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Head like a hole {PV} - Dim 20 Jan - 22:48

HEAD LIKE A HOLE __ AVDOTYA & WOLFGANG
God money i'll do anything for you. God money just tell me what you want me to. God money nail me up against the wall. God money don't want everything he wants it all.

Le vent glacé de la défaite qui brûle chaque pore de sa peau enfoui sous une épaisse couche de poussière. Un fardeau plus lourd à porter que toutes les souffrances du monde. Deux âmes perdues qui se cotoient, s’apprivoisent, le seul remède qui l’empêche de sombrer totalement dans la solitude. De franchir le grillage des cimetières, de slalomer entre les pierres tombales, pour obtenir enfin des réponses. Est-elle toujours en vie ? Il aimerait probablement piétiner ses restes desséchés. Peut-être jonchent-ils encore le sol. Ou tomber à genoux, le cœur gonflé devant ce sentiment de culpabilité qui l’empêche de respirer. Perdu dans l'abîme vertigineux d’un deuil à accomplir. Luttant avec l'énergie du désespoir contre les larmes. Il pourrait la supplier d’accepter son pardon. Des sentiments paradoxaux, qu’il assimile difficilement et qui vont en s’empirant. La froideur de ses mots, la gentillesse dans ses traits, qui pourraient donner le tournis à n’importe qui. Il reste un mystère pour lui-même, immergé dans les sombres abysses de l’incompréhension. Confronté à ses propres réactions inattendues. Mais il reste difficile de refouler son dédain naturel envers le monde dans son entièreté.

De briser l’intégralité des principes enseignés dès son plus jeune âge. D’oublier les paroles d’Elfriede qui lui font encore l’effet d’un jet d’eau glacée. Il a l’habitude de tout contrôler. Chacun de ses faits et gestes. Chacune de ses émotions. Et Wolfgang se doit de prouver son courage et sa loyauté envers ce qui forme une grande famille. Remplit à bien ses missions afin de satisfaire leurs espérances. Rattrapé par ses responsabilités en tant qu’héritier Nodievs. Une statue de glace et de froideur qui use d’un art sanglant et interdit. Incapable d’effacer la marque des ténèbres qui immortalise son passé et son présent. Cadavre qui jonche le sol, après que le creux de ses reins ait été saturé de plaisir. Odeur du vieux sang putride qui frappe les narines. Le bruit de fond du téléphone qui sonne sans discontinuité. Car Wolfgang reste celui qui ôte ses chaussures pour ne rien salir. Admire la décoration macabre avec un plaisir évident. Charge ses larbins de service de faire tout le sale boulot à sa place. Nettoyer activement le liquide ambré incrusté dans le plancher.

De laisser derrière lui la scène de crime, la terreur qui lui enserrerait la gorge et le prendrait aux tripes, si son innocence n’était pas complètement corrompue par Tyr et Elfriede, à ce moment là. D’empêcher les enquêteurs de résoudre le mystère qui entoure ce drame.  De constater qu’un monde qui paraît serein de prime abord peut dissimuler des atrocités sans nom. Les yeux étrangement vides, il mesure l’étendue des dégâts. Presse ses paumes contre les paupières closes de sa victime. « Chaque guerre entraîne son lot de pertes ». Dit-il d’une voix robotisée. Avant de plaquer le combiné contre son oreille. « C’est fait ». Un profond soupir, une cigarette entre les lèvres. Des jurons solennels, et un vieux morceau de jazz qui flotte maintenant dans les airs. Des angoisses et des névroses qui le font  partir dans un fou rire incontrôlé. Et le poing qui part aussi sans prévenir en direction de la première vitrine qui se trouve à sa portée. Des centaines d’éclats de verre qui volent dans tous les sens. La main douloureuse.

Les regrets qui le rattrapent. « Qui suis-je… ». Éternellement torturé par cette condition. La carte de la destruction est sortie du jeu à l’arrivée de Tyr. Façonné pour le combat, il est sensé avancer sans se poser de questions. Faire la sourde oreille, prêt à tout dans le but de faire valoir ses idéaux. Il lui arrive pourtant d’explorer la connerie humaine. D’écouter les plaintes de ces innocents avec un petit intérêt. La porte qui claque le tire de ses rêveries. Wolfgang aspire une bouffée d’air par la bouche, essaye d’ignorer l’électricité qui se propage systématiquement le long de son corps en la présence de son invitée surprise. Son effronterie est sans égal, et les vieilles manies reviennent au galop. « Il doit y avoir un sceau et une bouteille d’eau de javel quelque part. Je veux que tu me débarrasses du corps et de toutes les traces de salissure. Fais ça bien ». Dit-il, la voix ferme et autoritaire.
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Head like a hole {PV} - Lun 21 Jan - 23:57


