lui laisse plus de place. Et il aime ça, le dieu de la Mort, il adore ça même et n’attends que cet instant où il pourra murmurer plus qu’une seule phrase. Un jour viendra où ce sera son moment, celui où Alejandro Flores lui laissera la couronne et retournera à la niche comme le chien qu’il a toujours été, comme l’animal qu’on a toujours muselé.

Les poumons se gorgent, le coeur se sert et sous la violence du dieu, l’humain tente de réagir, de contrer cette peur qui le submerge comme les vagues l’ébranlant sans aucun répit. Et c’est la dernière qui a raison de lui. Sans comprendre, sans s’y attendre, la déferlante brise le contact, arrête le repas du maya et envoie valser le corps de Jan comme un vulgaire fétu de paille. Le bruit sourd de la tête frappant le sable est noyé par celui des vagues qui se violentent comme en plein orage.  Assoiffé, épuisé, les yeux s’ouvrent et rencontrent l’étendue sablonneuse. Quelques secondes, c’est uniquement ce qui lui faut au capitano pour prendre conscience ce qui vient de se passer et ce qui lui hurle dans le crâne. La peur l’a endormi, la peur l’a empêché de réagir, la peur l’a… Gabriela. Et les yeux cherchent, et la tête tourne et la soif l’ébranle un peu plus alors que la gorge se sert sous la sécheresse vitale. Gab…. C’est difficile de parler, c'est rauque, ça brûle. Il a tellement soif qu'il boirait l'eau de la mer s'il s'écoutait. Gabriela… Et se relever difficilement, coude sur le sable, paumes qui suivent, genoux qui glissent, pour la rejoindre. Les mains agrippent presque trop rapidement les joues de la soldada, sèches, arides. Trop pâles. Il… Non, non. Gab… GABY, PUTÀ ! Et les doigts secouent le petit corps sans vie qui ne réagit pas. Même pas de larmes qui coulent tant le dieu s’en est délecté. Il ne peut rien faire à part regarder. Gaby… Por favor, réveille… Réveille toi. La voix devient murmure alors que les mains soulèvent la nuque pour la rapprocher du corps du capitano. Il est désolé, il ne voulait pas, il… Réveille toi… Et la supplication briserait même les vagues tant elle est remplie de chagrin.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Jeu 28 Fév - 11:16


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Au fond, inconsciemment, elle se dit qu’en ayant déclenché un tsunami, elle peut bien survivre à quelques vagues. C’est pas ça qu’il va l’achever. Le raz-de-marée lui a demandé plus d’énergie même si c’était pas volontaire. Elle se dit qu’elle peut résister au toucher du dieu maya. Elle s dit que ça va aller. Pourtant, elle a jamais rien connu de tel. Cette sensation, de cette énergie vitale qui se fait la malle. Rien pour l’empêcher, rien pour le contrer. Si ce n’est la déesse qui s’est réveillée. Elle s’est manifestée. Plus que d’habitude. Moins spectatrice. Elle s’est sentie menacée, et elle a pas aimé. Seulement maintenant, Gaby est étendue sur le sable. Inconsciente. le cœur qui bat encore, faiblement. Respiration qui l’est tout autant. Batterie vide et qui peine à redémarrer. Paupières closes, elle semblerait presque sans vie, comme ça, inanimée.
Elle perçoit à peine la voix de Jan qui, lui, a retrouvé ses esprits. Plus un appel lointain, comme d’un autre monde. Un appel qui l’atteint à peine. Elle la sent, la déesse qui soupire, qui bout encore. Petite bulle à l’intérieure de son propre corps. Humaine à bout de force, déesse compatissante, qui demande de s’accrocher. C’est pas fini. Pas maintenant, pas encore. Elle a tant à faire.
Elle se sent portée, mais n’arrive à rien faire. L’impression d’ouvrir vaguement les yeux, à peine. Elle se sent flottée, portée. Le corps si lourd, l’impression de peser une tonne. Complètement ailleurs, la môme. Pas besoin de le voir, elle sait que c’est Jan, quelque part, là, au fond.

(...)

