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Power (dis)play (Selda)

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Power (dis)play (Selda) - Dim 10 Fév - 19:59



Power (dis)play


Elle ne devrait pas faire ça. Définitivement pas. Elle le sait, elle le sent, et pourtant elle a traversé les différents quartiers qui séparaient son appartement dans Historic District, des recoins lointains de Delray Hollow. Elle a marché, parce que ça lui permettait de réfléchir et éventuellement de rebrousser chemin si elle se rendait compte que l’idée était stupide. Mais elle sait que l’hypothèse qu’elle veut vérifier est la pire du monde, et pourtant elle veut quand même la passer au crible des risques à peine exagérés. Loin d’imaginer que, le temps qu’elle traverse la ville d’un pas assuré, son cousin a combattu de son côté dans Industrial District et qu’au moment où il se retrouve dans une rencontre du deuxième type (celui des hommes et des poings), elle aborde les rues limitrophes de Delray, elle a enchaîné bien trois clopes et avance désormais mains dans les poches de son long manteau. Les talons claquent sur les dalles de la rue principale et la voilà qui pénètre par le sud dans un territoire où elle n’a clairement rien à foutre, si elle tient à conserver sa tête sur les épaules et son joli minois intact.

Un cliquetis familier lui indique qu’on l’a déjà reconnue et qu’on est sur le qui-vive face à elle. Et, calmement, la voilà qui esquisse un mouvement de la tête en arrière, histoire d’écarter ses mèches de sa vision et de toiser l’outrecuidant qui met en joue une Duchesse du Royaume. Une déesse qui plus est munie d’une pierre en forme de croissant de lune dont elle veut tester l’efficacité. Tenant fermement l’objet, par instinct et par souvenir d’existences où elle en avait été maîtresse, elle s’éclaircit la voix et plante ses yeux dans ceux de son hôte de peu de politesse, pour lui ordonner, en haussant la voix par dessus l’espèce de musique de fond (sorte de bourdon grave et mystique) qui s’est lancée dès qu’elle a mis les doigts sur le minéral : « Baisse ton arme et n’essaie même pas de me toucher. Je mène une expérience. » Un rictus mesquin s’étire sur ses lippes dès lors que l’homme semble obligé par une force invisible à obéir à l’injonction, à sa grande horreur. Alors qu’il commence à jurer par tous les saints, la rouquine enchaîne : « Appelle un de tes supérieurs... appelle... ouais appelle Miralles, dis-lui qu’il y a quelqu’un qui veut lui parler. » et l’autre d’obtempérer, à son corps défendant.

Le temps que la calavaurienne arrive, Sinead estime qu’elle peut s’allumer une cigarette et la voilà qui lâche donc la pierre pour sortir son paquet, son briquet, une clope, et embraser l’extrémité. C’est ainsi qu’elle accueille la sicaria ennemie de toujours, en fumant et en glissant une main dans la poche droite de son manteau, ne serait-ce que pour se prémunir de l’autre imbécile qui la flanque. « Ben alors, Selda, pas foutue de venir toute seule ? Bonjour Ducon, au revoir Ducon, va voir ailleurs si j’y suis, et fissa. » et ce, toujours avec la musique de fond qui rend le tout à la fois assez épique, et assez ridicule. Elle lâche la pierre, pour éviter de l’utiliser au maximum (elle ne sait pas si elle a un nombre d’usages limités justement) et lève les mains en l’air, histoire de montrer à Miralles qu’elle est certes armée -le flingue se repère au holster- mais qu’elle vient discuter pour l’heure : « Je viens par courtoisie, je crois qu’on aurait intérêt à discuter. » Et de glisser les mains de nouveau dans les poches de son manteau, comme si de rien n’était.


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Power (dis)play (Selda) - Mar 12 Fév - 18:55


- we believe in annoyed at first sight -


Emmerder Ruben est devenu une passion à part entière depuis qu'il la suit. Surtout quand c'est l'entraînement qui les aligne l'un en face de l'autre et l'agilité de la plus jeune qui lui file l'avantage. Elle y met du coeur à cogner, un peu trop sûrement, encore en train de sautiller comme une furie quand le plus âgé reprend son souffle. Plus la forme de sa vingtaine, elle aime à le lui faire noter, même si faut l'avouer, elle le connaissait pas à cette époque-là. Il a sûrement rien demandé, faut dire, la sicaria lui a été imposée tout comme la réciproque est vraie. Mais pas réceptif, le mec, à ses silences et ses oeillades condescendantes. Pas non plus à ses remarques acides auxquelles il se contente le plus souvent de sourire. Rien d'pire que ça, les abrutis qui pensent que l'indifférence est le meilleur des mépris. Elle a jamais compris ce délire, Selda, du genre à écorcher ceux qui l'emmerdent, les repousser et s'assurer qu'ils n'y reviendront pas deux fois. Mais ça marche pas, avec le sicario qui la talonne dès qu'elle esquisse un pas. Encore un miracle qu'il s'arrête sur le seuil des chiottes quand elle s'éloigne. Même si l'idée de se tirer en faisant mine d'aller pisser un coup l'a bien travaillée l'premier jour, en sentant que le calvaire ne faisait que d'commencer. A croire que le commandante lui a promis de sacrés trucs pour qu'il devienne son ombre. Sûrement que c'était pas à prendre autant à la lettre, non plus, c'qu'elle lui a dit, d'ailleurs. Alors, forcément, quand Rafa s'pointe au club de boxe et s'dirige droit sur elle, paroles mécaniques arrachées aux lèvres du soldado, l'issue de secours qu'elle y voit n'est qu'éphémère. Bouteille d'eau reposée brutalement, joues encore rougies par l'effort, elle demande pas son reste en enfilant son sweat et en remontant la fermeture sur sa peau encore humide. A même pas prendre le temps de remettre un jean, calant son flingue à l'arrière de son short, comme si s'barrer le plus vite possible était primordial.