HEAD LIKE A HOLE
out of the darkness
in came the carnage

@wolfgang nodievs


Inspire, expire. Inhale, exhale. Un réflexe dont elle n’a plus besoin depuis longtemps. A ses lèvres, la cigarette se consume au rythme de sa respiration lascive. Les clopes s’enchaînent, s’entassent dans le cendrier débordant. La fumée envahi la chambre. On n’y voit pas à un mètre. Etendue sur le matelas dépouillé, la gamine n’en a cure. Son corps dénudé s’étire, pâle et exsangue. On compte les côtes, on détaille les os. Plus morte que vivante. Rictus méprisant qui déforme les lèvres, fait vaciller la cigarette. Une braise choit du foyer, transperce la peau entre les seins. Pas un geste. Elle laisse le feu dévorer sa chair. Douleur concentrée en un point minuscule. Ne fait rien pour la chasser. S’en délecte, bien au contraire. Il n’y a plus que cela pour la faire véritablement vibrer. Son corps tout entier frémit de cette souffrance, comme une corde de violon. Bruit de pas, puis un soupir. « T’es vraiment devenue folle, pas vrai ? » Elle ne relève pas la tête. Oscar. Son ton lasse la froisse. Il est différent, depuis quelques temps. Ne semble plus avoir la tête à eux. Et ça l’irrite, Avdotya. Parce qu’elle veut être adulée comme une reine, comme une déesse. Et que Scar est le premier de ses fidèles. Ou était. Past tense. Soupir. « твой рот…Viens m’embrasser. » Le Français s’avance dans leur chambre. Une main blanche vient saisir la cigarette, et l’écrase dans le cendrier. Le long corps froid d’Oscar s’incline vers elle, semble se plier en deux pour l’atteindre. Son visage trahi l’amour qu’il lui porte. Mais une ombre traverse ses yeux. Noire, brutale. Les lèvres de la gosse s’entre-ouvrent. Son souffle factice se fait court. Excitée par la violence qui se dégage de l’enfant du caniveau. Ses doigts viennent saisir la gorge inerte de la Russe, serrant avec suffisamment de force pour la soulever de plusieurs centimètres. Elle halète mais se laisse faire, alors qu’il capture ses lèvres. Le sang mort coule de ses lippes, tâche le matelas déjà mille fois souillé.

Alanguie par le sexe, le corps zébré de coups et de blessures, elle frotte du bout du pied le dos d’Oscar. Elle lit sa culpabilité et sa rage dans la ligne sévère de ses épaules. Et ne comprend pas pourquoi. Tellement différent… La sonnerie de son portable lui indique l’arrivée d’un nouveau message, interrompt ses pensées. Bras tendu pour attraper l’objet, grognement animal lorsqu’elle déchiffre le nom de l’envoyeur. Réponse tapée à la va-vite. Nouveau message, quelques secondes après. Sommation qui n’attend aucune contradiction. Elle râle, pour la forme. Et roule jusqu’au bord du matelas, poupée salie et désarticulée. « Je dois partir. » Pas un mot de plus. En quelques minutes, elle est drapée dans ses vêtements et saute au volant de sa vieille Mustang noire, clope au bec. Elysium Heights atteint, la gosse gare le mastodonte à cheval sur deux places. Pour que personne ne raille sa caisse. Silhouette longiligne qui s’extirpe du véhicule, son long manteau sombre accentuant encore sa verticalité. Dire que trente minutes avant, c’était à l’horizontale qu’elle ondulait. Pensée vite évacuée. Nouvelle cigarette allumée. Comme un pied de nez à la mort qui l’a déjà cueillie. Too late, bitch. Alors elle fume sans vergogne. L’odeur de tabac brûlé la suit partout. Quand elle pénètre dans l’appartement luxueux, la saveur du sang lui saute à la gorge. Pas seulement celui, putréfié, du cadavre dont elle doit se débarrasser. Mais aussi celui, frais et délicieux, de l’homme qui l’a convoquée ici.

Sa voix froide l’accueille, comme un glacier enlace les montagnes. « Il doit y avoir un sceau et une bouteille d’eau de javel quelque part. Je veux que tu me débarrasses du corps et de toutes les traces de salissure. Fais ça bien » Elle lève un sourcil. Agacée par le ton péremptoire du russe. Mais aussi, quelque part, amusée. Le jeu vient de commencer. Se défaisant de son manteau, elle l’abandonne sur un fauteuil miraculeusement épargné par la tornade qui a retourné la pièce. Lentement, elle s’accroupit aux côtés du cadavre qui était encore, quelques heures auparavant, une jolie fille. Et la sale gosse plante sa cigarette dans le creux de la clavicule. Savoure le grésillement de l'épiderme. « C’est toi qui a fait ça ? » Question qui n’attend aucune réponse. Elle sent, partout sur la fille, l’odeur mâle du tueur. Et sur lui flotte un parfum de luxure. « Dégueulasse. Du travail d’amateur. » Ton dédaigneux. Elle y insuffle suffisamment de mépris pour le faire sortir de ses gonds. C’est ce qu’elle veut. « Quand tu seras plus grand, je te montrerais comment faire. » Visage angélique levé vers l’homme aux jointures écorchées. Avidité crasse lisible sur les traits enfantins. Elle veut tout de lui. Son sang, sa rage. Faire de lui un défouloir, un exutoire. Comme lui le fait avec elle.


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Head like a hole {PV} - Dim 27 Jan - 18:01

Cette éloquence, qui attire comme un aimant. Cet esprit avide de tout savoir. Ce regard hypnotique et ces manières élégantes qui lui confèrent un charme sans pareil. L’aura indomptable des dieux, cette façon de cultiver la finesse et la grâce, cette faculté à jouer des rôles qui lui sont prédestinés. Ce pouvoir quasi sans limites qui fascine, et de l’admiration, on passe aussitôt à l’idolâtrie. Wolfgang, le seul bénéficiaire de l’attention des individus qui appartenaient à son clan. Un petit arrogant imbu de lui-même toujours bien entouré. Qui attend désormais son heure pour briller de mille feux. D’une prétention horripilante, il ne laisse jamais rien au hasard. Toise le monde depuis son somptueux manoir décoré avec goût et luxe. Depuis l’imposant seuil de la porte d’entrée. Un peu à l’écart du tapage qui déchire  ses vieux tympans percés. Aussi discret et silencieux qu’une ombre. Avec l’illusion d’arriver à contrôler son royaume un jour ou l’autre. D’étendre son territoire le plus possible. Il rêve d’une nouvelle gloire gagnée dans le sang des batailles.

