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possessivité

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possessivité - Dim 6 Jan - 18:50


possessivité

maciej x zadig


Ses longues cannes marchent vers une petite maison jaunie, coincée entre deux baraques plus imposantes. Construite en décalage avec les autres, on remarque d’abord les broussailles et les arbres indomptés avant de se rendre compte que derrière, un foyer vivait jadis. Un foyer et ses hôtes, ses joies, ses peines. Aujourd’hui c’est une désolation, une tristesse qui imprègne chaque centimètre de vide du quartier. Certains coins sont encore vivants parce que la mort y est distribuée, d’autres comme celui-ci est plus paisible. Presque beau, comme un cimetière peut l’être. Silencieux, cristallisé dans un passé qui fut radieux. C’est peut-être pour ça qu’ils se retrouvent ici, ces deux âmes en peine. Parce que c’est un bel endroit pour mourir.

C’est toujours avec une boule au ventre que Zadig part sur le lieu de rendez-vous. Il n’y croit jamais vraiment, mais il s’imagine sans peine les mains puissantes de Maciej s’enrouler autour de sa nuque et la vider du moindre oxygène. Ou bien lui qui mutile son corps nu, encore endormi, encore endolori par les coups de reins. Il sait comment ça finit à chaque fois, le sicaire est menaçant un temps et c’est comme si le corps de Zadig glissait inévitablement vers lui. L’union pour un autre temps, l’échange de marchandises, une vie contre une dose, et à la prochaine.

Aujourd’hui il a mal. La veille sa silhouette s’est arrachée à la lumière des lampadaires après un show, emportée par une inconnue dans la pénombre d’une ruelle. Des coups qu’elle n’avait pas prévus, des coups qu’elle a dû encaisser le temps que ses idées s’ordonnent. Le couvercle d’une poubelle qui fait baver son fond de teint, les entailles de couteau qui viennent déchirer la soie de sa robe. On la jette au sol, et elle a beau taper fort, son corps long et frêle ne résiste qu’un certain temps. Pour ça qu’elle est rapide et précise, pour neutraliser avant de s’épuiser. Coup de chance pour Coup de grâce, elle attrape sa canne échouée au sol, et l’assène. Le coup.

Alors Zadig a peur. Si l’autre comprend qu’il pourrait difficilement se défendre contre lui, alors ça pourrait bien être son dernier jour. Pour ça que malgré son apparence masculine, imposée par la discrétion auxquels les deux doivent se rompre pour éviter d’être lapidés par leurs camps respectifs, il s’est maquillé. Des artifices pour masquer la peau brunie du visage, les quelques marques de lame venues gratter sa peau — bien que ces dernières se perdent dans celles qu’il s'inflige lui-même, celles que Maciej connaît déjà et aime caresser. Ses côtes le font souffrir, alors il devra garder cette bête à distance. Même s'il la ressent il est habitué à la douleur Zadig ; peut-être qu’il aimerait cette étreinte, mais se mettre dans la gueule du loup serait trop dangereux. Déjà qu’il le fait à chaque fois qu’il se rend dans cette putain de maison jaune.

Loin de ses bras, loin de ses mains. Lui donner ce qu’il demande et repartir avec ce que lui exige : qu’on l’épargne.




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possessivité - Lun 7 Jan - 20:03


Le nom est toujours là, en tête de liste. Celle dans sa tête qu’il tient à jour avec minutie. L’animal barrant d’un trait de sang le nom une fois le travail terminé. Victimes de la Calavera, son tas de cadavres qui s’empilent, celui qu’il alimente et qui l’alimente. La grande perche respire encore. Parce qu’il le veut bien, c’est ce qu’il se dit à chaque fois que le rendez-vous est fixé. Un nouveau sursit, peut-être que cette fois sera la bonne. Un retournement de situation, un changement dans son humeur, l’instinct de mort trop présent sous sa peau pour éradiquer pleinement les autres envies qu’elle parvient à attiser dans sa carcasse morte. Peut-être que cette fois sera la bonne, le M8au creux des reins, sous le tissu épais de son sweat. Silhouette noire, capuche rabattue sur sa gueule pour ne pas être repéré. Cœur morne en pleine poitrine, bat à peine plus fort lorsque s’annonce un coin de rue. Pas de trouille, jamais, rarement, dans le système du sicario. Le chien a été dressé pour tuer, pour ne ressentir rien d’autre que de l’adrénaline et la folie du meurtre. Peut-être quelques variantes de temps en temps, un peu de tendresse dans un coin, de l’intérêt dans un autre, un relent d’humanité au détour de ces sourires qu’il donne au compte-goutte.

