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Raise the sand

 :: terminés
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Raise the sand - Dim 30 Déc - 2:15


Raise the sand

Remonter le temps ! On raconte que c'est impossible, que c'est bon pour les films. Ou les documentaires, pour faire imaginer aux enfants à quoi ressemblaient les dinosaures et la vie sans électricité. Et pourtant. Ces derniers mois ont eu le pouvoir de retourner le sablier. A en avoir le vertige et le mal de mer. Ce serait trop facile de tout rembobiner et recommencer : il faut revivre et non rejouer. Il y a toujours eu des zones d'ombres dans cette histoire. A commencer par qui elle était et ce qu'elle était. La vérité ne l'avait pas satisfait et elle n'avait pas cru la sienne.

Ne t'avise plus jamais de revenir ici. Elle a décidé de lui désobéir parce qu'elle les a lus. Elle a lu ces dossiers qui circulent, qui la citent, qui l'étudient. Elle et sa seconde famille. C'est l'obshcak de la Bratva qui lui a filé les extraits les plus éloquents : un jargon inhabituel pour Irina, mais avoir serré la main qui avait tenu la plume était suffisant pour tout ressentir. Raviver.

Une fois le numéro composé, elle plaque l'appareil contre son oreille. Prie à mi-voix qu'il décroche. « C'est moi. J'suis devant chez toi mais tu n'as pas l'air là... Coup d'oeil au cottage à l'air triste, sans fumée à la cheminée. Ni Salome. Elle ferme les yeux. Le prénom résonne encore en elle lorsqu'elle poursuit : Je crois qu'on ne s'est pas tout dit, la dernière fois. J'aimerais te voir. T'es passé où ? » Les doigts de la main gauche pianotent sur le volant. Qu'il réponde Los Angeles et elle les fera, les kilomètres.



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Raise the sand - Dim 30 Déc - 11:34


Raise the sun

Il a vu le numéro sur l’écran du téléphone, a laissé sonné. A attendu d’avoir le message sur le répondeur. Sa voix, inquiète et curieuse. Sa voix, délicate et énervée. Sa voix, rien que sa voix. Les souvenirs de l'Inde, de ses murmures au réveil, de son rire face au soleil, de ses soupirs au creux de ses bras. Sa voix, elle lui a toujours plus, sa voix, il l'aime Èlia.
Elle est encore de la Bratva, il en ait sûr maintenant l'agent vu ce qui a filtré sur elle. Et pire, Irina sait qui il est, elle sait qu’il ne lui a pas menti cette nuit-là, dans la cave à Mumbaï. Il reste assis sur le lit, les cheveux fou d’avoir mal dormi. Quelques instants d’hésitation, l’envie d’exploser dans cette chambre d’hôtel qui lui donne la nausée. L’arme est à côté, au cas où quelqu’un débarque dans avoir été invité. Il est prêt Èlia, comme jamais il ne l’a été. L’homme n’est plus, le fils non plus, y’a que l’agent qui existe à présent, celui qu’on a entrainé pour tuer, pas pour gagner.
Incapable d’entendre sa voix au téléphone, pas encore prêt en tout cas, il pianote le sms rapidement. Motel Cavendish, sur la 12ème, à 25km de la sortie d’Arcadia. Chambre 14, au nom de Pearse. Plus qu’a attendre, espérer qu’elle vienne, prier pour qu’elle ne vienne pas. Il ne sait plus, Èlia, Ezra, Daniel, ce qu’il veut d’Irina. Il a déjà eu son coeur, il a eu ses cris, il a eu ses larmes. Peut-être qu’il veut sa mort aussi.



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Raise the sand - Dim 30 Déc - 16:57


Raise the sand

Le SMS surgit alors qu'elle fait jouer les essuie-glaces. Irina cesse son manège, tapote un petit OK sans smiley et réveille le moteur. Cette réponse muette lui convient tout à fait ; et si le dieu des autoroutes le veut, elle y sera en un clin d'oeil.

Trouver le motel est facile. Il suffit de lever le nez et chercher les néons qui ne dorment jamais. Trouver la chambre est un jeu d'enfant, et elle remarque que la voiture garée est différente de celle devant le cottage, en septembre dernier. Elle devrait peut-être l'imiter. Mais déménager... Non. Elle tient trop à son appartement. Il lui a fallu des années pour l'apprivoiser, elle ne peut pas l'abandonner. Pas comme ça. Elle n'espère pas blanchir son nom ni sa réputation ; les papiers parlent d'eux-mêmes, alors elle mise sur le temps, qui efface et qui fait semblant de pardonner.

D'un main gantée, elle toque à la porte frappée du nombre 14. « C'est moi. » C'est sûrement ce que balance Salome en rentrant... En attendant d'être tenue en joue ou plongée dans le noir par un sac en toile, elle réarrange quelques mèches brunes et se rend compte que ça doit bien faire une semaine qu'elle ne se maquille plus. Qu'en pensera monsieur Pearse ? Dira-t-il qu'elle est vraiment éteinte, cette fois-ci ? « Je suis venue seule, trouve-t-elle bon de préciser. » Préciser quoi ? Sa bêtise ? Elle se sent stupide. Mais lorsqu'il ouvre la porte, c'est sans comédie qu'elle sourit.



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Raise the sand - Dim 30 Déc - 18:27


Raise the sun

Elle a dit okey. Sans smiley, sans prénom signé, sans rien. Okey je viens, okey j’arrive, okey j’fous en l’air encore plus ta vie. Okey tout court, ça lui convient à Èlia. C’est sans émotion et pourtant ça le fait réfléchir à milles et une situation. Comment vont-ils parler ? Qu’est ce qu’ils vont se dire ? Comment briser vingt ans de silence et autant de mensonge pour faire éclater la vérité qui pourtant, avait déjà été crié cette nuit-là, à Mumbai ? Il n’en sait rien, y’a aucune solution de trouvée. La vie n’est pas un problème de maths à résoudre. Sans chiffre, il est perdu Èlia. Sans logique aussi. Et le coeur qui tambourine dans la poitrine, y’a aucune équation qui l’explique. Il devrait la haïr, comme il devrait détester Salomé. Il aime la seconde quant à la première…Il n’en sait rien.