Qui ne saurait se manifester autrement que par des entailles, des brûlures cicatrisées et des os brisés. Il en rêve, des récits épiques contés par Tyr. De rentrer victorieux après de glorieux affrontements et d’être admiré pour ses prouesses. Jadis, il a survécu à toutes les rivalités et accumulé les réussites. Obligeant ses assaillants à incarner le détritus que les mendiants glissaient dans la poche de leur blouson usé, son propre frère y compris. Une calamité dans le genre, qui souhaitait anéantir le rêve américain, et qui a ensuite vécu dans un pot-pourri. Partisan de la domination, il prend un malin plaisir en voyant les éléments perturbateurs s’aplatir devant lui. Semblables à des squelettes recroquevillés sous terre, ils attendraient presque que Wolfgang les dépossède de leurs ses ossements. Les paumes tournées vers le ciel, ils abandonnent la lutte contre le monstre sorti tout droit d’un film d’épouvantes qu’il incarne, assoiffé de pouvoir. L’écœurement monte en lui lorsqu’Avdotya prononce des mots qui le renvoient à leurs similitudes. Le sifflement de menace qui émane de sa gorge.

Les azurs qui s’embrasent d’un éclat sauvage. Le besoin impérieux, en sa présence, de se défouler de ce trop-plein de rage plus ou moins contenu. L’air de défi qui s’imprime sur ses traits, creusés par la fatigue. Le désir de la dominer elle aussi qui le submerge, annihile toute autre volonté. Cette manie de tourner la tête d’une manière nonchalante. Il serait parfaitement capable de piétiner son égo et de lui laisser en retour le goût âcre de l’ignorance. Fourbe, il lui ferait presque croire que la moindre parole prononcée s’écrase contre un mur d’indifférence. Pourtant, le cerveau aiguisé par des dizaines et des dizaines de luttes sans fin passe en revue toutes les remarques acerbes destinées à l’écraser. Il en renifle de mépris. Incapable d’empêcher ses pensées d’aller plus loin dans les flagellations, il sent la colère le gagner et lui brûler l’estomac. A bout de nerfs, les mâchoires se crispent et la tension est à son comble. La découper lentement et lui faire bouffer sa propre chair ne lui apporterait aucune désolation quelconque.

Un être diabolique qui entre frénétiquement dans une fureur noire et élabore des scénarios macabres. Voilà ce qu’il est. Cependant, il ne peut se résoudre à les mettre à exécution. Son ton cassant lui glace le sang mais a le bienfait de l’interrompre dans ses rêveries. D’anesthésier la douleur. « Je dispose d’un objet bien pratique appelé ‘cendrier’. C’est un récipient destiné à recevoir les cendres de tabac, et accessoirement les mégots des cigarettes et des cigares. Je dispose également d’un porte-manteau ». Dit-il dans un mélange de condescendance et de consternation profonde. Un rictus provocateur aux lèvres. Et voilà qu’il lève les yeux au ciel devant l'attitude butée et enfantine de la rivale. Relève à peine ses nouvelles remarques désobligeantes. « C’est marrant. Ce sont les propos que tiennent les pauvres écervelés affamés qui ont eu le malheur de perdre un pari et de découvrir ton jardin d’Eden. Je n’en ferais pas mon quatre heures, même si je crevais la dalle ». Réplique t-il en s’approchant du cadavre couché sur le sol. « Mais concentre toi sur ton boulot ». Ordonne-t-il en pointant la charogne, impatient.
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Head like a hole {PV} - Jeu 7 Fév - 18:15


HEAD LIKE A HOLE
out of the darkness
in came the carnage

@wolfgang nodievs


La nature humaine ne lui est pas inconnue. Cinq foutus siècles qu’elle vit avec. Qu’elle lit dans les entrailles des macchabées toute la palette d’émotions qui les animaient de leur vivant. Les visages crispés dans la mort laissent encore entrevoir la peur, ou le désir, qui les a saisis juste avant le trépas. Aussi voit elle en Wolfgang comme dans un livre ouvert. Elle voit défiler toute la violence qui l’anime, la rage qui l’habite. Les traits lisses et anguleux, froids comme la pierre, de son visage se déforment sous le mépris qu’elle lui inspire. Cette simple pensée fait frémir la môme. Elle ne vit que pour cela. Faire ressortir le pire de l’homme. Voir la peau se tendre sur les os, les poings serrés et les jointures blanchies. Les tendons et les muscles se bandent, durcis par la colère. Tous les mécanismes du corps humain la fascinent. Chirurgienne de précision, elle sait où appuyer pour faire mal. Et ne s’en prive jamais.

Le ton du russe l’informe qu’encore une fois, elle a fait mouche. Un sourire satisfait ombre ses lèvres délicates, alors qu’elle ne daigne pas lever les yeux sur lui. « Excuse-moi, je n’ai pas envie de chercher. Et de toute façon, ça disparaîtra avec elle. » Voix nonchalante, traînante d’ennui. Comme si la remarque de Wolfgang ne l’atteignait pas. Peu de choses l’atteignent. Au bout d’un certain temps, on apprend à s’imperméabiliser. Et alors, tout glisse sur la charogne graissée. « Mon manteau reste où il est, говнюк*. C’est un Saint-Laurent, et il ne touchera rien d’autre que cette chaise. » L’insulte s’échappe des lèvres, trouve sa cible. Les yeux clairs se posent sur le compatriote, éclairés d’une lueur de défi. Elle vibre à l’idée qu’il y réponde. Do it, le supplie-t-elle.