Si l’échange perdure c’est parce qu’il devient nécessaire. Trop habitué à sa morphine, le corps en devient moins réceptif. Lui tourne doucement le dos pour le laisser dans un cruel état de manque, d’insatisfaction. Pactise avec l’ennemi, le chien fou. Lui qui au fond se moque de savoir à quel camp ils appartiennent, tous autant qu’ils sont. Pas fait pour les jeux de pouvoir, il se contente de suivre et d’obéir Serevo, c’est bête mais c’est comme ça. Inscrit dans ses gênes, dans la douleur de ses os fracassés en éternel recommencement jusqu’à ce que la leçon soit apprise. Il rentre un peu plus la tête dans ses épaules lorsque la maison jaunie entre dans son champ de vision. Petit bout de misère entre deux autres morceaux de rien. Tellement vue sans jamais la voie, jusqu’à ce qu’elle devienne le repère de l’interdit. L’unique témoin d’une trahison qui signerait leur arrêt de mort, à tous les deux. Silence de mort, celui qu’il aime, qu’il adore. Rien ne bouge, tout est suspendu entre cet entre-deux qui précède la fin. Calme de morgue, celui qui apaise le cœur autant qu’il l’angoisse maintenant que son odieux secret a foutu le camp. Hybris merdique, à le tenir éloigné des congélateurs mortuaires, le plus longtemps possible pour éviter les emmerdes. Il se racle la gorge lorsqu’il s’invite dans le périmètre de la baraque, passe la porte pour laisser derrière lui la ville et ses rats.

Aussi miteuse au-dehors que dedans, le pied dans la poussière à chaque pas, celle qui s’entasse dans les coins, là où les intrus n’ont pas laissés leur trace. La grande perche est déjà là, impossible à rater. Ce qu’il déteste ça, Maciej, se sentir petit. A grogner en guise de salutation, pour bien marquer son mécontentement. Et lever le museau en direction de la jolie gueule, masculine cette fois. Préfère, c’est moins perturbant, plus normal. L’œil de l’assassin qui détaille, devine sous la couche d’artifice, trop habitué à contempler ce genre de dégâts. « - T’as une sale gueule. » Des pieds à la tête en fin d’exploration, l’assassin qui s’appuie contre l’encadrement fatigué d’une porte. Proche sans vraiment l’être. « - Qui t’as fait ça ? » La question claque, gronde. Voix rauque, tendue, la pupille noire accrochée à celle de son dealer.
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possessivité - Mar 8 Jan - 19:28


Il ne se souvient pas de comment ils ont trouvé cette maison. À chaque fois il l’attend sur la même bordure de fenêtre, avec une vue directe sur la porte, jetée de l’autre bout du couloir. Et à chaque fois, il y a une ou deux minutes pendant lesquelles il essaie de se souvenir. Comment est-ce que cette vieille baraque cabossée par le temps et la désespérance est-elle devenue le lieu de leurs rendez-vous interdits, plus interdits encore qu’un adultère. Plus exquis, aussi. Jamais Zadig ne parvient à trouver la réponse, c’est comme un moment passé à la trappe, quelque chose d’anodin qui semble avoir été arraché de son esprit plutôt qu’oublié. D’habitude il abandonne tout bêtement sa tentative, là c’est l’arrivée du sicario qui le sort de ses pensées pénibles. Oublier l’énerve.

D’ordinaire encore, Zadig reste le cul posé sur ce rebord, la poignée de la fenêtre creusant agréablement le creux de sa colonne vertébrale. Une position qu’il apprécie, les jambes plutôt écartées, cette invitation posée dès le départ, cette invitation qui jusque-là lui permet de repartir à chaque fois. Cette fois, il se glisse immédiatement hors de son perchoir, tout en restant à sa place. Il se prépare juste au cas où. Les deux pieds bien ancrés dans le sol, prêts à se substituer au corps de Maciej, le chargeant comme un taureau voulant harponner un inconscient échoué dans une arène. L’a les deux mains dans les poches, le Zadig, une casquette enfoncée sur le crâne.