Il reste assis sur le lit, le front qui parfois s’égare entre les doigts. Il est épuisé à force de ne pas assez dormir, le visage est gris, les cernes, trop grands. Pourtant, les yeux bleus sont toujours là, même plus clairs qu’a l’accoutumé. Ça lui donne des airs de fantôme, ça plaira à Irina. Pourquoi il pense à ça ? C’est pas important.
Ça toque à la porte, le visage se relève, les yeux dardés sur l’entrée. Deux mots, plus que le sms. La suite lui fait rouler des yeux. Si elle était venue accompagnée, elle ne l’aurait pas précisé pour autant. La porte est ouverte rapidement et c’est le visage trop souriant d’Irina qu’Èlia découverte en cette fin de soirée.  « Pourquoi tu souris ?» Ça te va bien. Il ne le dit pas, se rend compte trop tard qu’il aurait du rigoler après avoir répliquer, qu’il a été trop dur, encore. Ça l’agace.  « Reste pas dehors, tu vas attraper froid. » Le corps se pousse, Irina peut entrer, Irina peut partir. L’arme n’est pas à sa ceinture cette fois-ci, il ne la braquera pas, elle peut s’engouffrer dans son monde maintenant qu’il vient d’exploser en confettis.



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Raise the sand - Dim 30 Déc - 19:28


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« Pourquoi tu souris ? Il aboie et elle doute qu'il attende une explication. Ça lui donne presque envie de compter les raisons sur ses doigts. Un, je souris parce que je suis polie, deux, je souris parce que je suis contente de te voir. Trois, je souris parce que j'aime ton visage. Quatre, je souris parce que tu ne m'as pas ventée au téléphone, ce qui est un beau progrès compte tenu de notre situation. Quelle situation ? Peut-on encore parler de situation ? Reste pas dehors, tu vas attraper froid. Elle accepte de suivre son conseil et lui renvoie la question : Et toi, pourquoi tu ne souris pas ? »

L'état des lieux est bouclé en trois secondes top chrono. Un sofa, un micro-ondes, une lampe qui va bientôt rendre l'âme, une tapisserie moche... Le luxe des malfrats de No Country For Old Men. « Ça fait un peu tanière, observe-t-elle. Très bien assortie à sa mine de grizzly arraché de son sommeil quatre mois en avance... Elle a toujours eu un faible pour les ours, qu'ils soient bruns, blancs, noirs ou à lunettes. Bon, il y a le chauffage, c'est déjà ça. » Faut toujours positiver. D'un côté, elle comprend sa taciturnité ; elle aussi en deviendrait bougon si ce vieux motel était son dernier refuge face au monde.

Elle prend la liberté de coloniser le lit double : ôte ses gants, son manteau, mais garde son écharpe. Soupir. Elle déteste ce moment durant lequel elle pèse ses mots. C'était plus facile il y a vingt ans. « J'ai des questions, et je suis prête à répondre aux tiennes, mais je ne sais même plus comment t'appeler. » Une manière un peu nulle de dire J'ai lu les dossiers.



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Raise the sand - Dim 30 Déc - 22:14


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Bien renvoyé. Il a presque envie de sourire Èlia face à la réplique d’Irina. Pourquoi il ne sourit pas ? Peut-être parce qu’il sait à quel point sourire est une faiblesse chez lui ? Qu’un sourire et il laisse passer trop d’émotions, trop de lumière, trop de sensibilité ? Que comme les larmes, quand ça commence, ça ne veut plus s’arrêter ? Un peu tout ça surement mais il ne dit pourtant rien, referme la porte et note qu’Irina est toujours autant sur les détails.  « Y’a même l’eau courante… » qu’il rajoute, un peu bougon alors qu’elle se déshabille et pose les affaires sur le lit. Il tique, ne peut s’empêcher de se rapprocher des vêtements, de les prendre un par un dans ses bras et de suspendre le manteau au dossier de la chaise. Les gants, par contre…. Il se retrouve à les garder en main, arrêté dans son rangement par la demande d’Irina.
Soit. Ça sera donc rapide comme entrevue vu les allures de procès que ça prend. Pas d’avocat pour les deux partis, ça se jouera à qui aura la meilleure histoire et le plus sympathique des arguments. Est ce que "je te l’ai déjà dis" ça compte dans la balance ? Èlia prend quelques secondes, les gants en main, triturés naturellement, caressés du bout des doigts. Il ne le voit même pas ça, les yeux arrimés à ceux de la bulgare.  « Appelle moi comme tu préfères. » Daniel si ça lui chante, Èlia si elle a pris l’habitude.  « On m’a appelé Ezra à la naissance mais… Moi-même, j’en sais rien Irina. J’sais plus qui je suis. » Et il sourit. Sous la révélation presque douloureuse, Ezra a un sourire triste, comme celui d’un gosse qui ne sait plus trop quoi faire, de sa vie.  « Et… J’ai l’impression que t’es bien plus prête que je ne le suis. » Car il sait tout sur la Bratva et sur la vie qu’elle a du mener. Et c’est bien ça le pire, malgré tout ce bordel, Ezra aime toujours Irina, Daniel aussi. Quant à Èlia, il  ne peut s’empêcher de courber l’échine face aux deux hommes qu’elle a déjà conquis.



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Raise the sand - Lun 31 Déc - 19:47


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Sa remarque aquatique lui arrache un sourire. Aussi bien équipée soit cette chambre, il regrette sûrement le cottage. Elle aussi. En toute franchise, elle aurait aimé l'explorer. Le visiter avec le propriétaire n'aurait aucun intérêt ; c'est le quotidien de Salome et son père qu'elle aurait aimé découvrir, à défaut d'en avoir fait partie. Là ce n'est pas drôle. Il suffit d'un mouvement de tête pour tout contempler, excepté la salle d'eau. Aucun secret, aucune âme. Aucun échappatoire pour le regard qui se perd irrémédiablement sur sa silhouette ô combien familière. Il suspend le manteau, attrape les gants. Son souci du rangement s'estompe bien vite. Trop tôt, pense-t-elle. Mais à quoi s'attendait-il ? Qu'elle prenne de ses nouvelles ? Qu'elle lui demande ce qu'il a prévu pour le réveillon ? Ou sur une note plus neutre, qu'elle complimente le ballon d'eau chaude ? La vérité c'est qu'elle craint de franchir les limites de la vie qu'il a reconstruite. « Moi-même, j’en sais rien Irina. J’sais plus qui je suis. » Un sourire, peint de peine, qui lui fout un petit bleu au coeur. Elle l'a rarement vu si différent, si intime, si perdu dans les nuances. Mais elle lui fait confiance : « Tu te retrouveras. Et puis, t'es pas seul, il te reste ta mère, Salome... » Et moi ? (Moi j'ai fui mes proches.)

