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À genoux les garçons.

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À genoux les garçons. - Jeu 3 Jan - 11:02


À genoux les garçons.


Une mission qui a mal tourné, un sicario tué, deux autres qui ont foutu le camp sur la demande express du capitano. Il faut se séparer pour les perdre. Un même point de ralliement mais trois chemins différents. Et puis surtout, faire de la route du second de la Calavera, la piste la plus difficile à suivre, pour lui éviter d’être sous le feu des balles. Un sicario, un soldado s’est simple à remplacer, un capitano, ça devient plus compliqué. Et même si Alejandro déteste s’enfuir, à trois contre une dizaine, faut être con pour vouloir rester. Et Flores, il est tête brûlée, pas con et il n’a pas encore envie de crever.
Visage pareil à une toile de Pollock, tshirt clair peinturé de rouge,  il devrait apprendre à porter du noir quand il part en mission. Mais le goût pour les contrastes colorés lui jouent toujours des tours. L’arcade est défoncée, tout comme la mâchoire qui se pare de nuances bleutées. Un bon revers qu’il avait le gars, assez puissant pour sonner le capitano, pas assez rapide pour rester en vie. Quand on ne sait pas si on va gagner, on évite de frapper le plus doué. Derrière le muret l’arme dans les doigts, il a pianoté rapidement sur son téléphone pour appeler son chauffeur Jan. Il sait que le conducteur sera rapide, il sait aussi qu’il ne posera pas trop de questions. Du moins… Pas plus qu’en habitude. Le bruit d’un moteur lui ferait relever la tête, comme un chat aux aguets face à au son d’un paquet de croquette secoué. La voiture est là, à deux mètres, il n’a qu’à sortir la tête pour…  « CABRON ! » Qu’il gueule quand la balle lui frôle le flanc à l’instant même où il s’est relevé. Le flingue dardé sur l’attaquant, on entend un bang, m9 qui se décharge, puis un poc, porte ouverte, puis un clac, porte refermée.  « ARRANCA NUR ! »  Et un rugissement en guise de bonjour. Le chauffeur de l’uber préféré du capitano se doit d’appuyer sur le champignon s’il ne veut pas finir en pâté indien d’ici dix secondes.

(traduction : CONNARD ! / DÉMARRE NUR !)
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À genoux les garçons. - Ven 4 Jan - 13:33

à genoux les garçons
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https://www.youtube.com/watch?v=D_JxMb8RLEY

ça débarque comme une tempête, un ouragan, une fin du monde à sa manière - à peine la portière claquée que ça tambourine dans son coeur, façon blague de môme avec des claques-doigts qui restent et filent un sursaut. ça fait des boum, ça fait des bang. il papillonne des cils, nur, il appuie sur l'accélérateur sans même comprendre pourquoi il le fait, pourquoi il obéit - ça fait trop de son à l'arrière, ça lui fait froncer les sourcils, il arrive même pas à en placer une, il retient juste l'espagnol qui lui agresse les oreilles. c'est pas forcément chantant - c'est trop rapide, c'est une balle silencieuse qui vient percer les tympans. il sait pas ce qu'il se prend comme route, il voit juste la vitesse augmenter, il le sent sous ses pompes, il le sent sous tout son être qui vibre sur les pavés, puis sur une route plus lisse. ça pue le fer, ça sent le règlement loupé, ça sent le crash-test d'un mannequin défoncé contre le mur.
- mierda de mierda, de puta de mierda. ça fait sens, ça s'aligne selon les astres, selon la vibration de la langue, ça lui sort tout seul avec un naturel déconcertant - il sait pas ce que ça lui fout à l'intérieur, n'empêche que ça le satisfait de pouvoir glisser de ces ailleurs qui tapotent contre sa corde vocale. jette un coup d'oeil dans le rétro - il voit que ça pisse, ça pisse, ça pisse, ça fait fontaine à eau.
- MIERDA ALEJANDRO MI ASIENTO. il se mélange, il est étanche - il bouffe les connaissances avec la même dalle qu'un clébard qu'aurait pas rongé un os depuis plus d'un mois, le genre qui termine maigre et déglingué par le propriétaire qu'a plus la patience. plus l'envie. devant lui y'a que des lumières nocturnes, devant lui y'a que les craquelures des réverbères. il avance - jusqu'à où, pour ce qu'il en sait, il avance, l'angoisse qui vient choper ses tripes pour en faire un noeud de pendu.

