AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
FORUM FERME
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Cinco elefantitos.

 :: abandonnés
Invité
Anonymous
Cinco elefantitos. Empty
Cinco elefantitos. - Jeu 3 Jan - 13:40


Cinco elefantitos.


Le coeur palpite trop rapidement quand il est l’heure d’aller rendre visite aux têtes brûlées de l’orphelinat de Delray. Petites caboches, toutes plus adorables les unes que les autres qui font bourdonner le coeur du capitano depuis déjà tant d'années. Il se sent bien, entourés d’enfants, Jan. À son aise, le sourire aussi lumineux qu’un réverbère allumé h24 en plein mois d’hiver, il apprécie ces moments où le m9 reste à l’entrée et où le myocarde peut exploser sans peur d’être tué.  

Il essuie ses pieds sur le paillasson, range le flingue dans le tiroir mis a l’entrée par Reyes, clés pour refermer, clés mises dans la poche pour que personne ne l’ouvre. Ça fait longtemps qu’il n’est pas venu Jan, les aléas de la vie qui n’arrangent pas son emploi du temps, son passage dans le coma aussi début octobre et tout ce qui en suit. Les gamins lui manquent, leurs parties de football, les jeux de pâte à modeler, les pièces de théâtre inventer, les discussions avec les adolescents, les enfants sur son dos quand ils le prenaient pour un lion (il pourra leur dire qu’il est en réalité un jaguar maintenant, ça les amusera surement). Il les aime, ces p’tits monstres Jan, surtout les gamines qui s’amourachent de lui comme face à une barbe à papa à la fête foraine du coin. Tous ces enfants, ils ont le droit à une vie tranquille et sécuritaire. Leur seule peur devrait être la nuit et son croque-mitaine, pas les balles, pas la faim, pas la violence dont Arcadia est la souveraine.

La tête qui passe par l'ouverture de la porte, le sourire est muet face au vide de la salle principale. Pas de rire, pas de colère, pas de bruit, pas de musique, rien. Sont-il déjà à la sieste ? Les grands sont-ils partis au planning familial proposer leur aide ?  « Nalini ? » Jan avait fait prévenir la jeune femme qu’il passerait pourtant. L’incompréhension, les pas le mènent au centre des petites tables. C’est ici que les plus jeunes dessinent, ceux ayant dépassé ces activités préférant les jeux en pleine air malgré le froid qui s’est installé. Peut-être que Nalini n’a pas eu son message et qu’ils sont tous partis ce promener ? Froncement de sourcils, tristesse qui se lit sur le visage du capitano qui dépeint des dizaines d’expressions en une seule journée. Il ne comprend pas, il n'aime pas ça, se sent abandonné alors que ce n'est pas le cas.
Un petit xylophone est attrapé d’une main, le corps qui se relève et les doigts qui commencent à tapoter dessus, en rythme, pour accompagner la chansonnette. « Cinco elefantitos, éste se cayó…Cuatro elefantitos, éste se perdió…. »  C'est murmuré, sans réfléchir, sans penser que quelqu'un peut l'écouter. Comptine de son enfance que la nourrice lui chantait quand il s'endormait. Lui qui avait toujours aimé les éléphants et leurs oreilles gigantesque, c'était sa préféré. « Tres elefantitos, éste se enfermó…Dos elefantitos, éste se murió. »  Et les doigts qui tapotent sur les touches métalliques, le sourire léger alors que le regard se perd dans les souvenirs entassés.


traduction:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Cinco elefantitos. Empty
Cinco elefantitos. - Sam 2 Fév - 17:17



If I told you what I was
Would you turn your back on me?
And if I seem dangerous
Would you be scared?