L'un a vingt ans, le second moins d'une saison. Sans Daniel, elle n'aurait eu aucune chance de rencontrer Èlia. Elle aimerait savoir qui était Ezra - s'il est encore là, ou si les autres l'ont forcé à s'enterrer. « Je n'ai jamais choisi de prénom pour quelqu'un. » Il est bien placé pour le deviner. Et Irina n'est pas de ceux qui donnent un petit nom à leur décapsuleur. « Et… J’ai l’impression que t’es bien plus prête que je ne le suis. » Pendant trois secondes, elle ne flanche pas. Le dos reste droit, le regard fixe. Puis elle expire longuement, passe une main dans ses cheveux et laisse le geste en suspens. « Je te rassure, c'est rien qu'une impression. Elle a toujours été prête à disparaître, ça oui. De là à dire qu'elle sait ce qu'elle fait et que la suite ne l'effraie pas... Si c'était si facile... j'aurais peut-être fait d'autres choix. Je serais peut-être restée. Je ne l'aurais peut-être pas gardée. Je me dis souvent ça mais ne veut rien dire au final. C'est même un peu petit. Elle est toujours retombée sur ses pattes grâce à la Bratva et il le sait. Elle lui doit tout, et sans elle, qui sait où elle serait. Et ça ne change rien. » Ça ne fait pas oublier le soleil, les soirées sur les toits, les draps jamais froids.



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Raise the sand - Ven 4 Jan - 10:00


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Salomé… Oui il lui reste Salomé. Mais c’est douloureux, difficile, inquiétant. S’il s’écoutait, il ferait disparaitre Salomé. S’il s’écoutait, il disparaitrait avec Salome. Une nouvelle vie, sans boulot cette fois-ci, rien qu’eux d’eux, sans mensonge, sans peur, sans rien qui puisse briser sa gamine. Il serait Ezra avec elle, il lui présenterait l’enfant qui avait un espoir plus lumineux que tous les soleils.  Quant à Rachele.. Si Irina connait les noms des sous-boss de la Camorra, peut-être a -t-elle déjà fait le lien. Il ne peut que compter sur Rachele. Sa mère n’est plus depuis ses 18ans, Rachele n’est pas sa maman.
Les gants en main, les doigts qui caressent toujours le tissu léger, il aimerait s’en débarrasser mais en est incapable. C’est bien la seule connexion qui lui reste d’Irina, la seule chose qu’il peut toucher. Il l’écoute Ezra, comprend ce qu’elle veut dire. Lui ne croit pas aux autres choix, s’il a décidé de cette vie c’est qu’il la voulait. Qu’importe le résultat à la fin.

Un pas, pour se rapprocher d’elle. Un autre, pour entrer dans son espace vital. Un dernier, pour ne pas avoir à hurler. Les yeux se relèvent, les corps pourraient s’effleurer s’ils le voulaient. Oui, si et seulement si ils le voulaient…  « Appelle moi Ezra s’il te plait. » Ça fait des années que personne n’a utilisé son prénom. Erza signifie aide en hébreu. Ezra est celui qui apporte le réconfort et sauve tout ce qu’il peut.   « Réfléchir à ce qu’on aurait pu faire, oui, ça ne change rien. »  Les yeux clairs tentent de s’arrimer à ceux d’Irina. Combien de fois les a -t-il regardé ? Combien de fois en est-il tombé amoureux ? « J’ai été recruté à 21ans par la CIA. J’avais quelques atouts qu’ils ont décelé chez moi et qui expliquait… »  Un léger sourire, du moins, la lippe relevée et les yeux dans le vague.  « Ma façon de concevoir le monde. J’voulais aider…Je voulais simplement aider les gens. » J’aurais voulu t’aider Irina. « J’aurais voulu t’aider Irina.»  Pensé tout bas, dit tout haut, les yeux ne se noient plus dans ceux de la bulgare mais dans la moquette aux allures d’abandon.  « Autant que je t’ai aimé en tout cas…. » Et y’avait beaucoup d’amour là-dedans. Ça montre à quel point Ezra il aurait donné sa vie pour la sauver si elle lui avait demandé. Mais ça ne change rien.



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Raise the sand - Sam 5 Jan - 0:40


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C'est lorsqu'il s'avance qu'elle réalise que le temps n'est pas rembobiné mais figé. Suspendu comme elle l'est à ses mots, à son souffle trop voisin, trop violent, trop rassurant. Stoïque comme un alligator sous le soleil de midi, elle ne se détend que pour répondre : D'accord Ezra. Tout ce qu'il voudra. Il n'y a que lui pour réveiller ses sentiments mis sous clef. Et s'il les libérait, quel spectacle ce serait...

Bien que teintés de nouvelles nuances, ses yeux sont les mêmes qu'il y a vingt ans. Elle ne peut ni s'en détacher ni les détester, et cette seule l'idée a de quoi lui glacer les omoplates. J’ai été recruté à 21ans par la CIA. (…) Elle ne quitte pas ses orbes bleu vérité. Quelque chose qui aurait tout changé... Bien sûr, elle avait aimé son décalage aiguisé, mais avait tout mis sur le compte d'un esprit scientifique. Donc pas d'ingénieur en chimie. J'y ai vraiment cru. Tu me l'aurais dit, si...? Elle aussi a prétendu aider les gens, en les recrutant au nom de la mafia du froid. Vous aider comme elle m'a aidée, mais était-ce vrai... Elle cherche une inspiration dans ses yeux qui déjà se détournent.