- qu'est-c'que t'as foutu idiota ?
y se doute que c'est la guerre,
y se doute que c'est la confrontation,
y se doute que c'est la gangrène.

(traduction : merde de merde, de putain de merde / merde alejandro ma banquette / idiot)
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À genoux les garçons. - Ven 4 Jan - 16:42


À genoux les garçons.


La voiture démarre aussi vite que le sang gicle de l’éraflure par balle. Le flanc est touché, c’est léger mais assez pour foutre en l’air le cuir des fauteuils de l'uber. Putà. Il va devoir rembourser ça en plus de payer une taxe pour un chauffeur à disposition. La main plaquée sur la blessure, la réflexion se fait plus rapide sous l’adrénaline qui l’a accompagné dans la voiture (elle aurait pu rester à la portière mais elle s'est invitée). Il n’écoute pas les injures de Nur, n’y fait pas gaffe Jan, concentré sur la plaie qui suinte un peu trop à son goût. Il doit arrêter ça rapidement s’il ne veut pas tourner de l’oeil avant l’arrivée.  Il lui faudrait des agrafes… ou des pansements au moins. Nur a peut-être…. La tête se relève brutalement, les yeux dardés sur le rétroviseurs qui reflètent le regard du chauffeur.  « J’suis pas idiot putà ! » Il gueule ça dans le taxi, comme si son interlocuteur était à trois mètres devant.  « Si j’te dis que j’ai trébuché, t’y croiras pas. » Ou alors il a trébuché sur une carabine de chasse.« Entonces, te digo nada. » Et c’est conclu comme ça, accompagné d’un geste de la main pour lui indiquer de tourner.  « Me conduis pas à Delray. J’sais pas si on est suivi donc… On va faire des tours de manège. »  Et il sourit, comme un enfant, à l’évocation du tourniquet. Tourner en rond, tourner autour du pot, tourner autour des quartiers, histoire de perdre les poursuivants comme un enfant à la cour de récré'.  Sauf que les gamins, quand ils saignent, c’est du nez, pas du flanc. Encore moins avec une telle intensité.

(traduction : "alors j'te dirais rien")
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À genoux les garçons. - Dim 6 Jan - 13:37

à genoux les garçons
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y'a pas mal de manières de trébucher. y'a se prendre le trottoir sans avoir percuté que c'était une marche un minimum haute, y'a se prendre les lacets parce qu'ils se sont défaits lors d'une course pour choper le bus, y'a se ramasser la gueule à cause du chien qui tire trop fort la laisse, y'a les escaliers aussi qui en général se terminent par une nuque brisée. y'a pas de trébuchement possible à cette échelle, ou alors ce serait se bouffer le portail d'un manoir - avec les pointes qui piquent, ces flèches qui demandent le ciel. alors il conduit nur, il conduit sans réfléchir, il suit les panneaux qui indiquent tantôt droite, tantôt gauche, il a pas le courage de franchement penser, il a même pas de grotte où jeter alejandro dignement, le laisser dans sa flaque de sang et lui gueuler dessus parce qu'il est le dernier con sur terre à appeler un chauffeur pour qu'il sauve son cul. inspiration profonde, éclat de rire mauvais - moqueur.
- belle conclusion, t'es peut-être pas si con. énième oeillade sur la plaie qui pleure, il entrevoit la dégaine, il percute surtout son fringue qui éponge tout ce rouge - pousse un soupir alors. tu m'dis quand tu veux qu'j'arrête de rouler. crétin. ça siffle comme une insulte franche et dénuée de bonté, pour autant ça souligne son respect, parce que connard ou enfoiré ç'aurait tout d'une déclaration de guerre - lui il fait que paniquer, le bide qui continue de se tordre. c'est que ça s'échauffe à arcadia, c'est que ça se prend pour un volcan - et l'autre tête de noeud fait partie de la lave en fusion.
- t'as fait quoi encore ? non parce que tu vois, tes histoires de telenovelas ça va p'tête un peu trop loin.
y'a personne à cette heure-ci, mais il joue quand même au courageux, nur, il se fait klaxonner parce qu'il a grillé une priorité - c'est quoi cette soirée.

- putain grouille de m'dire quand on s'arrête, j'ai pas envie qu'tu crèves à l'arrière de ma bagnole.
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À genoux les garçons. - Dim 6 Jan - 16:43


À genoux les garçons.