Il répond au grognement par un autre, presque inaudible. Il faut que ça se termine au plus vite, et le voir se poster dans l’encadrement de la porte, c’est lui enlever l’espoir d’une sortie simple. À sa première remarque, Zadig ne parvient pas à retenir un léger ricanement, ou plutôt, un petit souffle qui traduit son amusement. Instinctif. C’est rare qu’on lui dise ça. En fait on ne le lui dit jamais. « Sympa, je pensais qu’elle te plaisaist ma gueule, pourtant. » L’espace d’un instant il pense même que Maciej croit à une gueule de bois ou à une mauvaise nuit de sommeil. Et lui de finir sa phrase. Alors les lèvres du premier se raidissent et son regard se durcit, en même temps qu’il continue d’éviter celui du slave. « Hein ? Personne m’a rien fait. » C’est une putain de drag queen, pas un acteur de répertoire. Y’a des fois où la subtilité ça lui échappe, où c’est le manque de nuance qui domine. Il est pas con Maciej, il va savoir qu’il manque. Alors Zadig lève les yeux au ciel devant sa propre stupidité. « Ouais bon, y’a une meuf qui m’a guetté hier. Une pute de latina, là. » Pendant qu’il parle, il déplie tout doucement le cran d’arrêt qui dort dans sa poche. « Avoue, ça te fait plaisir de savoir que je m’en suis pris plein la gueule. » C’est drôle, parce que y’a quand même un petit sourire au coin des lèvres. Un faiblard, ouais, mais c’est cette ironie qui revient constamment à l’esprit du Zadig. Quoiqu’on fasse dans cette ville, on a toujours un ennemi dans cette ville. Et quand on pense l’avoir amadoué, un autre vient se substituer à lui.

La pression monte dans sa boîte crânienne. De son autre poche il sort un sachet avec ce que sa faucheuse supposée réclame. Balancé sur le lit de la vieille, celle qui habitait là avant. Zadig amorce un mouvement. Un pied devant l’autre. Il veut que Maciej parte récupérer sa came et dégage le passage. Autrement, il espère que sa silhouette de géant suffira à lui faire comprendre qu’il faut partir.

Il y pense. Il le pense. Me retiens pas.
Il veut pas se servir de ce qu’il a dans la poche.






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possessivité - Ven 11 Jan - 11:40


Sent l’urgence. Le flaire du fauve le renifle comme on renifle la puanteur des bas-fonds d’un quartier pourri. Entre les relents de moisissures et d’abandon de cette vieille baraque, la poudre qu’il a sur les doigts et le parfum bizarre de la grande perche. Elle lui rappelle son pit le jour où il l’a récupéré. Petite chose abandonnée à côté d’un tas d’ordure, fracassée, brisée par la connerie humaine. A trembler de trouille lorsqu’il s’est approché, prompte à se tirer le plus vite tout en se sachant coincée. Il ressemble à Bullet, Zadig, dans son attitude, à tirer un sourire presque invisible sur les babines du cabot. « - Prends- moi pour un con. » Pas qu’il ne l’aime pas, cette gueule. Ce serait se moquer du monde, pour y avoir laissé traîner ses doigts, frôlé de ses soupirs les lignes qu’il imprime sur sa chair. Jolie gueule, d’habitude, pas cette fois. A agiter les instincts du tueur, lui qui a été démolit tant de fois qu’il pourrait reconnaître un corps blessé sans avoir besoin d’en voir les ecchymoses. Et ça l’emmerde, le Serevo. Qu’un autre se soit cru en droit de pouvoir s’en prendre au nom qu’il a en tête de sa liste. Possessivité mal placé du tueur qui fait trop traîner son contrat. Le buter, dès le premier jour, c’est certainement ce qu’il aurait dû faire au lieu de laisser s’installer ce lien tordu qui l’empoisse et le gangrène.