M'aider ? Si tu parles de la Bratva... Je serais restée. Le ton est piteux. Désolé et résolu, car elle n'est pas de ceux qui agitent le drapeau blanc. Tu le sais que je serais restée... La preuve... Trop fidèle pour s'émanciper, trop méfiante pour le croire, trop fracassée pour vouloir recommencer. Et aujourd'hui, trop perdue pour démêler les noeuds qui confondent dévotion, haine, amour, peine et espoir. Quant à l'implicite, il éclate sur ses lèvres et fait autant de dommages. Une explosion solaire qui crame tous les papillons. Moi... moi je ne t'aurais jamais fait ça. Je t'aimais trop pour te faire du mal. Sa violence brute lui avait coupé le souffle et crevé le coeur. Et c'est peut-être encore le cas. Irina se penche. Sans se lever, sans crier gare, elle saisit son poignet, celui qui avait frôlé son ventre. Elle est pareille à ces naufragés qui s'agrippent au canot mais se font trancher les doigts par l'égoïsme des passagers. Regarde-moi Ezra. Elle redoute la morsure de la hache.



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Raise the sand - Mar 8 Jan - 15:27


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Elle l’écoute attentivement, les yeux braqués dans les siens alors qu’il aimerait les fuir. Il le sent, le regard d’Irina sur sa pauvre carcasse. Plus qu’une ombre Èlia, plus rien qu’une ombre qui s’évapore dès que le soleil de Mumbaï revient. Irina est curieuse, comme toujours, ça ne changera jamais. C’est ce qu’il a apprécié chez elle, ce qui l’a ennuyé aussi. Elle veut comprendre, savoir jusqu’où il a menti. Il a envie de lui expliquer, d’en dire plus, d’oser enfin se révéler mais le poids du passé est trop difficile à mettre de côté. Alors il reste calme Èlia, se mure dans le silence alors qu’Irina parle. Ça a toujours été comme ça, les silences de l’un et les mots de l’autre. Elle est sa voix, il est son coeur, Irina ose dire tout haut ce que lui ne fait que murmurer.
Le poignet attrapé, l’invitation de la Bratva lui donne un mal de ventre atroce. Ça s’entortille à l’intérieur, il a envie de gerber. Non, elle ne serait pas partie avec lui. Elle n’aurait jamais fui, Irina n’est pas la plus courageuse, mais la trahison ne fait pas partie de son caractère. Et c’est bien ça le problème. Èlia peut trahir tout ceux qu’il aime, sa mission passant avant tout le reste.

Il n’ose pas, relever la tête sous les mots, le coeur bondissant un peu trop fort à son goût en entendant le présent dans ses révélations. Elle ne lui aurait pas fait de mal, elle. Elle n’aurait pas osé.  « Et moi, je t’aimais trop pour ne pas t’en faire…» Amère confession qu’est la réalité. Les orbes bleutées se relèvent enfin, s’arriment à la seule bouée qu’il n’est jamais eu. Il y a Salomé, il y a Rachele. Mais il ne les a pas choisi. Irina, si.  « C’était mon rôle de te faire croire à une identité. Mais je suis bien ingénieur à l’origine. » Diplôme non terminé mais cela ne vaut rien quand on a eu le terrain pour partiels. Le poignet reste au creux de la paume d’Irina. Sa douceur lui a plus manqué qu’il l’aurait pensé. C’est presque douloureux de penser à tout ce qu’ils auraient pu être sans ce monde les entourant.  Mais ça ne sert à rien d’y penser, de refaire leur histoire car dans ce cas-là, ils n’auraient pas eu Salome. Et Salome est tout ce qui importe à l’agent maintenant. Plus le soleil, plus les terrasses de l’Inde, plus la voix d’Irina. Il n’y a plus que Salome.
Le lit est abandonné, la peau de la bulgare aussi. Il préfère le froid Èlia, au moins, ça ne brûle pas le coeur et les reins.  « T’étais pas censée être dans la mission.. À Mumbaï. Ni les dieux, ni les mafias… Rien de tout ça.» La bombe H, là était l’objectif. Et il y a eu ces deux rencontres qui ont changé sa vie. « Mais visiblement… Ce monde était comme toi… Impossible à louper. » Les yeux se relèvent enfin, le dos contre le mur, le visage presque serein.



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Raise the sand - Jeu 10 Jan - 21:33


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Patiente comme un chat, elle se prépare à la sentence qui ne vient pas. Durant cette attente, son coeur se froisse sans douleur. Comme lorsqu'une note de musique nous parcourt l'échine, qu'un coup de vent nous surprend ou qu'on s'égare dans des pensées trop noires. Voilà le problème, l'unique, qui macère depuis des années. Ezra ne la fait penser ni en blanc ni en noir. C'est un brouillard clair. C'est une tempête calme. C'est un gris coloré. Toutes ces choses qui n'existent que lorsqu'elle pense à lui. Et moi, je t’aimais trop pour ne pas t’en faire… Dans cette nuée de paroles, elle ne sait plus quoi croire, quoi dire, quoi faire. Une flamme endormie peut-elle lécher des plaies à vif ?

Ton rôle. Elle hoche doucement la tête et garde Ezra dans sa ligne de mire. Elle comprend, même si ça lui brûle les tympans et fait pédaler son cerveau plus vite qu'il ne faut. On est quittes. Ton rôle. Ton rôle... Et le mien, de rôle, j'y croyais, j'y croyais à tout ce que je faisais. Et je croyais tout ce que tu disais. Ça y est. Ça déraille. Elle soupire en pensant à leur rencontre, à leurs grands dialogues sans paroles. Un beau dommage collatéral. Daniel-Ezra lui avait bousillé la peau et des semaines de recrutement cruciales. Et elle, en échange, avait bouleversé la normalité de son existence.

Immanquable et pourtant porteuse du syndrome du déserteur. Tu aurais gagné à ne jamais le découvrir... ce monde n'est pas très beau. Ce n'est pas parce qu'elle en fait partie qu'elle l'aime. Qu'elle le considère comme modèle. Non. La Bratva était un échappatoire, et on ne s'échappe pas de la Bratva. Il faut apprendre à l'aimer comme un mariage arrangé. Elle-même n'a jamais songé passer l'anneau à son doigt. Qu'est-ce que tu sais de tout ça ? Je suppose que tu as fait des recherches... et que tu n'as pas pris parti. Autant jouer cartes sur table. Le bluff a éclaté depuis des années et Irina n'est pas du genre à laisser sa curiosité au garage. Que sait-il des dieux, des gangs, de cette part d'elle qu'il déteste tant ? Ce cancer qui s'est infiltré jusque sous les griffes de leur fille ?



