Irina a le coeur battant dans la gorge depuis que Annalisa a repris contact avec elle. La demande de la rousse n’est pas explicite mais a le mérite d’offrir quelques bons indices. Six mois, c’est les deux tiers du travail, c’est le moment de se revoir et faire le point. Préparer. Discuter. Rassurer. Et vérifier que tout va pour le mieux. Mais tout va mal depuis quelques mois.
Elle a décidé de refuser de l'aider. Ça lui crève le coeur de tourner le dos à une amie mais la Bratva a apposé une cible sur son dos. Elle ne peut donc ni la fréquenter, ni l'assister, sans se rendre coupable de complicité.
Ce genre de décision ne s'annonce pas au téléphone. Irina a préféré lui donner rendez-vous dans un quartier qui ne fait pas couler trop d'encre. De toute façon, elle ignore la cachette de la nordique, et ne veut rien en savoir. La revoir est une folie quand on sait sa tête mise à prix.
Cornucopia District et son salon de thé accueilleront le temps des au revoirs. L'Elixir. Le nom est sympathique, la vitrine aussi. En s'y rendant à pied, la Bulgare trouve le quartier pas mal. Si elle ne vivait pas dans Siren Alley, elle envisagerait d'emménager ici. Elle disposerait des jardinières le long du balcon et aurait la vue sur le parc sans béton.
Irina est venue une heure plus tôt que celle convenue par SMS. Elle a pris place, a commandé un thé quelconque qu'elle a bu en regardant courir la grande aiguille. Elle est venue en avance pour avoir le temps de se défiler proprement. Si le refus s'avère trop difficile, elle s'en ira. Et lorsque Annalisa demandera à un employé s'il n'a pas aperçu une quarantenaire solitaire, il répondra qu'elle s'en est allée en prétextant un empêchement, une course à faire, un dossier à récupérer...
Cinquante minutes plus tard, il semblerait qu'elle ait trouvé la force de rester.
Elle déglutit lorsqu’elle aperçoit la silhouette d’Anna franchir la porte d’entrée ; son coeur retrouve sa place initiale, et elle soupire le temps de trois secondes. Anna est là. Les dernières notes du carillon confirme la vision. Elle est pourtant presque méconnaissable. Aucune mèche ne dépasse, le bonnet est savamment vissé sur son crâne. Il n’y a que son visage qui la trahirait. Son sourire, aussi. Irina se crispe un petit peu lorsqu’elle la salue. Elle n’a pas vraiment envie que tous les clients connaissent son prénom. Bonjour. Simple et efficace, pas très enthousiaste. Elle n’a pas envie de mentir et dire qu’elle est contente de la voir. La situation est inconfortable…
Pas de quoi, réplique-t-elle, modeste mais clairement embarrassée. Irina est soulagée de constater qu’Anna n’a pas fait le déplacement avec son plus jeune fils. Les naissances de ses derniers enfants sont leur lien, leurs moments. Un rappel trop vivant l’aurait empêchée de parler. De refuser. Elle prendra son courage à deux mains et lui annoncera… après le thé, sans doute. Son second de l’après-midi, elle est bonne pour faire des aller-retours aux WC.
Annalisa est presque toujours aussi couverte. Pour une Islandaise, c’en devient comique. Irina replace son écharpe et l’écoute, soucieuse. Elles le sont sûrement toutes les deux. Les précautions que son amie propose sont raisonnables : il suffit souvent de se départir de quelques traits caractéristiques pour se la jouer anonyme. Mais ça ne changera pas qui elle est, qui elle a été. Une sujette de la Bratva, une parjure pour certains. Irina a choisi de ne pas prendre parti et de simplement éviter de la fréquenter. C’est raté.