Sauf que mierda, à peine quelques pas rapides dans les ruelles qu'déjà sa voix la rattrape. « Tu crois que j'vais faire quoi, au juste, t'as peur de quoi, puta ?! » Qu'elle gueule, espoir dévasté par Ruben qui lui lance une blague à la con, du genre, tu comptais pas partir sans moi, quand même. Si, Ruben, elle comptait partir sans toi. Elle en a les nerfs qui démangent et les prunelles qui s'assombrissent sous sa frange. Chair en ébullition qui ne percute rien du froid ambiant. Enjambées qui dévorent la distance vers la position désignée par Rafa. Quelqu'un qui veut lui parler. 'Pouvait pas faire plus explicite. Aurait dû faire plus explicite.

Immobilisme forcé en prenant à gauche et en ancrant la rouquine du coin de son champ de vision. Instantanément, c'est le trait qui se crispe, les mains qui sortent des poches du sweat par réflexe, menacent de se diriger d'instinct dans son dos. Apparition qui lui fait l'effet d'une gifle, faut pas deux secondes pour que l'aversion ne se mette à ruisseler dans ses veines. Elle a les sens aux aguets, à la dévisager qui fume tranquillement, comme en terrain conquis. A dégager Ruben dans une facilité trop déconcertante, bourdonnement flanqué aux oreilles de la sicaria qui s'demande si elle choperait pas des acouphènes. Et l'pire, c'est qu'il se barre. Sans broncher. Un demi-tour et puis s'en va, aussi simple que ça. A s'demander s'il est de mèche dans cette rencontre de mierda. « Tu t'es paumée ? » Première chose qu'elle crache, bombe à retardement collée au poitrail. Tout qui s'mélange, de l'agacement que l'ancienne courtisane a toujours su éveiller au fond des entrailles, à la mauvaise surprise de la trouver là, qui la fait demander, qui plus est. Elle a encore à la joue droite le souvenir du coup reçu, une semaine plus tôt, à son évocation devant Jan. Les doigts qui fourmillent mais restent pour le moment calés contre ses cuisses, le silence qui retombe. Elle comprend pas c'qui se passe, tente d'analyser la situation mais tout lui échappe. De sa présence ici à la réaction de Ruben. De ses mains qui s'élèvent, oeil noir qui ne perd rien de l'arme sagement rangée, à ses mots déconcertant. « Tu t'emmerdes à c'point, qu'tu viens m'les briser avec ta courtoisie ? » Pas foutue de faire semblant, quand ce sont deux décennies d'animosité née des rancunes paternelles qui la font vibrer. Rester à distance, ça non plus, elle peut pas, pas quand la rousse débarque sans prévenir sur son territoire.

Alors, elle avance. Sans s'presser, juste suffisamment pour s'planter bien en face d'elle, darder sur elle les prunelles étincelantes présageant que non, Selda n'est pas encline à discuter. Tout au plus à passer son chemin, en rangeant ses poings, parce que Flores ne le pardonnerait pas. Mais discuter. C'est presque physiquement impossible, sur le coup, au point où ses mâchoires mettent quelques secondes à se détendre suffisamment pour laisser filer quelques mots. « Et de quoi tu voudrais qu'on discute, Reed ? De tes pulsions suicidaires à débarquer ici ? » Rictus qui détend les commissures, menton arrogant qui se lève un peu, à contenir l'amertume tant qu'elle le peut.
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Power (dis)play (Selda) - Mer 20 Fév - 16:08



POWER (DIS)PLAY


Les prunelles s’ancrent dans celles de la fille de l’ennemi. Parce qu’après tout, Selda Miralles n’est devenue une ennemie que parce que leurs pères se sont toujours considérés comme des ennemis -aux yeux de Sinead, en tout cas. Leur querelle n’a pas été souillée de traces de sang supplémentaires et leurs paternels se sont éteints sans néanmoins solder l’hostilité ambiante qu’ils ont transmise à leurs filles en héritage. Alors, en pleine guerre des gangs, si Sinead veut réussir à apaiser le climat global, il faut qu’elle fasse la paix elle-même avec sa principale némésis -pas la vraie déesse, elle et Sybille s’entendent à merveille. C’est ce qui explique qu’elle mette les pieds dans un quartier évidemment hostile à sa présence, qu’elle mette sa propre vie dans la balance alors que la logique lui dicterait de rester éloignée de ce territoire.