Un t-shirt qui s’imbibe de sang, c’est comme une feuille blanche après qu’un enfant ait fait de la peinture. C’est tout coloré mais qu’est ce que c’est moche. Et le t-shirt de Jan, il a des allures de toile d’un gosse de 4ans, l’écarlate qui  remplace le blanc sans laisser un seul vide pour prouver qu’il va s’en sortir. Nur ne sait pas, Nur n’est pas habitué, à voir des corps saigner. S’il l’était, il saurait que le flanc, ça saigne beaucoup mais que c’n'est pas mortel. Une éraflure, c'est comme quand on se coupe le doigt et que ça gicle sans s’arrêter. Jan doit juste trouver quelque chose pour comprimer. Mais l'idée que Nur ait des agrafes avec lui est rapidement écartée.
La voiture accélère, un klaxon se fait entendre alors que les mots pleuvent toujours, tous plus colériques (ou inquiets) les uns que les autres. Jan ne dit rien, Jan entend, garde la tête froide malgré les insultes que personne n’ose balancer au capitano quand on le connait.  « Tu prends Mayfield Street, tu continues sur 3km et tu prends Cavendish. Y’a une station service à….1km et quelques je crois, tu t’arrêteras là. » La fatigue brouille un peu les pensées, l’adrénaline qui retombe aussi. Les yeux se relèvent rapidement et croisent ceux du conducteur.  « Une insulte encore et tu seras la star de l’épisode final Nur. » La voix est froide, le sourire, lumineux, paradoxe de l'homme-enfant, du soleil de Delray. On ne parle pas comme ça à Alejandro Flores, surtout après une mission où il a failli y laisser plus qu’une oreille. Petit soleil aux allures de lune, cesse de brûler tout ceux qui refusent ta morsure. À la fin, tu te retrouveras tout seul et ne pourra t’en prendre qu’à toi-même.

Le dos s’avance un peu, le t-shirt est enlevé dans une grimace de douleur. Un coup d’oeil à la blessure, vérifiant qu’il s’agit bien d’une simple éraflure et… Ah non, c’est un peu plus touché que ce qu’il pensait. Rien de grave en soit, quelques points et ça ira. Le tissu est roulé en boule, la compression suffira, faut juste pas qu’il se fasse poursuivre comme des lapins.  « J’imagine que t’as pas un kit de couture avec toi ?  Histoire de soigner l’idiota » Et enfin s’adosser au siège, l’amusement sur le visage face à la réplique du conducteur réutilisée à sa guise. Lui peut s’insulter, pas les autres.
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À genoux les garçons. - Mer 23 Jan - 13:29

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star de peu, star de rien, star d'une seconde avant le point à l'encre noire. star qui sera qu'une ligne écrite sur le journal, le pauvre conducteur uber qu'a pas eu de bol, qui s'est fait déglinguer comme d'autres se font déglinguer - qui sera le souvenir vrombissant d'une nuit hivernale, criarde et pleurant ses flocons fondus sur le macadam. il en place plus une, nur, se concentre sur la route alors qu'il roule des yeux, jette un coup d'oeil dans le rétroviseur pour faire au moins semblant de s'intéresser à la plaie - pire qu'intéressé, il en est presque hypnotisé. c'est que les gangs pullulent dans le coin, c'est que ça sent l'infection à plein pif, le genre qui demande à se faire couper la jambe - c'est qu'arcadia est mal barrée, qu'elle terminera au moins avec la gueule dans le fond d'un lac. langue qu'il mordille du bout des doigts, tête qui se secoue alors qu'alejandro remet sur le tapis l'insulte sortie en sa langue, il pourrait rebondir mais il la boucle. il la boucle très fort. il la boucle assez pour sentir son coeur s'apaiser à mesure que le danger lui paraît être un souvenir - mais les résultats sont là, sa banquette est foutue, le passager tout autant, faudrait un peu de javel pour tout effacer, un peu d'acide pour laisser le cadavre fondre dans un tonneau en plastique.
- j'ai un kit dans le coffre, j'suis pas totalement débile non plus. j'dois avoir c'qui faut, vu l'coin de toute manière, ça m'aurait étonné de pas avoir un blessé un beau jour. pas un beau jour d'été, ni de printemps, pas même d'automne. juste que ça pèle à s'en coller les muscles les uns sur les autres. il s'arrête, se cale dans un coin de rue - profite du silence, détache sa ceinture. ni une ni deux, sans pour autant se sentir pousser des ailes, il fouille à l'arrière, cherche cette pauvre boîte blanche jamais utilisée - elle a même pas eu le temps de prendre la poussière.
sorte de sourire.
sorte de soulagement.