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Raise the sand - Ven 11 Jan - 17:17


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Dommage collatéral qu’il ne voudrait effacer pour rien au monde. La colère a beau être là, le coeur ne bourdonnerait pas aussi fort si ce n’était que de la rage. Il se connait à la perfection Ezra, sait quand ses barrières tombent. Et face à Irina, il n’a rien à dire, le regard suffit à se faire comprendre. Elle est son dommage collatéral, le plus beau et le plus parfait. Il ne voudrait rien changer, qu’importe la douleur et les blessures, il les a mérité. Et pour revoir encore Irina, Ezra les accepterait encore, toutes ses fêlures. Il ne s’en protégera jamais.
Les yeux se baissent un peu face aux remarques de la bulgare. Non, ce monde n’est pas beau, il le sait, il vit dedans malgré ce qu’elle peut penser. Il a vu Salomé changer, il a vu son coeur exploser, il a vu des amis mourir et des ennemis s’élever. Ce monde est un ramassis de monstres, les enfers à côté, c’est l’Eden pour les pauvres mortels qui tentent de survivre dans ce bordel. La tête est pourtant relevée, le silence toujours sur les lèvres quand elle lui demande ce qu’il sait. Le parti pris. Elle ne sait donc rien de plus sur lui que ce qui a fuité. Il reste à sa place, hésite entre tout dire et se taire. Mais pur une fois, Èlia écoute son coeur et non sa tête, Irina le mérite, ce respect.  « J’enquête sur vous depuis vingts ans. » Ça suffira à Irina pour comprendre qu’il sait tout. Des réincarnations aux faiblesses, des dons aux contre-coups. Elle connait l’esprit affuté de l’agent, elle l’a surement apprécié pour ça à Mumbaï. Elle sait aussi qu’il n’abandonne jamais.  « Et si haïr ce monde est prendre parti…. J’en ai pris un. »  Et pas le sien, à Irina, ni celui de Salomé.
Le dos se décolle enfin, quelques pas, tout en évitant de l’approcher. C’est difficile, de vouloir créer tout en détruisant à coup de révélations.  « Je ne connais pas la déesse qui vit en toi mais je sais que tu n’es pas immortelle. Je sais que tu peux être tuée, comme tous les autres. »  Et ça le briserait, de la savoir morte Irina. Mais les mots articulés ne sont pas les bons, il le sait, il les a choisi avec soin. Ezra préfère qu’Irina le déteste et pense qu’il souhaite la tuer, plutôt que de comprendre qu’elle est toujours sa lumière, dans ces ténèbres qu’il s’est lui-même forgé.
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Raise the sand - Dim 13 Jan - 22:28


Raise the sand

Pas d’ouragan dans les yeux d’Ezra. L’océan est rassurant, invite à danser en silence - sans sourire, mais avec plus de chaleur qu’on ne l’imagine. Pas de valse pour Irina, qui reste assise sur ce mauvais lit ; les faits de l’agent lui donnent le mal de mer… Elle comprend trop bien ses réponses, et c’est sans effort qu’elle l’imagine découvrir tout ce désordre mythologique. L’étudier, le trier, le compartimenter, le détester. Elle se demande combien d’années elle lui aurait épargnées si elle était restée à ses côtés. Puis elle se trouve ridicule, romantique, à fantasmer une vie qu’il aurait sans doute éteint une fois les bases acquises.

Et Jiva se tend lorsqu’il aborde l’angle noir de ses connaissances. Sa soeur ennemie l’effraie et l’afflige. Tu vois… mortelle comme toi. L’analogie est presque espiègle dans sa voix. Irina ignore s’il a choisi ce sujet par cruauté : espère que non, devine que si, se raisonne encore. L’homme qu’elle a aimé est pareil aux falaises du Dorset, élevé et abrupt. Son réalisme, son méthodisme, voilà le précipice qui la glace et l’attire. Tu as l’air pressé de m’enterrer. Ses yeux se perdent le long de son cou, ses épaules, et s’arrêtent aux tibias. Elle n’invoque aucune clémence : elle le prévient, une larme d’orgueil dans le timbre. Elle lui prédit que bien que finie, elle a encore quelques années à vivre. N’en déplaise à la cave de Mumbai !

Elle aussi ne te ferait aucun mal. C’est tout ce que tu as à savoir. La déesse n’inspirera jamais Irina à répandre le deuil autour d’elle. Encore moins à faire de Salome une orpheline définitive. Elle s’est vraiment fait entendre pendant la grossesse. Mais c’est ici qu’elle s’est, disons, réveillée. Ezra peut-il la croire ? Elle lui a avoué, la dernière fois, entre deux pensées à haute voix, que c’était Jiva. Une divinité qui n’a pas sa place dans la ferraille d’Arcadia, empêtrée dans une mafia aux méthodes et à l’alcool forts. Sur le même ton que la première fois, sans innocence : Je crois qu’elle préférait l’Inde. Moi aussi, j’y retournerais bien. Ici il fait trop froid. Et elle n’a pas de bras dans lesquels se réchauffer. Bien sûr, c’est arrivé... mais ça n’a jamais duré. Irina n’a comblé sa soif de vie qu’auprès de lui. Deux mondes entrés en collision et rien de plus… On dit que c’est ainsi qu’est née la Lune. Tu as déjà tué ? Tu me tuerais ?



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Raise the sand - Mar 15 Jan - 23:12


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Irina a les yeux qui se baissent, longent le corps d'Èlia qui parait vivant alors que l’intérieur est tout abimé. Elle a l’air en meilleur état que lui quand il y pense mais sait au fond, que ce n’est qu’une façade. On ne sort pas indemne de la Bratva, comme on ne sort pas indemne de Mumbaï.  Les pas commencent à le faire tourner en rond, il n’arrive pas à se poser alors que les mots affluent, l'abattent plus que ne l’effleurent, lui font comprendre qu’il a été trop loin dans la déclaration. Il est doué pour blesser Èlia, moins pour rafistoler. C’est le travail de Salome ça, de mettre des pansements sur ses plaies, de panser son coeur et sa tête. Ça aurait pu être le boulot d’Irina ou même de Rachele. Mais Èlia n’en a pas voulu, de cette aide. Il se croit assez fort pour tout maintenir en un morceau et ce soir, il a la preuve qu’il en est incapable. Il n’arrive même pas à retenir sa propre fille, comment pourrait-il faire avec tous les pans de sa vie ?