Elle éclate d’un rire mauvais, cruel. « Tu veux dire, ce jardin ? » Deux doigts pointés vers son entrejambe ponctuent ces mots. Accroupie à côté du corps, ses jambes écartées et recouvertes d’un jean pudique offrent tout de même une vue imprenable sur l’objet de son propos. Elle le fait à dessein. Car provoquer et choquer est devenu un mode de vie. Même si elle a, d’ordinaire, peu de succès avec Wolfgang. Lui-même est trop blasé, trop marqué, pour vraiment s’émouvoir. Un sourire malicieux, perverti, éclaire son visage enfantin. Elle n’a pas l’âge de ces conneries. Pas l’âge d’user de son corps ainsi. Et pourtant. Elle a trop l’habitude de laisser ses conquêtes souiller ses draps pour vraiment remettre en cause ses choix. Elle a trop vécu pour cela. . « Rassure-toi, moi non plus elle ne me donne pas envie. Et je n’ai pas envie de passer après toi, mon cher. » Elle hausse les épaules d’un air éloquent. Qui sait ce que le macchabée transporte avec elle. Les germes sont increvables. Un peu comme elle.

Il se réveille. Ses chaussures cirées s’approchent près de la fille, évitent soigneusement la petite flaque de sang qui s’est formée sous elle. Après la mort, le cœur cesse de battre et donc, d’envoyer le sang dans les veines. Mais s’il trouve son chemin hors du corps, celui-ci ne se gêne pas pour s’échapper, et dégueulasser un intérieur. Précisément ce qui arrive à ce malheureux Wolfgang. Alors qu’il désigne le cadavre et lui intime l’ordre de nettoyer, elle se redresse pour lui faire face. . « Je vais avoir besoin d’aide pour la porter. Tu te salis les mains ou on appelle un de tes gorilles ? » Il est plus grand qu’elle, bien sûr, mais elle n’a pas besoin de se briser le cou pour le fixer dans les yeux. Les regards d’acier s’affrontent, et tous d’eux refusent de céder. Le myocarde atrophié bat à un rythme effréné. Explose. Épingle la au mur.

* connard.


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Head like a hole {PV} - Sam 23 Fév - 23:42

Wolfgang, il a trimé comme un fou pour suivre les traces de son illustre père. Forger sa réputation en se battant jusqu'à l'épuisement. Maîtriser l'art des archers, connaître les caractéristiques de chaque arme en matière de dégâts, de précision, de cadence de tir.  Prendre un ascendant psychologique sur ses adversaires. Il a horreur de la concurrence. Affiche son mépris de façade. Habitué à ce qu'ils s'agenouillent tous devant lui, en signe de soumission. Depuis qu'il a senti venir la vague de puissance. Des larbins grotesques dédiés à l'essuyage de son petit cul. Rabaissé à des travaux domestiques. Des honnêtes gens œuvrant à leurs tâches peu gratifiantes pour gagner leur dû et s'attirer quelques compliments de l'être supérieur et divin. Avdotya, elle joue son rôle de vulgaire poupée superficielle à la perfection. Aussi affreuse qu'un cadavre après plusieurs semaines en décomposition, et les heures passées cloîtrée dans la salle de bain à se pomponner ne serviraient à rien. A suivre son visage à l’aveuglette, étaler la peinture sur sa peau, les contours des orbites, une palette de maquillage ouverte sur le rebord du lavabo.

La beauté, la finesse paraissent éphémère, comme un rêve arrêté trop rapidement. Une fleur fanée qui ne subjugue plus par son éclat et la régularité de ses pétales, écorchée par des épines. Enfermée dans sa déraison et dans sa folie meurtrière, à faire gicler son liquide ensorcelé comme une sorcière sans son chapeau, ses cheveux gras, son nez allongé et des verrues collées sur son visage infâme. Déversant son poison telle une mante religieuse capable de cracher sur la carcasse de ses victimes. Les yeux qui pétillent d’une flamme de défi et d’insoumission. Comme Vasilisa, elle a le diable au corps. La liberté de ses mœurs, la sauvagerie des crimes perpétrés. Un soupçon d’épouvante. Il est souvent impossible de déjouer ses plans. De la soumettre à ses ordres sans qu’elle proteste. Incapable de se laisser dominer instinctivement, de renoncer à ces spectacles dans lesquels elle peut montrer toute la perversion et toute la perfidie de son art. La volonté de souligner, d’exagérer ses défauts, de dénoncer tous ses travers, lui est insufflée.

Et l’âme de sa rivale, de cette autre, semble aussi noire que les yeux qui le dévorent à travers la surface du miroir. En elle, il peut lire les émotions dont son propre cœur déborde. Cette pointe d’amusement face à cette lutte acharnée, ce mélange de mépris et de jalousie qui les grisent tous les deux. « Je comprends. Tu pourrais te perdre, au milieu de cette luxueuse immensité. Trop habituée à jouer à la marelle dans les caniveaux ». Et l’abominable sourire narquois. Il aimerait la balancer contre un mur, pour qu’elle couine pathétiquement. L’étrangler de ses mains. Entailler son corps à l’aide d’une fine lame de rasoir. Il se contente de laisser échapper quelques gloussements moqueurs. La pousser à bout physiquement et émotionnellement. Entendre ses sanglots étouffés. Des supplications. La gorge serrée par l’angoisse, qu’elle tende son bras dans sa direction pour réclamer son indulgence et implorer son pardon. « Encore une potiche qui sert de plante décorative ». La figure dans l’ombre, un air blasé, il se mord les lèvres dans le but de maîtriser la rancœur qui la brûle.