Ecoute en silence, comme si les mots l’intéressaient. Pas qu’il en ait quelque chose à faire, il s’en fout. Du blabla sans intérêt. Propre de l’humain, devoir se justifier. Constamment. Perdre un temps précieux en babillages inutiles qui n’apporteront rien. Pas fait pour causer, le polonais, toujours plus prompt au silence. A l’entendre lorsqu’il l’ouvre, cette voix éraillée au grondement d’enfer. Le clébard grogne plus qu’il n’aboie. « - Et te faire abîmer par une meuf, c’était quoi, de la galanterie de ta part ? » Relève pas l’injure, elle s’inscrit directement dans son cerveau pour que plus tard ne se braque l’instinct du tueur sur la latina un peu trop téméraire. Pas bon si dans son propre camp on marche sur ses plates-bandes. Eclat torve dans la pupille qui se pose juste là, pile entre les deux yeux de la grande perche. Y graver d’un bout de lame chauffée à blanc la marque du sicario, abîmer plus encore la jolie gueule pour que ça se sache, qu’elle est déjà la chasse gardée d’un criminel. Nouveau silence de mort à l’étendue aussi froide que les doigts de la faucheuse. Le sachet qui se balance sur le lit, comme une invitation. Prend-le et tire toi, c’est là ce que lui hurle le geste. L’impatience du dealer, le pas en avant qui le prouve, annonce ce qu’il attend. Alors il ne bouge pas, Maciej toujours en appui contre sa porte, les muscles du bras prenant la forme du chambranle à trop s’y enfoncer.  

« - Détrompes-toi. » Le plaisir qu’il retire, c’est lorsqu’il est à l’origine du carnage. Pas quand il en est spectateur. « - Je ne prends aucun plaisir à voir mes cibles être abîmées par des incompétents ou des pauvres types sans importance. » Petit avertissement lancé en bord de lèvres, celles sur lesquelles rien ne s’appose. Juste cette gueule fermée, froide. L’empreinte de l’assassin, celui qui s’enlise dans son sérieux à en faire pleurer les portes de taule. Il bouge enfin, se détache lentement de son appui et s’avance. Prête une fausse attention au sachet échoué sur le plumard fatigué. Plus tard qu’il pense comme pour calmer les tambours battant de son cœur. Les bras se délient, toujours avec cette lenteur inquiétante. Phalanges en griffes qui s’ouvrent et se referment, petite distance entre eux qui ne reste que dans les centimètres qui les séparent. Que ça l’emmerde d’être à côté d’un putain d’arbre. Obligé de tendre le bras, brusquement, rapidité de l’habitude dans le geste. Pour venir écrouer la mâchoire, contraindre le corps à ployer dans sa direction, se rapprocher. Encore. « - Tu m’appartiens, Zadig. » En murmure brûlant de souffre contre la peau basanée. L’œil collé dans celui de l’autre, les doigts qui s’enfoncent un peu plus dans la chair, déforment les traits, juste pour le plaisir.

« - Tant que ton nom sera sur ma liste, intact, c’est moi qui doit abimer ta jolie gueule, personne d’autre. » Petit sourire en bord de babines, et il le relâche. Tapote avec la douceur de ces maîtres aimants leur animal de compagnie la joue abîmée

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possessivité - Jeu 24 Jan - 15:03


C’est qu’il ignore même s’il pourrait le tuer. Non pas qu’il doute de ses capacités — bien que cela promette un combat mémorable sûrement — mais plutôt de sa volonté. Il y réfléchit à mesure que leurs regards se croisent, parce que quand Zadig ne brise pas le silence pesant qui comble ce que la parole laisse de vide ils ne font que se toiser. Le plus jeune remarque à quel point il trouve attirant ce qu’il a de sauvage, Maciej. De brutal. Et finit par se dire que prit entre ses mains durcies par le travail au corps, il pourrait laisser sa nuque au bon vouloir du sicaire.
Il est comme ça, Zadig. Un triste lunatique. Comme un chien blessé et acculé prêt à tout pour s’en sortir, même se foutre dans la gueule du loup si sur l’instant il y voit son salut. L’est instable, dans ce genre de situation. Celles où la mort la guette de près, cette pute.
Alors il y a un instant il avait peur que Maciej le tue, maintenant il se dit et pourquoi pas. Après tout il aurait bien vécu, sans rire. Il s’est amusé. Et en y pensant, ça le ferait presque bander de savoir que c’est cet homme-là qui aura sa peau. Peut pas rêver d’une faucheuse plus exquise. Cet homme il le déteste et il l’adore, il le dégoûte et l’électrise. Y’en a, comme ça, de temps en temps.