La grossesse a réveillé sa déesse. L’enfant qu’ils ont conçu à éveillé le monstre en elle. Comment le vacciner de l’amour en quelques mots, comment lui prouver qu’il a eu tort de lui dire de venir. Il aimait déjà un monstre. Il en aime deux visiblement.
Les yeux  sont frottés sous la fatigue, il ne sait plus quoi répondre Èlia, se sent perdu à chaque nouvelle réplique d’Irina. La tête hurle de prendre le m9 et de donner du travail à la femme de ménage. Le coeur hurle d’arrêter tout ça. Les identités se mélangent, Daniel, Èlia, Ezra, il n’en peut plus, ne sait plus quoi faire de tout ça. La dernière question tombe comme un couperet, éveille l’agent et le jeune homme dans une même réponse. Ça il sait faire, répondre aux vraies questions. Ça, il en est capable à défaut de comprendre ce qu’Irina signifie par retourner en Inde. Oui. C’est court et froid. Pas comme les discussions d’il y a vingt ans, pas comme quand il mentait et racontait une vie rêvée, inventée de toute pièce pour lui plaire à lui et aussi à elle. Mais je n’aime pas ça et… ce n’est pas un de mes talents. Il n’est pas très doué, pour détruire, Irina en est la preuve, elle est toujours là. Je… Il s’abaisse, le corps fléchi, les yeux relevés vers Irina. Elle est belle vue d’ici, il discerne quelques rides avec les ombres sur son visage. Si tu penses que je vais te tuer, arrête Irina. Si j’avais voulu ta mort, Salome ne serait pas là. Les yeux sont baissés rapidement, avant de se relever. Le corps toujours en contrebas, la main libre se rapproche, se pose sur le bout du genou d'Irina, deux secondes, hésite, reste malgré tout. Tentative surement vaine mais qu’il essaye d’attraper du bout des doigts. Et de garder plus de cinq secondes avant qu’elle se lève et décide à nouveau de disparaitre. Même ici, Irina Buchenko reste un ouragan qui fout tout en l'air. Je ne peux pas être désolé pour ce que j’ai fais, mais je peux être désolé de qui je suis.



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Raise the sand - Mer 16 Jan - 1:13


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Il l'épuise, à faire les cent pas dans cette chambre de motel défraîchie. Un coup à droite, un autre à gauche. Il a l'air d'oublier qu'une impasse ne se contourne pas. Leur impasse. Leurs non-dits, leurs handicaps. Ils en sont les seuls responsables. Lui aussi a l'air fatigué. Il passe ses poings contre ses yeux et elle se retient de lui signaler qu'il risque de s'abîmer la cornée. Ça sonne un peu hors sujet, un peu déplacé. Tu vas t'abîmer la cornée. C'est sorti tout seul, et ça la surprend autant que lorsqu'il l'invitait à ne pas prendre froid sur le pas de la porte.

Oui. Ezra est un meurtrier. Irina n'est pas intéressée par les statistiques : elle sait à présent que la fosse est creusée et habitée. C'est suffisant, parce qu'il ajoute ne pas aimer ça. Elle aussi, éprouve du mal, un léger dégoût à la tâche, à l'idée de réparer ceux qui déciment des familles au nom d'une mafia. Mais avec le temps, elle s'est fait une raison. Et là, elle a envie de se lever, crier quelque chose d'insensé qu'il comprendra, parce qu'il la comprend toujours, en dépit de tout. Parce que c'est un de ses talents.

Je... Il a les mots au creux des lèvres, et l'oreille d'Irina avec. Irina toute entière. Elle secoue la tête, comme pour chasser l'échec qui s'annonce tranquillement. Elle était venue pour s'expliquer, pas pour replonger et oublier comment nager ! Arrête. Arrête qu'il dit. Qu'il réclame. Qu'il la gronde, les yeux à la hauteur de son menton. Elle a la décence de le chercher du regard mais ne le trouve pas. Il avoue avoir pris soin d'elles, amante et fille, à sa façon. Sa façon bizarre, estropiée et lointaine. Mais sa paume est bien présente. A travers le jean, elle brûle le genou d'Irina, ou bien est-ce elle qui s'invente des sensations, des peurs et des amours.

Elle se nourrie de ce contact. Ecoute Ezra. Je com - Je ne peux pas être désolé pour ce que j’ai fait, mais je peux être désolé de qui je suis. Elle le voit se détourner, fuir, rompre. S'il la croit incapable de s'identifier à ses erreurs, il se trompe. Non, décide-t-elle en se levant d'un bond. Ne dis pas ça. Ce n'est pas un blâme, c'est un conseil brutal. Que tu ne peux pas expier le passé, c'est une chose. Mais rien ne t'empêche de changer ce que tu es. Sa langue rêve d'ajouter "Ne change pas, tu me plais encore malgré tes cernes". Ou de t'en accommoder. Mais ne t'excuse pas. C'est trop facile et c'est inutile. Elle soupire. Prends parti, et pas celui de la haine. Elle ne dit pas qu'elle ne reconnaît pas son Nirvana. Cet homme se dresse devant elle, dans toute son humanité, dans tout ce qu'elle a toujours aimé. Il la domine en taille mais leurs âmes sont égales. Je suis en train de te pardonner, je crois. Tu devrais essayer. Ça ne fait pas très mal.



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Raise the sand - Mer 16 Jan - 9:09