Mains glissées dans les poches de son manteau, elle reste à quelques pas prudents de la sicaria. Parce qu’elle connaît l’adversaire et qu’elle sait qu’elle peut être aussi prompte qu’elle à sortir le flingue, le verbe ou la machette, selon les situations. Et rien ne dément ses certitudes alors que la brune aboie comme un roquet, petit et voulant se faire dix fois plus menaçant qu’il ne l’est de prime abord. Pour l’heure, le bourdon s’est tu, puisqu’elle n’a pas pris la pierre dans la main. Intéressant, comme ambiance un rien mystique, hein. Elle a fini par s’y faire. Mais dans le silence, elle dévisage Miralles et esquisse un sourire carnassier à l’adresse de la prophétesse. « Oh, Selda. Tu sais très bien que c’est pas toi qui me tueras. » Elle bluffe. Comme jamais. Parce qu’elle n’en sait toujours rien, de qui lui ôtera la vie. Malkina Pouchkine n’a toujours pas accédé à sa requête, notamment parce que l’on ne peut pas vraiment forcer les visions et ça, Sinead a bien dû s’y rendre à l’évidence. Néanmoins, elle bluffe. Elle sur-joue l’arrogance pour éviter de montrer qu’elle sait à quel point sa position est précaire. « Je suis venue te parler de ton père. Et du mien. » Ça plante le décor au moins. Les mains quittent ses poches, l’une passe dans ses cheveux roux -faudrait qu’elle prenne rendez-vous chez le coiffeur, tiens- et l’autre pend mollement le long de son corps. « Ils sont morts, Selda. Il sont morts, et avec eux, devrait mourir leur vieille querelle qui ne nous concerne pas vraiment, même si leur sang coule dans nos veines, non ? »  Et c’est une déesse de la guerre qui tient ce langage. L’hôpital qui se fout de la charité, oui. Un pas, deux pas, la nouvelle Duchesse se rapproche de la Sicaria. « Je ne suis pas sûre que leurs plus grands espoirs pour nous étaient que nous finissions nos jours dans un bain de sang pour régler leur différend. » Une déesse de la guerre, qui est pour enterrer la hache rougie du sang des pères. Coup d’œil dubitatif à la brune : la rouquine est prête à remettre sa main dans sa poche fissa, si jamais il vient à son hôtesse de la menacer de son flingue. Son autorité toute martiale suffira-t-elle, déjà, à asseoir les bases de cette trêve ?


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Power (dis)play (Selda) - Mer 20 Fév - 18:55


- we believe in annoyed at first sight -


Toujours la même chose. La silhouette de la rouquine plantée devant elle, et l'écho paternel flanqué aux tympans. Fou ce qu'une simple présence peut raviver comme réminiscences. De ces soirées à se faufiler au Mezcal, l'entendre râler sur ce type que Selda n'avait jamais vu. Juste un nom et les jurons du padre, tout ce qui lui a fallu au fil des années pour s'mettre à ruminer elle aussi. Vivre la haine par procuration, dans ses cordes, à la gamine. Toute manière de tisser le lien avec Vicente semblant bonne à saisir, à tester. Et étrangement, en cultivant sa hargne à l'égard de la Reed, elle se sentait proche de son père. Et même s'il la regardait de moins en moins, à mesure qu'elle prenait de la place dans les rangs, qu'elle semblait pas le remarquer, c'est quelque chose qui lui est resté. Aisé, d'enrager après Sinead, distance imposée par leur clan respectif. Cultiver une haine froide, de plus en plus irréelle et démesurée à mesure que le temps passait, que leurs chemins se croisaient pas. Oublier jusqu'aux raisons, comme si c'était inné pour les nerfs de s'hérisser à sa seule évocation. Complètement con, probablement. Truc à pas lui dire, qu'personne s'est jamais osé à lâcher en sa présence, de toute manière. Un brin pathétique, de s'échiner à se trouver des points communs avec le sargento désintéressé de sa progéniture. N'empêche qu'elle s'est jamais posé la question d'savoir si ça en valait la peine. Que tout éclat incendiaire consumant ses veines était bon à porter.

Elle perd rien de ses gestes et de ses mimiques, dans l'attente d'une réponse, à contempler son sourire s'étendre deux fois plus que le sien encore. Agacement qui titille les entrailles, remarque qui a le mérite d'attiser un rictus. « Ne me tente pas trop. » Pourtant, sûrement que la rouquine a raison, interdiction désormais ancrée dans la carne de la sicaria, armes qui ne pourront se braquer sur elle. Pas envie de connaître l'issue d'une telle connerie, aussi plaisante semble l'idée maintenant que la déesse se tient si près. Plaisir éphémère trop rapidement couplé à la rancune de Flores, elle se retient d'y penser. Ne doute pas une seconde de la posture délicate actuelle de Jan, du peu de reproches qu'il aurait l'énergie de lui adresser si elle venait à déraper. Et faut croire que tout est voué à menacer sa patience déjà ébranlée. Elle sourit plus, dès que la prétendue raison de sa venue s'exprime plus clairement. Quelque part, ça a toujours eu un côté satisfaisant, d'se dire que pour une personne sur cette Terre, elle était la fille de Vicente Carvallo. Quand bien même était-ce Sinead Reed. Liberté prise de parler ouvertement du géniteur sans se camoufler. Là où la pudeur a toujours été de mise avec les autres. Certainement parce que c'était elle, justement. Pas pour autant que ce qu'elle avance lui plaît, pupilles qui scrutent ses mains, comme si elle s'attendait à une diversion verbale pour mieux la poignarder. Adrénaline qui se disperse, sans doute que l'entraînement a eu du bon, éreintant suffisamment les nerfs pour apaiser d'un poil ses réactions.