Aucune notion d’espace, de temps. Le néant total, duquel elle revient doucement. Elle peine à bouger, à émerger. Elle se sent littéralement vide gaby. Elle sent juste une masse chaude contre elle. Une odeur qu’elle connait. Mais c’est pas Tommy. Les yeux qui tentent de s’ouvrir, mais même ça, c’est difficile. La gorge sèche, corps entier qui semble la blesser. La première pensée qui lui vient : l’envie de se retrouver à flotter sur le dos, dans les vagues, les opales fixées sur le ciel bleu. Oui, ce serait bien. La tête qui bouge légèrement, les yeux finalement ouverts, malgré une vision un peu flou. « Jan ? » qu’elle appelle. « Jan ? » voix plus paniquée, à tenter de retrouver ses pensées. Oui, c’est lui se corps chaud. Gigote à peine, juste un peu, pour mieux se coller contre lui. « tu vas bien ? » parce que les images sont floues, comme si l’enchainement que son cerveau lui proposait semblait dénué de sens.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Lun 4 Mar - 19:06



"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "



Il a pris peur, a senti son coeur se contracter, son pouls accélérer et le souffle lui manquer. Il lui a hurlé dessus, a secoué son petit corps, a espéré qu’elle revienne parmi les vivants et ne reste pas parmi les morts. Et il a vu le thorax se relever, a entendu son coeur bourdonner et a compris qu’elle était en vie, que lui ne l’avait pas encore tué. Les yeux se sont clos, le corps de Gabriela a été serré, aussi fort qu’il le pouvait, les doigts caressant la peau de la soldada en tremblant. Il a eu peur, il a cru qu’il l’avait détruite, qu’il avait tout pris, qu’il avait décidé pour lui.
Portée au delà de la plage, la tête posée contre la veste du capitano, Jan a conduit plus vite qu’en habitude, se fichant bien des feux ou des stops sur la route. Il n’y avait qu’elle qui comptait et elle avait besoin d’être hydratée, de se reposer, et surtout, de se sentir protégée. Y’avait qu’à Delray que Gabriela pouvait être en sécurité, pas avec lui. Pas avec eux.

Le corps niché contre celui de la jeune fille, à moitié endormi, les docteurs les ont tout les deux mis sous perfusion pour que l’hydratation aille plus vite. Jan aurait du prendre le lit d’à côté, se reposer mais il a refusé de quitter le chevet de la soldada. Alors près d’elle, il s’est allongé, bercé par le souffle régulier de Gabriela. Et près d’elle, il s’est endormi, le visage posé sur son épaule, l’odeur de la mer comme parfum d’ambiance. Elle sent bon, ça l’apaise.
C’est son nom articulé qui sort le capitano de sa torpeur. La mine boudeuse, les yeux plissés, il sent Gabriela bouger à ses côtés. C’est sa panique que Jan sent et entend et ça le réveille entièrement. Shhh… Estoy aquí. Qu’il lui murmure, une main contre le visage pour apaiser la tempête. Le buste se relève trop vite, étourdissement attendu, perfusion qui tire sur le bras.  Putà… Si, si ça va, ne t’inquiètes pas pour moi… Et toi ? Tu… Ça va ? Malaise tangible, ne pas savoir quoi lui dire à part s’excuser. Pourtant, le capitano tait les mots, préfère descendre du lit pour lui laisser toute la place désirée. Qu’elle prenne tout le matelas et qu’elle le vire de son existence en même temps, c’est tout ce qu'il demande.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Dim 14 Avr - 21:44


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


Môme au corps vide, épuisé. Une Gaby exténuée qui tente de tout remettre en place. Mais même les mouvements les plus petits, et les plus simples, semblent être difficile. Le corps qui fait mal, comme des foutues courbatures qui incitent à rester allonger. Mais c’est plus que ça, plus profond. «Shhh… Estoy aquí » murmure de cette voix rassurante qui la calme au moins un peu. Pas complètement, mais déjà bien assez. La main qui se glisse contre le visage, et elle laisse échapper un soupire, certaine qu’il est bien là, tout proche. Elle referme les yeux alors qu’elle le sent pourtant se redresser. Mine qui se fronce alors qu’elle tente de rouvrir un peu les paupières. «  Putà… Si, si ça va, ne t’inquiètes pas pour moi… Et toi ? Tu… Ça va ? »  Elle sent qu’il n’est plus là, sent le palpitant qui s’emballe, et les yeux qui s’ouvrent en grand, brusquement. « Jan, reviens. » à peine un murmure, et pourtant, impossible de manquer la panique qui en émane. elle tente de tendre le bras, mais c’est un râle de douleur qui s’échape de ses lippes. Elle remarque en fin la perfusion. Se demande bien à quoi ça sert. Fais chier. « Reviens. S’il te plait. » J’ai besoin de toi, qu’elle a envie de dire. Mais y’a rien qui sort, seulement sa main qui se tend un peu plus malgré la pression de la perfusion. « ça va. T’es pas gros, jan, tu peux revenir, tu vas pas m’écraser » qu’elle lache dans un soupir qui semble demander un certain effort. Les flash continuent d’affluer, et elle préférerait s’en passer. Commence à comprendre ce qu’il s’est passé. Elle aurait dû s’en douter. Comme elle se doute désormais de ce qu’il se trame dans son crâne. « Jan… ça va aller ! » qu’elle dit avec plus d’assurance. Qu’il arrête de se sentir coupable de tout. Pour le moment, elle a juste besoin de ses bras, d’un peu de chaleur. Juste un cocon rassurant, rien que pour elle.  « Je t’en veux pas. » je l’ai cherché, qu’elle veut ajouter. Ils auraient pas dû y aller trop fort. Elle aurait pas dû l’écouter. Elle aurait dû comprendre que c’était bien plus ancré.