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Elle se lève, l'abandon du contact est pire que l'acte en lui-même. Il a tenté de se rapprocher, de mettre des mots là où  il est normalement incapable de s'exprimer. Jamais, mis à part devant ses supérieurs, Èlia a du expliquer ses missions ou la raison de ses choix. Jamais, même devant Rachele, il n'a du relever le menton pour être lui et non eux. Jamais il n'a du faire taire l'agent pour faire hurler l'homme. Sauf peut être avec Irina. Car elle, il la choisit en âme et conscience. Elle, il l’a écouté parler des heures durant lors de leurs escapades, il l’a regardé dormi, a tracé la courbe de ses hanches sans avoir peur de lui faire mal. Elle, c'est Ezra qui a décidé, pas le gouvernement, pas les obligations, pas l'agent. Alors ses mots articulés, ils font écho à tout ce qu'il a toujours fait taire.
Il pourrait changer, oui. Pas seulement d'identités pour correspondre à une mission  mais entièrement. Il pourrait essayer de devenir celui qu’il aurait dû être s'il n'avait pas dit oui à la CIA face à une mère qu'il voulait rendre fière et à un besoin incommensurable de faire quelque chose de son existence. Il pourrait, oui, écouter Irina. Je suis quelqu'un de pragmatique Irina, ces dieux, ces…. prophètes, comment peux tu penser que je puisse les accepter ? Ne pas les haïr ? Les mots sont plus faciles quand ils ne sont pas attachés au coeur mais à la logique. J'ai vu ces… entités. Il évite le mot chose, fais des efforts même si elle ne le verrait pas. … tuer des amis. Ils ont fait parti d'actes terroristes, ont offert des pouvoirs aux hommes pour les rendre encore plus cons qu’ils ne l’étaient déjà. Les hommes n'ont pas besoin des dieux pour être stupides, mais malgré tout, Èlia croit en l'humanité, il croit en la bonté des hommes. Il n'aurait pas fait tout ça sinon. Pire que l'horreur, l'espoir est certainement l'arme la plus tranchante qui existe dans le coeur des hommes. Ils ont pris ma fille… Ils ont pris la seule femme que j'ai aimé… Le regard ne ploie  pas cette fois-ci. Les dieux détruisent l'humanité Irina. Qu'importe qu'ils soient bons ou mauvais, ils tuent les humains pour exister. Et ça Irina sera incapable de le réfuter.




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Raise the sand - Sam 19 Jan - 1:33


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Je sais qui tu es, murmure-t-elle. Qu'elle le connaisse ou s'en souvienne, c'est du pareil au même. Elle le sait les idées bien arrêtées et ça ne la fait ni hésiter, ni reculer. Quand on aime, on se jette dans la gueule du loup, on accepte ce qui nous échappe. On se dit que ça fait partie de l'autre et qu'on l'aime trop pour lui en tenir rigueur. On espère que le chêne apprendra du roseau mais bien vite, on comprend qu'il ne ploiera pas. Alors on se borne à croire. Elle se borne à croire qu'Ezra peut changer, troquer ses cernes pour un sourire, même maladroit. Eteindre le venin diffusé dans ses pensées. Contre qui ? Contre elles ? Non, semble-t-il expliquer. Contre ce qu'elles sont, ce qu'elles sont devenues, ce qui leur est tombé dessus. Si tu étais réellement pragmatique, tu n’y croirais pas. Comme à Mumbai. Il faut être illuminé pour avaler ces salades. Tu as peut-être vu, mais tu n’as pas tout vu. Et moi non plus. Le dernier mot gagne en aplomb ; elle affirme sa subjectivité, précisément ce qu’il a l’air de négliger. Tu le dis toi-même : les hommes n’ont pas besoin des dieux pour tout foutre en l’air. La plupart sont pervers, mais épargne aux autres le monopole du blâme… Elle inspire puis hausse des épaules lorsqu’il évoque les méfaits des dieux : pas pour dire Je m’en branle mais Et que veux-tu que j’y fasse. Rien. Ils ont pris ma fille… Ils ont pris la seule femme que j'ai aimée… Ezra a le regard sincère, il la perce à jour, il la broie. Elle ne doit pas flancher. Elle a trop fui dans sa vie. Elle doit l'affronter. Elles sont encore là, Ezra. Mais elles ne feront pas long feu si tu persistes avec ces croy-… dans cette voie. C’est lui qui les rejette. Qui préfère les tenir en joue plutôt que dans ses bras. C’est lui, aveugle de l’aura, qui décide de ne voir en elles que le cas clinique. Irina aimerait tant lui expliquer. Lui transmettre cette chaleur, lui traduire en anglais ce que ça fait. Le bien comme le mal. Irina a envie d'être honnête, mais Ezra l'impressionne, Ezra n'a pas l'air disposé à comprendre. Elle croise les bras, passe une main sur son épaule et soupire doucement. Si ton raisonnement est correct, ces mois avec toi m'ont rendue mon humanité. Et c'est vrai, au fond, je ne me suis jamais sentie aussi vivante. Preuve ultime avec la naissance de leur fille. Quoique. Mauvais exemple. Tu ne me trouvais pas si monstrueuse, à l'époque. Et moi, j'ai toujours trouvé que tu étais une belle personne. C'est peut-être seulement le temps qui nous change. Qu’il réponde que leur rencontre était une méprise, une mascarade divine, et elle lui balancera la cafetière à la tête.



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Raise the sand - Mar 22 Jan - 14:40


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Oui, des monstres il y en a partout. Oui, les hommes n’ont besoin d’aucune aide mais malgré tout, Èlia ne peut s’empêcher de se dire que ce serait mieux sans eux. Sans la magie qui envenime le coeur comme les veines, qui rend l’âme noircie sous des envies venues d’autres temps et imaginées sous d’autres ciels. Mais oui, peut-être est-il extrême sur ses pensées. Qu'il tente de mettre le monopole du blâme sur les têtes divines, pour éviter de penser que les siens sont pires. Et que lui aussi, est pire qu’eux.

Les yeux ne lâchent plus ceux d’Irina, l’homme écoute avec attention, se surprend à repenser à l’Inde sans y accoler les sentiments de dégout et de trahison. Il l’a rendu plus humaine et elle l’a rendu plus monstrueux. Non. Il s’est rendu plus monstrueux, pas elle. Pas elle…Jamais. C’est lui qui l’a frappé, lui qui a marqué sa peau d’ivoire, de traces marbrées. Lui qui lui a explosé le nez sous des poings  colériques, lui qui a laissé parler le coeur où l’amour était trop fort et la passion trop affamée. Lui et seulement lui. Qu’a-t-elle fait Irina, à part l’aimer et lui cacher la vérité ? Elle n’a pas réellement menti, a juste omis quelques éléments de sa vie. Tu ne m’as jamais paru monstrueuse Irina. Les mots glissent des lèvres avec douceur tout comme le prénom. Sans rage, ni intellect cette fois-ci, y’a plus rien que le coeur pour parler à Irina. Le corps se lève, la silhouette devant celle de la bulgare s’impose sans pour autant l’écraser. Plus l’envie, plus la force, rien qu’eux deux, les mots et le passé. C’est ça qui est difficile… Toi et Salome, vous remettez en cause tout ce en quoi je crois… Et les doigts cherchent ceux d’Irina, et la main se rapproche, pas par envie mais par besoin. Elle te ressemble tu sais… Elle ne s’écroule pas.