Frisson dégringolant dans sa nuque. Ils sont morts. Elle ose. Et ça lui traîne tellement dans le crâne, ces derniers temps plus qu'avant, ce deuil difficilement fait, que son coeur s'écrase un peu plus violemment contre ses côtes. Déstabilisée pour de bon, si c'était le but, c'est un franc succès. Parce qu'elles les ont perdu successivement, à peu de choses près. Que derrière ses traits qui se ferment, c'est dans les iris sombres que ça se dessine. Elle s'y est pas fait, Selda, toujours pas. Et en parler, elle a du mal. Pas légitime pour le faire, en réalité. Pas d'raison de chialer pendant dix plombes la mort d'un supérieur. Mais Sinead sait. Et l'entendre le dire, ça rend aux choses toute leur atroce réalité. Tout le corps qui se crispe quand elle approche, qu'elle s'arrête pas. Et ça s'entrechoque dans son crâne, à Selda. Pas sûre d'avoir jamais cerné les espoirs de son père à son égard. Pas sûre qu'il ait jamais su qu'elle était sa fille. Pas encore consciente que si, il était bien au fait, et d'puis sa naissance, même. Silence dans la trachée écrasée, méfiance flanquée au regard. Et finir par l'attraper, la Reed, la retourner en lui coinçant le bras dans le dos, menacer de lui arracher les muscles au moindre geste trop brusque. A la coincer entre le mur le plus proche et son corps qui n'est que brutalité refoulée. Et répandre ses paroles à son oreille, mèches rousses lui chatouillant la joue de manière désagréable. « Parce que tu penses que j'en ai quelque chose à foutre, qu'ils se retournent dans leur tombe ? T'es trop sentimentale. » Pression plus ferme contre le poignet qu'elle malmène, flirtant à la pointe des omoplates. « Va pas me faire croire que tu pensais gagner du temps avec cette connerie. » Petit problème de confiance de base, sûrement que même avec toute la volonté du monde, elle n'arriverait pas à faire semblant de la croire. Palpitant qui tambourine, s'écrase contre le dos de la rouquine, à tenir ses nerfs, à éviter de commettre un impair. « J'serais pas allée te chercher dans ton putain de quartier. Pas question d'bain de sang, jusqu'à ce que tu débarques ici. » Et y'a tout qui s'en mêle. Jusqu'à la colère née de ces leaks ayant exposé le lien avec Jan. La famille de Jan. Raison mise à mal par la proximité, elle doit se faire violence pour tenir les pulsions furieuses qui l'animent. « J'peux que te conseiller de réviser tes approches douteuses. » Incertaine sur la conduite à tenir, lutte interne pour ne pas vaciller, pour ne pas se faire plus menaçante qu'elle ne l'est déjà. Sûrement la première fois qu'elle tient aussi longtemps sans luxer une épaule. Sans prendre de décision, et ce que ça l'emmerde, ce que Jan l'emmerde. « Qu'est-ce-que tu veux vraiment, Sinead, j'suis curieuse. »
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Power (dis)play (Selda) - Jeu 21 Fév - 16:57



POWER (DIS)PLAY
L’avait-elle vu venir ? Probablement pas : dans ce tango dangereux, seule la sicaria peut connaître des bribes de l’avenir. Sinead est ainsi bien attrapée -au sens littéral comme au sens imagé- lorsque la vivace Selda la retourne et la maintient fermement contre le mur en briques de la ruelle. Elle la laisse la presser, d’abord de stupeur, ensuite par ruse : il s’agit de la laisser prendre confiance en sa poigne. Faisant face à l’immeuble, la rouquine sourit donc malgré sa fâcheuse posture. Hôtesse d’une déesse qui maîtrise les émotions martiales, Sinead sonde celles de son adversaire : Miralles déborde par tous ses pores, étonnant sa visiteuse des contradictions qui s’y mêlent sans qu’elle ne parvienne à se les expliquer. Le rictus s’étire encore, alors qu’elle sent les battements du cœur de Selda dans son dos, et qu’elle a l’impression qu’ils lui traversent le corps pour s’imprimer sur les siens propres.
On la somme, elle l’intruse en ces terres, de fournir des explications, et des sincères de surcroît, niant la crédibilité d’un baratin pourtant si bien servi. Le visage toujours contre les briques, la Duchesse joue avec le feu qui danse sous la carne de la Latina : « Qu’est-ce qu’il se passe, Selda ? « Qu’est-ce que tu veux ? » T’es sérieuse ? » commence-t-elle sans répondre réellement. Provocatrice, elle chatouille et titille la patience de l’Ire brune en posant une question en guise de réponse. C’est qu’elle veut gagner du temps.

Si elle bouge, elle n’a aucun doute là-dessus : Selda lui brisera le bras, d’un coup sec et net, mais il sera en tout cas brisé et les muscles pourraient bien avoir du mal à se contracter par la suite. Or, un bras, pour de nombreuses choses, c’est quand même utile, on ne peut pas le nier. Elle reste docile donc, la rouquine, en termes de mouvements figés : si elle pouvait mettre sa main dans sa poche un instant, elle pourrait lui donner des ordres qui seraient obligatoirement suivis malgré l’hostilité évidente. Mais pour cela, il faut se dégager de sa poigne, rendue inextricable par la fureur d’être outrancièrement humiliée sur son territoire. Il va donc falloir déstabiliser Selda Miralles comme elle peut, et ça tombe bien parce que c’est presque un don inné chez la rousse. « T’es frustrée ? », renchérit-elle alors que quelques secondes à peine espacent ses deux phrases. Elle ricane doucement et regarde par dessus son épaule, sourire goguenard sur les lippes, se dévisse donc les cervicales, tout ça pour dévisager le quart de visage de la brune qu’elle perçoit.