« Toi, me prends par pour un con, à jouer au connard de misogyne. » Souvent qu’il lève les yeux comme ça Zadig, quand il l’entend parler ainsi. C’est juste qu’il ne saisit jamais l’intention. Le pense-t-il, ou non, ou un peu, ou sûrement que c’est juste de la provocation gratuite. Mais lui ça l’irrite d’entendre ça, alors toujours il répond comme un enfant contrarié.

Puis le dealer d’un jour se casse.

Sauf qu’il bouge pas, le con. Alors Zadig s’arrête devant lui, le considère de bien haut, tout en sachant que le plus intimidant des regards ne fera pas fléchir ce molosse slave. Il serait presque lassé de ce jeu du chat et de la souris dans lequel le chasseur et la proie sont de mèche pour faire durer le plaisir. Il dit rien là, y’a rien à dire. L’autre parle, l’autre le contredit. S’approche. Le pas en arrière est instinctif, mais il n’y en a qu’un. Après Zadig se laisser choper à la gueule par l’assassin, juste pour voir. Et l’homme de marquer son territoire. Presque à lui demander de survivre au monde pour que lui puisse l’en arracher de ses mains. Il a envie de ses lèvres mais le temps de vouloir s’en approcher, Maciej a déjà fini son laïus de mâle alpha. Et son revers de main qui balaye son geste de maître fier de son animal finit de les éloigner.

Ill va pas partir maintenant, finalement. Va poser son cul sur le lit. Chope la petite bouteille d’eau laissée sur la table de chevet la fois précédente. Une gorgée à peine avalée qu’il recrache immédiatement ; l’eau a stagné. Dégueulasse. Un œil jeté à l’autre âme de la pièce, puis un autre sur la bouteille qu’il tient dans sa main. L’instant d’après il s’asperge le visage d’eau à moitié croupie pour libérer sa peau du fond de teint venu couvrir les blessures. Un bleu le lance encore sur une pommette, un autre violace sa mâchoire et une ou deux petites marques de griffure strient l’épiderme ici et là. La gueule encore humide, la bouteille vide jetée au travers de la pièce, il tire Maciej par la poche de son jean et l’approche vers lui. Il est là, à bonne hauteur pour que ça reparte comme d’habitude. Cette fois le sicario domine du regard. Comme si Zadig voulait flatter son ego, tout en le provocant en dévoilant le travail bâclé d’une autre sur sa propriété.

L’enfant prend sa main dominante et sort de sa poche — sans précipitation aucune — la lame dépliée qu’il serrait si fort quelques minutes plus tôt. Il s’en va la déposer dans la main de l’autre. L’armer. Lui donner la possibilité de. Mais l’envoie finalement rejoindre la bouteille dans un coin de la pièce.
À la place il pose lui-même la main féroce sur son cou. Se donne à une emprise qu’il n’est pas certain de pouvoir rompre, mais sait-on jamais. Il le sent, Zadig, qu’il le tuera pas maintenant. Ni la fois suivante. Pas encore. Et pourtant il provoque, parce qu’à présent ça l’excite. Il lui suffisait simplement de l’entendre clamer sa possessivité pour que le regard change.

« Bah alors, vas-y. Finis le travail ».







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possessivité - Mer 30 Jan - 20:03