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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Lun 22 Avr - 9:19


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "



Elle a l’air épuisé Gabriela, galère à s’exprimer comme si chaque mot lui tailladait l’oesophage. Le râle de douleur, la plainte de la gamine, tout en elle ne fait qu’attiser le feu de colère ancré dans la poitrail du capitano. Le dieu ne voulait que le protéger, pas attaquer. Il ne voulait que l’aider, pas rendre folle de douleur Gabriela. Jan tente de s’en convaincre mais malgré tout, au fond du coeur, ça pulse comme un chargeur vidé en quelques secondes. Bang, bang, bang. Ce dieu va le tuer à force de jouer avec sa propre santé.
Il ose se retourner, voit le minois épuisé de la soldada. Elle est si belle la gamine, si farouche aussi. Une vraie petite arme de destruction massive. Comme lui, comme Selda, leurs visages sont leurs plus belles défenses. On ne les imagine pas capable de ce qu’ils font, on se dit que, sous leurs traits enfantins, le coeur doit être d’or et les mains, prêtes à aider les blessés. Mais non, le coeur est en plomb et les mains, prêtes à écraser la trachée. Petites armes de destruction massives qui s’amusent de leur sourire et de leurs regards de chatons affamés. Je sais, je… sais. Que ce n’est pas de sa faute, qu’il ne voulait pas l’attaquer, que ce don, il le maudit de jours en jours, plus que le premier. Les deux derniers sont incontrôlables, régit par le dieu et le jaguar. Plus aucune force, plus aucune capacité à calmer la divinité qui bouffe tout sur son passage.

Le corps se rallonge, lui aussi à mal. Partout. Aux bras, au dos, au coeur, au crâne. Des bleus par centaines dans la tête de Flores, qui sont bien cachés mais qui, comme tout bon oedème, prennent du temps à se résorber. Le dos se pose contre le mur, les mains attrapent le petit corps de Gabriela et le hisse contre son torse. Sans les connaître, on pourrait les croire ensemble, un couple parfaitement assorti, aussi beau que létal. Est-ce un critère de sélection, à la Calavera ? La tête est posée sur son torse, les doigts caressant ses hanches sans aucun malaise. Et j’ai repris du poids. Alors ne dit pas que je suis maigre. Un peu d’humour, pour détendre l’atmosphère. Un peu de fierté aussi, de ne plus être aussi cadavérique. La maladie a foutu le camp, ça se voit, ça se sait. Et Jan ne perds jamais une chance de le rappeler à ceux qui le savaient prêts à s’flinguer. Il… J’le contrôle de moins en moins, j’ui désolé Gaby… Il s’est passé quoi ? Pour que la mer se déchaine autant et que l’enfant de l’océan se retrouve noyé par sa propre déesse ?
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Ven 26 Avr - 11:51


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
dans les lignes droites et les virages. "