Et pour donner le coup de grâce, avec un sourire immense.
« On va pas rester là 107 ans non plus, chérie. Décide-toi : tue-moi, embrasse-moi, fais quelque chose, on s’ennuie. »
Il en faut du cran pour fanfaronner quand on n’est clairement pas en position de dominer. Elle ne sait pas, Sinead, que ce qui retient potentiellement la main de son adversaire, c’est l’ombre de celui qu’elle croit encore capitano, son cousin. Elle ne sait rien du dilemme interne de Miralles. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a intérêt à garder toutes ses forces et ses dons divins pour un cas de force majeure, et pour l’heure, elle se rit de la mort et brave Thanatos en évoquant Eros (pas les vrais dieux, hein, manquerait plus que Salducci* se pointe comme une fleur dans ce tableau aux allures de danse macabre.). Alors elle s’avance vers les lignes ennemies avec un flegme presqu’anglais et flirte avec des conséquences qui pourraient bien être dramatiques, si la digue retenant la haine de Selda venait à céder et qu’elle ne parvenait pas à la faire tétaniser de peur assez vite. Elle joue avec le feu, Sinead, presque en hommage posthume à sa Reine qui le maîtrisait.




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Power (dis)play (Selda) - Jeu 21 Fév - 19:59


- we believe in annoyed at first sight -


Pas le genre à grogner sans faire claquer les crocs, grande première pour la sicaria qui n'a jamais si bien tenu ses nerfs qu'à ce moment-là. Loin d'être évident, pourtant, position de force dans laquelle ne transparaît que trop sa faiblesse. A l'égard du frère dont elle ne partage pas le sang, pas comme elle, mais dont elle ne peut trahir la confiance. Situation délicate, trop pour le self-control qui se fait doucement la malle. Pas forcément plaisant, de la maîtriser pour quelques minutes, quand la raison sursaute et la pousse à s'arrêter, brider la volonté de faire mal, pour de bon. Effleurer les désirs d'une vie, sans les assouvir. Se brider, c'est pas son genre, mais ça n'a de cesse de percuter ses méninges. Peut pas faire semblant d'pas savoir, Selda, comme elle l'a pourtant suggéré à l'ancien capitano. Peut pas prétendre d'avoir zappé que la rouquine est sa parente, et qu'on ne touche pas à la famille. Bien placée pour le savoir, la brune qui porte dans sa colère la rancune d'un père. Alors, les mâchoires se crispent, les canines crissent sous les lèvres quand elle s'évertue à rester immobile. Lèvres de la déesse qui s'agitent, quand elle n'entend qu'à moitié, obnubilée par la tournure que prendront les événements. Compte à rebours enclenché depuis un peu trop longtemps, à tenir sa position sans bouger d'un centimètre. C'en deviendrait risible. Tueuse qui ne sait que faire, retenue titillée, qui s'éparpille à mesure que seules les respirations rythment l'échange.

Et elle sait pas combien de secondes ça dure, exactement. A rester là, tenant les envies redoutables sans pourtant daigner relâcher son emprise. La chasser, tout c'qu'elle pourrait faire, la forcer à s'barrer, retenir à quel point elle n'est pas la bienvenue ici. Pas de fracture, pas de contusion. Rien. Miralles qui tangue derrière ces entraves contre-nature. Et p'tetre que si Sinead la fermait, elle parviendrait à assembler ses idées. Mais elle s'arrête pas. Jamais, semble-t'il. Pas d'limite à agiter ses provocations quand la sicaria se fait plus pressante dans son dos, étau de moins en moins sensible au compromis. Contempler le désastre et fermer sa gueule. Traits qui se dévoilent dans sa direction quand Reed parvient d'une manière ou d'une autre à lui offrir un sourire outrageusement moqueur. Frustrée. Et elle a l'impression que c'est un jeu, un jeu tordu pour la faire vriller davantage, à s'demander si des pulsions masochistes se mettent à animer l'ancienne courtisane. Poigne qui se resserre, lèvres qui ne se descellent pas, quand les mots lui manquent. Désorientée, la dernière remarque sonne comme une injure aux esquisses de bonne volonté qu'elle tâche de regrouper. Concentration à s'en perdre les prunelles dans celles de Sinead, douleur se promenant sous la chair contractée, tétanisée par l'irritation qu'elle suscite chez elle. Et sûrement qu'elle n'était déjà pas calme de base. Qu'elle ne l'est pas tout court, depuis des mois. Apogée ce soir, à mépriser l’irascibilité au profit d'une maturité qui ne lui sied qu'à moitié. Tue moi, embrasse moi, ça se répète inlassablement, première proposition alléchante qui fait résonner plus fort l'organe meurtrier, disperse ses battements de manière rapprochée. « Parle pour toi Reed, j'ai toute la nuit. » Affaire d'égo, à se faire aussi mielleuse qu'elle, à venir appuyer le menton sur son épaule et incliner la nuque pour mieux la contempler. Sourire qui décrispe les commissures pour dérider les traits, quand les prunelles étincellent de désastre refoulé. « J'croyais que tu voulais me voir, hm ? » Et glisser une seconde main dans les mèches cuivrées, dégager le visage en étendant son territoire. Faire de l'attaque un avantage, au lieu de patauger dans l'indécision. Faut bien tenter de remporter cette course à l'ascendant qui la bousille depuis qu'elle est arrivée. Ennui que la belle évoque, qui reste collé en travers du crâne de la sicaria juste à côté de l'appellation chérie. A s'demander si Sinead n'est pas née simplement pour l'emmerder au plus haut point. « Si tu trouves que trois minutes à peine, c'est déjà long, j'plains tes copines. » Arme qui pèse lourd, trop lourd, dans le bas du dos, tentation lui hérissant l'échine, magma pulsant sous les tempes.