Non, reste toi-même. Ses yeux croisent ceux d’Anna. Quand les temps sont durs, il faut pouvoir se reconnaître dans le miroir pour savoir où l’on va. Il est déjà arrivé à Irina de fuir son reflet. Ils auront besoin de leur mère, pas d’une étrangère. Inutile de préciser de qui il est question. Les jumeaux se devinent rien qu’à la forme de son ventre, même sous les couches de vêtements. Dans d’autres circonstances, Irina aurait peut-être posé ses paumes dessus. Aurait senti un pied ou un petit coeur. A voix basse : Tu devras juste redoubler de prudence, parce que… Elle sait pourquoi. Et justement, pour amener le sujet tranquillement : Et ça, ce n’est pas prudent. Ce que tu me demandes… Avec un peu de malchance, on y perdra tous notre tête. Sa voix est franchement désolée. Voilà qu’on apporte le thé.
Les paroles Anna n’arrangent pas trop les choses, là-dedans. Elles devraient… mais dans sa tête, c’est la tempête. Contradiction entre l’envie d’aider et le besoin de se défiler. Elle sait, oui. Elle sait combien ce qu’elles ont partagé est important et indélébile. Chaque naissance est unique. C’est un rêve qui prend vie, et sans assistance compétente, il a toutes les chances de virer à la catastrophe, voire à la mort. C’est sûrement parce qu’Irina redoute cette issue qu’elle peine à dire Non et à tourner les talons.
Elle acquiesce d’un battement de cils les dires de la nordique. Elles ont bien travaillé ensemble, et si Irina était quelqu’un de maternel ou simplement sympa avec les gamins, elle demanderait plus souvent de leurs nouvelles. Si elle se le permettait, là maintenant, elle craint que ça ne paraisse indiscret. Anna est sûrement hostile à l’idée de traiter avec elle - et la Bratva par extension, toujours ; comme une épée de Damoclès. Irina ne se vexerait pas si Anna ne l’estimait plus autant qu’auparavant. Et elle comprendrait aussi bien qu’elle comprend son appel à l’aide.
Tu te débrouilleras aussi bien que les fois précédentes, répond-elle comme une promesse. Oui vraiment, Anna est faite pour prendre soin d’enfants, et ce dès leur premier souffle. Elle ferait bien de déménager et d’ouvrir une nurserie. Irina doute de son avenir à Arcadia. Non, tu as raison, surtout pas d’hôpital. Elle le dit en serrant les dents, car elle en vient lentement mais sûrement à la conclusion adverse. Elle ne peut pas laisser Annalisa accoucher dans sa baignoire. Dubitative : Pas suspectée ? Si ça finit par s’apprendre, je suis morte. La Bratva n’apprécie pas les trahisons filées, il faut donc apprendre à être égoïste de temps en temps.
Un moment ? Un moment qui dure depuis combien de temps ? Ce n’est pas sérieux...Il faut que tu consultes, et vite, s’empêche-t-elle d’ajouter. Il n’y a rien de tel qu’un suivi en pointillés pour louper une anomalie. Ou pire. Croire que tout va bien quand tout s’apprête à virer au cauchemar... Froncement de sourcils, apparition de quelques rides au front : Il faudrait que je regarde ça. Si tu as deux minutes, dans la semaine, ou dans l'après-midi... C’est plus fort qu’elle. Merde ! Elle soupire et cherche un contre-argument. Le trouve, le dit, et le trouve bien maigre. Tant pis. Je n’ai jamais aidé pour des jumeaux.
Anna ne répond pas. Elle bafouille sa crainte sans cracher le morceau. Depuis combien de temps ? répètent les petits éclairs dans les yeux d'Irina. Elle est presque outrée par cette forme de négligence, Bratva ou pas. Bien sûr, elle peut comprendre la pression qui lui déforme les épaules et lui ronge le sommeil. Elle peut imaginer cela, étant de l'autre côté de l'échiquier, encore complet, jamais apeuré. Anna quant à elle, n'a plus qu'un pauvre fou et sa reine.