« Je sais, je… sais. » elle aimerait qu’il y croit vraiment. Elle ne lui en veut pas, elle en est incapable. Elle sait que parfois, c’est l’instinct qui prend le dessus, le dieu ou la déesse qui s’énerve. Toutes les victimes de tsunami auraient pu en témoigner, s’ils ne gisaient pas dans les rues ou au fond de l’océan. Mais Alejandro, jamais elle ne pourrait lui en vouloir, même si elle le voulait. Du moins pas sérieusement. Etre énervée après lui, pendant dix minutes ou une heure, pour des conneries, oui, sans aucun doute. Mais foncièrement lui en vouloir, non, jamais. Parce qu’il est devenu l’un de ses piliers, plus qu’elle ne l’aurait cru. Plus qu’elle ne l’aurait imaginé le jour où ils se sont rencontrés.
Et enfin, il revient vers elle.
Enfin, il se rallonge. Elle était prête à glisser son minois aux traits fatigués dans le creux de son cou. Mais à la place, il se cale contre le mur, l’attrape délicatement pour la hisser jusqu’à lui. Tout contre lui. Elle grimace, mais se cale contre lui sans la moindre gêne. son Jan. La tête contre son torse, elle inspire, alors que ses jambes se replient, et que les doigts de Flores caressent ses hanches. Elle soupire, un peu plus apaisée. Ils sont bien loin de ce qu’ils ont connu. Bien loin de ce qu’elle était. De cette môme complètement apeurée qui refusait de se laisser toucher. Les contacts les plus doux qui lui avaient toujours semblé être les plus douloureux, les plus difficiles à accepter. Et voilà que maintenant, elle réclamait ce contact. Elle avait besoin de ce contact, de sa chaleur. De cette odeur qui lui était devenue familière, d’une manière bien différente de celle de Tommy, mais tout aussi importante. «Et j’ai repris du poids. Alors ne dit pas que je suis maigre. »  elle sourit malgré la douleur, relève un peu la tête, les prunelles sombres qui cherchent celles de Jan. Elle sait qu’il va mieux, et gaby, elle se sent plus légère de savoir qu’il ne la quittera pas de si tôt. « t’es juste comme il faut. M’enfin pas bien gros quand même. » qu’elle ajoute pour le taquiner en riant. « ça va, j’déconne » un baiser qui se dépose sur sa machoire avant de reposer sa tête contre son torse. «Il… J’le contrôle de moins en moins, j’ui désolé Gaby… Il s’est passé quoi ? » elle soupire, ne sachant pas vraiment par où commencer. « elle a pas aimé. Je sais pas, c’est comme si je l’avais entendu à l’intérieur. Elle a pris le dessus, je contrôlais pas. A un moment c’est comme si c’était elle qui hurlait. » la dernière fois qu’elle avait senti quelque chose d’à peu près similaire, c’est lorsqu’elle avait déclenché le tsunami. Elle avait senti la même force bouillonner dans ses veines. La différence, c’est que la dernière fois, c’est son cœur brisé qui a tout déclenché. Cette fois, la douleur a atteint sa divinité, ça l’a titillé, l’a exaspéré. Comme si elle voulait montrer au dieu, qu’elle aussi, elle était là. Bien là. « Je sais qui c’est. Elle. Chalchiuhtlicue. Elle a vraiment pas aimé, Jan. C’est comme si elle lui en voulait personnellement, tu sais, à Ah Puch. J’délire je crois. Mais ça m’a épuisé. Qu’elle s’impose autant sans que je en contrôle plus rien. »

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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Mer 1 Mai - 22:38


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Les doigts continuent de caresser les hanches de la soldada alors que son souffle se cale sur le sien. Ça fait du bien, ça calme, de se sentir apaisé et protégé par Gabriela. Peut-être que tous pensent que c’est le contraire, que c’est Jan, qui est son bouclier. Mais lui seul sait, qu’il a besoin d’elle, pour ne pas se noyer. Sans Gabriela, sans Selda, sans Trinidad et sans Joaquin, Jan n’est rien qu’une carcasse remplie par un dieu trop vorace qui n’attend qu’un instant, pour prendre sa place.
Alors il écoute, le capitano, il entend les mots de la jeune femme et les accepte sans la contredire. Elle a eu raison, sa déesse, de s’énerver pour calmer la folie d’Ah Puch. Il n’avait pas le droit, de prendre la vie de la mexicaine pour sauver la sienne. Ça ne fonctionne pas comme ça. Qu’il ait voulu le protéger, qu’il ait voulu l’aider, le vassal le comprends mais de là à porter atteinte à Gabriela… Non, jamais, plus jamais de ça. Il survivrait pas, le Flores, sans sa jolie Jimenez.