@vocivus

Avec eux, elle oublie presque c’est qu’est le silence et combien elle le chérissait, cherchant à échapper aux vautours, au sari rouge enfilé trop tôt, à son propre corps qui dansait pour les yeux d’autres, ceux venus pour elle. Mais avec eux elle en vient à préférer le tumulte, à se réjouir de ces cris enjoués. Elle quitte volontiers la quiétude des temples, accepte de laisser ses dieux et leurs punitions silencieuses pour un moment, pour la tempête enfantine, l’ouragan des perdus à qui la vie n’a pas laissé le choix. Il y a de la joie en eux pourtant, une joie innocente, décidée, presque intrépide. La vie acceptée et le sourire pour destination. Alors elle accepte leur joie, leur tristesse, leurs pleurs, leurs batailles (leurs victoires), leurs angoisses, dans cette cacophonie qui en devient rassurante, après sept ans. Elle s’est habituée au bruit et désormais c’est son propre silence qui l’effraie, celui de la mal(é)diction, qui vient l’enlacer la nuit. Parce que les enfants de l’orphelinat le lui font oublier, ce silence-là, obligent Nalini à le ranger au placard pour poser un regard tendre sur ces mains secouées qui espèrent ne pas oublier de mots, se faire comprendre.
Elle a reçu le mot d’Alejandro dans la matinée mais son esprit l’a rangé, perdu, oublié, en proie à son inconscient saisi et indécis. Alors chacun est parti, les grands d’un côté et les petits à la sieste, Nalini près de leurs lits, à caresser le front des plus angoissés, à rassurer ceux qui se réveillent en sursaut et à cajoler les moins fatigués pour que le sommeil soit attiré par les corps bercés.
Parce que Nalini a entendu, les rumeurs, les chuchotements intempestifs, et Nalini ne sait plus. Ne sait plus ce qu’elle doit croire, trop loin pour s’en remettre aux dieux, trop aimante pour imaginer que tout est vrai. Alors quand elle le trouve dans la salle principale, un xylophone à la main, elle s’arrête pour un instant, le sourire certes hésitant, mais toujours là. Malgré tout. « Cinco elefantitos, éste se cayó… Cuatro elefantitos, éste se perdió…. » Elle le regarde penchée, adossée contre l’embrasure de la porte, comme elle ne l’a jamais regardé auparavant. Trie les émotions pour laisser parler son cœur – pas sa peur, pas le froid glacial qui l’entoure. « Tres elefantitos, éste se enfermó…Dos elefantitos, éste se murió. » La comptine ne lui est pas inconnue, les enfants la chantent souvent, mais elle ne veut pas troubler le regard perdu d’Alejandro, plongé dans de vieux souvenirs – sauf que le xylophone finit par s’arrêter et Alejandro avec, soudainement devenu l’enfant censé dormir surpris par ses parents, et Nalini qui s’agite, esquisse quelques mots maladroits, lancés à la mer « Oh non, non, continue, je ne voulais pas que tu t’arrêtes ! ». Moins agitées, ses mains dessinent ce qu’il n’a pas pu terminer. « Ahora queda uno, uno se quedó, Y este elefantito, ¡me lo llevo yo! ¡Me lo llevo yo! » Et les mots semblent prendre tout leur sens, parce qu’elle en serait capable, Nalini, de prendre le dernier éléphant dans ses bras, pour le bercer, le cajoler. « Je suis désolée, les petits sont à la sieste, mais ils ne vont pas tarder à se réveiller. » Le cœur, pas la peur. « Ils seront contents de te voir. Comment vas-tu ? » Il n’y a plus le son du xylophone. Seulement les battements de cœur de la Mère qui ne sait plus comment regarder son enfant, de cette amie qui hésite entre cœur et peur.

Traduction:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Cinco elefantitos. Empty
Cinco elefantitos. - Dim 3 Fév - 15:39


Cinco elefantitos.


La tête se relève lorsque que le sol craque. Nalini accolée à l’embrasure de la porte, le visage toujours aussi paisible et surtout cette lumière au creux des prunelles qui a toujours calmé le capitano. S’il aime venir ici, Jan, ce n’est pas uniquement pour les enfants. Il apprécie les gestes de l’employée, sa tendresse, ses mots dessinés au rythme des mains qui se font de plus en plus expertes au fil des mois. Les signes, il les a appris au fur et à mesure Jan. Assis dans le coin de la classe parfois, comme un élève un peu trop vieux mais désireux de savoir. Il aimait les discussions avec Nalini avant qu’elle ne perde la parole, il ne pouvait accepter de perdre ces moments à deux. Alors malgré les difficultés et l’impression de ne pas être très doué, les mains ont signé, l’esprit a enregistré et les lèvres se sont étirés en un sourire au lieu d’articuler. Il pourrait parler, mais il aime mêler les deux, gestes et voix, pour montrer à Nalini, tous les efforts qu’il fait pour ne pas qu’elle se sente différente. Et les yeux sourient quand elle continue la comptine, la tête voguant au rythme qu’il imagine dans sa tête. Silence qui se veut d’or entre les deux adultes, chant des enfants pour calmer les coeurs et peut-être réparer quelques erreurs.
Elle se rapproche, il en fait de même, pose l’instrument sur la petite table, espère qu’il saura trouver les mots pour lui demander pourquoi les enfants ne sont pas là. Pourquoi elle est toute seule et qu’il ne peut pas les voir. Erreur ou oublie, il a besoin de savoir, le capitano, pour retrouver le sourire. Et les explications arrivent, font hausser les sourcils. Elle n’a pas reçu son mémo ? Il ne sait pas, hésite, accepte ce que dit Nalini et acquiesce du menton. J’avais peur que tu les caches de moi. Les mots sont uniquement signés, phrase simple à illustrer, qui l’est peut-être un peu trop. Innocence qui suinte des doigts, incapacité de faire de l’humour quand on a déjà des difficultés à faire comprendre ce qui tonne à l’intérieur du myocarde. Tu me dirais… Phrase arrêtée, mains qui se bloquent, langue qui rapplique pour aider, remplacer, éviter les erreurs. J’te sens éloignée depuis quelques temps, j’ai fais quelque chose de mal ? Les doigts se lèvent, affirment ce que disent les lèvres. Sourcils de froncés, pas par colère, mais par réelle inquiétude. Devant Nalini, jamais Jan n’a joué. Le visage qu’il lui montre, est toujours le même, paré de douceur, de tendresse et de jovialité. Jamais le monstre de Delray n’est entré dans ces lieux. Toujours mis à la porte, félin qui essuie ses crocs avant de rentrer dans l’espace protégé des cauchemars et des balles. Alors pourquoi a-t-il cette impression d’être regardé d’une façon différente ? Pourquoi Nalini a oublié son petit mot ?