au moins il aura pas son fantôme sur la conscience, un spectre ô combien bon en sa matière - rouler des r à s'en retourner la langue. il jauge l'intérieur - hoche la tête de manière à s'auto-rassurer. portière arrière ouverte, il l'intime de venir au bord, de lui laisser la place de s'improviser nouveau médecin en chef. pour autant ça lui vient comme une évidence, comment retirer la balle, comment dégager et désinfecter - sa main qu'a su se poser sur un front connaisseur, un front sachant, un front dévoré par l'esprit malade d'un chirurgien.
- tu vas t'les geler.
gel hydro-alcoolique qu'il fait couler sur ses paumes, puis mélange le tout. accroupi, il jauge l'étendue des dégâts, appuie une compresse machinalement, la laisse s'imbiber du surplus de sang.

- merci d'm'épargner la tâche bien chiante de devoir me débarrasser d'un corps. il se marre nur, essayant de modeler l'atmosphère. y'a chez alejandro un truc qui traîne dans l'air - sensation de soleil qui se cale dans l'espace entre les doigts.

- putain...
c'est moche.
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À genoux les garçons. - Ven 25 Jan - 12:14


À genoux les garçons.


Nur a raison, le quartier grouille de petits cons comme lui, qui se font frapper ou tirer dessus comme des poules dans un enclos. Alors être équipé d’une trousse de secours, c’est surement la première règle qu’un taxi doit apprendre par coeur. Quelle idée de devenir Uber à Arcadia, là où les rumeurs n’ont d’égales que la vérité.
Alors quand la voiture s’arrête et que les pneus crissent, Jan n’entend plus rien, la tête anesthésiée sous la douleur lancinante qui lui chique l’esprit. Ouais, en moins bon état qu’il pensait, la balle s’est logé sur son flanc gauche, à l’opposé de la brûlure ancestrale. Elle a du abîmer un ou deux tatouages en passant, la saloperie. Cartographie à refaire, à réécrire. Il les aime, ses symboles, Jan. C’est eux qui racontent son existence, eux qui montrent aux autres son palmarès alors que sa trogne ferait douter le plus doux des agneaux. On lui donnerait le bon dieu sans confession, au Flores, lui qui brille un peu trop fort et brûle un peu trop vite. On lui dirait amen même avec son flingue sur la tempe.
Le vent glacial lui arrache un léger gémissement. Ouais, il fait froid mais c’est histoire d’une seconde. J’ai un chauffage intégré. Qu’il balance au conducteur, un léger sourire sur le visage qui donnera seulement l’impression qu’il a perdu quelques neurones. Température au dessus de 40° la majorité du temps, dieu des enfers qui crame la carne, félin qui pulse dans les veines, la chaleur du capitano ne s’explique pas, elle se ressent comme quand on approche un feu brûlant.
Le juron de Nur lui arrache un rire. Je sais, je suis beaugoss. La réponse vient du tac-o-tac. Il se fout totalement de l’état du flanc qui dégueule de vie et qui va lui faire perdre connaissance. Vérifie que… J’crois que la balle est encore dedans. T’inquiète, j’ui dur à la douleur. Les cicatrices sur tout le corps, du visage au cou, en passant par le torse en sont les preuves. Ce n’est pas une stupide balle petit calibre qui va faire crier Flores. Y’a peu de choses qui y arrivent. À vrai dire, y’a qu’une personne qu’a réussi.
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À genoux les garçons. - Ven 8 Fév - 13:46

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cicatrices, tatouages, la parure parfaite du type qu'aurait mieux à foutre derrière des barreaux plutôt qu'en liberté - tout du martyr de l'ère qui se prend des balles de travers. inspiration profonde, ça pisse comme pas possible, puis ça se tasse un peu sous la compresse qui avale tout. c'est qu'il a de quoi faire nur dans sa pauvre malette blanche, n'empêche qu'il a pas assez non plus pour faire une opération à coeur ouvert - de quoi recoudre, de quoi apaiser, même des pauvres sparadraps pour faire semblant que c'est qu'une éraflure. il sourit, un peu malaisé, il sourit, sans être capable de pouvoir plus l'aider alors que son estomac hurle famine, il se jauge lui-même presque honteux du moment mal choisit.
- vrai que t'es bien gaulé. autant prendre dans l'humour plutôt que de dramatiser, il lui jette une oeillade alors que son visage pâlit un peu - il va devoir trifouiller l'intérieur, chercher le trésor bien enfouit sous terre, à défaut d'être de la boue, c'est bien de la chair.