Des dizaines de questions peuvent se lire sur son visage. Mordu par une curiosité débordante. Occupé à recenser les points forts et les points faibles de son adversaire pour le mettre hors-jeu. Petite et insignifiante. Une mouche prête à s’écraser sur le sol. Le pion sur l’échiquier, qu’il ne peut pas déplacer à sa guise. Il détourne le regard, inspire subitement face à cette mise en scène qui laisse planer de fortes interrogations sur sa santé mentale. « Je serais contre une danse avec toi, si c’est la question. A choisir entre le macabé et toi, je prends le macabé ! ». Et il se félicite mentalement de sa provocation. Avant de siffler toute sa rage entre ses dents devant cette incompétence spectaculaire. « Si ça peut te faire déguerpir plus rapidement ! Je croyais que les pétasses blondes s’entouraient toujours de leurs gros bras pour terroriser les pauvres citoyens sans défense ».. Un juron s’échappe de ses lèvres. Il enveloppe le cadavre dans ses bras virils, entouré de son odeur pestilentielle.
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Head like a hole {PV} - Mar 12 Mar - 20:58


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@wolfgang nodievs


Depuis toujours, Avdotya est libre. Et toujours prend une dimension inédite quand on se révèle être immortelle. Avant son premier mariage, dès son arrivée à Rome, elle est très vite devenue l’une des coqueluches de la noblesse. Belle, éthérée, spirituelle, les artistes ont fait d’elle leur muse. Elle est devenue tour à tour Vénus, Marie, Diane et Madeleine ; tour à tour pénitente et pécheresse. Le paradoxe lui a toujours plu. Elle s’en est amusée et en a fait un mode de vie. Se présentant successivement sous les deux jours. Rencontrer la princesse russe pouvait se révéler surprenant, pour qui n’était pas habitué. Fantasque, extravagante, désireuse d’attirer l’attention, elle était aussi devenue une épine dans le pied de sa mère. Rapidement mariée, l’époux gargantuesque s’est chargé de passer une laisse au cou de l’impudente. L’enfant en passe de devenir mère, c’est la mort qui s’est finalement occupée de faire taire sa voix haut perchée. Mais elle s’est relevée, et a repris sans broncher ses activités passées. L’éternité a cela de passionnant et de pratique. On a désormais tout le temps du monde pour développer ses penchants naturels. Et Avdotya est passée maître dans cet art.

Dans l’immense appartement de Wolfgang, la princesse froide est à son aise. Habituée au décor minimaliste, dépouillé. Vide. Un peu comme elle. Pourtant, elle n’était pas comme cela, avant. Pas aussi morte, à l’intérieur. Alors elle sort les couteaux, aiguise ses mots et ses griffes. Plante profondément ses crocs dans la chair tendre et mortelle du russe. Elle touche sa cible, atteint au cœur sa victime. Mais le crucifié vit encore ; s’agite encore entre ses lèvres. Et répond à la provocation. Elle sourit, d’un rictus mauvais. Rêve d’une confrontation sanglante. « Mes caniveaux sont décorés de peintures de maîtres. Probablement inconnus de toi. Bête ignare. » La princesse caresse le gueux d’un regard mauvais. Elle a grandi dans les soies, dans l’or, dans un siècle glorieux. Elle a vu passer les années, a suivi de près les révolutions qui se sont succédé. Elle a vécu plus que n’importe qui dans cette ville. Les caniveaux ne sont pas pour elle. Elle, elle règne en déesse.

L’invective du serpent sournois ne lui échappe pas et elle montre les dents, la chienne hargneuse. Sourire cruel, fauve, carnassier. Pas vraiment humain. Plus depuis longtemps. « J’adorerais planter cette jolie fleur quelque part. Disons, dans ton crâne. Rempli de terreau. » L’image amène une nouvelle grimace sur le visage enfantin. L’idée de ce crâne, ossement blanc et lisse tranchant sur le sombre de la terre, laissant se développer la plante décorative qu’elle est lui plaît. L’idée d’être ancrée pour toujours en lui, d’emmêler ses racines à ses côtes, de percer la peau refroidie, la fait frissonner. Excitation morbide et dégueulasse. Elle explose d’un rire sale lorsqu’il relève son geste provocateur. « Crois-moi, ça reviendrait au même. La différence entre elle et moi, c’est qu’elle a eu le malheur de te connaître bibliquement. » Tout aussi morte, tout aussi froide, que la fille étendue entre eux. Mais, paradoxalement, plus vivante. Elle bouge, parle, provoque. Vit. Mais son palpitant s’est arrêté il y a bien trop longtemps. Poupée contre-nature. Cadavre ambulant, au sens littéral du terme.