Peut-être bien qu'à sa place, Irina aurait fait les démarches pour s'assurer de la santé du petit. Des. Elle a beau ne pas avoir porté sa propre fille avec beaucoup d'amour et ne lui en avoir jamais témoigné, elle a tout de même tenu à faire les choses comme il faut. Pas trop d'alcool, des médicaments pas trop forts, ce genre d'auto-prescription... Mais ne pas checker la croissance du p'tit être ? Non, vraiment, c'est de l'inconscience... Je… d'accord, aujourd'hui, mais tout le matériel est à... Elle sait où. Irina lance un petit coup d'oeil à Anna, consternée. Les quartiers de la Bratva ne sont pas idéals ; son visage pourrait paraître suspect à plus d'un regard.
Bien sûr, Anna ne se départ pas de son optimisme, intimé par la znakhar. C'est le comble. Elle n'aurait pas dû la rassurer. Enfin si. Ou peut-être pas ! Que lui prend-il de la revoir ? Même ici... Irina est toujours embarrassée à l'idée d'être associée à une fugitive. Marcher à ses côtés ou partager une bagnole peut constituer un délit pour la mafia rouge. Tu as récupéré ses souvenirs ? La question s'échappe plus facilement que les précédentes. Elle non. Elle n'a pas ressenti de flagrante évolution depuis des années, quinze au moins. Sveinn. Ah, le petit. Elle se disait bien que son prénom commençait pas un S. Comme Salome, ajoute une petite voix au creux de son crâne. C'est... bien. Il n'a pas de problèmes de sommeil ? Et toi ? C'est capital...
La Bulgare se détend à mesure que sa tasse se vide. Elle hoche la tête sans mot dire lorsque Anna évoque un lieu moins exposé. Une part d'elle brûle d'envie de demander qui est son contact -parce qu'on ne s'octroie pas une salle d'examen comme ça-, mais elle se retient. Elle doit rester fidèle à sa politique de ne Surtout Rien Savoir. Tout ce qu'elle fera, tout ce qu'on pourra lui reprocher, ce sera d'avoir vérifié la croissance des bébés et la santé d'Anna. Vérifier oui... pas sympathiser. Ce qui est difficile quand la femme s'avère votre amie. Mais c'est le jeu et Irina s'y tiendra. Vraiment ? Encore une fois, c'est trop tard. Mais elle est contente -rassurée- de savoir que le petiot ne présente aucun trouble.
Elle termine sa tasse et farfouille sa mémoire. Tu parles bien de la Lincoln Maternity, pas loin du parc? J'y suis déjà allée plusieurs fois... Pourquoi? Parce qu'elle a du temps à tuer et une curiosité à satisfaire, et qu'on ne fait pas trop attention à elle. Une femme dans une maternité, c'est comme un Français dans une boulangerie. Et aussi parce que ces lieux relèvent du mystère - celui de la vie, qu'elle a portée puis rejetée. Irina ne se sent pas spécialement à l'aise dans ce genre d'endroit mais Jiva adore ça. Donne-moi le numéro de la salle. Elle retrousse sa manche gauche et observe sa montre. Mimique pensive. Elle calcule le temps qu'il lui faudra pour s'y rendre à pied. D'ici trente minutes ? Sa voix s'est réchauffée.
Irina récupère le papier, le glisse dans une poche et regarde Anna s'en aller. Et payer. La quarantenaire jette un coup d'oeil à son smartphone puis se décide à partir elle aussi. En quittant l'Élixir, l'employé lui glisse qu'elle a de la chance d'avoir une amie à l'humeur généreuse. La plupart des gens paient séparément. Elle répond avec un sourire qui gonfle ses pommettes mais ne dévoile aucune dent. Quelle chance de se mettre en danger. Ce n'est pas contre Anna, c'est contre la situation elle-même contre Anna. Ce serait bien plus simple si... Non, elle n'acceptera jamais.