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Raise the sand - Mar 29 Jan - 12:35


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Elle se sent bien infidèle à avoir cherché à anticiper la réaction d'Ezra. Elle se sent aussi heureuse de pouvoir croiser son regard. Il lui a manqué. Tout lui a manqué, plus qu'elle n'a osé se l'avouer, et plus qu'elle ne lui dira jamais. Si tu le dis. Elle le croit. Au fond, elle l'a toujours cru. J’invente… J’essaye de comprendre. Comprendre ce qu'ils sont devenus, pourquoi ils en sont là. A ressentir ça. Elle soupire. C’est pas très évident. C’est pas tout à fait clair. Dans sa tête, ses yeux, son coeur. C'est aussi difficile pour lui, qu'il avoue. Irina a longtemps écarté ce genre de songe. Que pense-t-il, que ressent-il, se souvient-il, depuis l’autre bout du globe... Loin des yeux loin du coeur, eh ? Coeur qui bug. Coeur trop fier, aussi. Mais la foi d'Ezra, Irina ne peut pas y adhérer. Elle est trop syllogique, trop scientifique. Pas assez métaphysique.

Avec un sourire gentiment amusé : Salome... Tu crois ? Elle ne sait pas trop ce qu’elle a pu léguer à leur gamine plus si gamine. Un peu d'ADN, oui... T'as de la chance de l'avoir. Mais Ezra se trompe : elle s'est déjà écroulée une fois. Et devant lui. Enfin pas littéralement puisqu'il avait eu la bonté de lui offrir un siège et de quoi la retenir. Le temps qu'il comprenne, elles étaient déjà loin. Elle ne va pas tarder. Il est déjà tard. Elle suppose. Elle s'inquiète. Mais tous les mots d'Ezra l'ont rassurée. Sa main aide. Elle l'attrape au passage, parce qu'on ne sait jamais, elle pourrait disparaître comme elle le soir des voleurs à Mumbai. Peut-être que ça la dévasterait. Maladroite comme une écolière, elle presse sa paume du bout des doigts. Tout au ralenti, tout au présent. Tout brûlant.



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Raise the sand - Sam 2 Fév - 8:42


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Oui Salomé ne va pas tarder, il le sait, ne veut pas trop y penser, ne souhaite pas devoir s’expliquer. Comme entre deux temps, l’instant continuera jusqu’à ce que la porte grince et que l’enfant apparaisse dans l’embrasure. Mais jusqu’à là, ils sont tous les deux, seulement lui et seulement elle. Deux âmes qui se retrouvent, se regardent, réapprennent. Deux personnes dont les vies se sont entrelacées puis entrechoquées. La tendresse avant la douleur, l’existence avant la terreur. Et si Mumbaï ne sonnait pas leur fin mais le début ? S’ils pouvaient tout reconstruire, disparaitre, partir ? Et s’ils réessayaient, s’ils se regardaient comme avant, en laissant sur le bas côté fantômes et blessures, comme des anciens amis qu’on laisse car c’est terminé ? Et si… Il ne sait pas Èlia, n’a jamais réussi à dépasser les suppositions. À force de réfléchir à la meilleure des décisions, il les voit filer plus vite que lui, en retard sur celle à choisir. Irina n’en sera qu’une de plus, surement la plus difficile. Irina pourra fuir sans hématome ni blessure. N’est-ce pas comme ça que se termine les belles histoires ? En laissant l’autre partir en vie plutôt que de la garder et de la faire souffrir ? Accepter que le bonheur n’a pas un seul visage et que parfois, il porte celui du départ ?

La main dans la sienne, la paume pressée, l’hésitation est palpable comme l’est l’angoisse dans les doigts tremblants d’Èlia. Une chance, une seule, de lui montrer à quel point il l’a aimé et qu’il il l’aimera encore et encore comme une éternelle comptine d’été qu’on se remémore quand on ne va pas bien. La main libre se pose sur la hanche d’Irina, le visage se rapproche et les lèvres capturent ces instants pour se souvenir qu’ils se sont aimés malgré les orages et les tempêtes, malgré la haine et la peur. Malgré ce qu’ils sont et ce qu’ils ont été.  Il n’a pas oublié la saveur de la bouche de la bulgare. C’est comme il y a vingt ans, la colère en moins, l’abandon en plus. Oui… Tu devrais y aller. Le murmure contre les lèvres est doux, tout comme les doigts qui caressent lentement la paume. Merci Irina. D’être là à ce moment, d’être resté et de partir sans te retourner.

Il ne le dit pas, le pense très fort et ça suffira.

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Raise the sand - Lun 4 Fév - 1:44


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Elle pourrait s'amuser à chercher son pouls à l'aube de son pouce. Il bat sûrement plus rapidement que la moyenne. (Ou non ? A cause d'elle ? Grâce à elle ?) Elle ne sait plus trop. (Elle espère que oui. Qu'il pulse comme un électron libre parce qu'elle-même se sent pile électrique.) Mais c'est une décharge au ralenti, qui caresse l'épiderme à un rythme de croisière ; sa main sur sa hanche se joint au voyage et Irina en frémit. En rougit sans artifice. Elle n'était pas venue pour ça... Pas pour ses lèvres au goût de retour. En son for intérieur, elle ne l'espérait plus. Le moment a filé avec les années, voilà ce qu'elle disait. Et voici ce qu'il nie.

Elle sent sa peau contre la sienne et aime ça. En oublie Arcadia. Sa tendresse la surprend, la rassure, lui plaît, la questionne. Et si elle ne partait pas ? Et si elle faisait face à Salome comme une mère le devrait ? Et si elle affrontait le poids des années au lieu de flirter avec ? Non. Ce soir elle sera aussi lâche qu'à Mumbai. Il est l'heure. La prochaine fois, peut-être. Si prochaine fois il y a. Mécaniquement chamboulée, Irina s'active. Manteau sur le dos, écharpe autour du cou. La manoeuvre est facile, l'au-revoir quant à lui... Elle préfère penser à celle qui les unit. Passe-lui le bonjour si tu en as envie. Mains nues, elle franchit le seuil de la chambre et referme la porte du prétendu M. Pearse.



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