« Les pétasses blondes, oui. Mais pas moi. » Chevelure de Barbie rejetée en arrière dans un geste impérieux. A elle seule, elle est un objet de terreur. Elle fixe l’homme qui enlace la morte, dans une dernière étreinte mortifère. Un petit rire moqueur échappe à la princesse. « C’est dommage, quand même. Elle allait bien avec tes yeux de poisson mort. » Pousser au meurtre, toujours. Assener sans relâche les coups, pour amener la provocation toujours plus loin. Elle n’attend que cela. Le voir exploser, le voir s’agiter, sortir les armes. Avoir l’occasion de se mesurer à lui, d’affuter ses crocs dans la chair tendre de son cou. Déchiqueter la peau, les muscles, les veines. Voir gicler le sang. Goûter au poison divin. S’enivrer de ces fragrances enchanteresses, envoûtantes. Sourire gourmand aux lèvres, Avdotya attrape le Saint-Laurent et glisse une nouvelle cigarette entre ses lippes et l’enflamme sans état d’âme. Le Zippo illumine son visage d’une lumière sauvage et elle fixe le russe par-dessus la flamme. Toujours cette provocation. Elle l’habite toute entière. Constitue la moindre de ses cellules. « Allez, direction l’hôtel. » L’hôtel. Cet immeuble abandonné qui sert de quartier général aux enfants orphelins qu’elle a placé sous sa coupe. Là-bas, l’incinérateur se chargera de faire disparaître la malheureuse.


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Head like a hole {PV} - Dim 24 Mar - 16:09

Il l’a vraiment en horreur, cette poupée superficielle à qui on offre monts et merveilles sur un plateau d’argent. Baignant dans un univers où le luxe et les scandales priment. A arpenter, d’un pas assuré, les allées de fleurs méticuleusement entretenues, les tapis rouges et le sol dallé. Les prunelles accrochées au mobilier quasi inexistant. Aux tapisseries parées de couleurs flamboyantes qui embrouillent les sens et crament la rétine. La princesse avec ses longues robes haute couture faites sur mesures et soigneusement ajustées, proches du corps. Les longs voiles transparents qui descendent dans son flanc. Les couronnes d’or étincelantes et des myriades de minuscules émeraudes en ornements. La coiffure impeccable. Les bracelets en or qui ornent les poignets. Isolée dans son antre de luxe à la française. Conviée à toutes les réceptions mondaines. Et le salon de thé comme lieu de rendez-vous favori.

A afficher son bonheur de façade, et à noyer ensuite son chagrin dans un verre d’alcool fort. Insatisfaite chronique qui a secrètement besoin que l’adrénaline procuré par l’illégalité se déverse dans son organisme. Voilà comment il la voit. Comme lui, elle mérite probablement la palme des plus gros imbéciles insatiables de la planète. Des similitudes flagrantes qui l’obligeraient presque à se poster devant le mur des lamentations. Agacé par le vent russe qui brûle chaque pore de sa peau. Dans d’autres circonstances, il les aurait fixées. Les courbes alléchantes de cette pétasse, en s’humidifiant les lèvres avec envie, la libido toujours au bord de l'explosion. Le corps insoumis qui ne souffre d’aucun complexe. N’aurait pas été contre l’idée d’en faire son quatre heures et de s’offrir une séance de débauche gratuite. Mais il préfère déchaîner sa colère froide et soigner son égo blessé.

Retomber dans des discussions puériles, des recettes pour bien dormir. « Si tu fais allusion à l’art urbain et aux dessins dégueulasses griffonnés sur les murs, tu as raison. Je n’y connais absolument rien ». Et le rire moqueur qui se répercute contre les parois de la salle. Dispensé des usages de politesse totalement hypocrites et ringards pour ce soir. Inutile de sortir toute sa panoplie d’armes tranchantes avec elle. Parce que pour les dames dans son genre, la vexation est le plus grand drame qu’il soit. « Qui sait, la flore a peut-être des vertus que les scientifiques ignorent. Elle soulagerait peut-être la migraine que je me traîne toujours durant plusieurs semaines après avoir entendu ta voix criarde et haut perchée ». Le tissu raffiné de ses vêtements suffirait à nourrir la moitié d’Arcadia. Mais la réputation de dure à cuire qu’elle se traîne, son comportement de rustre incorrigible, lui font réaliser instantanément sa méprise. La courtoisie, partie principale du savoir vivre, jetée aux oubliettes. Un tête à tête absolument risible.

Il est là, Wolfgang, à scanner rapidement le plateau de jeu avec ses yeux, avant de déplacer son pion et de scander ‘échec et mat’. « C’est dommage, princesse. Une excellente partie de jambes en l’air te dériderait le visage. C’est encore meilleur et bien plus efficace que les crèmes correctrices que tu utilises sans cesse pour relâcher la peau et masquer les tâches de vieillesse ». Et l’insolent, il s’approche avec lenteur. Passe son pouce sur la lèvre inférieure de sa rivale. Entend déjà les bruits indécents de sucions. Plus tard. L’odeur de sang et de mort qui frappe ses narines de plein fouet qui l’oblige à prendre des mesures rapides. « Tu ne débranches jamais, c’est insupportable. Avec moi, ça rompt totalement le charme et stoppe net tout ébat ». Le cadavre enveloppé dans ses bras, les talons qui frottent contre le carrelage en pierre naturelle, le bitume déjà bien endommagé. Les doigts qui tirent brutalement sur la poignée de porte humide, la défunte qui repose à présent dans l’habitacle flambant neuf. « Tu me feras le plaisir d’astiquer les sièges, une fois la mission terminée. Ils étaient comme neufs ». Guerre ouverte, coups bas et railleries incessantes. Wolfgang, il accroche sa ceinture de sécurité avec un demi-sourire, avant de démarrer en trombe.
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Head like a hole {PV} - Jeu 18 Avr - 22:02