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Anna l'attend déjà. Une fois la porte fermée, Irina lui rend son sourire. Plus chaleureux. Les cheveux sont de sortie. Si Jiva ne l'avait pas choisie, Captain Obvious aurait assurément été de la partie. Alors, tu les sens bouger ? Elle s'approche, se défait de son écharpe, ses gants et son manteau. Débarrassée de sa panoplie hivernale, elle se sent presque nue en pull. On s'est vues à l'occasion des trois mois. Celui qui confirme la grossesse. Pas un scoop pour Annalisa mais Irina tient à rappeler ses écarts de suivi. Théoriquement, aujourd'hui, il devrait s'agir du quatrième examen... Jusqu'ici, est-ce que tu as ressenti des gênes comme... des pertes anormales ? Des saignements ? Des contractions ? De la fièvre ? Elle mitraille par habitude puis avise les machines disposées ça et là. En allume quelques unes. La technologie met toujours quelques minutes à se réveiller. Pensive : On fera une échographie... Est-ce que tu voudras connaître leur sexe ? Ou ce sera la surprise ? Irina conseille toujours d'opter pour un papier-peint vert.
Clarence... Elle ne se souvenait pas du prénom. Elle a un problème avec les prénoms, de toute façon. Elle n'aime pas le sien, n'a pas choisi celui de sa propre fille et a amoureusement cru les bobards de son... elle ne sait plus trop ce que représente Ezra pour elle. Beaucoup de choses, indubitablement trop. Mais Irina aime les excès raisonnables. C'est un joli prénom. Vous avez déjà des idées, pour les petits ?
Elle est contente d'apprendre que les foetus plus si foetus réagissent au monde extérieur. Ils ne sont pas morts. Y aurait eu de quoi les tuer, avec cette fuite destructrice. Les dégâts avaient paralysé le quartier pendant quelques jours le temps de toute déblayer. Irina réfléchit à comment contrer les douleurs dorsales. La piscine n'est pas une bonne idée, même avec un bonnet de compet vissé sur la tête. Pensive : Tu devrais essayer le yoga, ça détend. Elle-même n'en est pas friande mais doit bien reconnaître que ça aide. N'oublie pas de manger, de t'hydrater et puis, de dormir. Ou juste t'allonger. Tu as le double du boulot cette fois ! Des conseils élémentaires qu'on a tendance à négliger... Par quoi commence-t-on ? Prise de sang, si tu veux bien. Elle désigne son avant-bras aux chemins bleus, se retourne et du bout des doigts, attrape un premier produit censé préparer le terrain. Tout en faisant le prélèvement rouge : Tu comptes reprendre le boulot après les naissances ? Elle se débrouillera pour lui communiquer les résultats... Bon, finalement, ça va. Personne n'a encore fait irruption pour leur coller un flingue à la tempe.
Elle écoute Annalisa sans la regarder. Ses yeux sont braqués sur le liquide rouge. C'est fou ce que le sang a l'air pâteux, une fois mis en tube. On pourrait croire à une petit coulis de quelque chose comme de la framboise, supplément métal une fois en bouche. C'est l'année des A ? C'est ce qu'on fait pour les clebs de race, non ? Puis, consciente que ce n'est peut-être pas très approprié, elle ajoute, en passant un peu de coton sur la peau diaphane : Très sympa en tout cas. Vous pourrez les appeler Andy et Ally. Parce qu'on pense souvent aux prénoms mais pas assez aux surnoms qu'ils engendrent. Quand on s'appelle Dickson, y a de fortes chances de se faire traiter de tête de... Oui, je vois. Congé postnatal. Si la situation était moins compliquée, avec tous les enfants, il y aurait moyen que tu n'aies plus besoin de bosser. Une espèce de retraite. Enfin ça dépend peut-être des pays, j'avais lu ça quelque part. Elle lit souvent des "trucs" "quelque part". Moi... Irina balaye la petite pièce de ses yeux noisettes. Je vais avoir besoin d'un échantillon urinaire. Tant que j'y pense. Ça te dérange ? C'est plus facile à énoncer que de penser à ce qu'il se passe. Mais il faut répondre ; Anna a brisé sa carapace alors elle lui doit bien ça. Elle se contente d'un petit : Je suis un peu perdue entre le passé et l'avenir.