Tue moi. Invitation qui fait frémir l'épiderme jusqu'au creux de la nuque. Violence collée aux gestes, demi-tour forcé de la Reed que la Miralles ne laisse respirer qu'une seconde. Carcasse qui vient peser lourd contre ses côtes, tête à tête qui se poursuit de part et d'autre des faux sourires. Une main glissée dans son dos, sous le sweat, effleurant le flingue du bout des doigts, frisson remontant le long des phalanges. Embrasse-moi. Et retenir son souffle, oscillant d'une option à une autre. Enfermer la poignée au creux de sa paume. Ne pas dégainer. Ne pas dégainer. Mantra qui s'imprime dans les neurones dociles, ou plutôt sévèrement attachés au commandante, quand la seconde main flirte avec la trachée, à se glisser dans le cou. Fais quelque chose. Et les plombs finissent par sauter. Pas de détonation dans la ruelle, si ce n'est la patience qui implose au fond de son poitrail. Baiser offert sur la requête mesquine, lippes conquérantes s'appropriant celles de l'ennemie, elle en a l'être entier qui vrille, Selda, à embrasser Sinead de toute cette hargne inexprimée.
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Power (dis)play (Selda) - Jeu 21 Fév - 23:01



POWER (DIS)PLAY


Les émotions contradictoires se font la guerre chez la sicaria, quoi qu’elle parvienne à cracher. Et Sinead de sourire de plus belle, alors qu’elle s’est jetée dans la gueule du loup toute seule, sans qu’on ne l’y force. Les soupçons sur les pulsions suicidaires ne sont pas totalement erronés, il y a quelque chose chez Sinead, chez Nemhain, qui ne se pardonne pas vraiment d’avoir survécu à la Reine et amie. Quelque chose qui veut poursuivre les idées stupides, pour voir où ça la mènera. Mais là où elle voulait sentir la morsure froide d’un flingue contre sa tempe, ce frisson d’adrénaline qui se réveille aux portes de la mort, elle est presque frustrée, en écho à ses propres paroles.

Presque.

Parce qu’à l’agacement de ne pas voir la chienne mordre au bâton qu’on secoue sous sa gueule, il y a l’adrénaline et l’excitation qui pointe lorsque la prophétesse attaque d’une toute autre façon, après avoir raillé. Le fiel de l’hostilité se traduit par des mouvements secs, violents, et les pupilles de la rouquine s’étrécissent lorsqu’elle se fait retourner, dos au mur cette fois, et qu’elle perçoit, une seconde à peine, la main de la sicaria qui file dans son dos, probablement pour s’emparer de son arme. Oh non. Oh non, elle ne la sortira pas. Maintenant lâchée, la furie cuivrée profite de leur proximité pour enlacer l’adversaire de son bras ankylosé, s’emparer fermement du poignet de la brune et l’empêcher de dégainer l’arme. Les billes se croisent tandis que l’autre main de la tueuse effleure la gorge pour finalement caresser le cou. L’assiette vacille et bouleverse tout, leur équilibre hostile, leur haine familiale, leur presque combat. Volent en éclats les espoirs d’assassinat et c’est aux lèvres qu’elles s’attaquent, Sinead anticipant à peine l’action de Selda, mais y répondant avec la même hargne et la même fureur. La main libre, celle qui ne tient pas le poignet armé, se hisse jusqu’à la nuque de Miralles et la presse contre elle davantage tout en continuant à l’embrasser, comme si respirer était devenu quelque chose d’inutile.

Quel est le con déjà qui écrit que de la haine à l’amour il n’y a qu’un pas ? Parce qu’il s’est bien fourré le doigt dans l’œil, jusqu’au coude. Il n’y a pas d’amour dans ce baiser enragé qu’elles s’échangent. Pas entre elles, en tout cas. Mais la tension accumulée cherche à s’échapper, à s’exorciser, et puisque ce ne sera pas dans le sang… Quoique. À se dévorer la bouche, elle a le goût du sang sur les lèvres, Sinead, lorsqu’elle reprend son souffle et rouvre les yeux sur Miralles. Un peu trop enjouées ? un peu trop sauvages ? À voir. Un sourire sincère qui étire une nouvelle fois ses lippes, alors qu’elle se perd un instant dans les prunelles sombres de l’embras(s)ée : « T’embrasses bien, putain. » Léger hochement de la tête appréciatif. La verve agressive a reflué. Et la provocation revient au galop, alors qu’elle raffermit un peu sa prise sur le poignet toujours bloqué dans le dos de la sicaria. « Deuxième round ? » Le mouvement de son sourcil droit (haut - bas - haut - bas), furtif certes, ne laisse aucun doute sur la proposition. Pour l’heure, le test de la pierre récupérée au cimetière est remis à plus tard, elle a trouvé quelque chose de bien plus important à faire. Pardon, quelqu’un de bien plus important à se faire.