Sourire sur les babines, le clébard se moque des mots. De ces yeux qui se lèvent et la réponse de gamin qui manifeste l’irritation. Celle qui amuse et fait lâcher la mâchoire, ascendant perdu qu’il s’efforce de conserver dans l’œillade qu’il balance sur la grande perche alors qu’elle bouge. Toise et pose son cul sur le lit. Moindre geste suivit avec intérêt, l’instinct du prédateur qui n’en perd pas une miette, se marre devant l’incongru d’une situation tordue. Il devrait se tirer, récupérer son dû, toujours là sur le plumard miteux et partir. Rentrer dans sa tanière et s’y shooter pour faire passer le temps, les merdes de la journée. Celles qui se traînent sous ses semelles, qu’il provoque et qui le poursuive. Morphine en forte dose qui ne fait plus rien, trouver autre chose pour compenser. Pas encore mis la main sur le produit miracle, en phase de test mais ça lui convient. Les bras se croisent sur le torse et le sicario reste planté là, en appui sur ses pieds légèrement écartés. Vigile de boite de nuit, prêt à faire dégager les merdeux à la porte au moindre geste de travers. Plisse le museau devant la flotte vaseuse, l’hésitation et le fard qui fout le camp. Révèle la misère qu’il avait devinée sans même réfléchir. Trop habitué à ces coups qu’il faut cacher, les attitudes qui les trahissent quand on sait regarder.

La langue claque contre le palais de l’assassin. Exaspération à fleur de carne, l’air renfrogné encore plus présent sur la gueule sombre. Pas beau. Ca l’agace, cette liberté prise avec sa proie. Fait tapoter les doigts sur les bras, les muscles qui se tendent et se crispent plus fort lorsque le gamin l’attire à lui. Dans un geste qui a un goût d’habitude, cet instant de flottement où réfléchir semble superflu. Le primaire prenant le pas sur le reste, et bousiller les corps d’une toute autre manière. A faire courir des frissons sur la peau, de la gêne quelque part au fond des entrailles et des picotements dans les reins. Ce qu’il le déteste pour ça, petit con qui fout ses plans en l’air. Encore là, à le narguer, à respirer. A lever les yeux vers lui cette fois, comme pour inverser la tendance et s’excuser d’être trop grand. C’est ça. La lame hors de la poche, ça s’agite dans la caboche. Pousse à se redresser pour écraser un peu plus, les bras qui restent croisés mais l’homme déjà prêt à se saisir de son M88 si jamais ça part en vrille. Suicidaire le dealer ? Assurément. Ecroue sa jolie gorge dans la patte du fauve, lui qui se laisse faire, les doigts posés contre la trachée à sentir palpiter le cœur dans les veines. Sang battant à tout rompre, trahissant les émotions. Il ricane de nouveau le Serevo, renifle et hausse une épaule. Regarde ailleurs, comme s’il cherchait quelqu’un d’autre dans la pièce, une autre âme à qui serait adressée la requête. Non, ils sont bien seuls. L’attention se repose sur le bonhomme, et les doigts serrent, pressent la peau basanée.

« - Tu supplies maintenant ? » Claque de nouveau la langue, trop facile. Tellement pas l’image qu’il s’est forgé de la diva assassine. Certainement pas sa façon de faire non plus, frapper quand on le lui demande. Quand on l’attend. « - Ce n’est pas digne de ta réputation, j’en suis presque déçu que tu en arrives là. » Moqueur en bord de lèvres, le petit rictus qui revient s’y coller et la pression se renforce. Pour maintenir l’équilibre fragile entre eux, garder sa position de force qui ne tient qu’à un fil. Ce serait si facile pourtant, de lui bousiller la gorge. Péter la nuque ou serrer jusqu’à l’asphyxie. Première technique largement plus rapide que la seconde, expéditive. Et laisser le cadavre de la grande perche en tableau esthétique de sa déchéance, en ange noire sur le lit aux draps salis. Faire pleurer la trêve avec les Enfants Terribles, que la vengeance de tout le clan lui tombe sur la gueule. Le tueur se penche, tire en même temps sur la gorge pour forcer l’homme à se redresser légèrement. Rapprocher les contraires comme pour les envelopper d’un cocon de confidence, qu’ils soient les seuls à entendre les mots. Se bouffer les souffles, en égoïstes et que personne d’autre n’en profite.

« - Pas ce soir, tu m’es encore utile. » Effleure la ligne des lèvres d’un soupir. Provocation douce-amère à faire gueuler la patience. Attiser les envies les plus crades comme s’il jouait avec les boutons de délires enfouis dans les profondeurs de sa psyché. Mauvaise blague. « - Me fait pas croire que tu te laisserais faire aussi facilement en plus… » Possessif qui refuse de se dire que ça pourrait vraiment se terminer de cette manière. Sans combat, sans rien de plus qu’une tension à s’en péter la raison.

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