Oh ! Arthur ! Elle commente distraitement, davantage concentrée par les examens, même si elle s'intéresse sincèrement à la conversation. Elle aime beaucoup ce prénom, qui a le chic d'évoquer à la fois le folklore celtique, les ours, Rimbaud, Conan Doyle, Miller, Schopenhauer et les Minimoys. Quand elle pense à son propre prénom, elle a un peu honte. Il signifie paix mais en elle, il s'agit davantage d'une tendre guerre. Et puis une Irene d'Athènes a crevé les yeux de son fils pour passer du statut de régente à impératrice. Elle qui déteste les histoires de famille et les luttes de pouvoir, la voilà servie. Oui, pourquoi pas ! conclut-elle en prenant la tension de la future maman. Lorsque les nombres s'affichent et font partie de la moyenne rassurante, Irina l'indique à Anna avec un petit sourire.
C'est en la guidant jusqu'à la balance qu'Irina perd son entrain. Malgré les paroles de son amie, elle se sent moyennement les tripes d'exposer ses états d'âme. Je doute que tu aies déjà vécu mon cas de figure, qu'elle tente de plaisanter -de la dissuader d'aller plus loin-. Tu sais que je ne suis pas très portée famille, contrairement à toi. Je ne sais pas comment tu fais... Avec un sourire, elle désigne son ventre à l'aide de ses deux pouces. Sa propre grossesse semble remonter à des millénaires. J'aime bien m'amuser, mais quand ça devient sérieux... bon en fait, ça a été sérieux une fois. Mais c'était il y a longtemps. Je ne pensais pas que tout me reviendrait à la gu-. Enfin, resurgirait. C'est comme si ton second mari revenait d'entre les morts, si tu vois ce que je veux dire, ou non d'ailleurs... Daniel-Ezra-Elia n'était jamais mort, mais le retrouver après tant d'années avait provoqué la même sensation. Celle d'une renaissance. Des plus étranges.
Le poids s'affiche -rien d'anormal- et offre un peu de répit. Elle s'en va le noter sur un coin de page. Oh, ça allait très bien, à l'époque. Un peu embarrassée, elle souligne les deux chiffres cinq fois. Faut dire qu'elle n'est pas habituée à se confier sur le vif. Violent oui, il l'a été mais... Elle se tend, hésite puis abdique. Tant pis si cela contrarie Anna. A quoi sert une amie si on doit lui taire le fond de sa pensée ? Ce n'était pas volé. Irina repense parfois à cette rupture on ne peut plus brutale. Peut-être que s'ils avaient joué cartes sur table dès le départ, rien n'aurait fini aussi mal.
Ça fait quelques années qu'il est arrivé. Rien de personnel, juste les affaires. Elle marmonne en remplissant quelques papiers, de l'ordre de l'observation pour la plupart. On s'est revus plusieurs fois. Je crois qu'on a fait des progrès. Elle omet l'existence de Salome. Pas qu'elle soit annexe, loin de là... mais les eaux sont assez agitées comme ça. Pour se donner contenance, elle indique le fauteuil inclinable à Anna. Mais il est courant de ce qui se passe à Arcadia, et ça ne lui... plaît pas. Elle sort le matériel dédié à l'échographie et approche l'écran fatidique. Les roues crissent en bon effet dramatique. C'est fou comme cette ville complique tout ! Elle le dit dans un mélange de rage et de dépit, qu'elle s'efforce de chasser par l'action. En s'emparant de la sonde d'une main, et du gel de l'autre ; Tu peux soulever ton haut ? Qu'on en apprenne plus sur tes petits AA ! Même en étant soucieuse, Irina reste une grande curieuse un peu blagueuse.