Et parce que le karma est une pute, un son de cornemuse retentit, lui arrachant un râle de dépit alors qu’elle lâche sa proie si bien ferrée pourtant, et fouille ses poches pour sortir son téléphone portable et regarder l’écran. Son visage change du tout au tout. « Faut que je prenne ça. », s’excuse-t-elle à peine alors qu’elle décroche et qu'elle se détourne de la sicaria dont elle s’éloigne de quelques pas.

[ ellipse super subtile / ce qu’elle raconte au téléphone avec Liam ]
- eavesdropping PAS DU TOUT accepté joaquin (genre) -

Le cœur tambourine de façon bien plus frénétique qu’auparavant lorsqu’elle raccroche et qu’elle repose les yeux sur Selda. Ébranlée, elle essaie de ne pas le laisser voir, mais c’est probablement peine perdue. Mais elle tente, quand même. Elle inspire une grande bouffée d’air par les narines, souffle, et se passe une main dans les cheveux ébouriffés par le baiser fougueux et la panique : « Va falloir qu’on remette la sauterie à plus tard., commence-t-elle sur un ton léger, avant de plomber l’ambiance, Tu sais ce que foutait Flores dans Industrial District, ce soir ? » Parce qu’elle a reconnu sa voix, à cet abruti de cousin. Et que ça pue beaucoup trop la merde, cette histoire.



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Power (dis)play (Selda) - Dim 24 Fév - 17:33


- we believe in annoyed at first sight -


Drôle d'étreinte, d'une entrave à une autre, main contrainte à l'impuissance dans son dos, proximité des corps déchaînant les passions qui, à défaut d'être assassines, s'élancent sur d'autres horizons. Et enfin un sujet sur lequel elles semblent s'accorder, parce que Sinead réplique sans hésiter, égalité arrachée à l'ardeur du baiser. Et sûrement qu'elle n'en a pas conscience, la rouquine, du service immense qu'elle lui rend, à agir ainsi. Tant obnubilée par la rage qui se dissémine entre leurs lippes vindicatives, que frapper, gueuler, sortir son flingue ne sont plus que des options secondaires. Alors elle s'agrippe, Selda, doigts qui migrent de la racine du cou jusqu'à se perdre entre les mèches flamboyantes au risque de s'y brûler. Raison qui se consume, pas de recul, pas de résistance, et le souffle qui se perd à trop se dévorer les lèvres. Sûrement pas comme ça qu'elle aurait pensé que ça se finirait, fureur des esprits migrant jusqu'aux nerfs pour tout bousculer de manière téméraire. Embrassent comme elles mordent, s'alignent autant qu'elles blessent, si ça n'a rien d'une réconciliation au moins l'échange scelle-t'il la trêve fugace. Personne n'en est encore mort, de suffoquer sa colère de cette manière, brûlure ancrée dans les poumons à tout réprimer, et tout rejeter dans un langage corporel qui déraille. Peut pas dire que ça la laisse indifférente, quand ses paupières se soulèvent et que les billes noires se révèlent. A contempler la tronche ébouriffée de Sinead, laisser ses doigts retenir leur frénésie et relâcher leur prise, coeur battant à tout rompre. Pas vraiment capable de sourire, trop décontenancée pour ça, faut quelques secondes pour percuter que le ton a changé. Mouvement de nuque pour rejeter ses mèches sombres en arrière, celles qui se battent sur ses joues de manière désordonnée. Elle peut pas réprimer le rictus qui monte, quand une oeillade réaligne les prunelles. « Ouais, je sais. » Le compliment pourrait être retourné, vu l'effet que ça lui a fait, mais pas l'genre de la sicaria. Pourtant, elle a la voix un peu plus rauque que d'ordinaire, et sûrement que ça la trahit derrière son ton prétendument insensible. Au moins autant que son corps qui ne cherche pas à se détacher, l'éclat qui transperce les pupilles quand Sinead lui montre qu'elle ne comptait de toute évidence pas la lâcher.