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out of the darkness
in came the carnage

@wolfgang nodievs


Elle arpente la terre comme une reine, comme une déesse. Immortelle sur qui le temps glisse sans laisser de marque. Elle n’est pas l’enfant d’un siècle, mais de toutes les époques. Elle a tout vu, tout connu. Les fastes d’une cour flamboyante, les blasphèmes d’un mariage malheureux, puis une renaissance arrachée dans la douleur. Elle a connu l’amour, l’adoration des artistes, peintres et poètes en tout genre. Ils ont usé de leurs pinceaux ou de leurs mots pour la décrire, la faire Lucrèce, Bethsabée, Aphrodite. Ils l’ont parée d’or et de bijoux, de soie et de velours. Ils ont loué sa beauté, son esprit. Vanté ce teint pâle, cette jeunesse éternelle, sans savoir qu’elle ne les devait qu’à la mort. Une éternité dont elle a fini par épuiser toutes les ressources. Dont elle a fini par se lasser. Après avoir exploré le monde, sondé et décrypté ses mystères, il ne lui reste plus rien à faire. Et l’oisiveté n’apporte rien de bon aux princesses déchues. On déambule au milieu des œuvres d’art, parée de bijoux au prix inestimable et drapée dans des étoffes précieuses. Alors on remplace le vin par le sang, les diamants par les larmes. On traîne dans les bas-fonds, et on enfante des monstres. Famille recomposée, née du désespoir et de la misère. Un nouvel empire sur lequel elle règne sans partage, prête à reconquérir son prestige d’antan. Dans un monde qui a oublié de prier, Avdotya entend imposer un nouveau culte de la personnalité. La sienne.

Wolfgang, quant à lui, fait partie de ces hommes qu’elle oublierait volontiers. De ceux qu’elle sacrifierait sur son autel. Fidèle à lui-même, il se moque. Agacée, elle se compose un masque de neutralité. Opposer un flegme inébranlable face aux attaques répétées. Il a cependant raison sur un point. Non, ce rustre n’y connaît rien. Il est peut-être habité par le divin, mais il a perdu tous les usages de l’ancien temps. Oublié les règles de préséance, de galanterie. Des règles qu’elle bafoue elle-même chaque jour. Qu’elle foule au pied sans état d’âme. Mais elle attend des autres qu’ils lui témoignent le respect qui lui est dû. Elle attend de Wolfgang qu’il s’incline face à elle. Indifférente, elle le laisse poursuivre. Ecoute sans fléchir le sarcasme de ses mots. Se paye l’audace de fixer ses ongles manucurés d’un air désintéressé. Les yeux bleus se posent sans concession sur le russe. « Pardon, je ne t’écoutais pas. » Visage neutre, vaguement blasé. Comme si le discours de Wolfgang avait duré plusieurs heures et qu’elle s’en était lassée dès les premiers mots. Elle soutient son regard froid, deux billes d’acier au milieu d’une longue figure de cadavre, toute en creux et en arêtes tranchantes. Wolfgang est une momie ramenée à la vie. Un jour, elle aimerait beaucoup se couper à ce corps fait d’angles mortels.

« Crois moi, mourir jeune est encore le meilleur remède anti-âge que je connaisse. » Ton désabusé. Elle n’en veut plus à Cosimo de l’avoir sauvée d’une mort bien plus définitive que celle qu’elle vit depuis des siècles. Mais le fait est. Elle ne vieillira jamais. Ne connaîtra jamais la déchéance du corps, ni celle de l’esprit. Condamnée à voir mourir autour d’eux ceux auquel elle pourrait finir par s’attacher. Ou leur offrir la même malédiction. Un sourcil inquisiteur levé, elle se regarde s’avancer et tendre une main jusqu’à effleurer ses lèvres. Sous la pression, la chair se modèle, se tord et se meut. Elle résiste à la tentation de mordre le pouce impérieux. Chasse la sensation d’être examinée comme une jument. Pour toute réponse, elle le fixe sans ciller, un feu ardent au fond des iris. Un rictus déforme le visage aussitôt lâché. « Tu ne tiendrais jamais la route, de toute façon. Il faut une sacrée paire pour ça. » Il en faut, des tripes, pour suivre la princesse écorchée dans sa débauche. Sourire narquois. Sans un mot de plus, elle lui passe sous le nez et se dirige vers l’ascenseur. Elle ne vérifie pas qu’ils la suivent, le cadavre et lui. Le laisse déposer le corps dans la berline impeccable. Elle s’installe sur le siège passager, laissant pendre la ceinture de sécurité. Il y a longtemps qu’elle ne craint plus la mort. La fenêtre baissée laisse échapper la fumée de sa cigarette. Lorsqu’il s’assoit à son tour et grogne, elle hésite à écraser la clope sur les cuirs neufs.