Et l’enfant la regarde, elle la Mère des autres, elle la tendresse incarnée, la beauté personnifiée, celle qu’on éloigne de la Calavera pour ne pas la brûler. Et la comptine se répercute dans sa tête, au capitano. L’éléphanteau qui reste, peut encore être sauvé si quelqu’un accepte de le prendre dans ses bras et de le protéger.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Cinco elefantitos. Empty
Cinco elefantitos. - Dim 17 Mar - 19:34



If I told you what I was
Would you turn your back on me?
And if I seem dangerous
Would you be scared?

@vocivus

La peur qui s’immisce entre ses os comme une rafale de vent lui rappelle celle d’un autre instant, qui lui a fait ployer les genoux quand ses mains s’agrippaient à sa gorge, incapables de se satisfaire du silence, nostalgiques d’un bruit, n’importe lequel. Elle aurait donné tout le reste pour retrouver sa voix et ne plus avoir peur, juste pour une seconde. Mais la peur qui se glisse sur sa peau, là, a le goût amer d’un amour inébranlable, d’une tendresse intime. De celles qui ne partent plus une fois qu’elles sont là. Alors pourquoi c’est si désagréable ? « J’avais peur que tu les caches de moi. » Elle hésite, ce n’est pas vrai, mais peut-être que c’était inconscient, que ses gestes ont dépassé sa pensée, l’inverse, que la peur a eu raison du reste ? Peut-être qu’elle a reçu le mot mais qu’elle l’a oublié, inconsciemment, enterré, à côté des idées en pagaille. L’air lui manque et elle voudrait un scaphandre, une tenue de cosmonaute, de quoi combler son asphyxie passagère. Puis elle voudrait parvenir à l’éteindre, l’éclipser sans bruit. Ne garder que l’amour et l’affection.
Mais c’est trop tard, elle a entendu, ce couple dans le bus, ces adolescents à l’autre bout de la ville, cet homme au téléphone. Ils en parlaient et Nalini a la voix emmurée, pas l’ouïe. Elle se force cependant à regarder Alejandro comme avant, essaie de réunir chacun des souvenirs, chacun de ses sourires.  
Ses mains restent immobiles.
« Tu me dirais… » Elle regarde les siennes se mouvoir avec une once de fierté, admirant ses progrès, depuis qu’elle a perdu sa voix. Admirant sûrement le miroir de l’affection qu’il lui porte, de toute cette douceur. Alors pourquoi ça fait peur ? Pourquoi la peur s’immisce contre les os, les siens comme ceux d’Alejandro, comme une lame qui parcourt l’épiderme, sans faire couler le sang ? « J’te sens éloignée depuis quelques temps, j’ai fait quelque chose de mal ? »
Elle voudrait éteindre ses émotions pour une seconde, mais c’est trop tard, Jan doit déjà sentir sa gorge se rétrécir, l’espace d’une seconde. Il y a tout, il y a l’amour, la peur, l’inquiétude. C’est une vague de chaleur qui s’agrippe, qui bloque l’air, qui vient lui donner des frissons. Et dans l’inconscience de toutes ces émotions, Nalini s’approche, les doigts caressant la mâchoire de cet enfant qui est juste trop vieux pour faire partie de l’orphelinat. Elle remet une de ses mèches derrière son oreille, les yeux plongés à l’abandon dans les siens. D’une tendresse intime, de celles qui ne partent plus une fois qu’elles sont là. Sa main lâche sa peau à contrecœur et elle s’applique, pour qu’il comprenne chaque mot, l’un après l’autre. « Je ne les cacherais jamais de toi. Peu importe ton âge, tu es comme eux. Je t’aime. » Elle lui adresse un sourire, dont la sincérité parvient à faire cesser l’asphyxie, pour un instant. « Mais je veux aussi te protéger, et ce que j’entends m’inquiète, Jan. » Elle s’arrête une seconde, comme si elle voulait capturer son image, garder en souvenir cette douceur, cette joie, comme si l’inquiétude la forçait à imaginer le pire. « Ça ne te ressemble pas, ce qu’ils disent. Ce n’est pas toi. » Les mains s’arrêtent une seconde, aussi hésitantes que sa voix, si elle l’avait encore. Elle finit par décider d’arrêter, et dans le silence, elle vient l’entourer, les mains serrées contre sa peau, pour ne plus le lâcher. Le prendre dans ses bras pour le protéger du reste, du monde, de tout.
Empêcher le dernier éléphanteau de disparaître comme les autres. Me lo llevo yo.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Anonymous
Cinco elefantitos. Empty
Cinco elefantitos. - Dim 28 Avr - 16:32