- bon si t'es résistant alors, hein... sans plus de cérémonies et après avoir passé de l'alcool sur ses paluches, il enfonce deux doigts dans la plaie. il cherche, sent la chaleur, sent ce qui dégouline, sent tout ce qui s'y déroule - inspiration profonde, respiration paisible pour éviter le malaise, bien logée sans pour autant être profonde, il chope. il attrape, sent la froideur d'une boule métallique, la retire - puis regarde la gueule de son poignet. y'a trop de sang d'alejandro sur lui, y'a tout qu'il arrive à lui flinguer, jusqu'à son allure d'être proprement humain. autre compresse qu'il pose, il appuie, appuie fort, avant de balancer l'horrible créateur des tourments de l'autre à même le sol.

- ça a pas l'air d'être ta première bavure. tu dois avoir l'habitude. monnaie courante, monnaie qui court les rues à défaut de finir dans les petits pots des clodos. il en pesterait presque sa déité, qui incapable de soigner, se retrouve seulement dans la position de pouvoir avaler les connaissances d'autrui - sans être un ennui, le don est égoïste. j'vais éviter de m'dire qu'à chaque fois que tu m'appelles, ce s'ra pour une balade de santé.
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À genoux les garçons. - Dim 10 Fév - 10:23


À genoux les garçons.


Être habitué à la douleur, ça ne signifie pas qu’on n’ressent rien. On sait juste ce que ça fait, de s’faire triturer de l’intérieur. Ça vole des grimaces, ça pique des gémissements, ça donne chaud, comme avec l’amour, comme avec le sexe, mais sans le feu d’artifice à la fin. Rien que les prémices d’un coeur abimé sous le trop de battements à la minute. Rien que ces émotions qui virevoltent dans la tête comme des éclats de verre après une tempête contre une lucarne. Ça explose, ça fait mal, ça saigne, ça pique. Ça fait hurler parfois. Mais Jan, il connait tout ça, y est habitué à force. Les combats n’ont pas rendu que ses poings de durs, y’a aussi le myocarde qui s’est enveloppé de métal. Combien de fois a-t-il eu le nez brisé ? Combien de fois les balles ont frôlé sa silhouette ? Combien de fois les lames ennemies ont décidé de faire de sa chaire, leur favorite ? Et puis… Et puis y’a le reste, son don, son contre-coup, la peau qui éclate sous la lune qui s’élève. À trop jouer de ses mains, le capitano a transformé son corps en oeuvre d’art. Anthologie de toutes celles qu’il a créé, de tous ces peaux qu’il a tailladé. Il ne se souvient pas de tout, loin de là même, ne se rappelle que celles qui ont une valeur importante à ses yeux. L’arrière de la nuque tailladé avec insistance dont les plaies n’ont pas été soigné, l’avant, où les marques de griffes ont des allures d’attaque sauvage en pleine jungle urbaine. La brûlure du sceau maya sur son flanc aussi, elle il s’en souvient parfaitement. Le thorax ouvert, la ligne qui dégringole entre les deux pectoraux musclés. Celles des cuisses aussi, que Nur ne connait pas. Et la dernière qu’il se rappelle, celles de la joue, les 5 estafilades dérobées par la barbe, symbole d’une baffe plus rasante que celle données aux gamins.
Alors il ne crie pas Jan, gémit simplement, se mord la joue, essaye de ne pas trop trembler pour pas que Nur se foire. Il sait se détendre, pense a des choses qu’il aime, aux enchiladas qu’il va dévorer après, à Joaquin, à Maria. Penser à tout ça, oublier l’affliction de la balle qu’est sortie par deux doigts. Libération du métal mais pas du reste, les compresses sur les plaies sont aussi douloureuses et n’arrangent rien. Mais il sourit le capitano, étouffe même un rire avant de tousser. J’ai une réputation à tenir… Qu’il répond, la tête qui flanche un peu, part en arrière sous la douleur qui le tétanise. La main vient comprimer le bandage, aide celle de Nur à calmer le saignement. Ça va le faire, retourne conduire, on va… Ramène moi à la frontière à Delray por favor. Et se hisser sans attendre, sur le siège ailleurs, la tête contre l’habitacle opposée. Les paupières se ferment, le palpitant continue de dérailler. Faut pas qui s’endorme, faut pas qui s’laisse plonger. Merci au fait… Merci Nur. Et le remerciement est assez rare pour prendre des allures de déclarations d’amitié.
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À genoux les garçons. - Dim 17 Mar - 10:19