Arrivés à l’hôtel, elle patiente juste le temps qu’il sorte la morte de la voiture, avant de se diriger vers l’incinérateur. Ses talons claquent sur le bitume où luisent des tâches d’huile de moteur, où les mauvaises herbes survivent malgré tout. Elle n’a pas un regard pour ce royaume de désolation. L’hôtel n’est que sa cour des miracles. Son palais est ailleurs, à quelques rues de l’immeuble qu’ils ont quitté. Ici vivent les orphelins qu’elle a recueilli et à qui elle a offert une nouvelle vie, en échange de leur vénération. Ils lui doivent tout. Et cela lui plaît. Elle sait que derrière les murs délabrés du vieil hôtel, ses enfants dorment. Un regard en arrière lui apprend que le russe suit toujours, encombré de son lourd colis. Un geste nonchalant fait tomber le mégot de cigarette sur le bitume, au mépris du danger. En silence, elle l’entraîne vers la bouche sombre de l’incinérateur. Constamment en marche, le brasier qui vrombit à l’intérieur de la carcasse métallique dégage une chaleur intense. « Balance la dedans, qu’on en finisse. » Elle désigne l’incinérateur d’un pouce indifférent, presque las.


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Head like a hole {PV} - Sam 11 Mai - 18:32

Poupée idolâtrée par tous les gamins qui incarnent des paquets d’hormones sur pattes. Elle en rêverait. Qu’il bondisse sur ses pieds avant de se fendre d’une courbette et d’un baisemain respectueux pour marquer sa grandeur, sa magnificence et sa beauté. Impressionné par la prestance et l’aura qu’elle dégagerait. Qu’il s’incline, admette qu’il n’est pas de taille et lui décerne la médaille du mérite. Avdotya. Pareille stupidité mériterait l’euthanasie. Il en a, du courage. Capable de soulever des montagnes, de donner la lune sur un plateau d’argent. Mais certainement pas à Elle. Arrogante et fière, elle est persuadée d’être unique en son genre. D’être en nette position de supériorité et de pouvoir aisément prendre l’ascendant sur chaque adversaire. Voir ses illusions se briser petit à petit, comme les pétales tombantes d’une rose fanée, serait absolument merveilleux et jouissif. Assister au début d’une longue et douloureuse descente aux enfers. A une série d’évènements qui la feraient rapidement déchanter. Voir apparaître sur son visage des cernes de dix kilomètres de long. Le poison de la colère se distiller dans ses veines. Porter gravement atteinte à sa dignité et sentir une lueur de fierté traverser ses propres prunelles le ferait sans doute trépigner d’excitation. « Les cotons tiges sont également une excellente invention. Ils permettent de se laver les oreilles et de protéger son audition ». Et il arbore une nouvelle fois son petit air suffisant.

Habitué, comme Elle, à prendre tout le monde de haut. A la jauger, à chercher une faiblesse dans sa garde. Avide d’entendre le moindre feulement rageur. Pour l’affronter dans des joutes verbales sans queue ni tête, aux règles que le commun des mortels ne pourrait certainement pas comprendre. Capables, tous deux, de mettre le pays à feu et à sang. Faits du même bois. Et il a l’impression de sonder Son âme, de ses grands yeux azurés. Que l’amertume s’estompe toute seule. Parce qu’elle dégage une force imposante, mais il ne courberait jamais l’échine à son regard. Parce qu’il en a côtoyé des centaines. Des manipulatrices avides de pouvoir. Parce qu’il en a sauté un bon paquet, des pouffes superficielles et matérialistes. Sans doute capable de la faire grogner d’impatience, de lui faire couler des regards langoureux et lubriques qui le feraient éclater d’un rire moqueur. Parce qu’il a plus d’un tour dans son sac. « Je plains les types qui devront éternellement supporter tes sarcasmes et tes débilités…je te jetterais aux corbeaux ». Au fond, il la plaint.

Les années qui s’écoulent avec lenteur, visiter incessamment les mêmes endroits, pour répéter la même litanie et les mêmes erreurs. L’ennui n’est franchement pas un luxe mais une fatalité. Attaché à cette conviction qui reste ancrée dans son cerveau, lui qui s’est senti étouffé et encrouté dans sa relation avec sa défunte épouse. Qui dégueulerait sur la facilité des sentiments. Et la douleur de l’âme pèse beaucoup plus que la souffrance du corps. Il le sentirait. Le froid au plus profond de ses os, l’immense vide intérieur, l’absence absolue d’espoir. N’échangerait en aucun cas sa vie contre la sienne. Pour ne pas perdre ce petit jeu de provocation, il pousse le vice bien plus loin. Les doigts qui se faufilent sur les lèvres pales. Effleureraient bien les hanches découvertes. Un appel à la débauche à elles toutes seules, il est forcé de le reconnaître. Et la bouche qui mourrait presque d’envie de creuser des sillons brûlants à chaque passage.

Pour lui faire fermer son clapet une bonne fois pour toutes. Loup affamé qui vient de repérer un gibier à sa convenance. « N’aie aucune crainte là-dessus, princesse. J’imagine déjà tes joues s’embraser, la honte t’étreindre à chaque cri d’extase. Plaisir coupable, n’est-ce pas ? ». Et le moteur qui rugit bruyamment, l’odeur de tabac qui pénètre dans l’habitacle et la bouche qui se tord dans un rictus agacé. « J’aimerais te prier de ne pas fumer à l’intérieur mais autant pisser dans un violon ». Et la voiture se gare devant le petit paradis de débauche dans un crissement de pneus. Le cadavre saisi sous les bras et traîné sur le bitume. Plongé dans l’incinérateur, sans même qu’il hausse un sourcil. Il s’en frotte les mains, plisse le nez de dégoût tandis que la chair en décomposition lui retourne les tripes. « Tu ne m’en voudras pas si je ne prends même pas la peine de te raccompagner. Une bonne marche pour une dame svelte et sportive ». Dit-il sarcastiquement, un sourire moqueur et satisfait collé à ses lèvres, avant de se diriger vers le véhicule haut de gamme.
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