Et puis c’est le silence qui s’installe quand elle révèle enfin qui elle est. L’information s’est parée de lumière, plus d’ombre pour la soldada. Elle sait. Et dans la tête du capitano, ça explose comme une pluie de comètes. Ça lui brûle le coeur, ça lui inonde la tête. Il sait. Il sait qu’Ah Puch la connait, il le ressent comme si c’était lui, qui l’aimait. Chalchiuhtlicue. Les souvenirs remontent alors que les mots de Gabriela continue de les tisser. Les lèvres s’écrasent contre le crâne, embrasse lentement les cheveux bruns. Elle sent la mer elle aussi, comme Joaquin. Il ne lui dira pas qu'il a compris quel sentiment unis les dieux, ça la perturberait. Et il n'en sait pas plus de toute façon. Il a juste l'impression d'avoir deux coeurs qui battent, un pour Joaquin, un pour Chalchiuhtlicue. Ça tambourine comme deux tempêtes qui se rencontrent dans un lourd fracas. Ils se connaissent… Il murmure ça, sans savoir vraiment ce que ça signifie, sans comprendre cet amour que les unis. Ils se sont connus dans une autre vie et c'est ce qui importe réellement. Ça signifie aussi que Chalchiuhtlicue a réussi à l’éloigner de Buluc Chabtan, car jamais les deux dieux ont été séparé. Ils se sont toujours retrouvés. Sauf cette fois là visiblement. Je ne sais pas comment mais… Je le sens, il… Je sais pas, mais il la reconnait. Un jour ça viendra, quand les souvenirs ne seront pas que des brumes, que les images seront réelles, pas seulement illusoires. Que les sensations deviendront des mots, et les mots, des histoires. Un autre baiser, une autre caresse du bout des doigts. Repose toi, tu en as besoin… Je reste là. On trouvera ce qu’ils ont en lien, j’te promets Gabriela. J’te promets de ne plus jamais le laisser te faire du mal.
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Tu me trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et les virages. - Dim 12 Mai - 1:03


"Tu me trouveras toujours dans ton sillage,
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Elle se sent bien Gabriela, là, tout contre lui. Il l’apaise d’une manière bien particulière. Différente d’un amant, différente d’un frère. Plus qu’un ami. Toujours aussi fatiguée. Epuisée jusqu’au plus profond de son âme. Déesse qui l’est tout autant face aux évènements de la dernière heure, mais la chaleur du mexicain aide déjà beaucoup. Une présence rassurante. Une odeur qui l’est tout autant. Sa respiration calée sur la sienne, tout comme ses battements de cœur. C’est tout son corps qui le reconnait.
Elle se laisse bercer par ses caresses, pourrait presque s’endormir dans cette position, contre son torse, entre ses bras. Si ce n’était pour cette perfusion qui lui tirait le bras.

Les informations qui fusent malgré le flou de la situation. Elle ne peut que bafouiller un semblant d’explication quant à ce qu’il s’est passé. Des sentiments brouillons qu’elle comprend à peine. Des envies et des besoins qu’elle peine à reconnaitre. Une déesse puissante qui sommeille là, en elle. Déesse puissante qui a pris le contrôle une fois encore. Si rare, et si fort à  chaque fois. Et désormais, elle en a le nom. C’est clair. Sortie du brouillard. Déesse aztèque dans la lumière. Pas de souvenirs, juste un nom. Rien de plus. Juste des émotions brouillés, comme une nouvelle puissance qui bout dans ses veines.
Baiser qui se pose sur le haut de son crâne, et elle sourit, la môme. Elle sourit comme une gamine un peu trop innocente, comme si les évènements étaient déjà loin derrière. Sourire attendrissant et renversant sur les lippes alors qu’elle se cale encore un peu plus contre lui. Si elle refusait d’être touchée, sn contact est désormais devenu un besoin, et une véritable source de bien-être.  « Ils se connaissent…  » un murmure alors qu’elle redresse un peu la tête pour trouver son regard. « comment ça ? » la tête qui repose sur Jan en espérant avoir une réponse, pourtant pas certaine d’avoir beaucoup de plus de  détails. Ils avancent à tâtons, chacun d’eux, les réincarnés. C’est à peine si elle se souvient de tout ce que son père lui racontait. Elle sait qu’un jour, il y aura des souvenirs, il y aura pas plus. Mais pas de deadline. Pas de préavis. «Je ne sais pas comment mais… Je le sens, il… Je sais pas, mais il la reconnait. » se demande ce que ça veut dire, ce qu’ils ont été. Dans leur première  vie ou dans les suivantes. Ce srait pour ça qu’elle a fait confiance à Jan ? Que c’est passé aussi finalement malgré tout, malgré ses difficultés à se lier ? « J’espère qu’ils se détestaient pas. » sourire amusé pour tenter de se la jouer amusée, mais ça l’effraie un peu. Elle veut pas que ça change avec Jan. Elle veut pas s’éloigner, ni le voir s’éloigner. Mais son baiser la rassure, ses doigts qui continuent de glisser sur sa peau aussi. « Repose toi, tu en as besoin… Je reste là. On trouvera ce qu’ils ont en lien, j’te promets Gabriela. »  « Promis alors. » plus pour elle-même qu’autre chose. Elle tire un peu sur le drap. Et surtout, elle attrape les bras du mexicain, pour qu’il l’entoure, qu’il ne la lache pas. Elle se rallonge, contre lui, la tête calée sur l’oreille, mais aussi contre lui. « Bouge pas. » comme si sa présence allait accélérer sa récupération, plus que cette foutue perfusion.


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