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il saurait pas dire, nur, si la vie c'est un film ou si c'est le film qu'est la vie. dans tous les cas il a les yeux qui palpitent tellement il prend en pleine gueule ce qu'il attendait pas de sitôt - il se voyait pas s'improviser un beau jour infirmier de la rue. il en a plein les pattes, il a la tête qui tourne presque, il se reprend comme il peut et range son bordel dans le coffre avant d'attendre quelques secondes, les mains calées sur la carcasse de sa bagnole. paupières closes - il secoue la tête, se recale devant puis pianote des doigts sur le volant. il écoute d'une oreille, sourit un peu. il saurait pas dire, nur, si c'est digne de remerciements qui pourtant sonnent un peu trop vrais pour lui. pas que ça le surprend venant d'alejandro - juste que ça donne une saveur délicate dont il a pas toujours l'habitude, y'a personne qui percute qu'il essaie de s'enfiler le rôle de la bonne poire au sirop. il se mordille la joue, fait ronronner le moteur avant de jeter un coup d'oeil à l'arrière, sorte de grimace qui vient illuminer son visage à l'allure d'un sourire.
- c'est noté. il a plus de quoi le traiter de crétin, même si ça le démange d'en rajouter une couche sur la probabilité qu'il puisse potentiellement encore y passer - il est pas le meilleur de la planète, nur, même si y'a des tas de choses qu'il sait, même s'il comprend aussi vite qu'un coup de tonnerre en plein mois d'août.

- et de rien, j'crois ?
il retourne sur la route, plisse les yeux.
- 'fin... ouais, de rien.
sait pas quoi rajouter.
- quinze fois que j'te le balance, mais meurs pas. mes routes de nuit seraient pas pareils.
un temps.
- même si t'es l'mec le plus coriace que j'connaisse.
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À genoux les garçons. - Ven 29 Mar - 19:54


À genoux les garçons.


Et entendre la voiture démarrer, sentir le ronronnement du moteur dans son dos, chaque soubresaut lui tirant une légère grimace qu’il galère à dissimuler. Il sait feindre Jan, un sourire, un regard en coin, un battement de cil et le tour est joué. Mais pas ce soir-là, il n’a pas envie de mentir. La plaie est trop douloureuse et la fatigue trop forte pour qu’il s’autorise à surjouer sa propre réalité. Alors le visage est plus pâle qu’à l’ordinaire, l’homme, plus silencieux. Y’a que Nur pour parler, que lui pour le bercer. Les mots sont dits, l’amusent, le touchent, lui arrachent un sourire que le conducteur de l’uber ne verra pas. Trop rivé sur la route, trop agacé de savoir que ses conseils, le soldat de la Calavera n’en a rien faire. Depuis tout petit, on lui dit le contraire, d’y aller comme un boulet de canon, que les murs ça fait pas si mal, que les pleurs et les pauses c’est pour les mauviettes et les ritals. Que lui, Alejandro Flores, mexicain pure souche, enfant de la mafia et fils de, il n’a pas le droit de plier l’échine et de crier stop pour que ses genoux s’écrasent. Il aimerait bien pourtant, Jan, être au sol et relever la tête, pas par provocation, mais juste pour qu’on lui murmure que c’est bon, qu’il peut dormir, arrêter. Qu’il peut souffler, qu'il en a fait assez.
Alors sous les mots de Nur, les yeux s’ouvrent légèrement, prunelles noisettes qui ont envie de briller, pour que le chauffeur voit que l’enfant et l’homme lui sont réellement reconnaissants. Que ce merci, il doit l’garder, que y’en aura pas deux. Car en réalité, Alejandro Flores n’a pas le droit de tomber.

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