Alors, sûrement qu'elle étudie la question avec grande attention. A sentir son corps contre le sien, cet air qu'elle prend couplé à l'agacement d'avoir le bras toujours aussi coincé, ça la travaille, d'y retourner. Goût d'étrangeté, d'irréel, c'est déconnant au point où c'est efficace sur la Miralles dont la poigne se veut plus ferme à nouveau dans la nuque. Lèvres entrouvertes sur une réponse qui ne viendra pas, parce que ça résonne à lui en crisper le dos, du fond de la poche de Reed. « Mierda. » Qu'elle soupire autant qu'elle ricane, une fois libre de ses mouvements, libre de calmer le déluge d'hormones qui se bouscule sous ses grands airs. S'oxygéner une bonne fois pour toute en venant s'adosser contre le mur qu'elle a quitté, la laisser s'éloigner en venant comprimer son front de ses doigts, comme si ç'allait lui remettre les idées au clair. Sauf qu'elle finit par reporter son attention sur elle, quand le ton se met à monter, que l'angoisse résonne et qu'elle en arque un sourcil, Selda. Presque prête à lui demander si elle lui ferait pas le coup du pote qui appelle pour la sortir d'une situation emmerdante. Et elle sourit à cette idée, lève les yeux au ciel à se l'imaginer. C'est là que ça s'met à résonner bien fort dans la poche de son sweat, téléphone extrait d'un geste machinal. Et les omoplates qui se décollent d'instinct de leur appui, quand les iris déchiffrent le message. Il faut pas une seconde pour que les doigts s'agitent, récupèrent la coordonnée GPS que Costilla vient de balancer sur son téléphone, accompagné de deux mots : emergencia Flores. Les yeux se décrochent pour contempler Sinead, enregistrer à moitié jusqu'à ce qu'elle ne prononce son nom. Et elle en a la gueule qui se décompose, la sicaria, tandis que les neurones s'imprègnent de la localisation. « J'sais pas, mais faut qu'j'y aille tout d'suite. » Et elle les entend déjà, vrombir, s'élancer, les motos des sicarios, répondant tous à l'appel d'urgence de l'ancien commandante. Comme une mélodie sinistre, bien trop connue, qui lui brutalise les tripes. A pas réfléchir Selda, simplement se précipiter jusqu'à l'angle de la rue d'où rugit le moteur, se planter en plein milieu, bras écartés, à prendre un maximum de place pour empêcher le gars de passer. Et il aboie, hurle, sûrement pressé, tout aussi brusqué par l'alerte. Pas d'réflexion, quand il s'égosille et que Selda, forte à ce jeu-là, s'met à crier encore plus fort, vocifère en espagnol de manière trop véhémente, à l'attraper par le bras et le tirer de force jusqu'à ce qu'il obtempère. Faut qu'elle y aille, par tous les moyens, et ce sera plus rapide que d'aller chercher la sienne. C'est Jan, c'est Selda qui doit y être la première, pas un sicario tout juste gradé qui n'servira à rien sur place, un gamin qui doit respecter son aînée. Tout c'qu'elle lui crache, poings serrés, à s'retenir de le mettre en joue pour le faire accélérer. Limite à ne pas franchir, de pointer son arme sur un collègue, sauf sur Maciej, mais Maciej ça compte pas.

Et elle sait pas comment Sinead sait pour Jan, si ce n'est que son fameux Liam doit pas en être loin non plus. Conclusion tirée à la hâte dans l'esprit qui fulmine sans vraiment se l'expliquer. Elle pourrait s'barrer seule, planter le sicario dans la rue et foncer. Y'a un truc dans l'agitation qui emmêle tout, pourtant, quand elle l'interpelle, après s'être calée sur la moto, prête à s'barrer. « Grouille-toi, Reed, on s'casse ! » Adrénaline dans les veines, en attendant que Sinead s'installe derrière elle, elle en oublie d'avoir la trouille pour le frère, au moins le temps de rouler. Rouler comme une cinglée, à travers les rues escarpées, celles qu'elle connaît par coeur, pour les avoir trop arpentées. Pas habituée à avoir du monde derrière elle, la sicaria, pas froid aux yeux pour autant dans la vitesse et les virages toujours plus serrés, quand l'urgence le veut, y'a plus de réflexion qui compte.
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Power (dis)play (Selda) - Jeu 28 Fév - 18:37



POWER (DIS)PLAY


Un instant, elle a l’impression d’être en train de tomber dans un gouffre sans fond. Le cœur cogne, le sang pulse à ses tempes, le champ de vision s’étrécit alors qu’elle commence à pianoter sur son téléphone pour essayer de trouver quelqu’un pour venir jouer au chauffeur. Parce qu’elle y croit pas vraiment, à l’intuition de Nemhain qui l’a poussée à s’adresser à la prophétesse. C’est pas un baiser échangé qui va faire d’elles les meilleures amies du monde, même s’il y a quand même un petit goût de reviens-y qui se fait sentir. Sauf que l’urgence repousse l’issue de cette affaire à plus tard : il y a bien plus important pour l’heure, rejoindre le lieu où se trouvent le Sénéchal et le cousin.

Ça sonne dans le vide alors qu’elle suit des yeux la sicaria courir à l’angle de la rue. Le téléphone est écarté alors qu’elle tend le cou au vrombissement et aux vociférations hispaniques (dont elle capte tous les jurons). Elle raccroche alors que ça venait de décrocher, parce qu’elle a avancé et qu’elle voit Selda grimper sur la moto. Elle voudrait remettre la main dans la poche, histoire de la forcer à l’embarquer avec elle. Mais elle se fait prendre de court quand Miralles la hèle.

Pas besoin de lui dire deux fois.
Elle se précipite pour grimper derrière la sicaria, lâche un « Roule ! » avant même d’être stabilisée, serre fermement les cuisses pour s’attacher les cheveux tandis que la brune démarre, puis s’accroche à la conductrice, sans être crispée, mais plutôt confiante. Si elle n’a jamais fait la course à moto avec Miralles, de ce qu’elle sait, la latina se débrouille bien avec la vitesse. Maintenant, la seule chose qui la crispe, c’est d’y être trop tard. Les dents serrées, sans rien dire, elle laisse celle de devant gérer la direction, pour ne surtout pas être un poids mort ou une gêne.


( la suite, c’est par ici :smirk: )


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