Cinco elefantitos.


Nalini a toujours eu ces gestes, pleins de tendresse et d’amour, qui lui manque souvent, au Flores. Elle a toujours su comment le regarder, comment lui parler, à travers ses yeux et ses mains, comment caresser sa joue pour le détendre et non l’effrayer. Nalini est de celles qui n’ont pas peur d’Alejandro, qui ne voit en lui, qu’un enfant qu’on n’a pas assez aimé, ou à qui on a trop demandé. Nalini a raison sur les deux derniers points. Mais Nalini devrait quand même se méfier, du jeune commandante , qu’on sait capable de déchirer les entrailles pour ensuite en rire. Et recommencer
Les mains signent, le coeur parle, Jan ne peut s’empêcher de sourire en comprenant les mots qui ne sont plus seulement des gestes dans le vent. Il se sent un peu fier, il faut l’avouer, de comprendre la jeune hindoue.  Mais le visage solaire s’assombrit légèrement en comprenant les signes qui n’ont plus rien d’apaisant. Éclipse qui n'a pas lui d'être entre eux deux. Elle s’inquiète ? Pour lui ? Pour l’image qu’il laisse transparaitre ? Pour les échos qu’on entend sur son compte ? Pour les légendes qui n’en sont pas, les mots durs, les images peinturées de rouge, les silences aussi, qui trainent quand Flores passe par là ? Alors il regarde Jan, écoute, comprend, reste silencieux et ne réagit pas quand les bras viennent se refermer tout autour de sa carcasse. Nalini est toute petite, il pourrait la briser en un coup de bras. Elle ne sentirait presque rien, juste les côtes craquer et perforer ses poumons. Juste l’asphyxie qui la plongerait dans le coma. Une simple petite douleur pour un sommeil éternel, ce n’est pas cher payé quand on y pense. Le dieu ricane à cette idée, le dieu a faim et Jan est obligé de reculer. L’empêcher de nuire à ceux qu’il aime, l’empêcher de se penser plus fort au point de le dépasser. Tu n’as qu’à pas écouter si tu ne veux pas t’inquiéter Nalini. Il l’a dit tout fort, sans signer. Le menton est haut, trop haut pour un enfant qu’on aimerait protéger. Je ne suis pas un enfant de coeur mais tant que moi, je ne te dis rien, c’est que rien n’est vrai. Les rumeurs, c’est à la base de Delray, tu le sais. Il refait un pas, la mâchoire se détend, le regard se veut tendre, comme celui de l’homme que les mamas ne cessent de couver des yeux. Il est beau Alejandro, il est solaire Alejandro, comment pourrait-il faire du mal alors qu'on lui donnerait le bon dieu sans confession ? Est ce que tu as peur de moi ? Il finit de signer, abaisse ses paumes pour attraper celle de Nalini. Elle est remontée contre sa joue, embrassée tendrement, caressée du bout des doigts. L’enfant de Delray a su conquérir les coeurs des femmes depuis des années, ce n’est pas maintenant que ça arrêtera.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Cinco elefantitos. -

Revenir en haut Aller en bas

Cinco elefantitos.

 :: abandonnés
 Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Sauter vers: